Funeral for a friend

Première publication le 3/11/15- Mise à jour le 20/08/16

Focus : Les funérailles de Jean Grey

Par: BRUCE LIT

Puisque tu pars....

Puisque tu pars…. © Marvel Comics

VO : Marvel

VF : Lug; Semic; Panini

Focus est une rubrique qui analyse un moment, une séquence, un événement précis d’une histoire ou d’un personnage de bande dessinée. Nous nous intéresserons ici à l’épisode #138 de la série Uncanny X-Men parue en 1980 sous l’égide de Chris Claremont au scénario et de John Byrne au dessin.

Les premiers paragraphes relatant l’histoire éditoriale de cet article ont été rédigés grâce aux interviews conjointes des auteurs et de Jim Shooter publiées dans le Marvel Masterworks # 5  ainsi que l’enrichissant article de Xavier Fournier de Comic Box # 79.

Lorsque l’on évoque le tandem Claremont-Byrne, les sagas qui viennent immédiatement à l’esprit sont bien évidemment celles de Days of Future Past , de Proteus et  du Dark Phoenix.  Pour faire mon intéressant, j’ai pourtant choisi de vous parler d’un autre épisode qui m’a toujours fasciné : les obsèques de Jean Grey qui entérinent  la fin de la saga du Phénix, le départ historique de Cyclope de l’équipe ainsi que l’arrivée officielle de Kitty Pryde.

....ben nous aussi !

….ben nous aussi ! © Marvel Comics

Une brève histoire de Phénix et de bagarres éditoriales

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un bref rappel historique s’impose. Lorsque Chris Claremont reprend la franchise, il s’agit de relancer une équipe dont le public se fiche éperdument. Les aventures de Cyclope, Jean Grey, d’Iceberg, du Fauve et d’Angel n’intéressent plus grand monde malgré le baroud d’honneur de Neal Adams. Les multiples disparitions/résurrections de Charles Xavier, le manque d’envergure des vilains, les éternelles amourettes entre Scott et sa rouquine ont fini par lasser. La série est donc arrêtée en 1970 avant d’être réactivée en 1975 par Len Wein et Chris Claremont.

Longtemps, la série a été qualifiée comme étant celle où tout pouvait arriver : la mort d’un X-Man (le pénible Thunderbird), l’éviction des anciens X-men mis en retraite anticipée, la rédemption de l’affreux Magnéto en parallèle à la montée en puissance puis le suicide de Jean Grey, un personnage plus invisible que Susan Richards avant la prise en main de Claremont. Celui-ci va redonner vie à la gentille rouquine en la transformant en femme émancipée, sexuellement libérée et plus puissante que tout l’univers Marvel.

Le premier suicide d'un super héros !

Le premier suicide d’une super héroïne ! © Marvel Comics

Il s’agit pour Claremont d’attirer de nouveaux lecteurs en amenant chez les mutants une puissance quasi-divine comme Thor chez les Vengeurs. Pourtant, avec l’épisode du cristal M’Kraan, il est évident que ce personnage, capable d’empêcher l’anéantissement de l’univers par la seule force de sa volonté, ridiculise ses copains avec leurs rafales optiques, griffes et corps d’acier et autres pouvoirs sur la météo. Jim Shooter autorise alors Byrne et Claremont à faire passer Jean du côté obscur : si la rouquine est une alliée encombrante, elle sera une ennemie redoutable provoquant forcément des conflits de loyauté entre ses amis.

La fin du Phénix noir est marqué par une terrible clash d’égos : Shooter a l’impression de s’être fait berner ! On lui avait promis de tuer Jean Grey, or Claremont et Byrne prévoient de la ramener douce et sans pouvoirs au numéro # 138. Entre temps, Claremont est tombé amoureux de son héroïne et ne peut se résoudre à la liquider. Lorsque Shooter envisage d’exiler Jean dans une prison spatiale, Claremont préfère suicider son héroïne ! Quant à Byrne, l’impétueux Canadien est prévenu au dernier moment alors que ses planches sont déjà prêtes.

La scène d'ouverture d'X-Men 138 était déjà prête !

La scène d’ouverture d’X-Men 138 était déjà prête ! © Marvel Comics

Pour le lecteur, rien de ce qui se passe en coulisses ne transparaît sur papier. Si l’on fait abstraction des nombreuses fautes de script qui émaillent les scenarii de Claremont depuis le début de la saga, force est de constater que la conclusion lyrique de cette saga est une réussite absolue.  Et nous arrivons à notre article du jour :  A côté des bastons cosmiques, la saga du Phénix Noir aura véritablement révélé Scott Summers à son lecteur.  Le premier X-man ténébreux est longtemps passé pour insensible, rabat joie, ultra rigide.  A ce volet militariste et discipliné, les lecteurs préféreront souvent l’insoumission et la dangerosité de Wolverine.

Claremont aura mis en scène Scott Summers comme jamais dans son histoire : il se révolte et s’engueule avec Charles Xavier, met en scène son apparente froideur à l’opposé de son âme tourmentée entre passion et devoir. Enfin, après des années de badinages, Byrne et Claremont offrent à Cyclope et Phénix leur première relation sexuelle au Colorado…Il est donc normal que Cyclope soit celui qui pleure intérieurement son héroïne au  cours de cet épisode clé à plusieurs niveaux de lectures possibles.

Changement d'ambiance....

Changement d’ambiance…. © Marvel Comics

L’art de la composition Byrniene

La couverture de Byrne annonce la couleur : Cyclope avec son baluchon quitte ses amis sans un regard en arrière.  Les Xmen semblent paralysés par le départ du leader emblématique de la série et ne font aucun effort pour le retenir. Sa visière cache son regard mais son langage corporel, sa tête baissée, sa main ouverte traduit son découragement et sa résolution à quitter la vie super héroïque. Cette vie d’aventure semble lentement se dissoudre en surimpression derrière les héros, comme un souvenir qui meurt.  Et de mort , il en est bien sûr question puisque l’histoire s’ouvre sur les obsèques de Jean Grey.

La composition est brillante et résume à elle seul cette histoire. A gauche, les anciens Xmen, à droite les nouveaux, au fond le père de Scott, ceux de Jean et Lilandra. Tous les regards sont noirs, Colossus le plus musclé de l’équipe essuie une larme rappelant ainsi la sensibilité du personnage. Charles Xavier, son mentor, semble profondément affligé et en conversation intérieure avec le bloc de granit.
Contrairement à ce que la couverture pouvait laisser supposer, tous ont quitté leurs apparats de super héros pour se recueillir en civil sur la tombe de leur amie. Une marque de respect tout autant que leur hypocrisie de l’époque  consistant à cacher leur identité de mutant : Hank Mc Coy est déguisé en humain, Diablo planqué dans les arbres.  Il n’y a pourtant pas foule à cet enterrement, pas l’ombre d’un super héros, ni d’un super vilain….

