Danse avec les morts

 

Grim Fandango de Tim Schafer

Une jaquette rappelant une affiche de cinéma d’un autre temps

Une jaquette rappelant une affiche de cinéma d’un autre temps©Lucasart

AUTEUR : MATTIE-BOY

Editeurs : Lucasarts, Double Fine

Cet article portera sur le jeu d’aventure de Tim Schafer sorti en 1998 sur PC et édité chez Lucasarts. Il a récemment bénéficié d’une version « remastered » chez Double Fine, le studio indépendant de Tim Schafer sortie sur PS4, PSVita, Android, PC et Mac.

Dans ce jeu nous suivrons les aventures de Manuel Calavera, agent au département de la Mort au pays du même nom. Mais un monde des morts coloré et drôle à l’ambiance jazzy cette fois. Tim Schafer est un vrai auteur avec une vision artistique qui se moque pas mal des archétypes de jeux qui font le plus de pognon et propose toujours un univers original.

Avant de commencer, parlons un peu des jeux d’aventures pour les non-connaisseurs.
On désigne jeux d’aventures des jeux dans lesquels on ne joue…pas beaucoup. Ce sont des jeux à base d’énigmes qui racontent une histoire plus élaborée que la moyenne des jeux puisque c’est leur intérêt principal. L’histoire, les personnages et l’ambiance. A de nombreux égards, les jeux d’aventures pourraient être des films ou des BD tant le gameplay est basique et consiste à cliquer sur tel ou tel objet dans le décor pour le ramasser, le combiner avec d’autres, et trouver quoi faire avec en fonction de l’évolution de l’histoire.

On ne joue pas à ce genre de jeux pour l’action. Mais ils sont appréciés par ceux qui savent tout simplement les aimer pour ce qu’ils sont : des jeux reposants, parfois drôles et dans le cas présent, à l’ambiance et aux personnages extraordinaires.
Nous jouons donc le personnage de Manuel Calavera, un agent travaillant au département de la mort (il a même son costume de grande faucheuse de fonction). Ce département est chargé d’aller récupérer chez les vivants les gens fraichement décédés pour les ramener de l’autre côté. A ses agents ensuite d’étudier les dossiers de vie de ces défunts pour déterminer ce à quoi ils auront droit pour atteindre le 9ème monde : celui de…on ne sait pas. Le jeu ne répond pas à ça. Car il se déroule dans le 8ème monde.

Manny en habit de fonction

Manny en habit de fonction ©Lucasart

Parmi les moyens de transport pour atteindre le 9ème monde, il y a…une canne avec une boussole pour les moins vertueux qui devront marcher une année pour atteindre le bout du monde, l’expédition par courrier dans un cercueil, ou le fameux 9 Express, le train fabuleux qui arrive au 9ème monde en 1 journée.

Notre ami Manuel ou Manny pour les intimes est plutôt du genre à se coltiner les clients n’ayant droit à rien, alors que son collègue Domino se ramasse tous les clients pour le 9 Express, ce qui ne joue pas en sa faveur auprès du patron. Mais quand Manny va tenter de voler une cliente à Domino, son éternel rival, la belle Mercedes Colomar (enfin…belle…pour un squelette quoi) qui est pourtant une sainte selon son dossier n’aura droit à rien non plus. Ce qui laisse Manny perplexe. C’est là qu’il va découvrir une conspiration au sein du département de la mort visant à extorquer les billets du 9 Express pour les revendre à prix d’or à ceux qui ne le méritent pas. Pourquoi chercher de l’argent dans la mort me direz-vous ? Parce que certains ont choisi de rester vivre dans le 8ème monde et de s’enrichir comme de leur vivant. Notamment une sorte de mafia dirigée par Hector Lemans, grand méchant de l’histoire.
Et Domino est dans le coup aussi bien sûr. Va alors commencer un long périple pour Manny qui va partir à pieds à la recherche de Mercedes qui s’est résignée à marcher une année comme les moins méritants jusqu’à destination.

