Interview Mike Carey

Interview Mike Carey

Première publication le 6/05/22 – MAJ le 25/07/22

Un entretien mené par MATMOUT GOUGEON et JB VU VAN
Si c’est pas rond, c’est bien Carey !
© Linda Carey

Cet entretien s’est déroulé par échange de mails avec Mike Carey. Elle a été conçue et traduite par Matmout Gougeon et JB Vu Van. Sa version anglaise est consultable à la fin de cet article.

This is a bilingual interview of Mike Carey. The english version can be found just after the french one.

Auteur britannique, Mike Carey se fait connaître chez l’éditeur 2000AD et chez Vertigo, où il écrit des mini-séries dérivées de SANDMAN. L’une d’elle dédiée au personnage de Lucifer est suivie d’une série régulière de 75 numéros, toujours écrite par Mike Carey. L’auteur entame en parallèle un run pour la série HELLBLAZER et son héros John Constantine, dont nous reparlerons bientôt sur ce blog. Désireux de développer son répertoire, Mike Carey écrit également des séries de superhéros pour Marvel Comics : les versions Ultimates d’Elektra et des Quatres Fantastiques, mais surtout un run magistral des X-MEN que nous avons chroniqué en ces lieux.

Dans le même temps, il continue à développer des histoires pour le label Vertigo : le mystique CROSSING MIDNIGHT, le one-shot GOD SAVES THE QUEEN et surtout THE UNWRITTEN avec l’artiste Peter Gross, son collaborateur sur LUCIFER. Plus récemment, Mike Carey a écrit des titres pour le label Hill House Comics de DC, pour BOOM Comics ou encore IDW. En parallèle, Mike Carey est également un romancier auteur de plusieurs sagas dont l’une, CELLE QUI A TOUS LES DONS, a été adaptée au cinéma. Par l’entremise de notre chef bien-aimé, Mike Carey a très aimablement accepté de répondre à nos questions.

Mike Carey, vous êtes connu du lectorat de comics français pour vos runs sur HELLBLAZER et X-MEN. Cependant, la publication de THE UNWRITTEN en français reste partielle et le comic book LUCIFER est malheureusement encore inédit dans nos contrées. Plusieurs de vos récents comics et de vos romans sont disponibles chez nous. Laquelle ou lesquelles de vos œuvres (tous médias confondus) recommanderiez-vous à un lecteur qui souhaiterait vous découvrir ?

Eh bien, au vu de son accueil, je recommanderais THE GIRL WITH ALL THE GIFTS (CELLE QUI A TOUS LES DONS, édité par Le Livre de Poche) comme point de départ. C’est de très loin ce que j’ai écrit de plus populaire, même si une partie de l’attention qu’a suscitée ce roman vient de son adaptation au cinéma.

Concernant les comics, je suis très fier de HIGHEST HOUSE (paru en VF sous le titre LE HAUT PALAIS chez Glénat), mais le comics s’est mal vendu en France et n’a vraiment décollé qu’en passant chez IDW. Je pense que cela dépend de vos goûts. LUCIFER est très solide, je pense, mais c’est un comics de son époque – du Vertigo classique – et n’est pas forcément pour tous les goûts. J’ai écrit une série de superhéros pour BOOM, intitulée SUICIDE RISK, dont je suis très fier.

Tous les dons, tous les dons… En attendant, elle galère quand même à s’essuyer la bouche après le p’tit-déj’ !
©Altitude Film Sales, BFI Film Fund, Poison Chef

Vous êtes souvent associé à des runs de longues durées : plus de 70 numéros sur Lucifer et sur X-MEN/X-MEN LEGACY, 40 sur HELLBLAZER, plusieurs séries UNWRITTEN, la saga de FELIX CASTOR. Accompagner un même personnage ou groupe de personnages pendant plusieurs années, est-ce toujours un format d’écriture que vous privilégiez ?

Cela est très lié au projet concerné, mais il est vrai que j’aime avoir une grande marge de manœuvre. La plupart de mes longs runs de comics sont plus ou moins conçus comme des romans avec chapitres, allant vers un grand final construit à travers plusieurs arches narratives. C’est ce que j’ai fait sur LUCIFER et HELLBLAZER, et sur ma première année et demie sur les X-MEN. Cette valse entre préparation et paiement est quelque chose que j’apprécie particulièrement, et les comics sont un excellent médium pour explorer cette technique.

Je dirais que ma plus grande influence est Neil Gaiman. Quand j’ai lu SANDMAN pour la première fois, j’ai été étonné de la façon brillante avec laquelle il tissait des thèmes et incidents d’histoires isolées dans des arches narratives plus longues. Ce qui semblait être une digression s’avère être une manière subtile d’introduire des personnages, des endroits, des thèmes ou des événements qui finissent par avoir une importance critique. Ainsi, par exemple, lorsque l’on rencontre Orpheus, le lecteur croit qu’il s’agit juste d’un chapitre du passé de Dream qui montre que les Endless font partie de toutes les mythologies humaines. Mais quand on arrive à l’arc THE KINDLY ONES, on réalise que cette lointaine tragédie n’est pas terminée et que ses conséquences se font encore ressentir. C’est une approche narrative que j’aime tant comme lecteur que comme créateur.
Ce n’est pas que les digressions sont mauvaises. J’ai un faible pour les histoires qui vagabondent là où le vent les mène. Mais l’art du rappel a quelque chose de merveilleux, et plus large est la toile blanche, plus fort l’élan que tu peux construire.

Vos œuvres prennent régulièrement pour héros des adolescents ou jeunes adultes, qui doivent prendre des responsabilités dépassant leur âge. On pense à Elaine Belloc dans LUCIFER, aux protagonistes de CROSSING MIDNIGHT, à l’héroïne éponyme du roman LA FILLE QUI A TOUS LES DONS, Koli dans la TRILOGIE DES REMPARTS, etc. Le passage de témoin d’une génération à l’autre est-il un thème qui vous attire ?

Je pense que les familles sont importantes pour moi, et plusieurs de mes histoires se basent sur les relations parents-enfants, d’une manière ou d’une autre. J’ai dépeint Lucifer comme un fils rebelle cherchant à échapper à l’influence de son père, à devenir l’auteur de sa propre destinée. Dans UNWRITTEN, Tom Taylor fait la même chose. Et la relation entre Mélanie et Miss Justineau (NDT : dans CELLE QUI A TOUS LES DONS) est celle d’une fille et de sa mère en tout excepté les liens du sang.

Mais oui, vous avez raison, j’en suis vraiment venu à préférer de jeunes protagonistes récemment. En plus de ceux que vous mentionnez, il y a Fran Watts dans SOMEONE LIKE ME, Alice et Una dans THE DOLLHOUSE FAMILY (bien qu’Alice grandisse au cour du récit) et Moth dans HIGHEST HOUSE. Et dans les derniers segments de mon run sur les X-MEN, j’ai principalement fait interagir Malicia avec les jeunes mutants sous sa responsabilité.

Mon intérêt vient en partie de ce thème de la famille, mais également du fait que, selon moi, les enfants et jeunes adultes sont d’excellents personnages pour les points de vue narratifs. Ils perçoivent leur environnement de manière plus vive et plus claire, et ils peuvent servir de tests vivants pour évaluer la moralité et la décence des adultes. De plus en plus, en observant mes propres enfants et leurs amis, j’ai réalisé à quel point les standards évoluent d’une génération à l’autre. En moyenne et sur la durée, nos enfants sont simplement meilleurs que nous.

