Des filles et des flingues (Ghost in the shell)

Appleseed et Ghost in the Shell par Masamune Shirow

Première publication le 24/01/17- Mise à jour le 25/03/17

Un article de : JP NGUYEN

VO : Seishinsha/Kodansha

VF : Glénat (sens de lecture occidental)

Blonde ou brune : des belles qui n’ont pas peur des balles

Blonde ou brune : des belles qui n’ont pas peur des balles ©Glénat

Cet article parlera de deux mangas de SF : Appleseed (AS) et Ghost in the Shell (GITS), que l’on doit au mangaka Masamune Shirow (de son vrai nom Masanori Ota). Son pseudonyme emprunté à un légendaire forgeron japonais dénote un goût certain pour les armes, blanches ou à feu. Dans ses œuvres, les instruments de mort ne restent pas longtemps au repos. Cependant, il ne faut pas réduire ses productions à de la pure action : les réflexions sur les dérives de la bio-technologie ou de la cybernétique présentes dans AS ou GITS élèvent sensiblement le débat pour en faire des lectures fort recommandables. On ne pourra pas forcément en dire autant de ses œuvres postérieures (sic), à connotation érotique voire carrément Hentai…

Hey, qu’est-ce que tu mets dans ton chargeur ?
Des balles-spoilers.
Mais ça déglingue totalement le suspense, ça !
Ben ouais, mais c’est plus précis…

Briareos et Dunan, dans un nouveau paradis, croqueront-ils la pomme ?

Briareos et Dunan, dans un nouveau paradis, croqueront-ils la pomme ? ©Glénat / Kōdansha / Seishinsha / Media Factory

Appleseed

Les quatre volumes de la série furent publiés de 1985 à 1989, sans prépublication. En France, ils furent adaptés dans le sens de lecture occidental, avec un format plus grand que les mangas traditionnels (similaire à l’édition couleur du manga Akira, chez Glénat également). Les deux premiers tomes forment un arc complet tandis que les deux derniers contiennent plutôt des récits indépendants, voire une grosse quantité de « bonus », de notes et d’appendices pour ce qui est du quatrième.

Dans un futur post-apocalyptique, Appleseed nous fait suivre les aventures de Dunan Nuts et Briareos Hecatonchires, une jeune femme et un cyborg, aux compétences martiales nettement au-dessus de la moyenne. Evoluant au début du récit dans les ruines d’une grande métropole, ils sont rapidement recrutés par les autorités d’Olympus, une Cité-Etat à la pointe du progrès, créée sur une île artificielle. Intégrant les forces de police puis l’unité spéciale E.S.W.A.T. (Extra-Special Weapons and Advanced Tactics), ils font la découverte d’une ville hyper-technologique assez étourdissante.

La science permet à l’homme de défier les dieux et de rebâtir une nouvelle Olympe…

La science permet à l’homme de défier les dieux et de rebâtir une nouvelle Olympe… ©Glénat / Kōdansha / Seishinsha / Media Factory

Les expérimentations génétiques conduites depuis des décennies ont permis d’améliorer sensiblement les performances du corps humains pour créer des « bioroïdes », qui constituent la moitié de la population d’Olympus. La cybernétique a connu des progrès fulgurants, permettant aux humains de piloter d’imposants exosquelettes appelés Landmates et créant aussi des androïdes autonomes. Enfin, la ville est gérée par une Intelligence Artificielle très avancée, un ordinateur central répondant au nom de Gaia.

Le progrès technologique peut-il créer le paradis sur Terre ? Si c’est le cas, pourquoi des terroristes complotent-ils au sein d’Olympus ? Le projet Appleseed, à l’origine des Bioroïdes et visant à promouvoir la paix sur Terre peinerait-il à porter ses fruits ? Le ver serait-il déjà dans la grosse pomme d’Olympus ? Dunan et Briareos trouveront des éléments de réponses au fil de leurs missions, entrecoupées de séances d’entraînement et de temps de repos auprès de Hitomi et Yoshi, leurs amis dans le civil.

