Get On Top (Nightwing party two)

Focus : Nightwing – 2 ° partie

Un focus de KAORI

VO : DC Comics

VF : Urban Comics (#1 à 8 uniquement, dans BATMAN : RÉCIT COMPLET n°5, plus certains TPB)

Cet article présentera les meilleurs runs de la deuxième série NIGHTWING (la première étant une mini-série de 4 épisodes sortie en 1995).

J’ai présenté dans un précédent article le personnage de Dick Grayson/Nightwing  et pourquoi c’était un personnage auquel je suis très attachée.
Dans celui-ci, nous parlerons de la série qui fut publiée de 1996 à 2009.

Une couverture qui met dans l’ambiance…  © DC Comics

Une couverture qui met dans l’ambiance…
© DC Comics

Le run de Chuck Dixon

Cette série contient 153 numéros et quelques numéros spéciaux. Avec une telle amplitude, forcément, c’est une série inégale, mais qui offre quelques beaux moments.

La série a d’abord été scénarisée par Chuck Dixon du #1 au #70 (à l’exception du #53 scénarisé par Devin Grayson pour l’arc OFFICER DOWN) avec principalement Scott McDaniel, Greg Land et Trevor McCarthy aux dessins.
L’histoire commence avec Nightwing envoyé en mission par Batman à Blüdhaven, la cité portuaire voisine de Gotham, afin de résoudre les meurtres d’une douzaine de gangsters échoués à Gotham.
Nightwing va découvrir à quel point Blüdhaven est rongée par la corruption, et va se sentir le devoir d’aider cette ville et ses habitants. Il y verra surtout un moyen de se prouver sa valeur, et d’être indépendant de Batman, tout en n’étant pas trop éloigné de Gotham pour aider en cas de besoin.

Le run de Dixon conduit Nightwing à grandir, acquérir une confiance en lui, s’émanciper et surtout s’épanouir à Blüdhaven : après avoir fait la connaissance d’un ancien policier désabusé, et avoir essayé en vain de combattre le crime, il entrera dans la police afin de lutter de l’intérieur contre la corruption, trouvant une alliée de choix en sa supérieure et partenaire, Amy Rohrbach.
Il sera locataire (puis propriétaire) d’un immeuble au sein duquel il sympathisera avec ses voisins (Bridget Clancy, sa propriétaire irlandaise, John Law, ancien justicier connu sous le nom de Tarentula, Aaron Helzinger, ancien vilain appelé Amygdala, etc.).
Et bien sûr, il commencera une relation sérieuse avec Barbara Gordon, alors Oracle.

Les limites de la loi, justifiant les actions des justiciers masqués. © DC Comics

Les limites de la loi, justifiant les actions des justiciers masqués.
© DC Comics

Un des points positifs de ce run, ce sont ses vilains assez inoubliables. Nightwing affrontera beaucoup d’adversaires, durant ces 70 épisodes, mais il y en a quelques-uns que l’on retrouve sur une longue période et qui détonnent particulièrement :
– Blockbuster alias Roland Desmond : un équivalent de Bane, grâce à un sérum aux effets permanents, sauf qu’il a trouvé un moyen de garder sa « superintelligence » ; il sera la véritable Nemesis de Nightwing jusqu’au numéro 93.
– Nite-Wing alias Thaddeus Ryerstad, une espèce de jeune psychopathe ultra-violent qui veut faire justice lui-même en s’attaquant à ceux qu’il considère comme des ordures : les parias de la société notamment ; ignorant ces faits, Nightwing le prendra sous son aile avant de réaliser qu’ils ne partagent aucune valeur ; après avoir appris qu’il a tué un fédéral sous couverture, Nightwing le livrera à la police, devenant ainsi non plus son modèle mais son ennemi juré.
– le totalement improbable Torque, alias Dudley Soames, flic corrompu qui a survécu à une torsion du cou à 180° par Blockbuster, ce qui fait qu’il voit derrière lui et a donc besoin de « lunettes à miroir » pour dégommer tout ce qui bouge…

Voici donc une sacrée galerie de vilains assez originale, à tel point que ce sont les seuls adversaires qui ont marqué ma mémoire, parmi toutes les publications de Nightwing.
Une autre qualité de Dixon est qu’il nous embarque facilement dans la tête de Nightwing. L’évolution du personnage, qui prend en assurance, est agréable à suivre.
Son quotidien au sein de la police et sa confrontation face à la corruption et aux limites de la loi apporte un intérêt supplémentaire à la série.
Sa relation avec Barbara est également une bouffée d’air frais. En effet, Dixon s’occupant parallèlement de Barbara dans BIRDS OF PREY, il maîtrise parfaitement la dynamique du couple et nous apporte de bons moments d’humour et de romantisme, sans jamais entrer dans le sentimentalisme à outrance.
Le gros inconvénient, par contre, c’est qu’à cette époque, DC prenait un malin plaisir (financier, oserais-je dire) à demander moultes histoires « crossovers », qui pouvaient s’étaler sur des mois et où il fallait lire jusqu’à 8 titres pour suivre toute l’histoire… Dixon avait en charge la série NIGHTWING, mais également ROBIN et BIRDS OF PREY… Ainsi le la progression de Nightwing a été interrompue pour CATACLYSM, BROTHERHOOD OF THE FIST, NO MAN’S LAND, OFFICER DOWN, JOKER’S LAST LAUGH et BATMAN : MURDERER puis BATMAN FUGITIVE. Rien que ça…

La colère de Nightwing, en écho à celle du lecteur… Dixon veut peut-être faire passer un message ? © DC Comics

La colère de Nightwing, en écho à celle du lecteur…
Dixon veut peut-être faire passer un message ?
© DC Comics

Un autre point parfois négatif : le style graphique.
Je ne suis pas fan du style de McDaniel, qui s’occupa des 40 premiers numéros, mais il apporte une dynamique à la série, il sait bien mettre en avant l’action, et on finit par s’habituer à son style.
J’aime par contre énormément le style de Greg Land, beaucoup plus esthétique et réaliste. Il s’occupera de la série du #41 au #56.

Mais là où rien ne va plus, c’est avec Trevor McCarthy (en charge de 7 numéros, vers la fin du run) au style quasiment caricatural, déformé… Pourtant c’est un artiste qui saura faire ses preuves dans d’autres œuvres, comme dans NIGHTWING : THE NEW ORDER 16 ans plus tard. Toujours est-il qu’à cette époque, l’artiste expérimente et ce n’est pas une réussite…
J’ai aimé le run de Dixon, facile à lire, pas transcendant mais apportant suffisamment de suspense pour qu’on se prenne au jeu, et les dessins de McDaniel et Land sont agréables et collent bien à l’histoire et au dynamisme de l’acrobate.