Les vivants : un patchwork de photos découpées à l’aspect malsain

Les vivants : un patchwork de photos découpées à l’aspect malsain ©Lucasart

Le jeu se découpe en 4 années.
Lors de la première année, nous évoluerons à El Alamoual, la ville du département de la mort. Accompagné de son fidèle ami Glottis, le démon mécanicien, Manny va ensuite partir pour la forêt pétrifiée. La 2ème année, il va séjourner un an dans la ville de Rubacava dans laquelle il se fera une place en tant que patron de casino. La 3ème année il arrivera au bord du monde sur une île où il retrouvera son rival Domino et sa chère Meche (diminutif de Mercedes). Et enfin, lors de la 4ème année, après être arrivé aux portes du 9ème monde, il retournera en arrière pour aller mettre un terme aux agissements d’Hector Lemans avec l’aide de la rébellion de Salvador Limones.

Vous aurez peut être remarqué tous les noms à connotation espagnole. Tout comme le style graphique particulier. Ce n’est pas un hasard, ce jeu s’inspire grandement visuellement de la fête des morts mexicaine « el dia de los muertos » qui est, rappelons-le, un évènement plus festif que triste. L’aspect stylisé des personnages et leurs cranes couverts de symboles font directement allusion aux calacas de cette fête.

Exemples de calacas

Exemples de calacas ©Lucasart

L’aspect « têtes plates » des crânes des personnages est là pour renforcer le côté abstrait et non-effrayant. Il s’agit là d’une vraie direction artistique qui ne se soucie guère des prouesses graphiques. Je dis ça alors que le jeu date de 1998 parce que c’est avec un certain plaisir que j’ai constaté que la version remasterisée n’a quasiment rien changé au design d’origine. Pourquoi faire après tout ? Personne ne va reprocher à Humberto Ramos de ne pas faire un dessin photo-réaliste. Alors pourquoi cette tyrannie des graphismes réalistes sévit-elle toujours parmi les jeux qui sont une forme d’art et d’expression également, avec une dimension graphique qui peut refléter autre chose que la tristesse de la réalité ? Les mauvaises langues y verront de la fainéantise, mais rappelons leur que le studio Double Fine n’a pas non plus les mêmes moyens que des gros studios. Grim Fandango n’aura eu donc droit qu’à un lissage des modèles de personnages pour supprimer l’aliasing (l’effet escalier de pixels) et de nouveaux effets d’ombres et lumières. Bon…j’imagine qu’ils auraient pu refaire complètement les modèles 3D des personnages sans en changer le design. Mais ce n’est pas un remake. Surtout une remasterisation ayant pour but de faire sortir le jeu de l’oubli, l’original ne fonctionnant plus sur les PC modernes.

Graphiquement tout a commencé en 1998, donc comme la plupart des jeux d’aventures, les décors sont en 2D. Ou plutôt en 3D pré-calculée. Quèsaco ? Tout simplement un décor avec de la profondeur où il est possible de passer derrière des objets, mais avec un angle de vue fixe. Comme dans les vieux Resident Evil. Donc pas de calcul de perspective en temps réel lorsqu’on tourne la caméra autour puisque la caméra est fixe. Qui dit décor fixe dit textures en 2D très soignées. Pour les mêmes raisons. Puisque ça ne bouge pas, on peut coller des dessins, des photos si on veut. Nous avons donc droit à de splendides décors dans un style art-déco très inspiré du folklore Aztèque, et qui colle à merveille avec l’ambiance « fête des morts mexicaine »

Style Aztèque

Style Aztèque ©Lucasart

Concernant la musique, la bande originale du jeu mélange des morceaux de différents styles : de la musique folk sud-américaine, du jazz, du bebop et du big band (comme l’indique avec humour la jaquette US de la bande originale « big band, bebop and bones »). Le compositeur Peter McConnell a composé une bande originale qui mérite d’être écoutée même si vous ne faîtes pas le jeu. D’ailleurs elle a été nominée aux Awards en 1999 pour « Outstanding Achievement in Sound and Music » à l’Academy of Interactive Arts & Sciences. Nous ne pourrons pas louper non plus la référence à la musique et la danse traditionnelle espagnole dans le titre du jeu : le Fandango.

