Chaque homme porte en lui une divinité. (La vie de Bouddha 4)

La vie de Bouddha 4, d’Osamu Tezuka

Un article de PRESENCE

VO : Kōdansha

VF : Delcourt / Tonkam

Une certaine image de la sagesse et de la sérénité
© Delcourt / Tonkam

Ce tome fait suite à LA VIE DE BOUDDHA T03. Il faut avoir lu les tomes dans l’ordre LA VIE DE BOUDDHA T01, LA VIE DE BOUDDHA T02. Il comprend 18 chapitres du récit, écrits, dessinés et encrés par Osamu Tezuka (1928-1989). Les différents chapitres de cette série sont parus de 1972 à 1983, et le récit total comprend environ 2.700 pages, réparties en 4 tomes pour cette troisième édition en VF. Ce manga en noir & blanc raconte la vie de Siddhārtha Gautama, le premier Bouddha, le chef spirituel d’une communauté qui a donné naissance au bouddhisme. Il s’achève par une carte de l’Inde et du Népal permettant de suivre l’itinéraire de Bouddha, et une autre carte situant les principaux lieux du récit : Kapilavistu, Lumbini, Kosala, Kushinagar, Sarnath, Bodh Gaya, Magadha. Il a été plus facile de trouver des images extraites de la version anglaise que française.

Un cavalier arrive au château du royaume de Maghada, avec sa monture galopant ventre à terre. Il finit par tomber de sa selle alors que le cheval ne s’arrête que face au roi Bimbisara assis sur son trône, et c’est le cheval qui annonce la nouvelle : Bouddha avec un millier de religieux se dirige vers le palais. Le roi ordonne qu’ils soient reçus. Yatara se manifeste, voulant le voir. Le prince Ajasé demande à Dévadatta si c’est ce Bouddha dont il lui a si souvent parlé. Bouddha entre dans le palais et se tient devant le roi lui indiquant qu’il est venu donner de ses nouvelles, comme il lui avait promis. Le roi donne de nouvelles instructions : qu’on fasse entrer tous les disciples dans la grande salle. Qu’on leur serve un repas, puis qu’on les laisse se reposer. Tatta descend les escaliers à toute vitesse, en tenant son épouse Miguéla par le poignet. Ils s’agenouillent devant Bouddha disant leur plaisir de le revoir, et il lui présente ses trois enfants. Il est poussé sur le côté par un autre ami pressé de retrouver Bouddha.

Une monture fringante
© Vertical   

Dévadatta entre à son tour dans la pièce, et il présente le prince Ajasé, l’hériter de ce royaume. L’enfant observe que Bouddha ne s’agenouille pas devant lui, ce à quoi il répond qu’il n’est pas un de ses sujets. Ajasé continue : son père s’est agenouillé devant Bouddha, cela signifie qu’il est remarquable. Pourtant il a l’air très ordinaire. Au contraire, Dévadatta est un homme remarquable : il est instruit et intelligent, et il lui apprend quantité de choses. Ajasé décrète que Bouddha n’est rien pour lui. Après sa sortie de la salle, un conseiller rappelle qu’une prédiction dit que le prince tuera sa majesté lorsqu’elle atteindra ses quarante et un ans. Même si tout le monde feint de ne pas y croire, en réalité tout le monde en est affecté, le roi en premier. Sa majesté à trente-six ans, il ne lui reste que cinq ans avant la date fatidique. Pendant ce temps-là, une jeune femme a pongé au fond du bassin du jardin et en a remonté un coffre qu’elle tend au roi, et celui-ci le présente à Bouddha qui s’en souvient bien. Il lui offre la fortune qu’il contient, ainsi qu’une forêt couverte de bambous, appelée Karnataka.

Arrivé à la fin du troisième tome, que reste-t-il encore à raconter ? Plus de souffrances, de mises à l’épreuve ? Et la mort de Bouddha… S’il n’est pas familier de l’histoire de ce personnage, le lecteur se rend vite compte de la densité narrative de ces 770 pages : le nombre de personnages, les différents lieux, la montée en puissance des fidèles qui s’organisent en communauté, sans oublier la reprise de contact avec de nombreux individus qui avaient croisé la route de Siddharta Gautama, avant qu’il ne devienne l’Éveillé. Dès la séquence d’ouverture, le lecteur retrouve les idiosyncrasies de l’auteur, sans concession. Certes, il a conscience que le découpage en 4 tomes est postérieur à la création de l’œuvre, et que ce n’est donc pas un fait exprès. Quoi qu’il en soit, il découvre un cavalier perdant connaissance, et un cheval qui dispose de la parole et qui transmet les informations au roi, en s’agenouillant devant lui.