Non, vraiment, ça, c’est pas possible… © DC Comics

Non, vraiment, ça, c’est pas possible…
© DC Comics

 

Le run de Devin Grayson

Le run de Devin Grayson sur la série NIGHTWING s’étend du #71 au #117, soit un total de 40 épisodes sur la période de juillet 2002 à février 2006 (avec une pause de l’épisode 101 à 106 pour le « Nightwing : Year One » de Chuck Dixon, Scott Beatty et Scott McDaniel).

Mais avant de commencer, j’aimerais saluer le travail des artistes qui ont su apporter beaucoup de profondeur et d’intensité lors de ce run, à commencer par les trois illustrateurs principaux : Rick Leonardi, Mike Lilly et Patrick Zircher, dont les travaux ont été sublimés par les encrages de Jesse Delperang et Andy Owens.
Lorsque Devin Grayson prend la suite de l’excellent Chuck Dixon, celui-ci lui a laissé un titre en grande forme, avec un Nightwing sur la pente ascendante, qui en a quasiment fini avec la corruption de la police.
Tout lui réussissait donc, jusqu’à ce qu’elle prenne les choses en main…

Voici comment elle décrit Nightwing dans le numéro 75, dans lequel il met fin à la corruption dans la police :
« Who do I think I am? Good question, really, and I’ll answer like this : I’ve seen too much to be Robin, but I’m still too optimistic to be Batman. I’m Nightwing. I’m Officer Dick Grayson. I’m Barbara’s boyfriend, Bruce Wayne’s adopted son, and the last living member of the Amazing Flying Graysons. I’m happy. »
(« Qui je pense être ? Bonne question, vraiment, et je répondrai ainsi : j’ai vu trop de choses pour être Robin, mais je suis encore trop optimiste pour être Batman. Je suis Nightwing. Je suis l’officier Dick Grayson. Je suis le petit ami de Barbara, le fils adoptif de Bruce Wayne, et le dernier membre vivant des Incroyables Graysons Volants. Je suis heureux. »)
À partir de ce statut, Grayson va s’employer à détruire peu à peu tout ce qui fit le bonheur de Nightwing. À tel point qu’il est impossible pour qui a lu BORN AGAIN (ici   et ) de ne pas faire le parallèle entre les deux runs.

La première estocade vient lorsque Dick se retrouve forcé de quitter la police. En effet, alors que sa supérieure et néanmoins amie se trouve être la cible de Deathstroke, le mercenaire qui ne manque jamais sa proie, Nightwing panique et crie le nom d’Amy qui reconnait la voix de Dick.
Ayant déjà eu des soupçons auparavant, notamment à cause de ses compétences hors-normes (comme franchir un grillage en un saut), de ses confidences quant à son passé (le meurtre de ses parents) et de sa vision de la justice, celle-ci n’aura plus de doute et lui demandera de choisir entre son rôle de justicier hors-la-loi et celui de policier. Toujours fidèle à son serment envers Batman, il n’aura d’autre choix que de démissionner.
Cela aura un fort impact sur son équilibre. Lui qui ne supporte pas l’oisiveté, qui avait trouvé un moyen de rendre justice en étant du bon côté de la loi, se retrouve obligé de sacrifier un pan très important de sa vie. D’ailleurs, il ne retrouvera jamais cet équilibre vie costumée/vie professionnelle, ni dans cette série, ni dans les autres.

Hommage à Spidey face à Tarentula © DC Comics

Hommage à Spidey face à Tarentula
© DC Comics

Le deuxième coup sera directement lié à Blockbuster.
En effet, celui-ci vient de découvrir que Nightwing est indirectement responsable de la mort de sa mère, qui a eu lieu plusieurs mois auparavant : lors d’un affrontement sur la voie publique, Nightwing a provoqué une perturbation du traffic et la mère de Blockbuster, coincée dans une des voitures, est décédée d’une crise cardiaque. Lorsqu’il voit enfin la vidéo du drame, Blockbuster décide de détruire la vie de Nightwing. Bon, je l’avoue, c’est un peu tiré par les cheveux. Mais on n’est plus à ça près…

De plus, il a découvert l’identité secrète de Nightwing grâce à une journaliste reporter, Maxine Michaels, qui voulait faire un article sur Dick alors que celui-ci venait de se prendre une balle dans l’épaule. Voulant engager la journaliste pour enquêter sur Nightwing, celle-ci parla de la blessure à l’épaule de Dick, et Blockbuster fit le lien entre le policier et le vigilante blessé…
C’est ainsi que Tarentula entre en scène et va faire exploser le couple Dick/Barbara. Des tensions ayant déjà émergées (Nightwing ne cessant de se mettre en danger, s’épuisant entre sa vie de policier le jour et celle de justicier la nuit, ne se ménageant pas malgré sa blessure à l’épaule et reparlant régulièrement du passé de Barbara en tant que Batgirl), le couple ne survivra pas à la confrontation avec Catalina Flores/Tarentula et au surprotectionnisme de Dick envers Barbara.
Deuxième coup de massue. Mais ce n’est pas fini.

Alors que le moral de notre héros est déjà bien en berne, il est appelé par un ancien ami du cirque auquel appartenaient ses parents pour remplacer un trapéziste assassiné par un des hommes de Blockbuster. C’est alors que durant la représentation, Firefly, toujours à la demande de Blockbuster, met le feu au chapiteau, causant la mort d’une vingtaine de personnes et plusieurs blessés.
Cet incendie est un véritable traumatisme pour Dick qui revoit la mort de ses parents et son incapacité à pouvoir les sauver. Une profonde culpabilité commence alors à le ronger.
Il ira s’effondrer aux pieds de Barbara qui l’accueillera pour la nuit et le chassera au matin.
Il est assez facile d’imaginer dans quel état émotionnel se trouve Nightwing à ce moment de l’histoire. Il trouve du réconfort auprès d’un des résidents de son immeuble, vieux gipsy qui lui rappelle ses racines. Et alors qu’il s’apprête à confronter Blockbuster en plein jour, celui-ci embauche Giz et Mouse, deux spécialistes en explosifs, pour poser une bombe dans l’immeuble de Dick. Ceux-ci acceptent, pensant que l’immeuble est vide… l’explosion tuera tous les résidents, donc tous les amis de Nightwing, à l’exception d’Amygdala qui survit à l’incendie. D’ailleurs la scène où Nightwing tente d’apaiser Amygdala qui cherche désespérément ses amis est assez terrible émotionnellement…

L’enterrement est également un moment particulièrement difficile, puisqu’on retrouve sur la pierre tombale les noms de la plupart des personnes, y compris des enfants, que Dick a aidées ou sauvées depuis son arrivée à Blüdhaven…
C’est une véritable descente aux enfers pour le héros, toujours si optimiste et combattif habituellement. Pour la première fois, il commence à perdre la foi et n’arrive plus qu’à se blâmer pour tous ces drames, allant jusqu’à dormir dehors, dans un escalier de secours. Amy tentera bien de l’aider en lui proposant de réintégrer la police, mais il refusera son offre, tout comme il refusera celle d’Alfred et s’entêtera à régler le problème seul.
À ce moment-là de la lecture, on se dit que ça ne peut pas être pire. Et pourtant, si…