Au cours de son aventure, Manny croisera donc de nombreux personnages rocambolesques, attachants et drôles et devra sauver cette femme qu’il finira par aimer sans trop la connaître, tout en évitant de se faire germer. Oui, se faire germer ! Parce que pour tuer un mort dans ce monde, les mafieux ont mis au point un produit chimique appelé le Germinaflor qu’ils mettent dans des balles et qui provoque la germination de fleurs sur les cadavres. Et les cadavres germés meurent à nouveau, terrassés par…la vie en fait. Par le renouveau. Et ceux qui sont germés ne rejoignent pas le 9ème monde.

Les fleurs : un symbole de seconde mort

Les fleurs : un symbole de seconde mort ©Lucasart

Quand je dis que Manny devra éviter de mourir une seconde fois, il faut quand même souligner que c’est un genre de jeux où vous ne pouvez pas mourir. Vous pouvez juste rester bloqué sur des énigmes ou ne pas savoir quoi faire parce que vous n’avez pas assez parlé avec certains personnages.

A ce propos, les dialogues sont excellents. Et la VF de très bonne facture. Le doubleur VF de Manny (le regretté Mario Santini qui faisait la voix de Beetlejuice ou parfois de Dustin Hoffman) fait un travail formidable. La voix de Glottis est celle de Christian Pélissier (la voix du capitaine Haddock, mais dans un registre plus aigu ici). La plupart des personnages ont un accent espagnol mais pas caricatural. Les dialogues sont à choix multiples. Il n’y a pas vraiment de possibilité de se tromper puisqu’on peut toujours reprendre la conversation si on n’a pas dit ce qu’il fallait, mais on peut louper des indices si on n’est pas assez curieux de tester toutes les répliques. Et ce serait dommage. On s’amuse souvent à parler le plus possible à tous les personnages tant certains échanges sont drôles. Et même à essayer n’importe quel objet sur eux. Souvent Manny nous dira que ça ne sert à rien d’utiliser tel objet avec tel personnage, mais parfois vous aurez droit à une réaction du personnage.

Retrouvailles sous le signe de la méfiance

Retrouvailles sous le signe de la méfiance ©Lucasart

Le meilleur passage du jeu est certainement la 2eme année lors de notre séjour à Rubacava, une ville dans laquelle Manny s’est fait une place durant une ellipse et qui lorgne furieusement au niveau de l’ambiance sur Casablanca   (le film de Michael Curtiz). D’ailleurs Manny Calavera EST Humphrey Bogart durant cette année-là. Même costume blanc, même succès avec les femmes. Les personnages de Chinchilla Charlie qui vend des billets contrefaits et l’officier Bogen qui souhaite fermer les tripots de la ville font penser aux rôles respectifs de Peter Lorre et Claude Rains dans le film. Et même Hector Lemans, grand méchant de l’histoire est un gros bonhomme coiffé d’un fez sans doute en référence à Signor Ferrari.

Tim Schafer se serait apparemment aussi inspiré des écrits de Raymond Chandler pour donner une ambiance rétro de film noir au jeu.
Un personnage secondaire qui compte parmi mes préférés est l’agent de sécurité Carla. Un personnage dont les dialogues sont franchement drôles. On devine qu’elle en pince pour Manny (comme la douce Lola qui finira très mal) mais ce n’est pas une midinette. Je me suis amusé à combiner n’importe quel objet ou à essayer de remplir des objectifs dans un ordre différent pour profiter de chaque bout de dialogue avec elle. Et il y a aussi Membrillo le médecin légiste (pour les germés) qui était fleuriste de son vivant (cocasse, non ?) qui pourrait faire déprimer n’importe qui en lui parlant 30 secondes.

Carla et son détecteur de métaux : dans combien de situations et de dialogues absurdes allez-vous vous embarquer pour réussir à lui emprunter son foutu bidule ?