Des combats sauvages
© Vertical

De la même manière, Tezuka continue à faire un usage comique d’anachronismes : les personnages qui évoquent la possibilité d’aller au cinéma, de se rendre à Tombouctou, le livre des records, un carnet de ticket-repas. Plus loin, le lecteur voit des disciples écouter les nouvelles sur des transistors. Page 455, il reconnaît ET et Yoda le temps d’une case. Le créateur s’autocite quand Bouddha explique qu’il est lui-même un médecin, que l’artiste le dessine avec la tête de Black Jack, un autre de ses personnages. Il brise également le quatrième mur en apparaissant en page 165, avec une tête de citrouille dans la quatrième case. Parmi les bizarreries déstabilisantes, le lecteur peut également relever des éléphants en train de danser, une femme qui agite sa poitrine dénudée en signe de joie (page 412), un personnage qui tourne la tête à 180° (page 577), et des jeux formels sur les cases (un personnage qui se cogne la tête sur la bordure supérieure d’une case en page 565). En fonction de sa sensibilité, il peut y voir les pitreries d’un auteur qui s’ennuie à devoir raconter des passages obligés parce qu’inscrits dans la légende de Bouddha, ou une forme de recul par rapport à ce qu’il raconte, et même une autodérision pour bien rappeler que ce n’est que sa version personnelle, d’homme du vingtième siècle, déformée par son milieu socioculturel.

Au cours de ces dix-huit chapitres, Bouddha retrouve de nombreux personnages croisés ou côtoyés dans les tomes précédents, et le lecteur n’éprouve aucune difficulté à les identifier. Bombisara, Ajasé, Yatara, Dévadatta, Tatta, Miguéla, Ahinsa, Rita, Anana, Yashodara, Mara, Visaka, Luly, Prasenajit : chacun d’entre eux présente une identité visuelle forte, une preuve patente du talent de l’artiste pour concevoir l’apparence et les postures de chaque protagoniste. Le guide spirituel se rend dans différents endroits, et là encore le lecteur apprécie ses talents de chef décorateur : l’art et la manière de concevoir aussi bien un palais qu’une masure, de montrer l’intérieur, ou bien les scènes d’extérieur dans la forêt, dans les marais, dans la montagne, etc. Les cases de Tezuka profitent d’un savoir-faire extraordinaire de conteur pour gérer le plan de prise de vue, et le degré d’informations visuelles dans chaque case, passant aussi bien d’une description réaliste très détaillée, à une case avec un personnage sans arrière-plan, ou au contraire des cases avec une végétation luxuriante sans aucun être humain ou animal. Il joue avec le nombre de cases et leur forme pour accélérer ou ralentir le rythme de lecture, pour accompagner un mouvement, etc. Il réalise aussi bien des dessins fonctionnels, naturalistes, caricaturaux, expressifs, personnels : tout passe ! Le lecteur perçoit l’état d’esprit de chaque personnage, ressent ses émotions, suit ses mouvements, ses déplacements, le plus naturellement du monde. Il semble n’y avoir aucune barrière ou incompréhension culturelle entre cet auteur nippon et le lecteur français grâce à l’évidence des dessins et des séquences.

Une attaque d’éléphants non conventionnelle
© Vertical 

C’est autant plus remarquable que le récit s’avère de grande ampleur. Installation de Bouddha et de son millier de fidèles dans la bambouseraie, tentative d’assassinat du saint homme, incarcération de longue durée dans la pièce principale d’une tour, capacités surnaturelles, manifestation d’un esprit, manifestation hostile d’une foule, guerre entre deux royaumes, intrigues de palais, contrôle de foule prête à se rebeller, pluies torrentielles, retrouvailles intenses entre une mère et son fils, souffrance psychologique terrible, période de doute atroce, et bien sûr les prêches de Bouddha, soit lors d’une conversation en tête à tête, soit en s’adressant à une foule. Au-delà des moments déstabilisants ou incongrus, il faut parfois que le lecteur prenne un temps de recul pour se rendre compte de ce que l’artiste parvient à faire passer avec le plus grand naturel. Le roi se mourant emprisonné dans une tour par son fils, son épouse lui rend visite le corps enduit de miel, sous ses habits. Le lecteur voit alors le roi lécher le corps de la reine avec avidité, comme si c’était une évidence. De manière tout aussi discrète, l’artiste est parvenu à désexualiser la poitrine nue des femmes, faisant douter le lecteur contemporain de ce que ça pouvait représenter pour les hommes de cette civilisation. La narration visuelle parvient ainsi à immerger le lecteur dans une zone géographique bien particulière, à une époque bien cernée, jusqu’à ce qu’il tienne pour normal ce qu’il voit, oubliant une partie de ses propres normes socio-culturelles.