Bien décidé à faire arrêter Blockbuster pour ses crimes, Nightwing le provoque afin de tout lui faire avouer, tandis qu’il porte un micro. Sûr de lui, et après avoir encaissé une rafale de coups (Blockbuster étant un mastodonte, on se demande comment il a fait pour en revenir entier) (et là aussi, on est dans une autopunition : il encaisse sans jamais répondre ou se protéger…), il remet l’enregistrement au frère de Tarentula, Mateo Flores, district attorney. Quand celui-ci leur demande s’ils ont fait une copie et que Dick répond non, comment dire… Vous l’avez vu venir aussi, non ?
Évidemment, Flores détruit la seule preuve de la culpabilité de Blockbuster, (celui-ci ayant empêché l’emprisonnement de sa sœur Tarentula pour le meurtre d’un officier, en échange des services de Flores). C’est là qu’on assiste véritablement à l’effondrement psychique de Nightwing, qui ne voit plus comment stopper Blockbuster sans enfreindre le « code »…
Alors qu’il est à l’hôtel afin de protéger la journaliste Maxine Michaels qui, ayant compris les plans de Blockbuster, a permis de sauver la vie des policiers de Blüdhaven, et tandis que celle-ci essaye de le réconforter en lui disant que ce n’est pas de sa faute, elle se prend une balle en pleine tête, tirée par Blockbuster, et meurt sur le coup, juste à côté de lui…
La scène est d’une violence saisissante…
C’est là qu’a lieu la confrontation avec Blockbuster. On atteint ici le climax de la série. Le désespoir de Nightwing est palpable, parfaitement rendu par Grayson, Patrick Zircher et Andy Owens, et la question reste entière : comment peut-il s’en sortir ?

Fallait pas le chauffer… © DC Comics

Fallait pas le chauffer…
© DC Comics

Blockbuster énumère alors sans pitié à Nightwing les projets qu’il a pour lui : étant donné qu’il sait que Dick ne donne que peu (voire pas) de valeur à sa vie personnelle, mais énormément à celles de ses proches, il compte éliminer chaque personne liée de près ou de loin à Dick, sachant qu’il connait sa véritable identité et qu’il peut donc s’attaquer à la Bat-family…
Nightwing est au pied du mur, désespéré, ne voyant pas comment le cauchemar pourrait s’arrêter. Tarentula prend alors les choses en main, décidée à venger le premier Tarentula décédé dans l’immeuble de Dick : elle pointe un revolver sur Blockbuster.

Un choix s’offre alors à Nightwing : la stopper, ou la laisser faire… Dans le désespoir et à l’écho des derniers mots de Blockbuster, il choisit de s’écarter…
Et ce qui aurait dû être la fin du cauchemar engendre en fait le début de la véritable dépression de Nightwing : en état de choc, le sang de Blockbuster sur ses mains, il fait une crise de panique et s’effondre sur le toit, dévasté par la culpabilité et la trahison envers son mentor.
C’est là qu’arrive une des scènes les plus polémiques de toute l’histoire des comics de DC : Tarentula rejoint Nightwing toujours en état de choc sur le toit, et, pour le consoler, couche avec lui…
Ces douze dernières pages sont à glacer le sang, plongeant le lecteur dans le même désespoir que son héros. On n’en sort pas indemne, et la lecture s’achève avec ces mots en écho aux pensées de Nightwing avant de laisser Tarentula tuer Blockbuster : « It’s never gonna stop. Never gonna stop. Never ».
Et alors que l’on assiste là à une fin magistrale, tout tombe à plat au numéro suivant… Alors que Frank Miller dans BORN AGAIN réussit magistralement la renaissance de Daredevil, Devin Grayson s’enlise dans les méandres de la noirceur.

On sent qu’elle ne sait pas comment faire évoluer son histoire. Nightwing part avec Tarentula, est prêt à l’épouser, et est sauvé de justesse par un appel de Bruce pour venir l’aider sur WAR GAMES. C’est comme un premier électrochoc. Nightwing ira donc jouer son rôle dans la lutte contre la guerre des gangs.
Arrêtons-nous deux minutes. Généralement, les Deus Ex-Machina ne me gênent pas trop. Mais alors celui-là ! Bon, déjà, la scène sur le toit, avec Nightwing qui dit « Non, je suis empoisonné » et Tarentula qui abuse de lui, c’est assez hard (c’est le cas de le dire…). Ensuite, le traumatisme, je comprends. La scène où il récite un cours sur la vitesse de propagation du son et la vitesse de réaction du cerveau exprime très bien sa culpabilité, et le rappel du son qu’il entend en écho depuis son enfance (le bruit de l’impact des corps de ses parents contre le sol), qui fait maintenant écho au bruit de la balle montre bien son traumatisme. Mais de là à aller se marier avec une tueuse, ouah ! Et comme par magie, Bruce appelle juste avant qu’il ne signe les papiers de mariage. Bon pour moi, ça sent un peu le « je ne sais pas comment me tirer de là… »
Bref ! Nightwing file à toute vitesse à Gotham, limite en joie de recevoir ce coup de fil qui le sort de son état catatonique.

Une descente aux enfers qui n’est pas sans rappeler un autre héros solitaire © DC Comics

Une descente aux enfers qui n’est pas sans rappeler un autre héros solitaire
© DC Comics

Mais le malaise est palpable lorsqu’il se retrouve face à Batman, incapable de le regarder dans les yeux, toujours rongé par la culpabilité. Il finira gravement blessé à la jambe et se réveillera dans la Batcave. C’est là qu’il commencera à émettre des doutes, à parler de cette ligne qui devient de plus en plus flou, à chercher des réponses auprès de Batman, qui n’entendra pas son appel à l’aide.
Il prendra donc la décision qui lui semble la plus juste : aller se livrer à la police, en compagnie (forcée) de Tarentula.
Le problème, c’est que son ancienne partenaire et amie, Amy Rohrbach n’a aucune envie de voir Nightwing disparaître de Blüdhaven. Elle détruira les témoignages de la présence de Nightwing à l’hôtel…
Ne supportant pas de ne pas pouvoir expier ses fautes, Dick laissera le costume de Nightwing au pied de la vitrine contenant le costume de Robin, perdant totalement la foi…
On arrive dans une nouvelle ère à laquelle je n’ai pas franchement adhéré : Dick devient « Béquille » puis « le renégat ». Il est logé par un mafieux pour lequel il travaille.
Je n’ai pas aimé cet arc parce que d’abord, je n’ai pas compris la logique. Raccrocher le costume de Nightwing, oui. Travailler pour la mafia, parce qu’on pense être quelqu’un de mauvais, pour moi, c’est à l’encontre de la personnalité de Dick Grayson.
Surtout qu’à aucun moment les ambitions de Dick ne sont claires. Est-ce une couverture ? À priori, oui, mais cela n’est pas du tout énoncé comme cela au début…
En effet, au départ, on part dans l’idée que Dick choisit de passer du côté obscur. Plusieurs fois, il répétera cela à ses proches qui viendront s’inquiéter de son attitude. Il n’est plus un « gentil ». Et s’installe une espèce de status quo où il s’intègre dans cette famille et où il agit pour le compte de la mafia, puis pour le compte de Deathstroke pour la Society.

