Interview Philippe Manoeuvre

Interview Philippe Manoeuvre

1ère publication le 13/11/20 -MAJ le 23/12/20

Une entretien par BRUCE LIT

L’objet du délit
©Hugo Desinge

Que les choses soient claires : sans Philippe Manoeuvre, ce blog n’existerait pas. Pas sous cette forme là, en tout cas. Manoeuvre fait partie de ceux qui m’ont donné envie d’écrire mais aussi de diriger une équipe multidisciplinaire comme celle de Bruce Lit : décontractée mais pointue.
C’est un père fondateur de ma culture musicale que je n’ai putain pas envie de tuer. D’autres s’en chargeront à ma place. Il existe sur plein de gens prêts à assigner Manoeuvre pour crime contre la Rockanité pour avoir snobé Cure ou les Ramones à leur sortie ou hurler à la perte de l’attitude rock pour avoir animé ou fréquenter trop souvent des émissions populaires. Et si on les lui posait à lui directement ces questions, ce serait sport, non ?

Pour ce faire, j’ai poursuivi Manoeuvre pendant 2 ans de mails en dédicaces, la dernière ayant eu lieu à Gibert avant le deuxième confinement pour la promo de son nouveau livre UNE HISTOIRE DU ROCK EN 202 VINYLS CULTES. Il s’en rappelle au téléphone, mi- amusé, mi -agacé avant de se décontracter totalement pour un entretien à bâton rompu de plus de 90 minutes. Tout ceci se passe juste avant le deuxième confinement et la défaite de Trump.
Rigoler au téléphone avec Philippe Manoeuvre que je lisais dans ma bibliothèque du 93 où j’allais bosser mes dissertations de collège, avant de finir, inévitablement, par dévorer un spécial Pink Floyd ou Bowie, est un aboutissement personnel venant conclure ce cycle d’interview avec Dionnet Patrick Eudeline, Alister, Jerome Soligny et Carole Epinette.

Se sont joints à la fête Ed Illustratrice, Lolita Roger, Tornado, Zac Deloupy et Cyril Jacquin, dessinateurs et lecteurs du blog, amateurs et professionnels, pour rendre hommage de son vivant à un personnage rock et…culte de la vie culturelle française !

Un rocker en rouge et noir
©Ed Illustratrice

Philippe, entrons dans le vif du sujet : pourquoi cette nouvelle anthologie rock ? Et pourquoi 202 Vinyles ?

C’est mon métier, j’écris sur le rock, c’est quelque chose que j’aime faire. Depuis 2005, depuis LA DISCOTHEQUE IDEALE, je savais que je ferais les DISQUES CULTES. Qu’est ce qu’un groupe culte ? Ce sont des gens qui n’ont eu aucun succès au moment de leur sortie et après historiquement ça se met en place et une petite minorité agissante va porter au sommet des disques qui n’ont pas eu de succès. Exemple type : le Velvet Underground…

Es-tu resté fidèle aux vinyls ou, comme beaucoup, les as-tu délaissés au moment de l’arrivée des CDs.

Au moment de l’arrivée du CD, j’avais revendu tous mes vinyles, pour des raisons de place, d’impots, etc.. 10 ans après, ils ont commencé à beaucoup me manquer et comme j’allais souvent aux Etats-Unis pour Canal Jimmy, Canal Plus ou Rock’n’Folk, je voyais des vinyles en solde partout et je me disais « Ah, celui-là, je vais me le racheter ». D’un seul coup, je me suis mis à reconstituer ma collection de vinyls et aujourd’hui j’en ai 10 000 à nouveau.

Un coup de main Philman ?
© William Beaucardet
© Hugo&Cie

Tu décris en détail en préface l’élaboration du livre. Sa forme aurait été différente sans le confinement ?

Je ne sais pas si on en aurait fait 200, je pense que l’on se serait arrêté à 120. 120, c’était bien court, j’allais encore passer la promo à expliquer pourquoi il y avait Truc et pas Machin, ça partait mal…
Avec le confinement, j’ai sauté sur l’occasion pour appeler mon éditeur et lui dire : « Et si on en profitait pour faire quelque chose d’exceptionnel ? ». Aujourd’hui le livre est là, grandiose, maintenant si les libraires pouvaient rouvrir, ça serait sympa aussi (rires).

La maquette de 202 VINYLS CULTE est superbe : papier glacé, scan irréprochable des pochettes, texte fluide et anecdotes passionnantes. As-tu tout réécris ou recyclé certains de tes textes pour la Discothèque Rock ?

Il y a 20 textes qui ont été réécrits qui proviennent de LA DISCOTHEQUE IDEALE VOLUME 2, qui était épuisé depuis 7 ans. J’ai prévenu mon éditeur de l’époque, qui ne souhaitait pas le rééditer, j’ai récupéré les droits et j’ai repris une vingtaine de textes que, pour certains, j’ai réécrits de A à Z.

Certains vinyls chroniqués dans ton livre valent de l’or. Tu les possèdes tous ?