Toujours dans vos thématiques récurrentes, il nous a semblé que la déconstruction de vos héros était l’un de vos outils favoris, que ce soit sur les X-MEN, THE UNWRITTEN, ou même le début de la série LUCIFER qui vise à rendre le protagoniste à nouveau entier avec la quête de ses ailes. Décortiquer vos personnages pour voir ce qui les fait tourner (to see what makes them tick) : amour ou sadisme de votre part ?

Le sadisme est un incontournable ! La plupart des méthodes narratives impliquent de faire traverser les enfers à vos personnages principaux, et vous ne devez pas hésiter si l’histoire va dans ce sens. Mais au-delà de ça, je trouve génial de dépouiller un personnage de tout, de lui enlever tout ce qui peut l’aider et de voir comment il ou elle s’en sort en ne pouvant compter que sur ses ressources intérieures.
C’est d’ailleurs le point de départ de mon pitch pour LUCIFER : Lucifer dénué de ses pouvoirs, à la merci de ses ennemis. L’histoire qui allait devenir l’arche narrative de la Divine Comédie. Et après cela, à la toute fin du comics, il se défait volontairement de ses pouvoirs : la boucle est bouclée.

Avec les X-MEN, il y avait 2 cas. J’ai hérité d’une situation où le Professeur X venait de se prendre une balle en pleine tête, ce que j’ai utilisé comme ressort pour creuser dans la continuité et révéler tous ses péchés et ses devoirs manqués. Pour Malicia, j’ai volontairement voulu lui donner le contrôle conscient de ses pouvoirs, ce qui allait impliquer un véritable bouleversement dramatique de son statu quo. Donc, tout ce que je lui fais traverser avec Pandemic et Hécatombe allait dans ce sens, soit en termes d’histoire soit dans la progression du personnage.

Lucifer ou l’innocence à tout jamais perdue…
© Vertigo

J’ai découvert que vous étiez arrivé sur la série X-MEN après plusieurs propositions d’histoires sur des personnages mainstream de DC Comics comme Batman, Superman ou encore Firestorm. Souhaitiez-vous vous écarter des séries Vertigo pour des histoires de superhéros plus traditionnelles ?

À l’époque, j’avais une forte envie d’écrire des récits de superhéros. Je n’ai jamais eu l’intention d’abandonner Vertigo – et j’ai continué à proposer et à écrire des comics Vertigo durant la période où j’étais chez Marvel – mais je voulais tenter ma chance dans ce terrain de jeu narratif, très différent de ce que je connaissais.. J’adorais lire les histoires des superhéros durant mon enfance et cette attirance était toujours présente. Les superhéros m’ont toujours paru être un genre propre aux comics où ils sont nés. C’est dans les comics que se trouve leur centre de gravité, quel que soit le nombre d’adaptations de leurs aventures au cinéma ou à la télé. Je voulais faire partie de cela et, pour une raison ou pour une autre, cela n’arrivait pas chez DC.

Puis j’ai rencontré Axel Alonso à la San Diego Comicon. Nous avons eu une bonne discussion sur ce sujet. Il m’a dit que si je voulais écrire un comics de superhéros chez Marvel, il me suffisait de lui passer un coup de fil. À l’époque, j’étais sous contrat d’exclusivité chez DC, mais j’ai pris le pari et ai laissé s’achever ce contrat, ce qui s’est avéré être une bonne décision. J’ignore toujours pourquoi je n’arrivais pas à poser le pied dans le DCU, mais il me semblait que la situation ne s’arrangerait pas de sitôt. Une question de personnalité, j’imagine, et un mauvais timing.

X-MEN/X-MEN LEGACY a été marqué par plusieurs events (MESSIAH COMPLEX/SECOND COMING, NECROSHA, ENDANGERED SPECIES). Ces passages obligés sont-ils pour vous des contraintes subies ou des défis à relever ? De quelle marge de manœuvre éditoriale disposiez-vous ?

Une question – ou une série de questions – difficiles à décortiquer. Je commencerai avec la dernière : j’ai toujours senti que mes éditeurs chez Marvel me soutenaient, étaient ouverts et très, très bons dans ce qu’ils faisaient. Je n’ai jamais eu l’impression que l’on me forçait la main ou que l’on empiétait sur ma liberté créative.

De toute évidence, quand a lieu un event sur toute une franchise, vous allez devoir négocier votre place dans cette grande histoire et travailler en vue de cet objectif. Et, inévitablement, cela aura un impact sur  vos plans initiaux.

La façon dont Marvel a géré la situation est intéressante. Deux fois par an, tous les auteurs et éditeurs sont envoyés par avion dans une retraite à New York ou dans les locaux de Marvel West à Los Angeles. Nous passons 3 jours dans une pièce remplie de tableaux blancs et passons en revue tous les éléments de l’event ensemble. Cela inclut la répartition de ces éléments dans les différents titres. Puis nous revenons chez nous et écrivons. C’est une excellente manière de s’assurer que chaque auteur ait un sentiment d’appartenance collective à l’histoire.

C’est ainsi que nous avons géré LE COMPLEXE DU MESSIE et LE RETOUR DU MESSIE. Les events plus réduits, comme NECROSHA, étaient optionnels : Craig (Kyle) et Chris (Yost) nous ont contactés par courriel pour nous demander si nous souhaitions prendre part à l’event. J’ai accepté parce que je voulais écrire une histoire sur Protéus et permettre à Destinée de rencontrer Blindfold. Tout s’est bien mis en place pour moi. 

Et avec ENDANGERED SPECIES, cela a été en quelque sorte l’opposé. Cette fois, c’était moi l’auteur principal, j’ai mis l’histoire en place avec le numéro Alpha et ai écrit le gros des chapitres alors que d’autres auteurs intégraient l’équipe pour écrire leurs propres parties.

Donc, oui, cela donnait l’impression d’être dans un train lancé à grande vitesse tout le long, avec quelques virages en lacet très brusques, mais ce fut une période exaltante et, pour la majeure partie, sans contrainte qui m’aurait frustré ou aurait saboté mon travail. Les éditeurs ont fait un fantastique travail en nous orientant sans nous faire dérailler. Et cela m’a permis de raconter la plupart des histoires que je voulais raconter.

Les mutants, une espèce en voie d’eXtermination.
© Marvel Comics

La première chose qui vient en tête lorsqu’on pense à votre run sur X-Men, c’est cette équipe dysfonctionnelle constituée des piliers Malicia, Iceberg et Rocket, mais aussi d’éléments instables tels que Mystique, Dents de Sabre et Lady Mastermind. Comment cette idée de casting a-t-elle germé dans votre esprit ?

Je cherchais juste un argument de vente unique en son genre. Je voulais une équipe qui risquerait constamment d’éclater sous ses propres tensions internes, avec l’avantage de cultiver un terrain fertile pour les drames et éclats entre les personnages. Je savais que cette situation ne pouvait durer sur le long terme, mais j’ai pensé qu’elle donnerait au titre une saveur unique et le distinguerait du reste de la franchise mutante. De plus, pour être honnête, c’était une manière audacieuse et éclatante de commencer et d’attirer des lecteurs en attisant leur curiosité.

Et je n’ai choisi que des personnages que je voulais écrire : des personnages dont j’estimais avoir bien cerné les voix et les motivations. C’était important pour moi, je voulais que mes versions de ces personnages sonnent juste. C’est une règle que j’ai voulu suivre sur tout mon run. Quand Axel m’a proposé une minisérie ALPHA FLIGHT, je l’ai refusée parce que je n’avais pas réussi à comprendre comment ces personnages devaient se comporter. À part pour la paire de personnages d’ALPHA FLIGHT que j’ai subtilisée pour mes X-MEN, bien entendu.

