Arkham Asylum (Re-Animator)

Re-Animator de Stuart Gordon

Presque de la BD !

Presque de la BD !

Par BRUCE LIT

VF : Metropolitan Video

1ère publication le 25/10/16- MAJ le 12/01/19 puis le 25/03/20 à l’occasion de la mort de Stuart Gordon

Re-Animator est un film de 1985 écrit et réalisé par  Stuart Gordon. Adapté d’une nouvelle de HP Lovecraft (Herbert West Réanimateur), Re-Animator a remporté le prix spécial horreur d’Avoriaz,  du meilleur film de Sitges 85 et celui des meilleurs effets spéciaux du Fantafestival 86.

Le film a été restauré et diffusé dans une belle édition de 2005 avec scènes coupées, commentaire audio et de nombreuses interviews.

Dans les années 80 aux Etats-Unis à l’université d’Arkhham (!), un étudiant en médecine Dan Cain sympathise avec l’étrange Frank West, un scientifique venu d’Europe. Très vite il découvre son secret : obsédé par l’idée de vaincre la mort, West a mis au point une formule chimique verte-fluo capable de réanimer les morts. La formule étant instable, le duo décide de l’expérimenter  à la morgue d’Arkham.  Un tas d’événements imprévus, va entraîner une série de catastrophes. Sanglantes. Zombies included. Quand j’étais marmot, y’avait que trois chaines et Canal + qui palliait à 70% à mon appétence cinématographique. Mais ça ne suffisait pas.  La culture vidéo club chère à Gondry et Tarrantino permettait d’aller plus vite que les programmateurs de Canal  (merci M. Dionnet !).

Avec mon frère, on allait au vidéo club de la gare, une boutique d’à peine 15 m2 où les jaquettes pas encore formatées par Photoshop donnaient le la.  Les stars du VHS ? Les parodies ZAZ, Police Academy, les Freddy, les Vendredi 13, les Jaws et les Psychose (à l’époque j’étais persuadé que Psychose III était supérieur à celui de Hitchcock. Oui vous pouvez lancer les tomates, c’est encore la saison…).  Sans oublier L’ascenseur, Phantasm, ManiacopRobo Cop et les Stallone-Schwarzy. C’est clair, c’était pas ici que je trouvai du Rohmer, du Doillon ou du Truffaut. C’était le temple de la culture White Trash, du mauvais goût, du nanar et de Karate Kid. Steven Spielberg était Dieu et Joe Dante, son prophète .

La génération Video Club, c’était le triomphe de la sous-culture ! Des monstres, des zombies, des vampires, des loups garous. Et du sang. Beaucoup. Des jaquettes peuplées de savants fous, des photos nous promettant des explosions de cerveaux, des piqûres dans les yeux, des estomac perforés. Et il y avait Re Animator. Que je n’avais jamais vu….parce que….je sais pas, en fait !

Comme un air

Comme un air d’Alice Cooper….

Et vl’a qu’un jour je tombe dessus dans ma médiathèque un peu bobo. Au milieu de films plus auteurisants les uns des autres, je trouvais le visage grimaçant du Dr West et sa seringue vert fluo et me pris à sourire en passant à la soirée nanar qui m’attendait dès que ma femme aurait le dos tourné.
Voilà ! Je lance le DVD. Prologue ultra kitch avec expérience ratée, un patient que l’on ressuscite en Europe tandis que ses yeux explosent. C’est prometteur et totalement crétin, je regarde ça d’un oeil torve façon Bullshit Detector tandis que je prépare mon sandwich au jambon (les impôts m’ayant déshabillé, j’ai pas les moyens de me payer la pizza).

Et puis, sans m’en rendre compte, je m’apperçois que je suis rentré dans l’histoire, que c’est drôlement intelligent malgré le gore, le kitsch et l’humour au noir. Et puis pour tout fan d’Alice Cooper digne de ce nom, le spectacle d’une tête décapitée commandant son corps à distance au mépris de toute loi physique et scientifique a forcément de quoi nous réconcilier avec l’inhumanité des savants fous du cinéma fantastique.

Je n’ai pas lu le livre de Lovecraft et c’est volontairement que je n’ai pas souhaité visionner les commentaires audio en bonus. Généralement les bonus m’ennuient. Je ne les regarde que très rarement. J’aime avoir MON interprétation, MON ressenti, être vierge de toute direction, interprétation avant/après. Bonus ou pas, il ne faut pas avoir fait St Cyr pour déduire que Re Animator est la version Lovecraftienne de Frankenstein. Sans le romantisme, la compassion pour le(s) monstre(s), l’expressionnisme ou la poésie.