Non, le Beatles Butcher Cover est au dessus de mes moyens, j’ai juste un fac similé, mais l’espoir de le trouver un jour dans une convention reste intact (rires). Il faut savoir aussi que le vinyle est un marché qui attire beaucoup les concupiscences, c’est comme partout, avec des ventes de faux collectors, pirates russes ou japonais.
Certains de ces disques sont très difficiles à trouver en pressage original. J’ai travaillé plus d’un an sur ce livre et grâce à mes copains disquaires, Phil Marie de chez Gibert, Hervé Deplasse, Quentin de Record Station, je n’ai pas perdu le propos en route.

C’est très difficile quand on écrit ce genre d’encyclopédie, on plonge dans l’histoire du Rock, on est tout seul, c’est morcelé, pendant qu’on écrit une chronique, on se dit « Ah, mais j’ai oublié ça, il faut que je fasse tel autre disque », il y a vraiment le risque perdre le fil. Vous me direz « il n’y a qu’à se faire une liste de départ », oui, mais elle change tout le temps. J’en ai des carnets et des carnets de listes, avec des possibilités différentes, rayées, raturées…
Philippe Marie de chez Gibert a joué le rôle de super éditeur de choc, on s’envoyait des textos la nuit : « Et si on mettait Julian Cope ? The Divine Comedy ? Et les Dictators alors  ? Oui, non, mais quand même ! » (Rires). On a essayé de présenter la chose comme un beau recueil de disques sublimes qu’on peut encore tous écouter aujourd’hui, à part METAL MACHINE MUSIC de Lou Reed qui reste toujours aussi impénétrable à nos modernes oreilles.

Le disque qui vaut une banque.

Tu as dû faire des choix cruciaux et certains disques surprennent : MORE pour Pink Floyd au lieu de DARK SIDE OF THE MOON, YERSTERDAY AND TODAY des Beatles, un Bootleg des Doors : on va t’accuser de snobisme !

Oui, pour le coup, on est au cœur du sujet, MORE de Pink Floyd, c’est culte! C’est un album extraordinaire, un disque formidable, à la fois une BO et un immense album. Tous les morceaux parlent du même sujet : l’envol, les psychotropes, la réaction du corps humain à certaines pharmacopées, je trouve ça fascinant.
Le bootleg des Doors est désormais disponible dans le coffret THE SOFT PARADE. Je trouve l’édition pirate plus sympa.

Il faut dire que les gens qui ont publié tous ces disques pirates font partie de ces visionnaires inconnus qui ont montré la voie royale à l’industrie du disque. Les Bootleggers ont très tot pensé qu’il fallait TOUT sortir. Et ils ont sorti des live, des faces b, des inédits d’Alice Cooper dès les années 70. Les Bootleggers étaient des précurseurs.
Aujourd’hui les Rolling Stones ont pris eux-mêmes en main la sortie de leurs pirates, ils nous en donnent 3 par an et c’est magnifique. En 1969, s’il n’y avait pas eu le pirate LIVER THAN YOU ‘LL EVER BE, il n’y aurait jamais eu l’officiel GET YER YA-YA ‘S OUT.
Pour en revenir au snobisme :  c’est quoi le problème ? Quand on demandait à Dominique Laboubée des Dogs si il préférait les Beatles ou les Stones, il répondait : « je préfère les Kinks ». Bravo mec. Le snobisme d’hier est le culte d’aujourd’hui.

Les Cramps, Queen, les Residents, Venom, Black Flag, Springsteen, Prince, William Burroughs : c’est à la fois éclectique et généraliste mais où sont passés Alice Cooper, AC/DC ou Oasis ?

AC/DC a vendu 200 millions d’albums, ce n’est pas exactement ce que j’appellerai un groupe culte. Alice Cooper et AC/DC sont bien à leur place dans LA DISCOTHEQUE IDEALE. Un livre toujours disponible chez Albin Michel depuis 2005 et qui a dépassé les 100 000 exemplaires aujourd’hui.
Je n’allais donc pas re-chroniquer BACK IN BLACK; 33 millions de gens ont acheté cet album, on ne va pas le mettre dans les disques cultes, ça abimerait le propos.
Là c’était surtout l’occasion de redécouvrir Nico, les Flamin Groovies, Big Star, Alan Vega, Marianne Faithfull, tous ces gens magiques, complétement passés à côté du grand public. Et parfois je mets un groupe célèbre pour raconter une histoire, une chronologie. Ce serait impossible de raconter une histoire du Rock sans les Beatles, Dylan, Stones, Doors, Neil Young. Neil Young, c’est l’artiste culte par excellence : il a un disque populaire, HARVEST, tout le reste relève du culte. Ceci dit une photo -vaut mieux qu’un long discours, je vous joins un cliché de moi avec Angus Young de AC/DC !

2 gredins sur le Phil du rasoir
© Collection personnelle de Philippe Manoeuvre

Tu écris une page émouvante sur Christophe rédigée le jour de sa mort. Tu révèles d’ailleurs que le dernier disque qu’il a écouté avant de mourir c’est le HEROES de Bowie. As-tu d’autres anecdotes sur le BEAU BIZARE ?

