Funeral for a friend

Première publication le 3/11/15- Mise à jour le 20/08/16

Focus : Les funérailles de Jean Grey

Par: BRUCE LIT

Puisque tu pars....

Puisque tu pars…. © Marvel Comics

VO : Marvel

VF : Lug; Semic; Panini

Focus est une rubrique qui analyse un moment, une séquence, un événement précis d’une histoire ou d’un personnage de bande dessinée. Nous nous intéresserons ici à l’épisode #138 de la série Uncanny X-Men parue en 1980 sous l’égide de Chris Claremont au scénario et de John Byrne au dessin.

Les premiers paragraphes relatant l’histoire éditoriale de cet article ont été rédigés grâce aux interviews conjointes des auteurs et de Jim Shooter publiées dans le Marvel Masterworks # 5  ainsi que l’enrichissant article de Xavier Fournier de Comic Box # 79.

Lorsque l’on évoque le tandem Claremont-Byrne, les sagas qui viennent immédiatement à l’esprit sont bien évidemment celles de Days of Future Past , de Proteus et  du Dark Phoenix.  Pour faire mon intéressant, j’ai pourtant choisi de vous parler d’un autre épisode qui m’a toujours fasciné : les obsèques de Jean Grey qui entérinent  la fin de la saga du Phénix, le départ historique de Cyclope de l’équipe ainsi que l’arrivée officielle de Kitty Pryde.

....ben nous aussi !

….ben nous aussi ! © Marvel Comics

Une brève histoire de Phénix et de bagarres éditoriales

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un bref rappel historique s’impose. Lorsque Chris Claremont reprend la franchise, il s’agit de relancer une équipe dont le public se fiche éperdument. Les aventures de Cyclope, Jean Grey, d’Iceberg, du Fauve et d’Angel n’intéressent plus grand monde malgré le baroud d’honneur de Neal Adams. Les multiples disparitions/résurrections de Charles Xavier, le manque d’envergure des vilains, les éternelles amourettes entre Scott et sa rouquine ont fini par lasser. La série est donc arrêtée en 1970 avant d’être réactivée en 1975 par Len Wein et Chris Claremont.

Longtemps, la série a été qualifiée comme étant celle où tout pouvait arriver : la mort d’un X-Man (le pénible Thunderbird), l’éviction des anciens X-men mis en retraite anticipée, la rédemption de l’affreux Magnéto en parallèle à la montée en puissance puis le suicide de Jean Grey, un personnage plus invisible que Susan Richards avant la prise en main de Claremont. Celui-ci va redonner vie à la gentille rouquine en la transformant en femme émancipée, sexuellement libérée et plus puissante que tout l’univers Marvel.

Le premier suicide d'un super héros !

Le premier suicide d’une super héroïne ! © Marvel Comics

Il s’agit pour Claremont d’attirer de nouveaux lecteurs en amenant chez les mutants une puissance quasi-divine comme Thor chez les Vengeurs. Pourtant, avec l’épisode du cristal M’Kraan, il est évident que ce personnage, capable d’empêcher l’anéantissement de l’univers par la seule force de sa volonté, ridiculise ses copains avec leurs rafales optiques, griffes et corps d’acier et autres pouvoirs sur la météo. Jim Shooter autorise alors Byrne et Claremont à faire passer Jean du côté obscur : si la rouquine est une alliée encombrante, elle sera une ennemie redoutable provoquant forcément des conflits de loyauté entre ses amis.

La fin du Phénix noir est marqué par une terrible clash d’égos : Shooter a l’impression de s’être fait berner ! On lui avait promis de tuer Jean Grey, or Claremont et Byrne prévoient de la ramener douce et sans pouvoirs au numéro # 138. Entre temps, Claremont est tombé amoureux de son héroïne et ne peut se résoudre à la liquider. Lorsque Shooter envisage d’exiler Jean dans une prison spatiale, Claremont préfère suicider son héroïne ! Quant à Byrne, l’impétueux Canadien est prévenu au dernier moment alors que ses planches sont déjà prêtes.

