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Thorgal : L’Enfant des Etoiles + Alinoë, par Van-Hamme & Rosinski

AUTEUR : TORNADO

Des enfants, des contes et des horreurs…

Des enfants, des contes et des horreurs…©Le Lombard

Cet article portera sur les albums N°7 et 8 de la collection.

Ils ont été édités initialement en 1984 et 1985, après avoir été publiés sous forme d’épisodes dans Le Journal de Tintin.
Le scénario est de Jean Van-Hamme, et les dessins sont l’œuvre de Grzegorz Rosinski.

Cet article est le deuxième d’une suite explorant la saga par cycles. On y trouve cependant aussi, comme c’est le cas ici, les albums autonomes, puisque chaque tome est un élément constitutif de l’ensemble de la destinée du héros qui, tel Superman, est venu des étoiles…
Pour le menu :
Le Cycle de la Reine des Mers Gelées (+ Les Trois Vieillards du Pays d’Aran)
Le Cycle de Brek-Zarith
– L’Enfant des Etoiles + Alinoë
– Le Cycle du Pays Qâ

Trois petites histoires publiées comme autant de bonus dans le journal Super Tintin !

Trois petites histoires publiées comme autant de bonus dans le journal Super Tintin !

1) L’Enfant des Etoiles : Thorgal Special Origins

L’Enfant des Étoiles est le septième tome de la série Thorgal. Tout comme Les Trois Vieillards du Pays d’Aran, il s’agit d’un album autonome, puisqu’il n’est pas intégré à un « cycle », comme la plupart des autres tomes. Mais il possède également bien d’autres spécificités qui le rendent unique dans l’ensemble de la série.
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un seul récit, mais d’une compilation de trois courtes histoires (publiées initialement entre septembre 1981 et septembre 1983 dans le magazine trimestriel Super Tintin). Ensuite, il y a le fait que ces trois histoires racontent autant d’étapes importantes de la jeunesse de Thorgal, depuis sa naissance jusqu’à son adolescence. Nous sommes ainsi dans un véritable album estampillé « Spécial origines », comme on en trouve au pays des comics de super-héros !

Moïse Thorgal, sauvé des eaux !

Moïse Thorgal, sauvé des eaux !©Le Lombard

– Le premier segment, intitulé Le Drakkar Perdu, revient sur l’épisode (déjà révélé dans L’Île des Mers Gelées) où Thorgal, qui vient de naître, est recueilli par le chef des vikings du nord en pleine tempête, alors qu’il errait tel Moïse dans une étrange petite capsule. Il s’agit d’un épisode assez court, mais qui développe cette découverte de manière plus précise.
Le récit en lui-même est bien troussé. Il permet au lecteur de faire la connaissance de Leif Haraldson, le fameux chef viking qui a élevé Thorgal et qui lui a donné son nom en hommage aux dieux du vent et du tonnerre, ainsi que de Gandalf le fou dans sa version jeune. Il s’agit néanmoins d’un simple bonus illustrant ce que le lecteur savait déjà, distillant ça et là quelques éléments permettant de mieux comprendre les événements décrits dans le Cycle de la Reine de Mers Gelées

La routine, pour les viking du Nord…

La routine, pour les viking du Nord…©Le Lombard

– Le deuxième, intitulé Le Métal Qui N’existait Pas, également le plus long, revient sur une étape de l’enfance du héros, lorsqu’il découvre le royaume magique d’Asgard. Il se lie avec le peuple des nains et combat le serpent Nidhogg. Laissé pour mort, il est ressuscité par la déesse Frigg grâce aux larmes du nain Thjazi, avant de se réveiller au début de l’histoire, comme si tout cela n’avait été qu’un rêve. Il apprend alors la naissance d’Aaricia (sa future épouse), née avec une perle en forme de larme dans chaque poing, laissant ainsi notre héros perplexe quant à la réalité ou non de son rêve…

