ANIMALS AS LEADERS (Animal Man)

ANIMAL MAN par Grant Morrison

Special Guest :  CHIP

VO :  Vertigo

VF :Urban 

1ère publication le 3/09/19- MAJ le 21/05/22

Trublion et commentateur du blog, Chip me met au défi un jour en MP de parler de ANIMAL MAN de Morrison.
Après avoir patiemment écouté ma liste de jurons Tourretiques que je réserve au mégalochauve et ses fans, il me nargue tel un Parker narquois face à JJ Jameson : Morrison c’est comme le sexe anal : faut se préparer, se détendre, avoir l’esprit joueur et se laisser gagner par le plaisir. Faut pas se forcer : ça n’a aucun sens et il va y avoir des blessés.

Je capitule : Talk is Cheap… Hourra pour notre special guest : Chip ! – Bruce

Je vais vous parler de ANIMAL MAN TPB 1 à 3, rassemblant les numéros 1 à 26 publiés entre 1988 et 1990 par Grant Morrison au scénario, Chas Truog et Doug Hazlewood aux crayons, et sous la houlette de Karen Berger (Animal Man migrera vers Vertigo à la création du label).

En préambule, laissez-moi m’insérer dans le récit, à la manière de Grant Morrison : comme la plupart de ceux qui ont grandi avec Lug, ma connaissance de la riche cosmologie DC était lacunaire jusqu’à récemment, et si j’explore avec ardeur depuis quelques années cet univers riche en personnages aux uniformes chamarrés, elle reste loin d’être encyclopédique. Toujours est-il que des pages du prometteur 52, j’ai tiré notamment une envie de voir comment le potentiel de Buddy Baker avait été exploité. Je m’intéresse donc ici au run de Morrison qui relance ANIMAL MAN en 1988 et qui est édité en 3 TPB mettant à profit les excellentes couvertures de Brian Bolland.

A l’époque, DC, voulant profiter du succès d’Alan Moore chez eux (SWAMP THING, quelques histoires remarquées de Superman et surtout WATCHMEN, bon sang de bonsoir d’un petit bonhomme en mousse dans une boîte de sardines) qui transforme leur image de celle d’une boîte conformiste ou des gens habillés comme des comptables écrivent des histoires pour enfants un peu attardés en celle d’une bande de dandys post-punk avant-gardistes et cool, fait une razzia chez les jeunes talents du Royaume-Uni. On rappelle que ça sera une bonne pioche puisque outre Moore, ils récupéreront entre autres Neil Gaiman et Grant Morrison pour ne parler que des auteurs. Ce dernier, conscient que la liberté chez l’un des big 2 ne peut prospérer que chez un personnage de troisième plan, choisit de plancher sur DOOM PATROL et ANIMAL MAN.

Id’ rather be with an animal ©Vertigo

Id’ rather be with an animal
©Vertigo

Buddy Baker est un super-héros lambda, qui s’est fait mordre par une météorite radioactive ou un truc du genre, toujours est-il que désormais, il peut utiliser des capacités propres aux animaux de son entourage immédiat, par exemple la force d’un éléphant s’il a la chance d’avoir un pachyderme dans le coin, l’odorat d’un chien, la capacité de vol de n’importe quel oiseau, et potentiellement la possibilité de changer de sexe biologique d’un escargot – on s’étonne rétrospectivement que l’auteur n’en ait pas profité.

Buddy Baker, surtout, est un super-héros conscient de son statut de troisième couteau et marié, dans une félicité relative, à une femme forte que toutes ces conneries de mec en costume orange n’impressionne pas plus que celà, tout en sentant bien le vide existentiel qui se crée en son mari sans cette partie de sa vie. Le mariage ayant été tabou chez DC pour les héros de premier plan depuis toujours, et pas que chez eux, hashtag ONE MORE Fucking DAY, il fallait effectivement s’attaquer à une figure mineure, de plus affublée de deux enfants. Baker est-il le premier héros marié de chez DC? Aucune idée. Venez donc me corriger en commentaire (ceci n’est pas un appel pour trouver les commentateurs les plus chauds à 5km de chez moi).

