GENERATION 80 (STAR TREK THE NEXT GENERATION)

Encyclopegeek STAR TREK THE NEXT GENERATION !

Par  PATRICK 6

1ère publication le 29/05/20 – MAJ le 23/08/20

Est-ce un oiseau ? Est-ce une fusée ? Non c’est Star Trek the Next Generation !  © CBS

Est-ce un oiseau ? Est-ce une fusée ? Non c’est Star Trek the Next Generation !
© CBS

La série originale STAR TREK a connu sa fin après seulement trois saisons en 1969. Elle fut ensuite dérivée entre 1979 et 1986 en 4 films au succès divers. A la moitié des 80’s la Paramount hésite encore sur la suite à donner à la franchise. Elle pense un temps à confier les manettes d’une nouvelle série estampillée Star Trek à Léonard Nimoy (Monsieur Spock en personne). Après le refus de celui-ci, l’honneur de redémarrer la franchise échoit finalement à son co-créateur, Gene Roddenberry himself !

Une intrigue est rapidement mise en place : La série se passe au 24ème siècle, 95 ans après la fin de la série classique. Cette période est faste pour la Fédération des planètes unies. La paix avec les Klingons a été signée, aucune guerre n’est actuellement en cours. Les terriens sont donc libres d’à nouveau envoyer des vaisseaux à travers la galaxie à la recherche de nouvelles vies, de nouvelles civilisations et, bien évidemment, avancer vers l’inconnu !

La série connut un succès phénoménal, réunissant plus de 3 millions de téléspectateurs pour son dernier épisode (et raflant au passage un nombre incroyable de Emmy Awards) !
Voilà qui justifie amplement un retour sur les 7 saisons qui constituèrent cette série pas comme les autres.

SAISON 1 (25 épisodes 1987-88)

Nous découvrons la série alors que le capitaine Jean-Luc Picard prend les commandes de sa nouvelle affectation : l’USS Enterprise NCC-1701-D chargée de l’exploration de les quadrants Alpha et Beta (grosso modo notre voie lactée). La Fédération des planètes unies fait régner sur la galaxie une sorte d’utopie socialiste dans laquelle l’argent n’est plus un élément moteur de la société. La misère et la famine ont été éradiquées. Le profit n’étant plus le moteur de l’humanité, celle-ci se tourne désormais vers le développement personnel et vers la découverte spatiale.

Le principe même de la série reste le pacifisme. La plupart des épisodes consistant avant tout à désamorcer les crises par la diplomatie et la négociation plus que par la force des torpilles à photons ou les tirs de phaseurs ! Ici on croit en l’être humain et en sa capacité à s’améliorer. En un mot comme en 100, le maître mot de la série est l’humanisme.

D’emblée afin de coller avec l’avancée des effets spéciaux (une partie d’entre eux est d’ailleurs gérée par Industrial Light and Magic, la division de Lucasfilm) Roddenburry décide de placer l’action un siècle après la série classique « Hey les vaisseaux étaient ringards à l’époque oui, mais c’était 100 ans auparavant ! ». La pirouette a de plus l’avantage de toucher un nouveau public qui ne connait pas la série précédente.

Rappelons-le, la série originale fut un bide à sa sortie – sur les chaines nationales américaines – et ne connut la gloire post-morterm que grâce à la syndication – en clair les chaines locales – (Toute l’histoire a été relatée ici même). Fort de cette expérience la Paramount, à compter de septembre 1987, propose la série directement sur les chaines locales sans passer par la case Bide ! Un excellent calcul qui contribua grandement au succès de la série. Seul inconvénient de cette stratégie : aucun état américain ne découvrira la série au même moment !


Un générique qui marquera l’histoire.

Au niveau format Roddenberry reste inflexible et ne démord pas de sa formule prédilection : une menace extraterrestre par semaine ! Pour lui les histoires doivent être auto-contenues et se suffire à elles-mêmes. A une époque où des séries comme DALLAS ou DYNASTIE ont popularisé les sagas au long terme STNG fait un peu tache et a un côté résolument d’arrière-garde.

Le casting est totalement inédit : un capitaine Français d’une quarantaine d’années, un androïde « plus humain que l’humain », une conseillère extraterrestre empathique, un ingénieur en chef aveugle et un futur chef de la sécurité Klingon !

Sachant l’équipage original non disponible (occupé sur d’autres films ou tout simplement hors budget pour la production) des nouvelles têtes sont donc au programme. Les seuls acteurs familiers du public américains sont Wil Wheaton (vu précédemment dans STAND BY ME ) et LeVar Burton (rendu célèbre précédemment par la fameuse série RACINE où il interprète le jeune Kunta Kinte). Quoi qu’il en soit le coup de génie du casting restera définitivement le choix du capitaine : l’acteur Patrick Stewart. Celui-ci a déjà une longue carrière au théâtre et à la télévision Britannique. Il a commencé à percer aux Etats Unis avec des rôles secondaires dans des films tels qu’EXCALIBUR de John Boorman en 1981, ou dans DUNE de David Lynch en 1984. Ce qui n’empêchera pas l’équipe de tournage d’écrire sur la loge de l’acteur « L’acteur Anglais Shakespearien inconnu » !
Le charisme indéniable de Stewart insuffle une énergie incroyable à la série (même si la calvitie du l’acteur a un temps posé problème à Roddenberry… Lui qui était davantage habitué à la minivague de Shatner !).

Concernant le nom du capitaine notons que le scénariste a choisi le patronyme de Jean-Luc Picard en double hommage au commandant Jacques-Yves Cousteau et au professeur Suisse Auguste Piccard (avec deux C) constructeur d’un bathyscaphe pour explorer les fonds marins (celui-là même qui servit d’inspiration à Hergé pour créer le professeur Tournesol).

Tant que nous sommes au rayon acteur signalons une erreur monumentale de casting ! Pensant toucher un public plus jeune, Roddenberry croit bon d’affliger Picard d’un « Robin » à lui, à savoir l’enseigne Wesley Crusher (Wil Wheaton ci-dessus évoqué). Hélas peu de jeunes spectateurs se reconnaîtront dans cette tête à claque insupportable, caricature du premier de la classe je-sais-tout et arrogant ! (Quelqu’un peut-il m’expliquer au passage comment un gamin même pas encore rentré à l’académie Starfleet peut se retrouver directement aux commandes d’un des vaisseaux les plus puissants de la Fédération ??)

Un épisode pilote est tourné intitulé « Rendez-vous à Fairpoint ». Il aura manifestement bien du mal à convaincre les pontes de la Paramount puisque ceux-ci demandent à Gene Roddenberry de fournir un épisode de 2 heures. L’intéressé refuse mais après un bras de fer avec la firme il se voit obligé de céder. Il est donc contraint de revenir avec un désormais double épisode. La simple histoire initiale de cité extraterrestre se voit affligée par l’arrivée d’un Alien aussi omnipotent que tête à claque : le dénommé Q ! Celui-ci, disposant de pouvoirs sans limite, considère que l’humanité n’a pas su évoluer à travers les siècles, restant un peuple barbare et primitif. Il instruit donc un procès contre l’humanité où Picard aura la lourde tâche de plaider en faveur du genre humain. Voici la parfaite occasion pour Roddenberry de faire la démonstration de sa foi en l’humanité en parlant par la bouche de Picard !