L’intrigue en elle-même s’avère tout aussi captivante, alors que le lecteur pouvait estimer qu’il ne restait que quelques épreuves à surmonter, et à envisager les prémices de la diffusion de la parole de Bouddha. Il se rend vite compte qu’il faut aussi évoquer les manigances autour de ce personnage remarquable, certaines pour le discréditer, d’autres pour profiter de son ascendant sur ses disciples. En outre, son évolution engendre des répercussions sur trois royaumes : le Kapilavastu dont il est originaire, le royaume du Kosala qui a conquis le clan des Shakya, et enfin le royaume du Magadha. Le lecteur reste épaté de se retrouver si facilement entre les enjeux de ces trois royaumes, comprenant que là encore la narration est d’une élégance remarquable pour rappeler les fais indispensables en tant que de besoin. Il ressent de temps à autre qu’un événement arrive un peu bizarrement, et comprend que l’auteur doit intégrer un fait connu de la légende de la vue de Bouddha. Il se rappelle alors que Osamu Tezuka réalise un récit particulièrement délicat en racontant la vie d’un individu étant devenu un guide spirituel dont les enseignements ont façonné et façonnent encore la vie de centaines de millions de fidèles.

Lèche-moi !
© Vertical  

Plus que dans les tomes précédents, le lecteur remarque que la représentation de Bouddha présente des singularités : ses longs lobes d’oreille, sa chevelure ou sa coiffe avec des petits ronds et ce qui ressemble à un chignon, le point au milieu du front, certaines postures qui semblent très codifiées. Or il ne trouve pas d’explications à ces éléments graphiques au cours du récit. S’il est assez curieux, il pose la question à un moteur de recherche et il aboutit à un article énonçant les trente-deux signes d’un grand homme, complétés par quatre-vingts autres caractéristiques secondaires. Il découvre alors qu’il n’y a pas eu de représentation de Bouddha avant le deuxième siècle. Il comprend que l’artiste a choisi pour ces pages de représenter le personnage conformément à l’iconographie traditionnelle qui fait partie intégrante de la culture religieuse du bouddhisme, mais qui n’est pas une évidence pour les occidentaux. Ayant pris connaissance de ces éléments symboliques, il assiste au reste de la vie de Bouddha, à la sécularisation de son savoir par le biais de l’organisation de la communauté de ses fidèles, à ses discours, et à la suite de sa progression spirituelle. En effet, l’auteur montre comment Bouddha met à profit sa sagesse, en fait profiter les autres.

Au cours de ce tome, Bouddha aborde plusieurs thèmes : affronter sa peur pour conserver sa sérénité, la possibilité de faire évoluer son destin, les causes profondes de la souffrance d’un être humain, le fait que l’existence soit fondée sur des causes, la vie la plus juste qui est de se conformer au rythme de la nature, la peur de la mort, l’interdépendance universelle, l’incapacité pour l’homme de concevoir ce qu’il deviendra quand il quittera son enveloppe charnelle. Comme pour son apparence, le lecteur ressent que ces questionnements et leurs réponses renvoient au crédo du bouddhisme, implicites pour une partie du lectorat, inconnus pour les autres. Il observe Bouddha en train de s’adresser à des hommes en leur disant que Pour échapper à la souffrance, l’homme doit suivre un chemin à huit branches ou principes : la perception correcte, la réflexion correcte, les paroles correctes, les moyens d’existence justes, l’activité quotidienne correcte, la persévérance correcte, l’attention correcte, enfin la concentration correcte (il n’y en a que sept dans le phylactère correspondant p.277). Ce passage renvoie au Noble Chemin ou Sentier octuple, la voie qui mène à la cessation de Dukkha, ainsi qu’à la délivrance totale.

