David Lynch = Agent Cooper (Twin Peaks 3)

TWIN PEAKS SAISON 3 par David Lynch

Very Special Guest :  STEVE TRINGALE

Bienvenue au royaume du spoiler ! Cet article dévoile la fin de la série légendaire de David Lynch

Cet article pourra être lu en complément du dossier de Tornado  sur la série mère  et sur la saison 3 au moment de sa diffusion. 

1ère publication le 2/09/19 – MAJ le 11/04/21

Welcome to Agent Cooper © Showtime

Welcome back Agent(s) Cooper
© Showtime

Je l’avais promis à mon frangin ; un article sur Twin Peaks saison 3… Après tout, c’est moi qui ai initié ce grand dadais à la série de Lynch ! Alors, pour Bruce Lit c’est parti !

Attention cet article sera à l’image de la série : éclaté, subjectif, incomplet… Vous êtes prêts ? Fermez les yeux il y a une cascade d’eau, l’écume devient lumière ; apparaît le visage de Laura Palmer…Et cette musique… Pas de doute, vous êtes à Twin Peaks…

Après des années d’absence au cinéma et 25 ans près la fin de TWIN PEAKS, Lynch  revient  à fond la forme. A lui seul il signe la réalisation des 18 épisodes de cette saison 3, là où auparavant il n’intervenait qu’en début et fin de série. Initialement prévue en 8 épisodes par Mark Frost, son coscénariste, Lynch va étirer cette saison et en faire une oeuvre d’art impressionnante.
Chaque épisode est pratiquement autonome  notamment grâce à son rythme interne provoqué par un montage minutieux du son, des personnages clés de la série et des concerts clôturant l’histoire tantôt de manière douce, tantôt brutalement…. Lynch comme dans toute son oeuvre est hanté par l’étrangeté du son.

Tout peut paraître confus, laborieux, voire auto caricatural au premier abord, mais pourtant pour ses aficionados, la saison 3 de TWIN PEAKS avance inexorablement tel un rouleau compresseur d’un point à un autre.
Et si, l’on s’attendait à une suite des plus traditionnelles à une époque où il est bon de rebooter les franchises eighties, la déception sera effectivement de mise. La démarche de Lynch est autre : nous montrer le Twin Peaks post Laura Palmer et surtout  Dale Cooper à qui l’on a parlé à l’envers pendant 25 ans… Cela donne à cette saison une ambiance des plus étrange, froide, absurde déjà tentée dans un Inland Empire, très éprouvant, avec aux manettes un Lynch qui découvre la DV sans producteur pour cadrer son imagination débordante. Résultat : une oeuvre fermée, complexe et franchement pas  intéressante. Mais ici,  le délire de Lynch est bien orchestré et audacieux !


Après LOST HIGHWAY, nouvelle collaboration entre Trent Reznor et David Lynch

Tout d’abord, il délocalise l’action de sa série culte dans différents ville des Etats-Unis jusqu’à se demander si nous allons revenir à Twin Peaks!  Pour la première fois dans sa carrière, Lynch filme New York en rendant la grande pomme aussi inquiétante  que les bâtisses industrielles d’ELEPHANT MAN. Vues aériennes sur les grattes-ciel, murs de briques, cages de verre, prison transparente ?   écran virtuel ? un observatoire du néant ?   Il se permet aussi une escapade en noir et blanc à Paris et dans une banlieue du Dakota en se moquant  de DESPERATE HOUSEWIVES série où jouait son acteur fétiche Kyle Mac Lachlan.

Pour comprendre l’oeuvre de Lynch, il faut ouvrir toutes les boites de Pandore dans chacun de ses films et ne pas hésiter à naviguer entre eux…Nous arrivons ainsi au sujet principal de TWIN PEAKS  saison 3 : La temporalité.
Le fil directeur des 2 premières saisons était axé sur la coexistence  d’un monde réel et d’un autre plus mystique ( il ne fait pas bon vivre dans la loge noire). Nous étions dans un affrontement facile d’accès : le bien contre le mal comme dans Blue Velvet où des rouges gorges chantent malgré Dennis Hooper en psychopathe. Ici le passé, le présent, le futur, les mondes parallèles et les rêves s’entremêlent.

On peut surtout y voir un autoportrait artistique de Lynch.
Après Inland Empire et son terrible échec commercial, Lynch est écœuré et se sent incompris ; ses propositions pour enseigner la méditation dans les écoles américaines pour améliorer l’état du monde ne sont pas prises au sérieux. Il semble ne plus être intéressé par le 7ème art. Il s’installe  à Paris, inaugure des Expos, fait des concerts, produit des disques, et tourne des clips.

Alors quand Cooper revient complètement anesthésié en Dougie et qu’il semble ne pas reconnaître le monde dans lequel il vit, la comparaison entre le Maître et l’acteur-personnage clef est facile. Lynch n’aime plus son époque et ne peut plus faire de films.
Cooper-Douglas d’abord endormi, puis abruti, semble atteint d’Alzheimer. Il ne réagit plus au monde l’environnant  mais s’attache à des détails que nous ne voyons plus. Répétant systématiquement la dernière phrase de ses interlocuteurs, et leur proposant finalement un triste reflet dans le miroir, il se fait aimer de tous bien malgré lui. Il propose un oeil nouveau, tendre et nostalgique sur certains éléments : sur une statue de shérif héroïque (Cooper lui même agent du FBI ? / Lynch anciennement réalisateur très prisé) ou sur son enfant de substitution s’il avait eu la vie de Dougie Jones qu’il regarde avec un amour inconditionnel. Il fait jouir Janey-E  la compagne délaissée de son Doppelgänger minable. Il fait s’écrouler les défenses d’un collègue mal intentionné, il permet à une femme de s’enrichir, à des mafiosos de montrer leur côté tendre à grand renfort de comique burlesque propre à Twin Peaks.


