Batmania Vs Burtonmania

Batman 1 et 2 par Tim Burton

 AUTEUR :   TORNADO

1ère publication 29/02/16- MAJ le 22/12/18

Minimaliste !

Minimaliste !

 Batman de Tim Burton

Batman est le troisième long métrage réalisé par Tim Burton, après  Beetlejuice (1988) et avant  Edward Aux Mains d’Argent (1990).

C’est le film qui a lancé sa carrière, et inauguré ce que l’on a nommé alors la « Batmania », tant le succès du film fut retentissant, créant un raz de marrée autour de la figure de « l’Homme chauve-souris ».
Le casting  impressionnant réunit Jack Nicholson, Kim Basinger, Michael Keaton (Beetlejuice en personne !), Billy Dee Williams et Jack Palance. La bande-son est assurée par  Danny Elfman et Prince. Sacrée dream-team !

Le scénario est complètement déconnecté de la continuité de la série sous sa forme de comics. Il s’agit d’une adaptation libre, mais qui réussit à préserver l’esprit initial du matériel original.
Le costume change, certains personnages sont traités différemment, mais l’univers de « Gotham City », sorte de mégalopole rétro-futuriste, est très bien restitué. Certains partis-pris esthétiques sont particulièrement bienvenus, comme celui de ne filmer les scènes que de nuit, afin de garder l’esprit un peu gothique de la série originelle, créée par Bob Kane en 1939 !

Quelques mois avant la sortie du film, il était question que le scénario adapte Batman : The Killing Joke, le chef d’œuvre écrit par Alan Moore et dessiné par Brian Bowland. Mais finalement, le script se révéla très différent du projet initial, ce qui fut assez décevant pour un certain nombre de fans, lecteurs de comics…

Pour interpréter le « Batman », beaucoup d’acteurs de premier plan se bousculèrent aux auditions (parmi lesquels Mel Gibson, Kevin Costner, Tom Cruise, Harrison Ford, et même Bill Murray et Arnold Schwarzenegger !). Mais Tim Burton réussit à imposer Michael Keaton, avec qui il avait créé des liens depuis son film précédent. Ce fut un choix franchement étrange, tant l’acteur ne correspond en rien au personnage de papier…

Parmi les thématiques récurrentes de Tim Burton, on retrouve celle du « marginal solitaire », incarné ici par Bruce Wayne, ainsi qu’une imagerie gothique directement issue de l’esthétique des fêtes d’Halloween, à laquelle se prête particulièrement bien la musique de Danny Elfman, le compositeur attitré du réalisateur.


Michael Keaton est Bruce Wayne

Force est de constater que, face à ce qui demeure un premier « travail de commande », Burton se révèle souvent timoré en matière d’interprétation. Il est certain que la figure du « Batman » a dû séduire l’auteur d’Edward aux mains d’argent pour sa dimension tragique et socialement inadaptée. Mais on ne peut que remarquer qu’il ne parvient jamais à « habiter » le personnage, qui demeure trop lisse et désincarné, au point qu’il se fasse voler la vedette par le Joker, interprété de manière outrancière par un Jack Nicholson déchainé.
Burton s’en souviendra certainement puisqu’avec  Batman le défi, il délaissera Wayne/Batman pour se consacrer corps et âme à ses ennemis, trouvant en Catwoman et le Pingouin les véritables marginaux propres à son univers…

Le personnage de Batman demeurant un archétype extrêmement connoté, on ne peut que constater qu’il aura résisté à la patine de bien des réalisateurs, qui se seront heurtés à cette figure monolithique, entretenue par tout un inconscient collectif de la culture populaire !

Une autre constante de la filmographie de Tim Burton transparaît dans ses références aux classiques du cinéma fantastique, ici représentés par l’acteur Michael Gough dans le rôle d’Alfred, le majordome de Bruce Wayne. On a pu le voir dans un grand nombre de films emblématiques au cours des années 50 et 60, avec par exemple  Le Cauchemar de Dracula et  Crime au musée des horreurs.


Le Joker s’amuse à faire le crime

Bourré de qualités formelles, fédérateur dans bien des domaines esthétiques (avec notamment les plus beaux décors de mégalopole depuis ceux de Blade Runner !), ce premier Batman par Tim Burton souffre du manque d’expérience de son auteur, qui corrigera le tir avec la suite tournée deux ans plus tard.