Nombreux sont les lecteurs à avoir regretté la rapidité avec laquelle cette formation explosive a été démantelée. Si votre run n’avait pas été interrompu par le lancement du crossover LE COMPLEXE DU MESSIE, cette équipe aurait-elle pu perdurer davantage ou aviez-vous dès le début prévu de transformer progressivement la série en un titre plus intimiste, davantage tourné vers l’exploration des personnages ?

J’aurais adoré avoir une année de plus pour écrire cette équipe. Ils étaient si amusants ! J’ai aimé les déconstruire dans Blinded by the Light et LE COMPLEXE DU MESSIE. Mais oui, cela aurait été sympa de continuer sur 3 ou 4 arches narratives. 

Et au début, quand je suis passé de X-MEN à X-MEN LEGACY, je n’étais pas certain de ce que je pouvais faire de cette équipe. Je me rappelle d’une de ces réunions au sommet des créatifs à Marvel West, à laquelle j’ai eu l’impression de me rendre les mains dans les poches. J’ai proposé les histoires autour du Professeur X de X-MEN LEGACY, ou une variante, mais je n’avais aucune certitude qu’il y avait matière à un titre là-dedans. J’ai juste espéré que c’était le cas, et que mes connaissances sur la continuité des X-MEN seraient à la hauteur.

Les gros calibres sont de sortie !
© Marvel Comics

Jonathan Hickman vous cite comme l’un des auteurs les plus sous-estimés parmi ceux qui ont travaillé sur la franchise mutante. Il a même réutilisé l’une de vos créations, les Enfants de la Voûte, dans le titre X-MEN (2019). Quel regard portez-vous sur son passage sur la licence ?

C’est absolument superbe. Il fait tout exploser puis reconstruit tout sous de nouvelles formes scandaleuses. X OF SWORDS est mon crossover X-Men préféré de tous les temps Je sais que certains lecteurs ont été pris de court par l’importance des éléments liés à Captain Britain et par les changements de rythmes et de tons, mais j’ai été tenu en haleine. J’adore le fait que Hickman mette tout en place pour nous laisser penser qu’on va juste avoir droit à 10 combats titanesques avant de nous donner un récit bien meilleur et tellement plus étrange.

Je ne suis pas à jour des derniers récits – le dernier arc que j’ai lu était le HELLFIRE GALA – mais j’irais jusqu’à dire que pour moi, Hickman est du niveau de Claremont en termes d’importance dans l’Histoire de la franchise des X-Men.

Les Enfants de la Crypte, une création made in Carey.
© Marvel Comics

On se souvient tous des dessins réalisés par Chris Bachalo sur votre run, et tout particulièrement ceux réalisés sur l’arc qui met en scène la forme de vie extra-terrestre nommée Hécatombe, dont la représentation rappelle forcément l’art abstrait d’un Bill Sienkiewicz. Quelle marge de manœuvre lui avez-vous laissé dans ses choix graphiques ?

Sans équivoque, cela vient de Chris. J’ai fait ma part habituelle quand je travaille pour la première fois avec un artiste, c’est-à-dire que j’ai fourni un long script détaillé. Mais Chris est égal à lui-même et a emmené le titre dans une direction artistique qui lui est propre.

Voici ma description d’Hécatombe, issue du script pour la page 4 de X-MEN n°198. “La rue est remplie de dépouilles affalées et inertes. Le seul être vivant est Hecatomb, que l’on voit clairement pour la première fois. Chris, j’imagine ici une sorte de silhouette fantomatique, brumeuse, au visage en forme de crâne distordu à la mâchoire béante. Connais-tu la peinture qu’a fait Francis Bacon du Pape Innocent, qui le représente assis sur une chaise. On dirait qu’il est à la fois en train de hurler de douleur et d’être téléporté sur l’Enterprise ? Eh bien, je cherche quelque chose dans ce goût-là. Hécatombe n’est pas solide (à l’exception d’un objet sphérique en son centre) mais son toucher est mortel et il ressemble à l’Incarnation de la Mort sur une sculpture médiévale – mais en plus avec un effet de distorsion ou d’interférence, pour rendre les choses intéressantes. En plus, j’aimerais qu’il devienne plus grand au fur et à mesure du numéro, alors qu’il absorbe de plus en plus d’esprits. Ici, il est de taille humaine ou un peu plus grand, mais il s’agrandit jusqu’à la scène du stade où il devient un colosse spectral.”
Donc, oui, Chris a suivi plusieurs de ces indications, mais y a ajouté son propre style horrifique.

A la frontière entre Bill Sienkiewicz et Francis Bacon : Hécatombe.
© Marvel Comics

Parmi les interactions surprenantes qui ont émaillé votre run, il y a bien sûr eu cette relation passionnelle entre Iceberg et Mystique, mais le lecteur averti a également pu entrevoir une relation d’une nature plus ambigüe entre Iceberg  et Rocket. Alors que Bobby Drake a fini par être officiellement “outé” quelques années plus tard par Brian M. Bendis, quelle était votre vision de ce personnage à l’époque ?

J’ai toujours été partisan de l’idée que Bobby est bisexuel, une hypothèse qui circule depuis sa romance avec Cloud (NdT: personnage transgenre de la série THE NEW DEFENDERS). Mais je dois me résigner à avouer que je n’ai absolument rien écrit pour faire avancer le personnage en ce sens. J’aurais adoré pouvoir dire que je laissais miroiter une romance Iceberg/Rocket, mais je ne pense pas que ce soit le cas. C’est génial de voir une telle représentation de personnages LGBTQ+ dans l’univers des X-Men de nos jours, même si je pense qu’on peut toujours faire plus. J’aurais aimé pouvoir apporter ma contribution à cette évolution. 

Votre approche du personnage de Charles Xavier était rafraîchissante. Il est habituellement décrit comme un saint ou un manipulateur de la pire espèce, vous l’avez écrit comme devant faire face au fait qu’il n’était ni meilleur ni pire qu’un autre, juste un général menant une armée de mutants parmi d’autres. Avez-vous trouvé difficile d’écrire un personnage si polarisant ?

En réalité, je me suis délecté de cette opportunité de m’approprier le personnage. J’estimais que j’arrivais à un moment où la réputation de Xavier était en ruine et où l’équipe des X-Men avait perdu toute foi en lui. Je ne voulais pas retconner ces éléments, mon but était de mettre en balance toutes les preuves à charge ou à décharge, afin de montrer Xavier à son zénith et à son nadir, et de le dépeindre comme un homme qui doit accepter ses propres faiblesses humaines. Une partie de cette démarche est de reconnaître ses dettes en souffrance, comme sa lointaine promesse faite à Malicia, et de faire de son mieux pour les honorer. Il y a dans la saga de Gene Wolf LE LIVRE DU SECOND SOLEIL DE TEUR une réplique incroyable, que je vais tenter de paraphraser (je n’ai pas le livre sous la main) : “Il y a dans le coeur de tout homme un guichet où il tente de racheter son passé en utilisant la monnaie dévaluée du présent”. C’est ce que j’ai essayé de faire avec Xavier. Il doit utiliser les moyens dont il dispose pour équilibrer la balance, même s’il sait que ce ne sera jamais suffisant.

Votre run est une véritable lettre d’amour à Malicia. Qu’est-ce qui vous a attiré vers ce personnage ?

Sauf erreur de ma part, Malicia a été la première ennemie des X-Men à devenir membre de l’équipe. Et cette histoire ressort particulièrement pour moi dans le run de Claremont. J’ai apprécié le fait que la transition ne soit pas facile, qu’elle doive faire face à la méfiance des X-Men eux-même, à l’hostilité d’autres super-équipes, à ses propres doutes et à sa relation compliquée avec ses mères. Elle a dû parcourir un dur chemin, et ce voyage nous a été présenté de manière percutante. C’est là que vient ma fascination pour Malicia.