Le retour d’un héros diminué

Il s’entête ensuite à faire un dessin incompréhensible sur un rapport d’assurances : 1 – le plus grand enquêteur du FBI est devenu un simple expert d’assurance / Le plus grand réalisateur du siècle dernier se contente de faire des oeuvres mineures. 2- Personne ne semble comprendre les dessins de Cooper-Dougie à part son patron / Souvent les récits de Lynch déconcertent et seuls quelques fidèles producteurs l’ont compris et lui ont fait confiance.

Enfin il y a la tentative désespérée de rendre le monde meilleur via  Naomi Watts. Dans cet élan, Cooper-Dougie  retourne enfin à Twin Peaks arrêter Cooper-Bob, et tenter de ramener Laura  dans un endroit sûr. On apprend entre temps que Cooper-Bob a violé Diane. C’est en voulant la sauver elle aussi qu’ils se retrouvent sur cette route déserte dans un motel. En quelques bornes  la passion devient mépris. La relation se complique sans qu’on ne sache pourquoi. La route est elle une distance ou un Temps ? C’est dans cet espace que l’on se perd. Cooper retrouve Laura qui est elle aussi une autre femme. Elle n’est plus un cadavre sur le rivage ; Cooper lui prend la main, mais autre récurrence chez Lynch : se prendre par la main c’est se perdre. Dans MULHOLAND DRIVE la blonde et la brune traversent un buisson ardent en se prenant par la main ; elles arrivent à une soirée hollywoodienne ou les rôles de chacune vont s’inverser.  Le guide devient un piège, le chemin, un labyrinthe.
Le monde dans tout ce qu’il a de complexe.

Après avoir rebooté sa propre série, Lynch la modernise.
Le combat final contre l’esprit de Bob est mené par un jeune anglais qui a eu la vision qu’il devait enfiler un gant spécifique pour taper le plus fort possible (ultime prolongement du bras de Mike ?). faut il y voir une ironie de Lynch ? A quoi bon relancer une série d’il y a 25 ans lorsque la mode est aux super héros?

Naomie Watts le dit aux persécuteurs de son mari : c’est à cause de gens comme vous que le monde ne tourne pas rond.
A Twin Peaks, un enfant est tué par le fils de Cooper-Bob
Tout cela résulte de la folie humaine et de l’ère atomique, the Dark Age (épisode hors norme)
Bob est donc battu par la jeunesse  mais il a un problème avec elle : Drogue, violence, suicide, meurtre…
Si Laura était perdue à cause de son père incestueux, maintenant le mal n’a plus d’explications depuis la bombe atomique. Elle a libéré des cellules, donné naissance à des entités et ouvert des brèches dans l’espace et le temps.

L'agent Cooper se tape l'incruste !

L’agent Cooper se tape l’incruste !

Dernier acteur de cette œuvre : le Temps qui fait ses ravages. Lynch fait ses adieux à ses acteurs disparus, déchirants pour  la femme à la bûche, hommage au fidèle agent Albert, clin d’oeil à Bowie transformé en théière(ces anglais…)

Quelque soit le monde parallèle, la route, la vie reprend ses droits avec une vision fataliste des choses.
Cooper doit finalement choisir entre son amour pour Diane ou Laura. Enfin cette scène inoubliable : une surimpression du visage de Cooper sur le déroulé des derniers tableaux. Revenu à Twin Peaks, il voit tous les gens qui l’ont aimé ; voix off ou leur parle t’il directement ? Un tableau dans le tableau. Un rêve dans le rêve. Ou une sortie de soi. Les mots manquent pour expliquer cette scène et pourtant elle semble parfaitement claire. Un simple regard bienveillant sur tous ceux qui ont fait la série de Lynch ; un dernier adieu.
Puis Cooper retrouve Laura, cette Laura qu’on a connu si fragile, si apeurée, que personne n’a pu sauver. Cooper la ramène chez elle et là… fermez les yeux, pas de doutes vous êtes à Twin Peaks !


Les yeux de Laura…

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La BO du jour : la richesse de Twin Peaks 3, sa dimension méta et sa fin analysée. Bienvenue à Twin Peaks et chez Bruce Lit.

56 comments

  • Présence  

    Quel démarrage de saison (celle de Bruce Lit) et quelle fin de saison (celle de Twin Peaks) !

    Je n’ai regardé que quelques épisodes de la première saison, or cet article est lumineux et facile à suivre. Il permet de bénéficier d’une analyse qui établit les liens entre les différentes œuvres de l’auteur pour mieux mettre en lumière ses thèmes. La comparaison entre l’évolution de la carrière du cinéaste et la position de son héros apparaît comme une évidence avec ces explications.

    Voici un article qui place la barre très, très haut. Respect Steve.

  • David  

    Merci pour cet article et pour avoir partagé ta vision de la saison 3. C’est amusant car chacun y voit quelque chose de différent, comme si elle n’était qu’un miroir sur lequel nous projetterions nos fantasmes. Et pourtant elle est bien plus que cela car ce que chacun dit est souvent exact. Lynch voulait une oeuvre pour laquelle chacun aurait sa vérité et que toutes ces vérités soient valables. On peut dire qu’il a réussi son pari.

    • Matt  

      Ou si on est mauvaise langue comme moi qui n’aime pas Lynch, on peut dire qu’il ne s’est pas foulé, n’a donné aucune réponse, ne savait peut être même pas ce qu’il faisait, mais s’en sort en disant « ouais mais….vous pouvez tous interpréter comme vous voulez mon cinémaaa » (avec un accent snob)

      De quoi ? Nan j’aime pas Lynch^^ M’agace !