Enter the next generation !

Plus de 30 ans plus tard, avouons-le, cette première saison n’a pas très bien vieilli. Les histoires manquent de rythme et les effets sont extrêmement datés (ils sentent les 80’s à plein nez). De plus ceux qui découvriront la série par le biais des DVD auront l’extrêmement mauvaise surprise de trouver une image de piètre qualité (on n’est pas très loin d’une image d’une VHS – granuleuse et floue – et cela même sur la dernière et récente réédition).

Bien que doté de quelques épisodes brillants on ne peut pas dire que le début de STNG fasse des étincelles ! Les personnages peinent à trouver leur place, la réalisation est, le plus souvent, plate comme une limande, à peine digne d’un soap opéra. La dynamique est totalement absente et seul Patrick Stewart semble tirer son épingle du jeu, coincé au milieu de personnages comme figés dans leurs costumes trop petits pour eux ! Le charisme de Picard écrase tous les autres qui passent clairement pour des amateurs en comparaison. D’aucuns pourront reprocher au capitaine de sur-jouer son côté Shakespearien, mais en réalité les « monologues Picardiens » sont les meilleurs moments de chaque épisode !

Pour cette première saison l’essentiel de l’esprit de du Star Trek original est respecté, trop peut-être, tant certaines histoires se rapprochent dangereusement du remake ! Je pense notamment à « L’Enterprise en folie » qui cite littéralement la 1ère série, mais beaucoup d’autres épisodes sont directement inspirés de leurs glorieux aînés. D’ailleurs le personnage de Q lui-même ressemble à une relecture de la série classique. Les extraterrestres tout puissants contre lesquels les humains ne peuvent, à priori, rien sont légion à l’époque de Kirk !

Autre point commun embarrassant avec la série originale : Les décors et les effets spéciaux ! 20 ans plus tard la STNG renoue avec les décors en carton-pâte et les cieux d’une seule couleur (le plus souvent vert ou orange vif). Niveau maquillage ce n’est guère mieux et le visage de Worf (le premier Klingon à intégrer Starfleet) n’a pas encore trouvé sa forme finale, ses traits ne sont pas encore convaincants. Si le coté kitch fait partie intégrante de la première série on le pardonne beaucoup moins à la nouvelle série !

Manifestement STNG cherche encore ses marques. Signe de cette confusion : l’un des personnages principaux, le lieutenant Tasha Yar (Denise Crosby), disparaît au bout de 22 épisodes seulement ! Elle est tuée de manière totalement anti-dramatique ! Inutile et idiote la mort de Tasha semble avoir été improvisée à la va vite. Et pour cause : l’actrice mécontente que son personnage soit sous-employé souhaite quitter la série aussi vite que possible ! Son vœu sera donc exaucé , elle quittera le show sans tambour ni trompette. Ceci dit son personnage étant peu épais elle ne laissera pas un grand vide et personne ne la pleurera. Elle est immédiatement remplacée dans sa fonction par le plus convaincant Worf !
Nous n’avons pour autant pas tourné la page Tasha Yar. Elle reviendra lors de la saison 3, tout d’abord comme un double d’un monde parallèle, puis comme sa propre file ! Mais n’anticipons pas…

Un casting de choc mais encore mal défini.  © CBS,  Source : LaPresse https://www.lapresse.ca/arts/television/201408/06/01-4789775-lequipage-de-star-trek-bientot-a-montreal.php

Un casting de choc mais encore mal défini.
© CBS,
Source : LaPresse

Au niveau adversaires on ne peut pas dire que ce soit très reluisant non plus, les ennemis récurrents rencontrés manquent cruellement d’envergure. Par exemple les Ferengis, une race d’extraterrestre belliqueux, sont décrits comme vils et hypocrites. Ils ne présentent pas une menace réellement impressionnante.

L’omnipotent Q quant à lui est plus inquiétant mais est totalement insupportable. On ne comprend du reste pas pourquoi une entité capable de changer la réalité par une simple pensée passe autant de temps à s’acharner sur un équipage humain comparativement totalement dérisoire !

Enfin la psychologie profonde des différents membres d’équipage ne sera révélée qu’au compte goute. Par exemple on ne commencera à en savoir un peu plus sur l’origine de l’androïde Data (et son double maléfique, Lore) qu’au bout de 12 épisode. Les seuls personnages à vraiment gagner en profondeur sont les Klingons. Décrits dans Star Trek classique comme des « méchants » manichéens, ils trouvent ici une véritable profondeur et un vrai sens de la dignité.

Au final entre trucages approximatifs, décors kitchs, personnages indéfinis et manque d’enjeux dramatiques, cette saison aura bien du mal à convaincre. A trop vouloir respecter les codes de la série originale elle en oublie de créer ses propres règles et sa propre identité.
Elle reste cependant indispensable pour appréhender le reste de la série. Les fondations de la nouvelle génération sont posées et l’histoire va se développer à partir de là.

SAISON 2 (22 épisodes 1988-89)

La saison 2 bien que continuant le rythme immuable d’une intrigue stellaire par épisode sera indéniablement une période de grands changements ! Tout commence par un remaniement dans l’équipe de scénaristes. Ensuite le casting lui aussi se voit modifié avec notamment le départ du Dr Crusher (interprétée par l’actrice Gates McFadden) débarquée de la série au profit du Dr Katherine Pulaski (Diana Muldaur). D’un caractère impétueux cette dernière sera souvent qualifiée de « female McCoy » par les fans de la première série. Elle n’est du reste pas une inconnue pour les initiés puisqu’elle a déjà joué dans 2 épisodes de la série classique ! Un retour aux sources pour elle.

Autre nouvelle arrivante et non des moindres : Whoopi Goldberg ! Il faut imaginer qu’à l’époque l’actrice est déjà au fait de sa notoriété. Elle a triomphé dans LA COULEUR POURPRE et elle est courtisée par tout Hollywood. La voir jouer dans une série telle que Star Trek ne viendrait à l’idée de personne ! Et pourtant c’est bien elle-même qui fera des pieds et des mains pour figurer au casting du show ! Elle expliquera plus tard que le personnage d’Uhura dans la 1ere série (une des premières femmes noires à interpréter un officier supérieur à la télévision) avait joué un rôle primordiale dans le choix de sa carrière. C’est donc tout naturellement qu’elle souhaite renvoyer l’ascenseur à la série ! Cependant prise par son agenda hollywoodien elle ne participera qu’à auteur de quelques heures par semaine. Qu’à cela ne tienne, un nouveau lieu est créé spécialement pour elle : L’abordage, le bar de l’Enterprise dont elle sera la bar-woman ! Présent pour quelques minutes dans la plupart des épisodes son personnage, Guinan, apporte une touche d’humour non négligeable et contribue à humaniser la série.