Finalement on apprend que c’était un moyen d’acheter la paix à Blüdhaven et de se débarrasser de Deathstroke. Point de rédemption, ni de moments de doute, de questionnement, de révélation…
C’est alors que Chemo attaque Blüdhaven, sous la commande de la Societé et de Deathstroke. La ville est dévastée par le gaz chimique, 200 000 personnes périront… Et Nightwing prendra tous les risques pour sauver le plus de monde possible, y compris le fameux Mateo Flores, mettant sa propre vie en péril…
Et c’est paradoxalement grâce à cet événement que Dick trouvera le salut, en l’espace de quatre pages… Quatre pages contre 40 numéros d’une longue descente aux enfers…
La faute à quoi ? Aux demandes éditoriales bien sûr, puisque Nightwing est appelé à avoir un rôle majeur dans INFINITE CRISIS, mais aussi à Devin Grayson qui a fait trainer les choses trop longtemps. On aurait aisément pu se passer de la partie « Renegade ». (D’ailleurs, sans cet arc, j’aurais mis une note de 3.5, voire 4 étoiles.) Devin Grayson se voit donc contrainte de terminer son run en un seul numéro. Elle remet donc Dick sur les rails grâce à une confrontation choc face à Batman (courte mais intense et vraiment percutante), réhabilite le héros par rapport à son attitude ambigüe avec Deathstroke pour qui il travaillait, le fait mettre tous ses amis en sécurité et le fait se réconcilier avec Barbara qu’il demande en mariage (et qui accepte) avant d’annoncer qu’il part en mission pour sauver la Terre. Ouf, rien que ça !

Pour la petite anecdote, Dan Didio, éditeur en chef de DC, voulait que Nightwing meure lors de INFINITE CRISIS. Geoff Johns, le scénariste, Eddie Berganaza, l’éditeur, et Phil Jimenez, le dessinateur, s’y opposèrent farouchement, expliquant que Dick Grayson était l’âme du DCU et que sa disparition serait dévastatrice pour tout le monde. Dan Didio accepta à condition que Nightwing opère un changement radical. Ce fut le cas. Merci Dan…
Connor Kent/Superboy mourut donc à sa place et Nightwing partit à New-York pour des aventures beaucoup moins passionnantes, après un an de voyage avec Bruce et Tim et il rompra avec Barbara sans qu’on comprenne vraiment pourquoi.
Blüdhaven est effacée, oubliée et Dick reprend une vie où il couche avec la première venue, devient modèle pour photographe, affronte Jason Todd. La partie la plus intéressante est peut-être celle où il retrouve celle qui fut son premier amour, mais dont on n’avait jamais entendu parler avant. Une explication à ses relations vouées à l’échec avec les femmes. Mouais…
Je ne m’étendrai donc pas sur cette période et passerai à la dernière partie…
En effet, la série reprend de la saveur avec l’arrivée de Peter J. Tomasi aux commandes, à partir du #140, pour clôturer le tout.

Le climax de la série… © DC Comics

Le climax de la série…
© DC Comics

 

Le run de Peter J. Tomasi

Le scénariste prend tranquillement ses marques avec FREEFALL et cette histoire de vols de cadavres (petit préambule à BLACKEST NIGHT), mais les choses deviennent vraiment intéressantes dans THE GREAT LEAP, grâce à une confrontation avec Double-face, très bien réalisée, mettant en avant le côté schizophrène du personnage (Nightwing sera engagé par Harvey Dent pour protéger son amante de Double-face qui veut la tuer…).
Il faut rappeler que Double-Face et Nightwing ont un gros passif, Double-Face étant un des plus gros échecs de la carrière de Dick en tant que Robin. En effet, lors de leur première confrontation, Dick pensa pouvoir gagner en rentrant dans le jeu de Double-Face, mais provoqua la mort d’un juge et se fit battre quasiment à mort, à coup de batte de baseball, sous les yeux de Batman (voir ROBIN : YEAR ONE ). Les échanges entre les deux protagonistes sont lourds de sens.
Dick cherchera en parallèle à dépasser un record du monde : celui du plus haut saut en parachute, à une hauteur que seul Superman peut atteindre. Le fait que cet exploit se produise durant BATMAN R.I.P. apporte une certaine tristesse, une profondeur particulière.
C’est d’ailleurs là que Tomasi excellera : dans les deux derniers épisodes, où Dick doit faire face à la disparition de son mentor. Magnifiquement mis en valeur par le travail de Don Kramer au dessin et de Jay Leisten à l’encrage. Nous voilà de retour à Gotham après la disparition de Batman, présumé mort suite à FINAL CRISIS.

La mise en scène est somptueuse. L’introspection du personnage face aux costumes vides de son mentor est troublante. Les interactions avec les différents personnages mettent parfaitement en valeur le travail du deuil : l’absence, et la succession…
La série se termine par l’hommage de Nightwing à Batman, à travers leurs parcours similaires.
On y retrouve également de beaux hommages à des moments importants du Batverse : le voyage en train et l’arrivée de Dick à Gotham sont en effet une reproduction de l’arrivée de Jim Gordon dans le BATMAN #404 (BATMAN : YEAR ONE de Frank Miller). De même, la dernière case qui conclut la première histoire est un hommage à la couverture du DETECTIVE COMICS #457, réalisé par Dennis O’Neill, Dick Giordiano et Julius Schwartz, à qui le numéro est dédié.
Je regrette cependant la deuxième histoire qui clôture le numéro final, avec cette histoire de saut en parachute avec Barbara pour son anniversaire puis l’introduction à BLACKEST NIGHT. Ça aurait pu se trouver dans un numéro précédent. J’ai trouvé ça dommage car ça casse complètement l’émotion de ce dernier numéro.

Une belle mise en scène en guise d’hommage au Chevalier Noir © DC Comics

Une belle mise en scène en guise d’hommage au Chevalier Noir
© DC Comics

Suite à ces événements, Dick se verra confronté à divers Batmen, décidés à remplacer Bruce Wayne, Dick ayant fait la promesse à Bruce de ne pas prendre le « manteau » de Batman. Cela se passe durant BATTLE FOR THE COWL, mini-série de 3 numéros, qui aurait pu être une réussite mais qui fut gâchée par des invraisemblances, et des affrontements sans grande cohérence. Dommage, car il y avait de quoi faire avec la lutte intérieure de Dick face au poids de ses responsabilités et du dilemme face à lui : prendre ou non la place de son mentor.
L’intrigue de BATTLE FOR THE COWL se termine avec l’éviction de Tim Drake du rôle de Robin (il prendra alors l’identité de Red Robin) afin de laisser la place au fils biologique de Bruce : Damian Wayne, sous la plume de Grant Morrison.
À ne pas oublier : le magnifique BATMAN #687, épilogue de BATTLE FOR THE COWL, avec l’enterrement de Bruce Wayne, et où Dick finit par accepter de prendre la place de Bruce dans le costume de Batman. Les moments entre Alfred qui fait face à la perte de son « fils », et Dick à celle de son père sont particulièrement poignants. Très beau numéro scénarisé par Judd Winick, illustré par Ed Benes et encré par Rob Hunter, préambule à leur arc LONG SHADOW, toujours sur la série BATMAN.