(Enthousiaste) Christophe, c’était le suprême Dandy du rock. J’ai passé des moments formidables avec lui, le soir après des concerts, on débarquait avec Patrick Eudeline à se mixer des Bloody Mary chez lui jusqu’au petit matin. On était au paradis des Enfants du Rock. Christophe était un grand collectionneur de choses rock rares et mythiques, Mustang, Harley, Juke-Box, 78 tours, guitares.
Je me souviens, à 3 heures du matin, il nous disait : «  Quoi ? Des gars comme vous n’avez jamais entendu John Lee Hooker en 78 tours ? » Il nous emmenait dans son salon et on a écouté John Lee Hooker en 78 tours et effectivement, il était dans la pièce ! Le bonhomme était là, restitué en Juke-Box et en glorieuse mono boom boom avec son accompagnement spartiate.

Mais Christophe ne s’arrêtait pas là : il avait une guitare Les Paul Junior. Je lui dis « Tiens, mais c’est la guitare de Johnny Thunders ». Il me répond « Non, celle-là, c’est celle d’Eddy Grant, c’est avec cette guitare que les Equals ont enregistré « Baby Come Back ». Respect. Christophe putain, merde, quoi, pas lui !

A l’inverse de Gainsbourg et sa Rue de Verneuil, il vivait dans un petit deux pièces à Montparnasse…

Oui, ce n’était pas immense. Mais avec des trésors d’ingéniosité il avait réussi à faire entrer une table de mixage et aménagé un studio dans son salon. C’était un 2 pièces avec une belle superficie quand même débordant de disques, de livres de photos, toutes ces choses et objets cultes sans lesquels le Babyboomer ne peut vivre !

2 fous-garous à Montparnasse
Par Lolita Roger

Tu racontes avoir assisté aux séances de PLAY BLESSURES entre Bashung et Gainsbourg. Que peux-tu nous en raconter ?

C’était terrible ! Bashung rêvait de travailler avec Gainsbourg pour cet album. Il avait fait des maquettes incroyables où il chantait en Yaourt. Gainsbourg se posait beaucoup de questions, il se demandait s’il serait capable de transformer l’essai, ils partaient tous les deux dans un délire très alcoolisé, avec du cut-up, ils se sont déchainés quoi. Il n’y avait pas de direction artistique, ils ont fait ce qu’ils voulaient, les deux étaient des artistes confirmés.
Gainsbourg créait dans la passion, la bonne humeur, on buvait ensemble, quelqu’un disait une bêtise et (imitant Gainsbourg) il disait : « Ah, j’achète, ça me plait bien ». Il se précipitait, il avait toujours un petit carnet pour noter ses idées. Il en avait plusieurs en fait : un pour ses histoires drôles, un pour ses Rdv téléphoniques. C’était merveilleux.
Serge Gainsbourg était toujours partant pour tout essayer. La gloire lui est arrivée dessus tellement tard, il avait 49 ans pour AUX ARMES ETC., 2 millions d’albums qui arrivent après 20 ans de vache enragée.
Il avait survécu en faisaient des tubes pour les autres, mais lui, ses albums à lui, les gens ne se les arrachaient pas. MELODY NELSON, grand prix de l’académie Charles Cros vendu à 35 000 exemplaires ! Le seul journal qui a fait l’interview de Gainsbourg pour MELODY NELSON, c’est ROCK’N’FOLK ! Quand les américains ont réédité MELODY NELSON nous ont appelé, ils ont demandé de reprendre cette interview. Ils avaient cherché partout, il n’y avait que dans ROCK’N’FOLK que Gainsbourg expliquait son concept.
Quand la gloire est arrivée, il a eu envie d’en profiter : il n’y avait pas de foule assez grosse, de séances d’autographes assez longues : il adorait ça, il était fou de bonheur.

Tu vas encore te faire des amis : tu écris que sans Queen les Sex Pistols n’auraient pas percer !

(Rires de vieux forban) Mais c’est la vérité historique, réfléchissez les enfants ! Sans Queen, il n’y aurait jamais eu les Sex Pistols à la télévision anglaise. C’est Queen qui un beau matin de décembre 1976 devait aller à la Thames télévision, jouer son nouveau 45 tours et tout se serait bien passé dans le meilleur des mondes.
Le matin du direct, Freddie Mercury a une rage de dents, visage enflé, déformé, il ne peut pas envisager d’aller chanter à la télévision, c’est un cas de force majeure, l’artiste annule. Et la télévision se met à couiner « Mais on a plus d’artistes, qu’est-ce qu’on va faire ? » Et là quelqu’un de chez EMI dit « On a un nouveau groupe que l’on va vous envoyer, ne vous inquiétez pas, ça va être formidable » (Rires).
Et là…, les Sex Pistols débarquent avec leur entourage, c’est le scandale, c’est la folie punk qui commence, pour la première fois Steve Jones des Pistols dit Fuck à la TV anglaise. Il y a des british qui deviennent fous, il y a un anglais qui tire sur son téléviseur avec un fusil, un autre qui la jette par la fenêtreLe punk est là, grâce à Queen en fait !

Anarchy in the telly !

On apprend que pour Jaz Coleman, les Pistols étaient un boys band. C’est une accusation assez courante…. Mais…Les Clash ?

