Interview avec Jérome Alquié

Interview avec Jérome Alquié

Par Emmanuel BALLANDRAS (avec un petit coup de main de BRUCE LIT pour l’iconographie)

1ère publication le 24/03/20 – MAJ le 29/07/20

Captain Alquié  ©

Captain Alquié
©Christelle Alquié !

Depuis mon enfance, j’ai toujours eu un rituel : lorsque je passe dans un supermarché, je DOIS passer au rayon des bandes dessinées . Quand internet et les mobiles n’existaient pas, la bande dessinée était mon seul échappatoire à ce monde trop sérieux. La seule chose qui pouvait égaler ce plaisir, c’était de regarder les dessins animés qui passaient à la télé : Goldorak et Albator étaient en tête de liste ! Fin d’année 2019… Comme je dois faire quelques courses, je ne loupe pas l’occasion pour faire un détour par le fond de l’hypermarché où se trouve le rayon libraire. Et là, je me fige sur place ! Je vois en exposition la couverture d’un nouvel album sur Albator.

Ca va papa ? me demande mon fils qui a noté mon brusque arrêt.
Glbpfrmdgpffff… C’est… C’est un nouvel album d’Albator !
Euuuuh… Bah oui, c’est une bédé quoi !
Non mais imagine fiston ! ALBATOR !! J’avais 3 ans lorsque je regardais ça !

Le titre de l’album est « Mémoires de l’Arcadia, tome 1/3 ». C’est presque trop beau pour être vrai ! J’ouvre avec méfiance l’album qui se dresse devant moi. Les dessins seront-ils bons ? L’histoire efficace ? Je tourne quelques pages, et je repars directement en caisse avec le bouquin sous le bras sans même faire mes courses.
Fils !Ce midi, c’est Macdo ! Je vais être un peu occupé cet aprèm’ !
Ah, bin moi ça me va bien, c’est cool ! Merci papa !

Avant d’entamer le précieux bouquin, je fais quelques recherches sur son auteur. Je découvre avec étonnement qu’un français est derrière ce projet : Jérôme ALQUIE ! Ce marseillais né en 1975 fait partie de ces enfants qui ont été percutés par la vague des animés nippons débarquant en France, bien avant la naissance du Club Dorothée. En cherchant un peu plus, je découvre que Jérôme n’est pas un arriviste et qu’il a déjà du métier : dessinateur, illustrateur, coloriste, professeur de dessin… La japanimation est son dada, mais il a aussi collaboré sur d’autres projets européens. Du coup, il est temps de faire la lumière sur ce sympathique monsieur et sur son projet assez incroyable…

Il revient, Albator ! Le capitaine, corsaire !

Il revient, Albator ! Le capitaine, corsaire !

Bonjour Jérôme ! Ma première question sera ultra-bateau : pour ceux qui en te connaissent pas du tout, tu es qui, et tu fais quoi ?

Je suis donc dessinateur, principalement influencé par les dessins animés des années 80. J’ai eu un cursus d’ingénieur… sauf que je ne me suis jamais retrouvé là-dedans. Comme je continuais à dessiner depuis longtemps, je me suis sauvé dès que j’en ai eu l’opportunité dans les années 2000. J’ai donc fait des illustrations, des couvertures de livres, des jaquettes de DVD, etc. Début 2010, j’ai commencé une BD nommée « Surnaturels » qui a eu 4 tomes. J’ai beaucoup aimé la BD, et j’ai donc mélangé ma passion des animés des années 80 et mes dessins, avec Albator en tête de liste.

Qu’est-ce qui t’a attiré dans le personnage d’Albator ? Il n’est pourtant pas musclé, il est borgne, il a une énorme balafre sur le visage, et il est toujours mélancolique ou taciturne.

C’est vrai que c’est une bonne description que tu fais de lui, et qu’il n’a rien d’exceptionnel dit comme ça… Et pourtant, il est ultra-charismatique ! Je connais plein de garçons qui s’identifiaient à lui parce qu’il inspirait quand même de la peur pour ses propres semblables, et parce qu’il était un hors-la-loi recherché sur sa planète. On est loin des standards très manichéens de l’époque où les gentils étaient immédiatement identifiables, et les méchants étaient très méchants. Albator, c’est une œuvre un peu plus complexe que le simple fait de voir un gentil affronter le mal.

Comment ça s’est passé pour présenter ton projet à Leiji Matsumoto?As-tu beaucoup de contraintes à respecter de sa part ou bien de la part des éditeurs ?