Elle dispose également de la plus intéressante (et de loin !) variation sur le thème “mon pouvoir est une malédiction”. Mais cet élément était moins important pour moi que le point de vue d’un personnage qui a dû lutter pour en arriver là où il est (son positionnement au sein des X-Men, dans sa vie, par rapport à elle-même) et qui ne va pas laisser qui que ce soit lui retirer cela. Elle a un incroyable mélange de courage, d’intelligence et d’empathie. Et il me semble qu’elle a pratiquement toujours été écrite ainsi. Certains personnages des X-Men ont été gérés de manière incohérente au fil des années, mais Malicia a gardé une cohérence interne. Claremont a fait mouche et ses successeurs ont suivi sa vision du personnage.

Et en plus de tout cela, il y a le fait qu’elle était si sous-utilisée à mon arrivée sur la franchise que c’en était un crime. J’ai simplement voulu la remettre sous les feux des projecteurs car c’est là qu’est sa place.

X-MEN LEGACY : tout est une question de choix…
© Marvel Comics

X-MEN et X-MEN LEGACY montrent une connaissance impressionnante de la mythologie des X-Men, de leur période australienne jusqu’à des personnages obscurs tels que Black Womb ou New Sun, qui viennent du GAMBIT de Nicieza. Pourtant, des auteurs de comics semblent penser qu’une telle attention aux détails limite leur capacité à renouveler la franchise pour laquelle ils écrivent. Estimez-vous que la continuité est un outil essentiel pour les auteurs des comics X-MEN ?

Je pense que c’est un travail d’équilibriste. Mes instincts penchent pour un respect prudent de la continuité, et vers une fouille systématique du passé pour en extraire tous les trucs marrants qui ont été oubliés. Je déteste l’approche “du passé faisons table rase” quand celle-ci mène à des retcons, surtout s’ils sont émotionnels, avec des personnages dont l’attitude et la personnalité changent sans raison valable. Je suis donc prudent. J’apporte moi-même de nouveaux éléments et je cherche à réaliser de grandes histoires, mais j’ai tendance à les faire correspondre avec l’historique des personnages en premier lieu.

Mais cela dit, regardez donc le run de Hickman. Son travail montre sans aucun doute que l’on peut tout changer à chaque niveau, de manière radicale et étonnante, tout en restant fermement arrimé à la continuité. Jeter des éléments importants de l’histoire à la poubelle parce qu’ils ne correspondent pas à votre grande et nouvelle idée, c’est juste de la paresse.

Donc, oui, la continuité est importante en tant que point de départ, mais il faut que vous décidiez par vous-même jusqu’où iront vos références et que vous construisiez sur cette base. Il se trouve que j’aime retrouver de vieilles histoires et les dépoussiérer, surtout lorsque je travaille sur des personnages que j’aime.

Vous avez déclaré considérer AGE OF X comme votre arc préféré sur l’ensemble de votre run mutant. Qu’est-ce qui fait de ce titre un récit à part ?

J’adore la manière dont l’histoire est passée d’un arc narratif à un crossover avec les NOUVEAUX MUTANTS, puis a reçu son propre numéro Alpha avant d’avoir droit à une mini-série spin-off. Elle a pris une véritable vie à partir de débuts très modestes. Il s’agit également d’une histoire qui m’a laissé carte blanche pour réinventer des personnages classiques à ma propre sauce – Malicia devient Legacy, Cyclope Basilisk, etc. Les univers et futurs alternatifs font partie intégrante de l’ADN des titres X-MEN. C’était donc cool de m’y adonner à une échelle non négligeable. Mon seul regret est que la version collectée de AGE OF X n’intègre pas le prologue, X-MEN LEGACY 244, où Blindfold est consciente de la catastrophe imminente et tente d’en découvrir l’origine. L’objectif de cette histoire était de donner au lecteur une multitude de faux indices et d’y cacher la véritable cause : Légion. Sans ce numéro, le point culminant de l’histoire perd en intensité.

Accessoirement, parmi les trésors que je chéris, je possède un assortiment de figurines X-Men Mini-Mate qui font référence à AGE OF X. On y compte Legacy, Basilisk, Gambit et son arme ainsi que Magnéto en armure blanche. Voir mon histoire générer son propre merchandising m’a donné un tel frisson. À l’exception d’un buste de Lucifer tiré d’une couverture de ma série par Chris Moeller, cela ne m’était jamais arrivé auparavant.  

Pouvez-vous nous parler de vos projets actuels, qu’il s’agisse de comics, romans, poésie ou travail sur tout autre médium ?

Bien entendu ! Je n’ai aucun projet de comics prochainement, mais j’espère changer cela bientôt. Pablo Raimondi et moi avons conçu un pitch que nous commençons à présenter autour de nous.

Mon prochain roman sera INFINITY GATE, le début d’une saga SF qui traite principalement de voyages interdimensionnels et de Terres alternatives. L’héroïne est une certaine Topaz FiveHills, une jeune fille venue d’une terre où ce sont les lapins et non les singes qui ont remporté la loterie de la conscience phénoménale. C’est juste une enfant, mais pour une raison inconnue, beaucoup de gens veulent sa mort, notamment un groupe paramilitaire interdimensionnel nommé le Cielo. C’est alors que quelqu’un lui offre l’asile, mais elle doit d’abord trouver le chemin d’une Terre parmi un nombre incalculable d’autres afin de pouvoir accepter cette offre.

Je travaille également sur plusieurs projets de scénarios. Pour la plupart, il est encore trop tôt pour une annonce, mais l’un d’eux est un film basé sur FELLSIDE (NdT : sorti sous le même titre en France chez L’Atalante), un de mes romans sur une prison pour femmes hantée.
C’est à peu près tout. Ce n’est pas une énorme charge de travail, mais ces dernières années ont été étranges…

English version

© Linda Carey

Mike Carey, first of all, we wish to thank you for agreeing to answer our questions. The average french comics readers mainly knows you from your HELLBLAZER and X-MEN runs. Sadly, THE UNWRITTEN has only been partially translated and LUCIFER hasn’t been published yet in our country. However, most of your recent comic books and novels are available in France. Which part(s) of your body of work (from any medium) would you recommend to a first-time reader of your oeuvre ?

Well I guess just going on the basis of the evidence I’d recommend THE GIRL WITH ALL THE GIFTS/CELLE QUI A TOUS LES DONS as a starting point. It’s still the most popular thing I’ve written by a very wide margin, although some of that attention is probably people being drawn into the novel by seeing the movie.

In comics I’m very proud of HIGHEST HOUSE, but that did very poorly in France and only took off when we placed it with IDW. I think it depends what direction you’re coming from. LUCIFER stands up pretty well, I think, but it’s of its time – classic Vertigo – and that’s not to everyone’s tastes. I did a superhero series for BOOM, called SUICIDE RISK, that I’m very happy with.

All the gifts… How about keeping one’s face clean?
©Altitude Film Sales, BFI Film Fund, Poison Chef

Your name is often associated with long runs : +70 issues on LUCIFER or X-MEN LEGACY, 40 on HELLBLAZER, several series of THE UNWRITTEN, the novel saga of FELIX CASTOR. Do you still favor accompanying a character or a group of characters over several years ?

It very much depends on the project, but it’s true that I enjoy having plenty of room to manoeuvre. Most of my long comic book runs have been conceived more or less as novels with distinct chapters, building to a big climax over several arcs. That’s what I did with both Lucifer and Hellblazer, and with the first year and a half of my X-Men run. The dance of set-up and pay-off is something in which I take a lot of pleasure, and comic books are a wonderful medium for exploring that.