La scène d'ouverture d'X-Men 138 était déjà prête !

La scène d’ouverture d’X-Men 138 était déjà prête ! © Marvel Comics

Pour le lecteur, rien de ce qui se passe en coulisses ne transparaît sur papier. Si l’on fait abstraction des nombreuses fautes de script qui émaillent les scenarii de Claremont depuis le début de la saga, force est de constater que la conclusion lyrique de cette saga est une réussite absolue.  Et nous arrivons à notre article du jour :  A côté des bastons cosmiques, la saga du Phénix Noir aura véritablement révélé Scott Summers à son lecteur.  Le premier X-man ténébreux est longtemps passé pour insensible, rabat joie, ultra rigide.  A ce volet militariste et discipliné, les lecteurs préféreront souvent l’insoumission et la dangerosité de Wolverine.

Claremont aura mis en scène Scott Summers comme jamais dans son histoire : il se révolte et s’engueule avec Charles Xavier, met en scène son apparente froideur à l’opposé de son âme tourmentée entre passion et devoir. Enfin, après des années de badinages, Byrne et Claremont offrent à Cyclope et Phénix leur première relation sexuelle au Colorado…Il est donc normal que Cyclope soit celui qui pleure intérieurement son héroïne au  cours de cet épisode clé à plusieurs niveaux de lectures possibles.

Changement d'ambiance....

Changement d’ambiance…. © Marvel Comics

L’art de la composition Byrniene

La couverture de Byrne annonce la couleur : Cyclope avec son baluchon quitte ses amis sans un regard en arrière.  Les Xmen semblent paralysés par le départ du leader emblématique de la série et ne font aucun effort pour le retenir. Sa visière cache son regard mais son langage corporel, sa tête baissée, sa main ouverte traduit son découragement et sa résolution à quitter la vie super héroïque. Cette vie d’aventure semble lentement se dissoudre en surimpression derrière les héros, comme un souvenir qui meurt.  Et de mort , il en est bien sûr question puisque l’histoire s’ouvre sur les obsèques de Jean Grey.

La composition est brillante et résume à elle seul cette histoire. A gauche, les anciens Xmen, à droite les nouveaux, au fond le père de Scott, ceux de Jean et Lilandra. Tous les regards sont noirs, Colossus le plus musclé de l’équipe essuie une larme rappelant ainsi la sensibilité du personnage. Charles Xavier, son mentor, semble profondément affligé et en conversation intérieure avec le bloc de granit.
Contrairement à ce que la couverture pouvait laisser supposer, tous ont quitté leurs apparats de super héros pour se recueillir en civil sur la tombe de leur amie. Une marque de respect tout autant que leur hypocrisie de l’époque  consistant à cacher leur identité de mutant : Hank Mc Coy est déguisé en humain, Diablo planqué dans les arbres.  Il n’y a pourtant pas foule à cet enterrement, pas l’ombre d’un super héros, ni d’un super vilain….

M'enfin Kurt, c'est pas le moment de faire le singe !

M’enfin Kurt, c’est pas le moment de faire le singe ! © Marvel Comics

Jean Dean ?

Même morte, Jean occupe le premier plan via sa pierre tombale. Le lecteur apprend  ainsi que Jean est morte à 24 ans en 1980. Le clin d’oeil à la mort de James Dean est subtil : comme la star de La Fureur de vivre, Jean Grey, étoile filante de Marvel, icône d’une génération meurt fauchée en pleine gloire après avoir vécu vite.  Aucun ne fait un beau cadavre : Le rebelle hollywoodien meurt en 1955, le corps broyé dans une Porsche à 24 ans. Jean est désintégrée, réduite en cendres…

James Dean, incarna quant à lui, huit ans avant la création de Peter Parker et les Xmen le premier adolescent américain qui se révolte contre le père tout en cherchant son amour. Dans East of Eden, il tente d’acheter l’amour de son père qui le renie. Dans Rebel without a cause, il le maltraite  pour lui demander d’agir comme un adulte.

