Interview Jean-Marc Lainé (Frank Miller : une biographie)

Interview Jean-Marc Lainé

Un entretien sans peur mené par BRUCE LIT

VF : Les Moutons Électriques, Fantask 

1ère publication le 2/03/20- MAJ le 29/08/21 

Smells like Frank's Spirit  © Fantask

Smells like Frank’s Spirit
© Fantask

Jean-Marc Lainé : il est des noms dans la Geekosphère qu’il convient de retenir, surtout quand on est fan de NOS ANNÉES STRANGE ou bien entendu de Frank Miller dont Fantask réédite ces jours-ci une édition augmentée de URBAINE TRAGÉDIE, le premier essai sur le maître initialement paru chez Les Moutons Électriques.
Mais approcher Lainé c’est presque plus difficile que d’obtenir le téléphone de Alan Moore ! Comme le célèbre misanthrope de Northampton, Lainé n’est ni sur Twitter, ni sur FB. On le croise d’année en année façon Bonus Rencontre au Comic Con le temps d’échanger quelques mots avant qu’il ne disparaisse dans son antre.

Pas cette fois-ci…
Car le Bruce Lit lui ayant collé un Spider-Tracer, j’ai menacé de révéler combien de poils il lui restait sur le caillou, que son vrai nom est Jean-Marc Lofficier et qu’il envisagerait d’attaquer Roger Stern pour plagiat (il est catégorique : l’idée de Doom en enfer vient de lui).  Préférant la capitulation à la mort, et alors qu’il publie un ouvrage sur Wertham chez Glénat, il se soumet finalement à l’interro écrite par mail interposé sur l’auteur le plus controversé de l’histoire du Comic Book : Frank Miller ! 

Miller chez les moutons... ©Les moutons électriques

Miller chez les moutons…
©Les moutons électriques

Bonjour Jean-Marc : avec cette biographie de Frank Miller, tu effectues un remarquable travail de 350 pages d’analyse du travail et des thématiques de Miller ! Mais euh, contrairement à ce qui est écrit sur la couverture ce n’est pas une biographie car l’homme Frank Miller y est finalement très peu raconté  !

C’est un peu volontaire. La biographie ne m’intéresse pas tant que ça, même si je suis bien conscient que certains événements personnels ont bien entendu une résonance dans une œuvre. Tu connais la fameuse polémique entre Flaubert et Sand. Et si je me souviens bien, pour le premier, « l’homme n’est rien, l’œuvre est tout ». Je pense qu’une œuvre contient en soi tous les éléments permettant de l’aborder. Rajoutons à cela le fait que le sous-titre « une biographie » est une volonté de l’éditeur. Pour ma part, je continue à préférer le sous-titre de la première édition, celle qui est parue chez les Moutons électriques : « Urbaine tragédie ».

Ta première thèse : l’oeuvre de celui qui débuta sa carrière en écrivant L’homme sans peur est, justement, marquée par la peur !

Tiens, on vient juste de parler des sous-titres des deux éditions. Tu sais que le sous-titre que je voulais donner, au tout début, c’était « môme sans peur » ? Cela aurait permis, selon moi, de bien mettre en avant le fait que Miller reste un potache.

On apprend justement que sa phobie en 1979 est d’être assassiné dans un cinéma, une scène que l’on retrouvera dans DAREDEVIL….

Scène qui trouve un équivalent dans un épisode de DAREDEVIL. Dans un autre épisode, on voit Matt Murdock menacé par un braqueur de rue, qui lui agite un couteau sous le nez. C’est arrivé à Frank Miller, il en parle dans une interview. Rappelons qu’il vit dans une New York qui n’a pas encore connu l’opération « tolérance zéro », dont les chaussées ont des nids de poule suffisamment gros pour engloutir un char d’assaut, et où la criminalité est endémique. Il vit ça en direct. Je pense qu’on les aurait tous à zéro dans cette ville-là à cette époque-là. Si tu as lu l’interview parue dans COMIC BOX, tu noteras qu’il évoque sa jeunesse dans le Vermont, et notamment les parties de chasse auxquelles il ne peut pas participer parce qu’il ne peut pas tirer sur un être vivant. Alors d’une, ça rend l’auteur de SIN CITY moins monobloc qu’on pourrait croire, de deux ça montre bien qu’il a un rapport tendu à la violence et aux armes.

Où Miller sublime sa terreur du cinéma ! ©Marvel Comics

Où Miller sublime sa terreur du cinéma !
©Marvel Comics

Plus que Will Eisner, deux noms reviennent constamment en filigranes dans ton livre : Walter Simonson et Howard Chaykin avec qui Miller partage son sens de l’esthétique et du travail.

L’un des trucs difficiles à retracer au sujet de Miller et des auteurs de l’époque, c’est l’histoire de l’ « Upstart Studio » dont Miller était membre, avec Simonson, Chaykin, mais aussi Starlin ou des gens comme Alan Weiss voire Peter Kuper. Sauf que c’est un sujet qui n’est pas souvent abordé. Simonson en parle dans le MODERN MASTERS qui lui est consacré. On trouve des liens ici et là. Un personnage secondaire de METAMORPHOSIS ODYSSEY de Starlin a les traits de Miller. On sait aussi que Lynn Varley fait les couleurs des premiers AMERICAN FLAGG ! de Chaykin.
J’ai bien l’impression que Miller y était dans la période DAREDEVIL / RONIN, puisqu’il parle d’un déménagement juste avant BORN AGAIN. Ce qui voudrait dire qu’à cette époque, il côtoyait Starlin sur METAMORPHOSIS ODYSSEY et DREADSTAR, Chaykin sur FLAGG! et Simonson sur THOR. Et si c’est bien le cas, on a certains des meilleurs auteurs sous le même toit, qui bossent sur certaines des meilleures BD américaines des années 1980. Fatalement, l’émulation est là. Les auteurs ont dû s’influencer les uns les autres. Et c’est une piste que je trouve assez peu exploitée dans les commentaires sur le parcours de Miller.

Tu évoques longuement le travail de Miller sur DD et BATMAN mais curieusement ne t’attardes pas plus que ça sur LOVE AND WAR qui est un sommet de la série. Pourquoi ?

Je ne sais pas trop. Je l’évoque à propos du chat, à propos de la continuité de Matt Murdock. Peut-être aussi que je situe ELEKTRA LIVES AGAIN plus haut dans mon panthéon.

Joie ! Lainé trouve lui aussi que le DD de JM de Matteis est une belle réussite.  ©Marvel Comics

Joie ! Lainé trouve lui aussi que le DD de JM de Matteis est une belle réussite.
©Marvel Comics

De Chichester à Charles Soule, tu analyses la Millerophilie qui impacte la vie du justicier aveugle mais aussi tous les comics des années 80. Comment la résumerais-tu ?

Jusqu’à Charles Soule, peut-être pas. Je crois que sa prestation était encore récente quand j’ai commencé. C’est sans doute davantage le travail de Ron Garney qui m’aura marqué (parce que bon, Charles Soule, ça m’est un peu tombé des mains). Quant à le résumer, je dirais que le fait que Miller soit à la fois scénariste et dessinateur fait qu’il y a une influence à la fois d’un point de vue graphique et au niveau des thèmes abordés. Du coup, tu as toute une génération d’illustrateurs qui ont « fait du Miller », que ce soit des contemporains comme Denys Cowan ou des gens de générations suivantes, à l’image de Jim Lee ou de Tim Sale.
Et tu as aussi l’évolution des thématiques.  Sur DAREDEVIL, une série qui régulièrement accueillait de la comédie, on a basculé dans le drame sombre, dans le polar noir. Ça a métastasé sur pas mal de séries de l’éditeur. Et chez DC, c’est encore plus frappant. Sous l’impulsion de Denny O’Neil, Batman a été entièrement redéfini par Miller et Mazzucchelli, au point qu’une série entière, LEGENDS OF THE DARK KNIGHT, marche dans leur sillage. Ou que THE CULT contienne des citations case par case du DARK KNIGHT. Dans le cas de Batman, c’est quasiment une vision du personnage qui s’est imposée.