M'enfin Kurt, c'est pas le moment de faire le singe !

M’enfin Kurt, c’est pas le moment de faire le singe ! © Marvel Comics

Jean Dean ?

Même morte, Jean occupe le premier plan via sa pierre tombale. Le lecteur apprend  ainsi que Jean est morte à 24 ans en 1980. Le clin d’oeil à la mort de James Dean est subtil : comme la star de La Fureur de vivre, Jean Grey, étoile filante de Marvel, icône d’une génération meurt fauchée en pleine gloire après avoir vécu vite.  Aucun ne fait un beau cadavre : Le rebelle hollywoodien meurt en 1955, le corps broyé dans une Porsche à 24 ans. Jean est désintégrée, réduite en cendres…

James Dean, incarna quant à lui, huit ans avant la création de Peter Parker et les Xmen le premier adolescent américain qui se révolte contre le père tout en cherchant son amour. Dans East of Eden, il tente d’acheter l’amour de son père qui le renie. Dans Rebel without a cause, il le maltraite  pour lui demander d’agir comme un adulte.

Des parents impuissants qui rejettent leurs enfants perturbés : toute la métaphore de l'adolescence

Des parents impuissants qui rejettent leurs enfants perturbés : toute la métaphore de l’adolescence © Marvel Comics / WB

On aurait tort d’ignorer ce parallèlede ce que je considère personnellement  comme la scène la plus importante de toute la saga. Jean rentre chez ses parents et réalise que son niveau de puissance l’éloigne à jamais de ceux qui lui ont donné la vie. Elle voudrait inconsciemment que son père puisse la stopper comme une enfant turbulente avant de réaliser qu’il est impuissant à l’aider. Comme Jimmy dans la Fureur de vivre, Jean, désemparée face à ces adultes inutiles les  menace physiquement avant d’être répudiée comme le héros de East of Eden ! James Dean était le Caïn mythique de l’Est d’Eden, Jean se décrit elle-même comme la sorcière de l’Ouest !

Lorsque l’on sait que les Xmen sont les rebelles du monde Marvel, l’analogie avec la star des années 50 devient fascinante. La montée en puissance de Phénix pourrait être la métaphore du passage à l’âge adulte incontrôlable face auquel tout parent est désemparé. Jean d’ailleurs se confronte tout au long de sa transformation à des figures autoritaires : son géniteur, Charles Xavier qui veut la sauver malgré elle, Moïra qui s’inquiète pour elle et Lilandra à la fois aimante et punitive.

Toute l’ambiguïté de Lilandra : consoler les parents de celle dont elle a indirectement causé la mort....

Toute l’ambiguïté de Lilandra : consoler les parents de celle dont elle a indirectement causé la mort (les dialogues bien sûr ne sont pas d’origine). © Marvel Comics

Love Story

L’autre ambition de Claremont est de faire des amours de Jean Grey et de Scott Summers un enjeu tragique, tout comme le symbole du cycle de la vie. Ils étaient jeunes, ils s’aimaient, elle est morte.  En  se recueillant,  Scott se rappelle toute l’histoire des Xmen, SON histoire. Il est le passeur d’une génération à l’autre : lui le premier X-man s’en va pour laisser sa place à Kitty. Claremont procédera de la même manière pendant Lifedeath où le vieillard se substitut au nouveau né mis au monde par Ororo, autre leader en deuil d’elle même cette fois ci !

Claremont se déchaîne sur les pavés de texte, mais il a fort à faire et le fait admirablement : il raconte en 10 pages l’intégralité des anciens Xmen, et dix autres pages celles des nouveaux. Le binôme avec Byrne est ici à son apogée !  Il s’agit d’un adieu. Et s’il on y réfléchit, parmi tous les événements Marvel et tous ses morts, peu auront l’honneur de 22 pages de funérailles ! Il y ‘a toujours un combat à mener, un super vilain pour débarquer ou tout simplement autre chose à faire…. En relisant cette histoire, il est évident à ce stade que pour Claremont, Jean Grey ne reviendra pas….

Une enfant remplace l'adulte : le cycle de la vie...

Une enfant remplace l’adulte : le cycle de la vie… © Marvel Comics

Le lecteur assiste  aussi à la mort psychologique et la résurrection de Cyclope pendant ces obsèques. Anéanti, il revoie sa vie défiler devant lui. Il est clairement énoncé que les Xmen sont plus qu’une simple équipe, c’est une famille, une famille que Summers, l’orphelin ne s’est jamais résolu à quitter.  Par peur. Par obligation. Par hypocrisie. En fait de Phénix, c’est Cyclope qui renaît de ses cendres. Il aura fallu que Jean meurt pour que son sacrifice lui rende la vie (thématique reprise par Grant Morrison par la suite).

Alors que Charles Xavier lui exprime  son amour à la fin des obsèques, que son géniteur (attardé) et ses frères d’armes sont là pour l’épauler, Scott Summers fait pour la première fois de sa vie, le choix de la solitude. En perdant la femme de sa vie, il est devenu un homme suffisamment fort pour se passer du soutien de sa famille,  pour se construire ailleurs… Comme Frank Miller le fit avec Elektra chez Daredevil, la mort de l’être aimé est un moment éprouvant dans lequel le héros a le choix de sombrer dans la folie (Matt Murdock) ou de se relever meurtri mais entier (Scott Summers).

Byrne au sommet de son art : la première histoire des Xmen résumée en 5 cases !

Byrne au sommet de son art : la première histoire des Xmen résumée en 5 cases ! © Marvel Comics

Métacommentaire ?

Mais au delà de la décision du chevalier triste dans lequel Claremont a souvent choisi de s’incarner, ne peut’on pas y voir les regrets de Claremont tout court ? :  Jean, je ne peux pas supporter de te perdre, j’aimais cette femme plus que tout, ce qui t’est arrivée est si injuste quand on y pense ?  se demande Cyclope pendant l’élégie funèbre. Quand on se rappelle, le contexte dans lequel Claremont a dû tuer  son héroïne la mort dans l’âme, il est envisageable que les propos de l’auteur et de sa créature se mélangent !