Les mystères de West.  © Metropolitan Video  Source : Amazon

Les mystères de West. © Metropolitan Video Source : Amazon

Le film est très ancré dans les années 80. Le thème de Psycho est ré-assaisonné avec des synthés de l’époque. Les ordinateurs, les costumes, les cheveux, les posters Talking Heads, oui….Et des effets spéciaux artisanaux qui, à défaut d’être spectaculaires (mais qui l’étaient pour l’époque) restent très efficaces. Car tout ça demeure très organique, dans l’humain jusqu’à sa décrépitude.

Le défi de mettre à mort la mort n’est pas nouveau, le grand guignol de la scène finale dans la morgue n’aura aucune chance de séduire les réfractaires à la culture trash et on ne peut pas dire que les comédiens soient sortis de l’Actor’s studio….Mais alors, Bruce Lit, ces cinq étoiles, toi le grand déglingueur en série, tu les a dégotées où  ? (note à moi-même : faire taire ces voix qui depuis quelques jours me surinent que je descends de Napoléon-Nda).

Et bien, le scénario est génial ! Un vrai de cinéma, totalement au service de l’histoire, jusqu’en boutiste sur l’absurdité de l’expérience. Une expérience qui prend ses racines dans la terreur de mourir couplée à l’orgueil de transcender la condition humaine. D’ailleurs le scénario de  Re-Animator, c’est presque du théâtre tant les unités de temps, de lieux, de personnages sont respectés.

Re-Animator, c’est un peu l’Apprenti Sorcier version horrible. Oui, les morts reviennent à la vie, en version zombies débiles puis conscients. Sans que cela n’ait plus aucun sens puisque les protagonistes en perdant littéralement la tête ont  une libido décomplexée tel le neuro-chihurgien qui pelote les seins d’une femme nue à sa merci puis tente un cunnilingus en plaçant sa tête sanglante entre les cuisses de la demoiselle en péril !

La mort ne guérit pas du sadisme.
© Metropolitan Video
Source : Amazon

Le constat est sans appel : la mort met un terme à la folie des hommes. Aussi terrible soit-elle, elle nous protège des pulsions psychopathiques de l’homme, mauvais par nature, quelques soient ses intentions ou sa formation. Tous les personnages de ce conte étrange sont des médecins, doyens ou chirurgiens reconnus. Le retour de la mort fait sauter tous les verrous moraux pour laisser libre cours à la perversion, aux abus, à la décadence. Même revenu d’entre les morts, le neuro-chirurgien garde son ambition, son besoin de domination et une sexualité dangereuse pour l’ordre social.

Dan Cain, le personnage le moins impur du casting finit lui-aussi à succomber à la tentation de défier l’ordre des choses malgré le cauchemar subi. Le film montre l’incapacité de l’être humain à tirer leçon de ses échecs et dominer un désir insensé qui,incarné par les zombies, finit par les démembrer et les dévorer vivant.  Re-animator, c’est aussi un film sur le refoulé, ce qui refuse de mourir en nous quitte à devenir un monstre pour lorgner la monstruosité. On se rappellera de ces expériences macabres du Dr Beaurrieu qui en 1905, parlait aux guillotinés pour obtenir la preuve qu’ils vivaient encore après la décapitation.

Théâtral dans sa structure, le film l’est aussi dans son déroulé. Il s’agit pour le trio de jeunes acteurs d’affronter et de tuer des pères abusifs, autoritaires et castrateurs.  West est un génie brimé par la frilosité du Dr Hill, qui atteint dans son narcissisme refuse de reconnaître la valeur du jeune chercheur. Quant à Dan Cain et Megan Hasley, leur amour rappelle le théâtre de Molière ou Shakespeare où un père  s’arrogeant sur son enfant un pouvoir de droit divin se pose en obstacle à l’amour des jeune premiers.

Et là, où Re-Animanitor fait fort, c’est justement dans le meurtre de ces conventions: comment tuer le père, comment grandir, s’épanouir, être libre quand le père refuse de mourir et qu’il cherche à vous tuer à son tour post-mortem ? C ‘est tout ce dérèglement social en huis clos dans une morgue et un laboratoire étouffant que Re-Animator met en scène sous fond d’humour noir rendant le film encore plus dangereux: en enrobant son angoisse existentielle derrière les apparats d’un divertissement débilitant aux yeux d’un public allergique à cette orgie sanglante.

