Branché Sur la Multicrise (Crisis)

Focus : Les trois premières Crises de l’univers DC Comics, par collectif

Par TORNADO

VO : DC Comics

VF : Urban Comics

C’est la les crises ! © DC Comics

C’est la les crises !
© DC Comics

Cet article est consacré aux trois premières Crises de l’univers DC Comics.
En effet, depuis CRISIS ON INFINITE EARTHS en 1985, plusieurs events ont secoué l’univers DC sous cette appellation.
Nous ne trouverons pas ici la quatrième et dernière de ces Crises intitulée FINAL CRISIS, car un article entier sera dédié à cet event signé Grant Morrison.…

L’article sera divisé en trois parties, chacune s’articulant sur une Crise à la fois, dans l’ordre initial de publication.

Avant de commencer, une petite précision : Tout ce qui suit, quant à la qualité artistique des events respectifs, est basé sur un avis purement subjectif. Car votre serviteur ne supportant pas beaucoup le style narratif des comics old-school, il est probable que le jugement sera sévère en particulier sur le premier event. Et comme il n’aime pas tellement non plus les gros crossovers avec des gus en slip flashy de partout, il risque d’y avoir quelques irritations aux entournures.
Alors vous vous demandez peut-être ce qu’un zozo comme moi est venu foutre ici, un peu comme lorsque l’on voit le nom de Garth Ennis sur un comic-book mainstream. Il se trouve que j’aime quand même beaucoup les comics, et que lorsque le super-héros est un vecteur, c’est-à-dire quand il me raconte plus qu’une histoire de méchants contre des gentils, que c’est doublé d’une toile de fond avec autre chose derrière (sociologie , Œdipe, héritage, anticipation…), cela me plait énormément. En second lieu, je suis un infatigable curieux qui aime connaitre l’histoire de ce medium, ne serait-ce que pour améliorer ma culture. Il n’était donc pas possible que je fasse l’impasse sur ces events…

Il ne peut en rester qu’un… © DC Comics

Il ne peut en rester qu’un…
© DC Comics

1. CRISIS ON INFINITE EARTHS

Le pitch : L’Anti-Monitor mène son armée d’ombre de dimensions en dimensions afin de détruire les Univers parallèles et de s’alimenter de leurs énergies. Son double positif, le Monitor, réunit une assemblée de héros de différents univers afin de stopper le cataclysme. Mais même les plus puissants surhommes ne peuvent rien face à cette menace. Les mondes vont mourir l’un après l’autre… et l’Univers DC ne sera plus jamais le même !

J’ai toujours trouvé que les comics de super-héros souffraient d’un sacré paquet de tares rédhibitoires. L’une des plus flagrantes est leur politique éditoriale et ses grosses ficelles commerciales ridicules. Ainsi, pour vendre un maximum de numéros, les grandes maisons d’édition ont-elles compris qu’il fallait aguicher le lecteur avec des événements et des trouvailles racoleuses. Par exemple : imaginer que Superman n’est pas le seul survivant de la planète Krypton. Ainsi vinrent, entre autres, Supergirl et… Superchien ! Ou bien qu’il n’est pas le plus puissant des super-héros, car sur d’autres terres parallèles, et même dans des futurs ou passés alternatifs, vivent Superboy, Superman de la Terre II, etc.
Le problème est qu’au bout d’une quarantaine d’années, un éditeur aussi important que DC Comics croule sous les mondes et les personnages alternatifs, et plus personne à part le fan ultime qui lit la totale depuis des décennies n’y comprend rien. Comment alors appâter de nouveaux lecteurs sans couper le lien avec les anciens ?
Ainsi naquit, en 1985, le projet CRISIS ON INFINITE EARTHS, destiné à faire table rase de tout cet imbroglio mythologique, en annulant tous ces mondes et époques alternatifs ainsi fusionnés en notre seule et unique Terre 1 ! Dans ce contexte, le vieux fan n’est pas ignoré et accompagne ses figures chéries dans leur destin, et le nouveau lecteur peut prendre le train à une gare de départ toute neuve…