Le calvaire made in Marvel de Claremont était pourtant très loin d’être terminé.  Alors qu’il s’échinera à mettre en scène un Scott Summers décidé de vivre pour lui-même et non pour un monde qui le rejette, Claremont au vu des conneries que l’on lui força à écrire, devra entériner que Jean Grey n’était pas Phénix et que Scott Summers était capable d’abandonner femme et enfant pour courir l’aventure.  Tandis que tout au long de son run, Claremont n’aura de cesse de mettre en scène un personnage en rupture avec le monde super héroïque.

Enfin, et de manière prémonitoire, le trio magique Claremont-Byrne-Austin se dissoudra à jamais peu après cette histoire. C’était pourtant écrit sur la tombe…..

Souvenirs marquants pour le lecteur français de l’époque…

Une époque où nos héros passaient leur temps au cimetière ! 

71 comments

  • Bruce lit  

    « The rise and the fall of Chris Claremont »
    Et si l’apogée de la collaboration entre Claremont et Byrne se trouvait dans dans les funérailles de Jean Grey à la fin de la Dark Phoenix saga ?
    Le pourquoi du comment ici :

    La bO du jour : la mort de Jean marque la renaissance de Scott Summers. Rien ne meurt, rien ne finit jamais…. https://www.youtube.com/watch?v=yJXN5VPkyH8

  • Léo Vargas  

    Hello,

    Excellent article comme à ton habitude. Je suis d’accord avec toi, Dommage après cet épisode mythique, Jean soit revenue de cette manière et que Cyclope ai traversé des aventures pas forcément nécessaire avant de reprendre sa place chez les X-Men (ses retrouvailles avec Magneto sur son île, sa bagarre contre une pieuvre géante en plein milieu de l’océan avec sa nouvelle compagne !!!)…

  • Matt  

    Un épisode très bavard mais que je trouve très bien aussi. Un bon point d’entrée aussi grâce au résumé des précédentes aventures.

    Par contre moi c’est à partir de cet épisode que débute ma période préférée des X-men de Claremont jusqu’à la période australienne. Pour être plus précis c’est plutôt à partir de 1983 puisqu’il y a toute la saga des Brood en 1982 dont je me fous royalement, mais disons qu’il y a de bonnes choses suite à Elegy comme Days of Future Past et la saga du retour de Magneto.
    Il y a bien sûr quelques passages à vide durant cette période (une saga nulle avec un ennemi de…Red Sonja ?, une saga du Beyonder un peu inutile avec Rachel Grey, la saga de l’adversaire qui est décevante malgré tout un passage avec le voyage initiatique de Tornade intéressant) Mais durant cette période, il y a du lourd. La rédemption de Magneto, God loves man kills, les Morlocks, l’arrivée de Rogue chez les X-men, Lifedeath et la perte des pouvoirs de Tornade, l’arrivée de Rachel Grey que j’aime bien, Asgardian Wars, le procès de Magneto, l’idylle avec Madelyne Prior, le massacre mutants, Longshot, l’australie et la première saga à Genosha…bref c’est cool tout ça.
    C’est une période ou Cyclope n’est plus dans l’équipe et reformera la première équipe sous X-factor, ce qui ne plait pas à tout le monde. Mais perso Cyclope ne me passionne pas et je trouve qu’avoir scindé l’équipe en 2 a permis de réduire un peu le nombre de personnages et de davantage se focaliser sur certains. Le fait aussi que Diablo et Kitty disparaissent après le massacre mutants (et la très bonne histoire avec Fatalis et les fantastiques) pour se retrouver chez Xcalibur en Angleterre réduit encore les effectifs (qui étaient remontés un peu avec Psylocke et Rogue). ça devient certes un peu plus bordélique au niveau du nombre de spin-off (mais rien de comparable encore avec les années 90 et ses 40 séries X) mais ça donne plus d’oxygène à chaque personnage.

    • Bruce lit  

      @Leo : le désavantage à être en maternité toute la journée est de réagir tardivement à ton gentil mot. Le duel de cyclope contre la pieuvre. Beaucoup le trouvent ridicule. Pour ma part, j’y suis très attaché. Il s’agit à mon sens de la meilleure prestation de JrJr pour l’époque et Claremont amène un exotisme un peu rococo assez charmant. C’est amusant de voir qu’un mutant balèze comme cyke manque de mourir aussi bêtement. CA l’humanise beaucoup.
      Le retour sur l’île : mon épisode culte. Je l’adore. Je trouve le rythme exceptionnel et l’écriture grandiose : ça commence comme du Jules Verne, ça continue comme du Robinson, puis on passe de la guerre froide à la Shoah pour finir vace un clin d’oei adorable à l’Empire contre attaque. Je ne pourrais jamais dire de mal de cet épisode.

      @Matt: j’ai longtemps zappé la saga des Brood pour cause d’allergie spatiale. Je l’ai lue en VO pour la première fois il y a 5 ans et j’ai trouvé ça extra !
      Je situe la fin de l’âge d’or des Xmen peu après les nouveaux mutants. après Mutant Massacre. A partir de là, je déteste le casting : LOngshot, Psylocke, Dazzler….beurk…Le look de Rogue est horrible à l’époque. Havok n’a aucune présence. C’est l’époque des crossovers imposés où ce pauvre Claremont doit danser la danse du ventre pour jongler avec les idées à la con des autres auteurs, notamment gâcher l’histoire avec Madelyne transformée en mégère obsédée par l’idée de tuer….son fils. Dans ma collection, il y a donc un trou volontaire entre mutant massacre et le prélude à Mutant Genesis, notamment l’épisode en terre sauvage avec Kazar et Magneto. J’aime bien aussi Fantastique Vs Xmen. Pour le reste, la saga de l’île de muir, le seuil du péril, Jean avec ses bras de pieuvres, non, ça n’est jamais passé….

      • Matt  

        Pareil que toi pour le seuil du péril, Jean pieuvre etc. Moi aussi j’ai un trou volontaire, mais c’est entre Inferno et Mutant Genesis (oui j’ai Inferno, et oui j’assume ! Je trouve ça rigolo ce ton décalé tout le long de la saga…et la suite qui met un terme à Madelyne a beau avoir été imposée, ça termine les intrigues commencées depuis 1983.)
        Par contre je trouve le début de la période australienne vraiment sympa. Avec notamment la première « balade » à Genosha. Je ne parle pas de l’horrible « Xtinction Agenda » qui a suivi en 1991 mais bien de la première saga où Rogue se fait (implicitement) tripoter et se replit en elle-même. Il y a une sacré ambiance malsaine de camp de concentration et on ne nous impose pas encore le ridicule Cameron Hodge en mode cyborg comme il arrivera dans Xtinction Agenda. Pour l’instant, le gouvernement de Genosha n’a pas de visage et c’est bien plus flippant comme ça.

