Hot Dog ! (Bullshit Detector : Dylan Dog)

Dylan Dog : le Film par Kevin Munroe

AUTEUR :TORNADO

1ère publication le 24/03/14-MAJ le 24/03/19

Un look relativement fidèle aux fumetti originels

Un look relativement fidèle aux fumetti originels
© Condor Entertainment

Dylan Dog : Dead Of Night est un film de Kevin Munroe réalisé en 2011. Il est l’adaptation d’une bande dessinée italienne (ils appellent ça fumetti), véritable phénomène de société (jusqu’à un million de copies vendues par mois) : Dylan Dog. Dans la bande dessinée, Dylan Dog est un héros anglais. C’est un détective de l’occulte, provocateur, charmeur et pince sans rire. Beau gosse « à l’italienne », il fait preuve d’un flegme très particulier et aborde la vie de manière aussi décontractée que désabusée…

Créée en 1986 par l’écrivain Tiziano Sclavi, Dylan Dog est une série touchant à tous les aspects de l’angoisse et du paranormal. Il s’agit d’un croisement génial entre le polar, le film d’horreur et la fable fantastique à la Edgar Poe. Bien que souvent sanglantes, ces aventures sont surtout poétiques et saupoudrées d’une puissante touche de mélancolie. Le film de Munroe transpose le cadre de la série au cœur de la Nouvelle Orléans. On pense alors à un autre film : Constantine, et ce pour plusieurs raisons : Tout d’abord, le film ce Francis Lawrence utilisait également le cadre de la Nouvelle Orléans pour raconter une histoire très similaire.

Mais aussi et surtout, la série originelle de Tiziano Sclavi entretient de très nombreux points communs avec une célèbre série de comics, qui n’est autre que… Hellblazer John Constantine, soit la série qui a été adaptée dans le film avec Keanu Reeves ! Dans les deux cas, les récits mettent en scène un détective spécialisé dans l’occulte et les démons.

Visite chez l'ophtalmo ?

Visite chez l’ophtalmo ?
Source Allo CIne 5
© Condor Entertainment

De même, dans leur approche, les films se ressemblent assez. Il s’agit de bandes gentiment horrifiques calibrées dans le plus pur esprit hollywoodien, avec héros gentil, démon qui veut conquérir le monde, love story de base et sidekick rigolo, le tout enrobé d’effets spéciaux dernier cri. Du simple point de vue d’un divertissement du samedi soir, Dylan Dog : Dead Of Night remplit très bien son office. Le spectacle est fun et rythmé. C’est plein de monstres, plein d’action et plein d’humour.

C’est saupoudré d’une petite dose d’horreur, sans en faire trop, et c’est bien emballé, avec des maquillages, des décors et des effets spéciaux parfaitement réalisés. Les passages où les zombies tentent de s’insérer dans la société sont particulièrement drôles (avec un humour à la Pixar !), et apportent au film son côté le plus réussi et le plus original.

Le pitch est par ailleurs très geek : La Nouvelle Orléans est secrètement aux mains de plusieurs communautés de monstres qui vivent cachés parmi les habitants. Loups-garous, vampires et zombies partagent clandestinement leur quotidien. Armé de son arsenal à balles d’argent ou de lumière, Dylan Dog est le gardien de ces forces obscures et veille à maintenir l’équilibre entre les communautés. Jusqu’au jour où une série de meurtres ensanglante la ville et menace de déclencher une guerre des monstres…Mais pour les fans de la bande dessinée originelle (dont votre serviteur), le côté « adaptation » est plutôt honteux. Ce Dylan Dog version cinéma n’emprunte rien à son modèle de papier, si ce n’est vaguement son allure, avec sa chemise rouge et sa veste noire.


The Dylan Horror Picture Show

Ce n’est pas tant le changement géographique qui pose problème, mais plutôt l’absence totale de l’esprit initial du fumetto. Oubliez le ton onirique, macabre et poétique de la version originale, le film de Kevin Munroe préfère s’inspirer de Blade, Underworld, voire Twilight, soit un univers « popcorn » qui n’a strictement rien avoir avec celui du VRAI Dylan Dog. Oubliez la personnalité du héros originel, caustique, surréaliste mais plein d’esprit, car la version interprétée par Brandon Rough ne lui reprend rien du tout, préférant le cliché parfaitement éculé du « beau ténébreux ». Soit une adaptation complètement à côté de la plaque ! Sur bien des points, on se dit que cette adaptation n’est qu’un prétexte à réaliser une sorte de remake de Constantine, avec quelques clins d’œil à la bande dessinée italienne, notamment à travers le nom du vampire « Sclavi », directement emprunté au créateur de la série.

Pour les spectateurs plus exigeants qui désirent voir un film plus sincère, il vaut mieux se reporter sur Dellamorte Dellamore, adaptation officieuse de la série Dylan Dog, réalisée en 1994 par Michele Soavi. Bien que très éloigné du détective privé originel, le film italien avait su beaucoup mieux retranscrire l’atmosphère unique de la bande dessinée de Tiziano Sclavi… Dylan Dog : Dead Of Night est donc un simple divertissement gentiment horrifique. Dans le genre, il contentera une soirée entre copains avec sandwichs et boissons pour rigoler. En tant qu’œuvre purement cinématographique et surtout adaptation d’une œuvre graphique, le film ne vaut pas tripette, et risque de faire grincer pas mal de dents chez les admirateurs de fumetti !

Beau et ténébreux

Beau et ténébreux
© Condor Entertainment

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