Allez lire le résumé détaillé de cette saga sur Wikipédia : A lui seul, il vous occasionnera une migraine carabinée. Autant dire que je ne me risquerai pas à vous raconter les grandes lignes de cette histoire (le pitch recopié plus haut est quasiment un copié-collé de la brève introduction que l’on trouve dans l’édition Urban Comics)…
Bien que cette création soit mythique et qu’elle fasse partie du patrimoine de son médium, je ne peux guère vous la conseiller si vous n’êtes pas prêt à franchir la série d’épreuves qui suit. Alors si vous êtes prêt, imaginez que je suis le Père Fouras (avec sa voix enrouée) et accompagnez-moi dans cette série d’épreuve :

Patient et contemplatif vous devrez êêêtre ! (voix tremblante et emphatique). Car ce récit est à peu-près incompréhensible pour qui ne connaît pas la mythologie de l’univers DC et son Histoire. plusieurs chapitres il vous faudra supporter sans trembler avant de commencer à saisir la trame et à comprendre d’où vient tel ou tel personnage, que fabrique tel autre et pourquoi ils sont là. Maiiis, si vous n’êtes pas très en fooorme, que vous êtes harassé après une dure journée de labeuuur, préparez-vous à ne rien comprendre du tout…

Hein ? Qu’est-ce que vous dites ??? © DC Comics

Hein ? Qu’est-ce que vous dites ???
© DC Comics

– Le kitsch, vous devrez assumeeer ! (voix qui hausse le ton afin de vous sortir de votre torpeur). Attention à vos yeuuux : nous sommes en 1985 ! Les super-héros (surtout ceux de l’univers DC) sont au sommet du ringardisme pompieeer ! Basiques, soit méchants, soit gentils, ils portent des sobriquets édifiants (Psycho Pirate, Blue Beetle, Geo-Force, Firebrand, Firestorm, Dr Polaris, Le Monitor…) et arborent fièrement coiffes clinquantes, caaapes en satin et slips criards par dessus le pantalon, avec des logos à faire pâlir le plus voyant des panneaux publicitaires !

– Le naïf absolu, vous devrez toléreeer ! (voix de plus en plus haut-perchée) ! Tous ces héros pensent tout haut ce que tout un chacun peeense tout baaas, et vous le communiquent clairement à travers des bulles de pensée. Ainsi vous saurez touuut, absolument tout sur leurs moindres atermoiements, cela je vous le promets ! Vous les entendrez s’exprimer dans un langage médiéval très coloré, chaste un moment, vulgaire l’instant suivant. Vous les écouterez tergiverser des heures-durant sur d’incroyables phénomènes « méta-temporeeels » ou « supra-universeeeels » à faire passer Platon pour un débutant (enfin… à la condition que le philosophe grec se soit intéressé aux bagarres de bac à sable, parce que tous ces super-héros se battent comme à la maternelle pour un oui ou pour un non, certains préférant cogner avant de réfléchir à pourquoi ils cognent…).

– Le cynisme, il vous faudra supporteeeeeeeeer ! (voix criarde qui pique les tympans). Car CRISIS ON INFINITE EARTHS, comme indiqué plus haut, est avant tout une opération visant à élaguer un univers devenu trop compliqué et mettant en péril l’avenir de la franchise d’un point de vue commercial. Les auteurs imaginent ainsi un gigantesque eveeent afin d’effacer tout ce qui a permis, des années durant, de booster les ventes de leur éditeur : Mort et résurrection des héros, changement d’identité, déclinaison féminine et version adolescente des mêmes personnages phares, crossovers afin d’établir un lien plus ou moins cohérent entre diverses franchises ne partageant pas au départ la même intégritééé, etc, etc. Ainsi, afin de tout annuleeer, utilisent-ils sans vergooogne les mêmes ficelles qui leur ont permis de vendre davantage de comics sur le principe racoleur de « l’événementiel » factice, où tout convergeraaa, à un moment ou un autre, vers l’incontournable statuquo. Ce que CRISIS ON INFINITE EARTHS est…