Morrison s’invite évidemment pour préfacer le premier TPB, à tel point qu’on s’étonne qu’il ne vienne pas lire et commenter par dessus notre épaule, et indique qu’il ne pensait faire qu’une demi-douzaine de numéros et n’avait donc pas de plan à long terme. C’est évidemment un mensonge : Morrison n’a jamais de plan à long terme, il a souvent un trip d’acide et avance ensuite dans l’excitation et l’improvisation, reliant les moments les uns entre les autres, ce que les anglophones appellent écrire “by the seat of your pants”. Quoiqu’il en soit, il va se passer un truc, un pur non-sequitur que seul pouvait sortir un asocial écossais camé (ok peut-être pas, mais certainement pas un vieux de la vieille de DC en tout cas), l’Évangile du Coyote, crossover avec Bipbip le roadrunner qui fait de son traditionnel méchant une figure sacrificielle christique. “Pourquoi?”, demandez-vous. “Pourquoi pas?” est l’éternelle réponse de Morrison. “Parce que franchement, au point de vue de “ rétorquez-vous, mais il ne vous écoute déjà plus. La drogue, les gens, la drogue. La drogue et les années 80, vous n’aviez aucune chance.

I know the pieces fit, I watched them fall away ©Vertigo

I know the pieces fit, I watched them fall away
©Vertigo

Aparté sur le narcissisme manifeste de notre auteur : ayant tout juste lu son SUPERGODS, lecture de l’univers des comics dans et autour de la page et autobiographie déguisée, il est impossible d’extraire ou d’ignorer l’auteur, mais cette imbrication va dans les deux sens : obligé de vivre avec un homme qui peut sentir et partager le vécu animal précipitera chez le héros comme l’auteur la pratique du végétarisme. Chez l’auteur, on peut s’en foutre, mais chez le héros, c’est d’une cohérence indéniable.

Cette proximité animale donne d’ailleurs dès le début des pouvoirs surpuissants au héros, empruntant à un lombric la capacité de se régénérer (ahem), ce qui souligne le côté faillible du personnage, aux motivations nobles, pouvoirs puissants bien que ridiculisés et ne manquant pas de ressources, mais plongé dans un univers qui clairement joue contre lui – normal vu le maître du jeu.

Après un début qui distille un peu de politique via l’Afrique du Sud ségrégationniste et la représentation dans les comics d’une manière qui aurait clairement pu plus mal vieillir, assez rapidement, Buddy Baker et son univers connaissent des incursions d’un univers alternatif, soit incarnées par des personnages mystérieux, soit matérialisées par des souvenirs contradictoires. La dernière partie du run détourne une confrontation avec un méchant pour partir dans une exploration des limbes de l’univers DC et de la prise de conscience d’être des personnages de fiction, culminant évidemment dans la rencontre avec son créateur qui se met en scène de façon explicite. Avant de le laisser tomber à la fois dans et hors de l’histoire.

Accessoirement, en procédant ainsi, via le Psycho Pirate qui est seul à y voir clair, le chamane écossais subvertit complètement la tabula rasa de CRIRIS ON INFINITE EARTHS : dans les limbes de l’univers fictionnel résident les oubliés de le nouvel état du monde, les mal-aimés. Les érudits pourront indiquer s’il est le premier ou non à avoir porté un coup de canif à la continuité en vigueur à l’époque, c’est en tout cas le prix à payer par DC pour avoir voulu engager des britanniques un peu contrariant (ça et certainement l’un ou l’autre graffiti dans les chiottes).

Si l’idée de la brèche dans le 4ème mur fait un peu plus tarte à la crème de nos jour (ainsi que la folie comme porte de passage d’un univers à l’autre, je pense en particulier à toi, BUFFY), la prise de conscience progressive est plutôt bien menée.