  • Patrick 6  

    N’ayant vu que les premiers épisodes de cette nouvelle saison, j’avais espéré un chemin inverse des 2 premières saisons (qui partaient d’un soap opéra relativement classique pour aller vers un délire surréaliste). Et si cette nouvelle saison partait directement du délire psychanalytique pour aller vers une histoire plus concrète ? Manifestement ton article Steve réduit mon espoir à néant ^^
    Et si le problème de cette série (et du cinéma de Lynch en général) résidait précisément dans le fait qu’il faut analyser chaque plan, réfléchir sur chaque situation… avec un risque d’erreur maximum d’interprétation, vu que l’histoire est tout sauf clair.
    Trop de cérébralité tue la cérébralité ?

    • Matt  

      Ah tiens c’est pas souvent que j’suis d’accord avec toi, mais moi ouais ça me gonfle cette tendance^^
      Limite je me demande si ses fans ne le vénèrent pas parce que son cinéma leur donne l’impression d’être intelligent quand ils ont compris quelque chose (ou réussi à en tirer une interprétation parmi les 1000 possibles)
      Et ses détracteurs le détestent parce que son cinéma leur donne l’impression d’être con quand ils comprennent rien aussi, ça marche dans les 2 sens^^
      Moi j’suis pas fan de trucs trop abstraits, je comprends rien à la plupart de ses films cryptiques et donc ça m’agace, et même si je comprenais, je ne verrais pas l’intérêt d’être aussi cryptique à part pour flatter l’intelligence du spectateur.

    • Matt  

      Mais bon attention je reconnais qu’il sait poser des ambiances.
      J’étais pris dans Mullholland drive jusqu’à être complètement perdu et agacé.
      Et Lost Highway trouve grâce à mes yeux.

      • ludozman  

        Il n’y a jamais rien eu ni à comprendre ni à interpréter ni à déduire ou à décoder dans les films de David Lynch, en tous cas pas plus que dans n’importe quel autre film. Le cinéma de Lynch est tout sauf intellectuel et encore moins cérébral. Par ailleurs, Twin Peaks n’a jamais été un délire surréaliste et/ou psychanalytique en opposition à un cinéma naturaliste qui représenterait le monde réel. Twin Peaks, c’est le monde réel et il n’y a rien à voir ni à comprendre au delà. Ça n’a rien d’abstrait, ça raconte vraiment quelque chose et ce qu’il y a comprendre est juste là devant nos yeux. Cet article le montre très bien d’ailleurs et résume de manière claire et limpide certain enjeux de cette saison 3. Quand Lynch montre un Twin Peaks rongé par la misère, ou les gens vivent comme des ploucs dans des mobile homes parce qu’ils crèvent la dalle, c’est de notre monde qu’il parle. Quand le Dr Jacoby dit « Nous vivons dans la merde » ça veut bien dire ce que ça veut dire et c’est de notre vie de tous les jours qu’il parle. Je suis tombé récemment sur une conférence de Frédéric Bonnaud sur Bunuel et il soutient que le plus gros malentendu sur Bunuel, c’est de voir les images de Bunuel sous l’angle du symbole ou de la métaphore, or quand Bunuel montre une vache sur un canapé d’une maison bourgeoise, il ne montre rien d’autre qu’une vache sur un canapé d’une maison bourgeoise. Il n’y a pas à chercher midi à quatorze heures. C’est pareil pour le cinéma de Lynch.

        • Matt  

          Et donc quand Lynch montre un couple de vieux qui rigolent sortir d’une boite et passer sous une porte dans Mullholland Drive, il ne fait que…montrer des lilliputiens qui se sont trompés de film ?
          Non,désolé, il y a pléthore de trucs surréalistes à interpréter dans son cinéma.
          Ou alors il fume trop d’opium Lynch.

          • Patrick 6  

            Si Matt et moi sommes d’accord il faut vraiment faire péter le champagne ^^

            @ Ludozman : l’exemple de Matt est bien choisi et en effet je ne crois pas que l’on puisse dire que la loge noire est spécifiquement réaliste… (moi je n’ai jamais croisé de gens parlant à l’envers et marchant à reculons). Lynch, surtout depuis Inland Empire (son saut au dessus du requin) ne parle plus ni au cœur et encore moins au corps mais seulement à l’esprit ! Le but du jeu est de comprendre ce qu’il a voulu dire. Un jeu qui peut être amusant mais en tous cas il est vide de toute émotion.
            Et si comme tu le penses tout est à prendre au premier degré (des gens s’amusent dans des rideaux rouges) alors ce n’est qu’un exercice de beauté formelle mais stérile.