Y a du monde au balcon ! © DC Comics

Y a du monde au balcon !
© DC Comics

Si vous réussissez à passer cette succession d’épreuves, vous aurez gagné (voix qui retombe comme un point d’orgue). Vous aimerez alors probablement cette maxi-série. Elle est de toute manière bien meilleure que SECRET WARS, le méga-crossover lancé au même moment par Marvel afin de concurrencer son éternel rival. Car au premier degré frontal et complètement idiot de SECRET WARS, CRISIS ON INFINITE EARTHS oppose tout de même une complexité réelle qui approfondit les ramifications mythologiques qui font l’intégrité de son éditeur.
Le scénariste Marv Wolfman, connu à la fois des fans de DC comme de Marvel, qui accède ici à un vieux rêve d’enfance (faire converger tous les héros de l’univers, confrontés à une menace cosmique), parvient à communiquer son enthousiasme à travers une forme de narration généreuse et décomplexée. Sa vision d’ensemble est également très cohérente, faisant ainsi passer la pilule.
Le dessin de George Perez possède tout les atouts et le charme des comics old-school. Avec une rare perfection, l’artiste réalise des planches ambitieuses en totale harmonie avec le sujet développé. (un grand merci au Père Fouras)

CRISIS ON INFINITE EARTHS est en définitive une œuvre aussi ambitieuse que cynique. Réservée aux fans hardcore ultimes de l’univers DC comics, elle paraîtra tantôt datée, tantôt parfaitement hermétique au lecteur profane. Personnellement, cette lecture a été pour moi une véritable torture (FORT BOYARD c’est du pipi de matou à côté). Préférant les comics plus récents et adultes, j’ai eu du mal à franchir le cap…
Bien évidemment, les fans vont venir me contredire et me houspiller dans les commentaires en criant sur tous les toits que cette saga est un chef d’œuvre. Je répète donc que mon avis est totalement subjectif et ne constitue en rien une vérité, pas plus qu’il ne doit engager une crise universelle chez les lecteurs…

Alors on dirait qu’on va raconter une histoire pour adultes, et que ça va ressembler à ça… © DC Comics

Alors on dirait qu’on va raconter une histoire pour adultes, et que ça va ressembler à ça…
© DC Comics

2. IDENTITY CRISIS

IDENTITY CRISIS est une mini-série en 7 épisodes publiée entre août 2004 et février 2005. Historiquement, il s’agit de la seconde Crise de l’univers DC comics. Elle se situe environ 20 ans après CRISIS ON INFINITE EARTHS et quelques mois à peine avant INFINITE CRISIS. Contrairement aux autres Crises, IDENTITY CRISIS n’a pas vocation à redéfinir l’univers DC en profondeur et n’est donc pas indispensable à la continuité, bien qu’il y soit fait référence régulièrement par la suite.

Le résumé de l’histoire est assez difficile à rédiger, non seulement parce qu’il s’agit d’une intrigue fort alambiquée mais également à cause d’un suspense et d’un twist final qu’il serait dommage de dévoiler… Disons que l’histoire commence avec le meurtre de la femme de l’Homme élastique. Cet événement va amener tous les héros de l’univers DC, liés entre eux telle une grande famille, à se mobiliser afin de retrouver l’assassin. La piste d’un sérial-killer est rapidement invoquée, mais la poursuite de l’enquête va révéler des implications en profondeur de la part de certains protagonistes inattendus…

Bon, cette seconde crise je ne l’ai pas aimée non plus. Afin de comprendre mon ressenti qui va quand même à l’encontre de la plupart des lecteurs, essayez donc d’imaginer que je suis Sherlock Holmes et réfléchissons avec le Dr Watson :