Te souviens-tu de ta première lecture de DKR ?

Je me souviens des circonstances de ma découverte. J’avais lu un article dans SCARCE qui vantait les mérites de la série, et j’avais appris (comment, je ne sais plus, mais sans doute dans les pages des CAHIERS DE LA BD) qu’elle allait être traduite. À l’époque, je fréquentais irrégulièrement un libraire spécialisé BD à Caen, et c’est là que j’allais chercher des histoires de super-héros que les éditeurs de kiosque ne traduisaient pas. Et le même jour, je trouve chez lui le premier album des GARDIENS, alias WATCHMEN, chez Zenda, et le deuxième tome du BATMAN de Miller, chez Aedena. Je lui demande s’il a le premier, il me dit qu’il a tout vendu, que le bouquin est épuisé, mais il tente quand même la commande. Sur le chemin du retour, sur le siège passager, je feuillette les deux bouquins et je me rends compte qu’il se passe quelque chose, que j’assiste à un grand moment, sans comprendre vraiment à quoi.
Chose amusante, j’ai donc lu ce deuxième tome avant le premier, et donc le coup de tatane à la tronche de Superman, je l’ai lu avant le retour de Batman lui-même. Le mois suivant, quand je suis revenu chez le libraire, il avait réussi à récupérer un exemplaire du premier tome, et j’ai donc pu lire le début de l’histoire, enfin.

Bruce et sa clé à molette... ©Dc Comics

Bruce et sa clé à molette…
©Dc Comics

J’aime beaucoup ce passage où tu t’attardes sur la place de l’enfant chez Miller, notamment dans Batman : un bon petit soldat endoctriné et dominé par un héros croquemitaine…

Oui, et qui contient en germe les défauts de l’adulte. Faut coupler ça avec le thème de l’enfant victime, que tu trouves assez fréquemment. La figure de Robin (surtout dans ALL STAR BATMAN) est à la confluence de ces deux idées : la victime et le soldat.

Je me suis toujours demandé si l’éducation à la dure de Matt par Stick n’était pas la conséquence des mangas que Miller dévorait à l’époque : des enfants poussés jusque dans leurs limites, devant oublier leurs sentiments, leurs émotions et accepter la douleur…

Peut-être. C’est peut-être aussi son éducation catholique, qui implique un rapport au péché différent que chez les Protestants. Ou encore son expérience de chasse dans le Montana.

Pour toi, le début de BORN AGAIN, c’est véritablement ELEKTRA LIVES AGAIN qui serait le prequel de la dépression de Matt.

Dans une interview dans AMAZING HEROES (je crois), il évoque le sujet. Et on trouve même une scène où Matt parle à Karen au téléphone. Mais ELEKTRA LIVES AGAIN a été réalisé sur un temps très long (ça se voit au style : certaines planches sont construites comme DARK KNIGHT, et doivent dater de cette période, alors que d’autres annoncent déjà SIN CITY), et il a été décalé, et sorti de la continuité.
D’après ce que j’avais pu reconstituer, pour bien lire le truc, il faut lire la première volée d’épisodes, puis DAREDEVIL #319, puis LOVE & WAR, puis ELEKTRA LIVES AGAIN, puis BORN AGAIN. Et finir par ELEKTRA ASSASSIN, allez zou ! Et je vois encore ELEKTRA LIVES AGAIN comme les racines de la dépression de Matt, en effet. Si le bouquin n’avait pas été décalé (faudrait regarder les dates, mais son scénario pour ROBOCOP 2 a peut-être aussi rendu l’auteur indisponible), il serait sans doute considéré aujourd’hui comme faisant partie de la continuité.

Une analyse que j’adore : la 1ère histoire de SIN CITY avec son héros difforme qui s’oppose à un cardinal qui a tué la femme qu’il aimait serait la version Miller de NOTRE DAME DE PARIS ! C’est d’ailleurs la conclusion de ton livre : Frank Miller est un romantique !

Ce qui est formidable, c’est que je redécouvre mon bouquin en lisant tes propos. Miller romantique. J’adore aussi !

Pour le lecteur, l'image de l'escalier est une forme simpliste. En réalité, elle a fait l'objet d'une construction géométrique préalable minutieuse, avant d'être épurée.  ©Dark Horse Comics ©Présence

Pour le lecteur, l’image de l’escalier est une forme simpliste. En réalité, elle a fait l’objet d’une construction géométrique préalable minutieuse, avant d’être épurée.
©Dark Horse Comics
©Présence

Un autre chapitre nous fait découvrir un Miller méconnu : un passionné d’architecture qui créé ses propres villes.

En couverture du recueil d’entretiens entre Miller et Eisner, on distingue très clairement un livre consacré au Bauhaus. Dans une interview des années 1980, il explique que l’immeuble du Kingpin, il l’a trouvé dans un bouquin d’architecture, et qu’il s’agit d’un bâtiment en Orient. Les décors de Sin City empruntent à des écoles architecturales célèbres, on voit ici et là des références à Frank Lloyd Wright, par exemple. À ce sujet, je serais curieux de voir la bibliothèque de Miller, qui doit être aussi éclectique que foutraque.

Fasciste, réactionnaire, homophobe et Islamophobe, Frank Miller a porté tour à tour ces oripeaux peu glorieux. Pourtant ton livre montre que rien n’est aussi simple et qu’il est son propre contradicteur.

Oui. Ses détracteurs pourraient continuer en disant qu’il affirme tout et son contraire. Je crois surtout que c’est quelqu’un qui articule son imaginaire autour de concepts visuels forts, et que ceux-ci peuvent servir l’histoire dans un sens ou dans l’autre. Et puis il a souvent affirmé qu’il se foutait qu’on dise de lui qu’il est de gauche ou de droite. Surtout que la gauche et la droite au sens français, ça s’applique difficilement à la pensée politique américaine.

Dans son DD, tu affirmes que c’est Foggy qui incarne sa conscience sociale…

Et pas seulement sociale. Foggy, c’est son repère psychologique, sa boussole morale. Le mec terre-à-terre qui lui montre la bonne direction. Mais ça, je crois que ça fait partie de la définition de la série, ce n’est pas propre à ses épisodes. Mais Miller pousse le truc plus loin dans BORN AGAIN : c’est l’histoire où la rupture avec Foggy est consommée, et c’est là que Matt sombre.

DD : LA SÉRIE, tu en penses quoi de ce héros sans radar, sans sa grâce acrobatique, son intelligence et son charisme ?

Visiblement, j’en ai un avis moins négatif que le tien. Et j’apprécie beaucoup la chorégraphie de poids lourd de la série : c’est plus un pugiliste épuisé (quelque part, dans la lignée de son père) qu’un acrobate. Et je trouve l’acteur jouant Foggy très convaincant.

Tu évoques une lettre de Patrick Marcel où il incendie Miller à l’époque de 300. Quelle en était la teneur ?

L’homosexualité. Ou plus précisément, l’homophobie que Patrick voit, arguments à l’appui, dans l’œuvre de Miller. J’ai appris à Patrick, qui avait arrêté de lire SIN CITY, qu’un couple d’homosexuels venait aider Wallace dans la dernière mini-série, HELL & BACK. Il ne le savait pas car il n’avait pas lu ce récit. Mais pour Patrick, c’était « trop peu trop tard ».

Duke Nukem !  ©Marvel Comics

Duke Nukem !
©Marvel Comics

Dans les années 90 alors que je rencontrais Philippe Touboul à Album Comics, je lui demandais « alors, il devient quoi Miller ?», il m’avait répondu « Rien, il prend des drogues ». Quelle est la place de celle-ci dans son œuvre ?