Les espoirs de sérénité douchés
© Vertical     

Dans un autre passage, Ananda se trouve à résumer l’action de son guide spirituel : Nos souffrances ont toutes des causes profondes et Bouddha nous les expose lumineusement. Nos souffrances peuvent toutes être vaincues et Bouddha nous explique le moyen d’y parvenir. Un catholique détecte des épreuves et des constats qu’il connaît bien, ainsi que l’usage de paraboles. Par exemple, Bouddha est soumis à la tentation, en particulier la fornication. Un riche marchand découvre que sa fortune est bien dérisoire au regard de ce qu’il souhaite accomplir pour Bouddha (couvrir un parc de pièces d’or), et finit par y consacrer l’intégralité de ses richesses qui s’avèrent insuffisantes, et vivre dans le dénuement. Ce passage entre en résonnance avec la maxime qui veut qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu (Évangile de Matthieu 19:24).

En fonction de sa familiarité avec la vie de Bouddha, le lecteur peut être surpris de le voir connaître un deuxième éveil en comprenant que chaque homme porte en lui une divinité, qu’il la porte dans son cœur. Il peut également être surpris par une présentation quasi psychanalytique d’une de ses convictions : le fait que la souffrance ait des causes profondes, des traumatismes dans le passé de l’individu, une lecture ou au moins une formulation certainement influencée par le fait que l’auteur connaisse les grands principes de la psychanalyse du vingtième siècle. En outre, il peut également ressentir la forme de compréhension qui permet de passer de la résignation à l’acceptation. Il ressent une profonde émotion quand Bouddha raconte à nouveau la parole du vieil homme, de l’ours, du renard et du lièvre, présente dans le premier tome : cette fois-ci l’auteur la montre dans des pages sans texte, sans mot. L’ouvrage se conclut avec le décès de Bouddha, et le lecteur apprécie le silence qui vient après, conscient d’avoir bénéficier d’un ouvrage extraordinaire, quelles que soient ses propres convictions spirituelles ou religieuses. Une bande dessinée avec une narration séquentielle d’une richesse aussi épatante que discrète, et une biographie respectueuse, sans être hagiographique.

Un conte spirituel
© Vertical   

La BO du jour

25 comments

  • JB  

    Je suis assez peu lecteur de manga, mais je me laisserai probablement tenter par la saga de Tezuka. Merci pour la présentation de ce dernier chapitre, j’en ai profité pour relire les précédents articles sur les autres tomes !

    • Présence  

      Beau courage pour la relecture de tous les articles, car j’avais tellement de matière qu’ils sont plus longs que ceux que je fais d’habitude.

  • Eddy Vanleffe  

    argh
    Les reviews de présence s’accumulent et je ne me suis toujours pas mis à la lecture de ce monument.
    le soucis c’est que Tezuka, c’est patrimonial et que je me dis que j’aurais toujours le temps de lire ça plus tard avant de me noyer dans les flot des nouveautés.

    Je lis désormais bien plus de mangas que de comics, notamment pour la pertinence des propos sociétaux bien plus percutants et réflexifs que les comics mainstream et même indépendants… avec une solide couche d’humour et de fun par dessus le marché.

    • Présence  

      Les BD patrimoniales : je me rends compte avec le temps qui passe que je panache mes lectures entre nouveautés et le patrimoine, en tenant compte du volume de nouveautés comme tu l’indiques.

  • Bruce lit  

    « le fait que l’existence soit fondée sur des causes »
    Peux-tu préciser ta pensée ?
    Je ne suis pas arrivé encore à ce stade de la lecture mais je fais pleine confiance à Osamu Tezuka pour savoir conclure ce récit, ton article le confirme, empli de spiritualité et de profondeur.
    Tu as raison de souligner le comique de Tezuka et ses anachronismes. C’est toujours très bien amené.
    Hâte de croiser ET et Yoda dans ces pages.
    Merci à Présence pour la review intégrale de ces 3000 pages de BD !

    • Présence  

      Je peux préciser ma pensée, pas sûr que je sois capable de préciser celle de l’auteur. 🙂 Au travers de Siddharta Gautama, Tezuka développe la notion de causalité, les liens de cause à effet. L’exemple présenté ci-dessus est celui d’ordre pychanalytique, par opposition à des événements survenant de manière arbitraire, sans rime ni raison.

      Une fois n’est pas coutume, je suis assez content de moi d’être parvenu à passer intégralement en revue cette série qui m’intimidait tellement, et d’avoir ainsi pu partager, grâce au site (merci Bruce), mon enthousiasme.

  • Jyrille  

    Encore une belle chro pour une bd qui t’auras étonné et fasciné du début à la fin. J’ai quelques Tezuka dans cette collection à lire, mais pour le moment je ne pense pas continuer à investir. Peut-être plus tard, dans quelques années va savoir (en espérant que ce soit encore trouvable).