Ça s’est fait par éditeur interposés : d’abord les éditeurs japonais Akita shoten ont découvert les dessins que j’avais proposé à l’éditeur français Kana. Puis ils en ont parlé avec Matsumoto qui a donné son aval de principe. Pour l’histoire, ils avaient bien sûr un droit de regard, mais tout s’est très bien passé, et ils m’ont laissé faire ce que je voulais à une seule condition : bien respecter le caractère de chaque personnage, et la relation entre eux. C’était vraiment le plus important pour eux : ne pas trahir le matériau d’origine sur la personnalité de chaque protagoniste. Après, faire une histoire parallèle ou pas, ou le respect d’une timeline par rapport à ce qui existe déjà, c’était moins important.

C'est beau, non ? ©Kana / Jerome Alcquié ©Leiji Matsumoto / Akita Shonen ©Toei Animation

C’est beau, non ?
©Kana / Jerome Alcquié
©Leiji Matsumoto / Akita Shonen
©Toei Animation

Ton style graphique est à mi-chemin entre le dessin et l’anime-comic avec du super boulot de colorisation pour rehausser le tout. Ça fait partie de ta « patte » artistique ou c’était un choix nécessaire pour ce projet?

Au début du projet, Akita Shoten prévoyait que je bosse sur un vrai manga, parce que ça aurait été plus simple pour eux en termes de parution au Japon. Mais pour moi, ça a été la seule condition que j’ai vraiment voulu conserver : faire du style franco-belge ! C’était important pour plusieurs raisons :
-Je ne suis pas mangaka, mais je sais faire du franco-belge.
-Avec les premières planches-tests en couleur que j’ai présenté au tout début du projet, Akita Shoten a trouvé que cela ressemblait à certains art-books luxueux qu’ils ont au Japon. Cela donnait de la valeur ajoutée au projet.
-Il fallait aussi bien choisir la cible du public qui avait déjà connu enfant la série animée de 78 ( pas tellement sur le manga d’origine). Du coup, la couleur me semblait être extrêmement importante pour que ça ressemble au maximum à l’animé, et que cela évoque les souvenirs d’enfance. J’ajoute que je voulais aussi vraiment faire des petits clins d’œil au dessin animé Albator que les français ont découvert à l’époque, comme notamment le fait de garder le nom « Albator » au lieu de « Harlock », ou alors que j’ai appelé un des personnages capitaine « Luguy » en référence à Philippe LUGUY ( PERCEVAN, SYLVIO…) qui était dessinateur chez Dargaud début des années 80. Je suis même allé jusqu’à demander à Richard DARBOIS de faire la voix d’Albator pour le trailer de lancement de la série parce que je ne voulais personne d’autre que lui !

Tu as pris le parti de choisir l’univers de la série de 78 plutôt que celle de 84 ( personnellement j’en suis ravi). Pour quelle raison?

La première raison, c’est que j’avais énormément envie de faire une sorte de 43ème épisode de la série animée de 1978 ( qui en compte 42). C’est pour cela que dans ce que j’ai proposé, on voit par exemple que Stellie est un peu plus âgée que dans l’animé.
De plus, la série de 1984 ( que j’aime énormément) m’a moins attiré car Albator arrive rapidement en début de série comme un sauveur des humains, alors que dans l’animé de 78, il est déjà mis au ban de la société. On se retrouve donc avec ce coté manichéen qui fonctionne un peu moins bien à mon sens pour Albator. Dans la série de 78, il est recherché de partout sur Terre, mais tout le monde a très peur de lui. C’est un vrai pirate, et pas du tout un corsaire ( comme on l’avait surnommé en France et qui est une mauvais traduction).

Deuxième raison : pour des droits d ‘édition japonais, on m’a demandé de m’inspirer de la série de 78. Personnellement, ça m’arrangeait énormément. C’est aussi pour cela que j’ai gardé le design d’origine de l’Arcadia, ainsi que sa couleur bleue.

Troisième raison : la situation sur Terre dans la série de 78 montre qu’il existe en réalité 3 partis :
Albator et son équipage sont les héros mais aussi des parias,
Le peuple terrien qui est devenu oisif et froussard avec le temps…
… et les Sylvidres qui viennent coloniser la Terre et qui semblent être de vraies méchantes, alors qu’au final, ce sont légitimement celles qui devraient vivre sur Terre puisqu’elles y ont habité bien avant nous. On peut d’ailleurs y déceler une allégorie de la nature qui cherche à reprendre ses droits. Ce message est d’ailleurs bien vivace en 2020 où on parle beaucoup de l’écologie.
On peut donc dire que certains thèmes abordés ici sont non seulement toujours très actuels, mais qu’en plus on peut les comprendre davantage aujourd’hui avec nos yeux d’adultes.