J’aurais plutôt pointé l’alcool, pour ma part. Dans l’interview que l’on voit dans Temps X, et qui date de l’époque de DARK KNIGHT, Miller est à sa table à dessin et il y a un grand verre à côté de lui. C’est peut-être du thé glacé ou du Canada Dry, mais bizarrement je n’y crois pas. Dans différentes interviews, il évoque des discussions, celles qu’il a eues avec Dick Giordano à propos de Batman, celle avec John Byrne, dans un avion, quand ce dernier lui suggère de donner le costume de Robin à une fille… Et à chaque fois, il précise qu’ils discutent autour d’un verre. Je pense que son état de santé déplorable au milieu des années 2010, c’est d’abord dû à l’alcool. Vu qu’il a fréquenté le milieu hollywoodien, je pense que la drogue ne lui est pas inconnue non plus. Elle fait partie de ses thématiques depuis longtemps, qu’il s’agisse du diptyque avec Roger MacKenzie dans DAREDEVIL, les pilules de Nuke dans BORN AGAIN ou de Marv dans SIN CITY, le rail de coke dans YEAR ONE… Ça ne me semble pas un thème primordial, mais c’est là.

Son expérience avec le cinéma est assez chaotique : l’excitation de ROBOCOP 2 tourne à l’amertume de ROBOCOP 3. Tu n’es pas tendre avec son SPIRIT…

J’ai tort ?

Miller a été trahi aussi bien par Marvel que DC. Pourquoi continue-t-il de transcrire son obsession pour Batman et n’a plus jamais rien produit quoi-que-ce-soit pour la maison des idées ?

Ça, je ne sais pas. En 2014, il m’a dit qu’il avait de très bonnes relations avec tous les éditeurs. Mais il n’a rien fait pour Marvel. Peut-être qu’il a des accords contractuels avec DC, une forme d’exclusivité. Moi, en tant que fanboy, j’aimerais qu’il concrétise le « Daredevil Blind Justice » qu’il devait faire avec Simonson juste après BORN AGAIN. Et s’il dessinait un Doctor Strange, ça me plairait bien, aussi.

De la suite dans les idées.. ©Futuropolis  ©Dark Horse

De la suite dans les idées..
©Futuropolis
©Dark Horse

Lorsque nous nous sommes rencontrés, je t’ai demandé qui était selon toi, le meilleur héritier de Miller : on s’attendait à Brubaker ou Azzarello et tu me cites spontanément Peter J Tomasi  !

Plus sérieusement, je crois que Tomasi a plusieurs qualités pour « faire du Miller » (même si ça serait réduire son travail à peu de choses, somme toute). Tout d’abord, il a un sens de la formule courte, du one-liner, qui est complètement en phase avec l’écriture de Miller. Ce dernier est capable de te faire une bulle de trois mots avec une richesse de sens incroyable. Dans XERXÈS, à propos de Thémistocle, Miller écrit en deux bulles « He sees far. He fights close ». Tomasi sait faire ça. De plus, Tomasi a le sens des images fortes et symboliques. Dans ses BATMAN & ROBIN, il a mis en scène une séance de cinéma où Bruce Wayne invite tous ses Robin à regarder Zorro avec lui, rompant avec la tradition des fleurs dans Crime Alley. Quand on sait que c’est Miller qui a identifié le film que la famille Wayne est allé voir lors de cette soirée fatidique, on comprend combien Tomasi est en phase avec le boulot de Miller.

Les vieillards ne sont pas gâtés chez Miller. Penses-tu qu’il soit devenu ce qu’il craignait ?

C’est pas impossible. Il y a chez lui, depuis longtemps, la peur, teintée de mépris, de la décrépitude physique. Mais en même temps, son comportement auto-destructeur fait écho à cela, et le précipite vers la déchéance aussi. Cela dit, comme on l’a déjà évoqué, les vieux peuvent être héroïques, c’est le cas de Bruce Wayne ou de Hartigan. Et les jeunes, qui sont beaux et en pleine forme, peuvent aussi être pourris de l’intérieur, à l’image de Moretti dans GIVE ME LIBERTY ou de Xerxès dans 300.

Le fameux NEVER GIVE UP de Matt Murdock, c’est la lutte de Miller contre son cancer ?

Quand je l’ai vu en 2014, il m’a donné l’impression d’être un Spartiate aux Thermopyles. Épuisé mais qui ne plie pas le genou.

Dionnet et Miller : deux monstres sacrés ! (C) Farah Dionnet Avec l’aimable autorisation de Farah Dionnet

Dionnet et Miller : deux monstres sacrés !
(C) Farah Dionnet
Avec l’aimable autorisation de Farah Dionnet

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Fasciste, réactionnaire, homophobe et Islamophobe, Frank Miller a porté tour à tour ces oripeaux peu glorieux. Pourtant le livre de Jean-Marc Lainé montre que rien n’est aussi simple. Un entretien exclusif chez Bruce Lit.


La BO du jour : Bienvenue sur les boulevards de Miller

64 comments

  • Nikolavitch  

    La BO a été suggérée par Jim ? J’y vois sa patte…

      • Nikolavitch  

        il sera ravi, il adore Lou Reed

    • Jean-Marc Lainé  

      Lou Reed ?
      Même pas.
      Et pourtant, j’en suis ravi.
      J’adore ce titre.

      Jim

  • Manu  

    Superbe interview d’un monsieur que je ne connaissais pas mais qui mérite d’être plus connu! J’ai lu tout ça d’une traite comme si j’étais présent lors de cette discussion. Et j’ai appris plein de choses.
    Concernant Miller, je ne peux qu’appuyer cette phrase qui dit qu’en réalité « rien n’est simple ». Au moins reste-t-il cohérent avec ses sentiments de l’instant « T » et qu’il extériorisé tout via ses oeuvres. Autant je suis de moins en moins fan de ses dessins ( bordel, mais où il cherche ses repères de proportions?), autant je reste fan de ses histoires.
    Bref well done!

  • Tornado  

    « Seule l’oeuvre compte ».
    Dans la mesure où c’est la seule chose qui restera, du moins plus longtemps que le souvenir de la personne, ça parait plutôt sensé.
    De mon côté je continue de penser que le monde n’est ni en noir ni en blanc, et ce phénomène par lequel tous ces artistes, auteurs, écrivains, acteurs, sont qualifiés de fachos aussi vite qu’on lâche un pet, là par contre ça n’a strictement aucune valeur.

    • Matt  

      Tu as tout a fait raison.
      Comme je le disais hier (dans l’indifférence générale^^), les donneurs de leçons s’en prennent à n’importe qui lié de près ou de loin au supposé fautif et utilisent des méthodes qui les rendent plus dangereux que les gens qu’ils pointent du doigt.
      L’art d’être con et dangereux en se sentant héroïque !

  • Surfer  

    Je suis complètement d’accord pour dire que Miller exprime beaucoup de choses avec très peu de mots.
    Je dirais qu’il fait de même avec ses dessins. Sur ses Sin City par exemple il sait placer quelques rares petites touches de couleur pour évoquer beaucoup de choses.
    Dire que Tomasi est son digne héritier…. je ne suis pas un spécialiste du scénariste mais bon, ok on va le croire.
    Je n’ai lu que ses quelques Batman et je n’avais pas fait le rapprochement avec Miller.

  • Présence  

    Jean-Marc Lainé : effectivement un nom qu’on croise souvent. La parution de cette interview a été pour moi l’occasion de découvrir qu’il dispose de sa page wikipédia où on y apprend qu’il a rédigé un mémoire de maîtrise consacré à la bande dessinée, intitulé Andréas, Moore, Peeters et Schuiten : Comparaison entre la BD francophone et la BD anglophone, et rédigé sept volumes des Manuels de la BD (entre – beaucoup – d’autres).