Oui, c’est une théorie qui a bien circulé à l’époque. Pistols et Clash étaient des groupes qui avaient des managers extrêmement virulents, Malcolm McLaren ou Bernie Rhodes, des activistes qui intellectualisaient, définissaient une stratégie du chaos. Point commun : ces deux managers avaient fait un peu de prison et étaient fascinés par le situationnisme.
L’argument Boys Band, c’était un moyen pour les autres groupes d’annihiler l’ombre des premiers, Sex Pistols et Clash. Tout le classic rock voyait le punk d’un très mauvais oeil : Johnny Rotten, on le traitait de chanteur de droite, voire d’extrême droite avec sa fameuse chanson BODIES, pas ouvertement anti-avortement mais qui raconte une situation extrême et se contente de poser la question : « Est-ce que vous voulez une copine comme ça ? »

J’apprends que Michael Jackson était fan de Krawftwerk et que ceux-ci ont toujours refusé de collaborer avec lui !

Absolument ! Au moment où il publie HISTORY (1995) Jackson avait pour ambition de se faire remixer par Krawftwerk, qui a poliment décliné. Ils n’étaient pas intéressés et comme Prince, ils ont refusé de collaborer avec Jackson… Une anecdote révélatrice, non ?

Ton livre se termine avec la mort de David Bowie. Une certaine idée du rock est morte avec lui ou il y a eu de grands disques depuis 2016 ?

Ah….la mort de David Bowie, Lou Reed, Tom Petty, Prince, c’est la fin d’une époque, la fin des années rock’n’roll. Aujourd’hui, l’industrie du disque, les majors, ont décidé que l’avenir passerait par les musiques urbaines. Le rock, ils n’en veulent plus. Mais comme disait Lemmy de Motörhead : « « Les majors ? Fuck les majors ! ». Le rock survit, il continue à choquer et épater, simplement aujourd’hui on appelle ça du metal.

Un rockeur bien encré par Zac Deloupy

Pourquoi nous n’avons désormais que des musiciens et plus de rock stars ?

Alors ça, c’est une vraie question. Allez savoir… Pour nous, au départ, les stars du rock venaient d’un autre monde. Ils étaient la partie visible de l’iceberg de la contre-culture. Les représentants de l’underground. C’étaient des gens qui disaient non au Vietnam, oui aux cheveux longs, à l’herbe. La musique était un combat, j’étais venu pour aider le Rock à balayer jusqu’au souvenir des autres musiques.
Tout le monde n’était pas d’accord… Mon grand-père, quand il parlait de Johnny Hallyday, ça passait pas quoi (Rires). Je te raconte même pas les Doors…Cette bagarre artistique a soudé le public et les artistes, ce fut une époque difficile (eux contre nous) que nous avons vécue ensemble. Le Rock a arrêté la guerre du Vietnam à lui tout seul… et donné une voix à la jeunesse…

J’ai toujours soutenu que Marilyn Manson est la dernière grosse rock star. Eudeline pense lui que c’est Doherty. Pour toi, ce serait qui ? 

Techniquement, pour moi, les dernières rock stars sont Josh Homme, Dave Grohl, Alex Turner, Jack White et Julian Casablancas. Et Doherty, si on veut.

Avec L’Amérique de Trump, ce serait l’occasion d’une renaissance du Rock

Alors, là, c’est bizarre. Les Rockers américains, en ce moment, c’est la résistance. C’est très risqué de prendre la parole sur le sujet Trump. Il y a un an j’étais chez ma grande fille de 30 ans, elle vit à Los Angeles. Elle organise une petite soirée et me prévient avant l’arrivée des invités « Papa, il faut que je te dise, il y a un sujet qu’on ne peut plus du tout aborder dans les soirées, c’est Trump. On ne peut plus en parler parce que des amis s’énervent jusqu’en venir aux mains ». 
Tout de même, les Stones, Guns’n’Roses ou Queen ont interdit à Trump d’utiliser leurs chansons pendant ses meetings… Eminem et Lady Gaga ont multiplié les déclarations anti Trump, les Mötley Crüe ont dit que si Trump était réélu ils s’exilaient au Canada…

L’année 2020 a été particulièrement mortifère pour le rock. Est-il des décès qui t’ont plus affecté que d’autres.

Ce fut la grande hécatombe. Je terminais mon livre début mai, et tous les jours, on nous annonçait la disparition d’un Rocker, que ce soit Little Richard, Manu Dibango, Trini Lopez, John Prine, Christophe, Phil May des Pretty Things, Dave Greenfield des Stranglers , Florian Schneider de Kraftwerk.
Je me demandais s’il allait rester des rockers en vie lorsque sortirait mon livre. Dave Greenfield…c’est quelqu’un qui nous a accompagnés pendant 40 ans, un musicien avec un -M majuscule, il avait composé GOLDEN BROWN. Le lendemain, poum, Phil May, vous vous dîtes « Non, c’est pas possible »Le COVID pour les plus de 65 ans, c’est terrible, comme dit mon copain Bernard Mabille : « mon pote, un postillon, t’es mort ».

On ouvre les dossiers Philippe ? Lorsque j’ai annoncé ton interview sur Facebook, certains de tes détracteurs ont ressorti ta critique assassine de HIGHWAY TO HELL de AC/DC. Que voudrais tu leur répondre ?