Le changement dans la continuité  ©Kana / Jerome Alcquié ©Leiji Matsumoto / Akita Shonen ©Toei Animation

Le changement dans la continuité
©Kana / Jerome Alcquié
©Leiji Matsumoto / Akita Shonen
©Toei Animation

Matsumoto commence très fort ses œuvres, mais les fins de celles-ci nous laissent parfois perplexes, voire même carrément sur notre faim ( l’oeuvre originale jamais terminée, les OAV de qualité très inégales, le film d’animation superbe mais au scenario particulier…). Est-ce aussi ton avis ?

Je crois comprendre qu’il laisse les portes ouvertes pour que l’on ait nous-mêmes notre propre interprétation des fins de ses œuvres. Pour la série animée de 78, il y a une fin, mais je ne sais pas si Matsumoto est en accord avec celle-ci, car il faut rappeler qu’il n’a pas pu finir son manga d’origine. Dans « Galaxy Express », il y avait quand même une fin aussi. En tout cas, c’est comme cela que je l’interprète.

Des mangas faits par des japonais et qui sont traduits ensuite en français, c’est la norme. Par contre, un français qui dessine des mangas en français pour être ensuite traduit en japonais et exportés là-bas, c’est carrément le monde à l’envers !

J’étais justement hier en communication avec les responsables des éditions qui diffusent au Japon « Les mémoires de l’Arcadia », et les retours sont vraiment positifs. J’en suis encore ému. Mais je peux aussi donner une petite explication à ce succès : au Japon, on aime faire des mangas avec de petites cases et avec un style très identifiable du style japonais en noir et blanc. Comme dit précédemment, je ne suis pas du tout mangaka et je n’aurai jamais la prétention de le devenir. Et puis je n’ai rien à apporter de plus à cette culture si je tentais de faire comme les plus grands d’entre eux. Le truc, c’est que je suis issu de la bande dessinée franco-belge, qui n’est pas identique au manga. Donc, lorsque je suis arrivé avec mes premiers croquis pour « Les mémoires de l’Arcadia », les responsables japonais ont tout de suite vu cette approche différente, avec de grandes cases pour les dessins, de la couleur, etc. Ils ont également perçu ma volonté d’être respectueux de leur œuvre originale, et que j’étais très passionné par cet univers. Ça leur a plu, et c’est devenu une vraie force pour cet ouvrage.

J’ai remarqué un truc récemment : toutes les filles que je connais qui sont nées fin des années 70 étaient presque toutes amoureuses d’Albator ! As-tu remarqué cela aussi chez tes fans ?

Si j’avais touché 1 euro pour chaque fille de notre génération qui m’a dit ça, je serai actuellement millionnaire ! ( rires) C’est vrai qu’Albator est un personnage clivant, charismatique, et complexe. Je pense que c’est aussi une des raisons qui fait que les jeunes filles étaient attirées par lui.

Quel est ton regard sur d’autres héros d’animés SF de cette période comme par exemple Goldorak ? Cobra ? La Bataille des Planètes ? Robotech ? Capitaine Flam ?

J’ai grandi avec tous ces dessins animés, car j’étais très frustré chaque mercredi de devoir attendre une semaine entière pour voir la suite de mes séries. C’est surtout grâce à Goldorak, Capitaine Flam, et à Ulysse 31 que je suis rentré de plein pieds dans la japanimation de type space-opera. Toutes les autres séries que tu cites sont aussi géniales, à part « Cobra » qui m’a moins marqué à l’époque, mais que j’ai découvert adulte et que je trouve superbe encore aujourd’hui ! Cet animé n’a pas pris une ride à mon sens.

Depuis les années 80, il y a eu un raz-de-marée de mangas qui ont déferlé sur l’Europe dont certains majeurs ( Dragon Ball Z, Saint Seyia…). Quels sont ceux qui t’ont marqué personnellement ?

J’ai eu en import une grande collection de manga en V.O. bien avant ce raz-de-marée dont tu parles, car cela me servait de références graphiques. J’aime évidemment le trait de Leiji Matsumoto… Mais si je devais ne citer qu’un seul autre mangaka qui m’a très fortement impressionné, ce serait Tsukasa Hojo pour son « City Hunter » qu’il dessinait vers les années 1990-1991. Graphiquement, c’est vraiment ce que j’ai lu de mieux : les drapés des vêtements, la finesse des cheveux, les cadrages… Tout est génial dans cette période de son travail ! Il est toujours aussi performant sur « Angel Heart » mais on voit qu’il a déjà commencé à changer son trait pour cette période ( les yeux plus « japonisés », des visages plus fins…). En tout cas, si la possibilité m’était présentée, j’aimerai énormément faire un truc avec lui !