Carla et son détecteur de métaux : dans combien de situations et de dialogues absurdes allez-vous vous embarquer pour réussir à lui emprunter son foutu bidule ? ©Lucasart

Et puis il y a Lupe la fille hyperactive, Olivia la snob, Max le parrain, Raoul le serveur, Velasco le marin, Toto Santos le tatoueur, etc.
Tous ces personnages sont à Rubacava, l’endroit le plus vivant du pays des morts. Et l’endroit où vous passerez le plus de temps parce qu’il y en a des choses à faire ! Les quelques autres personnages rencontrés ailleurs sont moins nombreux et moins marquants. A part notre compagnon Glottis qui nous accompagnera partout bien sûr. Un crève-cœur du jeu pour moi se situe lorsqu’on retourne rapidement dans cette ville durant la 4ème année et qu’il n’y a personne, qu’un couvre-feu est décrété et qu’on ne peut évoluer que dans une zone minuscule de la ville. On sent bien qu’on nous empêche d’aller voir tous nos vieux potes parce que l’histoire doit continuer et qu’on a très peu de choses à faire ici, mais quelle déception ! On a tellement envie de retourner voir tout le monde. Ces personnages sont aussi vivants qu’ils ont l’air mort.
Je parlais tout à l’heure d’inspirations Aztèque. Mais elles ne sont pas que d’ordre esthétique. Il s’avère que l’idée d’un voyage de l’âme en 4 ans ne sort pas de nulle part. Dans les croyances aztèques, selon la façon de mourir, on raconte que les âmes vont soit accompagner le soleil pendant 4 années avant de revenir à la vie sous une autre forme (ça, c’est pour les guerriers courageux !), soit pour les moins méritants errer dans le monde souterrain de Mictlan, royaume de Mictlantecuhtli pendant 4 années aussi. Après avoir traversé 9 fleuves, ils entrent ensuite dans le neuvième séjour des morts (comme le 9ème monde ?) où ils sont définitivement anéantis.

Mieux vaut peut-être ne pas savoir finalement ce qui attend notre héros une fois arrivé au 9ème monde. Ce n’est pas pour rien si le jeu se termine avec le 9 Express qui disparaît à travers la porte de ce monde avec à son bord notre héros qui a mis fin à la corruption et retrouvé sa chérie. Vont-ils être anéantis comme dans les croyances aztèques ? Vont-ils être heureux pour toujours ? On ne le saura pas. Et c’est ce qui est joli et un peu triste à la fin. Pas larmoyant, loin de là. C’est une jolie fin. Mais nous sommes tristes de quitter ces personnages qui comptent parmi les plus inoubliables des jeux vidéo.

De légères différences entre l'original et la version remasterisée

De légères différences entre l’original et la version remasterisée ©Lucasart

Ce jeu est sans conteste mon jeu d’aventure préféré et il trône dans mon top 5 « best games ever  » tous genres et tous supports confondus. Si je devais lui trouver un défaut, je serais obligé de me tourner vers la version remastered. Car les seuls défauts que je peux trouver à ce jeu, c’est finalement juste les moindres efforts faits pour actualiser le jeu aux normes actuelles. Attention, j’ai bien dit que j’étais content qu’ils n’aient pas dénaturé la partie graphique, quitte à préserver de vieux modèles 3D, et je le maintiens. Mais peut être qu’un mode 16:9 pour nos écrans aurait été appréciable.

Alors certes les décors ont été créés en 4:3 à l’époque. Mais peut être qu’en rognant un peu le haut et le bas, en écrasant un peu le décor, on aurait pu avoir un mode 16 :9 optionnel. Car ici, nous en avons un mais qui se contente de tout aplatir, personnages compris. Ce n’est donc pas un mode 16:9, juste un aplatissement qui rend les personnages un peu plus larges et courts sur pattes. Personnellement ça ne me gêne pas énormément, mais dans un souci d’objectivité, je me dis que c’est bien la seule chose qui aurait mérité un effort. Ne vous laissez pas rebuter par les graphismes, le jeu vaut le coup.

La fameuse scène du collant. "Quel bel os vous avez, ma chère !". L'aspect aguicheur ne semble pas perdre en efficacité

La fameuse scène du collant. « Quel bel os vous avez, ma chère ! ». L’aspect aguicheur ne semble pas perdre en efficacité

Un excellent ajout par contre est le commentaire des concepteurs. Vous pouvez cocher une option dans le menu permettant, à n’importe quel moment dans le jeu, et souvent dans chaque tableau (nouvelle portion de décor) d’écouter un commentaire des créateurs du jeu (Tim Schafer et Cie) Ce n’est pas un commentaire que vous devrez subir malgré vous. Juste une icône qui apparaît en haut de l’écran pour vous signifier qu’en cliquant sur tel bouton, vous aurez droit à une anecdote. Certaines sont techniques, mais pas de panique, il y en a des plus intéressantes ou marrantes comme lorsque Tim Schafer évoque un petit boulot de jeunesse dans lequel il avait dû aller nettoyer des crottes de pigeons qui s’entassaient sur un toit et qui formait presque un gros gâteau qu’il fallait couper pour nettoyer (miam !). La scène du jeu ou Manny doit aller récupérer des œufs de pigeons (qui sont morts mais pondent des œufs quand même…) sur un toit prend tout de suite une autre signification.