Déjà apparu dans la saison 1, le Holodeck va également jouer un rôle fondamental durant la saison 2. Ce lieu est une cabine de réalité virtuelle utilisant des hologrammes pouvant reproduire des décors et des situations de toutes époques. Pour les historiens le Holodeck prend naissance dans la série animée des années 70, où elle est une sorte de salle de distraction. Son utilisation se généralise avec la saison 2 de STNG, trop peut-être d’ailleurs tant on a parfois l’impression que l’Holodeck n’est là que pour combler les trous d’une histoire ne tenant pas sur la longueur d’un épisode.

Ayant tiré les leçons des erreurs de la saison 1, l’accent sera davantage mis sur les personnages. Enfin plus développés et mieux définis ils se dévoilent au fur et à mesure à la manière d’un Soap opéra. Certains épisodes sont même tout spécialement centrés sur certains personnages et leur évolution. On pense par exemple à « Etre ou ne pas être » où Data doit lutter légalement et philosophiquement contre un zélé officier de Starfleet tenant à démontrer qu’il n’est qu’une machine. Riker sera lui aussi mis à l’honneur dans un épisode en forme de VIS MA VIE, où il devra échanger sa place avec un officier Klingon à bord d’un Oiseau de proie ! Puisque l’on parle de lui, Riker perd enfin sa raideur initiale et en profite pour se faire pousser la barbe dans la foulé !

Le moment clé de la saison restera indéniablement l’apparition des Borgs ! Envoyé de l’autre côté de l’univers par l’insupportable Q, l’équipage de l’Enterprise rencontre ces créatures cybernétiques ayant pour but d’assimiler à leur collectif toute forme de vie. Picard ne pourra échapper aux Borgs qu’après avoir admis sa défaite auprès de Q (une belle leçon d’humilité au passage). Mais quoi qu’il en soit le collectif connaissant l’existence des humains, ces derniers savent que tôt ou tard les Borgs trouveront le chemin de la terre…

Paris sera toujours Paris !  © CBS

Paris sera toujours Paris !
© CBS

Malgré ses qualités cette saison est hélas torpillée par la grève des scénaristes. Ainsi le nombre d’épisodes est ramené de 26 à 22 épisodes, de plus des scénarios initialement prévus pour la série avortée, STAR TREK : PHASE II (annulée au profit du premier long métrage) seront ici recyclés, ni vu ni connu. C’est notamment le cas du tout premier épisode de cette saison « L’enfant » qui met en vedette la conseillère Deanna Troi.

Pire que tout le dernier épisode « Shades of Grey », tourné à l’arrache, est constitué de bric et de broc à base d’images déjà diffusées. L’épisode cache mal son manque d’inspiration et sa vocation de bouche-trou. Il est considéré comme l’un des pires de toute la série !

Comme dit plus haut la qualité de l’image de la saison 1 est déplorable, un net effort a été fait pour la saison 2, même si ce n’est pas encore la panacée. Le transfert en dvd d’effets prévus pour la télévision n’est manifestement pas encore totalement au point. Mais la situation s’améliore…

 

SAISON 3 (26 épisodes 1989-1990)

N’hésitons pas à le dire, si la saison 2 était déjà très réussie ce n’est vraiment qu’avec cette saison 3 que la série prend vraiment son envol !
Enfin rodée STNG nous offre des histoires bien plus complexes et consistantes qu’autrefois. Des problématiques éthiques, philosophiques ou humanitaires seront développées. Fini le référentiel forcené à la série originale, la nouvelle génération peut désormais voler de ses propres ailes. Entrant de plein pied dans l’univers de la « bonne Science-Fiction » (traduisez celle qui ne repose pas uniquement sur des effets tape à l’œil – hello STAR WARS épisodes 7 à 9 – mais sur un solide scénario). Le contexte futuriste est utilisé comme une simple métaphore pour aborder les problèmes de notre société contemporaine.

Bon alors, oui, tout n’est pas parfait et la saison porte le poids de ses 30 ans d’âge : des trucages un peu vieillots, un certain statisme dans la réalisation… Comme le reconnaitra Patrick Stewart lui-même, la passerelle de l’Enterprise ressemble un peu à une scène de théâtre (avec parfois même un public conséquent derrière les caméras), ce qui donne une petite impression de rigidité (ou de théâtre filmé)… Mais ne boudons pas notre plaisir cette saison se laisse très largement revoir et on est forcément impressionné par la qualité de l’œuvre.

Pourtant les choses ne se présentaient pas sous les meilleurs auspices pour cette saison ! Dès le 3ème épisode l’équipe de scénaristes (quasiment entièrement renouvelée pour cette saison) n’avait déjà plus aucune histoire d’avance à raconter pour la semaine suivante !! Les scénaristes doivent écrire sous la pression les scènes qui seront tournées le lendemain ! (je vous laisse imaginer la « joie » des acteurs recevant leurs dialogues le jour même).
Une cellule de crise est carrément mise en place pour recruter « quiconque acceptant d’écrire pour Star Trek » ! Ainsi donc moult scripts sont reçus et adaptés pour la série, la condition sine-qua-non étant que les scénaristes en herbe leur signent une décharge !
On aurait pu craindre que cette valse scénaristique soit nuisible à la série mais contre toute attente la saison reste étonnement homogène !


Resistance is futile : surender to Star Trek !

Parmi les meilleurs épisodes de la série, citons « Who watch the watcher » qui questionne la prime directive de Starfleet : ne pas interférer dans le développement des civilisations moins avancées. Ne pas interférer peut être pas, mais les espionner ça ne leur pose pas trop de problèmes ! (Ce thème sera du reste ré-exploité à plusieurs reprises, notamment dans le film STAR TREK : INSURECTION)
On peut également noter l’épisode « Yesterday’s Enterprise ». A la suite d’une anomalie temporelle l’Entreprise-C (une précédente version du vaisseau, disparue au combat 20 ans auparavant) resurgit mystérieusement avec à son bord Tashar Yar (morte dans la saison 1) !

Les personnages de Data et Worf sont particulièrement mis en avant. Pour ce dernier citons « Sins of the father » dans lequel son défunt père est accusé de trahison envers l’empire Klingon. Worf devra donc faire un choix cornélien : défendre l’honneur de son père ou accepter une fausse culpabilité afin de conserver l’équilibre de la société Klingonne. Le chef de la sécurité de l’Enterprise prend enfin l’envergure qu’il mérite.
Data quant à lui sort définitivement de son statut de machine sans âme. Il réalise notamment son désir de paternité en construisant un nouvel androïde qu’il considère comme sa fille dans l’épisode « The Offspring ».

Bien que s’affranchissant de l’héritage envahissant de la série classique, cette saison reste cependant révérencieuse à son égard en conservant sa mythologie. Pour preuve Sarek, l’ambassadeur Vulcain, père de Spock, fait son retour dans le show ! L’acteur Mark Lenard reprend ici le rôle qu’il avait déjà interprété dans la série originale.