        Sinon je n’aime pas Dazzler mais Longshot et Psylocke me sont sympathiques. Faut dire que je suis fan de la mini série Longshot de Ann Nocenti et Art Adams.
        Tu as lu le X-men vs Fantastic four qui fait suite à mutant massacre ? J’avais trouvé cette histoire quasiment dépourvue de baston débile (malgré son titre) très sympa. Les X-men cherchent l’aide de Fatalis pour soigner Kitty. Une histoire dépourvue de manichéisme primaire. Fatalis paraît humain. Pas un bon samaritain mais pas un gros con qui tape tout ce qui bouge. Et qui peut aussi aider.

        • Matt  

          Arf mes yeux me jouent des tours, tu dis bien aimer X-men vs FF donc j’ai déjà ma réponse…

        • Bruce lit  

          Inferno : j’avais l’édition Semic que je gardais pour la continuité. Les dessins de de Simonson sont épouvantables, les Xmen qui se battent contre des poubelles cannibales et la traduction de Coulomb, parsemée de « Zou », « Ouste » ou de « je vais te court juter le bulbe » ont eu raison de ma dévotion à la continuité. Les épisodes de Louise Simonson sont débiles, infantile (oui, j’emprunte le mot à Torndao) et on a l’impression qu’il n’y a acunue cohérence entre les auteurs. j’aime bien la conclusion avec Sinistre. Un jour, peut être réinvestirai je en VO. Mais rien ne presse…
          Xtincion agenda est ici.
          La première ballade de ROgue en terre sauvage arrive dans 48 heurs sur Bruce Lit. Et FF Vs Xmen hiberne dans la cave des articles à publier du blog.
          La mini série Lonshot ? Jamais lue. C’est bien ?

          • Matt  

            Alors pour info Inferno dans l’intégrale VF 1989 n’est pas traduite par Coulomb qui a foutu le camp. J’ai repris en VF à partir de 1988 (II) (donc le début de la saga australienne que je trouve cool) car ce n’est plus Coulomb. De plus, c’est à partir de cette intégrale que Panini a fait des efforts. Plus de couleurs baveuses ni de points de trame apparents. ça reste du papier glacé mais rien de comparable aux merdes que sont les intégrales précédentes.
            Après je reconnais que ce n’est pas du grand art Inferno mais je me demande s’il n’y a pas un côté decalé/second degré qui t’échappe. Parce que oui c’est un peu délirant mais c’est voulu. Bon…ça ne veut pas dire non plus que c’est génial parce que c’est voulu. Mais moi ça m’amuse. Je ne dirais pas que c’est super, mais je n’ai aucune haine envers cette saga. Et la conclusion avec Sinistre est sympa, oui.

          • Matt  

            M’enfin tu rajoutes des bouts à tes commentaires ou je suis bigleux ce soir ? J’avais pas vu la question pour Longshot.
            Ben écoute…moi j’aime. C’est la première apparition de Longshot, Spirale et Mojo qui débarquent plus tard chez les X-men donc. C’est mieux de l’avoir lue pour apprécier Longshot qui fait surtout de la figuration chez les X-men.

            Ce n’est pas du même acabit que le Daredevil de Nocenti. C’est davantage un divertissement. Mais c’est très sympa je trouve. Bon…il y a un peu de magie (et je sais que tu n’aimes pas ça) et de voyages interdimensionnels. Mais sinon Longshot est une sorte de beau gosse candide un peu con qui ne comprend rien à notre monde (il vient du Mojoworld qu’il a fui car il était un esclave cascadeur pour les programmes TV de Mojo…des cascades sans filet bien sûr, c’est les jeux du cirque), ce qi donne lieu à des situations amusantes.
            Tu dois connaitre Mojo qui est ici une caricature de gros connard de producteur télévisuel aussi déjanté que flippant. En gros on suit les aventures de Longshot qui est traqué par des serviteurs de Mojo et qui rencontre Rita Wayward, une cascadeuse terrestre (dont il sera révélé plus tard dans les années 90 qu’elle est en fait Spirale, mais dans une version du passé que Mojo aura transformée et réduite en esclavage)
            Ce n’est pas forcément du grand art mais c’est une série qui n’avait pas pour volonté à la base de s’insérer durablement dans l’univers partagé Marvel. Il y a juste quelques cameo de crois de Spidey et Strange (aïe…je ne suis pas sûr de te convaincre avec ça) C’est une histoire où Ann Nocenti s’est amusée à créer des personnages libres de toute continuité qui sont plutôt amusants et dans laquelle elle s’amuse aussi à dresser un portrait peu ragoutant de l’industrie audiovisuelle au travers de l’horrible Mojo et son Mojoworld qui crée du divertissement à n’importe quel prix.
            Il faut bien avouer que ce serait plus anecdotique sans le talent de Art Adams aux dessins qui nous en met plein la vue. On est en 1985 et Spirale par exemple perd franchement de sa superbe quand elle débarque chez Freedom Force dessinée par d’autres.

  • Bruce lit  

    Disons, que l’équilibre est jamais trouvé entre la comédie façon « Maximum Overdrive » de Stephen KIng et le drame familial des Summers. Sérieux, il y a vraiment un problème : 3 équipes d’Xmen pour venir à bout de Madelyne totalement hystérique, Havok à moitié à poil, Les Xmen qui s’engueulent et se battent entre eux en plein champs de bataille sous fond de cocufiage Jean/Maddie/Scott, c’est trop pour moi.
    Mais encore une fois, voilà, je n’ai jamais supporté que les Xmen dépassent 6 personnages. Là il y’en a une quarantaine….
    J’avais l’édition Semic et persuadé j’étais que la Coulomb avait allumé le bordel….

    • Matt  

      Je ne sais pas en quelle année Coulomb est arrivée mais elle bossait peut être déjà pour Semic…
      Tout ce que je sais, c’est que j’ai lu la dernière réédition en date et que la VF et la qualité d’impression s’est bien améliorée depuis l’intégrale 1988 (II) Après pas de bol le contenu des années 90, 91, c’est pas l’extase DU TOUT.
      Je me suis quand même pris la 1992 (I) qui contient Mutant Genesis et j’attends quand même qu’ils arrivent au chant du bourreau.

      • Bruce lit  

        Coulomb bossait pour Semic oui, puisque on la retrouve déjà dans Last Rites .

        ou je suis bigleux ce soir ?: tout dépend de ce qui t’hydrate le samedi soir…

        Mojo : je l’avais découvert dans le jeu Xmen Megadrive. Il me gonflait déjà. Il fallait lui taper le cul (….) pour le battre quoi…Je ne retiens de lui que les écarteurs de paupières de Orange Mécanique. C’est effectivement le même genre d’humour de Inferno qui me gonfle complétement.