    J’ai savouré cette interview de bout en bout avec de nombreuses informations ou anecdotes enrichissantes : la mention d’Upstart Studio, la place chronologique de Elektra lives again et Elektra Assassin, les suiveurs (Jim Lee & Tim Sale avec Deathblow, Starlin & Wrightson sur The Cult), la prise de conscience qu’il se passe quelque chose avec DKR et Watchmen (il m’aura fallu plusieurs années pour effectuer cette prise de conscience : j’ai le cerveau lent), lettre de Patrick Marcel, le meilleur héritier de Miller…

    Un copyright Présence : on aura tout vu ! 🙂 (Merci pour le clin d’œil)

    • Bruce lit  

      @Matt : pas dans l’indifférence générale mais Bruce Lit c’est un peu mon refuge à la réalité, or l’affaire Polanski, je n’en peux plus. J’ai interviewé Dionnet et Eudeline ce WE qui m’ont dit en long et large et en travers ce qu’ils en pensaient. Je leur ai gentiment dit que je n’étais pas sûr d’avoir envie de reproduire des propos où 2 lignes sur 4000 mots et des heures de travail signent ta condamnation.
      @Présence il était normal que je te cite puisque la légende correspondait à ton anthologeek de Miller.

      • Matt  

        Moi je voulais juste pointer du doigt les méthodes employées pour s’offusquer de ça. On harcèle les acteurs du dernier film, la famille, tout ça. Je ne demandais pas forcément d’embrayer sur Polanski lui-même.
        La culpabilité du mec, c’est à la justice de la régler.
        Moi c’est la façon dont les prétendus « héros » d’aujourd’hui s’y prennent pour protester sous couvert de justice.
        Le harcèlement moral est un crime aussi. Surtout dirigé contre des gens qui n’ont rien à voir là dedans. Tout comme enfumer des gens dans un métro pour râler contre un chanteur.
        Tu m’étonne que les gens deviennent parano et agressifs…
        Tous ces gens qui se croient tellement meilleurs en menaçant n’importe qui…

        Bref…^^

        • Eddy Vanleffe  

          pas suivi l’affaire, t’en parles où?
          je te répondrai volontiers mais pas ici pour ne pas pourrir les commentaires de l’article de Lainé….

          Miller, comment expliquer..; c’est un auteur dont j’étais un fan énooorme…^^
          et aujourd’hui à part des Daredevil, et ses Batman….j’accroche plus trop….
          rien à voir avec la politique…
          même si, j’ai un peu peu de l’interprétation des orientations politiques par le prise des goûts… parce que sous cet angle je suis un facho de première bourre…. ^^

          • Bruce lit  

            je te répondrai volontiers mais pas ici pour ne pas pourrir les commentaires de l’article de Lainé….
            Oui, SVP, je suis plus intéressé par vos avis sur Miller.
            Merci
            @Jimbo suite à ton ouvrage, j’ai acheté XERXES pour y retrouver les saillies de Miller. Je n’ai rien trouvé de tout ça. Une lecture qui va au delà du mauvais…

          • Fred Le Mallrat  

            @eddy: Moi je trouve que DK III est vraiment mauvais. AS B&BW: je trouve comme DKII qu il y a un coté punk sous amphét mais qui reste dans sa vision du perso.. C est clairement moins bon que les débuts mais c est pas nul et il ya pleins de trucs sympas..
            Terreur sainte: c est con mais graphiquement, je trouve qu il y avait toujours quelque chose.
            Là par contre j ai du mal à me mettre à Xerxes…

          • Fred Le Mallrat  

            Apres JIM, il était aussi dans Heroes (le fanzine) (j ai retenu son nom apres le superbe HS sur les avengers), Scarce puis il est passé chez Semic, Bamboo.. et traduit par exemple chez Toth ou Urban.

        • Fred Le Mallrat  

          Oui tu n as pas tort.. je partage une partie de ton avis.
          Mais il y a aussi eu tellement d années où les gars s en sont tirés et même été quasi célébrés (l ecrivain dont j ai oublié le nom).
          Pour Polanski, j ai rien contre l artiste. J ai vu des tas de films de lui alors que je savais bien qu il avait fui la justice en ayant reconnu les faits aux USA. Simplement, je ne suis pas allé voir « j’accuse » car là aussi certaines de ses interviews et la présentation du film faits par le studios… m ont semblé etre de la provocs… Il se met dans la position de Dreyfus.. sauf que Dreyfus était innocent et jugé coupable. Lui il a avoué et trouvé un arrangement financier puis quand il a fallu être jugé, il s’est enfui… Il me semble qu on ait pas dans la même position. Et là aussi clairement, il y a tout l establishment qui a defendu.
          Un peu comme « on en remet jamais en cause la justice d un pays démocratique » sauf pour C. Goshn et le Japon.. Là c est insupportable car il est innocent (quoi? y a des preuves? ah.. bon ok.. mais bon c est intolérable de mettre direct en prison (sauf pour un gamin qui a mis le feu à une poubelle.. là par contre)..
          Bref moi aussi je mélange un peu tout.. mais je trouve que Polanski.. il a mis un peu le feu aux poudres tout seul avec son entourage…
          Et je trouve que les Césars, en ont rajoutés

          • Matt  

            Mais comme je le dis, je ne veux même pas parler de Polanski. Je suis choqué par l’attitude des gens qui fustigent sa famille, les acteurs du film, etc.
            Et chacun a le droit de ne pas aller voir ses films si ça les dérange cette histoire. Mais encore une fois cette attitude de SJW a aller gueuler sur tout ce qui bouge pour jouer les héros sans se demander si on ne sort pas des clous en devenant soi-même un putain de harceleur est répugnante.

            Tiens aux USA, le film Scandal a fait…scandale parce que des féministes ont trouvé honteux que ce soit des hommes à la réalisation…
            On en est là !
            Heureusement Charlize Theron qui n’est pas une idiote a défendu les gars en disant que du moment que tu sais parler de quelque chose, peu importe ton sexe, ta couleur, ton âge. Bref…depuis quand la liberté et le politiquement correct ça se résume à devoir resté cantonné à certains sujets, des fois qu’on ne serait pas légitimes à en parler ? Le monde me fait flipper là ! ça devient n’importe quoi.

            @Eddy, j’ai poussé un petit coup de gueule sur l’article « la jeune fille et la mort » de Polanski.

          • Fred Le Mallrat  

            J aime pas penser en noir et blanc non plus.. Si tous les artistes que je devais ecouter/lire.. devait etre nickels sans défauts ni même choses que je deteste.. je reduirais largement lectures, ecoutes, visionnages…
            Apres aimer des oeuvres ne me fait pas non plus absoudre un gars de tout ce qu il dit ou fait… C est aussi du noir et blanc que de ne pas « juger » quelque part. Enfin en tout cas c est comme cela que je le vois (on est pas obligé d etre d accord avec moi mais on est pas obligé de me demander de changer non plus).

          • Fred Le Mallrat  

            @Matt: oui je suis en partie d accord avec toi. Juger tous le temps sans même tenir compte des conditions ou du passé (pour des prix qui ne seraient pas ouverts) etc.. et s ériger en « gentil » : ca me fait mal au cul (il n y a d ailleurs pas que les SWJ qui font cela.. la droite c est aussi donner pas mal de leçons de moralité qu elle n applique pas).

            Apres, je ne suis pas parfait, ni vraiment à mettre en exemple ni rien… mais bon il y en a pas mal qui franchissent quand même pas mal les bornes 🙂
            En effet, il faut arréter de juger tout et n importe quoi et de vouloi que tout le monde pense comme soi… mais il faut aussi que pas mal de comportements changent et qu une certaines complaisances par à rapport à des crimes mais aussi de délits soient stoppées.