Tu as participé à l’élaboration d’un trailer « Saint Seiya – The Hades » au cours de l’année 2001 . Raconte-nous ça, car il y a de grands amateurs de Saint Seiya chez Bruce Lit.

Ce que j’ai fait n’était pas du tout « officiel », en effet. Nous avions bricolé grâce à d’autres personnes avec les moyens du bord. Nous avions fait cela comme du « fan-made », et on voulait offrir cela en cadeau à tous les autres fans de la série. Mais ce trailer a rapidement pris une gigantesque ampleur. On ne s’attendait pas du tout à ce phénomène. En tout cas, ce n’était pas une collaboration « professionnelle » ni « officielle ». D’ailleurs on a raconté beaucoup de bêtises là-dessus, du genre que ça avait convaincu des responsables japonais des ayant-droits pour créer la vraie suite de l’animé… C’est faux ! On a juste fait ça en étant des passionnés, et on a sortit le trailer au moment où il y avait une grosse attente de la part du public qui attendait impatiemment la suite de « Saint Seiya » pour les épisodes d’Hadès. Je garde un souvenir très beau de tout ça, car on l’a fait ça sans rien attendre, et ça s’est répandu comme un feu de poudre. Ça m’a permis aussi plus tard d’avoir la possibilité de pouvoir en parler avec Shingo Araki, et ça c’était la cerise sur le gâteau. Sincèrement, ce serait génial de pouvoir faire avec « Saint Seiya » la même chose que j’ai fait pour « Albator ».

Si on venait chez toi et qu’on te trouvait en train de lire une BD qui n’est pas un manga, quel type de bouquin aurais-tu entre les mains?

J’aime beaucoup « La caste des Méta Barons » parce que j’y trouve une influence des artistes des années 80 du genre Jodorowski, Stanley Kubrick, etc. Je collectionne plein de dessins de personnes ayant travaillé sur le dessin animé « Ulysse 31 », et on voit qu’ils ont aussi été grandement influencés par toutes ces œuvres. J’aime aussi beaucoup « Blacksad » qui est une tuerie visuelle !

Cette aventure d’Albator est un triptyque. Peut-on s’attendre à davantage par la suite ?

Bon, alors déjà, c’est sûr qu’il y a une fin à cette histoire puisque « Les mémoires de l’Arcadia » est divisée en trois parties ! (rires). Kana a sorti Albator sous le label « Classics » qui a pour vocation de toucher la fibre que l’on a connu enfant en voyant tous ces animés. On a déjà « Goldorak » qui a été récemment officialisé. Des choses sont actuellement en cours : certaines où je suis impliquées pour les 3-4 prochaines années à venir, et d’autres où je ne le suis pas. Bref, cela suit son chemin, mais je ne peux malheureusement pas en dire plus actuellement ( il sourit). Je peux juste te dire que certains projets sont déjà avancés, et d’autres sont juste en pourparlers mais sans avoir de certitudes. Si après le triptyque sur « Les mémoires de l’Arcadia », on voit qu’il y a de la demande, on verra pour faire une suite. Mais si cela arrive, je pense qu’on restera sur Albator, et pas sur d’autres personnages de l’univers de Matsumoto qui sont moins connus en France.

Si on devait illustrer en musique « Les mémoires de l’Arcadia », quel serait ton choix ?

Sans hésiter « Sonate au clair de lune » ! Je trouve ce morceau parfait pour l’ambiance générale. Même en version hardrock ou métal, ça me va très bien!

Le genre de dédicace qui rend borgne !  ©Jerome Alcquié

Le genre de dédicace qui rend borgne !
©Jerome Alcquié

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Best of rediffs
Le retour d’Albator sous le crayon expert du frenchy Jerome Alquie, c’est chez Bruce Lit en interview exclusive par Emmanuel Ballandras
https://www.brucetringale.com/interview-avec-jerome-alquie/

La BO du jour : vous voulez du rare ?

40 comments

  • Steve  

    Quelle interview surprenante ; merci! Pleine de modestie et de références
    Ça console mon insomnie! Et donne envie de se jeter sur la bd!
    J en avais oublié Roboteck!!! Il me semble que ça finissait mal, non??
    C est marrant que Jérôme cite Ulysse, Albator et Capitaine Flam ; les 3 se passent dans l espace!
    Ulysse m avait traumatisé avec un épisode où ils se battaient contre des espèces d etres de boue verdâtres ( peut être même leur double?…)
    Albator c était la classe ultime très dark…
    j ai moins de souvenirs avec capitaine Flam ….excepté le souvenir du générique français…
    C est drôle cette différence de génération d albator 78/84 ; il n y a que 6 ans d écart pourtant elle marque comme un musique un virage catégorique ; c est comme passer d animals a Final cut… que j adore!!
    Quelqu un se souvient il de ce dessin animé vraiment étrange : spirale zone? Ou quelque chose du genre?

