Interview RJ Ellory

Interview RJ Ellory

Un entretien de BRUCE LIT

Traduction de ALEX NIKOLAVITCH

This is a bilingual interview of the writer RJ Ellory. The english version of this interview can be found just after the french one.

1ere publication le 20/09/19 – MAJ le 14/05/23

Un maître du thriller Avec l'aimable autorisation des  © Pictos / XHacquard/VLoison

Un maître du thriller
Avec l’aimable autorisation des Pictographes
© Pictos / XHacquard/VLoison

Avec un écrivain de la trempe de RJ Ellory, aucune anecdote ne manque de piquant.
Je le découvre il y a 6 ans. J’ai tout simplement mal lu son nom sur la couverture de son livre A SIMPLE ACT OF VIOLENCE (LES ANONYMES en VF) et l’emprunte à ma médiathèque, convaincu qu’il s’agit du nouveau roman de Ellroy. Je suis en mode vacance, rien de tel pour lire un bon thriller, d’autant plus que j’amène ma fille en Amazonie où nous avons de la famille.
Le voyage et le séjour se passent mal : mon idéalisme à jouer les grands shaman auprès d’une enfant de presque 4 ans s’encombre de détails romanesques : nausées dans le car, caprices, perte de doudou (essayez d’en trouver un dans la selva, on va rire), peurs primaires (la nuit dans la forêt peut être une épreuve pour les personnes qui ont peur du noir), l’expédition tourne au fiasco façon AGUIRRE…

Je me rappelle alors de ce bouquin dans mon sac à dos pour me changer les idées et me rends compte que je tiens là un thriller exceptionnel : en traquant un tueur en série, l’inspecteur Frank Miller (!) découvre qu’il s’agit d’un ancien membre de la CIA. Outre la traque implacable de celui-ci, Ellory raconte l’hallucinant sabotage de la démocratie au Nicaragua par les Etats-Unis et comment le trafic de Cocaïne finance les idéaux démocratiques occidentaux. Je savoure alors l’ironie de la chose en lisant ça, une feuille de coca dans la bouche dans la forêt équatorienne…

Je continue  : A QUIET BELIEFS IN ANGELS (SEUL LE SILENCE), A DARK AND BROKEN HEART (UN COEUR SOMBRE), l’adaptation de CHICAGOLAND , à chaque fois une écriture intense, sombre où, comme chez Paul Auster, la simplicité de l’écriture cache une intrigue dense, torturée et violente sur les fondements de l’identité d’un pays, les ETATS-UNIS, et ses répercutions sur la vie de ses citoyens.
Orphelin d’un père voleur, Ellory perd sa mère à l’âge de 7 ans. Sa grand-mère trop fragile le place en orphelinat pendant une dizaine d’années où il découvre la littérature et la musique. A sa sortie , il est de nouveau orphelin, fait de la prison pour avoir volé des poulets avant d’attendre une quinzaine d’années pour être publié.

De quoi donner à ses écrits LA FUREUR DE VIVRE. Et c’est justement via James Dean que je me décide à prendre contact avec le Géant.   Comme ça sur un coup de tête en finissant GHOSTHEART (LES FANTOMES DE MANHATTAN), je lui envoie un petit message pour lui signaler que contrairement à ce qu’il écrit, James Dean ne s’est pas suicidé mais est mort d’un accident de la route.
Contre toute attente, Ellory me répond, semble bien au fait de la mythologie Deanienne, relit ses notes, It was an ironic turn-of-phrase that caused the confusion, perhaps lost somewhere in translationcompare son original (la confusion venant d’une tournure ironique lost in translation) et nous entamons un dialogue presque quotidien aboutissant à cette interview.

C’est un avec un immense bonheur et une fierté non feinte que j’ai le plaisir de vous présenter une interview exclusive d’un grand maître du Thriller portant sur GHOSTHEART et bien sûr la littérature : la sienne !

Un grand merci à Alex Nikolavitch pour sa traduction en plein bouclage du SWAMP THING 2 de Alan Moore. Si vous y trouvez des fautes après sa publication chez Urban, ce sera sans doute à cause de moi ! 