Le Dr West continue sa carrière sur les planches de Broadway (!) et dans les comics

Le Dr West continue sa carrière sur les planches de Broadway  et dans les comics.
(C) Dynamite

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Un savant fou, des morts réanimés, de l’érotisme morbide et une seringue fluo, ça vous évoque quoi ? Re-animator, on est d’accord ? Un film pas si bête qui derrière le trash propose un vrai sous texte philozombique. Dissection par Bruce Lit.

La BO du jour : le Dr West est à l’ouest et ressuscite les morts. Tout aussi barrés, les savants fous de Devo ressuscitaient la pop mutante de Syd Barrett, autre mort-vivant.

32 comments

  • PierreN  

    « Et là, où Re-Animanitor fait fort, c’est justement dans le meurtre de ces conventions: comment tuer le père, comment grandir, s’épanouir, être libre quand le père refuse de mourir et qu’il cherche à vous tuer à son tour post-mortem ? »
    Je me rappelle qu’il y avait également un sous texte similaire dans le Braindead de Peter Jackson (un des autres représentant de l’horreur cartoon à l’instar d’Evil Dead 2), sauf que là il s’agissait pour le héros de couper le cordon avec sa mère, transformée en monstre/zombie.

  • Matt  

    Intéressante analyse. Je n’avais pas perçu ce sous-texte. N’est-ce pas intellectualiser un peu trop un film trash ?
    J’ai vu ce film il y a déjà pas mal d’années. Je dois avouer que je ne suis pas ultra fan. Bon…c’est pas mal, mais je trouve qu’il a un peu le cul entre 2 chaises. Il échoue à faire peur parce qu’il est un peu trop grand-guignolesque, mais il échoue aussi à faire rire parce qu’il ne l’est pas assez (contrairement à un Braindead déjanté)
    Je ne saisis pas ce que Stuart Gordon, grand habitué des adaptations de Lovecraft (qui s’éloignent quand même de l’œuvre de base puisque le cul et le gore, c’est pas trop Lovecraftien) a voulu faire.
    Concernant ses autres films tirés de nouvelles de Lovecraft, je préfère encore Dagon ou même From Beyond malgré leurs défauts.

    Sinon tu ne parles pas de l’acteur qui joue West que je trouve assez inquiétant. Il a une bonne tête de savant flippant.

  • Bruce lit  

    @Pierre : je n’ai aucun souvenir de Brain Dead. En fait, je ne sais plus si je l’ai vu. Très probablement. Mais je garde un souvenir inoubliable de mon premier visionnage devant Bad Taste qui était une expérience assez unique pour l’époque de pouvoir rigoler ouvertement devant tant de viande. Succès assuré dans les cours du collège, où l’on se racontait les moments les plus gore !

    @Matt: Au contraire, il est possible d’écrire de manière un peu distanciée sur les plus grands films d’horreur : Jaws, l’exorciste, Shining ou massacre à la tronçonneuse qui avait fait l’objet d’un essai fascinant d’un journaliste des Cahiers du cinéma, où il démontrait que la cruauté de Leatherface était liée à l’industrialisation et la mise au chômage des bouchers aux Etats-Unis. Et je précise que VRAIMENT, en début d’article, je ne m’attendais pas à un scénario si retors et…..découpé !
    Adam West: j’ai passé rapidement car les acteurs sont plus emblématiques et au service de l’histoire qu’inoubliables. Mon acteur préféré de ce genre de production étant Michael Ironside.

  • Matt & Maticien  

    Belle trouvaille. pour un descendant de Napoléon tu es plutôt ouvert. tu as envie de faire une piqûre au grand Homme. .. c’est dans l’air du temps politique; ) il n’existe pas de films dz zombie mettant en scène nos grandes gloires nationales? cela pourrait être marrant. j’ai l’impression que tu as passé un super soirée avec réanimator et cela donne envie.
    quand à Brain dead quel bonheur. a voir revoir de toute urgence. ps. on sent qu’on s’approche d Halloween

  • Léo Vargas  

    Lovecraft (au moins un de ses thèmes) est presque partout dans le cinéma fantastique. Et Stuart Gordon est peut-être le seul à avoir su apprivoiser cet univers et l’adapter au sien…