    • Manu  

      Merci Steve! Content d’avoir pu agrémenter un peu ton insomnie ( j’espère que ça va passer).
      Pour Robotech, j’ai revu il y a quelques mois le premier arc, et ça finit « plutôt » bien. Par contre, je n’ai pas vu la fin des autres histoires, ni vu les reboots plus récents.
      Je suis plutôt d’accord avec ton analyse sur le virage qui a été amorcé après le début des années 80. Quelque chose s’est modifié.
      La série Spiral Zone a été diffusée de mémoire sur M6. Je regrette d’ailleurs d’avoir dû subir ce générique chanté par Bernard Minet là où la version américaine restait dans la tête avec son style 80’s et ses guitares hurlantes. Faudrait que je la revois tiens…

  • Bruce lit  

    @Stevitch (qui noie ses insomnies sur Albator et pas sur les chevaliers du zodiaque d’hier) : tout sur la Spiral Zone https://fr.wikipedia.org/wiki/Spiral_Zone
    1987 : tu as donc 9 ans et accroc au « Farenheit » et à la Megadrive.
    Le générique par Bernard Minet, bien sûr, tant qu’à faire : https://www.youtube.com/watch?v=bblm30ydHT4

    @Manu du vrai travail de pro « l’invité » (le gars a la pression pour rejoindre l’équipe, mettez-la-lui d’avantage dans les commentaires la Bruce Team).
    Contrairement à mon frangin, je n’étais pas particulièrement fan d’Albator. C’était déjà trop froid toutes ces intrigues. J’avais déjà revu, c’est marrant, les Albator 84 en même temps que Hadès justement (merci Yvon !) et je ne me rappelle pas de grands moments d’émotions.
    Je découvre donc donc ce travail grâce à toi Manu et le talent incroyable de Jerôme Alquié : c’est magnifique. Le trait est pur, les couleurs adaptés. Si effectivement Jerôme se lance dans les Chevaliers du Zodiaque colorisés en plus, j’achète immédiatement.
    Le trailer de Seiya est impressionnant pour du Fan Made. On y retrouve toute la mélancolie de la série, ses regards tristes et cette désolation. J’imagine l’excitation de l’époque. Quelques choix de couleurs étranges : les cheveux de Shun bébé sont blonds ? Shiryu n’est plus aveugle ? Pandore est très inquiétante.
    Quelle chance : pouvoir converser avec Shingo Araki.
    C’est un talent immense que je découvre grâce à toi Manu, je me rue là-dessus dès la fin du confinement.
    Et la prochaine fois, achète tes BD ailleurs qu’en supermarché, hein…

    • Manu  

      Hey le Boss, merci pour l’encouragement! Ça fait plaisir de savoir que j’ai pu contribuer efficacement au blog 😉
      Oui, j’achete mes bandes dessinées ailleurs que dans les supermarchés, mais là, je ne pouvais pas attendre. Jérôme a parfaitement visé dans le mille avec cette « fibre nostalgique » dont il parle. Moi aussi je trouve le style graphique superbe, et les couleurs sont parfaitement choisies. Je pense qu’on a là une bonne croisée des chemins entre manga, dessin animé, et style franco-belge. Pas dit que ce style convienne à tous, mais il faudrait être difficile pour ne pas avouer qu’au moins il y a une « patte » propre à l’auteur.
      J’en profite pour dire que ça a été un réel plaisir de converser avec Jérôme, qu’il est d’une grande gentillesse, et très ouvert à la discussion. Si vous avez l’occasion de le rencontrer en dédicace, n’hésitez pas! Et ce que je n’ai pas dit, c’est que je devais rencontre Jérôme à la convention « Toulouse Game Show » du 30/11/2019 ( je m’étais déplacé entre autres exprès pour lui), sauf que les organisateurs ont « un peu » oublié de précisé qu’il ne serait là que le lendemain. Du coup, cette interview a été une petite revanche sur le destin 😉

      https://www.facebook.com/photo?fbid=10156694258918341&set=a.10156694251923341

  • Eddy Vanleffe  

    Je suis convaincu…
    j’ai trouvé ça étrange et « mercantile « quand j’ai vu ça au Furet du nord, mais le dessin envoie du bois…
    je ne suis pas fasciné par la version 78 qui était mal dessinée à mes yeux par rapport à 84.
    la manga m’est aussi tombé des mains..mais cet univers est fascinant..
    ça me donne envie,
    mais il faut que Stellie arrête de jouer de son putain d’ocarina…

    Robotech serait un super projet. comme c’est un mélange nawak de trois animés qui n’ont rien à voir, ça donne un boulevard pour faire de la construction d’univers…
    putain j’adorais Macross…

    • Manu  

      Hey Eddy, si je t’ai convaincu, alors j’en suis vraiment enchanté! Avec le temps, le dessin de la série de 78 a mal vieilli face à celle de 84, mais l’histoire reste très intéressante…
      Et c’est vrai que Macross… Putain!!! Ca serait super! J’attends déjà de pied ferme le « Goldorak » qui va sortir des fourneaux!!!