Des parents impuissants qui rejettent leurs enfants perturbés : toute la métaphore de l'adolescence

Des parents impuissants qui rejettent leurs enfants perturbés : toute la métaphore de l’adolescence © Marvel Comics / WB

On aurait tort d’ignorer ce parallèlede ce que je considère personnellement  comme la scène la plus importante de toute la saga. Jean rentre chez ses parents et réalise que son niveau de puissance l’éloigne à jamais de ceux qui lui ont donné la vie. Elle voudrait inconsciemment que son père puisse la stopper comme une enfant turbulente avant de réaliser qu’il est impuissant à l’aider. Comme Jimmy dans la Fureur de vivre, Jean, désemparée face à ces adultes inutiles les  menace physiquement avant d’être répudiée comme le héros de East of Eden ! James Dean était le Caïn mythique de l’Est d’Eden, Jean se décrit elle-même comme la sorcière de l’Ouest !

Lorsque l’on sait que les Xmen sont les rebelles du monde Marvel, l’analogie avec la star des années 50 devient fascinante. La montée en puissance de Phénix pourrait être la métaphore du passage à l’âge adulte incontrôlable face auquel tout parent est désemparé. Jean d’ailleurs se confronte tout au long de sa transformation à des figures autoritaires : son géniteur, Charles Xavier qui veut la sauver malgré elle, Moïra qui s’inquiète pour elle et Lilandra à la fois aimante et punitive.

Toute l’ambiguïté de Lilandra : consoler les parents de celle dont elle a indirectement causé la mort....

Toute l’ambiguïté de Lilandra : consoler les parents de celle dont elle a indirectement causé la mort (les dialogues bien sûr ne sont pas d’origine). © Marvel Comics

Love Story

L’autre ambition de Claremont est de faire des amours de Jean Grey et de Scott Summers un enjeu tragique, tout comme le symbole du cycle de la vie. Ils étaient jeunes, ils s’aimaient, elle est morte.  En  se recueillant,  Scott se rappelle toute l’histoire des Xmen, SON histoire. Il est le passeur d’une génération à l’autre : lui le premier X-man s’en va pour laisser sa place à Kitty. Claremont procédera de la même manière pendant Lifedeath où le vieillard se substitut au nouveau né mis au monde par Ororo, autre leader en deuil d’elle même cette fois ci !

Claremont se déchaîne sur les pavés de texte, mais il a fort à faire et le fait admirablement : il raconte en 10 pages l’intégralité des anciens Xmen, et dix autres pages celles des nouveaux. Le binôme avec Byrne est ici à son apogée !  Il s’agit d’un adieu. Et s’il on y réfléchit, parmi tous les événements Marvel et tous ses morts, peu auront l’honneur de 22 pages de funérailles ! Il y ‘a toujours un combat à mener, un super vilain pour débarquer ou tout simplement autre chose à faire…. En relisant cette histoire, il est évident à ce stade que pour Claremont, Jean Grey ne reviendra pas….

Une enfant remplace l'adulte : le cycle de la vie...

Une enfant remplace l’adulte : le cycle de la vie… © Marvel Comics

Le lecteur assiste  aussi à la mort psychologique et la résurrection de Cyclope pendant ces obsèques. Anéanti, il revoie sa vie défiler devant lui. Il est clairement énoncé que les Xmen sont plus qu’une simple équipe, c’est une famille, une famille que Summers, l’orphelin ne s’est jamais résolu à quitter.  Par peur. Par obligation. Par hypocrisie. En fait de Phénix, c’est Cyclope qui renaît de ses cendres. Il aura fallu que Jean meurt pour que son sacrifice lui rende la vie (thématique reprise par Grant Morrison par la suite).