I guess my biggest influence here was Neil Gaiman. When I first read Sandman I was astonished at how cleverly he wove themes and incidents from the one-off stories into the longer arcs, so that what seemed like digressions were actually subtly introducing people, places, themes and events that would eventually become critically important. So when we meet Orpheus, for example, we think we’re just seeing a chapter from Dream’s past that demonstrates how the Endless are a part of all human mythologies. But then when we get to The Kindly Ones we realise that the long-ago tragedy isn’t over and done with: its consequences continue to play out. That’s an approach to storytelling that I love both as a reader and as a creator.

Not that digressions are bad – I’m fond of stories that wander wherever they like. But there’s something wonderful about the art of the callback, and the bigger the canvas the more momentum you can build.

The heroes of your works are often teenagers or young adults being thrown in situations far over their young age. I’m thinking about Elaine Belloc in LUCIFER, about the heroes of CROSSING MIDNIGHT, Melanie in the novel THE GIRL WITH ALL THE GIFTS or Koli in the RAMPARTS TRILOGY. Is the passing of the torch to a new generation an important theme for you ?

I think families are important for me – and a lot of my stories are built around parent/child relationships in one way or another. I portrayed Lucifer as a rebellious son trying to escape his father’s influence, to become the author of his own destiny. Tom Taylor in Unwritten is doing exactly the same thing. And the relationship between Melanie and Miss Justineau is child/parent in all but name.

But yeah, you’re right, I’ve definitely come to favour young protagonists recently.  There are the ones you mentioned, and there’s also Fran Watts in Someone Like Me, Alice and Una in The Dollhouse Family (although Alice grows up in the course of the story) and Moth in Highest House. And in the later parts of my X-Men run I had Rogue mostly interacting with the younger mutants for whom she’s taken on responsibility.

Partly it’s the family thing, and partly I think it’s that children and young adults make awesome viewpoint characters. They see a lot of things more vividly and more clearly, and they can become a kind of litmus test for the morality and decency of adult characters. More and more, through observing my own kids and their friends, I’ve become aware of how baselines shift from generation to generation. Our children are just, on average and over the distance, better than us.

Regarding recurring themes, it seemed to us that the character deconstruction was a tool you favor, whether on the X-MEN, THE UNWRITTEN or even at the start of the LUCIFER comics where the titular character searches for his wings to become whole again. Disassembling your characters to see what makes them tick : a mark of the author’s love or sadism ?

Well the sadism is a given! A lot of narrative formulas involve putting your core cast through various kinds of Hell and high water, and you mustn’t flinch from that if the story seems to call for it. Beyond that, though, I think it’s great to strip a character down, take away all of their crutches and see how they get by when they have only their own inner resources to draw on.

That was actually where my LUCIFER pitch started, with Lucifer powerless and at the mercy of his enemies – the story that became the Divine Comedy arcs. And then at the very end of the series he voluntarily sets aside his power, so everything comes full circle.

With X-MEN, there were two different things going on. I inherited a situation where Professor X had been shot in the head, and I used that as a device to dig deep into continuity and unpack his transgressions and obligations. With Rogue I consciously set out to give her conscious control over her powers, and that seemed to require a massive, dramatic change of state for her. So all the stuff I put her through with Pandemic and the Hecatomb was building to that, either directly through the action or in terms of her development as a character.

Lucifer or the lost innocence…
© Vertigo

I read that, just before you arrived on the X-MEN series, you pitched stories for mainstream DC characters such as Batman, Superman or Firestorm. Did you wish to distance yourself from Vertigo titles for more traditional comic books?

I had a real desire at the time to write superhero stories. I never intended to leave Vertigo – and I was pitching and writing Vertigo books the whole time I was at Marvel – but I did want to try out in that very different narrative arena. I loved superhero stories as a kid growing up and the attraction was still there. It’s always seemed to me that superhero stories are a genre that was born in comic books and still has its centre of gravity there, no matter how many movies and TV shows get made. I wanted to be a part of that. And for whatever reason it wasn’t happening at DC.

Then I met Axel Alonso at San Diego Comicon. We had a really good talk about all this stuff, and he said that if I wanted to write a superhero book at Marvel I should give him a call. At that time I was on an exclusive contract with DC, but I took a gamble and let it lapse. It turned out to be a good decision. I’m still not sure why I was failing to get any traction in the DCU, but I had the feeling that it wasn’t a situation that was going to change any time soon. Just personalities, I guess, and bad timing. 

Your X-MEN/X-MEN LEGACY run has been interrupted by various events: MESSIAH COMPLEX, SECOND COMING, NECROSHA, ENDANGERED SPECIES. Did you consider these editorial mandates as constraints or challenges? How much leeway did your editor leave you during your run?

That’s a difficult question – or set of questions – to unpack. To start with that last one, I always felt that my editors at Marvel were supportive, approachable and really, really good at their jobs. I never felt like my arm was being twisted or my creative freedom impinged on.

Obviously, though, when there’s a mandate for a line-wide event, that’s going to mean that your place in that wider story has to be negotiated and worked out in relation to the whole. And it’s inevitably going to impact on the other things you were planning to do.

What’s interesting is how Marvel approached that situation. Twice a year all the writers and editors were flown out to a creative retreat either in New York or at Marvel West in Los Angeles. We’d sit in a room full of whiteboards for three days and work out all the beats of the event together. That would include deciding which beats would fall in which book. And then we’d go home and write. It was an excellent way of ensuring that we all felt a kind of shared ownership of the story.

That was how we handled MESSIAH COMPLEX and SECOND COMING. Smaller events, like NECROSHA, were opt-in – which is to say Craig and Chris emailed the other writers and asked us if we wanted to be a part of the event. I said yes because I wanted to write a Proteus story and to bring Destiny into contact with Blindfold. It worked well for me.

And with ENDANGERED SPECIES it was sort of the opposite of that. I was the lead writer, setting up the story in the alpha issue and writing the bulk of the chapters, with other writers coming on board to write their own segments.

So yeah, there was definitely the sense of being on a speeding train the whole time, with some very sudden switchback bends, but it was exhilarating and for the most part it wasn’t constraining in a way that frustrated or sabotaged me. The editors did a fantastic job of steering us without derailing us. And I still got to tell most of the stories I wanted to tell.

The mutants on the edge of eXtermination
© Marvel Comics

The first thing that comes to mind about your X-MEN run is that dysfunctional team built from X-Men regulars (Rogue, Iceman and Cannonball) but also from loose cannons such as Mystique, Sabretooth and Lady Mastermind. How did you come up with this casting idea ?

I was just looking for a unique selling point. I wanted a team that would be constantly in danger of falling apart under its own internal tensions –giving maximum potential for drama and for interesting clashes between the characters. I knew it couldn’t last for long, but I thought it would give the book its own flavour and set it off from the rest of the line. Also, if I’m honest, that it would be a bold and eye-catching way to start out and might bring in some readers out of sheer curiosity.

And I only chose characters I wanted to write – characters whose voices and motivations I thought I had a good handle on. That was important to me. I wanted my versions of these characters to sound and feel right. That was a rule I tried to follow throughout my run. When Axel offered me an Alpha Flight miniseries I turned it down because I didn’t have enough of a sense of who those people were and how they would sound and act. Except for the ex-Alpha Flight characters I stole for my own book, of course. 

Many readers regret that this explosive X-Men team dissolved so quickly. Were it not for the needs of the MESSIAH COMPLEX crossover, could this team have lasted further or did you plan for a more introspective comic book about character analysis from the start ?

I would have loved to have one more year of writing that cast. They were so much damn fun! I enjoyed deconstructing them in Blinded By the Light and MESSIAH COMPLEX, but yeah, another three or four arcs would have been nice.