– Holmes : Je n’invente rien mon cher Watson : La chose a été vendue un temps comme une sorte de WATCHMEN avec des super-héros DC dedans.
– Watson : Reconnaissez-le tout de même, Holmes, le récit en lui-même possède de sérieux atouts : Une intrigue solide et prenante à base de sérial-killer et d’enquête aux multiples rebondissements, le tout enrobé de suspense, dans la lignée des films noirs tels qu’on pouvait les apprécier dans les années 40 à Hollywood.
– Holmes : Effectivement Watson, la toile de fond, très futée, opère une mise en abîme sur le thème du héros masqué, qui finit par se prendre au piège du déguisement – ou comment reconnaître le méchant du gentil si tout le monde se cache derrière un masque ? L’ensemble est parfaitement écrit et mis en image, d’ailleurs. Mais il y a quelque chose qui cloche avec cette toile de fond familiale…
– Watson : Pourquoi ? les super-héros de l’univers DC comics évoluant pour la plupart depuis plusieurs décennies, ils ont fini par tisser des liens familiaux entre eux et certains se sont même mariés et ont eu des enfants.
– Holmes : Oui, et ainsi la publication d’IDENTITY CRISIS sous la forme d’une mini-série très portée sur les relations familiales permet aux auteurs d’en développer le côté « soap ».
– Watson : Ce parti-pris narratif est donc l’occasion de poser un regard original sur le thème des super-héros tout en éclairant ces derniers d’une manière très mature. C’est cela, l’originalité d’IDENTITY CRISIS !
– Holmes : Mais est-ce que cela fonctionne ? Et par extension on peut légitimement se poser la question de cette manière : Est-ce que cela peut tout simplement fonctionner dans un univers de papier avec de telles connotations kitsch et enfantines ?

La grande famille… © DC Comics

La grande famille…
© DC Comics

Je ne peux m’empêcher de penser qu’un tel concept possède des failles : Un super-héros en costume ridicule avec un slip par-dessus le pantalon peut-il prétendre à devenir autre chose que ce que nous y voyons ? Dans un contexte mettant en scène cette catégorie de personnages, une histoire réaliste, adulte et naturaliste est-elle crédible ? Alors certes, vous allez me rétorquer que WATCHMEN ou DKR  furent des créations adultes où le super-héros était mature et réaliste. C’est vrai. Mais le récit n’entrait pas dans les détails de leur vie de famille sinon de manière elliptique ou distanciée. Ce traitement volontairement succinct apportait un second degré salutaire à un univers au départ trop enfantin pour tenir le choc d’un regard adulte porté de manière frontale. Dans WATCHMEN, Alan Moore se gardait bien de trop insister sur ces liens familiaux, qui étaient d’ailleurs globalement symboliques. En misant davantage sur l’aspect mythologique du concept de super-héros et en lui préservant toute son aura de mystère, il parvenait à doser parfaitement les ingrédients. Et à trouver le bon équilibre entre le récit pour adulte et le medium du comic book super-héroïque naturellement bariolé. Il y avait du recul.

Je pose la question : quel est l’intérêt – voire quelle est l’intégrité – de faire évoluer des personnages incarnant toute une dimension fantastique haute en couleurs criardes de manière domestique, voire naturaliste et ordinaire ? Evidemment, il ne s’agit pas d’incriminer un récit sur la simple raison qu’il n’est pas comme on aurait voulu qu’il soit, mais de se demander si le contexte d’un récit familial dans ce qu’il a de concret est vraiment approprié à la dimension mythologique d’une histoire de super-héros, sans même le napper d’une sérieuse dose de second degré…
– Watson : C’est un point de vue bien rhétorique que vous avancez là, Holmes.
– Holmes : Elémentaire mon cher Watson ! Elémentaire !

Comme avec les épreuves du Père Fouras, cette discussion imaginaire entre le célèbre détective et son acolyte ne sert qu’à illustrer un point de vue et une réflexion personnelle. Et puis c’est paradoxal, dans la mesure où je plébiscite en général la FORME plutôt que le FOND, alors qu’ici c’est l’inverse puisque la FORME excellente de l’ensemble n’a pas suffit à me faire regretter une toile de FOND que j’ai trouvée à côté de la plaque ! Sachant qu’IDENTITY CRISIS a été un succès phénoménal, que les critiques sont dithyrambiques mais que cette lecture m’a laissé de marbre, il fallait bien que je cherche les raisons de cette indifférence et que je rédige un avis autre que tous ceux que j’ai lus jusqu’ici, un peu trop enclins à comparer cette mini-série au chef d’œuvre d’Alan Moore…

Et si on faisait encore plus fort que CRISIS ON INFINITE EARTHS ? © DC Comics

Et si on faisait encore plus fort que CRISIS ON INFINITE EARTHS ?
© DC Comics

3. INFINITE CRISIS

INFINITE CRISIS est une mini-série en sept épisodes datant de 2006. C’est l’événement majeur au sein de l’univers partagé DC comics depuis CRISIS ON INFINITE EARTHS qui réunit toutes les figures de sa mythologie et qui est imaginé afin d’en effectuer une remise à plat.