Alors que Charles Xavier lui exprime  son amour à la fin des obsèques, que son géniteur (attardé) et ses frères d’armes sont là pour l’épauler, Scott Summers fait pour la première fois de sa vie, le choix de la solitude. En perdant la femme de sa vie, il est devenu un homme suffisamment fort pour se passer du soutien de sa famille,  pour se construire ailleurs… Comme Frank Miller le fit avec Elektra chez Daredevil, la mort de l’être aimé est un moment éprouvant dans lequel le héros a le choix de sombrer dans la folie (Matt Murdock) ou de se relever meurtri mais entier (Scott Summers).

Byrne au sommet de son art : la première histoire des Xmen résumée en 5 cases !

Byrne au sommet de son art : la première histoire des Xmen résumée en 5 cases ! © Marvel Comics

Métacommentaire ?

Mais au delà de la décision du chevalier triste dans lequel Claremont a souvent choisi de s’incarner, ne peut’on pas y voir les regrets de Claremont tout court ? :  Jean, je ne peux pas supporter de te perdre, j’aimais cette femme plus que tout, ce qui t’est arrivée est si injuste quand on y pense ?  se demande Cyclope pendant l’élégie funèbre. Quand on se rappelle, le contexte dans lequel Claremont a dû tuer  son héroïne la mort dans l’âme, il est envisageable que les propos de l’auteur et de sa créature se mélangent !

Le calvaire made in Marvel de Claremont était pourtant très loin d’être terminé.  Alors qu’il s’échinera à mettre en scène un Scott Summers décidé de vivre pour lui-même et non pour un monde qui le rejette, Claremont au vu des conneries que l’on lui força à écrire, devra entériner que Jean Grey n’était pas Phénix et que Scott Summers était capable d’abandonner femme et enfant pour courir l’aventure.  Tandis que tout au long de son run, Claremont n’aura de cesse de mettre en scène un personnage en rupture avec le monde super héroïque.

Enfin, et de manière prémonitoire, le trio magique Claremont-Byrne-Austin se dissoudra à jamais peu après cette histoire. C’était pourtant écrit sur la tombe…..

Souvenirs marquants pour le lecteur français de l’époque…

Une époque où nos héros passaient leur temps au cimetière ! 

71 comments

  • Bruce lit  

    « A tombeau ouvert » 2/6
    Proteus ? Le Phénix noir ? Days of future past ? Bien sûr, le duo Claremont Byrne aura signé de grandes choses. Mais, et si, les funérailles de Jean Grey étaient leur chef d’oeuvre ? Voici pourquoi :
    http://www.brucetringale.com/funeral-for-a-friend/
    La BO du jour: avec un son de synthé macabre rappelant la BO d’Orange Mécanique, Elton John signait avec ces funérailles pour un ami un score entêtant repris par la suite dans les Tribute à James Dean. Mort comme Jean Grey à 24 ans. Snif ! https://www.youtube.com/watch?v=3p_xAToFzck

  • Sonia Smith  

    Un grand bravo Bruce pour cet article magnifique sur cet épisode à la fois rétrospectif et important puisqu’il voit Summers quitter les X-Men.
    Ton parallèle entre Jean Grey et James Dean est vraiment intéressant et la démonstration est brillante.
    La scène chez les parents de Jean m’avait beaucoup marquée aussi, on se dit que tout aurait pu basculer si le père n’avait pas rejeté son enfant à cause de sa différence ce qui peut rappeler d’autres situations du même type.
    Je vois que ton empathie pour Summers égale celle que j’ai pour Jean. Pourtant, ces funérailles ne me le rendent hélas pas plus sympathique. Là où l’équipe reste soudée dans la douleur, il choisit de fuir, peut-être ne pouvait-il pas faire autrement que de garder sa douleur pour lui…mais tout ça pour aller batifoler sur une île déserte à jouer les pirates…

    • Bruce lit  

      Oh la méchante !!!
      La preuve de la fuite de Scott d’un milieu auquel il est si attaché traduit sa douleur intense et la réalité de son travail de deuil. Son naufrage de l’Arcadia n’est pas volontaire et ici commence une histoire majeure des Xmen: le coming out de Magnéto et la crise des missiles du Leningrad.
      // James Dean: cet article date du mois d’août. Il a été écrit avant le tribute. En fait, c'(est ce qui m’a donné envie d’approfondir le truc…Trouver les scans appropriés a été un vrai cauchemar et j’ai bien été aidé en cela par un certain JP Nguyen….