        • Matt  

          Bon alors là c’est une question de goût, on ne peut rien y faire.

          Tiens moi j’avais l’autre jeu X-men : clone wars. C’était cool. Mais bien difficile. Chaque mort nous ramenait au début du niveau pour choisir un perso. Je l’ai fini que sur émulateur avec sauvegarde des années après. Et là quel pied !

        • Matt  

          Eh ! ça a l’air bien sympa Last Rites. Dommage pour Coulomb…
          Au fait cette collection Privilege chez Semic c’est du papier tout pourri aussi ou pas ?

          • Bruce lit  

            Non, papier glacé, moins épais que les intégrales. Par contre reliure fragile.

          • Matt  

            Vais-je commettre l’acte irréfléchi d’acheter du Coulomb ? Alors que je sais que 99% de ce qu’elle traduit finit dans la cheminée ou dans la pile « à revendre » ?
            S’il y a du « court-juter, on est dans le pastis ou autre ‘tintin » ou ‘vache de vie' », dites le moi pitié ! ça me calmerait direct.

  • Bruce lit  

    Et comme il me manque Scott.
    En relisant l’article, je me suis aussi rendu compte de la ecrtaine similarité physique entre Scott et Matt Murdock: deux hommes cachés derrières des lunettes avec des amours tragiques de femmes bigger than life.
    @Matt: Clone Wars était mieux réalisé certes, avec si ma mémoire est bonne la possibilité de jouer…Magnéto !

    • Matt  

      Yep. Toute la difficulté résidait dans le fait de bien choisir son perso. Magneto était bien pratique pour Savage Land bourré de pièges que la lévitation permettait d’éviter. Ou pour tuer Apocalypse facilement en lévitant au dessus de ses attaques. C’était parfois bien plus facile de finir tel ou tel niveau avec un perso en particulier. Mais tant qu’on ne le sait pas, on crève et game over. Avec les sauvegardes sur émulateur, on obtient le luxe de faire des essais^^

      • Bruce lit  

        Un émulateur….ça rime avec tricheur ça ? J’ai jamais connu ça, moi monsieur, ‘finissais tous mes jeux !
        // Last Rites : jamais réédité, tu peux casser gentiment ta tirelire pour l’obtenir. La traduction est ok’. C’est du Coulomb soft.

        • Matt  

          Tu finissais tous tes jeux ? Ouais, avec les codes qui donnent des vies à l’infini, c’est ça ?^^ Il y avait d’autres moyens de tricher.
          Parce que les jeux ultra durs sans mot de passe, personne ne pouvait les finir de façon réglo ! L’invention des sauvegardes c’était quand même le bonheur.
          Après on peut se donner des limites dans la triche. Genre une sauvegarde avant chaque niveau seulement, pour ne pas revenir au début.
          J’ai eu une vraie megadrive hein, je n’ai pas toujours connu les émulateurs. Et j’ai tellement piqué des crises sur certains jeux à force de crever et de ne jamais voir le niveau 3…
          J’suis peut être pas assez doué certes, mais un jeu doit rester agréable et pas rendre dingue^^

          Merci pour Last Rites. Je te fais confiance. Comme pour Onslaught où Coulomb reste soft aussi. Pas toujours agréable à lire mais pas de « vache de valdingue » ou de langage de plouc pour chaque personnage.

          • Bruce lit  

            « vache de valdingue »….oui, c’est comme ça qu’elle ouvrait Watchmen….

            De la Master System à la Xbox 360 j’ai joué, possédé, adoré toutes les consoles ! Et oui, j’ai terminé TOUS mes jeux sauf Shadow of the beast. Je repense parfois à Ghouls’n’ Ghousts qu’il fallait recommencer à 0 après l’affrontement dur dernier Boss. Quelle souffrance ! quelle joie !
            J’ai tout arrêté il y a 1 an exactement. Après Skyrim et Mortal Kombat, où il était quand même compliqué de décapiter des gars devant ma nenette de 4 ans…Et le blog qui prend tout mon temps désormais…

        • Matt  

          Ben chapeau ! Moi j’avais Earthworm Jim sur megadrive et impossible de le finir sans les codes. C’était super fun mais atrocement dur.
          Le 2 était bien plus simple.

          Streets of rage est aussi un jeu que je finissais sans trop de problème. Mais certains c’était juste impossible ! Ghouls’n ghosts c’était trop hard pour moi. Moi pas assez maso, monsieur !
          Et même quand on arrivait à passer un niveau, l’impossibilité d’arrêter de jouer pour reprendre plus tard (principe de la sauvegarde) était trop frustrante. Je me satisfaisais d’atteindre un nouveau niveau et j’arrêtais la console, sachant que je ne pourrais sans doute plus réussir ça 2 fois.

          Dans le même genre que Mortal Kombat, Injustice (avec les héros DC) est pas mal du tout. Je joue toujours mais plutôt sur console portable maintenant. j’ai une psvita (la console très mal exploitée par Sony qui est considérée comme morte) Elle n’a pas beaucoup d’exclus, d’où sa « mort », mais vu que je n’ai pas d’autres consoles (je suis passé de la megadrive au PC) j’y trouve plein de jeux sympas (tiens bah les god of war aussi) Et on peut aussi jouer à des classiques PsOne comme les premiers resident evil ,etc. J’y trouve mon compte. Et tant pis pour les troll qui me disent que j’ai une console morte^^

          Mon premier jeu c’était Alex Kidd, le jeu inclus sur la master system de mon frère. Un jeu où on crève en un seul coup. On n’a plus l’habitude aujourd’hui.
          Et mes premières engueulades c’était sur double dragon. Mon frère ne me laissait jamais gagner quand il faut se tabasser entre nous à la fin (quelle fin de merde ! Des potes qui s’entretuent pour une fille)
          Bon…c’était la parenthèse nostalgique.^^

  • Kaori  

    Alors tu as fait un article sur mon numéro préféré, Special Strange n°34,, que j’ai lu et relu des dizaines et des dizaines de fois… J’aurais dû m’en douter !

    Comme c’était quasiment notre premier numéro d’X-men, j’ai fait le chemin inverse des vôtres : j’ai voulu acquérir tous les numéros de Claremont pour arriver à celui-ci.
    J’ai lu l’épisode la pieuvre sur l’île, j’ai bien aimé aussi, mais je n’ai pas réussi à donner sa chance à Madelyne. Mon histoire avec les X-men et Scott s’arrêta donc là.