 Shirow : un dessinateur aimant rouler des mécaniques…

Shirow : un dessinateur aimant rouler des mécaniques… ©Glénat / Kōdansha / Seishinsha / Media Factory

Lorsqu’un pote de lycée me fit découvrir ce manga, j’étais encore dans ma période d’intégriste des comics. Toutefois, je fus rapidement séduit par un récit dynamiquement écrit et illustré qui plongeait son lecteur dans un monde nouveau, ayant survécu à la destruction totale mais encore fragile. Contrairement à Hokuto-no-Ken, où l’univers graphique à la Mad Max suggérait un monde quasi-stérile et au bord de l’extinction, dans Appleseed, l’environnement ultra-moderne de la cité d’Olympus laisse plutôt entrevoir un futur radieux. Après la scène d’introduction, ce ne sera plus qu’au détour de certaines répliques qu’il sera suggéré que le reste du monde est dans un état beaucoup moins reluisant.

Appleseed privilégie donc quand même l’action à la réflexion, et le questionnement philosophique, bien que présent, reste en second plan, s’effaçant devant les batailles, poursuites et fusillades qui émaillent le récit, autant d’occasions pour Shirow d’exhiber les talents de combattant de ses personnages… et leur arsenal impressionnant.
Sur ce dernier point, une des marottes de l’auteur et d’adopter une approche assez descriptive et explicative sur les armes, armures et tactiques utilisées par les protagonistes, soit par des dialogues, soit par des notes de bas de page, qui sont un peu sa marque de fabrique et donnent un côté « hard science » aux mangas de Masamune Shirow.

Le défaut de cette écriture qui se rapproche parfois d’un manuel technique, c’est que les personnages, bien que sympathiques et capables d’humour, restent malgré tout un peu plats, et connaissent assez peu d’évolutions. En fait, l’arc narratif principal reste celui des deux premiers tomes, tandis que les deux suivants sont plus anecdotiques. A la fin de ce premier arc, donc, Dunan Nuts doit prendre une décision cruciale pour l’avenir d’Olympus, tiraillée par l’affrontement entre humains, bioroïdes et machines. Comme on est chez Shirow, ce sera via un tir d’arme à feu que se dénouera le nœud gordien. Cela dit, le projectile utilisé est assez original et permet au nom de la série de prendre tout son sens…

Humanité, intelligence artificielle, manipulations génétiques : Shirow va se concentrer sur les deux premiers pour livrer son œuvre maîtresse…

Une œuvre matricielle

Une œuvre matricielle ©Glénat / Kōdansha

Ghost in the Shell

Edité en un seul tome VO en 1991, le manga fut publié en 1996 en 2 tomes VF, toujours chez Glénat, dans le même format qu’Appleseed (sens de lecture occidental et couverture cartonnée).

GITS est à la fois similaire à Appleseed et pourtant assez différent. L’action se déroule à Tokyo, aux alentours de 2030, dans un monde plein de tensions internationales mais où la guerre mondiale n’a pas (encore ?) éclaté. L’héroïne de l’histoire est le major Motoko Kusanagi, une femme cyborg qui dirige les opérations de la Section 9, une unité d’élite anti-criminelle. Batou, un autre cyborg, aux yeux artificiels, dont le rôle rappelle furieusement celui de Briareos, est le second en commandement.

On prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait.
La différence principale des personnages de GITS par rapport à Appleseed, c’est qu’ils peuvent projeter leur conscience, leur « Ghost », dans le Net, le réseau informatique. Avec cette avancée technologique majeure, l’esprit se retrouve libéré des contingences physiques et peut se transférer, se répliquer entre plusieurs enveloppes corporelles. Le corps n’est plus qu’une coquille (Shell) que l’on peut reprogrammer via un… shell, interface d’un système informatique. Le nom de l’œuvre est donc à la fois un astucieux jeu de mots et une synthèse parfaite du propos de son auteur.

Puisqu’on cause d’intelligence artificielle, à votre avis, Kusanagi est-elle une fausse brune ?

Puisqu’on cause d’intelligence artificielle, à votre avis, Kusanagi est-elle une fausse brune ? ©©Glénat / Kōdansha

Si notre conscience peut se résumer à l’ensemble des impulsions électriques de notre cerveau, alors la numérisation de la pensée ne semble pas une idée si folle… Mais réduire la pensée humaine à un ensemble de 0 et de 1, que l’on pourrait télécharger, copier, éditer, cela entraîne un bouleversement profond de la définition de l’humanité… En interrogeant cette définition, challengée physiquement et mentalement par la cybernétique et l’informatique, GITS rejoint le questionnement d’un film comme Blade Runner  tout en lorgnant aussi du côté de Matrix . Mais étant donné sa période de publication (1989-1991), l’influence cyberpunk de GITS est sans doute davantage à chercher auprès du Neuromancer de William Gibson, paru en 1984.