And initially when I fell of the end of Adjectiveless X-MEN into X-MEN LEGACY I wasn’t sure where I was going to go with it. I can remember one of those Marvel West creative summits where I went in with a sense of having nothing at all in my pockets. I pitched the Professor X arcs of LEGACY, or some version of them, but I wasn’t at all certain there was a book there. I just hoped there was – and that my knowledge of X-Men continuity would be up to the job.

Mike Carey brings out the big guns!
© Marvel Comics

Jonathan Hickman has been quoted describing you as one of the most underestimated authors to have worked on the X-MEN franchise. He has even reused one of your creations, the Children of the Vault, in his X-MEN comics from 2019. What is your opinion on his handling of the X-MEN?

It’s absolutely glorious! He blows everything up and then puts it together again in outrageous new shapes. X OF SWORDS is one of my favourite X-Men crossovers of all time. I know some readers felt blindsided by how much Captain Britain stuff there was in there, and by the very sudden shifts of pace and tone, but I was riveted. I loved that Hickman set it up so we thought we were just going to get ten titanic battles and then he gave us something so much better and so much stranger.

I’m not up to date – the last arc I read was the Hellfire Gala – but I’d go so far as to say that he’s up there with Claremont for me in terms of his importance to the overall history of the X-Men franchise.

The Children of the Vault, Mike Carey’s creations.
© Marvel Comics

Every X-MEN fan remembers Chris Bachalo’s art on your series, most notably the story arc with the alien lifeform Hecatomb whose appearance reminds the reader of Bill Sienkiewicz’s abstract style. How much of the graphic choice was yours or Chris Bachalo’s ?

It was definitely Chris’s. I did my usual thing when I’m working with an artist for the first time, which is to say that I went long and detailed on the script, but Chris is Chris and he took it in his own direction.

This is my description of Hecatomb from page 4 of X-MEN #198. “The street is full of sprawled, silent bodies: the only living thing is Hecatomb, who we see clearly now for the first time.  Chris, what I’m envisaging here is a sort of shrouded, ghost-like figure with a distorted, gape-mouthed skull face.  Do you know the Francis Bacon painting of Pope Innocent, where he’s sitting in a chair and it looks like he’s simultaneously screaming in agony and being beamed up to the Enterprise?  Well, something like that effect is what I’m looking for here.  Hecatomb isn’t solid (apart from the spherical device at his core) but his touch is death and he looks a bit like the spectre of Death in a medieval wood carving – but with a certain distortion or interference to make things interesting.  Also, I’d like him to get bigger in the course of the issue as he absorbs more and more minds: here’s he human-sized or maybe a little bigger, but he’s going to get taller and taller until in the stadium scene he becomes a spectral colossus.”
So yeah, Chris picked up on a lot of those hints but he added his own unique and scary touches.

Hecatomb, the missing link between Francis Bacon and Bill Sienkiewicz.
© Marvel Comics 

Amongst many surprising character interactions during your run, we remember a torrid relationship between Iceman and Mystique. However, the keened-eye reader could spot a more ambiguous relation between Iceman and Cannonball. Although Brian Bendis outed Bobby Drake a few years later, what was your vision for Iceman during your run ?

I’d always bought into the argument that Bobby is bi, which was an idea that had been circulating ever since his relationship with Cloud. But I have to throw up my hands here and admit that I did absolutely nothing to advance that take on the character. I’d love to be able to say that I was teasing an Iceman/Cannonball relationship, but I don’t think I was. It’s great that there’s so much more representation of LGBTQ+ characters in the X-verse these days, although it feels as though there’s still a way to go. I wish I’d done more to be a part of that shift.

Your take on Charles Xavier was refreshing. He’s usually either a saint or a manipulator of the worst kind, you wrote him as someone who needs to face he’s a man no better or worse than any other, a frontline general amongst the other mutant leaders. Is it difficult to write such a polarizing character ?

Actually I really relished the chance to get my hands on him. I felt like I was coming into the stories at a point when Xavier’s reputation was in tatters and when the X-Men as a whole had lost all their faith in him. I didn’t want to ret-con any of that but I did very much want to weigh all the evidence in the scales. To show Xavier at his best, as well as at his worst, and to portray him as a man trying to come to terms with his own very human failings. That included having him recognise outstanding debts (for example his long-standing promise to Rogue) and try to pay them off as best he was able. There’s an amazing line from Gene Wolfe’s Torturer books, which I’m only going to be able to paraphrase because I don’t have it in front of me. “There is in every man’s heart a counter at which he tries to buy back the past using the debased currency of the present”. That was what I was going for with Xavier. He’s got to work with what he has and do what he can to set the balance straight, even when he knows it’s never going to be enough.

Your run on the X-Men is a real love letter to Rogue. What drew you to this specific character ?

Rogue was – I think – the first X-Men villain to make the transition to being a team member. And that story was one of the stand-outs from the Claremont run for me. I liked that it wasn’t an easy transition – that she had to fight against the suspicions of the X-Men themselves, hostility from other super-groups, her own self-doubt and her complicated relationship with her mothers. She had a hard road to walk, and the journey was very vividly presented. My fascination with Rogue started there.

She’s also got the most interesting version by far of the “my power is a curse” trope, but that was less important to me than the sense of as someone who had fought really hard to reach a particular place – in the X-Men, in her life, in herself – and wasn’t going to let anyone take it away from her. She’s got an amazing mix of courage, intelligence and empathy. And it seems to me that that was almost always how she was written. Some X-Men characters have been handled in inconsistent ways over the years, but Rogue had a core that didn’t shift much. Claremont got her right, and other writers mostly stuck with his vision.

And on top of all of that there was the fact that she was being criminally underused when I started my run. I just wanted to move her into the spotlight again because she deserved to be there.

X-MEN LEGACY: a matter of choice…
© Marvel Comics

X-MEN and X-MEN LEGACY shows an impressive knowledge of X-Men lore, from the Australian era of the team to more obscure characters such as Black Womb or the New Sun from Nicieza’s GAMBIT. However, other writers tend to think such minutiae  hampers their capacity to shake up the franchise they write for. Do you think continuity is a necessary tool for any writer of the X-MEN comics ?

I think it’s a balancing act. My instincts definitely tend towards a wary respect for continuity – and also towards strip-mining the past for all the fun stuff that’s been forgotten. I kind of hate the “new broom” approach when it leads to ret-cons, especially if they’re emotional ret-cons – characters’ outlook and personalities shifting for no good reason. So I’m cautious. I do bring new stuff in and I do pursue big arc stories, but I tend to align myself with the past first.

But having said all that, look at the Hickman run. His work proves beyond a doubt that you can change everything from the ground up, radically and astonishingly, while still staying firmly grounded in continuity. Throwing out important story beats because they don’t fit your big new idea is just lazy.

So yeah, continuity is important as a starting point, but you need to decide for yourself as a writer how far you’re going to reference it and build on it. I happen to like taking old stuff and dusting it off, especially if I’m working with characters I love. 

You stated in various interviews that AGE OF X was your favorite story arc during your run on the X-MEN. What makes this story stand apart from the rest ?

I love how it grew from being just an arc in the one title to being a crossover with NEW MUTANTS, to having its own alpha issue, to having a spin-off mini. It just exploded into its own thing, from very modest beginnings. It was also a story that gave me carte blanche to re-invent classic characters and put my own spin on them – Rogue becoming Legacy, Cyclops becoming Basilisk and so on. Alternate universe and alternate future stories are baked into the DNA of the X-Men books, so it was cool to get to do that and to do it on a decent scale. My only regret is the the trade collection misses out the framing story from X-MEN LEGACY 244 in which Blindfold is aware that the catastrophe is coming and tries to find out where it’s coming from. The point of that story was to throw up a bunch of red herrings and to bury the real explanation – Legion – in among them. Without that issue, the climax doesn’t land so hard.