On ne peut pas plaire à tout le monde. Vous ne m’apprenez rien. Depuis les années Internet on passe au crible de vieilles polémiques remontant au siècle dernier. On y cherche les traces d’une trahison quelconque. Ça fait du clic. Ou pas.
Moi, personnellement, je m’en fous. Que les INROCKS ressortent sur leur site une vieille chronique destructrice de BLADE RUNNER Signée par Philippe Manœuvre dans METAL HURLANT en 1982, ça aurait plutôt tendance à me faire hurler de rire. Vous n’avez rien d’autre à foutre en 2020 les copains ? Soyons clairs : je ne me prends pas pour le chevalier Ajax, j’écris sur la pop culture depuis 1974 ! Bien sûr qu’il y a des gens qui ont des dossiers anti Philippe Manœuvre, si ça les aide dans leurs vies, tant mieux pour eux…

LA NOUVELLE STAR, LES GROSSES TÊTES ?

Alors comme ça, on aurait plus le droit d’aller aux GROSSES TÊTES pour s’instruire en déconnant ? Laurent Ruquier avait besoin de quelqu’un qui s’y connaisse en musique, parce qu’il y a une actualité musicale, parce que la musique fascine les gens, parce que le Rock aujourd’hui rassemble les gens, c’est devenu la grande légende du 20° siècle…
Retraité de la presse rock, j’ai trouvé sympa de rejoindre LES GROSSES TÊTES. S’il y a des gens que ça défrise, je leur rappellerai cette vieille formule des Hell’s Angels : « si ça vous fait pas rire, allez vous faire foutre ».

Le saviez-vous ? JJ Goldman a eu son spécial ENFANTS DU ROCK !


Puisque l’on parle d’icône populaire, c’était quoi le problème avec JJ Goldman ? Deux ENFANTS DU ROCK en 1984 et 1986, puis plus rien. ROCK’NFOLK n’est-il pas passé à côté d’un phénomène ?

Goldman est-ce qu’il avait besoin de ROCK’N FOLK ?
Pour son passage aux ENFANTS DU ROCK, il est venu voir le producteur de l’émission : il avait fabriqué lui- même son film et souhaitait le voir diffusé aux ENFANTS DU ROCK. L’équipe ne l’a pas rencontré ni interviewé, il était extraordinairement secret, méfiant à l’égard du Show Business, ce que je pouvais comprendre car nous-aussi. Mais il aimait bien LES ENFANTS DU ROCK et pensait que c’était l’endroit idéal où diffuser son reportage sur lui-même.
Je ne sais pas si c’est là qu’il a rencontré Claude Gassian, qui est devenu vers cette époque son photographe attitré. On avait fait un spécial Stones pour ROCK’N’FOLK et Goldman avait donné à Gassian son avis sur ce qu’il préférait chez les Stones, je crois qu’il adorait surtout GET YER YA-YA’S OUT, il révélait qu’il faisait écouter les Stones à ses musiciens en leur demandant (je cite de mémoire) de désappprendre à jouer comme eux.

GANG, l’album qu’il a composé pour Johnny, j’avais trouvé ça formidable, JE T’ATTENDS et surtout L’ENVIE, c’était vachement bien. Comme Phil Spector, Goldman avait à un moment la clé de l’époque, il savait exactement ce qui plairait aux gens. Un artiste ne peut pas avoir un tel succès sans talent. Impossible.

J’ai souvent lu que tu toi vivant, les Stranglers ne feraient pas la une de ROCK’NFOLK pour t’avoir attaché au sommet de la Tour Eiffel. Info ou Intox ?

Mais Noooooon !
Nick Kent a été tabassé par Sid Vicious à coup de chaîne à vélo, moi j’ai jamais eu ça quoi… Quelques rappels : les Stranglers m’attachent en haut de la Tour Eiffel en 1978. Ils me ligotent avec du scotch, Gassian prend la photo, et ils descendent à toute vitesse. J’ai été délivré par des touristes, c’était très rigolo. Sautant dans un taxi, je repars au studio où ils enregistraient BLACK AND WHITE, un album que j’adore, et pour la petite histoire, je suis arrivé avant eux.

C’était drôle et sans violence. Ensuite j’ai souvent revu les Etrangleurs ! Festival du cinéma rock de Val d’Isère 1986 : je prends Hugh Cornwell (le chanteur des Stranglers Ndr-) comme membre du jury. Au festival de Blois 2007 dont je m’occupe, je signe encore les Stranglers pour un super concert avec Naast et BB Brune. Et je n’ai jamais refusé de publier une interview du grand Burnel ! Pour une vengeance anti Stranglers, c’est quelque peu raté, non ?

Les Stranglers s’attachent très facilement au jeune Philman. Une photo légendaire de Claude Gassian
Avec l’aimable autorisation de Philippe Manoeuvre.

Une question à la fois simple et impossible : quelle est ta définition du Rock ? Ce n’est pas que de la basse-batterie -guitare, sinon Depeche Mode ou Krawftwerk ne figurerait pas dans ton livre.
Sinatra est rock mais aussi Nick Drake ou Guns’n’Roses….