          • ludozman  

            J’ai l’impression que comme les récits de Lynch ne s’inscrivent pas dans une narration codifiée qui justifierait, expliquerait certains éléments mystérieux d’un récit, on en déduit automatiquement qu’il s’agit d’une manière pour le cinéaste de priver le spectateur du sens profond de son œuvre (par prétention ou snobisme) ou alors de lui imposer un exercice de réflexion intense pour y accéder. Pourtant à plusieurs reprises dans ses films, Lynch nous convie explicitement à constater qu’il n’y a rien à comprendre : dans FIRE WALK WITH ME, la Rose Bleue reste une chose dont on ne peut rien dire. Dans MULHOLLAND DR. le cow-boy dit au cinéaste tout simplement : « Accept the mystery. » C’est comme la petite boite noire dans BELLE DE JOUR de Bunuel : on ne saura jamais ce qu’il y a dedans, tout simplement parce qu’on ne nous le montre pas. Bien sur, on peut analyser, interpréter, déceler des couches de sens dans les œuvres de Lynch et leur complexité est plutôt propice à cela mais il n’y a pas plus à comprendre dans les films de Lynch que dans toute autre œuvre d’art ou de fiction. On peut aussi délirer et interpréter sur TINTIN ou HARRY POTTER ou GAME OF THRONES (des œuvres dont la narration est pourtant transparente mais dont la littérature interprétative n’en est pas moins vaste). Ce n’est pas la peine d’interpréter ou de comprendre pour apprécier un film de Lynch. Ce n’est pas à un jeu de l’esprit ou de déduction intellectuelle que Lynch nous convie. Donc oui, la loge noire, ben c’est la loge noire et les petits vieux de MULHOLLAND DR ne se sont pas du tout trompés de film. Il faut juste accepter que dans cet univers là, ce sont des petits vieux qui peuvent pousser une femme au suicide. Comme on accepte par ailleurs l’existence d’extra terrestres, de zombies ou de fantômes dans bien d’autres films sans pour autant trouver ça aberrant.
            @Matt quand tu dis que pour toi au bout d’un moment MULHOLLAND DR. ça part en vrille et que tu ne comprends plus rien, en fait tu comprends très bien, puisque effectivement, ça part en vrille. Ça ne raconte rien d’autre que ce que ça raconte : le passage d’un monde où le rêve et l’amour sont encore possible à son négatif, celui de la trahison, du malheur et de la mort. Et c’est vertigineux, c’est effroyable, ça fait peur, c’est triste et à la fin, on pleure. Et c’est tout.
            Et donc c’est réel. C’est de nous que ça parle. Pas parce que c’est réaliste : le degré de vérité du film ne tient en rien au réalisme d’une œuvre (Magritte avait beau avoir peint la plus réaliste des pipes, pour autant ceci n’était PAS un pipe). Bien sur que je n’ai jamais croisé de nains qui parlent à l’envers dans la vraie vie. Mais c’est bien notre monde tel qu’il le voit que filme Lynch. Et c’est ce monde qu’il nous convie à voir. C’est comme chez Romero : y’a pas de métaphore, les zombies, c’est nous, un point c’est tout. Twin Peaks, c’est chez nous.

          • Bruce lit  

            Très belle définition Ludozman.
            Je prends.
            Comme le note mon frère, les films de Lynch communiquent entre eux : L’horreur bruitiste de ERASERHEAD se retrouve dans l’ambiance industrielle de ELEPHANT MAN.
            SAILOR et LULA pourraient s’échapper du patelin de BLUE VELVET. Les ambiances sonores de LOST HIGHWAY et ses violoncelles lugubres, on les retrouve dans M DRIVE (que j’ai toujours vu comme le pendant féminin de LH).
            On retrouve d’ailleurs La loge Noire dans MH. De quoi ajouter au mystère de la boite de pandore.

          • Matt  

            Alors on va dire que je suis surtout surpris que tant de gens soient prêts à accepter sans souci des trucs qui n’ont pas de sens, des mystères non-résolus, des images sans importance, dès qu’on leur dit « ressentez, ne cherchez pas à comprendre »

            Moi je ressens surtout qu’on m’explique rien^^
            Donc visiblement le mec fait quelque chose à vos cerveaux^^ Il crée des ambiances, balance des trucs incompréhensibles, et ça vous plaît. Pourquoi ? Comment ? Je sais pas.
            A la limite s’il était très peu connu et n’avait aucun succès, j’aurais pu comprendre qu’il ait un fan club pour ses idées étranges. Mais on parle d’un mec souvent porté aux nues. Et ça m’échappe un peu.

            Et si à la limite je ressentais ce que vous expliquez, que ça me faisait pleurer et tout…mais non je peux rien ressentir pour des personnages quand je comprends pas ce qui leur arrive ni qui ils sont. Et Lynch passe son temps à donner d’autres visages à des personnages qui sont censés ne faire qu’un ou ce genre de chose. Je comprends pas donc je ne ressens pas^^

            Mullholland drive parle d’une actrice qui veut percer au début non ? Me souviens plus trop. Et on termine avec un mec dans un café qui voit un monstre poilu au bout d’un mur, un couple de vieux présent partout qui devient tout petit et passe sous une porte. C’est censé vouloir dire quoi ?
            C’était quoi l’histoire ?
            Le monde du cinéma est dur et moche ? Pourquoi on perd de vue les actrices principales pour nous montrer du non-sens et ensuite montrer quelqu’un de mort ? Qui a fait quoi ? Qui a fait du mal à qui ? WTF is going on ???

  • Ozymandias  

    Excellente chronique. Un seul bémol, je ne suis pas persuadé que Lynch, après l’échec de INLAND EMPIRE, se soit contenté de produire des oeuvres mineures. Son oeuvre musicale, entre autres choses, est très riche et très aboutie, ce qui somme toute ne devrait étonner personne quand on sait la part que prend le son dans son corpus. D’ailleurs, les concerts en fin de chaque épisode semblent vouloir donner une tonalité sonore particulière à chaque épisode.

    Je suis tout à fait conscient que Lynch puisse en agacer certains, mais c’est un peu la solution de facilité d’affirmer qu’il n’a rien à dire et que les gens l’apprécient uniquement parce qu’ils se sentent intelligents en regardant ses productions. Dans mon cas, c’est tout l’inverse, j’aime d’abord me perdre dans son univers si particulier et partir ensuite en quête de correspondances, pas nécessairement de sens. Lynch travaille dans le registre de l’émotion, son oeuvre n’est absolument pas cérébrale, même si elle repose sur une architecture plus ou moins complexe. Du coup, je peux accepter le rejet, comme n’importe quelle opinion subjective, mais au final les arguments qui viennent prouver la validité et la richesse de sa démarche sont trop nombreux pour que ce soit un hasard.

    Je finirai en disant que contrairement à nombre d’artistes actuels, Lynch se démarque par sa sincérité, son authenticité. À aucun moment, ses films ne veulent glorifier un ego, ils se contentent de dévoiler une belle âme.