Un détail important, réduit à… deux vignettes…

Un détail important, réduit à… deux vignettes…©Le Lombard

D’un côté, on peut admirer le savoir-faire du scénariste Jean Van-Hamme qui, astucieusement, développe certains éléments de la mythologie inhérents à la série sous la forme d’un conte laissant le lecteur décider de son degré de réalité. Étant donné que Thorgal n’a que six ans au moment de cette aventure plus ou moins onirique, on peut ainsi penser que son jeune âge justifie cette dimension féerique comme en partie issue de son esprit juvénile.
Mais d’un autre côté, on peut aussi estimer que cette plongée décomplexée dans la fantasy enfantine (avec des chats ailés possédant neufs vies !) impose une rupture de ton malvenue au cœur de la série, d’ordinaire plutôt adulte et réaliste. D’autant que sa mythologie va sans cesse revenir sur ces éléments dans les tomes à venir. Ainsi, pour le lecteur mature et exigeant, cet intermède enfantin, même s’il ne manque pas de candeur et de poésie, décrédibilise quand même un peu trop l’esprit initial de la série.
N’aurait-il pas mieux valu insister sur la naissance surnaturelle d’Aaricia (élément important mais carrément bâclé) témoignant ainsi de son lien particulier avec Thorgal, plutôt que d’illustrer cette mythologie scandinave d’une manière aussi frivole ?

A l’origine, disposé en guise de bonus dans les pages du journal Super Tintin, ce joli conte affilié à l’univers de la série Thorgal devait posséder un parfum certain de féérie et servait probablement à introduire cet univers auprès des plus jeunes lecteurs. Mais placé à la suite du Cycle de Brek-Zarith, il impose tout de même un étrange contraste dans la tonalité de la saga.

Rupture de ton ?

Rupture de ton ?©Le Lombard

– Le dernier récit, intitulé Le Talisman, est très important pour la suite de la série et notamment pour le Cycle du Pays Qâ (tomes 9 à 13). Fonctionnant comme un corollaire au premier segment, celui-ci voit notre héros à présent âgé de dix ans errer seul dans les forêts à la recherche d’un « dieu ». Ce faisant, il découvrira la clé de ses origines mais le « dieu » en question préférera lui effacer la mémoire afin de lui offrir une vie plus heureuse et moins tourmentée par ces révélations…

Là encore, l’habileté de Van-Hamme lui permet de développer les origines « secrètes » de son personnage tout en préservant le statuquo. Il nous emmène ainsi dans les étoiles, pour un épisode science-fictionnel un brin naïf (le combat des scooters spatiaux) mais tout de même très intense grâce à l’introduction de nouveaux personnages issus de la famille réelle de Thorgal. Le meilleur épisode de cette compilation, plus subtil que le précédent, pétri de révélations qui vont être extrêmement fructueuses pour la suite de la saga, et qui permettent de comprendre pourquoi Thorgal n’a pas développé les pouvoirs parapsychologiques que devrait lui valoir son ascendance.
On pourra noter au passage une volonté de faire ressembler les origines de Thorgal à celles de Superman (seul survivant d’une population extraterrestre élevé par les humains), les deux héros distillant une métaphore christique certaine, et offrant à Jean Van-Hamme l’opportunité d’effectuer sa relecture du thème de l’héroïsme à l’aune de l’abnégation et du sens du sacrifice…

Dieu ? Grand-père ? Tu me racontes mes origines à la Superman ?

Dieu ? Grand-père ? Tu me racontes mes origines à la Superman ?©Le Lombard

Au final, mon avis risque de ne pas plaire à tout le monde tant ce septième tome est en général estimé par les fans (toujours avides de ces albums « Spécial origines » !). Prise entant que telle, il s’agit d’une excellente bande-dessinée, bien écrite et bien dessinée (il conviendra tout de même de remarquer que la rupture se fait également ressentir, d’un point de vue esthétique, avec les deux albums précédents, Au-delà des Ombres et La Chute de Brek-Zarith, comportant des planches moins anciennes, et d’un niveau carrément supérieur !). Mais, placée ainsi dans la saga après le Cycle de Brek-Zarith, elle apparaît comme un acte de rétro-continuité à travers lequel le scénariste semble faire amende honorable afin de combler les manques qui se faisaient effectivement ressentir dans le Cycle de la Reine des Mers Gelées. Mais après ces légères petites mises au point, on va dire que le meilleur reste à venir…