-Bruce

L'impossible rédemption d'un flic pourri  ©Sonatine

L’impossible rédemption d’un flic pourri
©Sonatine

Tout d’abord M. Ellory permettez-moi de vous remercier de votre disponibilité pour un blog bénévole et inconnu internationalement. Sur votre page Facebook, vous êtes très proche et réactif de vos fans. La conséquence de vos années de galère ?

Je ne crois pas, non. J’aime les gens, c’est tout ! La vie, ce sont les gens, et si vous n’avez pas de temps pour les gens, vous n’avez pas de temps pour la vie. Ecrire est une activité solitaire. Vous passez des semaines seul, à écrire, à écrire, puis vous publiez un livre. Il est lâché sur le monde, et en dehors des occasions où je rencontre des lecteurs en festival et dans les librairies, l’engagement se fait surtout sur les réseaux sociaux. Écouter les lecteurs, répondre aux questions, se faire des nouveaux amis… Tout cela fait participe de l’expérience consistant à créer quelque chose qu’on partagera avec les autres. J’apprécie beaucoup cette camaraderie !

Abandon, décès de vos figures parentales, prison, marginalisme, votre vie est un roman. Est-elle plus satisfaisante maintenant que vous êtes un auteur reconnu ?

Est-ce plus satisfaisant ? Je pense que la seule chose vraiment satisfaisante dans la vie est la qualité de vie elle-même. La valeur d’une vie se juge sur l’influence positive que vous parvenez à créer. Elle est jugée par votre famille, vos amitiés, les associations que vous créez. Chacun de nous a vécu des moments durs. Chacun de nous a souffert à sa façon. Ce ne sont pas les événements, l’important, mais la façon dont vous les surmontez et dont vous continuez. Vous pouvez choisir la façon dont vous réagissez à n’importe quelle situation dans la vie. Vous pouvez être optimiste ou pessimiste. Vous pouvez trouver des raisons de détester votre vie, ou de l’aimer. Ce qui complique grandement les choses, c’est le point de vue des autres sur la façon dont vous devriez vous comporter ou vivre votre vie. Vous êtes les seuls à savoir ce qui est bon pour vous, et parfois, il faut rencontrer des difficultés et vivre des moments difficiles pour apprendre ces leçons. Je pense que mon expérience ne m’a rien appris, en dehors de la nécessité de travailler dur, de persévérer, de ne pas abandonner. Alors j’ai travaillé dur, persévéré, et je n’ai pas abandonné. Les « succès » que j’ai pu rencontrer sont attribuables à ma volonté de faire ces choses, et au soutien que m’a accordé mon entourage.

Quel est votre rapport au bonheur ? Beaucoup d’artistes  considèrent que la tristesse est une obligation professionnelle.

Le bonheur, c’est d’avoir un objectif et de savoir que vous avancez dans cette direction. Une fois que vous avez rempli cet objectif, vous devez en trouver un autre, et ainsi de suite. L’homme qui sait ce qu’il fera le lendemain vivra éternellement. L’argent n’est pas le bonheur. La gloire n’est pas le bonheur. Le bonheur, c’est cette sensation de réalisation qui vous prend, après avoir fait quelque chose dont vous pouvez être fier.

En 2019, quel est votre considération sur l’amour : montons-nous ou tombons nous amoureux ?

Si l’amour est une émotion plus élevée, alors nous montons à sa rencontre bien sûr ! L’amour est beaucoup de choses, et je pense qu’il a été exprimé au mieux par Joseph Vaughan dans ‘Seul le Silence’ : « L’amour c’était nos cœurs brisés et guéris. L’amour était incompris. L’amour était foi ; l’amour était la promesse du présent qui devenait un espoir de futur. L’amour était un rythme, une résonance, une réverbération. L’amour était maladroit et sot, agressif et simple, et porteur de tant de qualité indéfinissables qu’on ne pouvait les transmettre par le langage. L’amour, c’était être ».