  • Steve  

    Je vais faire mon puriste
    Pour moi les chevaliers c est jusqu’aux chevaliers d or. C est le souvenir parfait…
    après je me souviens que j étais déçu par la répétition (en apparence) des scénarios
    Dragon ball je m arrête à booboo
    D ailleurs petite analyse et défi pour toi frérot : es tu d accord bruce pour dire que les adversaires de goku étaient des métaphores du mal et dangers contemporains :
    Freezer, le nazisme ou plus généralement le totalitarisme
    Cell, les dangers de la science
    Et booboo… le capitalisme avec son plaisir de tout dévorer ?

    • Eddy Vanleffe  

      alors pourquoi toutes ces métaphores ont des nom d’électro ménager Frezer, cell ou d bouffe :Karot, Vegeta…?

    • Bruce lit  

      @Steve : le sujet est vaste et mériterait un article entier. Tout Dragonball me semble reposer sur le besoin d’absorption, de phase orale, de manger ou d’être mangés. C’est évident durant les Sagas Boo et Cell.
      Freezer incarne le Totalitarisme, tu as raison, mais n’oublions pas que le peuple qu’il massacre, les Sayens sont aussi de belles ordures. Par contre les Nameks sont un peuple pacifique d’où est issu le 1er Piccolo, une autre ordure.
      Toute l’oeuvre de Toriyama me semble osciller entre le bien et le mal, le capitalisme et l’écologie, le pacifisme et la violence nécessaire en mettant toujours le curseur au centre.
      Goku est un garçon simple et illettré qui ne sait ni lire ni compter, même jusqu’à ses 40 ans (il échoue à tous ses tests scolaires dans Boo et Dragon Ball Super). Il agit souvent comme un abruti mais se révèle un génie sur le champ de bataille. Inversement Vegeta a l’instruction et les manières d’un Prince et se comporte comme un voyou.
      Chichi et Goku vivent …chichement. Dans DBS on le voit vivre d’Agriculture. Durant le tournoi de Dragonball Super, il aide C17 devenu protecteur de la nature. Son Genkidama est l’arme la plus écologique qui soit. Mais, les aventures de Goku et sa bande ne seraient pas possibles sans le capitalisme : Bulma est milliardaire et sans sa technologie pas de voyage sur Namek, de capsule pour sauver le futur de Trunks ou de détecteurs de boule cristal.
      Nature et Technologie coexistent pacifiquement dans Dragonball, l’un ne pouvant vivre sans l’autre.
      J’espère avoir répondu à ta question.

  • Steve  

    Bon merci pour le lien pour la spirale zone!!!
    Évitons de revoir ça en ce moment avec le confinement !!

  • Présence  

    Sois le bienvenu Emmanuel.

    Une introduction à l’interview très sympathique, et des courses non faites qui en disent long sur ton investissement dans cette série 🙂

    J’ai beaucoup aimé les questions sur les modalités d’approbation du projet par Leiji Matsumoto, avec éditeurs interposés. Avec mes a priori, j’aurais pensé que ce serait beaucoup plus compliqué que ça de décrocher une autorisation. C’est encore plus impressionnant de penser que les Mémoires d’Arcadia sont publiées au Japon et y rencontre du succès.

    • Manu  

      Coucou Présence. Merci pour l’accueil et pour les encouragements! Je vais faire une confidence publique : 15 minutes avant l’interview, je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais dire pendant l’échange avec Jérôme. J’ai un peu improvisé, et le fait que Jérôme soit ouvert à la discussion m’a beaucoup aidé 😉
      Tu as raison : moi aussi j’imaginais que cela allait être très dur de passer par les éditeurs qui sont parfois obtus. Mais là, tout a été fluide à part des petites choses.

      • Présence  

        J’attends avec impatience l’interview suivante : celle de Patrick Rondat.

        • Manu  

          Alors j’espère que tu ne seras pas déçu non plus 😀

  • Tornado  

    Excellente idée d’adapter ces anciennes séries animées de notre enfance en jouant sur la fibre de la nostalgie ! Pour peu que ce soit de bonne qualité bien sûr, et pas trop enfantin sinon ça raterait quand même son public cible !