2) Alinoë : The Ring

Alinoë est le huitième tome de la série.
Il s’agit également d’un récit à part, puisqu’il n’est pas intégré à un « cycle », comme la plupart des autres albums, Soit un récit autonome, qui s’ouvre et se referme sur une histoire complète.

Le pitch : Thorgal, son épouse Aaricia et leur petit garçon Jolan vivent désormais sur une île déserte, à l’abri de la folie des hommes. Ils coulent des jours paisibles dans leur petite cabane avec leur chien Muff.
Un jour, Thorgal doit quitter l’île afin d’aller chercher des vivres sur le continent. C’est le moment que choisit Jolan pour exprimer sa solitude à sa mère, et son besoin de fréquenter des amis de son âge. Parallèlement, il semblerait que cet enfant, issu du « peuple des étoiles » comme son père, soit doué de mystérieux pouvoirs parapsychologiques. Et alors que Thorgal tarde à revenir, un petit garçon aux cheveux verts, muet et inquiétant, fait son apparition à l’instant même où Jolan découvre un étrange bracelet en forme d’anneau…
Le destin continuerait-il de s’acharner sur nos héros ?

Le petit Jolan : Un enfant solitaire doué de bien étranges facultés…

Le petit Jolan : Un enfant solitaire doué de bien étranges facultés…©Le Lombard

Après le Cycle de Brek-Zarith, éclatante réussite dans le domaine de la saga héroïque selon Jean Van-Hamme, on pouvait se demander ce qu’il allait advenir de cette petite famille poursuivie par les affres du destin. Comme si nos héros, à force de vouloir l’éviter, ne faisaient que s’exposer sans cesse à cette malédiction.
Le scénariste se révèle une nouvelle fois particulièrement brillant en imaginant ce récit inattendu et assez terrifiant, dans lequel le jeune Jolan donne vie, grâce à ses mystérieux pouvoirs (même si ce n’est pas très clair), à une espèce d’entité malveillante qui se révèle d’autant plus terrifiante qu’elle prend les traits d’un petit garçon à l’allure svelte et gracieuse.

Le temps d’un huis-clos stressant, chose relativement rare dans le cadre d’une bande-dessinée, et d’une montée en puissance cauchemardesque, ce court récit prend ainsi le lecteur à la gorge avec une narration viscérale rendue palpable grâce au dessin naturaliste et sans fioritures de Rosinski. Et, au travers de quelques vignettes aussi simples qu’efficaces, on tremble face à ce petit être qui parvient à exhaler sa malveillance par de simples effets de mise en scène aux confins de l’épouvante.
Avec le recul, on songe à ces films d’horreur venus d’extrême orient (The Ring, The Grudge) où le fantôme d’un enfant venait menacer le quotidien d’une famille dans une montée de l’angoisse particulièrement intense. Et l’on se dit que sur ce terrain, cet album de 1985 fait figure de précurseur à l’autre bout du monde !

Bien évidemment, outre le postulat redoutable du huis-clos, l’autre parti-pris frappant du récit réside dans l’idée de réaliser le premier album de la série sans son héros (ou presque) ! Encore une excellente idée du scénariste qui, ce faisant, permet au lecteur de se recentrer sur les autres membres de la famille en leur donnant de l’épaisseur et en leur conférant un rôle de plus en plus important au cœur de la saga.
Le résultat est une éclatante réussite. Le lecteur s’attache à Aaricia et à Jolan (que l’on ne connaissait pas encore vraiment), et même au chien Muff (qui suivra nos héros dans bien d’autres aventures !), alors que l’absence du héros se fait constamment ressentir. Soit le thème de la famille séparée et la lutte pour la reconstituer, qui reviendra en boucle au cours de la série.