Ainsi s’achèvent les aventures de Nightwing en solo, avant le fameux FLASHPOINT qui redistribuera les cartes, comme souvent chez DC.
C’est une série qui m’a vraiment marquée, parce qu’elle a su montrer aussi bien les forces que les faiblesses de ce personnage et qu’elle m’a fait vivre des moments particulièrement intenses et émouvants.

BONUS : pour les nostalgiques du couple Dick/Barbara, sachez que le couple a eu son happy end dans le CONVERGENCE : NIGHTWING/ORACLE (2014), qui reprend les personnages de la Nouvelle-Terre (avant Flashpoint, donc) et où ils finissent par se marier !

Pas facile de sortir de l’ombre de la Bat © DC Comics

Pas facile de sortir de l’ombre de la Bat
© DC Comics

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La BO du jour : Nightwing, celui qui cherche toujours à atteindre le « top », sous un chapiteau ou dans les airs…

46 comments

  • Eddy Vanleffe  

    Bon!
    D’abord il faut que je me procure ces épisodes Convergence.
    Ensuite très bonne rétrospective d’un personnage discret mais essentiel de l’univers DC…en symbolique DC il représente beaucoup de choses.
    d’abord, la vraie relève qui améliore son modèle au lieu comme dans tous les futures dystopiques de voir les générations suivantes être des ingrats débiles (Jupiter’s leacacy ou l’épisode The Just de Multiversity ou encore Kingdom Come). Non Nightwing parvient à la synthèse qui consiste à réussir sa vie et sa mission tout en étant le ciment d’un tas de héros. il est l’avenir de DC.
    Ensuite, son empathie naturelle envers tous ceux qui l’approchent en font un personnage très clef dansun tas d’intrigues…
    et pour moi il est le leader naturel que n’est plus Cyclope depuis des années, Le pote du voisinage que n’est plus spider-Man depuis un moment et le vigilant urbain que n’est plus Daredevil non plus…
    à la croisée des chemins, mainstream mais pas stupide, il est le meilleur des mondes au moins jusqu’à Infinite Crisis (qui constitue souvent chez moi la fin des arcs que j’apprécie)…
    un très bon comics de super héros…
    Kaori précise qu’il y a des crossovers, mais c’est loin loin loin d’être comme dans les série Marvel actuelles… les arcs se suivent et peuvent se suivre sans qu’on soit à la merci d’un changement entier de casting tous le huit épisodes…
    En plus No Man’s Land et Batman Murderer font parti de mes meilleurs lectures Batman avec un long halloween, rien de moins…

    • Kaori  

      Je n’aurais peut-être pas dû spoiler CONVERGENCE…

      As-tu lu les EARTH-2 ? Moi qui ne suis pas très Justice League, j’ai bien aimé ces personnages alternatifs.
      Pareil pour THE NEW ORDER que j’ai apprécié.

      Concernant ton avis sur Nightwing, je ne peux qu’être d’accord.
      Malheureusement ce temps me semble bien loin… Sur un site voisin spécialisé dans DC, ils avaient fait un article sur comment tuer un super-héros définitivement. En disant que ce n’était pas sa mort qui le tuait puisqu’on peut les ressusciter, mais son oubli. C’est ce qui se passe actuellement avec le nouveau plot dont il est victime depuis 9 mois. Il n’intervient plus nulle part, ni mentionné, ni évoqué.
      Le temps parait long en attendant des jours meilleurs…

      • Eddy Vanleffe  

        éditorialement, ça doit être le bordel chez DC …
        ils n’aiment pas leurs persos de la génération Titans,
        Wally est saboté à mort
        Roy Harper, n’en parlons pas
        Donna Troy vit son histoire en boucle…

        mais ils les gardent quand même parce que les fans les réclament…

        • Kaori  

          C’est ça.
          Dan Didio dit que le problème avec les Titans, ces anciens sidekicks, c’est qu’ils ne peuvent vieillir, car cela implique que leurs mentors vieillissent aussi…
          Du coup ils ne savent pas quoi en faire.

          Sans parler des récupérations dans le temps, histoire de faire rajeunir tout le monde.
          J’ai l’impression que la question ne se pose pourtant pas chez Marvel.
          Oui il y a des multiverse, mais ce n’est pas aussi compliqué !
          Chez DC tu as 4 versions des personnages, suivant en quelle année tu lis ! Un truc de fou…

          • Eddy Vanleffe  

            Je ne serai jamais d’accord avec des Dan Didio ou des Tom Brevoort qui promotionnent l’immobilisme à grand coup de n’importe quoi…
            les héros doivent vieillir…
            Marvel avait trouvé la solution Ultimate pour ceux qui sont allergiques à avoir des persos parents etc…mais non ils ont fait OMD qui accumule tout ce q’uon aime pas dans les comics, Retcon/fausses morts à la con/jeunisme puéril/pacte avec le diable…la lie du comics.
            je préfère un univers moins ambitieux mais cohérent…
            Moi la décision de tuer Lian la fille de Roy Harper dans Cry for Justice est le truc que j’ai encore dans la gorge…
            j’ai arrête DC avant cet Event qui de toute façon a été un bide sans précédent…
            Rebirth est une sorte de nouveau départ à même de retrouver l’essence des persos avec un facteur peau neuve à même de séduire le nouveau lecteur encore que la réputation « DC c’est compliqué » a déjà enterrée le truc

          • Kaori  

            Mais oui… l’évolution, c’est la vie.

            Tellement d’accord pour Lian… Le personnage de Roy acquérait de la profondeur, une sympathie qu’on n’aurait pas forcément sans ça, une force et une faiblesse…
            La tuer n’a fait que détruire le personnage.
            Pareil avec Wally à qui on a retiré toute sa famille…

  • Eddy Vanleffe  

    En tout cas, bravo Kaori pour cet article mettant bien en valeur ce bon vieux Dick…

    j’ajouterais encore que j’adore le style de Scott mac Daniel: à cheval entre Batman the animated Series et Frank Miller… il possède un patte personnelle et ça, c’est un plus…
    Comme toi je préfère Trevor Mac carthy plus mature qu’à ses début très « caricatures » à la limite d’un Todd Mac Farlane… son sens du découpage est toutefois très punchy…
    Greg Land à cette époque est pas mal non plus…
    la série NEW 52 est orpheline de tous les éléments qui lui donnait son identité.
    le Rebirth par contre est vraiment sympa, on reviens aux fondamentaux, Bludhaven, travil social réinsertion des anciens vilains et des filles qui tombent comme des mouches dès que Dick Souris…

    • Kaori  

      Merci, c’est sans doute l’article dans lequel je me suis le plus investie…

      Oui, j’ai beaucoup aimé les Rebirth, jusqu’à disons ces derniers temps…
      Il y a eu quelques team up avec Wally, Damian et Roy très sympas aussi. J’aime ses Team-up. J’aime les Team-up en général.