    Tu as parfaitement résumé ma pensée concernant cet épisode, à part la partie sur James Dean, dont je n’ai vu aucun film (oups), et la personnalité de Scott. Et le parallèle avec le vécu de Claremont est bien trouvé.

    Revoir cette ouverture, les mots de Scott, 30 ans après, ça me fait toujours de l’effet… Ils étaient forts, les trois lascars…

    • Bruce lit  

      Salut Kaori
      J’aime beaucoup l’épisode de La Pieuvre ET du Requin (ne jamais oublier Le Requin que Scott combat d’un coup de pied dans le nez). J’ai adoré les Xmen jusque au début de Factor X : On voit de plus en plus les nouveaux mutants dont je n’avais que faire, Jean était ressuscitée, sous la plume de Louise Simonson, les Xmen avaient l’air de débiles légers, et puis vint la période LOnshot-Dazzler- Malicia que je ne supporte pas. Clairement ce n’est plus la même série et je sais que Pierre N est fan.
      La référence à James Dean faisait le lien avec La légende Jimmy et son influence sur les héros Marvel. Il est à la cave pour remaster et copyright. C’est l’un de mes articles préférés, mais là c’est trop de boulot d’autant que je sors à peine du Tolkien qui m’a donné des envies de lancers de nains…

      • Matt  

        « On voit de plus en plus les nouveaux mutants dont je n’avais que faire, Jean était ressuscitée, sous la plume de Louise Simonson, les Xmen avaient l’air de débiles légers, et puis vint la période LOnshot-Dazzler- Malicia que je ne supporte pas. Clairement ce n’est plus la même série et je sais que Pierre N est fan. »

        Et moi aussi^^
        Je dirais même qu’avant cette période, ça me gonfle un peu. Mais à partir de la saga des Brood ou God loves Man kills jusqu’à Inferno j’aime bien. Bon il y a du pas terrible au milieu évidemment. Mais il y a Lifedeath, une Storm sans pouvoirs qui devient bien plus « femme » avec des émotions, les Morlocks et les maraudeurs, X-men vs FF, Asgardian Wars, la 2eme saga des Brood, la première saga à Genosha, etc. Et au final en séparant les équipes en 2 séries, les personnages « secondaires » avaient plus de temps pour exister : Storm, Wolvie, Colossus, Diablo, etc.

        « sous la plume de Louise Simonson, les Xmen avaient l’air de débiles légers, »
        Ouais mais ça c’est X-factor. Pas Uncanny.

      • Matt  

        D’ailleurs qui a lu du X-factor ici ? (à part Bruce qui n’aime pas, on a compris^^)
        C’est si mauvais que ça ?

        • Eddy Vanleffe....  

          Un concept que j’ai eu du mal à intégrer…j’aimais pas la résurrection de Jean Grey, les cinq premier en général de toute façon…
          le délire, on fait semblant de chasser les mutants…
          pas ma came…
          La version Freedom Force, c’était une autre famille je pourrais lui donner une autre chance et j’ai surtout aimé la reprise post decimation.

      • Kaori  

        Ah, le lancer de nains !

        Bon ben j’attendrais patiemment alors.

        Et peut-être que je me lancerai dans des séances de rattrapages des X-men. Il faudra que je reprenne ton article où à la fin tu notes les « maintes fois copiés, jamais égalés ».

        L’épisode du requin et de la pieuvre, j’avoue que jusqu’à cet article, je les avais complètement oubliés ! Ce sont des numéros qui mériteraient d’être relus, surtout pour la partie avec Magneto, qui m’avait fait voir le personnage sous un jour totalement nouveau…

        J’étais toute jeune à l’époque, et je préférais lire et relire la saga de la Reine Noire. Après, il y avait un épisode qui m’avait beaucoup fait rire et qui se passe quelques temps après la mort de Jean mais où Scott était déjà revenu : c’est le conte de Kitty. Un épisode rafraîchissant après des moments de grande tension. Je me rappelle que cet épisode m’avait fait beaucoup de bien, avec son happy end et Diablo (Bamf) et Serval terriblement drôles. Je ne sais pas si d’autres s’en rappellent…

        • Bruce lit  

          @Kaori : le Conte de Kitty, façon 1001 nuits est un classique. Impossible de l’oublier.
          @Matt : j’ai lu TOUT X-Factor dans les 90’s en VI Semic, notamment pour comprendre la continuité d’Archangel. J’étais nettement moins chiant à l’époque. Mis à part quelques histoires, notamment MUTANT MASSACRE, INFERNO et le Destin de Nathan Chistopher, c’est pas très intéressant, horriblement dessiné et très mal dialogué.

          • Kaori  

            Oh je suis ravie qu’il soit considéré comme un classique. C’est vrai que je me rappelle qu’il avait eu beaucoup de retours positifs dans la rubrique « courrier des lecteurs ».

  • Kaori  

    Un très cher collègue a récemment qualifié ce numéro de « résumé chronologique un brin lourdingue ».
    Je sais que je suis déjà venue commenter ici, mais tant pis.
    Special Strange n°34, c’est mon entrée dans le monde des X-Men. C’est ce personnage en collant, triste et solitaire, qui porte le poids du monde sur ses épaules, qui s’en va. (Il est marrant de constater qu’à l’époque, j’étais fada de DD, autre héros solitaire et triste… et lui aussi cachant son regard, ses émotions, derrière un masque ou des lunettes…)
    Je n’ai jamais vraiment compris la couleur rose, mais au final, ça tranche tellement, entre ses ombres qui le regardent partir. C’est vrai que quelque part, on dirait qu’il choisit de partir vers la vie, lui seul étant en couleur. L’arrivée de Kitty viendra aussi rappeler le cycle de la vie, comme le dit Bruce dans l’article. J’ai toujours ressenti son arrivée comme une bouffée d’air frais dans une ambiance qui ne pouvait pas se réchauffer après la mort de Jean… Qui n’en aurait pas eu le droit. On était tous en deuil. Accueillir une nouvelle vie permet d’aller de l’avant.
    Et je me rappelle aussi ne pas avoir compris la présence de Lilandra, surtout après avoir lu les n°32 et 33… Ça me mettait même très en colère…

    Je n’ai jamais trouvé lourdingue ce résumé, d’abord parce que la première page est juste glaçante, et ces mots résonnent encore à mes oreilles. Ces paroles de Scott, tellement bien écrites, même en français. Ça pourrait être mon livre de chevet.
    Grâce à lui j’ai découvert l’histoire des X-Men et j’ai adoré ce que j’en ai lu. Surtout raconté par Scott.
    On avait les numéros suivants, mais beaucoup de trous dans les précédents. C’est comme ça qu’a commencé ma quête sur les marchés…
    Alors peut-être que pour les « non-fans » de Scott, c’était barbant, mais pour une novice comme moi, c’était le Paradis ! Ma Bible que j’ai lu et relu des années durant… Et à ce jour, mon préféré.