Visuellement, je dois dire ne pas être un grand fan du tournant esthétique opéré dans la seconde moitié des 80s et après par DC d’une manière générale. La modernisation éloigne d’un classicisme façon Pérez tout en faisant, spécialement lorsque le support n’est plus un papier baveux simpliste et criard. Admettons alors que ça ne déserve pas le propos final sur l’artificialité de l’univers décrit, ça sera notre petit retcon secret.

To be the dogman ©Vertigo

To be the dogman
©Vertigo

Au final, que restera-t-il de ce run? Tout d’abord, il donne une identité, même confuse, à Animal Man, qui sera ensuite remis sur le devant de la scène par des créateurs de renom pour des mini séries avec régularité. Coïncidence? Je ne crois pas! Le choix de ce personnage dénote une passion authentique pour l’entièreté du panthéon super-héroïque y compris dans ses recoins les plus kitschs, passion que des projets ultérieurs confirmeront, et cette série redonne une actualité et une dignité à un personnage jusqu’alors négligé, même si ou justement parce qu’il le malmène, au contraire du JLI de la même époque, qui ridiculise ses protagonistes – dont justement Animal Man – et s’acharne sur les figures mineures, ce qui est mal.

Ensuite et surtout, une certaine excitation fiévreuse. Comme toujours souvent, Morrison ouvre des portes et nous couvre de promesses alléchantes qu’il nous décrit avec verve, ivre de son propre talent, avant de passer à autre chose, distrait par un éclat brillant ou une chanson qu’il aime bien, ne donnant jamais de vraie conclusion satisfaisante, papillonnant incessamment. En ce sens, ses détracteurs ne changeront certainement pas d’avis à la lecture. Mais d’une part, c’est probablement plus adapté à l’univers des comics DC et Marvel que de vouloir donner une conclusion dont on sait que les créateurs suivants ou ceux d’après décideront d’en ignorer l’esprit. D’autre part : et si là était la clé? Et si en se laissant emporter par le flot de l’histoire, on éprouvait soudain une épiphanie et tout est clair, si seulement on pouvait remettre le doigt dessus, et puis après, pourrait-on sincèrement dire si on est exactement le même qu’avant l’expérience?

Et si pour découvrir la clé de lecture et finalement apprécier Grant Morrison, il fallait juste se munir de drogue?

drooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooogue ©Vertigo

Drooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooogue
©Vertigo

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Trublion et commentateur du blog, Chip me met au défi un jour de parler de ANIMAL MAN de Morrison. C’est celui qui le dit qui y est !  Na ! (chez Bruce Lit).

La BO du jour :

31 comments

  • Présence  

    On s’étonne rétrospectivement que l’auteur n’en ait pas profité. Bien vu : j’ai rigolé tout seul devant mon écran d’ordinateur.

    Bienvenue Chip et quel plaisir pour moi d’avoir cette occasion de me replonger dans mes souvenirs de lecture de cette bonne série (je fais partie des récipiendaires des jurons Tourretiques de Bruce 🙂 ).

    Faut-l se munir de drogues ? J’ai beaucoup aimé ton paragraphe avec l’expression Distrait par un éclat brillant ou une chanson qu’il aime bien. J’ai éprouvé une sensation identique à la lecture de The Filth, mais avec un ressenti différent : le scénariste utilise une structure narrative qui n’est pas linéaire, mais ce qui apparaît comme des digressions tissent une toile impressionnante dont les différentes parties se répondent.

    Ne sachant pas où tu habites, je peux citer quelques superhéros mariés : Hawkman & Hawkgirl, Johnny Quick & Liberty Belle, Doctor Fate & Inza Nelson…

    • Chip  

      Merci m’sieur.

      Galéjade en coin, je ne pense pas avoir trahi l’esprit du processus de Morrison, y compris en évoquant la drogue. Son inclination chamanique l’oblige à prendre en compte les signaux qu’il pense recevoir de l’univers et à produire du symbole en ayant confiance dans le fait que les résonnances qui doivent se faire se feront.

      C’est sûr qu’on est loin de la planification méticuleuse d’un Moore – qui consomme des drogues d’un autre type.