      Pour là où on en est, je suis fan de Travis Moore, et l’intrigue aurait pu être prometteuse. A voir pour la suite… Je ne perds pas espoir. Jamais 😉

      • Eddy Vanleffe  

        Rebirth ma redonné la foi en DC comics avec de bons trucs comme:
        Batman de Tom King très méta et très psychanalytique avec un fort message sur l’aspect « infantile  » du comics qui pourrait t’intéresser Tornado puisque ça fait écho de manière très « post-moderne » à des ressentis que tu as soulevé ici..
        Titans, pendant au moins une vingtaine d’épisode ressuscite le temps d’arcs sans lendemains mais très agréables.
        Nightwing pareil jusqu’à sa blessure à la tête…
        Deathstroke, qui est putain de bien écrit….

        le reste m’est passé au dessus mais le green arrow a de bons échos également…

        • Kaori  

          Je vois qu’on lit les mêmes titres 😉

          Bon, j’avoue, j’ai lâché les Titans après le carnage fait sur Dick, Roy et Wally…

          Tom King a une écriture particulière mais j’aime beaucoup. Et la qualité est là niveau graphisme.
          J’ai hâte de voir où son run va nous emmener.

  • Manu  

    Encore un très article Kaori.
    Bon j’admet que les quelques épisodes de Nightwing que j’ai eu l’occasion de lire jusqu’a présent ne m’ont pas emballés plus que ça, la faut à des dessins pas accrocheurs et des scénarii faciles et peu inspirés…
    Pour le coup, je suis bien plus intéressé par ce que tu présentes. Même si c’est un peu inégal, je veux bien lui donner une chance… Tu m’as bien vendu le truc!
    Good job!

    • Kaori  

      Merci Manu, ça fait toujours plaisir de lire tes commentaires ici 🙂

      Nightwing est un personnage qui a un sacré potentiel, encore faut-il trouver les auteurs capables de bien l’écrire, ce fut le cas dans les années 90-début 2000. Malheureusement pas les meilleures années pour l’industrie du comics…

  • Tornado  

    Très sympa d’avoir ce tour d’horizon (très développé quand même) sur l’histoire éditoriale et sur les principaux arcs de cette série (et de ce personnage), dont la plupart des épisodes sont inédits en VF.
    Il est possible, si un jour ça arrive en VF, que je me laisse tenter par le run de Chuck Dixon étant donné la très grande sympathie que j’éprouve pour cet auteur mainstream discret mais talentueux et universel (je n’ai pas le souvenir d’avoir eu ce « rejet infantile » que j’éprouve sur la plupart des comics old-school avec lui). Et ce malgré les scans qui témoignent effectivement de dessins pas beaux du tout !

    Sinon on en revient toujours au même, non ? Une continuité vieille de 80 ans, sans cesse mise à mal par les absurdités éditoriales, les redcons, les morts et les résurrections, les personnages déclinés en plusieurs versions alternatives, les multivers parallèles… L’intérêt pour la chose ne peut plus être mis en avant entant que critère important et élément de cohérence. N’est-ce pas ?
    C’est dommage car on perçoit ici que ce qui faisait le sel d’une telle série était bel et bien, comme au temps du Spiderman classique, son côté feuilletonesque.

    • Kaori  

      J’aimerais tellement que cette série ait sa chance en VF…

      Qui sait, peut-être qu’avec les projets à venir concernant Nightwing dans les domaines du petit et du grand écran, Urban aura envie d’investir un peu plus…

      Et oui, on en revient toujours au même, les caprices éditoriaux détériorent l’essence des super-héros.
      Et en effet, l’intérêt de la série Nightwing, c’était ce côté feuilletonesque comme tu dis. Des rebondissements, des personnages, une intrigue. De l’émotion quoi.

      • Tornado  

        Tiens en parlant de feuilleton et de Spiderman, la mini-série en cours aux US, SPIDERMAN LIFE STORY, ça a l’air vachement bien ! Ça faisait longtemps qu’un truc Marvel ne m’avait pas fait envie comme ça ! 🙂

        • Eddy Vanleffe  

          Pareil…si c’est bien fait, on peut rendre hommages aux périodes, à l’histoire du perso et faire des trucs méta…Je suis curieux

          • Matt  

            Ou faire des retcons partout…

          • Eddy Vanleffe  

            Pas si c’est hors continuité comme L’Empire de Kaare Andrews

        • Kaori  

          Je n’avais pas entendu parler de cette mini série, je viens de voir que c’est scénarisé par Chip Zdarsky, dont j’ai beaucoup aimé le travail sur la mini série Marvel 2 in One.
          Je vais y jeter un œil !

  • Bruce lit  

    Quel amour, quelle passion pour un personnage qui n’existe pas. Je m’en rends compte d’une chose en te lisant : c’est que si une série ou les films mettaient en scène Iceberg comme Nightwing dans les TItans, je regarderai probablement (probablement).
    Les histoires de Dixon semblent tenir la route même si de ce que je comprends on reste dans du sous-Batman ( un Sous Bane + un sous -comment ki s’appelle le gars qui remplace Bats pendant Knightfall)
    Les dessins de McCarthy sont effectivement infects.
    Je pourrais m’interesser au travail de Tomasi par pure amitié et faire plaisir si Alex me filait ça.

    • Kaori  

      Hum…
      Je ne dirais pas que c’est un « sous-Batman », parce qu’on n’est pas du tout dans la même lourdeur (dans le sens pesanteur). Je dirais que les auteurs se sont surtout inspirés des ennemis de Batman.
      Pour moi c’est un héros urbain plus proche de Spider-Man. Il n’a certes pas l’acabit de Batman, mais il a sa propre identité, même si je comprends pourquoi tu dis cela.
      Le nom que tu cherches, c’est Jean-Paul Valley, Azrael (j’avoue, j’avais aussi oublié son nom de code…).
      Non, Nite-Wing est un jeune délinquant abruti avec une enfance difficile alors que Jean-Paul Valley est autant victime de troubles psychiatriques que de son « pouvoir », si je ne m’abuse.
      Mais effectivement, son background ressemble à un autre personnage issu de Batman : Jason Todd.
      Mais là on ne parle que du run de Chuck Dixon qui marque les débuts de la série. Il y a pas mal d’ennemis par la suite propre à Nightwing comme Stryke, revenu de ROBIN : YEAR ONE, Double Face qui a un bel historique depuis Year One, Raptor et pas mal d’autres plus anecdotiques qui ne sont pas des ersatz.