Ainsi, INFINITE CRISIS, event monstrueux, se répercuta à l’époque sur toutes les séries de son éditeur. Mais pour bien comprendre cette histoire principale, il faut s’accrocher si l’on n’a pas déjà commencé à embrasser l’aventure avec toutes celles qui lui servent de prélude, notamment la saga OMAC PROJECT (dans laquelle Batman, traumatisé par les événements liés à IDENTIY CRISIS, décide de créer un dispositif afin d’espionner tous les héros, déclenchant une série de catastrophes). De plus, j’ai pu lire ici et là qu’il valait mieux également lire la mini-série ADAM STRANGE, ainsi que les séries BATMAN, SUPERMAN, TEEN TITANS, FLASH et JSA liées à l’event (que les amateurs se rassurent, Urban Comics a réuni l’essentiel des ces publications dans les cinq tomes de sa collection liée à INFINITE CRISIS) !
Pour ma part, j’ai osé me lancer dans cette lecture sans passer par tous ces préparatifs. Disons que la lecture de CRISIS ON INFINITE EARTHS (dont INFINTE CRISIS est en quelque sorte la suite), ainsi que celle de GREEN LANTERN RENAISSANCE, m’ont bien aidé à pénétrer les pages de ce monstrueux crossover.
Mais alors, si c’est tellement compliqué, pourquoi est-ce que ça m’a plu ? Vous allez imaginer cette fois que je suis moi-même face à mon double de la Terre II, celui qui aime les super-héros mainstream…

– Moi-même : Bordel. C’est chiant. Le début est hermétique puisqu’il puise ses racines dans tous les récits cités plus haut. Il faut s’accrocher pour y comprendre quelque chose. Et puis ça suffit, hein ! Est-ce que j’ai une tête à me farcir toutes les séries tie-in de DC Comics et cette saleté de politique éditoriale à la noix qui t’oblige à tout lire et à tout acheter ? Et puis j’en ai marre, j’ai faim, j’ai sommeil…
– Moi-même/Terre II : Ah mais, es-tu fou ? Il se passe quelque chose de terrible ! Au bout d’un moment, les planches de Phil Jimenez prennent le dessus sur tout. Elles m’ont happé, transporté, emmené dans le tourbillon vertigineux de cette incroyable réunion mythologique sur fond de bataille universelle. Chaque page m’a donné le tournis.
– Moi-même : Ouais mais bon… C’est quoi c’te histoire pourrie de multivers alternatifs de chiottes ?
– Moi-même/Terre II : Le scénario de Geoff Johns est incroyablement concis et d’une densité juste inégalée. Ce sacré conteur a tout mis dans ces sept épisodes : Toute l’histoire de son éditeur (certaines planches, simples ou doubles, ainsi que la plupart des couvertures sont des remakes/citations de certains récits célèbres), tous ses personnages, toute sa mythologie. A la fin, un nouvel univers est tout bonnement constitué, et les super-héros obtiennent une continuité toute neuve !
– Moi-même : La continuité j’en ai rien à foutre. Et tous ces gugusses encapés multicolores ça me file la nausée j’ai envie de gerber. Et puis ça tient la route ce machin ?
– Moi-même/Terre II : Absolument ! Tout se tient ! tout est cohérent, le moindre détail vient s’écraser sous la puissance développée par le concept même de la figure super-héroïque : Des dieux humains, capable de façonner l’univers…
– Moi-même : Ouais, c’est ça, des zozos en slip quoi…

Non mais c’est quoi ces planches de ouf ??? © DC Comics

Non mais c’est quoi ces planches de ouf ???
© DC Comics

– Moi-même/Terre II : Tu oublies que pour mettre cette incroyable odyssée en image, il y a aussi le talent de Phil Jimenez, ici épaulé, au fur et à mesure qu’avance le récit, par le vétéran George Perez lui-même et toute une batterie de collaborateurs. Le résultat est scotchant : Une série de planches pleines à craquer, gorgées à l’extrême de personnages iconiques, de combats dantesques, de vaisseaux et autres architectures inouïes, le tout parfaitement lisible et magnifique. A chaque page tournée, lorsque je songeais au travail du scénariste et des illustrateurs, je me disais la même chose : Non mais quel boulot ! Non mais quel boulot de fou ! Arriver à mettre autant de choses en si peu de temps et d’espace ! Quel boulot de dingue !!!