Au niveau personnel de l’Enterprise notons deux nouveautés principales. Tout d’abord le retour du docteur Beverly Crusher (interprétée par Gates McFadden) qui n’aura été absente de la série que le temps de la saison 2. Ensuite le lieutenant Reginald Barclay (interprété par Dwight Schultz) nous est présenté dans l’épisode « Hollow pursuits ». Initialement conçu pour être un personnage mineur, il se révélera être l’un des membres les plus attachants de l’Enterprise ! En plus de sa timidité maladive il est doté d’un nombre incroyable de phobies et de névroses handicapant sa vie sociale et professionnelle. Il reviendra régulièrement dans la série ainsi que dans le film STAR TREK : FIRST CONTACT. Il finira même par être un personnage central de la série STAR TREK VOYAGER.

L’Enterprise veille sur la galaxie.  © CBS

L’Enterprise veille sur la galaxie.
© CBS

Le contrat de l’un des scénaristes principaux de la série, Michael Piller, arrive à son terme à l’issue de cette année. Convaincu qu’il ne sera pas là pour la saison 4 il souhaite quitter le show sur un cliffhanger époustouflant : Le capitaine Picard a été fait prisonnier par les Borgs et assimilé à leur collectif ! Ayant accès aux informations du capitaine les Borgs savent tout des plans de défenses de la terre ! Riker, resté seul maitre à bord de l’Enterprise, n’a d’autre alternative que d’ordonner la mise à mort de Picard ! A suivre…
Le scénariste à beau rire sous cape en souhaitant bonne chance à son successeur pour trouver une conclusion à cette situation insoluble, il ignore cependant que sa bonne blague va se retourner contre lui ! Contre toute attente son contrat est renouvelé et il devra donc résoudre lui-même son équation impossible ! (l’arroseur arrosé en somme).

Concluons cette partie en signalant que pour la première fois (mais pas la dernière) un acteur de la série passe derrière la caméra ! En effet Jonathan Frakes (le numéro 1, Riker) réalise l’épisode « The Offspring », après deux ans passés à convaincre la production qu’il pourrait faire un réalisateur acceptable ! Pari réussi pour l’acteur puisqu’il réalisera pas moins de 8 épisodes de STNG ainsi que deux longs métrages de la franchise ! Il ouvrira par ailleurs la porte de la réalisation à plusieurs acteurs, dont Patrick Stewart lui-même !

SAISON 4 (26 épisodes 1990-1991)

Elle fut longue à venir mais la voici la saison qui arrache tout !
Tout commence par la résolution du cliffhanger de la saison précédente dans la 2ème partie de l’épisode « Le meilleur des deux mondes ». La conclusion est haletante et extrêmement prenante. L’un des meilleurs épisodes de toute la franchise Star Trek !

La série s’est définitivement affranchie de l’héritage de Star Trek classique. Plutôt que de se contenter d’enchainer « les extraterrestres de la semaine » cette saison s’attachera surtout à développer ses personnages (parfois même au détriment de toute histoire ! Hey des aliens qui veulent conquérir le monde ça intéresse qui ? Savoir si l’androïde Data va développer des sentiments humains voilà qui est beaucoup plus captivant !). En un mot comme en 100 cette saison met l’humain au cœur de l’histoire en approfondissant notre connaissance intime des personnages.

Par exemple le deuxième épisode « Family » ne sert qu’à introduire la famille de Picard et à faire découvrir les vignobles Français du 24ème siècle ! Il est quasiment exsangue de toute action, l’Enterprise se trouvant en réparation après les dommages causés par les Borgs. L’épisode entier est basé sur les rapports filiaux entre les deux frères (et sur l’intérêt de se réconcilier autour d’une bonne bouteille de vin en chantant « Auprès de ma blonde » dans un Français très approximatif).

Dans la même idée dans l’épisode « En théorie » la love story entre Data et une humaine membre de l’équipage éclipse totalement les péripéties spatiales de l’Enterprise ! Le spectateur se retrouvant en empathie avec l’androïde et son incompréhension de la condition humaine.
Citons également le début d’idylle, forcément impossible entre Picard et le docteur Beverly Crusher.

 Picard assimilé au collectif Borg ! (Jeu set et match)  © CBS

Picard assimilé au collectif Borg ! (Jeu set et match)
© CBS

Au rayon bonne nouvelle notons le départ de l’horripilant Wesley Crusher ! Finalement admis à l’académie Starfleet le cadet quitte l’entreprise pour les bancs de l’école ! Au plus grand soulagement des spectateurs (ou au moins du mien)… Nous n’en avons cependant pas fini avec lui puisque nous le reverrons ponctuellement dans les saisons à venir.

Parmi les nouveautés de la saison citons le mariage du chef O’Brien avec l’impétueuse nipponne Keiko Ishikawa (interprétée par l’actrice Rosalind Chao, qui au passage est tout sauf Japonaise). Le couple est amené à jouer un rôle prépondérant dans DEEP SPACE 9. Pour l’heure il interviendra régulièrement pour créer une structure familiale dans la série.

Notons également le retour du Grand blond avec une chaussure noire : Reginald Barclay. Après un contact avec une sonde extraterrestre le timide lieutenant se retrouve transformé en génie dominateur dans l’épisode «The Nth degree».

Bon inévitablement tout n’est pas bon dans cette saison et certains épisodes sont nettement meilleurs que d’autres. Parmi les moins réussis citons « Qpid » avec le Nième retour de l’insupportable Q. L’épisode se termine par une parodie de Robin des Bois rappelant une nouvelle fois que la comédie n’est définitivement pas un terrain que maitrise la série.

Worf sera l’un des personnages les mieux approfondis durant cette saison, avec plusieurs épisodes centrés sur lui. D’autant plus que chacune de ces histoires font partie d’un arc narratif plus large. On apprend notamment que Worf a un enfant dont il aura la garde après le décès de sa mère métisse klingonne.

Désormais instauré comme une tradition, la saison se termine par un cliffhanger. S’il est moins époustouflant que celui de l’année précédente il reste cependant extrêmement prenant : une guerre civile a éclaté pour la succession du trône de l’empire Klingon. Le nouveau président du conseil restaure l’honneur de Worf en lavant son père de l’accusation de trahison. Cependant pour aider son frère dans la guerre à venir, Worf doit démissionner de Starfleet…

SAISON 5 (26 épisodes 1991-1992)

Cette saison sera particulièrement marquante puisqu’elle sera la première après la mort de Gene Roddenberry ! Aussi triste que soit cette nouvelle, elle marque cependant un nouveau départ : désormais la porte est ouverte à un nouvel aspect de Star Trek. La belle vision positive et humaniste de Roddenberrry va peu à peu se fissurer. Le grand timonier parti, les scénaristes ont désormais les mains libres pour décrire l’équipage de l’Enterprise autrement que comme une bande boy-scouts spatiaux. Quelques épisodes se chargeront notamment de rappeler que Starfleet est avant tout une organisation militaire, avec une discipline et des règles autoritaires inflexibles…

Quoi qu’il en soit fort du franc succès de la saison 4, la série compte bien rester sur la même dynamique. Force est de constater que la qualité est une nouvelle fois au rendez-vous ! Encore plus que pour la saison précédente les sub-plots vont occuper une place prédominante.
On retrouvera donc avec plaisir des personnages secondaires comme Lwaxana Troi (la mère tonitruante du conseiller Troi), Guinan (présente ici dans 4 épisodes), ou Alexander Rozhenko, le fils de Worf (apparu dans la saison précédente). Puisque l’on parle du rejeton Klingon, après le décès de sa mère il décide de venir vivre définitivement avec son père à bord de l’entreprise. Si leurs liens s’en retrouvent resserrés il n’en reste pas moins que le choc culturel est rude pour l’enfant. Il éprouvera bien des difficultés à s’insérer parmi les autres marmots de l’équipage. De même les relations de couple houleuses entre le chef Miles O’Brien et son épouse Keiko seront à l’honneur.