    • PierreN  

      « ce qui somme toute ne devrait étonner personne quand on sait la part que prend le son dans son corpus »

      Rien que le soin apporté au sound design (distinct de la bande son) dans Fire Walk With Me déjà (le film est essentiel dans la compréhension de certains éléments de cette saison).
      Lynch est rétif à donner des clés d’interprétation au public en règle générale et c’est compréhensible (l’amoindrissement éventuel de l’oeuvre).

      • Jyrille  

        Oh mais cette obsession du son est présente dans l’oeuvre de Lynch depuis Eraserhead, soit son premier film.

  • Steve  

    Bonjour à toutes et à tous
    Merci pour vos commentaires
    Cet article fut un peu compliqué à rédiger et vous voir réagir me fait plaisir!
    Matt, je comprends tout à fait ton point de vue.
    Patrick, David, Présence , heureux de voir tant de réactions différentes.
    Pour moi c est la preuve qu’une œuvre fonctionne !
    Un dernier mot de ma part pour Lynch :
    Comportant certes des défauts, je trouve que dans le paysage cinématographique, rares sont les auteurs ayant de telles visions et ambitions artistiques.
    J ai vu récemment quelques séries et bien qu elles fonctionnent plus ou moins bien l émotion, l étrangeté ou l efficacité n est pas toujours au rendez vous à force de vouloir donner du sens :
    The dark, cardinal, mindhunter…
    je vous recommande little drummer girl
    Adaptation poétique d un john le carré ou trust…

  • Steve  

    Bonjour ozymandias
    Oui par œuvre mineure je voulais dire qu on l attend davantage sur la place cinématographique…
    j avais vu Lynch au festival des inrocks lors de son premier cd (que j aime beaucoup en bo) et il n était vraiment pas à l aise…
    je suis forcément d accord avec toi particulièrement sur le fait de révéler une belle âme : je crois que c est ce qu il martèle à travers tous les personnages positifs de twin peaks saison 3 ( la femme au rideau qui accepte enfin que son mari la quitte, le coup de fil de la femme a la bûche au shérif indien, et toute la galerie de personnages à la fin telle un salut théâtral…)

  • Steve  

    Salut Ludozman
    Oui entièrement d accord
    Ce que j aime vraiment c est cette facilité avec laquelle il jongle entre vie « révée » et réalité.
    Comme tu dis l intervention de Jacoby est à la fois drôle et dramatique ! Et chaque personnage nous donne matière à réflexion

  • Eddy Vanleffe  

    Je n’ai jamais regardé cinq secondes de Twin Peaks de ma vie…
    du coup je ne vais pas pouvoir dire grand chose 🙂
    merci au frère Tringale d’avoir expliqué la série en dressant des pistes de lectures qui donnent de l’harmonie là où certains ne verraient que du chaos…
    Une telle oeuvre à mon humble avis, a la mérite d’exister…a u sein d’une production pléthorique de séries tv en tous genres, on aurait tort de se priver de diversité. la vraie diversité je veux dire, celle de l’envie de regarder plein de trucs différents réellement différents….
    lorsque cela se produit, un frange du public ressort comme si cela avait été directement conçu à leur intention, pour eux créant un lien indestructible entre le spectateur « élu » et l’oeuvre…
    On peut avoir du mal avec ça, mais c’est salvateur…
    Matt tu dis que certains doivent se penser intelligents après avoir compris un truc…
    C’est sans doute vrai mais c’est quand même super d’avoir l’impression « d’élucider » une oeuvre…
    ça arrive en peinture, en comics (quel plaisir que décoder des trucs comme TOP 10, Planetay, la brigade Chimérique)
    ça peut passer pour un snobisme et agacer fortement,mais cela fait aussi beaucoup de bien et la volonté se vouloir s’élever ne peut toujours être taxée mauvaise chose non plus…

    • Matt  

      Je suis un peu de mauvaise foi avec Lynch je l’avoue parce que son cinéma cryptique m’agace^^
      Élucider une oeuvre, oui c’est sympa. Mais il ne faut pas que ça paraisse gratuitement complexifié juste pour faire style. ça fait un peu snob et prétentieux sinon.
      Après la frontière entre le symbolisme intéressant et le n’importe quoi cryptique gratuit n’est pas forcément la même pour tout le monde en fonction de notre seuil de tolérance^^

  • Eddy Vanleffe  

    @Ludozman…
    C’est marrant je pars pour ma part presque toujours du principe inverse.
    pour moi, le cinéma, c’est comme la photo, c’est jamais réél! c’est un point de vue.
    il peut être évident ou pas, mais c’est un décalé de la réalité…
    Un documentaire censé parler du réél est déjà orienté
    du coup pour moi, une caméra si elle a toujours un message, peut prendre parfois un malin plaisir à désorienter son spectateur…

    • Matt  

      Je suis d’accord avec ça.
      Rien que les changements de plans, les ellipses, ça diffère de notre vision du réel.
      C’est pour ça qu’il existe la règle des 180° pas exemple au cinéma.

      Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est :
      https://devenir-realisateur.com/notions-essentielles/la-regle-des-180-degres/

      Donc oui la façon de filmer peut perturber, et les règles être même transgressées pour dérouter. Sans aller dans le surréaliste dingue, c’est déjà une façon « orientée » de présenter les choses. Ainsi que n’importe quelle façon de filmer pour mettre en valeur quelque chose.

    • Matt  

      Il y a également une variante du fusil de Tchekhov à prendre en compte.
      Dans un film tu ne montres pas (trop) de superflu. Tu racontes une histoire dans une durée réduite. Si tu filmes un plan représentant, par exemple, une maison abandonnée qui dure 20 secondes…c’est qu’il doit avoir un sens dans l’histoire. On ne filme pas des trucs aléatoires comme ça dans un film, sauf si ça fait partie d’un plan pour jouer avec le spectateur et le mettre sur de fausses pistes. Mais même là, ça a donc une utilité.
      Alors que dans la vie réelle, t’en vois tout le temps des trucs inutiles qui n’ont aucune conséquence sur rien.