  • Nicolas Giard  

    Très beau résumé de et épisode marquant des X-Men, une analyse en profondeur. Interessant de noter que Claremont avait prévu de lobotomiser Jean Grey dans son scénario initial et de la ramener sur le devant de la scène en pleine possession de ses moyens.
    Dans l’épisode 150 elle allait affronter Magneto, un épisode finalement remplacé par la confrontation du maitre du magnétisme avec Kitty Pryde.

    Et également une des plus belles couv’ de ma collection de Spécial Strange !

  • Marti  

    Superbe article, le parallèle avec James Dean est saisissant !

    D’où vient le scan avec les dialogues retravaillés ?

  • PierreN  

    Cyclope et son « Do you think I’ll find another red head soon ? » ne croyait pas si bien dire vu ce qui est arrivé par la suite avec Madelyne Pryor…

  • Bruce lit  

    @ Nicolas ! Welcome back Nicolas. Heureux de voir que les articles X t’attirent toujours autant ;). La plus belle couverture Special Strange. J’ai toujours eu du mal à comprendre le fond rose de celle-ci !
    Pour ceux qui eurent la chance de vivre ces sorties, c’était un événement quand ça arrivait en kiosque ces Xmen, (voix du vieux con) et ce d’autant plus que les épisodes sortaient tous les 2 mois !
    @Marti : 1/ le scan : j’en ai un peu ramé en tapant toutes les variantes de funérailles de Jean Grey et suis tombé sur celui-ci par hasard. Je ne me rappelle plus où ni comment. Je l’ai inclus machinalement en me rendant compte en rédigeant la légende que le texte n’était pas le même. Mais sur le fond, oui, j’ai toujours trouvé indécente la présence de Lilandra ici. Je ne me rappelle plus si tu avais lu l’article sur les analogies entre le mythe de James Dean et les Comics. Il est toujours dispo ici.
    @Pierre: oh là là….Cette histoire de Madelyne Pryor reste à mon sens un fiasco tellement dommage…
    @Sonia: Toi qui adore Byrne, je reste à chaque fois fasciné par l’expression de chagrin et de dignité donnée à Xavier qui n’était pourtant pas le Xman préféré du Canadien.

    • Marti  

      Ah je n’avais pas vu l’article sur James Dean, merci beaucoup de cette piqûre de rappel ! Qui sait, peut-être que ma chère et tendre qui supporte ma passion pour les héros costumés voudra peut-être enfin lire un comics si je le lui fait lire !

  • Jyrille  

    Très bel article, avec encore une fois une très belle analyse. On sent que cette histoire te tient à coeur ! Je suis tout à fait d’accord avec le résumé des X-Men en 5 cases, et j’adore ta dernière phrase. Comme hier, j’avais relu cette histoire récemment et lire une histoire sans rebondissement ni baston fut un vrai oasis de bonheur, sur un thème compliqué et universel. Vraiment du bon boulot, tu as eu raison d’en faire un Focus !

  • JP Nguyen  

    Bel hommage au travail du « trio magique » sur un épisode marquant.

    En visitant des sites VO, j’ai appris que malgré l’abondance de récapitulatif, les auteurs avaient trouvé le moyen de glisser une scène « inédite » (le premier baiser entre Scott et Jean) en faisant au passage un retcon (le manque de contrôle de Cyclope sur sa rafale lié à son accident d’avion).

    A une époque, Cyclope était mon X-Man préféré. J’aimais bien son usage tactique de sa rafale optique, touchant parfois ses adversaires par ricochets. Avec le temps, les auteurs ont un peu banalisé son pouvoir en « je balance de grosses rafales ». Et côté caractérisation… disons que je ne suis pas trop fan de son évolution.