      Quant à la passion pour des personnages qui n’existent pas, je dirais que c’est un peu ma spécialité…

  • Présence  

    Excellent article qui m’éclaire sur ce personnage avec lequel je me rends compte que j’ai manqué le rendez-vous. Quand Chuck Dixon a commencé à écrire la série, je faisais une petite surdose de ce scénariste omniprésent sur les titres Batman, Robin et Birds of Prey. En outre le principe d’un ville très corrompue ne semblait pas différer beaucoup de Gotham. Du coup, je n’ai pas été attiré par cette série. Je ne lisais plus de comics quand Devin Grayson est arrivée sur le titre.

    Du coup, cet article constitue une superbe rétrospective qui me fait comprendre que le personnage a vécu un âge d’or dans cette série, et qui me fait comprendre la raison pour laquelle de nombreux lecteurs s’y sont attachés.

    • JP Nguyen  

      Presque pareil que Présence 😉 !

      J’ai toujours eu un a priori négatif sur Nightwing, je le trouvais trop dérivatif… Cet article titille ma curiosité mais aucun des auteurs évoqués ne me fait trop rêver…
      Mais bravo pour cette passion communicative qui transpire à travers l’article !

  • Kaori  

    Merci les copains 🙂

    Si j’ai réussi à réhabiliter mon petit Nightwing auprès de quelques-uns alors j’ai rempli ma mission !

    • Eddy Vanleffe  

      Et puis on ne pense jamais assez à ceux qui lisent sans commenter et qui sont parti de cet article en courant chez leur libraire pour savoir où on peut trouver du Nightwing de Dixon….

      Je viens seulement de saisir le titre de l’article et le jeu de mot avec ce qui arrive à Dick quand Tarentula abuse de lui…

      • Kaori  

        Si seulement !

        Et oui, les toits n’ont pas toujours réussi à Dick… Entre ça et le headshot…
        Tu savais que Grayson avait mis 10 ans pour reconnaître que c’était un viol ?

        • Eddy Vanleffe  

          Tu veux dire l’auteur?

          le viol sur homme, est un sujet tabou entre tous…
          parce que beaucoup considèrent et je ne rigole pas qu’un homme st toujours consentant et que son corps en témoigne…
          ensuite les intentions de l’auteur s’emmêlent à ce moment là..entre la pulsion d’écrire un truc qui ne s’est jamais fait, la situation puissante et inextricable dans la quelle elle les a mis tous les deux… vouloir parler d’un sujet sensible… et aussi jouer à fond sur le fait que Nighwing séduit de manière animale quasiment tout le monde et que ce n’est pas forcément un ‘don du ciel » mais aussi uns source de problème…
          après bien de sites place cette séquence parmi celle qui vont trop loin…
          bon!
          dans la dramaturgie des justiciers urbains, c’est pas si déplacé que ça….

          • Kaori  

            Oui je parle de l’auteure.
            Et moi la première, cette scène ne m’a pas « choquée » à la lecture, dans le sens où c’est la continuité du truc.
            Oui il y a eu pas mal débats, à savoir si le viol envers un homme devait forcément impliquer pénétration etc. Mais en 2004, l’auteure refusait d’employer le terme viol, préférant celui de consentement non mutuel. Elle s’est excusée en 2014.
            Comme tu dis, c’est un acquis que Dick a tout un tas de courtisanes auquel il ne sait pas dire non, c’est dommage que ça n’ait pas été plus développé, ça aurait amené plus de réflexions sur ce sujet tabou.

          • Eddy Vanleffe  

            je ne vois pas pourquoi elle a « du » s’excuser…
            elle n’a rien dit de répréhensible étant donné qu’elle est l’auteur du truc, elle le commente comme elle l’entend….
            ce comics n’a pas fait de victimes…
            c’est la mode de s’excuser dès qu’on a pété de travers,…. le culte du lissage de langage…

          • Kaori  

            Devin Grayson s’est excusée vis à vis des victimes de viols, si j’ai bien compris, par rapport à ses propos où elle disait qu’une relation sexuelle non mutuellement consentie n’était pas un viol.

            Moi ça m’a questionné cette histoire, parce que je n’avais pas été choquée, et je me suis demandé pourquoi quand c’est une femme qui abuse d’un homme, ça ne me choquait pas, alors que quand c’est le contraire, quasiment tout le monde s’en offusque, moi y compris. Peut-être est-ce par rapport à la force ? Un homme peut plus facilement repousser une femme que le contraire.

            Cette polémique m’aura au moins amené à réfléchir là-dessus, notamment au fait que mon point de vue est biaisé par le fait que je suis une femme et que oui, je conçois qu’une femme puisse abuser de ses charmes pour consoler un homme en détresse.
            Bref, ça m’a questionné pas mal sur ma propre moralité, en fait.

  • Kaori  

    Merci 🙂 , mais ce n’était pas un effort, plutôt un moment agréable mais que j’ai pris très au sérieux 😉

  • Kaori  

    Je suis en train de lire les Ultimates FF. Le style de Greg Land a sacrément évolué… J’avoue que, contrairement à McCarthy, je préférais son trait des années 90…
    Là on croirait des photos pour magazines osés, entre les cheveux et sourires ultra bright de ce pauvre décérébré de Johnny (achevez-moi) et les poses ultra sexy de Susan…
    Par contre, c’est vrai qu’il s’en sort plutôt bien sur le design des zombies (je viens de lire l’article de Patrick 😉 )…
    Mais ouais, je suis déçue de son évolution…
    Je lis dans les comms par Pierre qu’il s’inspirait de magazines porno, ben ça ne m’étonne même pas !

    • Eddyvanleffe  

      J’ai jamais compris non plus l’oprobe générale qui est tombé sur le cul de Greg Land, il y a eu une mode de la numérisation de photo et Greg a longuement expliqué sa méthode de travail (sur mag de sports puisque c ‘était une patineuse en l’occurrence) lors de son arrivée sur SOJOURN chez Crossgen…
      Je n’ai pas trouvé ça fabuleux mais quand même mieux que les acteurs à peine redessinés de Salvador Larroca sur New-Universal ou ce que fait Deodato Jr désormais…
      le coup du porno, je veux bien, j’ai lu ça plein de fois mais sans que les exemples me soient criants (je ne connais peut-être pas ces actrices) mais les poses sont quand même des poses de super héroïnes, je veux dire qu’elles ne sont pas à quatre pattes sur une moquette quoi…
      ça se peut mais au bout du compte Phoenix endsong, c’est pas non plus un truc de charme et je lui donne donc le bénéfice du doute (surtout qu’il prend finalement les modèles où il veut…on serait surpris par les inspirations de certains si ça se trouve)

      Ultimate FF, je ne l’ai pas lu…c’est peut-être douteux…^^
      mais c’est oublier aussi le costume de Susan Storm dans les années 90 avec l’ouverture en forme de 4 sur la poitrine…là c’était un peu too much….