      • Eddy Vanleffe  

        Alors le coup du fusil de Tchekhov,les trois actes etc…
        c’est pas plus mal de les contourner parfois non plus…
        j’ai vu pas mal de critiques qui démontaient les films dès qu’ils sortaient un tant soit peu des clous habituels des stimuli basiques de cinéphiles et ça parfois jusqu’à l’absurde….*

        exemple populaire…
        Marvel a pris l’habitude de souvent commencer le film avant le moindre logo ou générique… (le premier REC aussi …)
        Certains considère que ça appartient au langage télévisuel et que c’est une « erreur » de cinéma….
        Je dois dire que je n’ai jamais été gêné par ça…je m’en fous en vrai…
        alors qu’on puisse considérer comme une erreur comme si on devait noter le film comme une dictée….
        il y a plein de truc à reprocher sans même commencer à aborder ça…
        C’est règles c’est bien pour avoir des repères communs mais s’en dégager c’est source d’oxygène…
        le fusil susnommé,m’a bien gavé sur la trilogie Batman de Nolan où chaque plan finit par trouver son écho plus loin, mais alors d’une façon tellement téléphonée que je considère Batman Begins comme un film carrément pénible à regarder… (pourquoi se casse-t-on la gueule Bruce pour mieux se relever… au moins trois au quatre fois dans le film…la barbe!)

        • Matt  

          AH je dis pas qu’il ne faut pas les enfreindre parfois^^
          Je dis que ces concepts même font des films des œuvres tout sauf réelles.

          Le fusil de Tchekhov est un procédé de théâtre. Et au théâtre le décor est limité. Donc si tu montres des choses, elles sont censées servir.
          Dans un film de base, il y a forcément des trucs inutiles dans l’arrière plan puisqu’on filme en décors réels (souvent). Mais je parle de « variante » dans le sens où si on te montre un plan de 20 seconde sur une maison mystérieuse, un plan d’une personne qui regarde avec intensité un trou dans le sol…automatiquement on va se dire « ça veut dire quoi ? à quoi ça sert ? » Parce qu’un film choisit ce qu’il montre et la façon dont il le montre. Donc déjà ça interroge le spectateur. Alors que dans la réalité, t’en vois tout le temps des machins qui traînent par terre ou des maisons.

          Donc je disais ça pour aller dans ton sens^^ Qu’un film déforme la réalité et choisit ce qu’il montre.
          Je ne dis pas qu’il faut respecter à la lettre toujours la même formule.

          • Jyrille  

            Je crois que Claude Chabrol mettait parfois des plans dans ses films qui n’avaient aucune portée pour l’histoire, sur un batîment par exemple. C’était fait consciemment pour perturber les critiques ciné qui pouvaient y voir un sens caché 😀

          • Eddy Vanleffe  

            @Jyrille… du coup ça avait un sens… celui de perturber…

            Arggh on n’en sort pas!

          • Matt  

            Nan mais oui ça peut servir à perturber.
            Mais si la moitié de ton film c’est du random pour perturber les critiques, c’est là que ça casse les c…
            J’attends d’un film qu’il raconte un truc, pas qu’il fasse le troll ^^

        • Bruce lit  

          Dans WHATEVER HAPPENED TO BABY JANE ? (1962) , le générique arrive bien, de mémoire , 15 minutes après le DEBUT du film.

  • Jyrille  

    Super article qui arrive à rendre clair le plus obscur des réalisateurs ! Je n’ai jamais fini Twin Peaks (j’ai dû m’arrêter en milieu de saison 2) et n’ai donc jamais vu cette saison 3, mais il va bien falloir puisque je suis très intrigué ! J’ai regardé la dernière scène, je n’ai rien compris à la toute fin…

    Je n’ai pas vu Inland Empire non plus, par contre j’ai écouté les albums de Lynch. Il y en a un où il n’est que producteur, je vous le conseille fortement, c’est The Fox Bat Strategy (https://www.youtube.com/watch?v=urBrFR_LFog). L’autre participation notable, c’est celle de DARK NIGHT OF THE SOUL : je te le répète Bruce, il faut que tu l’écoutes, ce disque de Danger Mouse ! J’ai beaucoup moins aimé l’album de Lynch intitulé CRAZY CLOWN TIME.

    Je remarque également que Steve fait la même erreur que son frère, il met des apostrophes là où on attend des tirets.

    La BO : sympa, mais j’ai préféré le titre de NIN, même si je ne me souviens pas de quel album il provient.

    • Tornado  

      J’ai écouté récemment la « discographie » de David Lynch et j’ai été un poil déçu. DARK NIGHT OF THE SOUL est quand même un peu l’ombre de ce qu’il aurait pu être. De mémoire le début est fantastique, et ensuite ça ne décolle pas. Mais ça ne change rien au fait que je suis de plus en plus passionné par la discographie de Danger Mouse (à défaut de celle de Lynch 😉 ).

      • Jyrille  

        Oh mais DARK NIGHT OF THE SOUL n’est pas un album de Lynch. C’est bien un album de Danger Mouse et de feu le chanteur compositeur de Sparklehorse avec Lynch comme invité pour l’image, les photos et une chanson…

        • Tornado  

          Oui je sais. Je pensais que la discographie de Lynch incluait la chose.