      Quant aux mariages : OK j’aurais dû me souvenir pour Hawkman, et probablement restreindre au mariage avec un normie (Loïs Lane, MJ). Mais je savais que j’allais me prendre une fessée. Fais-moi mal!

      • Présence  

        On est loin de la planification méticuleuse d’un Moore. – Je ne peux pas nier que Morrison utilise des drogues puisqu’il en fait état, mais je n’ai jamais ressenti la sensation de me taper un délire incohérent avec ses histoires. Au contraire, j’ai plus souvent été épaté par la manière dont les détails d’un épisode peut réponde à un autre élément secondaire d’un autre épisode. Par contre, son écriture me semble plus exploratoire (caractéristique que tu évoques également me semble-t-il) que celle d’Alan Moore.

        Sur le plan de l’hermétisme ou de a difficulté d’accès, les 2 (Morrison et Moore) ont écrit des histoires qui peuvent requérir un fort bagage culturel et intellectuel, et exiger une forte concentration du lecteur.

  • Bruce lit  

    Oh là là…
    Encore un acid trip de Morrison avec un héros de dixième catégorie ?
    No fucking way…
    Morrison et moi c’est fini, over, basta. J’en lis depuis 25 ans et ce que j’en aime ne vaut pas ce qui me débecte dans son écriture.
    Mais au moins, il m’aura permis de recruter Chip et de me marrer, just for one day (we could be heroes).
    C’est tellement absurde : l’écriture rock de Morrison et son ingestion de drogues auraient tout pour me séduire. Sauf que j’ai le psychédélisme en horreur ! Je prefererai toujours le speed des Stooges et de Lou Reed aux délires champignonés du Grateful Merde.
    KIng’s X : tiens je les avais oublié ceux-là… Le couplet est sympa, le refrain atroce.

    • Chip  

      Morrison c’est comme le sexe anal : faut se préparer, se détendre, avoir l’esprit joueur et se laisser gagner par le plaisir. Faut pas se forcer : ça n’a aucun sens et il va y avoir des blessés.

  • Fred Le Mallrat  

    Une de mes séries vertigo préférés et de Morrison.
    J’aime plus animal man que Doom Patrol (où là il faut vraiment des drogues).
    La suite de la série par Veitch (l autre) ou milligan est pas mal non plus.
    J’aime assez Morrison surtout ses premières oeuvres.. On m’avait ramené un 2000 AD avec Zenith et j’ai patienté des decennies pour avoir le run cmplet.. j adore Arkham Asylum depuis sa sortie. Par contre je suis moins fan de ses swamp thing avec Millar, de JLA.. mais j adore ses batman.

    DC a marié quand même pas mal de ces héros de Flash, Superman ou en tout cas avait pas mal de couples stable comme Elngated Man/Sue Dibny ou Atom (avant que Meltzer, qui avait fait un bon Green Arrow décide que ses héros n avaient aps assez d histoires putassieres et donc fasse Identity Crisis).
    C’est depuis le nu52 qu’il y a eu un souci avec le mariage avec Batwoman qui ne pouvait pas se marier et Flash, Superman qui redeviennent célibataires…
    Comem s il fallait s identifier forcément pour suivre des aventures.. bon apres si les gens s identifient à Deadpool, Wolverine, Cable, Lobo, Punisher.. on comprend l état de la planète..

    • Présence  

      Ça fait plaisir de voir évoqué la suite de cette série par les scénaristes suivants : Tom Veitch (le frère de Rick), Peter Milligan, sans oublier Jamie Delano. Je les ai trouvés plus inégaux que Morrison, avec une préférence marquée pour ceux de Tom Veitch et de Jamie Delano (les derniers).