Parmi les nouveautés citons l’apparition de Sela Yar, la propre fille de Tasha Yar (voir plus haut). Bon on ne peut pas dire que scénaristiquement parlant sa création soit une franche réussite. Il est rigoureusement impossible de comprendre qui elle est ni ce qu’elle fait là si l’on n’a pas suivi les épisodes précédents. Je vous épargne les détails, retenez seulement que Sela est une métisse Romulienne blonde, sexy et qu’elle déteste la Fédération.

Nouveauté encore avec l’arrivée de Ro Laren, une officier Bajorane. Si son rôle restera minime dans cette saison (et dans le reste de la série d’ailleurs) son introduction aura cependant de lourdes conséquences sur la suite : la création du conflit Bajoran / Cardassien ouvre directement la porte à la série à venir DEEP SPACE NINE !


Spock & Picard ! Enough said.

Il va sans dire que le point fort de cette saison sera incontestablement le double épisode « Unification » mettant en scène Monsieur Spock lui-même ! (le 3ème personnage de la série classique à apparaitre dans STNG, après le Docteur McCoy dans le 1er épisode et Sarek dans la saison précédente). Ceci dit l’apparition de Léonard Nimoy ne doit rien au hasard puisque peu de temps après la diffusion de l’épisode sortait au cinéma STAR TREK 6 TERRE INCONNUE ! La nouvelle génération fait donc office de publicité au nouveau long métrage (le dernier avec Spock du reste).

Autre temps fort de la saison (et qui aura cette fois-ci des conséquences directes sur le reste de la série) « I, Borg ». L’épisode démontre que les belliqueux Borgs peuvent être sauvés d’eux même… Un bel épisode sur la rédemption et sur la façon de dépasser sa propre haine. Il s’agit de l’un des épisodes clé de la série qui aura de nombreuses répercussions, même 28 ans plus tard dans l’actuelle série PICARD…

 

SAISON 6 (26 épisodes 1992-1993)

Originalité et rigueur scénaristique sont encore une fois au rendez-vous ! Avec cette nouvelle saison la série maintient sa qualité et la transcende même en produisant quelques-uns des meilleurs épisodes de toute la série !

Commençons par un épisode particulièrement marquant « Chain of command ». Désormais les histoires en deux parties ne sont plus réservées aux cliffhangers inter-saisons. On les retrouve également durant la même année. Dans celui-ci Picard est fait prisonnier des Cardassiens. Il est torturé aussi bien physiquement que psychologiquement dans des scènes cauchemardesques qui ne sont pas sans évoquer le 1984 de Georges Orwell.
Plus anecdotiquement, au cours de cet épisode, obéissant à l’ordre direct d’un supérieur hiérarchique, Deanna Troi abandonne la « grenouillère » qu’elle portait depuis le début de la série au profit d’un uniforme plus réglementaire (et mettant moins en avant ses attributs physiques).

Autre sommet de la saison, l’épisode « Relics » figurant Montgomery Scott, le « Scotty » de la série classique. (4ème et dernier personnage de la série originale à apparaitre dans STNG). Cet épisode se révèle très émouvant car, à plus de 70 ans, on sent bien que l’acteur James Doohan n’est pas au meilleur de sa forme. C’est du reste l’avant dernière fois qu’il endossera le rôle de l’officier de Starfleet avant son décès en 2005. Quoi qu’il en soit pour cet épisode la passerelle du premier Enterprise est reconstituée dans le Holodeck. Il est particulièrement touchant de voir l’acteur évoluer dans le décor même qui a fait sa gloire… 30 ans plus tôt.


La bande annonce qui arrache tout.

1993 étant l’année de début de DEEP SPACE 9 (4ème titre de la franchise – si l’on compte de le dessin animé) c’est donc tout naturellement qu’un crossover entre les deux séries a lieu dans l’épisode « Birthright ». Cet épisode sera centré sur Worf. Ce qui n’est pas sans ironie puisque le Klingon rejoindra le casting de DS9 à partir de la 4ème saison.

La formule étant désormais bien rodée, chacun des protagonistes de la série connaitra son heure de gloire durant cette saison : Data se rapproche encore davantage de son humanité, Riker se retrouve face à son double (pour la 2ème fois), Picard transcende sa phobie des enfants et même, fait sans précédent dans toute la série, un épisode complet sera consacré à Guinan (Whoopi Goldberg), révélant au passage les liens qui l’unissent à Picard…

Du beau monde sera invité à participer à cette saison. Tout d’abord le physicien Stephen Hawking en personne insistera pour figurer au générique d’un épisode ! On le voit, le temps d’une scène jouer au poker dans le Holodeck avec Data, Albert Einstein et Isaac Newton !
Autre guest star : Mae Jemison, la toute première astronaute afro-américaine. Elle interprétera le lieutenant Palmer le temps d’un épisode. Elle aussi tenait à participer à la série afin de souligner le rôle que celle-ci avait tenu dans sa vie personnelle et professionnelle…

Cependant le format des histoires individuelles semblent toucher ses limites. Difficile de faire évoluer les personnages sur la durée dans un contexte ne tenant pas (réellement) compte de la notion de continuité. Au final si vous débarquez sur la série lors de la saison 6 vous ne serez pas plus perdu qu’en arrivant sur la saison 1. Cette limite sera particulièrement criante dans certains épisodes comme « The Chase ». Cette histoire ne perce pas moins que le secret de la création de la vie à travers tout l’univers ! (Hey dieu peut aller se faire voir, nous sommes une création d’Aliens !). Pour importante que soit cette révélation on n’en entendra pourtant plus jamais parler par la suite ! Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi toutes les races extraterrestres rencontrées par l’Enterprise étaient toutes de forme humanoïde et parlant Anglais ? Cet épisode donne une réponse (maladroite) à cette question.
Bref une excellente saison même si le maque d’évolution sur le long terme commence à se faire sentir. Les premiers signes de la fin sont déjà là.

SAISON 7 (26 épisodes 1993-1994)

Le dernier épisode de la série s’intitule à juste titre « Les meilleures choses ont une fin » et ainsi donc la saison 7 marquera la fin de STNG.
Cette dernière année se révèle assez chaotique puisque surchargée de projet Trekiens ! Tout d’abord la conclusion de la présente série, ensuite DEEP SPACE 9 qui entame sa 2ème saison, la nouvelle série VOYAGER est en cours d’élaboration et surtout la préparation du prochain long métrage STAR TREK GENERATION (dont le tournage commencera à peine une semaine après la fin de la série ! La prise de deuil sera donc brève pour l’équipe de tournage).