    Comme toi, dans les seventies, quand je faisais les courses dans l’hypermarché du coin, j’étais autant fasciné que rebuté par toutes les jaquettes de films d’horreur…

    Aujourd’hui, je me dis que les illustrations d’une machette dégoulinante de sang sur la tête d’un zombie ou une tignasse blonde ensanglantée dans la main du maniac (dont on ne voyait pas le visage) avaient en partie contribué à ma passion pour le cinéma d’horreur…

  • Tornado  

    Je l’ai revu il y a deux et moi aussi je l’avais trouvé é-pa-tant ! 😀
    J’avais écrit un commentaire Amazon avec « Ça Cartoon » en titre.
    Mon commentaire commençait à peu-près comme ça : « Re-animator n’est pas à proprement parler un récit lovecraftien (l’écrivain détestait ce récit qu’il considérait comme un produit de commande insipide), mais plutôt un manifeste du cinéma gore décomplexé à une époque où le genre était extrêmement populaire, à la fois sur les écrans de cinéma et dans les vidéoclubs, qui permettaient aux adolescents de frissonner le samedi soir entre copains ».
    C’est rigolo parce que ton article est construit sur le même point de départ ! Qui sait à quel point les geeks d’une génération identique comme nous peuvent avoir de points communs dans cet abîme sans fin qu’est notre inconscient ?

    J’insisterai un peu plus sur la superbe bande-son, avec son thème qui sonne comme un remake du Psychose de Bernard Herrmann !

    Par la suite, Stuart Gordon et Brian Yuzna, de même que leur acteur principal Jeffrey Combs, se feront une spécialité des adaptations plus ou moins officielles de l’univers d’H.P. Lovecraft. « Re-animator » connaitra deux suite : La fiancée de Re-Animator en 1990 (une relecture de La Fiancée de Frankenstein) et Beyond Re-Animator en 2003. Gordon réalisera également From Beyond : Aux portes de l’au-delà, toujours avec Jeffrey Combs, ainsi que Dagon. Jeffrey Combs incarnera Lovecraft en personne dans Necronomicon en 1993 (co-réalisé et produit par Yuzna), avant d’échouer dans le lamentable Necronomicon, Le Livre De Satan en 2012…
    Je n’ai pas encore revu « La fiancée de Re-Animator » mais, dans mon souvenir, il était excellent aussi. J’ai vu « From Beyond : Aux portes de l’au-delà » à maintes reprises, mais je le trouvais beaucoup plus malsain. Il faudrait également que le revoie.

    Faut-il intellectualiser les divertissements ? Oui si l’on veut les sortir de leur statut de simple divertissement et les hisser au statut d’œuvre à part entière ! Beaucoup de ce que fait un auteur provient de son inconscient. Et une œuvre est sans doute autant le produit du conscient et de l’inconscient de son auteur. Il appartient à chacun d’extirper la sève d’une œuvre si elle le mérite. Si elle en a le potentiel.

  • Patrick 6  

    Ce film fait parti des peloches cultissimes 80’s que j’ai loupé à l’époque (à ton instar pour une raison totalement indéterminée) et que je n’ai jamais eu le courage de voir ensuite ! (La série des Phantams a subi le même travers). Je dois dire que cette seringue fluo et cette imagerie de Frankenstein kitsch m’avaient un peu dissuadé… A tort manifestement si j en juge par ton article ! Mais il n’est jamais trop tard pour réparer ces erreurs 😉
    Concernant Brain dead tu DOIS voir ce film car c’est tout simplement le film qui m’a fait le plus rire de tous les temps ! Un chef d’oeuvre !

    • Bruce lit  

      @Pat6: rien ne t’empêche de voir le film en import japonais durant ton exil. Brain Dead est en haut de ma liste sitôt que les enfants ont grandi, que je dispose de temps et de la salle à manger sans les traumatiser….Par contre pour le sandwich au jambon, ça devrait le faire.
      Tiens ? Au fait, toi le post punker, tu aimes Devo ? La BO devait comporter du Alice Cooper, mais pour changer, je me suis dit que le look du chanteur correspondait totalement à Adam West.