  • Eddy Vanleffe  

    Morrisson je n’aime quasiment rien de lui à Marvel dont le travail se résume pour moi à une collection de punchlines provocatrices sans profondeur ni lendemain.
    En revanche j’aime beaucoup son boulot chez DC, où il peut être à la fois novateur, bâtisseur et humble…
    Multiversity est à mon sens un bouquin incroyable où il intègre pleins de trucs même ceux qu’on aurait pu glisser sous le tapis (Le DC de Stan Lee par exemple…) tout en laissant le champ libre pour les collègues en livrant pas mal de pistes sympas à explorer… un vrai enrichissement de la mythologie DC tout en la respectant sans le moindre complexe. une vraie récréation/re-création.
    le fait qu’il cause de chamainsme et se targue de se doper, c’est pour moi du pur marketing, en ce sens que je le crois bien volontiers mais c’est juste là pour promotionner son personnage à lui et pas tellement son oeuvre…
    Qu’a t-il fait pour Animal Man? il lui redonné les bases solides pour le caractériser et à l’instar de Daredevil, tout le monde suit ses traces comme celles de Miller sur le Diable rouge.
    par contre je ne saisis pas la qualité du titre, quelle intrigue a elle particulièrement marquée?
    De manière générale, je ne partage pas cette « déification » des britanniques.
    briser le quatrième mur, même Byrne l’a fait sur les FF et si on me dit que ça n’a rien à voir, ben je crois que c’est de la mauvaise foi…
    Je relis en ce moment la fameuse JLI et je ne pense pas non plus qu’il s’agisse de ridiculiser les personnages secondaires mais bien de le donner une seconde vie plus terre à terre. par pas mal d’aspects ça ressemble avec 30 ans d’avances aux titres du genre Superior Foes of Spider-Man ou même Ant-Man de Nick Spencer.
    c’est une critique très goguenarde de l’américanisme reaganien avec des persos anti communistes primaires et si c’est un chouia enfantin (on ne peut le nier), pas mal en ressortent très attachants (Blue Beetle, c’est vraiment le gars sympa et simple qui envoie des piques à Batman sans sourciller…)
    j’adore pas tout mais ils ont vraiment cassé certains codes notamment sur l’héroïsme patriotique qui en prend plein la gueule… rétrospectivement je trouve cette époque bien plus saine que celle qui consiste à envoyer les héros contre les talibans dès qu’on a besoin de méchants pas beaux en les blindant de clichés qui feraient parfois passer les Namor contre les japonais des années 40 comme un modèle de subtilité…

    par contre c’est cool de lire un article qui n’obéit pas aux habitudes d’écritures de nous autres…on cite pas la JLI souvent par ici… ni George Perez non plus…

    • Chip  

      Merci.

      Concernant JLI : j’ai fait court puisque c’était au détour d’une phrase, c’est surtout sur la durée et avec l’évolution que la lassitude s’installe et que le ton de De Matteis & Giffen fait trop système (et évidemment encore plus lorsqu’ils passent le relais). J’aime personnellement beaucoup les au moins deux premiers volumes (TPB US, les volumes Urban sont découpés différemment il me semble). D’aillleurs leur retour en mini-série portait les même qualités et défauts, sauf qu’on n’y raillait plus Batman (alors que justement le potentiel comique de ce personnage ultra-sérieux est immense, comme l’ont compris les créateurs de sa version animée LEGO) et que pour moi l’effet comique se fait vraiment au détriment des personnages (Booster Gold & Blue Beetle n’ont plus juste un décalage, ils sont complètement débiles).

      Concernant le super patriotisme, ça me rappelle un mini arc des Outsiders de Mike Barr, quand ils affrontent les Force of July (Silent Majority, Lady Liberty, Major Victory, Sparkler et Mayflower!). À un moment est dit : » Make America Great Again ». ’nuff said!

      • Présence  

        Ma découverte de la Justice League s’est faite avec les premiers épisodes de la JLI, et j’ai suivi la carrière de JM DeMatteis et celle de Keith Giffen depuis tellement le choc a été intense.