            Quand parfois on dit qu est ce que ca change qu un tel fasse ci ou cela?
            Je prend un exemple mais DSK, pour moi montre qu il ne peut pas etre un homme d’Etat. S il controle pas ses pulsions, cela peut au delà du crime mettre à mal des relations internationales.
            Je trouve aussi qu avoir des dirigeants (privé ou public) qui montrent qu on ne peut pas avoir du tout confiance en eux est une question pour etre dirigeant…

            Bref.. je trouve qu entre la situation actuelle de on juge tout et n importe qui pour n importe quoi.. et le blanc seing dans le passé qu on donnait à n importe quelle célébrité.. il y a quand même un juste milieu.

            Le souci est que l etre humain n est pas trés bon pour reste dans le relatif.. 😉

            Mais bon apres je comprends ce que vous dites…

          • Matt  

            Ah mais je ne dis pas qu’il faut absoudre qui que ce soit.
            Mais je ne me sens pas en position de faire un procès à Polanski par moi-même. S’il y a une justice, des enquêteurs, des preuves, c’est pas pour les chiens !
            Moi techniquement je ne suis au courant de rien, à part ce que j’entends (et qui peut être déformé) dans la presse (qui aime les scandales aussi)
            Du coup si je gueule sans réfléchir je suis un mouton. Et si je m’en prends à la famille du gars ou à tous ses partenaires de travail, je commets techniquement un crime de harcèlement.

            L’idée n’est pas d’absoudre, mais de savoir rester à sa place. Et ne pas devenir un foutu hypocrite qui enfreint les lois pour accuser quelqu’un d’avoir enfreint les lois^^

            Je suis bien d’accord qu’il y a un juste milieu. Tu peux être choqué, penser qu’une personne doit faire de la prison, mais sans aller harceler sa famille pour autant^^

          • Jean-Marc Lainé  

            Xerxes, j’aime bien, mais je lui fais deux reproches, qui tiennent à la forme :
            – d’une part, Miller en tant que dessinateur y intervient surtout en illustrateur, dans le sens où il aligne les pleines pages, et ça ressemble presque à un posterbook. Or, sa force (dans 300 ou ailleurs), c’est la narration. Donc j’y perds, en tant que lecteur. J’imagine qu’il n’a peut-être plus force physique et l’endurance d’avant, suite à sa maladie, et qu’il tente de pallier cela en s’attardant sur le côté « belle image » plutôt que sur le côté « belle narration ».
            – d’autre part, là où 300 était assez ramassé dans le temps, il cherche visiblement ici à étaler son récit pour couvrir toute une période, plus longue. Ce qui perd en intensité dramatique. En moment fort, en répliques fortes.
            Rajoutons à cela les couleurs de Sinclair, qui fonctionnent pas trop mal sur des plans rapprochés, mais qui ne tiennent pas sur les grandes cases de décors, et on a un récit qui est l’ombre de 300.

    • Jean-Marc Lainé  

      Sur Starlin & Wrightson, vu les dates de sorties (assez rapprochées) et le fait que Starlin ait côtoyé Miller, je vois plutôt THE CULT comme une sorte de companion book et d’hommage / copinage.
      Quand je l’ai lu la première fois, à sa sortie VF il y a plus de trente ans, j’ai pas aimé les reprises de cases (le collier de perles, tout ça…) j’ai vu ça comme du plagiat, de la copie. Mais quand je l’ai retraduit il y a quelques semaines, j’ai davantage été sensible au fait que cela contribue à imposer une mythologie : c’est sans doute voulu par l’éditorial, et sans doute accepté par Miller et Starlin, si je conclus bien sur leur propre proximité.

      • Présence  

        Merci pour ces précisions, car j’ignorais que Miller et Starlin avait été proches. J’y avais vu de la copie (plus que du plagiat parce Starlin était déjà un auteur établi) dans les perles, mais plus encore dans le flux de pensée sec, et dans le niveau de douleur accru. La remarque sur une volonté éditoriale fait sens dans mon esprit : essayer de capitaliser sur la version DKR et Year One. Grâce à votre observation, je comprends mieux que Starlin ait accepté de jouer le jeu.

  • Fred Le Mallrat  

    De mémoire, il y a plusieurs lettre de P. Marcel qui sont publiées dans Sin City avec réponses… j avoue que je ne me souviens pas de quelle mini.. c etait un pote qui faisait SC en mensuel.

    Oui j aime aussi beaucoup (surpise) le DD de Dematteis.. d ailleurs dans les 90’s chez marvel, il fait un peu le pompier de service pour réconcilier des versions antagonistes de personnages… que ce soit le Surfer, Dr Strange ou DD, on avait des persos partis si loin dans un sens qui n allait plus au perso… qu il a fallu une forme de thérapie narrative pour faire une synthèse.

    Apres il y a aussi pensées et actes… et oeuvre et artistes… La question est doit on aimer l artiste dont on aime l oeuvre? Enfin, il y a aussi avoir une pensée que tu n aime pas et clairement avoir commis des crimes. Enfin il y a avoir fait sa peine et l avoir contournée ou avoir même été protégé.
    Bref, je pense qu on ne peut pas mettre tous les artistes qui sont montré du doigt dans le même sac déjà entre ceux qui parlent, ceux qui commettent et sont punis etc etc..

    • Bruce lit  

      J’ai retrouvé les lettres de Patrick dans mes 300 : le ton est ironique mais courtois. Je ne trouve pas que la défense de Miller y soit des plus développées.

      • Jean-Marc Lainé  

        Mais j’imagine que Miller l’a gardé dans un coin de la tête.

      • Jean-Marc Lainé  

        Soit dans Hell & Back soit, plus précisément, dans la mini précédente. Je dois avoir le fascicule qui contient la lettre à laquelle je pense… mais je l’ai rangé où ???
        😉

      • Jyrille  

        Je ne comprends pas vos histoires de lettres. C’est le courrier des lecteurs à l’époque où ça sortait en mensuel en VO ?

  • Matt  

    Plus ça va et plus je me fous des idées politiques des auteurs en fait. Et je suis bien d’accord que l’oeuvre est tout ce qui compte. Je l’ai déjà dit d’ailleurs. Raison pour laquelle je me fiche de la vie privée des auteurs. Vie privée qu’on ne connait de toutes façons qu’au travers d’un trou de serrure, et filtrée par les médias. Alors pour se faire un avis et juger la personne…c’est pas très fiable.

    J’ai eu un ami qui a eu des propos fachos à une époque aussi. Et puis il a changé en prenant de l’âge. Bon…des fois ça se fait dans l’autre sens, mais bref…
    Les gens ne sont pas que lumière ou ténèbres, ils changent, font des erreurs, ont des doutes, se contredisent eux-mêmes aussi parfois, etc.
    Les mœurs d’aujourd’hui sont peut être plus « saines », mais pas les méthodes de raisonnement. On renie la nature humaine qui est faite de pulsions pour condamner un auteur qui oserait dessiner une femme nue, on renie la liberté d’expression sous prétexte que parler de tout pourrait être mal pris, on renie l’histoire du Pays sous prétexte que c’est choquant et on accuse des gens d’avoir été racistes il y a 100 ans de cela. Alors qu’on devrait apprendre du passé, pas l’oublier ou faire comme si on était dans le monde des bisounours depuis la nuit des temps.

    300, oui ça fait fasciste, tout ce que tu veux…mais il fallait faire quoi ? Montrer les spartiates de l’époque avec les mœurs socialistes et humanistes d’aujourd’hui ?
    Etc.