Alinoë ? Ange ou démon ?

Alinoë ? Ange ou démon ?©Le Lombard

Avec ce tome de transition, Van-Hamme & Rosinski ne font pas du remplissage mais continuent au contraire d’explorer le thème principal de la saga (une réflexion sur le destin) ainsi que les thèmes sous-jacents, tout en explorant des facettes encore inédites du genre consacré, qui mélange l’Heroic fantasy avec le naturalisme et la science-fiction ; soit un mélange des genres auxquels vient désormais s’ajouter celui de l’épouvante…

Pour le moment, la série est réellement d’une qualité exceptionnelle et l’on comprend aisément qu’elle soit devenue un tel classique. Il nous reste encore à découvrir le Cycle du Pays Qâ (tomes 9 à 13), qui marque l’apothéose de la saga, avant que Van-Hamme ne commence à s’essouffler et que la qualité de l’ensemble se mette à décliner…

Brrr…

Brrr…©Le Lombard

18 comments

  • yuandazhukun  

    Je félicite les artistes pour cette oeuvre magnifique qu’est Thorgal mais je suis admiratif de ton superbe travail d’analyse de cette série, Tornado !…Je suis totalement en accord avec ce que tu dis (ouais c’est pas drôle du coup…) et toutes tes remarques sur les 3 récits des origines du Héros je les partage…Ca casse le rythme des récits précèdents et pas uniquement au niveau du scénario…Le style graphique est moins travaillé et est un mélange, à mes yeux, de ce que Rosinski a fait avant de Au dela des ombres et après Alinoe (oui curieux sachant que Alinoe est le tome 8 donc vient après !) comme si Rosinski s’essayait déjà à autre chose. Il l’a dit, après Brek Zarith il abandonne le Rotring qui accentue les contours, pour revenir à la plume et au pinceau, pour des traits plus flous afin de créer une ambiance troublante. C’est un peintre avant tout (mais merde c’est quand même dommage !). Alinoe est comme tu le dis un huit-clos oppressant. Van Hamme s’est amusé avec cet album en mettant en scène « peu de persos et un seul lieu comme une pièce de théâtre ». Le travail sur la psychologie de Jolan a été travaillé. Sa réaction par rapport « à l’abandon de son père et son opposition à sa mère comme pour tester son pouvoir vis-a-vis d’elle » est un bon développement sur la prise de conscience de son identité et son rapport avec ses parents. Bravo encore Monsieur Tornado pour tout le boulot accompli !

  • patrick  

    Tiens, ça me fait penser Superman, Sangoku et Thorgal ont la même origine!
    Ils sont tous issus de peuples extraterrestres et adoptés par la population locale.

  • JP Nguyen  

    Teaser du matin : Tornado’s Fantasy 2/4
    Tornado continue à vous parler de Thorgal avec les tomes 7 et 8 : un Spécial Origines et un huis-clos oppressant pour une série enchaînant les ruptures de ton.

    La BO du matin
    Vu qu’il est question d’étoiles…
    https://www.youtube.com/watch?v=zp7NtW_hKJI

  • Présence  

    Gandalf, les larmes d’un nain, des chats ailés, des scooters de l’espace : il faut vraiment la rigueur et la cohérence de ton article pour réussir à convaincre que ces pièces rapportées (y compris l’origine de Superman) finissent par s’amalgamer en un tout harmonieux. Vu de l’extérieur, on a l’impression que le scénariste a été piocher dans les genres les plus imaginaires de la littérature pour pouvoir intégrer ce que bon lui semble dans son récit.

    Le contraste n’en est que plus grand avec le deuxième album que tu décortiques, qui lui semble au contraire présenter une grande unité.