– Moi-même : Mouais… Et l’émotion dans tout ça ? Est-ce que cette histoire de multivers qui réunit les héros du passé et du présent c’est intéressant à lire d’un point de vue purement émotionnel ? L’absence totale de personnages simplement humains, la brutalité du récit et le manque d’immersion dans les séries liées à l’event m’ont quand même difficilement permis de m’attacher à ces centaines de figures en slip.
– Moi-même/Terre II : Et bien moi je me dis qu’INFINITE CRISIS est quand même plus qu’une histoire de gentils contre des méchants. C’est un concept. C’est avant tout une création à prendre comme une claque graphique et mythologique plutôt qu’un simple récit initiatique ou émotionnel. Au final, il s’agit d’une expérience de lecture assez ultime !
– Moi-même : Bon. Ben allez, d’accord. Formidable alors…

Notre article est terminé. Il faudra attendre 2009 et l’arrivée du scénariste vedette Grant Morrison pour que ces events trouvent une prolongation et un grand final. Un final… illusoire bien sûr. Et ce sera justement, en sous-texte, l’un des commentaires de l’auteur de FINAL CRISIS puisqu’avec les univers DC Comics comme Marvel, rien ne change ni ne s’arrête vraiment, et lorsque l’on nous promet que plus rien ne sera jamais plus comme avant, il ne s’agit bien évidemment que d’une illusion de papier…

Le comble ? Au sortir d’INFINITE CRISIS, tous les anciens personnages disparus à l’issue de CRISIS ON INFINITE EARTHS sont ramenés à la vie. Dans le genre statuquo absolu, difficile de faire pire et l’on peut demeurer perplexe en songeant à toute cette énergie réalisée vingt ans plus tôt afin de s’en débarrasser…
A noter que d’autres récits, depuis (je pense notamment à FLASHPOINT), ont également servi de refonte à tout cet univers DC sans toutefois porter le titre de CRISIS.

La claque ! © DC Comics

La claque !
© DC Comics

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BO : Tears For Fears : BREAK IT DOWN AGAIN

Mais qu’est-ce qu’ils ont les mecs de DC Comics à vouloir tout le temps casser et refaire leur univers partagé ?

46 comments

  • Tornado  

    J’ai lu la version Panini : Un deluxe contenant uniquement la mini-série Infinite Crisis. Ça été rude mais comme dit dans l’article, la lecture préalable de COIE et GREEN LANTERN RENAISSANCE m’avait un peu aidé à comprendre les enjeux.
    Si je devais me lancer aujourd’hui, franchement je lirai les 5 tomes de Urban. Je pense que c’est une chouette collection pour les fans.
    Sinon, effectivement, sin on n’a pas les moyens d’acheter les 5 tomes, on peut commencer par lire OMAC PROJECT (que je n’ai jamais lu), soit le tome 1. C’est l’intro. Puis enchainer sur les tomes 4 et 5, dans lesquels a été saucissonnée la mini-série (entourée de tie-in). Enfin, je pense.

    • Eddy Vanleffe  

      Je trouve aussi que le boulot d’Urban est sérieux! il remettent tout dans l’ordre de lecture souhaitable pour bien tout piger.
      Après oui ça fait du volume.

      • Jyrille  

        Oui c’est ce qu’ils ont fait pour la run de Momo sur Batou. Et ont remis certains de ces épisodes dans le FINAL CRISIS tome 3. Mieux : pour comprendre un certain moment, ils ont insérés trois ou quatre planches d’un autre épisode ne faisant pas parti du run.

    • Matt  

      Ok merci, bah je vais dire ça^^
      Les 5 tomes, ou alors si trop cher le 1 et 4, 5. Et s’il comprend pas assez il prendra les 2 et 3 😛

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