Il reste quand même un très beau spectacle, qui vieillit suffisamment bien pour mériter, aujourd’hui, son statut de classique parmi les meilleures réussites en matière d’adaptation de comics sur grand écran.

2/ Batman, le Défi par Tim Burton

Réalisé en 1992, Batman, Le Défi (en anglais Batman Returns) est le cinquième film de Tim Burton, après Edward aux mains d’argent et avant Ed Wood. Il s’agit de la suite directe de Batman le film, réalisé en 1989 par Burton lui-même.

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Un casting animal !

Le premier film avait été un succès planétaire colossal, inaugurant ce que l’on appelait alors la « Batmania ». Lui donner une suite était une évidence !
Michael Keaton (Bruce Wayne/Batman) et Michael Gough (Alfred, le majordome) rempilent dans le casting, de même que Pat Hingle dans le rôle d’un Commissaire Gordon peu exploité.

Ils sont rejoints par trois acteurs de premier plan pour incarner les « méchants » : Dany DeVito dans le rôle du Pingouin, Michelle Pfeiffer dans le rôle de Catwoman, et Christopher Walken dans celui d’un vilain créé spécialement pour le film : Max Shreck. Ce fut le nom de l’interprète du film Nosferatu, réalisé en 1922 par F. W. Murnau. Sachant que Walken arbore également la même coupe de cheveux que l’acteur Alfred Abel dans le Metropolis de Fritz Lang, on reconnait bien là le penchant de Tim Burton pour citer les classiques du cinéma fantastique, et ici particulièrement ceux des années 20 et de l’école de l’Expressionnisme allemand !

Sur bien des points, Batman, Le Défi est beaucoup mieux maitrisé que le film précédent. Le script est une merveille, qui explore la psyché de ses personnages en leur donnant une profondeur inédite, faisant émerger toutes les failles de l’âme humaine, souvent dominée par l’attrait du pouvoir et les pratiques malveillantes lorsqu’il s’agit d’escalader les échelons de la société…

Mais le film est davantage une œuvre de Tim Burton qu’une histoire de Batman. Puisqu’on lui a laissé une totale liberté créative sur ce second opus de la franchise, le réalisateur se lâche et s’adonne à l’une de ses thématiques favorites : La figure du Marginal, socialement inadapté. Il trouve immédiatement, à travers les « vilains », le matériel idéal pour creuser dans les troubles psychiques et les fêlures de ces personnages déviants. Il parvient ainsi à matérialiser des séquences totalement impossibles, en temps normal, à offrir dans un cinéma grand-public. Comme la scène d’ouverture avec la cruelle naissance du Pingouin, ou toutes celles dans lesquelles Catwoman régurgite toute sa libido, enfouie depuis tant d’années, sous une combinaison toute en cuir sado-maso !
De fait, Burton délaisse presque complètement la figure du Batman (qui se prend une raclée d’entrée de jeu par Catwoman!), et son film obtient un succès beaucoup moins important que le premier film. Evidemment ! celui-ci est davantage un film de « monstres » qu’un film de super-héros…

Pour le reste, l’esthétique du film est absolument somptueuse et unique en son genre. La « signature Tim Burton », qui s’est manifestée peu à peu sur chacun de ses films, s’étale ici sous les moindres coins et recoins de chaque image. Les décors sont magnifiques, tour à tour baignés de clair-obscurs expressionnistes, de flocons de neige en forme de motifs, ou encore de multiples costumes, gadgets, rayures et autres spirales issus du monde du cirque. A maintes reprises, le spectateur ne sait plus s’il est dans la période d’Halloween, avec tous ces monstres, ou dans celle de Noël, avec tous ces sapins et ces guirlandes chamarrées. Une manière, peut-être, d’annoncer L’Etrange Noël de Mr. Jack

Avec du recul, Batman, Le Défi s’impose comme l’un des films les plus aboutis et les plus représentatifs de la carrière de Tim Burton. Ce fut l’un des derniers dans lesquels la figure du « Marginal » tentait de plier vainement la société à sa différence. Plus tard, le réalisateur choisira une structure inverse et fera de ses héros des marginaux peu à peu intégrés à la société (comme dans Dark Shadows, par exemple), dans une différence pérenne, mais finalement domptée et assimilée. A l’image de son auteur, devenu avec le temps l’un des piliers du tout Hollywood.
Il ne s’agit pas de préférer l’une ou l’autre de ces idéologies, mais juste de remarquer l’évolution d’un auteur, en fonction de sa carrière et du temps qui passe…


Libido, quand tu nous tiens !