Le corps du major Kusanagi est entièrement artificiel, seul son cerveau est encore humain. Shirow lui a tout de même attribué une plastique superbe et mais aussi une sexualité ambiguë. Ne disposant point de chair pour exulter, comment sa libido fonctionne-t-elle ? Une incursion fortuite de Batou dans son Ghost, lors d’un appel d’urgence, fournira des éléments de réponse (une scène lesbienne assez hot, censurée en VF).

Avec Shirow, les androïdes rêveraient plutôt de godemichets électriques…

Avec Shirow, les androïdes rêveraient plutôt de godemichets électriques… ©Glénat / Kōdansha

Dans le tome 1, le lecteur fait connaissance avec les membres de la Section 9 et avec un univers très glauque, où gouvernements et corporations sont tous corrompus à des degrés divers. Les diverses agences de renseignements et d’action clandestines se tirent toutes dans les pattes, et la realpolitik est la règle d’or. A cet égard, GITS est beaucoup plus pessimiste que Appleseed et montre un futur où la société a conservé voire amplifié tous ses défauts actuels. Les cyber-investigations de la Section 9 les conduisent fréquemment à des confrontations musclées dans le monde physique et se concluent fréquemment par des victoires à la Pyrrhus, car devant toujours sacrifier un certain idéal aux intérêts politiques ou économiques (un peu comme dans la BD RG ou dans le comicbook Queen & Country ).

Le tome 2 se concentre davantage sur le personnage de Kusanagi, cible d’une vendetta avec un ancien terroriste puis d’une campagne médiatique reprochant au gouvernement de cautionner les pratiques de la Section 9 : espionnage et assassinat. Progressivement lâchée par sa hiérarchie, Kusanagi devra son salut à une alliance avec le marionnettiste, une nouvelle forme d’intelligence artificielle qui a émergé au sein du réseau et qui cherche à fusionner avec un ghost humain pour atteindre le stade supérieur de son évolution.

Des notes parfois réservées aux initiés : « Le pistolet Seburo C-25 n’est qu’une déclinaison du FN P90, of course ! »

Des notes parfois réservées aux initiés : « Le pistolet Seburo C-25 n’est qu’une déclinaison du FN P90, of course ! » ©Glénat / Kōdansha

Même si les thème abordés sont passionnants et peuvent donner le vertige, Shirow n’oublie pas d’emballer le tout dans un récit d’action, et les interactions dans le cyberespace sont aussi nombreuses que les opérations de terrain, où la Section 9 défouraille souvent à tout va, fournissant de bons prétextes au mangaka pour disserter sur la fiabilité d’une marque fictive d’arme automatique ou la performance de telle munition : on apprendra ainsi que les balles haute-vélocité tirées par les pistolets semi-automatiques Seburo ont un très fort pouvoir pénétrant mais un faible pouvoir stoppant… Les personnages de GITS seraient sans doute très à l’aise dans une discussion de salon avec le soldat Frank Castle…

Mais les fameuses notes du mangaka ne se limitent pas à ces aspects techniques et fournissent aussi des points de vue sur des questions de société comme la peine de mort ou l’obsolescence programmée. Cette abondance de notes qui sont autant de digressions dans la narration me rappelle un peu The Nightly News  de Jonathan Hickman. On peut tout à faire apprécier le récit sans les lire mais si on s’y intéresse, cela confère un supplément de texture à l’univers imaginé par Shirow, et on réalise qu’il a pas mal réfléchi et conceptualisé cet univers, ne se limitant pas à balancer deux-trois idées juste pour le style.

 La page en tant qu’interface homme/machine

La page en tant qu’interface homme/machine ©Glénat / Kōdansha

Graphiquement GITS bénéficie de certains débuts de chapitre réalisés en couleurs, qui font regretter que tout le reste du manga ne soit pas à l’avenant. Pour le noir et blanc, on retrouve l’efficacité de Shirow dans les scènes d’actions et aussi son inventivité pour représenter le monde « Cyber ». Il apporte aussi un grand détail dans la conception des machines, robots et autres véhicules. Ses designs se veulent à la fois esthétiques et fonctionnels. On perçoit toujours la volonté de l’auteur de ne pas rester à la surface des choses.