  • Jyrille  

    Très belle analyse comme toujours. Je te rejoins complètement sur Alinoë, c’est un album complètement angoissant, alors qu’il se passe en pleine journée et en plein soleil la plupart du temps. Il fait clairement penser aux films d’horreurs japonais, mais également à une certaine frange du fantastique et de l’horreur américaine des années 70 comme les films de Carpenter, les Body snatchers…

    ATTENTION SPOILERS :

    Par contre, même si il y a un changement de ton radical, je trouve l’épisode avec le Métal qui n’existait pas totalement bienvenu : pourquoi les auteurs devraient-ils se cantonner à une seule tonalité alors que depuis le début, Thorgal mixe allègrement les genres et les mondes imaginaires disparates comme le souligne Présence ? Je pense au contraire que cela enrichit l’univers de Thorgal, cela serait criminel de ne vouloir que faire dans le désespoir ou le sombre avec tant d’éléments et de couleurs. Dans ce cas précis, il revient à l’esprit du conte et des mythes, avec un Thorgal enfant, cela colle parfaitement bien.

    L’épisode dans l’espace est trop court et facile, mais il partage un élément avec l’épisode précédent que tu ne soulèves pas : la modernité des parents de Thorgal, qu’ils soient adoptifs ou non. Leif est un homme qui ne croit pas aux dieux ni aux signes, et son grand-père désamorce l’existence d’un dieu en en devenant un lui-même face au monde, sans réellement le confirmer. A eux deux, ils expliquent à Thorgal que rien n’est prédestiné, et que seul le bon sens prévaut : un enfant abandonné ? Il faut s’occuper de lui, peu importe sa provenance. Une ascendance lourde, en avance sur les autochtones et aux pouvoirs évolués ? Ce n’est pas une raison pour se proclamer dieu et asservir les gens. Ce discours, au milieu d’un monde de légendes et de dieux, est très étonnant et très important pour le mode de fonctionnement de Thorgal : un homme non pas invincible, mais sans peur et capable de réflexion, capable d’empathie aussi, capable de comprendre les autres et de ne pas les écraser mais bien de les aider. On voit déjà ce comportement dans les tomes précédents, face aux trois vieillards d’Aran mais aussi face à Brek Zarith et à son général en chef.

  • Matt  

    Je me demandais…même si tu as dit que les spin off de Thorgal sont accessoires, en as-tu lu certains ? Et si oui, y en a-t-il qui valent le coup malgré leur côté optionnel ? Et surtout, certains sont-ils compréhensibles sans avoir lu tout Thorgal ?
    Je me demandais ça dans l’hypothèse où, même si je m’arrête au tome 13 de Thorgal, serais-je capable de comprendre par exemple les premiers tomes d’une autre série comme Kriss de Valnor ? J’imagine qu’il y a une chronologie et qu’une série comme « Louve » n’a d’intérêt que si on a lu assez de tomes de Thorgal pour savoir qui est Louve.

    • Jyrille  

      Je n’ai lu que les tomes du spin-off Louve qui appartiennent à ma fille et ils n’ont pas forcément un grand intérêt. Et il vaut mieux connaitre assez bien la série principale avant de commencer à les lire, et ce jusqu’au tomes 30 environ.

      • Matt  

        Ok merci.
        Après j’avoue que je me pose la question pour la série Kriss de Valnor. C’est quand même Yves Sente au scénario, qui a déjà concocté de bonnes choses dans d’autres BD (notamment de bons scénarios de Blake et Mortimer, même si je ne suis pas un grand fan de cette BD à cause du ton vieillot volontairement conservé qui devient fatigant à la longue). Et Kriss est un personnage qui arrive si j’ai bien suivi dans le tome 9 de Thorgal. Donc…peut-être Est-ce abordable sans lire tout Thorgal ? Mais est-ce bien ?
        J’aime bien changer de point de vue et plutôt que de continuer Thorgal après le tome 13, je suis curieux de voir si un spin off vaut le coup pour son approche différente sur l’univers. Et Yves Sente a visiblement aussi écrit des tomes de Thorgal.

        • Jyrille  

          Sente a repris le scénario de Thorhal à partir du tome 29 je crois.