25 comments

  • jyrille  

    Merci pour l’info sur Keaton je ne savais pas. Très belle analyse encore une fois, j’ai peu de souvenirs de ce film sauf que le scénario était complètement à la ramasse. On s’emmerdait. Heureusement que l’esthétique est superbe et les acteurs font bien le job (à part Nicholson qui en fait des tonnes). J’ai récemment écouté la BO de Prince (jamais celle de Elfman, il est vrai que la musique de cirque pour les bastons, c’est trop simpliste et désagréable), j’ai eu du mal… Batdance surtout, le single de l’époque, est quasi inaudible pour moi.

  • Tornado  

    @jyrille : Moi c’est l’inverse : Je n’écoute plus le Prince depuis au moins 20 ans. Mais j’écoute toujours la partie écrite par Danny Elfman !
    Cela-dit, je passe beaucoup de morceaux. Les BO de Danny que je préfère, ce sont celles de « Black Beauty », « Sommersby », « Dolores Claiborne » et « Edward Sissorhands » !

  • Shado  

    Je me demande si Nickolson a volé la vedette ou si Keeton n’est pas arrivéé a la revendiquée ou encore a simplement prendre sa part dans le film? Michael Keeton que se soit voulu ou non correspondait aux rôle torturés de B.Wayne, a l’excès.
    Comme vous l’avez déjà écrit en partis  » Lisse et désincarne » Mais n’était t’il pas aussi largué que son personnage, et ceux dans son jeux d’acteur avant tout ? La dimension de cette homme qu’est l’alter égo humain de Batman, comme pas mal de milliardaires de comics est vraiment emprois au spleen, et pourtant ici , en plus de n’avoir aucune aisance ; l’acteur c’est effacé avec plus un semblant d’agoraphobie que de timidité.

    Pour répondre a une question dans les commentaires, le meilleur Batman est çelon moi Val Kilmer, bien plus de dextérité que Keeton, tant dans son niveau social que dans l’allure générale du personnage, assez de cauchemard en lui pour que l’on puisse voir ou ressentir sa détresse dans ses yeux, assez d’humanité ( clooney l’aura eu néanmoins) mais avec plus de pudeur (envers Robin par exemple, même si le thème du film si prettait plus pour Dick Greyson, a l’inverse de l’émancipation de Robin dans celui de Schumacher.

    Très bonne critique au passage!

  • Tornado  

    Merci Shado.
    Le meilleur Batman, pour moi, n’est pas encore arrivé !
    Je dirais que celui qui me déplait le moins est Christian Bale. Mais aucun ne correspond à l’image des comics. Un type beau et massif, au visage monolithique parsemé de mélancolie…

  • Kais Slim Saidi  

    Kevin Conroy et Richard Darbois ! Bien entendu ! Cela dit j’adore Keaton et le grand Jack Nicholson ! Je t’épargne les détails !

  • Bruce lit  

    « Burtonmaniaque » 2/2
    Un Nicholson survolté ! Un clone de Julien Lepers en Bruce Wayne ! Des vilains qui volent la vedette au héros. Et surtout une Michelle Pfeiffer, véritable chatte sur des toits glacés armée de son fouet. Tornado vous propose deux reviews en une à l’occasion de notre spécial Tim Burton : Batman et Batman Returns ! Tremble Gotham !

    La BO du jour Une chanson originale composée par la reine du bien-être et finalement pas utilisée. Le genre de moment où l’on a envie de balancer un batarang dans la tronche de Burton… https://www.youtube.com/watch?v=hGoeauj2Kgw

    • Bruce lit  

      Peut être n’ai je pas été assez sensible comme toi à la beauté plastique des deux films. Il faut que je les revois. Comme tu l’expliques, Batman est finalement le grand absent du film, ce n’est pas ça qui me réconciliera avec ce personnage monolithique.
      Le deuxième opus était vraiment bien, même si je n’avais aucun souvenir de la participation de Christopher Walken.
      Tiens ? il devient quoi De Vito ?

      Je reconnaîtrai à ces deux films un intérêt majeur : d’avoir déniaisé Batman de l’image de la série TV des 60’s et que Burton y a pu à apposer sa marque en tant que réalisateur, une hérésie aujourd’hui pour les films Marvel où les réal’ ne sont que des faiseurs.