Tout d’abord signalons que contrairement à la plupart des séries qui s’arrêtent faute de spectateurs, STNG se retire en pleine gloire et au sommet de sa popularité ! Rick Berman, en charge de la production de Star Trek depuis le décès de Gene Roddenberry a fait du très bon travail en maintenant une cohésion irréprochable au show et un casting toujours fidèle au poste 7 ans plus tard. Alors dans ces conditions pourquoi tirer le rideau ? Les motifs sont flous mais il semblerait que la décision appartienne avant tout à la Paramount. La firme misait d’abord sur les futurs films, pensant qu’en supprimant la série elle ne ferait qu’attirer les spectateurs vers les salles de cinémas…
Un mauvais calcul car le film ne fut pas un immense succès (et pour cause ! Même les fans les plus hardcore de la série le qualifieront de « moyen » – traduisez « mauvais »).
Bref quoi qu’il en soit on ne peut que déplorer ce choix tant la série est restée excellente à travers les années et n’a jamais « sauté au-dessus du requin » ! Quelle série peut en dire autant après 7 années ?


Comment finir en beauté une série !

Tout n’est pas rose cependant et cette saison comportera de nombreuses faiblesses. A commencer par la romance née entre Deanna Troi et Worf ! (Hey aux dernières nouvelle les Klingons sont légèrement « sur-équipés » par rapport aux humains !). Cette amourette commençant en dernière saison semble sortir de nulle part et n’est absolument pas crédible ! Du reste Il n’en sera plus jamais question par la suite, ni dans les séries suivantes, ni dans les films ! Worf sera même invité au mariage de Deanna avec Riker dans le dernier film STAR TREK NEMESIS comme si rien n’était jamais arrivé…

Pour le reste les lézardes de la saison précédente (le manque de direction et d’évolution) deviennent ici beaucoup plus visibles. Les épisodes (bons ou mauvais) s’enchainent sans réelles logiques. Cette impression de « dispersion » tient beaucoup à la nécessité de clore certains arcs narratifs. Je pense notamment au retour improbable de Wesley Crusher sortant de nulle part (et y retournant) ou bien encore l’intégration un peu artificielle de problématiques propres à DEEP SPACE 9.

Il n’en reste pas moins que cette dernière saison, bien qu’elle ne soit pas aussi intense que les précédentes, recèle néanmoins de belles pépites pleines d’émotions et de surprises. Je pense notamment à l’épisode « Attached » qui se penche (enfin) sur la love story entre le Docteur Crusher et Picard ou bien encore l’épisode émouvant ou Geordi La Forge apprend le décès de sa mère…

Au niveau esthétique la série est plus réussie que jamais avec une réalisation impeccable et des effets très convaincants pour l’époque. Parmi les meilleurs épisodes de la saison on peut compter « The Pegasus » dans lequel le passé peu reluisant du commandant Riker est révélé (et la part qu’il a pris dans la répression sanglante d’une mutinerie). L’image de la Fédération ressort elle aussi écornée de cet épisode.
Notons également « Force of Nature » où un groupe d’écologistes tente de convaincre la Fédération que la vitesse de distorsion est une source de pollution nuisible pour l’univers (métaphore à peine voilée au réchauffement climatique).

La série se termine avec le double épisode « All good things » basé sur les paradoxes temporels. Si l’histoire est un peu confuse elle a néanmoins le mérite de figurer tous les personnages de la série (même Tasha Yar y fait une dernière apparition). Une faille spatio-temporelle menace toute vie sur terre et Picard a pour mission, indirectement aidé par Q, d’éviter la destruction de l’humanité. L’épisode distille habilement les clins d’œil au tout premier épisode et son fameux jugement de l’humanité (qui trouve ici sa conclusion). La boucle est définitivement bouclée.

26 ans après sa fin, STAR TREK THE NEXT GENERATION reste toujours aussi enthousiasmante. D’une étonnante cohérence elle a su instaurer une vision utopique de l’avenir mêlée de réalisme. Bien plus qu’une simple franchise à succès (comme l’est devenue STAR WARS) la série a réussi à prouver que l’on pouvait faire rimer réflexion philosophique, élan progressiste et divertissement populaire.
Performance jamais égalée par la suite.

What's next ?  © CBS

What’s next ?
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33 comments

  • Eddy Vanleffe  

    Même quand on connait que dalle à Star trek (je suis un béotien!) l’article est passionnant avec toutes ces anecdotes historiques.
    si je me clone, et que je peux vivres deux journées en une je me ferais les Star trek…^^
    (j’ai vu une poignée d’épisodes anciens et les films..; et aussi Galaxy quest, ça compte? )

    • PierreN  

      « Ah bon, Galaxy Quest ça compte ? »

      Oui en un sens (le meilleur film Star Trek, tel un 1er RoboCop pouvant être considéré comme un meilleur film Judge Dredd que les 2 adaptations officielles).

      • Patrick 6  

        @ Pierre : Hum si Galaxy Quest s’inspire manifestement de ST(NG) il reste quand même une parodie et une mise en abyme (vu que les acteurs sortent de leur propre série…). Du coup on ne peut pas dire que c’est « le meilleur film Star Trek ». La meilleure parodie à la rigueur.

      • PierreN  

        Une parodie doublé d’un hommage, à Star Trek en particulier et à la SF en général (les aliens en tenues grises comme avatars des fanboys terriens, jouant un rôle important dans l’intrigue).

  • Patrick 6  

    @ Eddy : JB a répondu pour moi « Oui ça compte » 😉
    Blague à part j’ai vu Galaxy quest assez récemment et j’ai trouvé ça plutôt rigolo et fun.
    Pour le reste il est vrai que l’aspect pléthorique de l’univers Star Trek peut rebuter mais, dans le cas présent, tous les épisodes étant indépendants, avoir vu l’intégralité n’est donc pas indispensable pour l’histoire.

    • Jyrille  

      J’ai vu Galaxy Quest il y a trois ou quatre ans, j’ai trouvé ça sympa mais pas aussi délirant que ce à quoi je m’attendais. Quant à Star Trek, il y en a plein sur Netflix, je m’y mettrai peut-être… mais tu as raison, c’est tout de même très intimidant toutes ces séries.

  • Présence  

    Je n’ai pas regardé un seul épisode de STTNG, mais j’en ai beaucoup entendu parler car c’était un événement à l’époque. Cet article tombe à pic pour que je comprenne ce phénomène.

    Je n’aurais jamais imaginé que les responsables de studio fassent appel au créateur de la série : remettre le créateur à l’origine du projet, presque une hérésie par les temps qui courent.

    Désamorcer les crises par la diplomatie et la négociation plus que par la force des torpilles à photons ou les tirs de phaseurs : une véritable utopie, voilà aussi quelque chose qui change.