      @Tornado: je ne peux qu’approuver ce que tu dis sur l’intellectualisation des films d’horreur. Un film d’horreur, c’est fun, c’est sanglant mais pour moi ça reste aussi un film avec toutes les autres qualités que l’on attend de films respectables. C’est également comme pour le Rock longtemps perçu comme un art mineur. A ce propos je jubile de voir Bob Dylan emmerder encore à son âge les déçus du Nobel qui ne comprennent pas que l’on puisse récompenser un « simple » chanteur. Ben mince alors…, c’est Dylan quoi ! un type qui a inspiré des millions de personne, qui est étudié en université et changé la vie de beaucoup. Les réactions de P. Assouline et surtout de I. Welsh, auteur de Transpotting, pas le roman le moins rock du monde, m’ont beaucoup déçu.

      @Leo: j’avouerai être très peu client de Lovecraft. En fait je le connais d’avantage par son introduction dans la culture populaire qu’en tant que tel.
      //Les jaquettes : encore une fois le parallèle au Rock s’impose : la culture de la pochette 33t permettait à des milliers de gamins d’imaginer une oeuvre avant de la découvrir. Je pense notamment au cochon volant de Pink Floyd. Gamin, mon père avait le disque de Il était une fois dans l’Ouest. La pochette représentait la scène de la pendaison. J’ai vécu pendant des années à me demander le rapport entre la cruauté de cette scène et la beauté de la musique.

      @Matt et Maticien: une bonne séance d’horreur avec tes neveux et tes beaux parents, c’est pas une idée qu’elle est belle ça ? Je ne connais pas de film zombie avec Napoléon (Pierre ? Patrick ? Tornado ?), mais je peux t’en trouver d’autres avec Hitler zombie, ça oui !
      La descendance de Napoléon est un clin d’oeil, très, très, pointu au Capitaine Haddock dans Tintin au Tibet.
      De mémoire :

      Tintin : « Tchang est vivant, je l’ai vu en rêve »
      Haddock : « la nuit dernière, j’ai rêvé que j’étais Napoléon, voyez, ça ne veut rien dire » !

      • Matt & Maticien  

        Pointu effectivement… Je pensais que cela voulait dire que tu devenais mégalo ;))

        • Patrick 6  

          A noter qu’a ma connaissance il n’existe pas un dvd made in France fr Brain dead ! Aux dernières nouvelles on ne trouvait qu’un version Anglaise sans sous titres et avec 5mn censurées ! Une horreur !
          Pffff il faut vraiment que tu colles du Aluce Copper partout Bruce :))
          Le premier album de Devo arrache tout ! La suite est un peu moins convaincante pour moi…
          Enfin oui je confirme il y a des nazis zombies mais pas de grognards morts vivants ! Quelle injustice 😉

  • JP Nguyen  

    Stuart Gordon… le nom me disait quelque chose et les références dans les commentaires « Au portes de l’au-delà » m’ont rafraîchi la mémoire.
    Quand j’étais gosse, je regardais les bandes annonces de ciné le mercredi soir sur Canal+ (la dernière plage en clair de la soirée, vers 20h30) et la bande annonce pour ce film de Stuart Gordon m’avait foutu des chocottes king-size…
    Si Re-Animator est du même acabit, ce n’est clairement pas pour moi…

  • Matt  

    @Tornado et Bruce :
    Je suis d’accord pour l’intellectualisation, mais je demandais juste ça dans le sens où le fait de chercher nécessairement un sens profond à un divertissement peut être perçu comme un abandon de l’idée qu’un film peut juste être divertissant sans avoir de message à faire passer. Et creuser trop loin pour trouver un sens caché est un peu comme si on avouait que sans ça, ce serait de la merde. Constat avec lequel je ne suis pas d’accord. C’est un peu faire les jeu des intellos qui crachent sur les films gores que de chercher à leur prouver qu’une chose n’a d’intérêt que si elle a une signification profonde.
    Je ne sais pas si je suis clair^^

    Et sinon Tornado, tu en as pensé quoi de Dagon et Beyond Reanimator ?
    Je suis d’accord avec toi que From Beyond est plus malsain. Mais justement j’avais bien aimé ça. Dagon aussi parce que c’était moins couillon. Pour le coup Re-animator m’a déçu par son côté délirant qui n’est presque pas assez affirmé. Comme si le film voulait à la fois être inquiétant et grotesque. ça n’a pas super bien marché sur moi. Mais bon…ça reste pas mal.
    Mais dans le genre délirant je préfère Braindead.