  • Bruce lit  

    @Steve
    Il y a longtemps, très longtemps dans une autre vie, nous habitions rue de l’Avenir…
    Et l’avenir c’est avec mon petit frère que je le construisais, dans ces moments où le cadet instruisait l’aîné.
    Tu es venu un soir que, comme d’habitude, au lieu d’étudier, je devais jouer à DBZ sur Mégadrive ou en train de lire les Xmen de Lobdell. Tu étais -encore et toujours- tout fou et tu pétilles d’enthousiasme pour ce truc que tu as découvert à la médiathèque de ta Fac de ciné TWIN PEAKS.
    Tu me parles de théorie d’un nain qui serait le bras coupé d’un bûcheron , de la femme à la buche , de Bob un esprit maléfique et je n’y comprends rien.
    Mais ce que je comprends, c’est que mon frangin a trouvé une voie, celle du mystère et que c’est bien volontiers que je vais la suivre avec lui , le soir avec notre père assoupi devant l’enquête mystico-boudhiste de l’Agent Cooper. These were the days…et je suis tellement, tellement heureux de voir que 25 ans après, tu sois capable de parler avec autant d’amour de ta série préférée.
    Une série maudite en ce qui me concerne puisque je reçois une première version de ce texte juste au moment de l’affaire AFP et que je ne veux plus publier d’articles ciné pendant quelques mois. Qu’il m’est difficile de reprendre un texte d’une série que je n’ai pas vue.
    Et lorsque je me décide enfin à voir cette maudite saison 3, c’est le téléviseur qui me lâche. Arrgh !
    L’article est désormais limpide après nos relectures et me donne l’envie de voir l’érrance de Dougie et le véritable visage de Diane.
    Long Gone Days….

    Je ne trouve pas que le cinéma de Lynch soit cérébral. Kubrick est cérébral. Morrison aussi. Pas Lynch. Je l’ai déjà dit : il y’a beaucoup d’émotion dans son cinéma. Et il n’est pas si compliqué que ça.
    ERASERHEAD : c’est le cauchemar surréaliste d’un homme terrorisé à l’idée d’avoir un enfant. Il faut se laisser porter.
    DUNE : film de commande. Aucun intérêt à mes yeux. Pour Lynch non plus.
    BLUE VELVET, ELEPHANT MAN, SAILOR ET LULA, UNE HISTOIRE VRAIE : des films aux propos limpides. Rien d’inaccessible.
    LOST HIGHWAY : du génie à l’état pur. Rien d’impossible à cerner.
    MULHOLLAND DRIVE : le plus complexe de tous. Je ne l’ai pas revu depuis sa sortie, mais je me rappelle avoir perdu pied mais que ce n’était pas du tout déplaisant.
    LA filmographie de Lynch n’a donc rien de dissuasif. Je dirais même que celui de Cronenberg est sans doute plus mystérieux que celui de Lynch.

    Je valide enfin que dans ses propos Lynch est souvent un homme simple, posé et humble. Il filme à l’image de la méditation qu’il enseigne : ressentir plutôt que comprendre.

    • Matt  

      Mais tu ne mentionnes pas INLAND EMPIRE qui est pour moi une torture sans émotion comme le décrit Patrick, uniquement cérébralement chiant.
      Ni TWIN PEAKS

      ERASERHEAD j’ai rien pigé.
      LOST HIGHWAY c’est vaguement compréhensible, mais sans certitude. T’en es réduit à supposer des trucs. Tu m’avais expliqué je sais plus où que les 2 héros ne font qu’un et qu’à la fin sa tronche explose je sais plus trop pourquoi. L’ambiance est top dans ce film mais je trouve pas que ce soit utile d’être cryptique comme ça. Pas forcément impossible à comprendre, mais pas facile non plus, et dans quel but ?

      MULHOLLAND DRIVE ça part complètement en vrille à un moment du film, comprends plus rien, mon cerveau s’est barré.

      Qu’il soit humble est très gentil n’a rien à faire là^^ OK peut être, mais son cinéma est-il plaisant pour tous ? Non.

      mais j’aime ELEPHANT MAN.
      Pas vu UNE HISTOIRE VRAIE

    • Matt  

      Mais j’avoue qu’un FESTIN NU de Cronenberg m’a laissé tout aussi perplexe. En plus c’est dégueu^^
      Mais c’est tiré d’un bouquin d’un mec qui n’avait pas l’air bien net et dont le principe même du bouquin est d’avoir peu de sens et pas de fil directeur. Juste la folie d’un type plus ou moins homo refoulé accro aux drogues, etc.

      J’ai pas aimé^^ Mais je pense que je n’aurais pas aimé le matériau de base non plus.
      Videodrome est bizarre aussi, mais je n’ai pas été largué comme chez Lynch. Disons que tu comprends le message global même si tu ne comprends pas tous les plans.
      Mullholland drive je comprends rien du tout^^

      • Bruce lit  

        @Matt : de Cronenberg, tu as vu SPIDER ?

        TWIN PEAKS : sincèrement, je n’y vois rien d’incompréhensible, tout du moins sur la trame principale : une fille a été assassinée par son père possédée par un démon dont l’habitation réside dans la forêt. Il y a des figures et des moments étranges mais, tu vois, pas plus que dans HELLRAISER où tu m’avais titillé sur mon manque d’imagination sur les démons. Chez Lynch, c’est plus limpide je trouve.
        LOST HIGHWAY : je vais faire l’article, promis.
        MD : là, je te comprends. C’est le grand 8. Il faut juste accepter de monter dedans, autrement c’est déplaisant.
        INLAND EMPIRE : je ne l’ai pas vu, Steve m’en ayant dissuadé. A l’époque, je pensais que c’était un faux pas et que je pouvais attendre le film suivant. Qui n’est jamais venu.

        • Matt  

          En fait je crois que c’était la succession des visionnages de LOST HIGHWAY ou j’avais encore espoir de réfléchir pour mieux comprendre, MD où j’ai complètement perdu pied, puis INLAND EMPIRE ou je me suis dit « mais va te faire foutre, Lynch !!! » qui m’a rendu allergique^^
          Du coup ERASERHEAD j’avais même pas envie de faire l’effort, ça m’a gonflé.
          Et TWIN PEAKS, même pas en rêve je vais tester ça.