    Comme Eddy, j’ai beaucoup aimé les anecdotes : l’origine du nom de Jean-Luc Picard, les motifs de la participation de Whoopi Goldberg, l’impact de a grève des scénaristes, les problèmes de qualité de transfert vidéo, le vrai départ et vrai retour de Tashar Yar… Je reviens plus tard pour les saisons 4 à 7.

    Le contexte futuriste est utilisé comme une simple métaphore pour aborder les problèmes de notre société contemporaine. – Si avec cette phrase, tu ne convainc par Bruce de la pertinence de la SF comme genre littéraire, c’est qu’il y met de la mauvaise volonté.

    PS : cette fois-ci, il t’a supprimé combien de mots ?

  • Nikolavitch  

    Je suis un gros fan de TNG, qui fait un gros boulot de remise en place (et de remise en cohérence) de l’univers, et jette les base de tout ce qui s’est fait ensuite sur la licence.

    et allez voir la nouvelle série Picard, c’est du très bon !!!!

    • Patrick 6  

      @ Nikolavitch : Un article sur Picard est dans les tiroirs de Bruce 😉
      Sans spoiler le truc, je suis un peu moins enthousiaste que toi (surtout au sujet de la conclusion de la saison).

      • Nikolavitch  

        la conclusion est clairement pas le meilleur, mais tout le buildup est chouette et les vieux personnages sont magnifiquement mis en valeur, je trouve.

  • Patrick 6  

    J’aurais pu le préciser dans mon article mais STNG n’a (à ma connaissance) jamais fait l’objet d’une diffusion sur une chaîne généraliste (seulement sur le câble ou le satellite à l’époque). Moralité tu es loin d’être le seul à n’avoir jamais vu un seul épisode de la série ! Du reste je fais mon malin mais je n’ai vu les épisodes que grâce à la sortie des DVD. Disons-le, en France on connait cette série surtout grâce aux films (qui hélas ne sont pas toujours très bons).

    En tous cas ce qui m’a le plus étonné en faisant des recherches pour cet article c’est la partie où les scénaristes, à cours d’idée, ont fait un appel aux fans pour leur envoyer de nouvelles histoires ! La démocratie participative en quelque sorte ^^

    Combien de mots supprimés ? Ahah aucun, le censeur est trop occupé à déménager pour s’en occuper ^^

    • PierreN  

      « qui hélas ne sont pas toujours très bons »

      C’est vrai q’hormis le film avec les Borgs, le reste des films de l’ère TNG ne vaut pas tripette (même la mort de Kirk arrive à être décevante).

      • Patrick 6  

        @ Pierre : Ah tu m’as convaincu ! Je vais faire un article sur tous les films de la franchise ^^
        Bon les films alternent le meilleur et le pire, mais il faut reconnaître qu’en effet la mort de Kirk est complètement à coté de la plaque 🙁

  • Présence  

    Les remarques de Nolino Nolino sur Facebook :

    Patrick est trop gentil avec les 2 premières saisons ..qui sont vraiment très moyennes (mauvaises) (je zap ces 2 saisons à l’exception de 5-6 épisodes) … la série décolle , et devient vraiment bonne avec la saison 3 (Arrivée de Berman et Piller, respectivement Producteur ex et Show-runner)
    Yesterday’s Entreprise reste un épisode charnière. (pas que pour le retour de Tasha.. mais aussi « Prune Juice.. A warrior’s Drink !! — je les ai longtemps regardés en VO VHS N/B (PAL ^^ que la télé ne faisait pas) avant que Canal Jimmy ne débarque via canalsat)
    vu le début de semaine avec Pupu et le justicier dans la ville..autant noter que Marina Sirtis , la Conseilére Deanna Troy, est la victime de viol dans le justicier 3 .(avant ça elle affrontait Faye Denaway au fouet dans « La Dépravée »)

    • Patrick 6  

      @ Nolio Nolino : Ah tu es dur avec la saison 2 ! Elle relève déjà bien la barre même si, en effet, le meilleur est pour la suite…
      Je me demande comment on peut traduire « Prune juice »… Liqueur de prune ?
      Merci pour ton update de la carrière de Marina Sirtis. Personnellement je la connaissais surtout pour ses photos dénudées, que j’invite las amateurs à chercher sur Google ^^

      • JB  

        Pour moi, la volonté de recréer une dynamique McCoy/Spock entre Pulaski et Data ne marche pas et contribue à plomber la saison 2. Et dans cette même saison, les personnages sont encore très imbus d’eux-même

  • Présence  

    Faire découvrir les vignobles Français du 24ème siècle : je me souviens que j’avais vu passer cette image très surprenante des champs de vigne avec le capitaine Picard en premier plan, dont je ne comprenais absolument pas le sens. Ce mystère est enfin levé pour moi.

    Le grand timonier parti, les scénaristes ont désormais les mains libres – Quel constat paradoxal : c’est en perdant son créateur que la série peut prendre son envol !

    Une officier Bajorane : ah ben zut, à peine un mystère levé, en voilà un autre qui apparaît. Bajorane ?

    Deep Space 9 & Star Trek 6 En terre inconnue : bien joué le cross-média qui tape l’incruste.

    Races extraterrestres toutes de forme humanoïde et parlant Anglais : on connaît tous la réponse. 🙂 C’est moins cher à mettre en œuvre, moins casse-pied à gérer que des races nécessitant des environnements incompatibles entre eux, ou des extraterrestres qui ne se comprennent pas entre eux.

    La firme misait d’abord sur les futurs films : pas de chance, mauvais choix.

    • PierreN  

      « Bajorane ? »

      Un peuple mise en avant dans la série suivante (Deep Space 9), notamment à travers le conflit entre Gul Dukat et Kira Nerys.

  • matt  

    Pour moi de la vraie SF !
    Pas de la baston sans arrêt, pas des déclinaisons de Star Wars comme c’est devenu maintenant, avec plein de conneries (des gens qui voient des étoiles filantes dans un espace sans atmosphère, des gens capables de voir en temps réel ce qu’il se passe à des années lumières de là…alors que ça s’appelle année lumière justement pour dire qu’il faut UN AN pour que la lumière parvienne à nos yeux…donc c’est impossible de voir ça en temps réel, etc.)
    Bref je fais mon gros geek^^, mais les nouveaux trucs Star Trek c’est pour les gens qui s’en tapent de la SF et veulent du spectacle. Et Star Trek ce n’était pas ça avant. C’était des scénar intéressants, des problèmes éthiques, des petites aventures fun indépendantes avec un peu de science, tout ça.