On a side note, one of my proudest possessions is a set of X-Men Mini-Mate toys that references AGE OF X It has Legacy, Basilisk, Gambit with his rifle and Magneto in white armour. It just gave me such a kick to see the story get its own merch. Apart from a Lucifer bust that used one of Chris Moeller’s covers from my run, that wasn’t a thing that had happened to me before. 

Finally, can you tell us about your current projects, whether it relates to comic books, novels, poetry or any other medium?

Sure! I don’t have any comics projects coming up, although I’m hoping that will change soon. Pablo Raimondi and I have put a pitch together and we’re starting to show it to people.

The next novel of mine to come out will be Infinity Gate, the first in a sci-fi series that’s mostly about dimension-jumping and alternate Earths. The protagonist is a Topaz FiveHills, a young girl from an Earth where it was rabbits instead of apes who won the sentience lottery. She’s just a kid, but for some reason there are a whole lot of people who want her dead, including an inter-dimensional paramilitary force called the Cielo. Then someone offers her sanctuary, but she has to find her way to one Earth among uncountable millions in order to accept the offer.

I’m also working on a few screenplay projects. Most of them are at too early a stage to announce, but one of them is a movie based on Fellside, the novel I wrote about a haunting in a women’s prison.
That’s about it. Not a heavy workload right now, but it’s been a funny couple of years…

27 comments

  • JP Nguyen  

    Très belle interview en binôme, bravo à Matmout et JB. C’était pertinent pour vous de passer à la puissance 2 pour vous attaquer au Carey !
    Une interview passionnante, à ne pas lire en diagonale, qui trace des parallèles intéressants et éclaire une figure sous-estimée du monde des comics.

    Les questions que vous n’avez pas posées :
    Est-ce que sa console préférée, c’est la Game Cube ?
    Est-ce qu’il préfère le noir et blanc parce que la quadri l’atterre ?
    A-t-il déjà songé à animer un atelier d’écriture pour devenir le maître Carey et définir les lois Carey du scénario ?

    À l’évidence, vos questions étaient bien meilleures que les miennes, dont on a rien à carrer… 😉

    • Matmout Gougeon  

      Merci JP, content que cette entrevue t’ait plus 🙂
      (Nous ne lui avons pas demandé non plus comment allait son frère Jim 😉 )

  • Eddy Vanleffe  

    « Je pense que c’est un travail d’équilibriste. Mes instincts penchent pour un respect prudent de la continuité, et vers une fouille systématique du passé pour en extraire tous les trucs marrants qui ont été oubliés. Je déteste l’approche “du passé faisons table rase” quand celle-ci mène à des retcons, surtout s’ils sont émotionnels, avec des personnages dont l’attitude et la personnalité changent sans raison valable. Je suis donc prudent. J’apporte moi-même de nouveaux éléments et je cherche à réaliser de grandes histoires, mais j’ai tendance à les faire correspondre avec l’historique des personnages en premier lieu. »
    Et bien voilà un gars qui a tout compris…. ^^

    C’est tout ce qu’on demande en fait.

    Mike carey a été victime chez moi d’un phénomène collateral. comme j’ai arrêté de suivre le magazine X-Men a cause de Brubaker, pouf! je ne me suis pas penché sur son run. visiblement j’ai eu tort et j’auras sans doute bien kiffé la plupart des arcs.
    donc à surveiller ne librairie.
    Bravo Pour l’interview.
    par contre j’ai l’impression d’en avoir déjà lu des bouts…j’ai tort?

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour,

    lu hier soir dans la nuit juste après mon rdv avec le docteur Dayan.

    Déjà bravo pour la qualité des questions et surtout avoir balayé un large spectre de sa carrière et de sa production (Vertigo, roman, X-Men). Le piège était de tomber dans une interview 100% X-Men ce qui aurait été dommage (et je suis persuadé que JB s’y connaissait parfaitement en Vertigo).

    Les réponses de Mike Carey sont toute autant intéressantes, et sans réelle langue de bois.

    Bon après je dois avouer que la santé de ce charmant monsieur m’inquiète. Je site :
    Hickman est du niveau de Claremont en termes d’importance dans l’Histoire de la franchise des X-Men….
    X OF SWORDS est mon crossover X-Men préféré de tous les temps

    Et Bruce a laissé passer cela !!!! Je pense que là on a clairement l’exemple d’un rédacteur en chef très ouvert, qui ne pratique pas la censure.

    Le moment le plus passionnant : le processus créatif derrière le personnage d’Hecatombe.

    Encore un grand merci à tous les deux.

    • Matmout Gougeon  

      Bonjour Fletcher et merci pour ton commentaire 🙂

      Allez, on se jette 2-3 fleurs avant de revenir plus sérieusement sur le fond : la force de cette entrevue réside en effet dans le chouette équilibre que nous avons trouvé avec JB entre questions ouvertes sur le parcours de Mike Carey et questions plus centrées sur son travail mutant. Et en cela, un merci tout particulier à JB qui (j’espère ne pas trahir de secret en disant cela) avait potassé la bibliographie de Carey avant même que l’interview ne soit accordée ^^ Et bien évidemment, pas d’entrevue réussie sans un interviewé aussi disert et authentique que Mike Carey dans ses réponses, donc un merci tout particulier à cet auteur, conforme à l’idée que je me faisais de lui 🙂

      Pour revenir au sujet, j’ai été comme toi très surpris par réponse concernant Jonathan Hickman, que je trouve presque aux antipodes de sa manière d’écrire les X-Men (ouais, c’est quand même bien bien désincarné les X-Men façon Hickman alors que Carey met tellement de cœur à l’ouvrage, ça se ressent à chaque page de son run). Comme quoi ! 😉

      • Fletcher Arrowsmith  

        Salut

        Sur Hickman je traduits sa réponse comme une admiration dans la construction du nouveau statut quo mis en place chez les X-Men. Des auteurs qui ont réellement tout chamboulé il n’y en a pas des masses, que l’on aime ou pas leur prestation. En cela Hickman, comme Morrison a l’instar de Chris Claremont sont clairement des architectes. Si on pousse plus mon l’analyse Mike Carey y a également une filiation: À partir du moment où la série X-MEN se transforme en X-MEN LEGCY pour au départ être centrée sur un seul personnage (on parle d’une Team série quand même) c’est quand même une sacré rupture.

        Des visionnaires. Ensuite a chacun d’apprécier ou pas. Personnellement je trouve que Hickman est allé trop loin, au contraire de Morrison qui a su trouver un juste équilibre. C’est mon avis.

        • Présence  

          Ce qui m’a le plus surpris dans la réponse de Mike Carey, ce n’est pas qu’il mentionne Jonathan Hickman, mais qu’il choisisse explicitement X of Swords, et pas House of X/Power of X.

          • Fletcher Arrowsmith  

            Et Mike est connaisseur car en effet X OF SWORD prend le lecteur à contre pied. On s’attend en effet à voir chaque série présenté une des 10 battles et puis finalement …. non. Mais personnellement je ne le mettrais pas dans mes cross over préféré car il s’éloigne trop de l’univers X et ses codes.

    • JB  

      J’avoue qu’aussi sacrilège que cela paraisse, je préfère largement Lucifer à Sandman. Et j’ai relu My Faith in Frankie cette semaine ^^
      Suicide Risk est très intéressant : sur des prémisses apparemment banales, le comics nous emmène dans des directions inattendues.