          • Matt  

            Moui…
            Mais si jamais il faut lire les 29 tomes pour comprendre quelque chose aux spin off, je vais oublier l’idée.

  • Tornado  

    Franchement, tu n’aurais aucun intérêt à lire les spin-off. Surtout si tu n’as pas lu les cycles ultérieurs développant la relation entre Thorgal et Kriss de Valnor.
    Ces spin-off sont comme ceux de la série XIII : Du bon matos, fait par de bons auteurs. Mais avant tout des bonus dispensables strictement pensés comme un atout commercial afin de faire fructifier la franchise une fois la série ayant échappé à leurs auteurs initiaux.

    Yves Sente est un scénariste brillant. Mais pour le coup il s’est révélé très décevant avec sa reprise de Thorgal. Il a d’ailleurs lâché l’affaire, puisque c’est Xavier Dorison qui poursuit la série…

    Pour ma part j’ai acheté les trois premiers spin-off de Thorgal. Et puis j’ai arrêté. Je poursuivrai la série-mère pour Rosinski, mais probablement pas au delà…

  • Bruce lit  

    Les origines spatiales de Thorgal m’ont toujours gonflées surtout enfant, je ne comprenais rien à cette rupture du récit. Je trouve même que toute cette partie est en trop et que le fait que Thorgal soit un valeureux guerrier en rupture avec son temps suffirait amplement. Les pouvoirs magiques de Jolan resteraient dans le ton de la série.

    Mainetnant en ayant relul’intégrale il y a deux ans, l’écriture est solide et annonce le cyle Qâ. Bon…

    // Alinoë: une réussite incontestable. Je plussoie à ce que dit Jyrille: un huis clos en plein soleil assez sinistre alors que personne ne meurt ! Un grand choc, même pour la couverture qui me faisait peur marmot.

    Très bon choix de scan comme d’habitude et Serge G.a sûrement apprécié ton clin d’oeil dans le titre….

  • Matt  

    Bon…ben j’ai lu ces 2 tomes. Et en fait j’ai été un peu déçu. Je ne partage pas cet enthousiasme pour Alinoë. Le premier, l’enfant des étoiles, je suis assez d’accord sur la rupture de ton et j’avoue m’être un peu ennuyé à la lecture. De la même manière, je ne suis pas fan qu’on nous montre trop en détails d’où vient Thorgal. En gros le passage avec le combat spatial et la rivalité du grand père de Thorgal avec son gendre…bof. Je comprend l’idée de mélanger les genres et d’associer de la SF et de la fantasy…mais comme ça vite fait dans un mini récit, ça manquait de conviction. ça faisait un peu trop artificiel.

    Alinoë est déjà mieux.
    Ce que j’ai aimé déjà :
    -Aaricia commence à faire un peu des choses (désolé mais jusqu’à maintenant elle faisait un peu potiche à se faire enlever tout le temps.)
    -Un tome quasiment sans Thorgal c’est une bonne idée, justement parce que ça fait exister sa famille.
    -L’idée du huis clos aussi est originale.

    Mais en ce qui me concerne, j’ai quand même trouvé ça léger. Faire une BD de 50 pages juste avec une sorte de course poursuite, c’est un peu bof. j’aurais préféré que la nature d’Alinoë soit plus longtemps mystérieuse plutôt qu’il nous soit révélé assez vite et sans que ça étonne quiconque qu’il provient de l’esprit de Jolan.
    La fin est également vraiment abrupte. Thorgal arrive comme par magie, coupe le bracelet dont on ignore tout et c’est fini. Ah…donc finalement ça venait bien du bracelet ? Pas de Jolan ? Ou un peu des deux ? Et Thorgal l’avait compris aussi. Jolan c’est le gosse de Shining qui appelle le concierge par télépathie en fait.
    Bon je suis mauvaise langue. Mais honnêtement je me suis un peu ennuyé sur ces 2 tomes. Je me demande si je ne vais pas les revendre même. J’ai un peu le sentiment qu’il ne s’y passe rien. En tous cas pour moi c’est vraiment en dessous du cycle précédent qui était excellent avec l’histoire de Brek-Zarith, la « dépression » de Thorgal, la triste histoire de Shaniah. Il y avait de l’émotion, de l’action, des personnages; de l’épique !