    • Eddy Vanleffe  

      AÏE AÏE AÏE…

      je n’ai rien contre cet épisode..il a été longtemps (jusqu’à ce que Semic réédite tout en X-MEN SAGA) mon plus vieux épisode des X-Men, il a longtemps aussi été mon excuse pour ne pas lire la première série Pré-Claremont puisque tout est dedans….
      MAIS,
      le procédé est assez « roboratif » l’épisode de deuil fait excuse pour se refaire toute les origines comme un gros cours didactique… c’est l’ancêtre d’un article wikipédia…
      Je ne nie pas son effet sur le lecteur mais je me suis autorisé une petite distanciation sur le procédé, je trouve celui dans Green arrow, plus habile en passant de témoins en témoins (Roy-Canary-Connor) ça donne un portrait très vivant du disparu et très humain….
      Je ne suis pas venu détruire ton enfance Kaori…^^
      Scott se console dès l’épisode d’après en rencontrant Lee Forester… ^^ comme il avait rencontré Coleen Wing…. il est comme ça le Scott, les femmes et lui…. ^^

      • Kaori  

        Tu me provoques, là 😉

        Je resterai #TeamJean jusqu’au bout, et même si il a fait ça comme un gros lâche, la logique voulait qu’il retourne vers Jean envers et contre Madelyne et leur enfant.

        Tout ce qui se passe quand Jean est morte me parait acceptable. La passade Colleen Wing a très bien été expliqué (je trouve). Lee, ça lui permet de se remettre, c’est une bonne chose. Le reste (Emma, donc), c’est autre chose… C’est une partie que j’ai jusqu’ici toujours refusé de lire… Limite non canon à mes yeux.

        Pour le storytelling, j’irai jeter un œil au travail de M. Smith, mais même si c’est bien fait, ça ne se compare pas. L’enterrement Claremont-Byrne-Austin est un élément qui n’a pas vocation à être comparé. C’est un monument. 😉

      • Matt  

        J’ai toujours trouvé que cet épisode était un bon point d’entrée^^
        Moi aussi je vais choquer tout le monde;..mais tout ce qui se passe avant cet épisode, je ne suis pas fan (eh oui la période Byrne tout ça, Jean Grey, rien à carrer !)

        Du coup cet épisode fait un bon point d’entrée. Lourdingue mais parfait pour débuter sans être largué. Après je lis la saga avec Magneto sur son île, Dieu crée l’homme détruit, les années 83 et 84, et je suis bien content.
        Et je n’ai pas à me taper tout ce qui se passe avant^^

        Scott et Jean, le couple que tout le monde adore…
        Scott était pour moi un boyscout fadasse et Jea

      • Matt  

        Zut…
        Et Jean une fille sans réelle personnalité.
        Les beaux héros aux grands principes qui sont presque irréels
        J’ai toujours préféré Diablo, Rogue, Kitty, tornade (surtout quand elle descend de son piédestal en perdant ses pouvoirs et devenant plus humaine), etc.

      • Eddy Vanleffe  

        Voilà ce qui se passe quand on ouvre la boite de pandore du fan de comics…^^

        j’ai dit « lourdingue » parce que comme j’en ai eu la sensation, ça fait résumé…ça a déjà été fait plein de fois notamment dans cette histoire de petit cancéreux avec Spider-Man qui est une origin story avec une chute implacable… c’est une histoire restée dans la légende, pourtant le mélange « je raconte mon histoire/pathos » est pas des plus adroites non plus…
        Avant de lancer Batman Murderer, il ont lancé un numéro « the 10 cent adventure » qui fait pareil, histoire que le lecteur comprenne bien les enjeux. On a aussi comme truc un peu « artificiel » les Avengers à la fin de « Dissassembled » qui racontent leurs meilleurs souvenirs à grand coup de doubles pages histoires de laisser les artistes faire des pin-up ou le numéro où DD se confit à Ben Urich sur un lit d’hôpital…
        La récurrence fait qu’on est pas dupe…
        l’épisode en question, je l’aime bien… il ne faut pas prendre le mot lourdingue comme une sorte d’anathème…
        Pareil, c’est pas parce que je vanne Cyclope, que je le ui ait fait un porcès pour sexisme. J’aime Scott aussi pour l’incroyable humanité et les failles

        • Eddy Vanleffe  

          OUPS…

          pour les failles que Claremont lui a formidablement trouvées. C’est un comics que le scénariste a vraiment sorti de l’enfance avec des trucs très subtiles….
          Plus tard On aura Dazzler héroïne totalement stupide dont l’estime de soi dégueulasse mène à être une héroïne malgré elle suivant les autres un peu à a traine…j’ai jamais lu ça avant…

        • Kaori  

          @Eddy : Tu regardes ça avec un certain cynisme, un recul que je n’avais absolument pas à l’âge où j’ai découvert cet ouvrage. Bon, en fait, le cynisme, même à l’âge adulte, je n’y suis toujours pas familière…
          Après, visiblement, Matt et toi avez ce même ressenti. Je suppose donc que vous avez une certaine légitimité, c’est pas juste un truc farfelu. Je ne peux pas dire, car, là, clairement, je ne suis absolument pas capable d’objectivité. Cela ne veut pas dire que je prends mal ton « attaque », au contraire, ça permet d’échanger nos idées divergentes 🙂

          • Matt  

            C’est pas du cynisme de penser qu’un épisode est raconté de manière très littéraire avec des pavés de texte qui ressemblent à un résumé d’encyclopédie X-men qu’on trouverait sur le net.
            ça ne veut pas dire que l’épisode est pourri. Moi ça me va bien comme point d’entrée.
            Mais oui clairement je ressens cet épisode comme une pause qui fait le point sur la continuité pour informer le lecteur. Pas trop comme une aventure en elle-même.

            Après si ne pas tomber en béatitude extrême en bavant tellement c’est génial est du cynisme…tous les critiques sont des cyniques^^

          • Kaori  

            « Après si ne pas tomber en béatitude extrême en bavant tellement c’est génial est du cynisme…tous les critiques sont des cyniques^^ »

            Pourquoi toujours les extrêmes, Matt ?

            On peut lire des comics avec un autre regard que la béatitude ou l’analyse comparative ou l’analyse du sous-texte/contexte etc.