Domino, l’éternel rival de Manny

Domino, l’éternel rival de Manny ©Lucasart

Allez ! Je vais être beau joueur, il y a tout de même une chose qu’on peut considérer comme un défaut. Le passage en fin de 1ère année dans la forêt pétrifiée. Les énigmes y sont assez pénibles et pas toutes bien pensées. Mention spéciale pour celle impliquant un panneau qui indique une direction quand on le plante dans le sol…et qui est censé nous indiquer un point précis sur le sol. Sauf que vous le savez, le mieux pour trouver un point avec une direction, c’est d’avoir 2 directions et trouver le point d’intersection. Donc c’est limite une énigme que nous demanderait de poser une règle et tracer des traits sur l’écran. Bof, bof.

En dehors de cela, c’est un pur régal de jouer et de rejouer à ce jeu qui est sorti de l’oubli en 2015 grâce à cette version Remastered du studio Double Fine qui fonctionne à présent sur les supports récents. Pas trop simple, pas trop complexe mais proposant des énigmes qui vont feront réfléchir, Grim Fandango transcende sa nature de « simple » jeu et nous offre un véritable univers intéressant et des personnages attachants dignes d’un bon film ou d’une bonne BD. Les amateurs de jeux d’aventures n’ont plus d’excuse pour ne pas tenter cette expérience mémorable.
Un vrai chef d’œuvre.

Un hommage aux films noirs

Un hommage aux films noirs ©Lucasart

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BO du jour :

18 comments

  • Présence  

    Très intéressant et très instructif. Tu as bien fait d’effectuer des petits rappels pour les non-joueurs comme moi. Je pense que je n’ai dû jouer qu’à Syberia I & II de Benoît Sokal, et tenter vainement de me confronter à quelques énigmes (trop dures) dans les 2 premiers Myst. Ton article m’a rappelé à quel point il est possible de s’attacher à un personnage que l’on incarne (je me souviens encore de Kate Walker dans Syberia).

    J’ai beaucoup aimé comment tu fais ressortir la richesse de l’univers visuel développé, ainsi que sa cohérence avec les croyances aztèques.

    • Matt  

      J’ai joué aussi aux 2 Syberia de Benoit Sokal. Très sympas. Ben voilà, c’est le même type de jeu à base d’énigmes. Sauf que Grim Fandango a un univers plus humoristique.
      Myst je n’accrochais pas à cause des images fixes et de l’absence de personnage. Enfin disons qu’on ne voit pas notre personnage, c’est une vue à la première personne donc le rendu faisait très « livre d’images ».

      J’ai écrit cet article peu de temps avant la fête des morts en 2016, mais je me doutais que c’était un peu trop juste pour que Bruce ait le temps de le lire, le mettre en forme pour l’occasion.
      Et même s’il n’est pas là je le remercie de publier cet article car on s’éloigne quand même des comics^^

      Tiens d’ailleurs quand j’ai vu les noces funèbres de Burton, la séquence jazzy dans le bar du pays des morts m’a fait penser à Grim Fandango.

      Je dois avoir un problème avec la mort, moi^^ J’avais peur des squelettes petit et puis après je me suis mis à les rechercher. Et j’ai adoré les histoires de Burton qui parlaient de la mort sur un ton plus coloré et drôle. Cette approche qui prend le contrepied de ce que la mort évoque en général chez nous (tristesse, etc) me plaît beaucoup.
      C’est pour ça aussi que la fête des morts mexicaine me rend curieux. Un évènement festif et coloré pour rendre hommage aux morts, quelle belle idée !