Cependant, on peut aussi déjà déceler son goût pour la représentation des corps féminins comme objets de désir, avec le prétexte qu’il s’agit ici d’androïdes pouvant disposer de mensurations « parfaites ». Si certaines cases peuvent émoustiller le jeune lecteur, cela reste assez sage mais préfigure hélas d’une future dérive qui rendra les œuvres suivantes de Shirow assez difficiles à apprécier, sauf si on aime lire avec une seule main : le mangaka aura en effet la fâcheuse tendance de négliger le fond pour enjoliver les formes.

Traduite en justice, Kusanagi use d’une rhétorique un peu cryptique…

Traduite en justice, Kusanagi use d’une rhétorique un peu cryptique… ©Glénat / Kōdansha

Avec GITS, Masamune Shirow aura néanmoins livré une œuvre de référence, conjuguant savamment action et réflexion. En 1997, le manga sera adapté de fort belle manière par Mamoru Oshii dans un anime qui mérite à coup sûr son propre article. Les artistes de comics ne seront pas insensibles à GITS et lui rendront des hommages plus ou moins appuyés. Sous le crayon de Joe Madureira, la coupe de cheveux de Malicia dans l’ère d’Apocalypse évoque celle du major Kusanagi. Des séries comme Dark Minds (1998, Pat Lee) ou Aphrodite IX (2000, Dave Finch), s’inspirent pas mal de GITS, en explorant des thématiques similaires mais avec hélas beaucoup moins de maestria.

La franchise se développera ensuite via d’autres films ou séries animées, se déroulant avant ou après les événements du manga. Il est également question d’une adaptation ciné avec Scarlett Johansson pour 2017… Plus de vingt ans après sa création sur papier, l’œuvre de Shirow va donc connaître une nouvelle vie… Dans le cinéma actuel, peu avare en effets spéciaux numériques, il est probable que l’action et l’univers de GITS soient esthétiquement réussis. Mais le film parviendra-t-il à retranscrire avec la même force que le manga ou l’anime le questionnement existentiel d’une femme-cyborg ? Ou provoquer toutes ces réflexions sur la société hyper-technologique et déshumanisée qui est la nôtre ? Malgré la plastique de l’actrice principale, j’ai peur que la saveur de l’œuvre originelle ne soit « Lost in translation »…

Du manga au cinéma, en passant par les anime et les comics : une héroïne multimédia !

Du manga au cinéma, en passant par les anime et les comics : une héroïne multimédia !©Glénat / Kōdansha / Marvel Comics Source AlloCine  ©Paramount

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La BO du jour : Du flingage et du Cyber…

16 comments

  • Présence  

    Pour commencer, je te dis toute mon admiration pour avoir su résumer si clairement ces 2 intrigues, pourtant très touffues, et pas compréhensibles dès les premières pages.

    Une scène lesbienne assez hot, censurée en VF – Je me disais aussi que je ne gardais aucun souvenir de cette page, pourtant mémorable.

    J’ai dû lire les 2 premiers tomes d’Appleseed avant de capituler, ainsi que les 2 tomes de Ghost in the Shell. Je n’ai rien lu de Masamune Shirow depuis. J’en garde un souvenir qui correspond très exactement à ce que tu décris. Est-ce une impression, ou ce sujet plus ardu a provoqué une baisse significative du nombre de jeu de mots au paragraphe ?

    J’avais également regardé l’adaptation en anime (1995) de Mamoru Oshii que j’avais trouvée très réussie.

  • Bruce lit  

    Ohlala…
    Là je déclare forfait vu que ça cumule toute la scifi que me donne mal à la tête : du cyber, de l’informatique, des exosquelettes plus du Blade Runner et pour parachever le tout du Matrix…Je passe.
    Mais j’aurais au moins appris la provenance du look de Rogue par Madureira.
    Le volet Hentai : j’ai toujours un peu de mal avec la représentation du sexe dans les mangas. C’est tellement outré que c’en est ridicule. En outre(sic) on a l’impression de voir une oeuvre totalement différent d’Appleseed.

