Focus : Le Cosplay
Special Guest : DAVID RIPAUD
Lecteur du blog et organisateur de L’IMAGINATION ART EXPO, un salon de Pop Culture à Savenay (agglomération de Nantes), David Ripaud est passionné par la culture geek et le cosplay en particulier. Il en fait la présentation pour Bruce Lit.
Avant de commencer, il serait bien de faire les présentations. Non non, je ne rejoins pas la dreamteam de Bruce, je suis juste un gars de passage. Je m’appelle David et je suis organisateur de conventions, pas que, mais c’est comme ça que j’ai rencontré Bruce, car j’ai eu l’idée bizarre de l’inviter ! Je suis un geek, un vrai, un de ceux nés quand le mot ‘’geek’’ avait encore un sens. Je m’abreuve de comics, de jeux vidéo, de SF, de fantastique et d’informatique depuis mon plus jeune âge. Bref, assez parlé de moi, parlons maintenant du sujet qui nous intéresse : le cosplay.
Avant toute chose, je tiens à préciser que je ne suis pas cosplayeur mais je les côtoie énormément en tant qu’organisateur, à tel point que certains sont devenus mes amis. Ne faisant pas réellement partie de leur tribu, j’en suis pas moins accepté, assez en tout cas pour les observer dans leur milieu naturel, tout en gardant un œil suffisamment extérieur pour conserver toute mon objectivité.
Mais c’est quoi en fait le cosplay ? Car on ne parle pas ici du déguisement qu’on enfile avant de participer à une soirée un peu trop arrosée. Non, le cosplay, c’est la contraction de ‘’Costume Playing’’ et comme son nom l’indique le principe est d’incarner le personnage à qui on emprunte le costume.
Sans vous refaire toute l’histoire, c’est né en 1939 quand un certain Forrest J.Ackerman débarque déguisé en homme du futur à la WorldCon, une convention SF. Mais c’est vraiment après la guerre que le mouvement prend de l’ampleur. Le phénomène va alors s’intensifier progressivement jusqu’en 1977 où il va atteindre son apogée grâce au succès de Star Wars. C’est d’ailleurs à la même époque qu’on en attendra parler pour la première fois en Europe et au Japon. Pour l’anecdote, c’est un journaliste japonais qui a inventé le terme Cosplay. Les Japonais ont tellement adhérer au concept que pendant longtemps et encore aujourd’hui, beaucoup s’imaginent que le cosplay vient du pays du Soleil levant.
En France, il faudra attendre le milieu des années 90 pour que le cosplay pointe le bout de son nez. Bien que nous soyons les benjamins de cette discipline, c’est la scène européenne qui est aujourd’hui la plus exigeante concernant la fidélité du cosplay et son attachement à réaliser soi-même l’intégralité des costumes. Mais on y reviendra.

Le premier cosplayer : Forrest Ackerman
©Ted Carnell
Source : Fiawol
Voilà pour le petit cours d’histoire, maintenant brisons les clichés. On imagine facilement que les cosplayeurs viennent de la classe moyenne voire populaire, probablement au chômage et fuyant leur quotidien précaire en se cachant derrière un déguisement. C’est le cliché le plus répandu et pourtant le plus faux. Quand pour la première fois j’ai demandé à un cosplayeur son métier dans la vie civile et qu’il m’a répondu chirurgien au CHU, j’ai d’abord cru à une farce. Puis j’ai réalisé que non, c’était moi qui étais bourré de préjugés, et ceux-ci ont définitivement cessé quand j’ai écouté une petite dame de 70 ans me raconter comment elle était tombée dedans la première fois. Cousant les costumes régulièrement de son petit-fils et intriguée, elle l’accompagna à une convention et ce fut un électrochoc, elle voulait à son tour prendre les traits d’un personnage de fiction.
Vous pensez que ce sont des exceptions ? Que j’exagère ? Mais depuis 5 ans que j’organise des conventions, je demande toujours par curiosité le métier de nos cosplayeurs. Et ça va de l’ouvrier au dentiste en passant par le corps enseignant ou encore le fonctionnaire de police. Après tout, le cosplay est une passion et comme toutes les passions il réunit des gens qui ne se seraient jamais rencontrés autrement.
Les frontières sociales s’effacent quand ils enfilent leurs costumes : ils ne sont plus que Batman, Deadpool, Lara Croft ou encore Naruto. En début de l’article j’ai fait le rapprochement entre cosplay et tribu mais ce n’est pas pour rien. Le cosplay est une microsociété à part entière, avec ses codes, ses règles et ses dramas… et vu de l’extérieur on n’y comprend pas forcément grand-chose.
De façon imagée, l’univers cosplay c’est un peu comme un petit village. Quand vous arrivez on vous y accueille chaleureusement, puis vous vous rendez compte que tout le monde se connaît, que les rumeurs vont bon train, que tout le monde sait ou croit savoir tout sur tout le monde, que les jalousies et la convoitise sont de rigueur… Ce village on l’aime, puis on le déteste, puis on l’aime à nouveau mais quoi qu’il arrive on y reste parce qu’au final c’est un endroit rassurant. En fait, je viens tout simplement de décrire le principe d’une communauté et c’est exactement ça le cosplay, une communauté.
Dans cette communauté, il existe plusieurs types de cosplayeurs et de costumes :
Le cosplayeur ‘’juste pour le fun’’ : qu’il achète ou non son costume, qu’il soit exact ou très approximatif son objectif est de se faire plaisir et de s’amuser en convention.
Le cosplayeur ‘’passion’’ : il arbore un cosplay 100% fait maison et il y a consacré beaucoup de temps. Son but est d’incarner le personnage choisi et pourquoi pas participer au concours de la convention.
Le cosplayeur ‘’pro’’ : c’est le même que le passionné mais il est plus connu et se fait (parfois) payer pour sa prestation ou ses costumes.
Le crossplay : c’est quand un cosplayeur incarne un personnage du sexe opposer au sien.
Le cosplay ‘’fan art’’ : ici on ne cherche pas l’exactitude, on reprend des codes d’un personnage et on crée un costume de toutes pièces, voire on peut aussi y mélanger 2 personnages.
Les Furries : ce ne sont pas des cosplayeurs mais en convention on les confond souvent. Ce sont des adeptes d’animaux