  • yuandazhukun  

    Bravo Bruce, un bien bel article qui parle à tout le monde ! De là à ce que tu me donnes envie de relire quelques vieilles sagas de ce trio y a qu’un pas ! Bon sang quand je revois les anciennes couv’ des nouveaux mutants ou X-men ça fait quelque chose…en particulier celle de Solaar qui se barre (quasi à chaque épisode un ancien se tire, dégoutés sans doute des conneries que Simonson leur faisait dire, je la hais celle-là ! désolé !)..Après la séparation du trio CBA, je trouve qu’il y aura pendant un sacré moment un vide incroyable au niveau scénario et dessin (le retour de Cockrum est bizarre), ce sera avec la saga des Broods que je retrouverai un réel plaisir avec les X-men….

  • OmacSpyder  

    Un bel article, Bruce, sur une mort, celle de Jean, et une renaissance, celle de Cyclope, leader historique des X-men. Cette mise en parallèle qui émerge de ton sujet me semble pertinent. C’est ce qui fait la force de ce récit, cette mise en tension de la mort d’une femme, amour d’enfance, avec l’avènement d’un homme à l’âge adulte. Au moment où la femme disparaît, après lui avoir assuré un amour tellement puissant,cet homme parvient à prendre comme tu l’évoques la décision de la solitude. Comme s’il en était capable pour la première fois de sa vie, lui qui fut parachuté et qui passa sa vie à contrôler sans arrêt sa chute. Ici la chute est celle de cette fatale séparation, dont il s’avère enfin capable de se relever. Et c’est un homme sur le départ, seul et enfin debout, s’éloignant d’une matrice rose que l’on découvre sur cette couverture du mythique Spécial Strange 34.
    Et c’est une femme qui prendra autrement la succession, une autre orpheline qui suivra elle aussi ses propres mutations…
    Merci pour cet article profond!

  • Bruce lit  

    @Marti: Si un jour ma femme a une minute à elle, il est question de certains ajustements pour le blog. Pour le moment, Bruce Lit est un blog où le droit à l’erreur n’est pas toléré.
    @OmacSpyder : hé mec ! Tu commentes pas beaucoup mais lorsque tu le fais les quelques lignes sont d’une puissance rare ! respect ! Reviens tous les jours garçon ! Je n’avais pas fait le rapprochement entre le deuil de Tornade et celui de Scott.
    LA grande force de la Saga du Phénix noir aura été, à mon sens, de lier intimement la menace portant sur l’univers à la tragédie d’un petit groupe. Égoïstement, le lecteur pardonne à Jean tout ce qu’elle commet. Comme un certain James Dean qui envoie son frère se faire tuer et assassine son père en lui déclenchant un infarctus. Promis ! J’arrête avec Jimmy !
    @Yuandazhukun : Je déteste également le travail des Simonson pour Xfactor malgré quelques moments clés : les ailes d’Archangel et l’invention d’Apocalypse. Solaar, un personnage qui m’a toujours été antipathique quelque soit l’âge. La saga des Broods : je ne l’ai lu et apprécié qu’il y a quatre ans…peu après l’accouchement de ma femme. Alien, quand tu nous tiens….
    @Présence : mais comment as tu fait pour retrouver cette page ?
    @JP: j’adore la manière qu’avait CLaremont de mettre en scène la rafale de Scott. De suggérer le génie du jeune homme pour la géométrie spatiale : pof dix ricochet pour éteindre la salle des dangers ! et cette technique au billard !
    @Jyrille : encore bon anniversaire mon grand !!

    • Présence  

      Rien de plus simple : une recherche d’images avec google, et comme mots clé « Uncanny X-Men 138 ».