    • Matt  

      Ce qui me dérange dans le hentaï c’est les pratiques non-consenties, viols et autres horreurs avec des monstres.
      Le simple fait qu’un rapport entre 2 personnes consentantes soit outré par contre, j’ai envie de dire que c’est le but. Comme le porno. Ce qui ne veut pas dire que j’aime ça, hein ! J’ai fait des cauchemars suite à une curiosité mal placée qui m’a fait tomber sur un hentaï monstrueux.

      • ulysse21  

        Tu dois avoir des désirs bizarres refoulés alors… :p

  • Matt  

    Ah ! Article très intéressant pour ma culture, et qui vend bien les œuvres de Shirow. Je n’ai jamais rien lu de Shirow. J’ai par contre vu des adaptations d’Appleseed, les 2 films GITS de Mamoru Oshii, ainsi que la série Stand Alone Complex, et les 2 films qui « résument » les 2 saisons de cette série (en reprenant juste les épisodes qui concernent l’intrigue principale, et contrairement à ce qu’on pourrait craindre, ça passe très bien. Les films « le rieur » et « les 11 individuels » sont très sympas.)

    Je suis fan de ces adaptations mais je n’ai jamais lu l’original. Je crois que j’avais peur d’être déçu car finalement 2 tomes cela parait très court par rapport à toutes les déclinaisons qui ont été faites en anime.

    Pour le futur film, je ne suis pas gêné par le choix de l’actrice (qui n’est pas japonaise). Les japonais eux-mêmes trouvent que le fait qu’elle ne soit pas typée asiatique fera plus « manga ». Marrant ça. A part « Jin Roh, la brigade des loups » je n’ai en effet jamais vu un manga avec des persos aux yeux bridés.
    Cela dit, je crains en effet que l’essence profonde de l’œuvre ne disparaisse au profit de grosses bastons pleines d’effets visuels qui en mettent plein la vue. En gros, la recette basique du blockbuster creux.

  • JP Nguyen  

    @Matt : même si les animes sont plus « jolis » que le manga, la lecture vaut quand même le coup. Et le nombre réduit de volumes est plutôt un avantage à mon sens.

    @Présence : pour les jeux de mots, on ne tombe pas tous les jours sur un sujet aussi propice que, par exemple, « Le Clou », par Alan Davis…

    @Bruce : je pensais bien que le cyberpunk, ce ne serait pas ton truc… D’ailleurs dans le teaser FB, tu as tapé Steampunk, je crois… (relektor back from the ashes)

  • Matt  

    Je rebondis ici depuis le sujet abordé sur l’article d’hier.

    Je devais avoir 14 ans quand j’ai joué au premier jeu vidéo Deux Ex. Je ne pigeais pas la moitié des intrigues politiques et économiques mais l’autre moitié me laissait sur le cul tant je ne pensais pas qu’un jeu pouvait soulever tant de questionnements sur l’identité, la civilisation et les problèmes de société. Je n’avais pas encore vu Ghost in the Shell à l’époque et Deus Ex m’a clairement donné le goût de la SF d’anticipation…et donc m’a conduit à regarder Ghost in the shell.

  • Jyrille  

    Je ne peux que confirmer les dires de Présence, JP. Je suis soufflé par la simplicité et la somme d’informations que tu égrènes dans ce superbe article. Je ne possède que les tomes 1 et 4 de Appleseed, mais j’ai les deux Ghost in the shell : après Akira, cela semblait la suite logique des bds à acheter à l’époque… Mais comme je les avais lu chez un cousin, au moment de les acheter, je ne trouvais plus les tomes 2 et 3…

    Il faudrait que je les relise, car je me souviens très bien que 1) je ne comprenais pas grand chose aux intrigues, la narration de Shirow étant très complexe, sans prendre le lecteur par la main 2) la dimension sexuelle est très marquée mais effectivement je n’ai pas le scan censuré 3) j’adorai les notes et les obsessions de l’auteur pour les détails, qui font – comme tu le soulignes si bien – que le monde décrit semble réaliste, bien loin des comics de super-héros de l’époque. Je me souviens d’une longue séquence avec deux éboueurs absolument incroyable, étonnante et toujours très renseignée. Je ne savais pas que Shirow avait abandonné pour faire du hentaï, un genre que je n’ai jamais lu.