        • Eddy Vanleffe  

          moi c’est la réputation du titre qui m’a fait me jeter sur le premier tome de Urban…j’ai pas pris le second parce que je suis assez mitigé…j’aime bien mais c’est pas un coup de foudre…
          autant j’ai adoré les Excalibur (le grand rival à l’époque) autant je reste sur ma faim malgré les passages d’anthologie…

  • Matt  

    Coucou.
    Je dis bravo à Chip qui m’a fait marrer aussi avec ses blagues sur les délires de Morrison.
    Et pour cet article où j’ai appris des trucs puisque je ne connaissais rien de tout ça.
    Moi DC…et encore plus leurs personnages obscurs…je suis largué.
    Morrison au final je ne connais pas tant que ça. J’ai lu ses New X-men, son Joe et l’aventure intérieure et…je crois que c’est tout.
    Donc sa réputation de drogué qui fait des comics super bizarres m’est passée au dessus, je n’ai jamais mis le nez dans une de ses créations les plus tordues.
    Je n’ai donc pas trop d’avis sur lui.

  • JP Nguyen  

    Bravo, c’est un article qui a la patate ! En même temps, écrit par Chip, c’était sans doute normal. Merci de venir mettre ton grain de sel… Pour une première, tu as mis le paquet.

    Je ne suis pas aussi réfractaire que Bruce à Grant Morrison mais je ne suis pas non plus un inconditionnel. En fait, je suis plus à l’aise sur les personnages centraux du DC Universe. J’ai aimé sa JLA, son Batman, son All-Star Superman. En revanche, Final Crisis, j’ai trouvé bof et Seven Soldiers of Victory, j’ai essayé plusieurs fois sans pouvoir vraiment rentrer dedans.
    Là, sur Animal Man, avec des dessins pas forcément attirants, je ne pense pas partir en chasse tout de suite…

  • Jyrille  

    Excellent article, avec une verve qui me rappelle celle de Nikolavitch : j’ai franchement ri plusieurs fois ! Et j’aime les articles qui ne dévoilent pas les histoires. Merci donc !

    Je vois également que tu cites des paroles de Tool dans une légende. Toi aussi tu écoutes Fear Inoculum en boucle depuis une semaine ?

    Je n’ai pas lu ce run, n’ayant pas pu encore me procurer tous les Morrison que j’aimerai lire. D’ailleurs je n’ai pas encore lu Multiversity : je pense relire tous les Final Crisis d’abord (oui j’ai lâchement attendu la VF pour trouver tout ça, contrairement aux Invisibles et Doom Patrol). Merci donc d’éclairer ma lanterne ! Il y a un personnage de super héros brisé dans The Filth qui me fait penser à ce que tu racontes sur Animal Man et le quatrième mur.

    Je ne vois pas ce que tu as contre Buffy, cet épisode est très bien. Et ce principe a été repris maintes fois dans une tonne d’histoires.

    Quant à ta conclusion, on pourrait également demander : et si les oeuvres de Morrison étaient des drogues ?

    La BO : cela fait longtemps que je dois tenter ce groupe mais je repousse toujours. L’extrait est sympa.

    • Chip  

      Merci!

      1) Je n’écoute pas Fear Inoculum en boucle parce que pour la première fois depuis Opiate, Tool n’a pas réussi à me surprendre (ou alors en me décevant). Je finirai par aimer, je le sais, mais chaque album avant celà m’avait scotché dès l’intro, fidèle au son du groupe tout en allant au-delà.

      2) Je suis loin d’avoir lu tout Morrisson! De ce que j’ai lu, je pense que Présence sera à même de t’orienter

      3) Je n’ai rien contre Buffy, je cite l’épisode parce que c’est un exemple canonique

      4) Il y a vraiment de ça. De même que la drogue peut aider à des prises de conscience – il m’aura fallu un bon gros pétard pour un jour tomber dans nin 🙂 Pour moi il y a vraiment un triangle Moore-Gaiman-Morrison qui intègre sa vision de la magie dans les récits, et ce sont bien les récits qui font des humains les humains – Pratchett, Stewart et Cohen renommaient les humains en ‘pan narrans’ plutôt qu’homo sapiens, et je pense qu’ils tenaient un truc.

      6) Commence par l’album Dogman, et jette un oeil aux albums de KXM.

      • Jyrille  

        De rien !