    J’ai reçu la suite sous forme d’intégrale du cycle de Qâ. Je verrai si ces 2 tomes sont importants pour faire la passerelle entre Brek-Zarith et Qâ. Ou si je peux m’en séparer.

  • Tornado  

    Oui, pour le coup, on n’est pas d’accord. Replacé dans son époque, Alinoë représente une claque magistrale au pays du 9° art. Et son influence sera considérable jusqu’au cinéma.
    C’est inventif du début à la fin en contournant tous les codes de la BD instaurés jusqu’alors (huis-clos extérieur, héros absent, terreur viscérale).
    Le non-dit sur l’existence d’Alinoë (est-ce que ça vient de l’anneau ou de Jolan ?) est également fascinant par son ouverture. Au lecteur de se faire sa propre idée. Et ça laisse de grandes latitudes pour le destin à venir de Jolan (même si l’idée n’a toujours pas été retenue jusqu’à présent).

    • Matt  

      Ce que tu dis est vrai, mais j’ai du mal à y voir autre chose qu’une parenthèse dispensable. Une petite histoire mystique certes réussie sur la forme mais résolue trop vite et qui implique des pistes en effet pour le destin de Jolan mais non développées par la suite (j’ai lu depuis le cycle de Qa que j’ai beaucoup aimé, mais ton article n’étant pas paru, je n’en dis rien pour l’instant)
      S’il faut lire 30 tomes pour que soit développé les pistes entraperçues dans Alinoë…
      Et le scénariste original ayant déserté la série, on se demande s’il savait où il allait à ce moment là.
      Après j’ai peut être plus de mal à contextualiser les BD que les films, donc l’argument du jamais vu à l’époque…sachant que je l’ai lu il y a quelques mois…ne me touche pas vraiment. Dans un film, on sent davantage que ça a vieilli par rapport aux limitations techniques, et paradoxalement même si le rendu a vieilli, il me permet mieux de contextualiser et donc d’apprécier les trouvailles originales de l’époque.

  • Tornado  

    En règle générale, il suffit de se dire que ça n’avait jamais été fait à l’époque, et une oeuvre prend soudain une dimension différente.
    Quand j’ai écouté pour la première fois le premier album de Led Zeppelin (c’est pas tout jeune…), il a sonné à mes oreilles comme un album de hard rock parmi tant d’autres. Et puis, dès que j’ai pris conscience qu’il était le premier de son histoire à avoir ce type de sonorité, de composition, de concept, il a pris à mes yeux une dimension considérable. Comme une révélation.

    • Bruce lit  

      Revendre Alinoë ? Mais tu es fou Matt !
      L’arrivée de Thorgal qui résout tout : l’adulte est arrivé. Il tranche sur le vif et met fin à ces jeux d’enfants (dangereux). Il y met fin de manière brutale ce qui ne résout rien. Le potentiel destructeur de Jolan est monstrueux et totalement sous estimé par son père. le suspense reste entier pour la suite !

      • Matt  

        Eh, ça veut pas dire que je trouve que c’est de la merde. Je revends aussi des trucs pas mal. Parce que…ben…ça prend de la place^^
        Désolé mais je n’ai pas été transporté comme vous.
        ça vient peut être juste bêtement du fait que je préfère des aventures épiques avec des batailles, des conflits entre peuples, davantage de personnages, plutôt qu’un huis clos, aussi original soit-il, pour ce genre de séries. C’est presque trop minimaliste comme histoire pour moi.
        Après je trouve quand même que c’est trop vite et facilement résolu comme s’ils s’étaient rendu compte qu’il n’y avait plus qu’une page dispo pour finir (ah, les quotas de pages, c’est chiant…)

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