    Bref

    • Fred Le Mallrat  

      Oui mais avec 300 il prend des libertés avec la realité qui interroge aussi sur son propos ..
      La questions n est en général pas que les spartes soient decrits comme martiaux mais plus la description pas du tout réaliste des autres…
      Il est clait que parfois on peut au travers des pictes, mais aussi de la répresentation des groupes nazis dans le premier DK (ou son Joker).. se poser des questions sur le sens de ce que dis Miller sur l homosexualité.
      Perso, je n’y crois pas… mais c ets clair que je me suis posé la question.

      Apres il faut aussi se dire qu en tant qu homme blanc hétéro.. 1- je ne vois pas certaines choses 2-vu que ca ne me touche pas au premier plan, c est facile pour moi de ne pas m en soucier.
      Apres je suis de sauteurs qui sont totalement anti gauchistes… donc même quand je suis visé, c est pas un point pour moi si c est « bien » fait.

      • Fred Le Mallrat  

        Apres je suis pas sur qu aujourd hui ls moeurs soient humanistes et socialistes… des 70’s au début 2000.. on peut se poser la question (et je serais pas loin de te dire que tu as raison).
        Aujourd hui : NON.. on est sur des moeurs justement de remises en cause de cela d’où la violence, à mon avis.
        Je pense que les moeurs ne sont plus ainsi mais que par contre la remlse en cause des élites est au départ sur justement leur impunité.
        Et que donc tu as d un coté, les SWJ qui ne sont plus dans les moeurs actuelles et sont donc devenus activistes (avant le consesus moral seraient allés dans leur sens sans avoir a faire d actions) mais aussi ensuite là par contre l evolution morale qui fait que l impunité n est plus entendables et qui d ailleurs coincent certains SWJ….
        Pas mal de SWJ étaient dans le camps de Poalnski, il y a peu.. et là se retrouve pris par leur camps mais surtout car l impunité n est plus tolérée.

        • Matt  

          Ne partons pas sur la politique hein^^ C’était un exemple les mœurs humanistes tout ça. Disons qu’à l’époque des grecs, tu regardais un soldat de travers, il pouvait te mettre son épée dans la gueule, alors perdre son temps à vouloir appliquer les mœurs du XXeme siècle à une époque pareille pour s’offusquer d’une réplique homophobe (par exemple) c’est avoir rien d’autre à foutre de sa vie hein…

          • Fred Le Mallrat  

            Oui mais je suis d accord avec toi.
            Juger tel ou tel selon le regard d aujourd hui est facile.
            La recontextualisation c est pas pour les chiens, quoi.

      • Matt  

        Bah c’est ça aussi. Pourquoi partir du principe que les mœurs attribués à un peuple (qu’ils soient fidèles historiquement ou non…car de toutes façons on aurait du mal à avoir des certitudes sur les mœurs de l’époque) seraient forcément le reflet de ce que pense l’auteur ?
        ça peut être de l’ignorance aussi. L’auteur qui suppose (ou qui se fiche de la réalité) que ça se passait ainsi.

        Je comprendrais davantage les critiques qui se plaindraient de trop grands écarts avec la réalité. Encore que…le comics 300 est un exercice de style qui ne joue pas la carte du réalisme.
        Le comics n’est plus assez frais dans ma tête pour que je me souvienne de quoi que ce soit d’homophobe cela dit…

        • Fred Le Mallrat  

          C est pas les meouers c est rien que la facon graphique de les représenter.
          C est pour cela que ca peut etre questionnant.
          Il prend plus de libertés d un coté que de l autre.. ca peut avoir un sens (ou pas).

    • Chip  

      J’essaye malaisément de faire un commentaire pertinent sur ce sujet personnellement épineux qu’est Miller, je m’arrête ici pour réagir à la mention de 300.

      Je me souviens précisément du tournant et de ma réevaluation du discours de Miller, qui est un auteur qui n’a pas eu peur de fricoter avec la provoc, le politique et la satire : une interview sur le sujet de 300, où il explique, le regard passablement allumé, que les spartiates étaient des sortes de communistes entre eux, et les plus formidables guerriers de leur époque, avec clairement une grande admiration (il a depuis eu des propos beaucoup plus proche de la réalité des choses, à savoir que le communisme pour parler des spartiates c’est aussi pertinent que la bolognaise pour parler de golf, mais OK, on est tous d’accord pour dire qu’il n’allait pas bien à cette période physiquement et mentalement).

      On sort de l’anecdote dans 2 domaines : 1) c’est Miller lui-même qui plaquait une lecture contemporaine de l’histoire, et il n’a à ma connaissance jamais prétendu à l’exactitude historique, donc il est de bonne guerre de se placer sur le même terrain et de critiquer son propos en tant que propos politique, et ce d’autant plus que, transition en plein dans la phrase, bim, 2) la glorification des Thermopyles en tant que lutte Orient vs Occident, choc des civilisation, c’était – encore plus à l’époque – un gros, gros marqueur politique (et un braquage historique total, si vous vous sentez idéologiquement en phase avec les spartiates de l’antiquité, consultez d’urgence), un chapitre du roman nationaliste défendu sur nos terres par un chroniqueur qui signe son nom à la pointe de l’épée. ca n’est pas spécialement son sujet que je lui reprochais (et d’autres, évidemment, légèrement plus connus et influents), mais bien son traitement et son caractère éminemment politique. Un récit héroïque ultra macho ultra stylisé ne me posait pas de problème particulier, et c’est bien comme ça que je l’avais lu à la base (et vu, aussi, parce que je n’ai pas envie de perdre du temps à chercher du fond dans les slomo de Snyder).

      (D’une manière plus générale, se posait à ce moment la question de ce que l’auteur endossait ou dénonçait, notamment dans ses représentations de la violence. Ca peut avoir l’air d’une intellectualisation mais quand on a vécu et grandi avec un auteur, découvrir soudain une faille béante, c’est quelque chose d’émotionnel.).

      Tout ça pour dire qu’on n’est pas obligé de crucifier Miller (en plus ça pourrait lui faire plaisir) ou tout autre auteur, mais quand lui-même va sur le terrain, on va dire de la fable politique, on peut répliquer sur ce terrain sans que ce soit nécessairement un coup bas.

      Je tracerai un parallèle avec Polanski, non pas pour mettre une pièce dans le jukebox, et sans faire de comparaison avec Miller sur le fond parce que ça n’a strictement rien à voir, mais parce que dans ce cas également, la goutte d’eau qui a mis le feu aux poudres c’est que c’est le réalisateur lui-même qui a présenté son film comme une allégorie de sa situation. Dès lors, on peut éventuellement reprocher des excès, mais il me semble malhonnête de reprocher de lui répondre sur un plan qu’il a lui-même choisi.

      • Matt  

        Bah on va dire simplement que je n’ai pas vu tout ça dans 300^^
        Je décortique pas tout comme ça. J’ai surtout vu « Un récit héroïque ultra macho ultra stylisé » comme tu dis^^

        • Fred Le Mallrat  

          Comme Matt, je vois « Un récit héroïque ultra macho ultra stylisé ». Le propos politique je l ai pas souvent lu comme critique (mais c est pas faux ce qui est dit).
          Moi clairement, la grosse critique c etait plutôt que pas mal d ennemis dans pas mal de séries de Miller depuis le 1er DK pouvait être mis dans une case allant d effeminés à représentant un personnage LGBT.
          Ce qui est vrai. La question suivante est « est ce un discours de Miller? »
          Je n ai pas trouvé mais je comprend aussi que ca puisse questionner des lecteurs surtout comme quand le dit Bruce, les réponses aux questionnements que P. Marcel faisait à Miller.. obtenait des réponses…. pas super précises ou bien argumentées.

          (Moi je trouve que Terreur est un narnar qui sait qu il est un nanar et que graphiquement, ca reste assez puissant.. reste que c est con.. mais c est un nanar.. a voir si c est moi qui le vois comme cela ou si Miller l a voulu ainsi.