    Merci beaucoup pour le tour d’horizon et tous les thèmes abordés (j’adore tes paragraphes finaux), et la richesse de ces 2700 planches (!).

    La BO : sympa, très gothique des années 80 quoi.

    • Présence  

      C’est exactement ça : étonné et fasciné et de bout en bout.

      Je me suis tenu à une pause de plusieurs mois entre chaque tome pour être capable de retrouver un regard un peu plus neuf, mais aussi pour avoir assez de temps de cerveau disponible. C’est tout le paradoxe de cette œuvre : elle se lit avec une facilité épatante, tout en étant d’une densité et d’une richesse extraordinaires.

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir Présence,

    mazette quel article. J’ai été happé du début à la fin, pestant contre moi même, car je ne possède toujours pas cette oeuvre majeure . Pourtant elle a tout pour plaire à la maison. Elle donc bien placée dans la wish list. Pour les avoir souvent contemplé en librairie, les éditions sont superbes.

    Il semble n’y avoir aucune barrière ou incompréhension culturelle entre cet auteur nippon et le lecteur français grâce à l’évidence des dessins et des séquences. la marque d’un grand assurément

    • Présence  

      Merci pour ce gentil compliment. Cet article est 50% plus long que mes articles a
      habituels, et 300% en plus de travail de préparation : j’en ai bavé.

      La marque d’un grand : j’en reste coi, car réussir à toucher à des expressions universelles est une réussite extraordinaire.

  • Fletcher Arrowsmith  

    … la suite : la BO, pas aimé, pas mon truc du tout.

    • Présence  

      La BO : je balance tout, elle est choisie par Bruce. 😀

  • Tornado  

    Je note que Présence n’est pas encore prêt à faire avec les mangas ce qu’il a fait avec les comics : Apprendre à parler le japonais pour ne lire qu’en VO et seulement en VO ! 😀

    Beaucoup de choses, en regardant les scans, me confirment que je ne lirai jamais ça. Il n’y a pas encore longtemps, je n’étais pas prêt à accepter cette idée mais désormais je vis très bien en me disant que je resterai étranger à des créations culturelles jugées incontournables.
    Rayon cinéma par exemple, j’ai renoncé à regarder des films majeurs que je mettais dans une « liste à regarder » et que je rechignais sempiternellement à me passer (l’exemple qui me vient immédiatement en tête est LA PORTE DU PARADIS de Michael Cimino). J’ai passé l’âge de me forcer.
    C’est tout l’intérêt de ce genre d’article de me permettre de survoler l’oeuvre sans être obligé de la lire. Merci.

    La BO : Marrant, inconsciemment je pensais que The Cult était un groupe de métal 90’s. Comme quoi je ne connais vraiment pas ce groupe.

    • zen arcade  

      « La BO : Marrant, inconsciemment je pensais que The Cult était un groupe de métal 90’s. Comme quoi je ne connais vraiment pas ce groupe. »

      Au départ, c’était du post-punk qui a viré gothique, sous les noms de Southern Death Cult puis Death Cult avant de devenir The cult. Ils ont viré métal après.
      La seule chose qui n’a jamais changé, c’est que ça a toujours été nul. 🙂

      • Présence  

        C’est que ça a toujours été nul. – Quel sentence ! 😀 D’un autre côté, ça me réconforte un peu car je n’ai jamais accroché à ce groupe.

      • Jyrille  

        La même chose que Killing Joke sauf que Killing Joke c’est bien.

    • Présence  

      @Tornado

      Je ne suis pas prêt à apprendre le japonais. A une époque (il y a 15 ou 20 ans), les rayons de la FNAC comprenaient des mangas en japonais : j’y ai jeté un coup d’œil et j’ai bien pis la mesure du chemin à parcourir pour commencer à comprendre ne serait-ce qu’un assemblage de kanjis et de kanas. Pour en avoir un peu parlé avec Patrick 6, l’apprentissage de cette langue s’avère pour le moins ardu. J’ai également vu mon fils se lancer dans son apprentissage et c’est investissement dont je ne suis plus capable.

      Je me rends compte que je recommence à me forcer à lire des BD que j’avais écartées pour une raison ou pour une autre. Par exemple, ma curiosité concernant les œuvres de Moebius solo (sans Jodorowsky) a recommencé à me titiller et les aventures du Major Fatal sont maintenant dans ma pile alors que la forme me rebute a priori.