            Quand je lis un comics, je ne me dis pas systématiquement « ah c’est encore un moyen d’attirer le lecteur ». Je ne crie pas au génie pour autant. Je m’autorise juste à passer un moment de divertissement…

          • Matt  

            Béh je te retourne la question en fait.
            Pourquoi critiquer un truc fait de nous des cyniques ? C’est un peu extrême aussi.

          • Matt  

            Je n’ai d’ailleurs pas parlé de « moyen d’attirer le lecteur »
            Les résumés, ça se faisait davantage à l’époque. A tel point que quand les épisodes d’une même saga sont réunis dans un seul volume de nos jours, on se retrouve à sauter des pages parce qu’on nous explique sans arrêt ce qu’on vient de lire.
            C’est pas un reproche, c’était pratique à l’époque et aujourd’hui on nous explique quasiment rien, il faut avoir lu toutes les séries Marvel pour piger quelque chose.

            Mais dans les faits, j’ai toujours pris cet épisode comme un résumé ouais. Un truc assez didactique pour le lecteur. Comme une frise chronologique de cours d’histoire. Un peu poussif à lire si tu connais les aventures mentionnées. Mais pratique si tu commences la série par là.

          • Eddy Vanleffe  

            Mais on est pas si « opposés » que ça…
            avec le recul, j’analyse les choses à froid, surtout dans un article…
            je répète que j’aime bien cet épisode…
            je suis même revenu sur un truc que je me suis longtemps interdit de faire, prendre le run des années 60 des X-Men… j’ai adoré les épisodes avec la première apparition de Sauron, auxquels j’ai découvert que Claremont/Byrne rendent explicitement hommage sur leurs passage.
            mais tu as raison, pour un tas de raisons je suis « formé » à un raisonnement cynique, on me le dit chaque jour depuis presque…trente ans?

          • Kaori  

            @Matt, j’ai parlé de cynisme en m’adressant à Eddy, parce qu’avec les mots « dupes », « lecteur », et je ne sais plus quoi d’autre, j’y ai perçu une trace de cynisme. Je n’ai pas dit que lui ou toi étiez cyniques (j’évite les étiquettes et les valeurs de jugements en général…). Mais ça caractérise un peu Eddy, comme celui-ci est venu le rappeler.
            Ton analyse, elle, ne m’est apparue cynique, c’est pourquoi je me suis adressée uniquement à Eddy…

            @Eddy, il faut un certain courage en effet pour relire les œuvres qui ont marqué notre enfance ou tout simplement vieilles de 60 ans… Personnellement je préfère garder le souvenir nostalgique d’un moment marquant et enchanteur.
            Je n’ai pas spécialement envie de gâcher le souvenir, en fait. Parce qu’il faut un certain recul et accepter une vérité qui peut être dérangeante.
            Et même si c’est bourré de défauts, je préfère que ça reste ce que c’était pour ce moment-là, celui qui m’a forgée.

            Je repense au sentiment de malaise que j’ai ressenti à la lecture de l’article de Tornado (sur la saga du Phénix Noir). D’abord, je n’y ai pas cru. Une part de moi reste persuadée que ce que j’ai lu dans Special Strange était bien mieux que les dialogues qu’il a montrés en scan. J’y crois encore. Après, évidemment que ça a vieilli et que certaines choses ne passent plus aujourd’hui. Mais je préfère rester sur l’événement que c’était à l’époque. Cela n’empêche pas l’auto-dérision et l’humour qui va avec. Il faudrait être malhonnête pour dire que c’était parfait.

            Je n’ai pas non plus envie de penser aux ficelles qui sont derrière. Parce que ça n’a jamais été pour ça que je me suis mise à lire des comics. Cela ne veut pas dire que je prends mal les critiques ou que je considère que ceux qui critiquent sont cyniques, hein Matt… J’avais juste envie de défendre mon numéro préféré 😉 (et ton « attaque », Eddy, m’a fait rire, ça m’a donné envie de faire l’outrée 😉 )

          • Matt  

            Ok, mea culpa. Tu disais que j’avais le même ressenti que Eddy, donc j’ai pris ça pour moi aussi^^

            Sinon je te rassure les dialogues de Special Strange étaient réellement mieux que la nouvelle traduction de Coulomb montrée dans les scans du phénix noir^^

            Pour ma part je te comprends, je ne suis pas « anti vieux comics », mais ça n’empêche pas d’être capable de relever des défauts, même si pour nous ils font partie du charme du truc. Pour ma part je critiquais sans méchanceté cet épisode. Mais je le critiquais en effet^^

          • Kaori  

            @Matt, oui, je crois que vous parliez tous les deux du style résumé wikipédia/encylopédique, ce que je n’ai jamais ressenti. Etant deux, j’ai dit que ça ne sortait pas de nulle part. C’est après qu’Eddy a développé sur la récurrence du phénomène etc.
            Y a pas de souci, Matt, pas toujours facile de se comprendre !

            Et je suis bien contente d’avoir un appui supplémentaire pour les traductions ! A l’époque, je m’étais promis de retrouver mes vieux SS, de les scanner et les envoyer à Tornado 😀 (faut juste que j’ai le courage de fouiller dans le bordel de mon ancienne chambre. Le risque ? que je reste « coincée » 4h en abandonnant/oubliant famille toute entière au salon…)

    • Bruce lit  

      Pour moi ce résumé n’est pas lourdingue. Scott est en état de mort psychologique : il revoit toute sa vie défiler devant lui, comme tout-à-chacun parait-il. Il enterre avec Jean sa jeunesse, sa vie de héros et son amour. Le fait qu’il couche avec Lee Forrester ne me choque absolument pas. A aucun moment, on ressent un grand amour entre les deux, c’est une sex-friend avant l’heure, un moyen comme un autre de se sentir vivant après un enterrement. Une pulsion de vie qui trouve son acmée après un combat contre le Désespoir. Tout ça est au contraire très cohérent.
      Le fait que cet épisode soit la Bible de la jeune Kaori est aussi cohérent : c’est un héros mélancolique et défait qui quitte la scène avec son balluchon.

      • Matt  

        Sur le principe, revoir sa vie n’est pas lourdingue. Mais sur la forme c’est clairement conçu pour faire un résumé au lecteur.
        Aujourd’hui on ferait voyager Scott dans ses souvenirs de façon plus dynamique et sans forcément raconter ce qui s’est passé, mais juste en faisant des rappels visuels, des flash.
        C’est cohérent sur le fond, mais sur la forme, c’est un résumé wikipédia^^
        Mais ça me dérange pas si ça permet de résumer des trucs que je n’ai pas envie de lire.

      • Matt  

        Une meilleure façon de faire serait la méthode Mike Carey quand Xavier revit des expériences passées après Messiah Complex par exemple.

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