    Je suis loin d’avoir tout vu, je n’ai chopé que des épisodes par ci par là de la première série et de celle là.
    Mon aversion pour les séries hyper longues m’empêche un peu de m’y replonger, mais c’était en tous cas un show unique qui proposait son propre univers, ses propres thèmes.
    Quelque chose qui n’existe plus, tout sacrifié au profit de la baston contre des super vilains…

  • matt  

    Pareil dans les nouveaux Star Trek, tout le monde est con et méchant. Alors que depuis le début c’était un futur positif Star Trek. Et ça n’empêchait pas de faire des critiques sociales, justement lorsque la simple notion de racisme d’une personne qui vient du passé paraissait absurde et « drôle » aux yeux des personnages principaux.
    Mais maintenant c’est « bouh tout le monde est méchant et raciste et jure et crache et méprise, regardez comme on fait de la critique !! »

    R.I.P Star Trek

  • Patrick 6  

    @ Présence : Alors Pierre t’a répondu concernant « Bajorane » mais en résumé : Bajor est une planète colonisée par les Cardassiens et autour de laquelle orbite la station orbitale Deep Space 9.
    Pour le reste tu peux regarder (la très inégale) série DS9 😉

    Mince moi qui pensais que tous les aliens avaient l’air humains car ils avaient un créateur extraterrestre commun ! Quelle déception d’apprendre que la vraie raison est « Parce que c’est moins cher » ^^

    @ Matt : Tiens on est d’accord, qu’est-ce qu’il se passe ?? ^^
    Star Trek était un cas définitivement unique dans toute la SF télévisuelle pour son coté avant-gardiste et humaniste. Hélas cet aspect s’est dilué avec le temps pour totalement disparaître des séries récentes de la franchise (Discovery et Picard).
    C’est bien triste, mais bon c’est comme ça, autres temps autres mœurs. La vision de Roddenberry existe toujours à travers les séries « classiques », mais maintenant la franchise s’est tournée vers un univers plus noir et plus cynique (mais peut être plus « réaliste »).

    • matt  

      Mais pourquoi voudrait-on du réalisme noir et cynique de notre époque dans Star Trek ?
      D’une part il y a déjà plein de films/BD/oeuvres à base de dystopies. Star Trek proposait autre chose.
      D’autre part notre monde actuel est déjà bien assez cynique et noir.
      La critique sociale reste possible en proposant un univers positif, justement en tournant en ridicule notre monde actuel.
      Et enfin pour l’aspect action, on avait aussi des trucs comme Star Wars
      Star Trek proposait autre chose. Et tant pis pour ceux qui n’aimaient pas ! Je suis pour la variété et diversité.
      Le fait que tout finisse par se ressembler ne me plait pas.

      ça nous arrive d’être d’accord, mine de rien^^ C’est pas non plus la première fois.

  • Tornado  

    Je n’ai jamais vu la série en entier, uniquement des épisodes par ci, par là.
    Je suis rassuré parce que j’ai vu le Dyptique « LE MEILLEUR DES DEUX MONDES », apparemment le meilleur ! ^^
    Pour dire comme je suis largué : Je croyais que le film STAR TREK GENERATIONS avait été tourné avant la 1° saison, en servant de lien entre l’ancienne franchise (série originelle + films avec le cast originel) et la nouvelle (STNG) !
    J’avais d’ailleurs trouvé ce film nul, hyper décevant ! Alors qu’en revanche, j’avais trouvé STAR TREK PREMIER CONTACT (le premier film avec le casting de STNG) excellent (c’est d’ailleurs la suite du dyptique « LE MEILLEUR DES DEUX MONDES ») !
    Ensuite je n’ai pas aimé les autres films. Et ensuite j’ai regardé de temps en temps un épisode de la série STNG quand ça passait à la TV, en trouvant ça très bien. Surtout que… ben j’étais vraiment énormément sous le charme de Deanna Troi (alors effectivement on voit l’actrice, jeune, dans DEATH WISH 3, à poil). Mais bon… C’était effectivement très bien en général, même nonobstant Deanna Troi…

    • matt  

      Les films « next generation » sont assez bof…voire nazes pour certains.
      Premier contact est le meilleur, sans être exceptionnel selon moi

  • Kaori  

    Alors…
    L’article m’effrayant autant que la série, je reporte sa lecture approfondie à demain.
    Cela dit, ayant voulu regarder l’article « en diagonale », je m’insurge ! J’ai mis plus de la moitié de l’article pour comprendre que non, STING ne jouait pas dans la série !!! 😀

  • Patrick 6  

    @ Tornado : Oui je confirme « Le meilleur des deux mondes » est l’un de mes épisodes (doubles) préférés ! C’est du reste le 1er épisode que j’ai vu… en VHS 🙂
    Et non ! Le film Générations a été tourné à la fin et non pas au début de la série ! Quelques bonnes idées, mais le film est long, lourd, pesant et au final indigeste !
    Pour Premier contact c’est également l’un des films préférés de la franchise (à quasi égalité avec ST2 La colère de Khan !

    Dans les bonus du DVD il y a une interview intéressante de Marina Sirtis (Deanna Troi) où elle se plaignait que la cascadeuse la doublant pour une scène avait un plus gros cul que le sien ^^ Vanitas vanitatum.

    @ Kaori : ah les acronymes sont très courants chez Star Trek : TOS, DS9, STNG…
    S’y retrouver est un boulot à plein temps ^^

  • matt  

    « autant noter que Marina Sirtis , la Conseilére Deanna Troy, est la victime de viol dans le justicier 3 »

    J’avais vu quelque part que Marina Sirtis, dans une interview, s’était plainte que Michael Winner était un pervers flippant qui la laissait à poil dans le froid, ce genre de trucs…
    Et elle avait presque pleuré dans une convention Star Trek en remerciant les fans parce qu’elle n’avait plus besoin maintenant de tourner dans des films de tordus pervers…
    Du coup ouais bon…Michael Winner…

    Enfin ça ne surprend plus personne maintenant, on apprend tous les jours un scandale sexuel dans le monde du cinéma…

    • Nikolavitch  

      son apparition dans Picard est très chouette, aussi.

  • Kaori  

    Bon, ça y est, c’est lu.

    Un de tes commentaires m’explique pourquoi je n’ai jamais entendu parler de cette série. J’avais par contre beaucoup entendu parler de Deep Space Nine. Question de générations, je suppose.

    Tu me révèles enfin qui est Will Wheaton, l’ennemi juré de Sheldon le fan de Star Trek dans The Big Bag Theory, merci !

    J’ai beaucoup aimé l’anecdote de l’arroseur arrosé !

    Tu parles des premiers acteurs à passer derrière la caméra. Une habitude qui s’est répandue dans toutes les séries américaines : pourquoi ?

    Je comprends qu’on puisse s’attacher à ce genre de série. Pour ma part, entre les décors et les costumes qui me semblent d’un autre temps, et l’immensité de cet univers, je passe mon tour.
    Une série de films, à la rigueur, ça me conviendrait mieux.

    Bravo pour le travail de synthèse. J’ai été un peu larguée à l’évocation des différents personnages et de leur histoire, incapable de mettre un visage sur ces noms.

  • JP Nguyen  

    J’arrive très tard pour dire que… je me tâte…
    Suite à ton article sur Discovery, j’avais franchi le pas et regardé la saison 1 (j’ai laissé des coms sur cet article, d’ailleurs). Cela m’avait bien plu.
    Mais si Next Generation est plus « canal historique » par rapport à l’ADN Trekkien, je ne suis peut-être pas le public cible.

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