  • JP Nguyen  

    Quelle déclaration d’amour à ce jeu ! Tu donnes très envie d’y jouer !
    Mais je ne vois pas comment je pourrais dégager du temps pour jouer… à ce jeu ou à un autre…
    Je n’ai d’ailleurs jamais beaucoup joué sur PC. Plus jeune, je ne possédais pas d’ordinateur et je squattais celui des potes. Mes jeux fétiches étaient alors FIFA et Worms…
    Quand ça partait sur Alone in the Dark ou Secret of Monkey Island, c’était pas trop mon truc…

    • Matt  

      Je n’ai jamais joué aux Monkey Island. Mais je crois que c’est assez semblable. Un jeu d’aventure avec des énigmes.
      Ce qui m’a beaucoup plu dans Grim Fandango, c’est l’univers.

      FIFA : jamais supporté les jeux de sport. Faut dire aussi que je déteste le foot.

      Worms : C’est très sympa à jouer, mais à plusieurs. Tout comme j’imagine que tu jouais à Fifa ou à Street fighter avec des potes.
      C’est sûr que les jeux d’aventure c’est plutôt une occupation solo, comme la lecture.

  • Tornado  

    Bon. Autant je ne connais pas du tout la chose, autant les références me parlent.
    Je reste toujours aussi hermétique à cet univers et cette esthétique de jeu-vidéo. Mais on est d’accord que sur l’ambiance, on peut trouver un terrain d’entente ! 😉
    Et puis quand on me parle de Tim Burton, je ne suis plus très objectif… 🙂

    • Matt  

      Tiens ! Quelle bonne surprise, que fais-tu sur cet article ?^^

      Pour le coup l’esthétique visuelle est assez éloignée de celle du « jeu vidéo mainstream ».

      Tu vois, ce que j’aime dans ce genre de jeu c’est aussi une richesse d’univers. Et une richesse difficile à transposer en film ou BD, et forcément de manière différente. Parce que dans ce type de jeu, il peut y avoir plein de dialogues annexes, de discussions ou d’énigmes « inutiles » qui servent à te leurrer ou à te donner des indices sur ce que tu dois faire pour avancer dans l’histoire, mais qui par là même étoffent l’univers et les personnages. Alors que dans un film d’animation ou une BD, on trouverait peut être que ça s’éparpille, que ça meuble sans objectif. Ou alors il faudrait en faire une série avec des sous-intrigues et pas un seul film avec une intrigue unique.
      Du coup j’aime aussi les jeux pour leur dimension artistique et leurs univers. Oh, il y a des jeux basiques qui ne reposent que sur la baston, l’aspect défouloir. Mais il y a aussi des perles que j’aimerais presque voir adaptées en film d’animation pour que tous profitent des idées de certains concepteurs créatifs comme Tim Schafer, même les réfractaires comme toi, mais d’un autre côté je me dis que ce serait forcément différent.
      Peut être pas différent au point que ce soit nécessairement foiré mais bon…au rayon des adaptations de jeux en film réussies, il n’y a pas grand chose. Donc peut être qu’il vaut mieux que ça ne reste qu’un jeu.

  • Tornado  

    Je comprends ta frustration en tout cas. Quand j’étais étudiant je rêvais d’une adaptation du Seigneur des Anneaux au cinéma ou en bd, tout en ayant peur du résultat. Mais finalement c’est arrivé et c’était chouette ! Bon, LOTR, c’était pas un marché de niche il faut dire…

  • Jyrille  

    Un article fantastique, Mattie Boy ! Déjà, j’adore lire sur les jeux vidéos sur ce blog, et ensuite tu as bien fait de rappeler tout ce qui y a trait en terme de gameplay, parce que je n’y connais vraiment pas grand-chose. Mais en plus, tu parles de la bande-son (sympa la BO du jour), des références aztèques, à celles des films (je n’ai jamais vu Casablanca), à la fête des morts mexicaines (il faut absolument voir la scène d’intro de Spectre, le dernier James Bond réalisé par Sam Mendes, qui est un plan-séquence lors de cette fête. Je vous mets le lien ci-dessous.)… C’est vrai que tu adores les squelettes !

    Je suis en plus complètement d’accord avec toi sur la partie graphique, je trouve ça très chouette et artistique, comme une bd. Par contre ça me gêne, les personnages écrasés par le passage en 16:9.