    Mettre la pression à Emmanuel ? OK :
    Bon, cette BD, tu nous en fais l’article ou bien, nom d’un chien ???!!! ( 😀 )

    Manque de bol, moi j’ai toujours détesté Albator. Quand nous étions enfants, je vivais quasiment avec ma cousine puisque j’habitais le haut de la maison, et elle le bas. Dans mon souvenir moi j’étais fan de Goldorak. Et elle d’Albator ! Chacun était à fond sur son anime et on s’emmerdait à tour de rôle sur celui de l’autre !
    Du coup, j’ai lu cette interview en me disant : « T’ain, crotte, pourquoi il a pas dessiné Goldo plutôt que ce boulet d’Albat’ avec ses histoires déprimantes ???. … Et voilà que l’article se termine sur la révélation qu’une série Goldorak est en préparation ! 🙂
    Je croise donc les doigts pour que la chose soit vraiment réussie en tant que BD de qualité. Et non juste un produit basé sur la nostalgie avec rien d’autre dedans. (Emmanuel, payes ton article ! ( 😀 😀 😀 ))

    • Manu  

      Hello Tornado! Moi aussi j’attends ce Goldorak avec impatience! J’espère que ca va être avec un ton bien « adulte » ( pas forcément horrible mais « sérieux »).
      Pour la chronique de l’album d’Albator… Hmmm je réfléchis 😀

      • Tornado  

        Disons que ça peut être tout public aussi, mais qu’il y ait au moins un style « mature », que ce ne soit pas trop enfantin car, dans ce cas, ça va nous tomber des mains et ça aura raté sa cible… (l’adulte nostalgique qui a quand même envie de lire une bonne bd).
        Si c’est juste pour regarder de beaux dessins, je ne vais pas être plus intéressé que ça en tout cas.

  • Steve  

    Bruce
    Tu as relevé le défi fou avec réussite !
    Tu devrais tenir un blog!!

    • Bruce lit  

      Tu devrais tenir un blog!!
      J’ai pas que ça à faire !

  • Surfer  

    « J’ai eu un cursus d’ingénieur… sauf que je ne me suis jamais retrouvé là-dedans »

    J’ai aussi fait des études d’ingénieur, le médium bande dessinée me passionne et il parait que j’ai un don pour le dessin.
    Au moment où il a fallu faire un choix je n’ai pas eu le courage de me tourner vers ma passion.
    Préférant un cursus qui offre un bon débouché et un salaire confortable.
    Je salue le courage de Jérôme Alquié et je lui souhaite beaucoup de réussite.

    Aujourd’hui, j’aime mon métier d’ingénieur mais je continue à dessiner un petit peu et à lire énormément de BD.

    La BO du jour: je m’attendais à une chanson avec un solo de Basse…On a eu le droit à un solo de piano

    • Bruce lit  

      Oui, c’est n’importe quoi ce morceau…Vive les 70’s !
      Tornado, tu connaissais ?

      • Tornado  

        Bah… non, ça ne me dit rien. Si je l’ai déjà entendu ça ne m’a pas marqué. Pas plus que l’association des deux bonshommes…
        C’est rigolo en tout cas 🙂

          • Tornado  

            Ah ouais cool ! Merci ! « I’m Flash », c’est vraiment du pur Alice des familles ça ! 🙂
            (‘viens juste de lire un vieil article de R&F où le mec dit qu’Alice, Bowie et Roxy Music étaient plus « les héritier de Pink Floyd que du Velvet ! 🙂 ).

    • Manu  

      Salut Surfer. Je comprends complètement les personnes qui sont tiraillées entre un boulot avec la sécurité financière ( surtout si on a une famille à charge) et leur passion. Si tu aimes ton boulot d’ingénieur, c’est vraiment ce qui compte le plus. Vivre de sa passion devient de plus en plus difficile, et j’avoue être en pleine réflexion actuellement sur ce sujet.

  • Kaori  

    Bravo Emmanuel, j’ai beaucoup aimé cette interview, très naturelle.

    Mais alors, tu l’as rencontré où, Jérome Alquié ??

    Je ne suis pas fan d’Albator (née en 79 donc trop jeune, na !) mais je reconnais que le travail est somptueux.
    Les deux séries, on les a regardées au début des années 2000. J’ai déjà tout oublié.
    Et pour Hadès, VOILA !!! Voilà, moi j’en étais restée à ce projet d’amateurs, du coup je ne comprenais pas pourquoi Bruce parlait d’une série officielle et tout ça… ^^;;;
    Bon j’avais pas suivi non plus le projet non officiel, mais à l’époque, sur la geekosphère, on ne parlait que de ça !!
    Et le début avec Ikki et Shun, ça me plait bien… Bref !