    Le trait de Shirow est incroyable et je pense que Otomo n’y est pas pour rien : leurs dynamiques se ressemblent. Peu de temps après, j’ai lu Gunnm, qui ressort apparemment ces temps-ci. Il faudrait aussi que je me les offre, les thèmes sont proches mais les histoires, le ton et les principes totalement différents.

    J’ai également une VHS de l’anime d’Appleseed, mais je n’ai dû la voir qu’une seule fois, de la même façon je devrai la revoir. J’ai vu l’adaptation de GITS au cinéma et en VOSTFR, à sa sortie, ce fut un grand moment de beauté, et celui-là je compte bien le revoir ! Car j’hésite à aller voir le nouveau avec Scarlett mais quelque part, comme pour la suite de Blade Runner, j’ai envie d’y croire.

    Enfin je dirai que tous les thèmes me plaisent ici, on sent aussi l’influence de K. Dick, l’informatique, le cyberpunk qui tu as raison est bien plus proche de Neuromancien que de ce qu’a pu devenir le genre depuis une vingtaine d’années. C’était mes années jeux de rôles, et j’ai encore Cyberpunk en VO. Photo sur FB dans pas longtemps !

  • JP Nguyen  

    @Présence et Cyrille : je crois que je l’ai déjà dit, mais je trouve parfois mon écriture trop sèche et synthétique. Il y a un peu de déformation professionnelle là-dessous.
    Gunnm : je l’ai lu il y a plus de dix ans (intégrale offerte pour un de mes anniv’). Comme Bruce adore le genre cyberpunk, je peux proposer un article…

    • Jyrille  

      Moi je dis oui ! Je n’en ai aucun, et je ne suis pas sûr de les avoir tous lus, puisqu’il semble qu’il y aient des spin-offs. Pour ton écriture, elle est informative mais jamais froide.

      Rien à voir mais je me suis rendu compte qu’un dessinateur que j’aime beaucoup (Bengal) travaillait désormais pour Marvel, il dessine notamment dans le nouveau Spider-Gwen…

      http://www.bedetheque.com/auteur-8879-BD-Bengal.html

  • Tornado  

    Je n’ai encore jamais approché ces oeuvres. J’ai pourtant le DVD GITS chez moi, qui dort sur mes étagères (rassurez-vous, les DVDs qui dorment sur mes étagères sont fort peu nombreux en comparaison des BDs !).
    Par contre je pense que je me contenterai de l’anime car je n’accroche pas du tout au style des personnages. C’est vraiment du manga hardcore pour moi. Et j’ai peur d’avoir passé le cap (ou d’être « trop vieux pour ces conneries », je sais plus 😀 ).

    Il y a un manga que j’aimerais bien me relire et finir, puisque je n’en ai lu que la moitié. C’est « Mother Sarah » d’Ottomo. Graphisme somptueux, sens de lecture occidental. Mais il est épuisé désormais. J’ai raté le coche un jour où j’ai vu l’intégrale chez un libraire à un prix cool… 🙁

  • Matt & Maticien  

    La découvzrte de GITS en anime a été un choc autrefois. Principalement car c’était la première fois pour moi qu’un support animé abordait des questions de nature philosophique peu voire pas abordées ailleurs à l’époque et les traitaient sans trop les réduire.

    Bref, un shoot de belles questions dans un univers stylé où le spectateur doit parfois pas mal cogité pour suivre. Le dernier GITS the new movie produit le même effet et c’est un vrai bonheur.

    Javais mpons accroché à la lecture des mangas surtout appelseeed car trop orientés action comme tu le dis. L’ambiance sonore des films apporte beaucoup.

    Et je rejoins les commentaires sur ta capacité à synthétiser ces scénarios complexes et touffus. Ces histoires restent marquantes je trouve et j’espère que le nouveau film permettra à un nouveau public cette découverte.

  • Matt  

    Pour ceux que ça intéresse, une réflexion sur l’adaptation en film qui aborde le souci des blockbusters aseptisés dont parlais Tornado, et des réflexions sur les effets spéciaux :

    https://www.youtube.com/watch?v=9t5_7mofZ-8

    • Jyrille  

      Ah oui tiens, merci, j’ai un article en chantier sur le film…

  • Matt  

    Tiens bah je peux poser ma question : c’est quoi le tome 1.5 de Ghost in the Shell qu’on peut voir sous le titre « Human Error Processer » ?

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