          • Chip  

            Après, 300 ça reste une claque visuelle.

            Holy Terror, il l’a assumé – à l’époque, je me suis tenu loin de son discours depuis, ça a pu évoluer – comme oeuvre de propagande*, et quelque part c’est l’aboutissement de la même démarche : un dessin aussi violent que son propos. C’est juste que tout réduire à son essence, en dehors d’une éventuelle admiration que peut susciter cette forme de jusqu’au boutisme (Miller = Marv?), bah des fois ça donne un résultat complètement toxique.

            Maintenant, comme en matière d’épices, notamment, « Your mileage may vary ».

            * Après sur le fond, la seule excuse qu’on puisse lui trouver c’est que c’est une pure oeuvre de tripes. Mais les tripes, c’est leur nature, ça sent toujours un peu la merde.

      • Eddy Vanleffe  

        du coup on va causer de 300 et ça va

        • Eddy Vanleffe  

          oups..
          Ca va pas être simple.
          Il me semble me souvenir dans le courrier des lecteurs qu’il insistait non pas sur l’aspect historique « factuelle » mais bien sur l’aspect de ce qu’on peut en tirer…
          il rappelait à cet effet qu’il paraphrasait beaucoup Hérodote dans son script.
          chacun sait aujourdh’ui que les « historiens » de l’époque chantaient des hagiographes délirantes sur la réalité. il me semble bien que c’est cette « facette » là qui avait galvanisé Miller.
          Il a transformé ça en geste héroïque totalement sur-exagérée, basé sur certains éléments sans doute que lui même a adoré. comme cette virilité au sens de l’honneur hors norme etc…
          je dis ça de mémoire j’insiste sur ce fait parce que ça fait très longtemps que je ne les ai pas lu en vo. (j’ai craqué sur l’édition française en format italien)
          la majorité du récit est d’ailleurs raconté du point de vue de l’aède qui suit le groupe, un gars dont le métier est d’auréoler de gloire son souverain. c’est très bien mis en scène au début avec le loup qui au nom du récit n’est plus un loup normal, mais une bête de deux mètres de haut.
          je n’ai JAMAIS fait le rapprochement avec le moyen orient etc… ils ont totalement décrit comme une armée à la limite du seigneur des anneaux avec un Xerxes black plein de bijoux… on voit plus un rappeur qu’un islamiste quelque part…^^
          par contre l’attaque contre Troie dans le film du même nom avec Brad Pitt, je l’ai trouvé plus louche (excuse bidon pour partir en guerre et une armada qui couvre la mer pour envahir un pays tout petit…)

          300, c’est le dernier truc de Miller qui ma fait une vive impression (graphiquement, c’est rempli de trouvaille de narration) …
          Holy Terror, c’est pas pour moi, car même si je trouve l »légitime quelque part de vouloir défendre sa culture quand elle est attaquée par une autre, c’est pas ma façon de le faire. à ce stade je passe dans l’humour politique et dans la satire… un truc sérieux et revanchard, c’est pas ma came. J’ai le même frein pour Albator en manga qui a des propos assez bizarres sur le pacifisme des lâches et la nécessité d’abattre des innocents pour éradiquer l’ennemi… détails suffisamment dérangeants pour n’avoir jamais été reproduits en animé…

          • Matt  

            De quoi tu parles pour Troie ? C’est pas la même excuse bidon que dans la légende ? Hélène, tout ça ?

            Tiens je ne savais pas pour Albator…c’est en effet un peu moyen.
            Déjà que de base le personnage abandonne sa planète en mode « fuck it »…c’est pas un héros ordinaire quand même^^ mais ça ne me déplaisait pas dans l’idée qu’il choisisse de se casser.

          • Eddy Vanleffe  

            la façon de filmer et de dialoguer en parallèle avec l’année de sortie, on aurait pu croire que c’était un parallèle avec les armes pseudo chimique retrouvées qui ont justifier l’attaque de l’Irak par les USA sous Bush junior…
            interprétation de ma part mais qui m’a sauté à la gueule quand je l’ai vue…

          • Chip  

            Après, chacun a sa lecture. Des fois les auteurs les rejettent, des fois ils refusent de se prononcer, des fois ils restent ambigüs (oui c’est de la fiction mais en même temps, mais si on m’attaque je dis que c’est de la fiction, mais en même temps), et des fois ils semblent les endosser et ce qui va avec (les neocons post 9/11 dans le cas de Miller). Dans ce dernier cas, vous êtes tout à fait en droit de ne pas avoir ces lectures a priori, mais ça semble cadrer.

            Et être raccord aussi avec « L’homme sans peur est, justement, marquée par la peur » qui dès sa lecture me frappe et fait que je _dois_ lire ce bouquin.

          • Chip  

            A l’inverse pour Troie, plus marqué par la légende que le contexte du film, je n’y ai vu que le petit con arrogant béni des dieux mais jamais satisfait (celui qui boude et met en péril ses alliés au début de l’Iliade et traîne la dépouille d’Hector, personnage bien plus noble que lui, parce qu’il a tué son ami/amant).

            Bien fait pour sa petite gueule, tiens.

  • Tornado  

    Je ne lis pas la VO. Mais si ça sortait en recueil VF je le prendrais bien volontiers.

  • Bruce lit  

    Deux Miller que je n’arrive pas à aimer malgré leurs qualités et que j’ai relues cette semaine : Elektra Assassin, chiant de bout en bout, jamais BD ne m’aura été si pénible à lire. Une vraie torture.
    Et Ronin dont j’ai toujours trouvé l’histoire ridicule.

    @JM Lainé : je n’avais jamais vu Foggy comme le Alfred de Matt Murdock. C’est très bien vu.

    • Tornado  

      Deux comics que j’ai, mais que je n’ai jamais lu…
      Pour la polémique ou l’éventuel bashing anti-Miller : Je peux pas… Idem pour Polanski. Ce sont des auteurs qui laissent une oeuvre extraordinaire. Qui sommes-nous pour les basher en deux secondes comme ça ? Et à quoi ça sert ? A quoi ça NOUS sert dans la vie ? C’est pas mieux de nous refaire leurs (meilleures) oeuvres en boucle et de laisser le monde se dépatouiller avec le merdier ? Sans déconner ?

      • Matt  

        Béh…moi j’suis d’accord.
        Après je comprends que ça puisse gêner les gens de regarder les films d’un homme considéré comme un criminel, violeur, tout ça…
        D’ailleurs ça ne me fait pas plaisir non plus. Mais force est de constater que le talent, ça n’a pas grand chose à voir avec la grande droiture civique…
        Donc qu’on laisse la justice s’occuper des crimes.
        Et qu’on laisse les oeuvres parler d’elles-mêmes.
        Et le cinéma, plus encore que la BD, c’est un art collectif. C’est pas parce qu’un réalisateur ou un acteur dans l’équipe a des choses à se reprocher qu’il faut boycotter un film réalisé par 100 personnes.

        C’est pour ça que je trouve ça complètement con aussi les gens qui boycottent tout Disney parce que Walt n’aurait pas été clean.
        Quel scoop ! Mon patron n’est peut être pas clean non plus, j’en sais rien. ça ferait de moi un salaud ?^^

        • Eddy Vanleffe  

          je vais sans doute choquer, mais c’est vrai que depuis Holy Terror, on se méfie énormément de Frank Miller, mais je pense quand même voir les deux tours se casser la gueule pour le new yorkais moyen, CA a été un traumatisme violent et que la

          • Eddy Vanleffe  

            et que la réaction quasiment instinctive après cela, c’est la vengeance et la colère…
            je me souviens très bien que cette nuit là, comme beaucoup, je n’ai pas bien dormi, je me suis sérieusement dit que c’était la fin de tout et que les USA allait attaquer l’Afghanistan jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien… et cela sous la bénédiction de la planète entière.
            Il n’en n’a rien été, heureusement, mais voilà.
            ils avaient été attaqué, je comprends MIller sur ce coup là, c’est pas la meilleure partie de notre personnalité, mais je comprends l’envie de répliquer…
            Est-ce que ça fait de moi un facho?
            je n’ai même pas moi même la réponse.
            comme je le dis par contre, je ne trouve pas dans un exutoire dans l’art…
            j’aime pas trop m’infliger une telle dose de hargne, enfin pas celle-là…
            je n’achèterai jamais cette bd… C’est du Petit Miller pour moi…

            pas contre j’ai adoré Ronin…. c’est un truc totalement atypique pour du Miller qui est en plein dans sa période manga en dessinant presque comme Goseki Kojima….