Ma définition du rock, elle est dans mon bouquin. Parce que là dedans, on trouve des gens qui ont osé faire quelque chose de différent. De choquant pour l’époque. Quelque chose qui allait changer la donne. Ou qui essayait très fort. C’est déjà Sinatra qui, dès 1955, a l’idée d’un concept album. Il veut enregistrer 12 chansons, toutes parlent de gens qui se font détruire par l’amour. La maison de disque était horrifiée, sûre de ne pas en vendre un seul. Rétrospectivement, c’est le premier Concept Album de l’histoire. Love gone bad. Sans Sinatra, est-ce qu’il y aurait eu TOMMY ? SGT PEPPER ? PET SOUNDS ?
Si aujourd’hui un zicos débarquait dans une maison de disques avec la bande de l’album de John Lennon et Yoko Ono, on lui passerait la camisole. Idem pour PLAY BLESSURES, le triple de SANDINISTA et par-dessus tout le METAL BOX de PIL…Throbbing Gristle Ou Nick Cave,  voilà des dizaines projets barrés, fous, intrigants, novateurs. Sans parler de David Bowie qui, pour son album LOW, arrive en studio, sans aucune maquette et qui va improviser un album entier. Aujourd’hui, pour beaucoup, c’est là son meilleur…

Revenons à ROCK’N FOLK : ta grande force a d’avoir su fédérer les meilleures plumes françaises de la rock critic : Eudeline, Soligny, Benoit Sabatier, Christophe Lemaire, Vincent Palmer, Stan Cuesta, Olivier Cachin, Nikola Acin, Burgalat, Nicolas Ungemuth….la liste est interminable.

Oui et n’oublions pas Virginie Despentes qui nous a beaucoup aidés à une époque où il y avait plus de filles que de garçons à la rédaction. Yasmine Aoudi, Isabelle Chelley, Georgina Tacou, Agnès Léglise, Carole Epinette, Muriel Delepont, Aliz Tale,Marion Ruzniewsky, Busty, Ann Scott… C’était vraiment les filles au secours du rock’n’roll, et ça a produit des choses exceptionnelles !

Lorsque Ungemuth te propose sa liste des 40 pires groupes de toute l’histoire du rock et que tu y trouves Pink Floyd, U2, Yes, Queen ou U2, quelle est ta réaction ? Bien avant Twitter, tu reçois des pétitions demandant son éviction...

Oh là là, qu’est-ce qu’on a reçu comme plaintes après ce papier. Moi je pense que ça fait partie du boulot d’un journal rock de présenter des idées décapantes, imprévues, démentes sinon ce n’est pas vraiment un journal rock’n’roll, pas vrai ?
C’est moi qui ai demandé à Ungemuth si ce n’était pas le moment de faire un article polémique sur ‘les pires groupes’. C’était donc normal d’assumer les réactions des fans outrés…

A l’époque, on disait de ROCK’N’FOLK que c’était un magazine vieillot de Classic Rock, or cet article a provoqué tellement de réactions délirantes (notamment une pétition, signée par 3000 fans de Yes !) que beaucoup de nos confrères en ont été jaloux et oui, Ungemuth le styliste nous a aidé à redevenir un journal virulent, impertinent, merci à lui. Aujourd’hui je déconseillerai à tout rédacteur en chef de réitérer ce genre d’expérience, le second degré étant mystérieusement resté bloqué au 20ème siècle.

Exile on Main Street…
©Tornado

ROCK’NFOLK en se spécialisant dans l’apologie du Punk au détriment du Progressif ne s’est-il pas aliéné une partie du peuple rock ?

Les disques Prog, bon, qu’est-ce qu’on peut raconter à leur sujet ? Je ne me vois pas écrire un livre entier sur le Prog… Le Punk, par contre on y revient sans arrêt parce que Black Flag, les Sex Pistols, Siouxsie, Slits, Bad Brains,tous les autres, c’est le dernier cri de rage rock non filtré par l’industrie.
Un groupe comme les Misfits, j’adore écouter ça, j’ai leurs 45 tours, c’est quelques choses de brut, des gamins qui parlent aux gamins. C’est du Gore, quoi, au même moment sort ZOMBIE DECADENCE au cinéma, il se passe quelque chose de nouveau.
Soyons clairs : je n’ignore pas le Rock Progressif. Il y a des disques exceptionnels, du côté de Hawkwind, King Crimson,Van Der Graaf, Magma, sans oublier les groupes allemand comme Neu !, Can, Amon Duul… Réécoutons Ash Ra Tempel, il y a tant de merveilles. La force de ce nouveau projet, c’est d’étudier des trucs qui allaient violemment dans le ravin, pour le pied. Et tant pis pour les étiquettes !

La plupart des grands disques rock ont toutes sortes de drogues sur leurs partitions. Avec le recul, cette toxicologie était indispensable à son histoire ?

Elle en a fait partie, voilà. Le LSD 25, on nous l’accordera, est au cœur de la révolution psychédélique. Ensuite il y a les musiques de l’herbe, mais aussi de la cocaïne. Dans mon souvenir, il est très rare d’aller en studio sans qu’un musicien ne fume pas un petit pétard pour s’ouvrir les tympans.

Tu as soutenu le Hip-Hop des débuts. Tu es un grand fan de Snoop Dog. Quelle est ton opinion sur le Rap d’aujourd’hui ? Sting en duo avec Gims, ça t’inspire quoi ?