          Non, pas vu SPIDER.

          • Bruce lit  

            C’est sûr que enchaîner LH et MD donne une impression -fausse- du cinéma de Lynch.
            Essaie de voir UNE HISTOIRE VRAIE sortie entre ces deux films. C’est un film humain, simple et chaleureux.

        • Matt  

          Après la filmo de Cronenberg est plus fournie. Même s’il a 2 ou 3 films difficiles d’accès, le mec en a fait plus de 20.

          Lynch en a fait 10 et la moitié sont complexes.

  • JP Nguyen  

    Bravo Steve ! C’est un bel exercice que d’arriver à clarifier les intentions d’un auteur qui a la réputation d’être assez cryptique.
    Pour ma part, je le connais toujours mal, n’ayant regardé que quelques bribes de Twin Peaks et Mulholland Drive, avec un constat assez proche de Matt, pour le coup. Le coup de vieux qui rapetissent et viennent choper la nana, j’avais trouvé ça carrément flippant…

  • Tornado  

    Ah ben c’est cool.
    Je vois Steve à chaque fois que je vais à Paris voir Bruce puisque c’est le QG de la BruceTeam (le Festiv’). On discute un peu à chaque fois mais, à présent qu’on a écrit chacun pour cette saison 3 de Twin Peaks, Steve, on va en discuter sérieux la prochaine fois ! 😉
    A part ça, je suis d’accord avec tout, je trouve super enrichissant la quasi-totalité de tout ce qui est écrit ici étant donné que c’est complémentaire de ce que j’avais dû écrire (et quand bien même c’est différent c’est bien aussi ; mais non, j’ai trouvé que c’était complémentaire), et j’aime bien aussi les commentaires de tout le monde… Sauf peut-être de Eddy : J’ai un peu envie de lui foutre un coup de pied au derrière en le sommant de filer voir cette série en entier nudjudju !

    Bon sinon je suis comme Steve : TP = Ma série préférée à vie.
    Et sinon je suis comme ludozman aussi : Lynch, tu commences à l’aimer quand tu cesses de chercher la mouche. Tu regardes, tu écoutes, tu te laisses porter, tu comprends rien c’est pas grave, et en fait au bout d’un moment tu t’aperçois qu’il n’y a pas tant de choses à comprendre et que c’était une expérience cinématographique assez totale et absolue, un truc magique assez indescriptible.

  • Kaori  

    Je ne devrais pas commenter cet article parce que :

    1 – je ne l’ai pas lu en entier (faut que mon cerveau soit bien disposé et ce n’est pas le cas)
    2 – je n’ai pas vu un seul épisode de Twin Peaks (j’expliquerai plus bas pourquoi)

    Alors pourquoi je commente ? Ben parce que c’est écrit par le frère de Bruce et que je ne pouvais pas ne pas venir le saluer et manifester ma joie de voir la famille Tringale s’exprimer sur le blog 🙂

    Bon alors, pourquoi je n’ai pas vu un seul épisode ?

    Ben parce que je suis née trop tard, ou pas dans la bonne famille, au choix.
    Je me rappelle que chaque mardi matin, mes copines faisaient le débrief de la veille. TP passait le lundi soir sur La Cinq, et moi je n’avais pas l’autorisation de veiller « tard » les veilles de classe (je ne l’ai eue qu’à 17 ans !! J’en ai loupé des trucs, heureusement le magnétoscope était un très bon ami).
    Alors voilà, TP représente l’interdit, le rendez-vous manqué, celui que je ne pourrai jamais rattrapé, parce qu’après, c’était trop tard : plus personne avec qui partager ça. Et quand la saison 3 a débarqué, je n’ai pas eu le courage de regarder les saisons précédentes. Mais dans le doute, je n’ai pas envie de me spoiler, du coup pas sûre que je lise l’article de Steve, du coup… Je ne sais pas encore… Regardera, regardera pas…

    Mais bon, c’est quand même un plaisir de voir le plus jeune des frères Tringale ici. La semaine (et la saison) commence bien.
    Et puis c’est sympa vos discussions sur Lynch, même si je n’ai vu qu’ELEPHANT MAN…

  • Steve  

    Salut kaori
    Ne t inquiète pas; moi je loupais toutes les transformations de Hulk pour aller chez l orthophoniste!
    Tornado pour toi la prochaine fois que tu viens je te fais un cocktail the Lodge!
    Jp les vieux sont pas aussi flippants que les figure out!!! (Je plaisante!!)
    Bonne soirée à toutes et à tous

    • Jyrille  

      C’est quoi un cocktail The Lodge ?

      • Bruce lit  

        On me dit de te dire qu’il est en cours d’élaboration. Mentale.

        • Jyrille  

          Ahahah !! Cool ! C’est un vrai job que d’inventer une nouvelle recette, même de cocktail (j’ai pu voir ça cet été)… On peut essayer de deviner ? Ou de fournir des suggestions ?

          • Bruce lit  

            Vas-y !

          • Jyrille  

            – glaçons
            – vodka
            – framboises
            – jus de framboise
            – deux gousses de vanille (pour les Peaks)
            – et un tout petit peu de sirop d’érable

            Je n’ai aucune idée de ce que cela pourrait donner même si au départ ça pourrait ressembler à un Cosmopolitan.

  • Steve  

    Salut Jyrille!
    Et oui c était une fake News mais oui on va essayer ! Ce serait cool de reprendre le rouge des rideaux et du noir pour le sol marbré… je vais tenter des trucs cette semaine et te tiens au jus…

    • Jyrille  

      Yes !

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