    Bref, merci beaucoup, j’ai appris plein de trucs ! Mais comme JP je ne pense pas avoir le temps d’y jouer un jour. Et puis j’ai du mal à m’investir dans les jeux vidéos, je préfère regarder un film ou une série (j’ai attaqué The Leftovers : c’est génial).

    https://www.youtube.com/watch?v=cbqv1kbsNUY

    • Matt  

      Eh ! J’avais pas vu ton message. Merci à toi du coup. Content que ça t’intéresse et que la BO t’ait plu.

      Pour ma part je trouve plus facile de me dégager du temps pour jouer à un jeu que pour regarder une série.^^

      Chouette le plan séquence. ça doit être sympa à voir cette fête. Rien que pour me déguiser je trouverais ça cool d’y participer^^ Chez nous faut croire que c’est devenu ringard de se déguiser.

      Tiens revoilà un morceau bien dans le ton :

      https://www.youtube.com/watch?v=jT4A-MSQgoI

      • Jyrille  

        Merci à toi. Sympa le titre !

  • Tornado  

    C’est bien ce que je dis : vous chipotez sur la moindre petite aspérité, alors que l’essentiel est hautement perché au dessus du lot ! 🙂

    • Matt  

      J’suis d’accord que ce jeu est hautement perché au dessus du lot, merci Tornado ! Hein ? Tu t’es planté d’article ? J’avais pas fait gaffe tellement c’est à propos.^^

  • Présence  

    @Matt – J’ai suivi ton conseil et joué à ce jeu pendant mes vacances : excellent conseil dont je te remercie. J’ai bien aimé l’ambiance sud-américaine, la musique, les références à Casablanca, l’humour, l’amitié avec Glotttis, les différents environnements.

    • Matt  

      Oh, je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un fasse le pas. Je suis content que ça t’ait plu. Pas eu trop de mal avec certaines énigmes ?
      La forêt pétrifiée c’est le passage le moins fun. Mais curieusement la première fois que j’y ai joué (du temps du lycée…), je me souviens surtout d’avoir été bloqué parce que ça ne m’était pas venu à l’esprit de parler des lettres révolutionnaires aux 3 espèces de communistes dans le bar. Alors que ça parait logique.
      Sinon un vrai plaisir ce jeu. Humour, émotion, super dialogues.

      • Présence  

        Jai eu énormement de mal avec beaucoup d’énigmes ; fort heureusement il y a d’excellentes soluces.

        • Matt  

          Ah. Dis toi qu’à l’époque où j’y ai joué, je n’avais pas Internet. J’ai bloqué dans la forêt pétrifiée et avec les mecs dans le bar, mais le jeu m’avait été prêté par un pote et c’est lui qui m’a débloqué. Sinon j’ai fièrement trouvé le reste seul^^ Mais bon évidemment ça prend du temps d’essayer plein de trucs. Et il faut l’avoir le temps pour trouver les soluces seul.
          L’aspect délirant du jeu fait qu’il existe effectivement des énigmes plus logiques que certains délires du jeu.

          Ah si, il y avait aussi cette fichue photo de la course de chats ou il faut trouver la date du ticket en fonction des éléments de la photo et de ce que les personnages nous disent. J’ai bloqué aussi…
          Mais c’était une autre époque. Les jeux de cet âge là étaient moins généreux en indices ou en explications. De nos jours, il y a des fonctions qui indiquent les objets interactifs qu’on peut ramasser, des personnages qui finissent par nous lâcher un indice si on leur parle beaucoup, etc.

  • Matt  

    Mon prochain jeu sur le thème de la mort :

    https://www.youtube.com/watch?v=Pnn8C0KkIK8

    Pourquoi je suis attiré par ces trucs moi ? Qu’en dirais Omac ?
    Une démystification de la mort ? Un moyen d’en rigoler plutôt que d’en flipper ?

  • Matt  

    Je viens de verser ma petite larme d’âme sensible devant Coco, le film d’animation Disney/Pixar.
    Pinaise il est beau ce film^^ Et magnifique transcription de la fête des morts mexicaine, des valeurs et de l’ambiance.
    Snif…

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