        1) Alors moi j’adore ce nouvel album. Je n’ai pas acheté le CD mais les mp3 (et malheureusement pas en 320, ça me rend fou). Je n’avais pas accroché à 10,000 Days et après réécoute (j’ai révisé durant une semaine avant de les revoir à Werchter en juin) je le trouve plutôt sympa, facile d’écoute et avec quelques chouettes moments. Le nouvel album, ce n’est pas du tout ça. au premier abord, c’est du pur Tool qui semble recycler ses riffs mais en fait la philosophie du truc est totalement différente. Ca m’avait fait la même impression avec le Faith No More de 2015, qui au final est un grand cru. Pour le moment j’en suis à 8 ou 9 écoutes seulement de Fear Inoculum mais il est clairement une réussite et un renouveau.

        2) J’ai lu pas mal de Morrison moi-même, pas de souci.

        3) Tant mieux alors !

        4) Je suis tombé dans NIN le jour où j’ai décidé de m’y mettre sérieusement. Je te rejoins sur le trio Moore Gaiman Morrison, mais du second je ne connais que Pratchett.

        5) Merci pour le conseil, je verrai à l’occasion !

        • Chip  

          1) Oui alors à ce propos, je pensais acheter du physique, hein, mais avoir comme seul support le gadget avec écran machin qui avoisine ou dépasse les 100 balles, bon.

          4) Stewart & Cohen sont des vulgarisateurs scientifiques qui sont les co-auteurs de la série mi-fiction mi-vulgarisation spin off « Science of the Discworld » que je recommande chaudement.

    • Chip  

      Ca me revient après coup : The Invisibles est vraiment un récit ésotérique, qui concentre probablement beaucoup des travers qu’on peut trouver à Morrison, mais qui est également traversé de moments de grâce.

  • Tornado  

    Ahahaha ! J’avoue avoir bien rigolé à la lecture de l’article ! 😀
    le ton décalé (et un peu destroy) avec le soupçon de mauvaise foi pour faire passer de manière goguenarde que l’écriture amphigourique de Morrison c’est de la balle était bien foutu !

    Il n’y a que Présence qui m’abasourdi avec ses commentaires où il a tout compris du travail de Morrison, ce dont je le sais capable mais du coup ça m’énerve parce que je n’arrive pas à être aussi fort !
    Et du coup je suis perplexe : J’hésitais à me prendre le 1° volume VF de la Doom Patrol qui sort bientôt mais, après les quelques commentaires comme quoi c’est vachement enfumé, ben j’ai plus tellement envie…

    Ces derniers temps j’ai lu des tas de Morrison et, bien que je reste impressionné par la chose, je confesse que le plaisir personnel de lecture n’était pas au rendez-vous. Ça n’est pas une sinécure, quoi…

    • Eddy Vanleffe  

      totalement d’accord avec ta remarque sur le plaisir…
      souvent chez Morrisson, le plaisir n’est chez moi pas au rendez-vous, sauf lorsqu’il joue à l’architecte DC, rôle dans lequel je le trouve plus que bon. En plus il assume un truc que Moore n’a jamais voulu faire….

      Doom Patrol j’hésite aussi… du super héros bizarre, ça peut le faire…mais je dois aussi prendre les Wonder Woman de George Perez….les gros volumes Urban je ne peux en prendre que deux ou trois par an alors, c’est dur de choisir….

      • Matt  

        J’ai bien aimé le premier volume Wonder Woman de Perez, mais moins le tome 2. Dans le premier tome ça fait très mythologie grecque, une Diana qui apprend à connaitre le vrai monde , tout ça.
        Dans le 2 ça fait beaucoup plus DC…avec des persos de chez DC. Et moi ça m’a un peu gonflé^^
        Alors que dans le tome 1 on se croit presque dans un vieux film de Harryhausen.

      • Matt  

        Et Perez est fan de Harryhausen d’ailleurs, il l’explique dans une préface je crois^^

        • Eddy Vanleffe  

          T’es allergique à DC toi ^^

          quand Marvel m’a gavé avec ses héros « fils de putes » façon Bendis, c’est avec bonheur que j’ai plongé dans cet univers…
          S’il aime Harryhausen, Perez est évidemment inspiré par les peplums!