  • Présence  

    Quel plaisir de lecture : arrivé à la fin, j’en aurais volontiers lu le double.

    L’introduction m’a fait remonter d’excellents souvenirs de lecture : Lucifer, Hellblazer à commencer par All his engines, The Unwritten, The Furies, God save the Queen, Crossing Midnight, et dans le registre superhéros (outre X-Men Legacy), Spellbinders, The Torch.

    C’est un vrai délice de découvrir des questions pertinentes d’intervieweurs passionnés, et des réponses aussi généreuses.

    Je me demande si vous avez vu ou lu The girl with all the gifts ?

    Je me doutais à la lecture de Lucifer que Neil Gaiman avec Sandman avait été une influence majeure de Carey : son amour et son admiration pour cette œuvre y était visible.

    Je ne m’étais jamais fait la remarque pour les héros jeunes, et maintenant que j’ai lu la question et sa réponse, c’est une évidence.

    Le sadisme est incontournable : excellent ! 😀

    Inattendue l’anecdote sur son rencontre ratée avec l’éditeur DC.

    Ces passages obligés sont-ils pour vous des contraintes subies ou des défis à relever ? De quelle marge de manœuvre éditoriale disposiez-vous ? – La question que j’aurais rêvé de pouvoir poser, car elle m’a souvent traversé l’esprit à la lecture de X-Men Legacy, mille fois merci. Question tout aussi passionnante sur la composition initiale explosive de l’équipe.

    Whouaaaaahhhh !!!!!!!!!! La réponse sur Jonathan Hickman : dans mes bras. 🙂 Ses propos m’ont même convaincu d’aller lire X of Swords que j’avais pourtant évité jusqu’alors.

    Total respect pour la qualité de la traduction.

    • JB  

      J’ai commencé à lire The girl with all the gifts pour me faire une idée avant la rédaction des questions ^^ Pour la question éditoriale, elle nous a été « soufflée » par Bruce, il faut le reconnaître.

  • JP Nguyen  

    Je plussoie sur Présence pour la qualité de votre traduction !

    • Jyrille  

      Oui moi aussi ! J’ai juste relevé une expression un peu difficile à traduire : « Cette valse entre préparation et paiement » qui fait clairement référence au setup/pay off. J’aurais peut-être utilisé « fusil de Tchekov » car en tant que telle, la phrase ne me semble pas très claire, surtout pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler. D’ailleurs j’en ai personnellement entendu parler très récemment grâce à Nikolavitch.

      https://limaginaerumdesymphonie.wordpress.com/2017/10/29/technique-set-uppay-off-et-fusil-de-tchekhov/

      Ah et j’ai oublié de dire que je suis complètement d’accord avec lui sur nos enfants. Je les trouve fascinants. Je sors d’une projection, dans une salle de cinéma de 180 places, des courts-métrages réalisés par nos enfants pour leur note de cinéma au baccalauréat. Et bien c’était génial, et certains des films montraient plus qu’un simple attrait pour les films mais de vraies réflexions et des compétences.

      • JB  

        « The dance of set-up and pay-off » : je me suis interrogé, mais la notion de Fusil de Tchekov me paraissait englober ces 2 éléments, et rendait difficile la retranscription de la métaphore.

  • Bruce lit  

    Au professionnalisme de Carey se réfléchit celui de nos deux petits gars qui connaissent leurs Xmen par coeur. Bravo pour ce défi relevé et à la vitesse astonishing à laquelle JB a traduit tout ça.
    Ce n’est pas un run que j’affectionne particulièrement pour les dessins de Ramos et Bachalo mais je trouve que Carey fait un super boulot sur les 3 premiers Xmen LEGACY.
    Le fait que son travail est enfin cité pr un auteur après 20 ans doit être rassurant aussi.
    Ah, et ENDANGERED SPECIES est très bien écrit, j’avais vraiment aimé.
    Fier de vous, fier de nous !

  • Tornado  

    Bon, c’est sacrément orienté X-men c’est ITW quand même ! 😅
    C’est pas grave, c’est de la belle ouvrage. En plus vous commencez cash par parler de LUCIFER et THE UNWRITTEN, les deux séries de l’auteur que j’aimerais avoir en VF (en entier…).
    Autant il fait l’éloge de Hickman, autant j’ai cru lire, qu’entre les lignes et sans le nommer, il déglinguait Morrison comme il faut, non ?

    Pas de BO ? 🧐

    • Bruce lit  

      Où vois-tu qu’il déglingue Morrison ?

      • Kaori  

        J’ai compris pareil quand il parle de faire table rase du passé et d’écrire des personnages out of character ^^;

    • Matmout Gougeon  

      Bonsoir Tornado,
      Pour rappel, cette entrevue faisait suite à la chronique que JB et moi-même avions réalisée quelques semaines auparavant concernant le run de Mike Carey sur les X-Men, article vraisemblablement accueilli de manière très chaleureuse par Carey himself. Il paraissait donc légitime de consacrer une part importante de notre entrevue à ce thème, histoire de faire découvrir les coulisses de ce run méconnu aux lecteurs du blog qui ont apprécié notre article précédent.
      Cela dit, comme tu l’as très justement souligné, nous avons fait en sorte d’équilibrer les thèmes abordés afin que tout lecteur (y compris hors X-Men, donc) puisse y trouver son compte, ce qui me semble être une mission accomplie au regard de la qualité des réponses apportées par l’auteur.
      Belle soirée à toi 🙂

    • JB  

      Pour le focus sur les X-Men, il y a aussi la problématique que la plupart des œuvres de Mike Carey restent inédites ou incomplètes en VF. Il n’y a guère que ses X-MEN, ses HELLBLAZERS et ses comics de la ligne Ultimate Marvel qui soient parus en intégralité (2 fois pour HELLBLAZER !) et les X-MEN restent ses comics les plus mainstream.

  • Rom1  

    Merci d’avoir rendu moins long mon trajet en transports en commun. Article très intéressant qui nous dévoile les pratiques en salle de rédaction, c’est comme si on avait droit à un making-off ! 😃

  • Jyrille  

    Et bien bravo JB et Matmout pour cette très belle interview très intéressante. Les questions sont nickels. Enfin, comme d’habitude, je n’ai pas compris grand-chose lorsque vous parlez des X-Men, mais je trouve touchant que Mike Carey soit ému par la création de figurines basées sur ses créations : je peux complètement comprendre.

    De Mike Carey, je ne connais que son run sur Hellblazer et le début de The Unwritten (j’espère toujours que les trois tomes manquants seront publiés par Urban…), et j’aime beaucoup tout ça. C’est donc un plaisir de découvrir la personnalité de ce scénariste. J’aime beaucoup le scan qui ressemble en effet à du Bacon (peintre que j’aime beaucoup).

    Je n’ai lu que la version VF mais il n’est pas impossible que je la lise en VO. Encore chapeau et merci les gars !

  • Kaori  

    Je n’ai que lu AGE OF X de Monsieur Carey, et en plus j’apprends qu’il me manque le prologue…
    Mais tout ça pour dire que c’est un quasi inconnu.
    Cependant je reconnais le travail que vous avez fourni pour réaliser une interview aussi costaud, et merci à Mike Carey d’avoir accepté d’y répondre de manière si sérieuse.

    Bravo JB et Matmout !

  • Bruce lit  

    Au fait, The Girl with all gifts, ça parle de quoi ? C’est bien ?

    • JB  

      Pour la première question, je ne voudrais pas spoiler car le début du bouquin tourne autour du mystère sur la situation de la protagoniste. Sinon, oui !

        • JB  

          Le roman est autocontenu, mais Carey a publié une préquelle intitulée La part du monstre

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