Je suis un petit peu comme JoeyStarr, je suis déçu par ce qu’il se passe en hip hop aujourd’hui. J’ai essayé d’écouter PNL. Mouais… Je trouve ça moins enthousiasmant que le Wu-Tang, Snoop Dog, Dre, Beastie Boys ou Public Enemy que j’aimais beaucoup.
Le Hip-Hop est parti vers autre chose. Les rappeurs collectionnent les disques de diamants, tout va bien pour Booba, j’ai adoré son clip dans l’aéroport d’Orly, c’est super, c’est son époque. Profitez bien. Moi, mon truc, ça reste le rock à guitares, c’est comme ça, c’est la musique que je défendrais toujours.

Tu es jeune retraité : à quoi occupes-tu tes journées ?

Je vis à Paris avec mes deux enfants en bas âge, et je vais à la campagne le WE. J’occupe mes journées soit en écrivant des choses, soit en faisant de la promotion… Je vous rappelle que je suis le porte-parole du Rockin 1000… Nous avons fait un premier concert historique au Stade de France, le 29 juin 2019. Là, pour plus de 50 000 spectateurs, un millier de rockers a rejoué tous les grands standards du classic Rock. De AC/DC à Led Zeppelin en passant par Hendrix et les Ramones.
L’édition 2020 a été reportée, normalement, si tout va bien, si on passe entre les postillons, on va essayer de redonner un concert Rockin 1000 le 17 Juillet 2021. J’y crois, les rockers y croient, ce sera une grande fête rock, on en a putain de besoin je trouve…

Dionnet, Schwarzie et Philman le Barbare.
©Ina
©Hachette / Marvel Comics
Collection personnelle de Cyril Jacquin.

Parmi toutes les vidéos qui tournent sur Internet, une est très populaire : l’interview de Schwarzenneger au sortir du 1er Conan avec Dionnet en sorcier et toi en barbare.

(Rires) Je me rappelle que les gens d’Antenne 2 étaient dubitatifs : « Euh, vous êtes sûrs ? CONAN LE BARBARE ? » Les trucs cultes des années 70 explosaient dans les années 80, CONAN, Philip K Dick, on pensait que c’était inadaptable et en un an et deux films, Schwarzenneger est devenu l’un des 3 acteurs les plus importants de la décennie.
C’est un bonhomme hilarant, on a passé deux soirées très amusantes avec Dionnet, lui et le réalisateur John Millius. Millius (scénariste d’APOCALYSPE NOW !) avait pour ambition de faire un film sur Jules César et il disait « A moins de 4 heures de film, je ne peux rien faire ». En fait ce film, il a fini par le faire, c’est la série ROME, un chef d’œuvre du genre.

Qu’est ce que être rock en 2020 ?

C’est aller beaucoup trop souvent au Père Lachaise… Pour enterrer nos morts, tous nos compagnons de route, musiciens, producteurs, roadies, tous unis par ce qui fut l’aventure d’une vie, la révolution rock. Etre rock dès 1968, c’était quoi ? C’était voir les choses différemment. C’était une formidable envie de Kick out the jams. La révolution a suivi. Musicale, culturelle et sociale. Et ça a failli marcher, vers 1995, on vivait dans un monde totalement rock.
Et puis Internet est arrivé, avec le MP3. Et Internet a tué le rock Pardonne mais n’oublie jamais, comme disaient les Ramones. Alors aujourd’hui, être rock, c’est rester fidèle à une musique, un sound, et à un rêve. Les rockers savent bien ce qu’ils sont. Nous voyons les choses différemment, nous pensons autrement et ça, ils ne nous le prendront pas.  

Un dernier mot pour nos lecteurs ? 

Quand je sors un bouquin, d’habitude je prends la route et je vais donner des conférences et des dédicaces en librairie. Cette année, ce ne sera pas possible. Pour lutter contre ces mauvaises vibrations, avec deux copains, je produis chaque jour une vidéo d’une minute filmée au téléphone, dans mon grenier. Ca s’appelle le Plan Culte de Philippe Manœuvre, on a hésité avec Le Grenier du Culte, (rires) et on met çà tous les jours sur Instagram, Facebook, Tik Tok, n’hésitez pas à regarder, et plus si affinité.

Orchestral Manoeuvre In The Light !
La photo date d’il y a deux ans, mais c’est quand même plus sympa qu’avec nos masques sur la bouche…
©Bruce Tringale

Bonus : Pour quelques Manoeuvres de plus !

Clin d’oeil de fin
©Cyril Jacquin


La BO du jour : tu en veux du culte ?