        • Matt  

          Allergique à un autre univers partagé en fait.
          Marvel j’ai grandi avec, je suis familier avec les héros, et attaché à certains.
          Les histoires nazes avec des héros connards, je les évite juste.
          DC ne me fait pas envie parce que je ne veux pas me retrouver à acheter 50 trucs entremêlés pour piger une continuité. Maintenant je veux des séries courtes, one-shot, etc.
          On en a déjà parlé^^
          je dis pas que l’ongoing est forcément mauvais, je dis que c’est plus pour moi. Même chez Marvel d’ailleurs.
          Seulement vu mon attachement à Marvel, j’ai accepté plein de trucs longs et qui sont bourrés de références qui occupent plusieurs rayons de mes étagères.
          Mais plus jamais ça !^^

          • Eddy Vanleffe  

            la longueur d’une série ne me dérange pas mais par contre les crossovers cosmiques tentaculaires forçant à acheter vingt titres par mois, ça, ça me gave ou plutôt me gavait puisque je ne tombe plus dans le panneau…
            Par contre les tomes de Wonder Woman de Perez, ça me choque pas que ça fasse deux ou trois tomes ni qu’il y ait d’autres personnages de l’univers qui débarquent dedans…
            Urban fait bien les choses quand il y a un crossover entre deux séries il figure en entier dans les deux bouquins comme ça tu peux zapper l’autre série sans problème, t’as juste ce qu’il te faut pour suivre…

          • Matt  

            Certes, mais si on va par là, on peut aussi zapper le tome 2 qui rentre trop dans la mythologie DC^^
            Du moins pour moi qui s’en fout et n’a pas d’attachements pour ces héros que je ne connais pas.

          • Eddy Vanleffe  

            ah non parce que la Mythologie d’un univers, c’est ça qui me fait rentrer d’un truc, c’est comme pour les jeu de rôle, les star wars, les terres du milieu etc…
            l’univers d’un truc je trouve ça galvanisant.
            ma seule exigence, c’est que je comprenne!
            je m’attache en général assez peu aux persos très connus (bon, certains quand même ^^)
            mais j’adore et encore aujourd’hui découvrir les petits persos secondaires…
            on parlait plus haut du Blue Beetle des la ligue internationale avec ses problèmes cardiaques… Arsenal chez les Titans qui est un papa célibataire qui a du mal a se recaser… Jessica Cruz une des dernières Green Lantern et plein d’autres encore…

          • Matt  

            Bah…moi j’aime bien la mythologie d’un personnage. Genre Batman, tout ça.
            Mais si je lis du Batman, c’est pas pour que se pointent 30 autres gugusses en slip. Je veux que la série soit solo.
            Sinon j’aurais acheté du Justice League.
            Du coup la mythologie de Wonder Woman, oui ok !
            mais si Darkseid, Batman, Superman, Green Arrow, tartampion se pointent, mon intérêt décroit.
            j’ai des comics Batman. Mais même la bat-family me gonfle quand elle est trop présente.
            Si je veux un truc d’équipe, je lis X-men. Je sais de base qu’il y a une équipe complète. Si je lis un titre solo, je veux pas toute la smala^^

    • Jyrille  

      J’ai tout le run de Morrison en VO sur DOOM PATROL, et le début n’est pas si bizarre que ça. Oh évidemment il y a des méchants ésotériques et des histoires étranges, mais ce n’est qu’à partir du troisième TPB (celui qui illustre l’article de Présence sur ce site) que ça devient vraiment hard. C’est du tout bon, beaucoup moins étrange que THE FILTH ou moins alambiqué que SEVEN SOLDIERS OF VICTORY.

    • Chip  

      Disons que le ton sale gosse de l’article se veut un reflet du comportement de sale gosse de Morrison à cette époque.

  • Tornado  

    Pas très fan de la BO par contre. Dans le genre, je préfère réécouter Rage Against The Machine. Là, je trouve ça banal et pas très inspiré. J’ai essayé tout l’album et je me suis ennuyé sévère.

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