    • Tornado  

      Un divertissement, ça peut être très bien entant que tel. Si c’est honnête et pas trop con, on peut l’apprécier pour ce que c’est sans avoir besoin de l’intellectualiser. Mais s’il y a moyen de lui trouver du sens, de la profondeur, des multiples niveaux de lecture, il ne faut pas hésiter à le faire. Car ainsi on le sort (ou en tout cas on essaie) de son carcan de produit insipide réservé aux débiles aux yeux d’une certaine élite. Et on peut ainsi niveler ces œuvres prétendument ineptes par le haut et amener des arguments pour les défendre lorsqu’elles le méritent. C’est alors qu’elles marquent leur temps et qu’on peut leur permettre de durer dans le temps.

      • Matt  

        Oui, je suis d’accord. Mais je pense qu’il y a toujours une frontière. C’est jamais bon d’être trop léger ou trop intello (ou trop puriste et trop permissif). Il ne faut pas avoir l’air de se chercher une excuse sur pourquoi on a aimé^^ Comme si c’était honteux d’aimer un truc divertissant. Et si on franchit cette frontière, on passe non seulement pour des débiles aux yeux de cette fameuse « élite » mais aussi pour des baratineurs qui n’assument pas leurs goûts. Des fois on a juste envie de leur dire « je vous emm… » à cette élite. Non ? J’suis tout seul ? Bon…

        Euh…et sinon alors les autres films de Stuart Gordon et Yuzna, tu en as pensé quoi ? Tu as peut être déjà prévu des articles dessus ?

      • Matt  

        Euh…je précise que ça ne concerne pas l’article, hein. Je ne dis pas que Bruce fait trop l’intello. Je parle en général.

        • Tornado  

          Je n’ai pas encore revu les deux suites de Ré-animator ni From Beyond. Mais j’ai posté un commentaire sur Ah ! Ma Zone ! à propos de Dagon et des deux Norconomicon sus-dits.

          L’élite on l’emmerde clairement. Mais c’est bien de pouvoir lui opposer des arguments quand même.
          Il y a deux ou trois ans, au festival de Cannes, je suis sorti furieux de la projection d’un film de je ne sais plus quel pays qui m’avait exaspéré avec son approche naturaliste et prétentieuse pour un résultat merdique et chiant. Et alors que je me plaignais auprès de mes compères, une femme que je ne connaissais pas à cru bon de me houspiller en affirmant « Pfff ! Il n’y a rien qui ne soit pas bon à Cannes ! ». Ce à quoi j’ai commencé par lui répondre que si la plupart des films de la sélection finissaient par tomber dans l’oubli, alors que d’autres films plus divertissants n’ayant pas l’honneur du festival finissaient dans les livres de l’Histoire du cinéma, c’était peut-être que ce qu’elle prétendait ne tenait pas la route. Elle a fini par bafouiller un truc auquel je n’ai rien compris, avant de partir, rouge de colère ! 😀

  • Présence  

    C’est encore trop sanglant pour mon âme sensible. 🙂 Un public allergique à cette orgie sanglante : c’est tout moi.

    Dan Cain finit par succomber à la tentation de défier l’ordre des choses. – D’un autre côté, avec un nom de famille pareil, c’était inéluctable.

    Je trouve la couverture de Francesco Francavilla magnifique comme d’habitude.

    • Matt  

      Tu vas me dire que je paraphrase Bruce, mais c’est plutôt curieux pour une « âme sensible » fan de Crossed, le truc qui m’a le plus horrifié en BD^^
      Je me rappelle que la première fois que j’ai vu du sexe et du gore en BD, j’avais été choqué, comme si j’ignorais qu’il existait des BD qui montraient de la violence aussi crue. Et pourtant j’en avais vu de la viande dans des films. Comme quoi…ça change tout quand on change de media.

      • Présence  

        Ma réaction est exactement celle que tu décris : en BD je suis capables d’avoir le recul par rapport aux dessins, en images qui bougent je n’y arrive pas et du coup c’est très éprouvant, et sans plaisir en ce qui me concerne. Pour ce cas particulier, je ne cherche même pas à me soigner…

  • Jyrille  

    Super ! Enfin un article positif du rédac’ chef ! Et puis comme Tornado, tu rappelles d’autres madeleines. J’avais un pote fan de video club, et puis c’était évidemment la période des Nuits de l’épouvante, du jeu de rôle, de Lovecraft… Je ne crois pas avoir vu ce film en salle, mais je l’ai vu assurément en VHS. J’étais moins fan car pour moi, le cinéma était d’abord un lieu, une ambiance, avec les ouvreuses qui passaient vendre des Treets et des glaces. Et puis j’adorai quand le noir se faisait… Je crois que j’ai donné cet amour du lieu à mes enfants. Et puis un film, ça doit se voir sur grand écran. La donne a un peu changé puisque nos écrans domestiques sont bien plus grands. Mais je continue à croire qu’un film spectaculaire doit être vu au ciné.