  • Patrick 6  

    Une fois n’est pas coutume un bien bel article !
    Décidemment Bruce tu as la James Dean attitude 😉
    Rien de plus original à rajouter par rapport à ce qui a déjà été dit dans les commentaires précédents mis à part que cet épisode fut celui d’un double deuil pour moi : D’une part la mort de Jean et d’autre part la fin de l’âge d’or des X-men ! Me concernant je n’ai plus jamais retrouvé l’intensité des épisodes cette période…

    • Bruce lit  

      @Patrick : La James Dean Attitude ? Moi j’espère ne pas mourir avant d’être vieux…..Days of Future past, les Morlocks, Dieu Crée l’homme détruit, Adieu Tordnade, Lifedeath 2, le jugement de Magnéto, euh…mince..encore des articles à faire ! Mais je suis d’accord, je n’ai jamais supporté l’apparition des nouveaux mutants, début de la dispersion de l’univers si intime des mutants. Pour ma part, je situerai le déclin de Claremont aux alentours de la fausse mort à Dallas que j’ai toujours trouvé indigeste.
      @Présence : tu as gagné un article de rétablissement de la vérité historique !

      • Présence  

        Déjà fait : celui sur Adam Warlock. Adam Warlock s’assure de sa mort dans un délai bref.

        Il y a quand même quelque chose qui me choque énormément dans cet épisode : la couleur choisie pour l’arrière plan de la couverture. Je n’associe pas le deuil à ce rose vif.

  • Présence  

    Superbe focus qui met en lumière ce passage à l’âge adulte, ainsi que l’exception que constitue un épisode consacré à des funérailles. Je me souviens que le responsable éditorial de l’époque avait indiqué que plusieurs lecteurs avaient envoyé des fleurs en signe de deuil de Jean Grey.

    Shooter a l’impression de s’être fait berner . – Pendant un temps, Jim Shooter a tenu un blog, ce qui lui a permis de donner son avis, délivré de l’obligation de réserve dans laquelle il était quand il était éditeur- en-chef, représentant officiel de l’employeur Marvel, mais pas PDG, encore moins propriétaire. Dans un post, il a précisé qu’il n’avait pas exigé la mort de Jean Grey, mais une punition à la hauteur du crime qu’elle avait commis en tuant tous les habitants d’une planète.

    Premier suicide d’un super héros – Je ne vais pas radoter, mais l’envie me démange.

    L’impossible retour vers les parents – J’avais également été très ému par cette scène dans laquelle les parents doivent accepter que leur fille est devenue une adulte plus qu’autonome. Elle fait écho à une séquence précédente, dans laquelle elle leur montre qu’elle est devenu Phoenix, en arrière-plan, alors que Scott et un autre X-Man sont en train de papoter à l’intérieur. A mes yeux, c’est aussi le constat que Jean ne peut pas revenir chez elle, il n’y a plus de retour possible.

  • comics-et-merveilles.fr  

    oulala, 2 excellents et combien complémentaires articles sur Claremont-Byrne en 1 seul jour (pour moi), vous voulez ma mort ? 🙂
    J’adore bien entendu. Les dix pages de résumé des anciens X-men m’ont fait acheter tous les spidey à l’époque (Strange trop chers les 1ers numéros^^).
    Sinon Bruce, sacrilège! les Spécial Strange pendant très longtemps paraissaient 1 fois par trimestre. C’est devenu bimestriel que bien plus tard de mémoire 😉

  • Bruce lit  

    Mais, c’est que tu as raison Wildstorm ! deux épisodes tous les trois mois….L’avantage, c’est qu’on pouvait (devait) les lire et relire en attendant….

  • Lone Sloane  

    Cyrille a vu juste, ta conclusion est digne du Rosebud de Citizen Kane.
    Cette chronique funèbre qui fait le contrechant de celle de Sonia hier est un réussite tant dans le choix des scans que dans sa construction.
    Dans le scan, au fond une nouvelle fois rose, de l’élégie, je suis frappé par les yeux grands ouverts d’Ororo qui contrastent avec tous ces regards ombrés, signe de deuil et de receuillement. Got a black magic woman…

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