  • Présence  

    Ce n’est qu’en relisant la première partie de cet article que j’ai enfin pu cerner ce qui ne me va pas dans le Joker de Jack Nicholson. Il semble vouloir concilier une sorte de folie meurtrière avec l’interprétation de César Romero dans la série TV de 1966-1968. Il m’avait été impossible de reconnaître le Joker dans cette approche évoquant un bouffon, pas assez sinistre ou habité.

    Burton délaisse presque complètement la figure du Batman. – En lisant ce propos, je me dis que ce deuxième film (que je n’ai pas vu) devrait mieux me convenir que le premier. Régulièrement, des scénaristes emploient Batman de cette manière. Ils se tiennent à l’écart de toute continuité, et Batman n’apparaît que comme redresseur de torts. Cela leur permet de transformer Batman en un sous-genre, dans lequel ils peuvent raconter ce qu’ils veulent (un peu comme Kurt Busiek insère ses thèmes de prédilection dans le genre « superhéros », avec sa série Astro City). Dans cette optique, Alan Grant & Norm Breyfogle avaient écrit des épisodes de Detective Comics qui insistaient plus les troubles mentaux des criminels (personnages déviants) que sur les états d’âme de Bruce Wayne.

  • Tornado  

    Batman pourrait effectivement être un sous-genre. Mais alors il est lié à Gotham City, qui est à mon avis un personnage aussi important que Batman dans la conceptualisation du sous-genre en question. Enfin, pour faire moins prout-prout, disons que Batman + Gotham = Terrain idéal pour y développer moult choses…

  • Fany  

    Article parfait à 99%, seul bémol à mon goût, avoir réduit la transformation de Selina à la prise de contrôle de sa libido trop longtemps rendue muette, alors qu’on pourrait écrire une thèse sociologique et anthropologique sur ce propos. Pour tout dire, à l’époque de la sortie du film, j’attendais LE Catwoman de Burton, tant il me semblait qu’il restait beaucoup à dire sur la dame chat…Quand à mon Batman préféré, je l’attends encore, Keaton est trop fade à mon goût, Kilmer totalement à coté de la plaque, rien en lui n’évoque le personnage, Bale serait ce qui s’en rapprocherai le plus selon ma propre vision, mais je n’ai pas trop accroché pour une raison que j’ignore. Reste que Burton a magnifié l’univers de Batman, même si, encore une fois, il aurait pu pousser beaucoup plus loin la dichotomie de ses personnages.

  • JP Nguyen  

    Je n’avais pas vu ces films à leur sortie mais plus tard à la télé ou… en VHS. A l’époque, j’étais encore Marvel zombie et n’accordait pas trop d’attention au justicier de Gotham. Les scènes d’action pas trop bien chorégraphiées ne m’avaient pas convaincu. Et Julien Lepers n’aidait pas non plus à s’identifier à Bruce Wayne.
    Il a fallu le dessin animé BTAS pour que je tombe amoureux de Gotham.

  • Tornado  

    Ce sont d’anciens commentaires recyclés. Je pense que si je devais les écrire aujourd’hui, je ferais plus long, et plus approfondi… 🙂
    Un passage néanmoins se porte à la discussion : C’est le dernier paragraphe. Cette idée du changement d’orientation idéologique de la part de Tim Burton. On en parlait hier à propos de l’article de Patrick sur « Dark Shadows ».

  • comics-et-merveilles.fr  

    J’ai bien aimé Keaton. Par contre, moi qui suis en admiration devant Nicholson, j’ai trouvé son joker assez caricatural peut-être que la pitrerie sans subtilité, ce n’est pas ce que je préfère le plus avec Joker (et Heath Ledger n’a fait que confirmer cela des décennies après). Mon soucis est qu’après Nicholson, tout a voulu faire pareil (voir la suite).
    J’ai tout de même beaucoup aimé le premier mais bien moins le second malgré Pfeiffer (je l’aime cette femme!). Un De Vito qui fait encore des tonnes.
    Par contre, j’aime forcément énormément l’ambiance unique de Burton sur les 2 films.
    Après ces 2 là, on a eu droit à un concours de « grimaces » de plus en plus pathétiques entre Carrey, Schwarzenegger et Tommy Lee Jones.
    Je garde malgré tout de bons souvenirs des 4 films (oui même les 2 derniers), peut-être surtout parce qu’à l’époque les adaptations comics ne courraient pas les rues.
    Le meilleur Batman étant pour moi Bale!