51 comments

  • Manu  

    Comme je disais dans l’article de Dionnet, je suis totalement étranger à ce que Manœuvre a pu apporter au monde de la musique française. Du coup l’interview était très intéressante pour moi qui est loupé tout ça. On sent que tu as voulu être professionnel jusqu’au bout des ongles Bruce. Un grand bravo à toi pour avoir mené bon train cette interview.
    Pour le reste, je suis toujours aussi hermétique aux grandes déclarations des uns et des autres quels qu’il soient pour dire ça « c’est bien, ça c’est nul ». La musique touche chacun à plusieurs niveaux même quand des fois on comprend pas pourquoi. C’est pour cela que je ne réplique jamais quand je dis des âneries. Je passe mon chemin et je laisse les « sachant » user leur salive vainement. Je suis un métalleux mais j’apprécie Michael Jackson, Jean-Jacques Goldman, ABBA, la synthwave, le blues, les débuts de la Dance, certains morceaux de jazz, etc. Quand je n’aime pas, je ne commente pas, je n’ai pas de temps à perdre avec ça. Je ne cherche pas non plus à persuader l’autre que c’est moi qui ai raison, même par des moyens déguisés.
    Laissons la parole à la musique et à l’âme !
    C’était une aparté générale qui ne vise personne… Donc, je redis à nouveau : super belle interview, très pro 😉

    • Surfer  

      C’est formidablement bien dit.
      Merci Manu.

      Ressentir une émotion est une expérience complexe et inexplicable.
      Pourquoi j’aime cette musique et pas une autre ?
      Je ne sais pas, je m’en fous et surtout, je n’essaie de convaincre personne avec de beaux discours.

      Aimer est un sentiment incontrôlable par la raison. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas !

      Fermons les yeux ouvrons nos oreilles… Laissons notre corps s’abandonner au plaisir que nous offrent ces vibrations…

      Et comme tu l’as si joliment dit:

      « Laissons la parole à la musique et à l’âme ! »

      • Manu  

        Merci beaucoup Surfer! 😉

      • Bruce lit  

        Oui, bien sûr, la musique est une émotion universelle. Elle n’appartient à personne et à tout le monde en même temps.
        Cependant, comme tout courant musical son passage vers la respectabilité, les musées, les expos, la reconnaissance ne peut se faire que par la case musicologie. Le rock est une science jeune mais beaucoup de ses acteurs meurent les uns après les autres. L’histoire du rock s’écrit aussi par la presse spécialisée. Wikipedia ou tout du moins ses articles rock n’auraient pas pu exister sans cette presse. Il fallait les rencontrer ces artistes, assister à leurs concerts, analyser leurs oeuvres.

  • Alain  

    Un vrai travail de pro impressionnant de rigueur et d’intégrité. Vous posez les bonnes questions. C’est un chance

  • Alain  

    Mince..Je ne peux pas corriger.
    C’est une chance de pouvoir lire ce genre de travail en accès libre.
    Merci monsieur.

  • Kaori  

    Je ne sais plus si j’ai félicité les artistes. Bravo. J’aime beaucoup le duo Philippe Manoeuvre/Christophe.
    Sympa ton hommage personnel, Tornado !

  • Tornado  

    @Kaori : Merci ! 🙂

    Pour ce qui est du bouquin, UNE HISTOIRE DU ROCK EN 202 VINYLS CULTES, je l’ai feuilleté et puis finalement reposé. Hélas les 3/4 des disques chroniqués dedans représentent tout ce que je n’aime pas en musique (punk, garage, noisy, indus, atonal, etc.). Le bruit binaire et la musique expérimentale et froide, je peux pas…
    Je suis beaucoup plus intéressé par le DISCOGRAPHIE IDEALE DE ROCK & FOLK…

    J’aime bien les illustrés. Je me suis offert LES GRANDS MOMENTS DE L’HISTOIRE DU ROCK (ainsi que le DICTIONNAIRE AMOUREUX DU ROCK de DeCaunes mais il a fini au bac à soldes…). Et bien évidemment les divers bouquins sur Pink Floyd et Gainsbourg.
    Je suis en ce moment attiré par le SUMMER OF LOVE avec les photos de Jim Marshall…

    • Jyrille  

      En BD, j’aime beaucoup LE PETIT LIVRE ROCK de Hervé Bourhis.

      • Tornado  

        J’en n’ai jamais lu (de BD de ce genre). Faudrait que j’essaie, peut-être…

        • Jyrille  

          Jette un oeil déjà. Pour moi c’est le meilleur recueil sur le sujet (mais je suis loin d’être un connaisseur). Je ferai un article sur la BD de Daho aussi.

  • Lulu  

    Une interview de référence. Les anecdotes sur Gainsbourg sont rigoureusement exactes.

  • Louis  

    Selon moi, l’époque bénie du rock’n roll s’est terminée le 8 décembre 1980, jour du décès de John Lennon. Comme d’autres styles musicaux, il est ensuite devenu formaté, aseptisé, même si les groupes des années 70 ont continué à produire des pépites jusque dans les années 90. Est-ce l’effet de la mondialisation libérale ou de l’arrivée d’internet ?

  • Bruce lit  

    Oj je suis en retard :

    @Alain : merci beaucoup, mais de vouvoiement hein….
    @Lulu : Manoeuvre a été un proche de Gainsbourg dans les années Gainsbarre. Il raconte même l’avoir dissuadé à plusieurs reprises de se suicider.
    @Louis : oh….et moi qui pensais être un peu extrème. J’aime bcp DOUBLE FANTASY mais je ne le vois pas du tout comme un disque digne de l’acte de décès du Rock. Beaucoup de groupes apparus dans les années 80 et 90 ont maintenu la flamme quand même. C’est à partir de 2020 que ça commence à se tasser. On a même un article là-dessus. http://www.brucetringale.com/une-decennie-musicale-de-merde-top10-2010-2019/

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