    Pour en revenir à Jérome Alquié, je suis contente de lire ses compliments sur Hojo 🙂
    Si un jour il fait du City Hunter, je pense que j’en serai…

    • Bruce lit  

      @Kaori : la séquence Ikki / Shun est fantastique dans l’animé. J’en parle dans le prochain article.

      • Kaori  

        @Bruce : Si tu me prends par les sentiments, aussi….
        Grand manitou du teasing tu es !

        @Manu : oui j’ai beaucoup, beaucoup aimé ce passage 😀
        Il retranscrit tout à fait ce que je pense de l’art de Hojo…
        Bon alors, tu l’as rencontré comment, Jérome ??

    • Manu  

      Merci beaucoup Kaori. J’attendais justement que tu me donne ton opinion sur la partie où il parle de « City hunter » car je savais que tu allais réagir.
      Personnellement, j’étais complètement passer à côté de ce trailer fan-made. Mais si je l’avais vu, j’aurais été comme un dingue.

  • JP Nguyen  

    Damned ! Quand je l’avais feuilleté chez Gibert, un je-ne-sais-quoi dans les planches m’a fait reposer le bouquin. Les illustrations montrées dans l’article sont pourtant superbes !
    Je n’ai sans doute pas l’attachement suffisant pour Albator, que j’ai souvent croisé par hasard à la téloche pendant les années 80 mais dont je n’ai jamais eu l’occasion de suivre une de ses séries avec assiduité.
    Ceci dit, cette interview me fait réfléchir et, si jamais on peut un jour retourner en librairie, je me laisserai peut-être bien tenter.

    • Manu  

      Hello JP. Si mon interview a permis de pouvoir te faire au moins découvrir cette oeuvre, alors c’est un énorme compliment que tu me fais là 😀 Merci beaucoup.

  • Eddy Vanleffe  

    je viens de lire enfin les deux premiers tomes et il n’y a pas à dire, ça tabasse graphiquement.
    l’histoire est assez bien rythmée, dans le ton de l’animé, avec pas mal de clins d’œil et de connaisseurs. l’apparition de Maetel peut être gratuite au deuxième tome et pourtant elle intervient pour illustrer une technologie qui possède son importance dans Galaxy Express 999, c’est vraiment sympa comme pour la présence de la rose dans le bougeoir en rappel à la voix de la liberté…
    Alquié a à cœur de satisfaire les plus exigeant. donc ça fait plaisir
    évidemment comme dans tous les figures imposés, l’histoire peut manquer d’enjeux, pourtant le fait d’avoir fait vieillir la petite Stellie donne une nouvelle profondeur au corsaire…
    super boulot…
    ça donne envie de faire une vraie collection qu’on peut imaginer infinie…
    Patrick Sorbal sur un spin off de Saint Seya en plein hommage à Shingo Araki, ça pourrait faire rêver…

  • Jyrille  

    Excellente introduction dans laquelle je me retrouve. J’ai le même rituel lorsque je fais les courses, même si je ne vais rien acheter, je vais voir les bédés…

    J’aime bien les dessins que je peux voir dans l’article, cela me rappelle un peu SKY DOLL (il faudrait d’ailleurs que j’achète le tome 4 un jour, histoire de compléter ma collection), mais bien sûr, avant tout, le matériau originel.

    Je dois avouer que je n’étais pas un fan de la série, et que même à l’époque, je n’avais rien compris entre la version 78 et 84. Par contre j’ai vu le long métrage en 3D d’il y a quelques années, j’ai bien aimé.

    La dédicace est vraiment belle. Tu as rencontré Jérôme en vrai et enregistré tout ça en audio ? Très chouette interview en tout cas, merci Manu et Jérôme !

    La BO : jamais entendu auparavant, effectivement. Sympa. Ca sort d’où ?

    • Manu  

      Merci Jyrille, ça fait du bien de se sentir moins seul hahaha!
      Pour Jérôme, je devais au départ le rencontrer une première fois lors dudernier weekend de la convention geek « Toulouse Game Show » pour une dédicace et une demande d’interview. Mais il n’était présent que le Dimanche alors que j’étais présent le Samedi ( une précision oubliée par les organisateurs).
      Alors j’ai décidé de le contacter par mes propres moyens, et on a organisé une interview par téléphone.
      Pour la BO, c’est Bruce qui l’a sortit de son chapeau magique!

      • Jyrille  

        Merci pour les précisions Manu !

    • Jyrille  

      Respect pour cette connaissance pointue !

      • Bruce lit  

        Oh rein de bien méritoire. Il s’agit d’inédits présents sur le coffret Alice Cooper.

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