          • Présence  

            La vengeance et la colère – C’est comme ça que j’avais lu Holy Terror.

            Ça raconte l’histoire d’un superhéros dépourvu de toute personnalité, se faisant aider par une femme costumée (qu’il a tabassée avant les attentats terroristes) pour exterminer avec le plus de cruauté possible les méchants terroristes. Il y a quelques fulgurances impressionnantes du point de vue graphique, moins du point de vue narratif. Pour une histoire de superhéros, elle n’est pas très bien racontée.

            D’un autre point de vue, dans les interviews, Frank Miller explique qu’il a conçu ce récit en réaction aux attentats du 11 septembre 2001. C’est un récit colérique, émotionnel qui substitue aux sempiternels méchants nazis ou néonazis (généralement utilisés par des auteurs en panne d’inspiration), des terroristes islamistes (portant des keffiehs, pour être sûr que les lecteurs ne se trompent pas).

            Je ne suis pas choqué par le fait que l’auteur exprime sa colère contre un ennemi générique caricaturé à outrance, dans une démarche de deuil (le stade de la colère). Ce qui était difficile à accepter pour moi, c’est le décalage temporel. Holy Terror est sorti en 2011, 10 ans après les attentats, mais il ne contient aucune prise de recul, comme si c’était une réaction à chaud.

    • Nikolavitch  

      je reste un gros dan d’Elektra Assassin, que je trouve assez virtuose dans ses changements de point de vue (ça reste un modèle pour moi, même quand j’écris du roman).

      Ronin, c’est un récit plus convenu sur le fond (et à l’époque, la fin à la « Scoubidou » m’avait un peu énervé) mais pareil, narrativement y a de super idées (les métastases du bâtiment, notamment, dont on suit la progression au fur et à mesure du récit). mais maintenant que j’y pense, c’est peut-être le Miller que j’ai le moins relu…

      • Bruce lit  

        Le style est brillant. L’écriture de Miller est brillante. Il sait se renouveler. Mais ce cut-up à la Burroughs ne me touche pas pas plus que le decorum espionnage – ninjas – gadgets. Aucune chance. A la limite en Cut-up, je prendrais le OUTSIDE de Bowie. Ronin me tombe des mains, je ne suis même pas sûr de parvenir à terminer le premier volume.

  • Surfer  

    Pour ceux qui ne lisent que la VF je crois que Panini sort un premier recueil avec les 5 premiers épisodes du Run de Chip Zdarsky en mai prochain.
    J’attends beaucoup de cette relance car c’est un personnage que j’affectionne tout particulièrement et malheureusement les derniers scénaristes m’ont énormément déçu.
    Il me semble, que c’est un retour de Daredevil à New-York avec un scénario un peu plus Urbain ou la ville, et son quartier en particulier, prend une place importante dans le déroulement de l’intrigue.
    Son rapport avec la religion semble aussi très important.
    Si, Comme tu dis, Zdarsky est influencé par Miller et Bendis sans, pour autant, les singer cela risque de me plaire.
    Merci pour cet article qui me conforte dans mes attentes par rapport à ce Run.

  • JP Nguyen  

    Bon, j’arrive après la bataille, et beaucoup de choses ont été dites, avec certains sujets sur lesquels je préfère ne pas rebondir.
    Ca faisait des années que je n’avais pas entendu parler de l’Upstart Studio et je n’avais jamais songé à l’importance que cela avait pu avoir dans le parcours de FM.
    Il y a quelques temps, en cherchant autre chose, j’ai vu que Miller avait illustré CURSED, un roman arthurien où le premier rôle est tenu par une femme. Ce n’est pas une BD, Miller ne fait que des illus mais sur les aperçus, j’ai trouvé qu’il retrouvait une forme comparable à celle qu’il avait sur SIN CITY…

    PS : moi aussi, « Charles Soule, ça m’est un peu tombé des mains » !

  • Présence  

    Lu ce weekend : l’interview de Jean-Marc Lainé dans le mensuel dBD 141, sur sa BD Frédéric, William et l’amazone. Très intéressant, et très alléchant.

  • Jyrille  

    Je ne connais pas Lainé, et je ne connais pas ce livre sur Miller, mais du coup il m’intéresse fortement. J’ai un livre de la collection Miroirs, celui sur Morrison : https://www.bedetheque.com/BD-DOC-La-Bibliotheque-des-miroirs-BD-Tome-6-Grant-Morrison-Revolutions-131068.html

    Je l’ai dévoré et y suis retourné régulièrement quand je lis ou relis du Morrison. C’est passionnant. J’imagine donc bien le livre de Jim (pardon pour la familiarité) du même acabit.

    Quoiqu’il en soit, cette interview est rondement menée, passionnante et trop courte ! Encore un sacré beau boulot Bruce, je reste admiratif.

    La BO : jamais trop écouté les albums solos de Reed, je ne possède que Transformer, Berlin et le Rock N Roll Animal, même si j’ai jeté des oreilles sur d’autres disques du monsieur. La chanson est bien.

    • Bruce lit  

      Salut Cyrille
      Comme tu l’as vu sur FB, on reparlera bientôt de JM Lainé
      La BO du jour : NY est le grand come back de Lou Reed. Tout l’album est bien. Il m’aura fallu des années pour réaliser que les mecs sur la pochette, ben c’est Reed avec des fringues différentes.

      • Jyrille  

        J’ai vu oui, d’où ma remarque sur FB 😉

        NY : J’y jetterai ptêt une oreille. La seule chanson de Lou Reed que je vénère dans les années 90, c’est celle sur la BO de Lost Highway, qui est une reprise d’ailleurs si je ne m’abuse, docteur (This Magic Moment).

        • Bruce lit  

          Oui, une reprise de Mort Schuman

          • Tornado  

            Idem. Je n’ai jamais eu que ces trois albums de Lou Reed (les trois cités par Cyrille). Tous les trois très différents, mais au top.

  • Oliver  

    Entretien qui promettait d’être intéressant… Truffé d’interrogations et d’hypothèses appuyées par aucun argument (peut-être, et si), on en ressort avec bien peu d’info vérifiées…
    Frank Miller travaillait-il au « Upstart Studio » durant la création de Daredevil et Ronin ? On n’en aura rien…
    Miller était-il plutôt branché drogue ou alcool ? La présence de drogue dans une œuvre signifie-t-il plausiblement que l’auteur est accroc ? Boire un verre en discutant avec des collègues signifie-t-il une addiction ? On le dirait à la lecture de cet article…
    Pourquoi Miller n’a-t-il rien produit pour Marvel Comics depuis Elektra ? L’auteur n’en sait rien, mais il a une hypothèse (sera-t-elle jamais validée ?)…

  • PierrreN  

    Le caisson dans lequel se trouve William Hurt au début d’Altered States/Au-delà du réel (il me semblait qu’il y avait un article par ici mais je ne le retrouve pas) aurait-il inspiré Miller pour son run sur DD (la cuve utilisé par Murdock quand sa super-ouïe l’handicape, repris dans le film des années 2000)?

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