    Je ne me souviens ni de ce film (à part cette affiche et le liquide vert), ni de l’histoire de Lovecraft, ni de Baindead que j’ai vu… Je l’ai en DVD, pas encore regardé, je crois que c’est une édition belge. Par contre, comme Bruce, je me souviens bien de Bad Taste. Quelle rigolade !

    Je suis d’accord avec toi pour les bonus DVD. Souvent je ne les regarde pas. Alors que certains sont très intéressants. Personnellement ceux qui me parlent le plus sont ceux qui discourent sur le scénario ou le script. Les bonus de Pixar sont terribles à ce niveau. Par contre, j’ai tenté de revoir le Star Wars II (L’attaque des clones) avec les commentaires audios, je n’ai pas tenu une demi-heure : cela ne parlait que d’effets spéciaux numériques ! Aucun intérêt.

    Pour Devo, je suis d’accord : premier album terrible, après plus grand chose d’intéressant. Sais-tu que Soundgarden a fait une reprise de Devo sur leur EP Satanoscillatemymetallicsonatas (c’est un palindrome) qui était sorti couplé à Badmotorfinger ? Une reprise de Girl U Want, Maël l’adore.

    • Bruce lit  

      Super ! Enfin un article positif du rédac’ chef !
      Comme vous y allez : Eastwood, Pilgrim et aujourd’hui Re-animator : pas une mauvaise review en 10 jours ! Et si l’on excepte la Millardise de Starlight, je ne publie que des coups de coeur depuis septembre.
      Les bonus DVD : je crois que les seuls qui m’aient réellement intéressé étaient ceux présents dans ma collection Hitchcok. A l’époque je connaissais mon Hitch sur le bout des doigts !
      Mon meilleur souvenir video-clup : découvrir Y’a t’il un pilote dans l’avion pour notre première location et les fous rires avec mon père et mon frère sous yeux médusés de ma mère. La découverte du Grand Bleu version intégrale c’était quelque chose aussi !

      Non je ne savais pas que Soundgarden reprenait Devo. Superunknown est leur album qui m’intéresse encore. Un ami très cher m’avait fait découvrir le groupe et j’adore leur 4th of july. Chanson incroyable. Par la suite, Down on the upside est complètement loupé. Le syndrome typique des 90’s avec 15 minutes de chansons potables et 60 de remplissage.

  • Léo Vargas  

    Hello,

    Le début des années 80, une époque où tout le monde pouvait voir les jaquettes de films aux illustrations et photos inquiétantes et attirantes à la fois, et qui promettait souvent plus que les films !
    J’étais déjà un grand fan de Lovecraft avant de voir ce film.
    Perso, je cherchais l’adaptation fidèle à l’univers du maître.
    Pour cette raison, je n’étais franchement pas emballé par le ton du métrage.
    Et puis, les revisionnages multiples du film on eu raison de ma méfiance…

  • Eddy Vanleffe  

    Stuart Gordon est un de mes petits cinéaste préférés…

    J’ai adoré Dagon pour le coup très très lovecraftien « à la lettre ».
    et dans un autre genre Stuck et King of the ants…

    • Matt  

      Hum…un peu trop de nudité et de gore pour être « à la lettre » mais ça marche tout de même très bien. J’aime beaucoup Dagon aussi.

  • Philippe  

    Après l’article sur Barbara Steele, c’est la deuxième fois en une semaine que je suis bluffé par la qualité des analyses de ce site. Remarquable.

    • Bruce lit  

      @Eddy et Philippe : en tant qu’ancien musicien, je confirme que quelques claps-claps, ça fait plaisir.
      Now, our next number !
      1,2,3 let’s go !

  • Eddy Vanleffe  

    Je viens aussi de découvrir Buce et son équipe et je me plonge à fond dans tous ces merveilleux dossiers réalisés pour mon inconscient onirique…

  • Eddy Vanleffe  

    Formidable!

    c’est la première fois qu’on me parle de Masog ailleurs que…sur Masog….

    Merci pour cet élan…

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