      Greg Land semble avoir trouvé une sorte d’équilibre dernièrement en épurant son style photo, il est plus proche d’un Daniel Acuna maintenant, et c’est pas mal je trouve…mais je préfère son vieux style comics sans prétentions comme toi par contre…

      • Kaori  

        Susan a un costume avec nombril apparent, maquillée et pose sexy de magazine playboy. Rien de naturel. Même leur mère est hyper canon.
        Le coup des seins apparents s’expliquait par l’histoire où le personnage pétait en quelque sorte un plomb avec l’histoire de Malice.
        Là ça montre une image des jeunes de 18-20 ans uniquement portés sur l’apparence, l’argent…
        J’ai bien aimé quand même quand elle traite Namor de « jackass », lui l’arrogant sûr de lui et de son succès auprès d’elle.
        Ah, et Johnny ressemble à un surfeur australien. Alors oui c’est moderne, mais quand même…

        Je vais jeter un œil à Phoenix song…

        PS : t’as pas répondu à mon commentaire de ce matin sur Maison Ikkoku…

        • Eddyvanleffe  

          oui alors le scénario de Millar n’est pas innocent non plus… ça m’étonne d’ailleurs beaucoup moins, sur la ligne Utlimate il a adoré transformer les héros en crevards pétés de thunes, égoïstes, sans doute l’idée qu’il se fait d’une certaine jeunesse modelée sur les télé réalités…
          PS: je vais répondre de ce pas… 🙂

  • Jyrille  

    Encore un long article que j’imagine plutôt complet ! Je ne connais aucun auteur cité ici. Même ceux qui me semblent familier (Chuck Dixon), je ne dois rien avoir lu d’eux… Et je ne connais aucun des dessinateurs / encreurs !

    Merci donc pour le tour d’horizon, mais il me semble que trouver tout ça demande bien trop d’investissement, surtout que je ne pense pas être client de ce genre de lecture, même si le personnage me paraît éminemment sympathique. De même, félicitations pour tes connaissances du monde de DC et des différents arcs, c’est impressionnant ! De toutes les histoires que tu cites, je ne connais que celles écrites par Morrison et Miller…

    Le run de Devin Grayson me paraît tout de même très exagéré voire un peu artificiel tellement il semble vouloir ressembler à Born Again (quelle idée, c’est impossible)…

    La BO : du Red Hot sympa mais qui s’auto-parodie. L’album qui me les a fait lâcher.

    • Bruce lit  

      @Cyrille : même sentiment concernant les RHCP. C’est même le disque le plus mauvais de Rick Rubin en production. Je trouve le son de ce disque assez infect et ce morceau a un mixage que je n’aime pas du tout.

      • Jyrille  

        C’est bien possible, mais il est hors de question que je le réécoute pour te confirmer ce point… De toute façon je ne suis pas un gros spécialiste du son, je ne me rends compte de ce genre de choses qu’au bout d’écoutes répétées.

    • Kaori  

      La vache, c’est le seul album des red hot que j’aime 😉

      Concernant les publications de Nightwing, celle de 2011 se trouve assez facilement (PIÈGES ET TRAPÈZE et ses suites, mais je ne sais pas combien de tomes ; en VO ça représente 30 numéros), mais je n’aime pas beaucoup cette version. Tu peux aussi trouver le Rebirth, il est en 5 tomes. Tout ça en VF.

      • Bruce lit  

        CALIFORNICATION a de très bonnes chansons, dont la chanson titre. Mais il est long, inégal, mal produit et trop commercial pour moi.
        Ecoute bien la voix de Kiedis sur le 3ème couplet : la prise de son est juste atroce.

        • Jyrille  

          Voilà.

  • Tornado  

    1) Dick Grayson/Nightwing : Je me répète mais les mini-séries publiées dans le recueil Urban Comics ROBIN ANNEE 1 sont de toute beauuuté (article de Bibi ici mais là n’est pas la question parce que la question est surtout : « bon pour le néophyte ? Oh que oui !!! »).

    2) RedHotChiliPeppers : (je me répète aussi) Groupe et albums ayant selon moi hyper mal vieilli, notamment au niveau du son. L’album Blood Sugar Sex Magik est avec le recul ultra-surcôté. Je l’adorais à l’époque (à la fac c’était le masterpiece absolu) mais je le trouve juste inécoutable aujourd’hui : Musique d’ado-mal-fichue-maniériste-ultra-vulgaire. Les voix et notamment les coeurs sont atroces. Voilà c’était ma minute « hater » ^^ (l’album que je préfère et que je peux encore écouter aujourd’hui : ONE RED HOT MINUTE (CALIFORNICATION juste après)).

    • Jyrille  

      Blood Sugar reste leur meilleur album, avec une prod très minimaliste et des chansons immédiatement classiques (Under The Bridge, Give It Away, Power of Equality…) et One Hot Minute est très bien (totalement différent) et c’est tout. Mother’s Milk, avant Blodd sugar, est sympa, et basta pour moi.

    • Kaori  

      J’ai un ressenti totalement à l’opposé de Cyrille (mais au moins, c’est cohérent finalement 😉 )
      Je n’ai pas compris le délire autour de MY AEROPLANE et MY FRIENDS. Toutes mes connaissances encensaient ce groupe et je ne comprenais pas pourquoi. UNDER THE BRIDGE, ok, très bon morceau encore aujourd’hui. GIVE IT AWAY, je détestais. Et je n’ai pas réussi à écouter POWER OF EQUALITY en entier… Pas très persévérante la Kaori ce matin, je reconnais… Je réessayerai dans la journée pour voir 😉
      Mais ce n’est pas le registre que j’aime. D’ailleurs, j’ai mis longtemps avant de bien aimé GET ON TOP. AROUND THE WORLD a largement ma préférence, à cause du refrain.
      Mais bref, ce n’est qu’avec OTHERSIDE que j’ai aimé les Red Hot. CALIFORNICATION m’a convaincue d’acheter l’album. Et basta 😉 .

  • Tornado  

    En général, quand j’aime un album, c’est pour la vie. Blood Sugar Sex Magik est l’une des exceptions puisqu’aujourd’hui je ne le supporte plus. Il rejoint les autres exceptions (les albums der Mano Negra et l’Umplugged de Nirvana, pour ceux qui me viennent tout de suite en tête).
    Pour revenir à Blood Sugar Sex Magik je trouve vraiment ça mal fichu aujourd’hui. C’est plutôt vulgaire avec ces coeurs immondes et cette hargne surfaite. Après, certes, il y a les classiques. Mais impossible de réécouter Give It Away. Ça sonne extrêmement daté pour moi. Et c’est quand même mauvais signe.
    Mais ce n’est qu’un avis perso.

    Mother’s Milk je l’aimais bien aussi avec la reprise de Fire. Faudrait-il que je me risque à le réécouter ?

    • Jyrille  

      Aucune idée. Ca fait bien trop longtemps que je n’ai pas écouté le moindre Red Hot Chili Peppers.

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