      Du coup, pour me préparer, je suis en train de regarder un commentaire page à page, réalisé par L.L. de Mars en deux parties : une aventure en soit, de presque 7 heures d’émission !

      https://www.youtube.com/watch?v=i03ducTThvw

      https://www.youtube.com/watch?v=p3T4D9R1Kmw

      • Jyrille  

        Bon sang ! 7h d’émission pour relire MAJOR FATAL ! Je ne sais pas si je tenterais l’aventure (c’en est une en effet), par contre je la relirai pour sûr, elle revient assez souvent chez moi (mais moins que L’Incal).

        Hâte d’avoir ton retour sur cette bd, Présence !

        • Tornado  

          Idem

          • Présence  

            Au travers de ce commentaire vidéo au long cours, il apparaît que les premières histoires du Major Fatal (portant le titre de Garage hermétique de Jerry Cornelius) ont marqué L.L. de Mars, en lui montrant le potentiel de ce mode d’expression. C’est passionnant de suivre son discours car il commente certes le développement du récit, mais encore plus l’inventivité graphique de Moebius.

        • Présence  

          Je regarde l’émission par tranche d’une demi-heure parce que c’est assez dense, quasiment une intervention de type universitaire.

          C’est grâce à toi à Jyrille que j’en suis arrivé là, et je t’en remercie. Tu m’avais conseillé d’aller faire un tour et même plusieurs sur le site Du9. Ce qui m’a amené à lire des BD de L.L. de Mars : une expérience en soi, et tout autant une aventure.

          Il y a 1 mois, j’ai eu la surprise de découvrir un message de sa part en bas d’une entrée sur sa BD Tarzan seigneur des signes, me proposant de regarder ses émissions sur Twitch (raté, je ne suis pas sur ce réseau), ou sur Youtube, ce que je me suis empressé de faire.

          https://les-bd-de-presence.blogspot.com/2021/08/tarzan-seigneur-des-signes.html#comment-form

          • Jyrille  

            De rien, le site Du9 est bien trop intelligent pour moi, je ne l’ai sans doute pas exploré autant, surtout que ça fait un bail que je n’y suis pas retourné. Je ne connaissais pas du tout L.L. de Mars avant que tu en parles il y a quelques temps déjà et je n’ai rien lu de lui (marrant j’ai toujours cru que c’était une femme).

            Ce que je trouve remarquable dans MAJOR FATAL, c’est que Moebius y est allé à l’aveugle, faisant un cadavre exquis tout seul, ne sachant plus parfois ce qu’il avait développé avant, puisque au départ son éditeur lui piquait ses planches au fur et à mesure. Or l’histoire (bizarre) se tient quand même.

          • Présence  

            L.L. de Mars : je présume qu’il s’agit d’une référence à Le Lièvre de Mars, un personnage de Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll.

  • JP Nguyen  

    Un peu comme Tornado, et malgré les quatre articles laudateurs de Présence, je ne pense pas me plonger dans cette lecture un jour.
    Je ne suis tout simplement pas client du dessin. C’est marrant parce que je peux m’accommoder de styles assez basiques (genre, le dessin de Larcenet sur Bill Baroud ou Chris Giarusso dans Mini-Marvels) mais là, pour la vie de Bouddha, je n’accroche pas. Il y a comme un décalage et je n’arrive pas à passer outre.
    Je suis allé relire les anciens articles et j’avais oublié que les anachronismes y étaient déjà mentionnés.
    Je passe donc mon tour, au risque de perdre des points de Karma 😉 !

    • Présence  

      J’avais commencé Bouddha il y a de nombreuses années de cela, dans l’édition initiale de Tonkam et j’avais abandonné en cours de route : une lecture que je m’étais imposée par curiosité et pour ma culture, mais un échec initial.

      Je me suis alors lancé alors dans d’autres séries d’Osamu Tezuka comme Black Jack (17 tomes), Phénix (11 tomes), L’enfant aux trois yeux (8 tomes), L’Ara aux sept couleurs (7 tomes) et quelques autres de ci, de là. Du coup quand j’ai repris la lecture de Bouddha, je venais chercher ces idiosyncrasies de dessin qui sont devenues pour moi l’expression de la personnalité de l’auteur.

      En termes de narration visuelle, les dessins semblent basiques, mais la construction des pages révèle tout le savoir faire de l’artiste, avec une variété et une efficacité extraordinaires.

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