  • Sonia Smith  

    Merci Tornado,

    Ces deux films m’ont beaucoup plu même si je ne les ai vus que tardivement et non en pleine folie Batman et Burton. La performance des acteurs est plutôt excellente, notamment celle de Michelle Pfeiffer. Dany DeVito fait un excellent Pingouin et Nicholson n’est pas si mal. Keaton est assez effacé et mutique mais, personnellement, je trouve que c’est encore lui qui incarne la chauve-souris le moins mal, je n’accroche pas du tout au Batman de Nolan qui n’est qu’un robot survitaminé sans âme. Enfin, Tim Burton a mis en scène la ville, Gotham elle-même, de manière magistrale.

  • Tornado  

    C’est marrant, personne n’a le même avis sur les personnages et les réussites de casting ! Et en même temps c’est très sain.
    Encore une fois, aucun acteur n’a pour l’instant réussi à me convaincre dans le rôle de Batman. Et je trouve que Christian Bale est le moins pire car il réussit la performance d’être monolithique sans être effacé. M’enfin, le vrai Batman n’est pas comme ça ! Un Clint Eastwood en plus balèze aurait pu faire l’affaire, mais je ne crois pas qu’il existe un tel acteur !
    J’adore Nicholson mais son Joker est plutôt raté. Unilatéral. Pas crédible. En comparaison, celui de Heath Ledger est dément. Je suis encore écroulé de rire qu’un certain internaute soit venu nous faire la leçon en prétendant le contraire de manière arrogante !
    Et j’adore la Catwoman de Pfeiffer autant que le Pingouin de DeVito. Ce sont des acteurs prestigieux qui parviennent à se faire oublier en incarnant complètement, pleinement et sans complexes un esprit BD, et ça, c’est sacrément impressionnant !

  • Bruce lit  

    Tiens ! Le témoignage de Bale sur son expérience en tant que Bruce Wayne dans le Figaro de ce matin.

  • Jyrille  

    Comme je viens de revoir le premier Batman, je vous recopie mon commentaire du 4 septembre dernier :

    Rien à voir mais il fallait que je vous le dise : j’ai revu le premier Batman par Burton. Ca a bien vieilli, le scénar est toujours pourri, les scènes d’actions sont nazes, les effets sonores super kitsch, mais il y a plein de bonnes choses : les décors et accessoires sont classes et travaillés (cette Batmobile, c’est dément), la photo leur rend bien hommage, c’est souvent plus une comédie qu’un film sombre, Michael Keaton est terrible, et pis plein de bonnes idées. Les infos télé, comme dans Miller, avec des présentateurs qui ne peuvent plus mettre de maquillage puisque le Joker les a empoisonnés : on se croirait chez Verhoeven. Et ça rappelle aussi le Dark Knight de Miller avec les morts au sourire figé. Tout comme sa fausse pub pirate, au Joker, c’est drôle et caustique. Le tableau de Francis Bacon que le Joker sauve parce qu’il l’aime bien, ça me fait kiffer. Il y a deux scènes qui ont été reprises presque telles quelles dans le Dark Knight de Nolan : le Joker et Batou face à face avec un déséquilibre évident (le Joker toujours seul avec rien d’autre qu’un flingue dans les mains au milieu de la rue, Batman avec soit une moto soit sa batwing) et une scène de discours du maire. On a une grosse référence au Vertigo de Hitchcock, c’est cool.

    Mais y a plein de trucs pourris à côté : le Joker est l’assassin des parents de Bruce Wayne (avec une phrase nulle comme signature « avant de tuer ses victimes »), ça oscille trop entre le sérieux et le kitsch de la série télé, les costumes sont faits pour les années 30 mais on est clairement dans les années 80, la musique de Prince est plutôt casse-couille et jamais bien intégrée et bien sûr le scénar est tout naze. Mais surtout, Batman TUE DES GENS. Il tue le Joker et ses sbires. C’est fou, je ne m’en souvenais pas du tout et aujourd’hui on hurlerait à la mort. Parce que c’est choquant, il faut bien le dire.

    Et j’ajoute que sincèrement, je pense que Nicholson s’est taillé la part du lion et que ça dénature totalement le film. Il est clairement bancal et pourri par la production. Bon maintenant je relis ton article, Tornado.

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