GHOSTHEART a été édité l’an dernier chez Sonatine, mais chronologiquement c’est votre deuxième roman.  15 ans après sa rédaction, quel regard en tirez-vous ?

Voilà une question intéressante. Quand j’ai appris qu’il allait être publié en France, j’ai décidé de le relire. Je n’y avais pas remis le nez depuis quinze ans et j’étais curieux de voir comment j’avais évolué en tant qu’auteur. Je pouvais comprendre pourquoi je l’avais écrit, comment je m’y étais pris, mais je l’ai aussi vu comme un livre que je ne pourrais plus écrire aujourd’hui. Ces dernières années, j’ai appris à dire plus avec moins de mots. Je pense que c’est une observation juste de moi et de ma façon de travailler. Je pourrais encore tomber amoureux de cette histoire, mais je l’écrirais d’une façon très différente.

Annie O’Neill, votre héroïne, est une femme solitaire qui passe à côté de sa vie et qui s’ennuie jusqu’au moment où… Pourriez-vous, comme Flaubert, dire que Annie c’est vous ?

En ce qui concerne Annie, j’ai très clairement essayé de voir par ses yeux. Encore très jeune enfant, j’ai perdu ma mère. Mon père était parti avant ma naissance, alors je ne l’ai jamais connu. Je suis allé à l’école (un pensionnat) et c’est la « matrone » de l’école qui m’a pris en charge. Quand j’en suis sorti, j’ai entamé une relation et j’ai fini par épouser une fille. Puis nous nous sommes séparés et j’en ai épousé une autre. Ça fait trente ans que nous sommes ensemble. Je n’ai jamais eu dans ma vie de figure masculine forte – ni père, ni grand-père, ni oncles. Du coup, je pense qu’il est plus facile pour moi d’envisager les choses dans une perspective féminine. Les femmes ont vraiment joué un grand rôle dans ma vie.

Madame Bovary chez les gangsters de Leone  ©Sonatine

Madame Bovary chez les gangsters de Leone
©Sonatine


GHOSTHEART est un livre étrange : un thriller sentimental où s’affrontent des êtres brisés et violents.  Il y a ce Johnny Redbird, un hors-la-loi qui apprend à lire en  prison. Encore une anecdote autobiographique ?

Je n’ai pas appris à lire en prison ! Je savais lire avant ! Ça me fait rire, ça ! Bon, d’accord, je pense qu’il y a des aspects autobiographiques dans chacun de mes personnages, mais seulement en tant qu’exploration des émotions, pas du détail et des circonstances de leurs vies. Je suis un auteur très engagé, très impliqué. Je vis avec ces personnages. Je veux les découvrir et les connaître, mais aussi observer la façon dont ils changent à mesure que progresse l’histoire. Je n’écris pas avec un plan, alors je me familiarise avec les personnages de la même façon que le lecteur. C’est un voyage de découverte pour moi aussi. Mais je comprends bien qu’il est difficile d’échapper à son propre point de vue, à ses propres émotions, attitudes et croyances, alors beaucoup de mes personnages auront des réactions et des façons d’agir similaires aux miennes.

Certaines ficelles sont énormes dans votre intrigue et vous n’êtes pas avare de clichés mais on trouve dans GHOSTHEART avec Annie ou Sullivan vos personnages les plus touchants, les plus « normaux ». Avec le temps, votre écriture est-elle devenue plus sombre ?

‘Ghostheart’ est le premier livre que j’ai écrit en comprenant vraiment qu’il serait lu par des gens. Avant cela, j’avais écrit plusieurs romans, mais je n’avais pas d’éditeur et j’ignorais s’ils seraient jamais lus. Je pense que celui-ci a été une occasion d’injecter beaucoup d’idées venant de nombreuses sources d’inspiration, et je peux voir comment c’est arrivé. Ensuite, j’ai levé le pied, j’étais plus spécifique dans ce sur quoi je voulais écrire. Je me sentais moins pressé de mettre autant d’idées que possible dans une histoire. Je savais qu’il y en aurait d’autre ensuite, et je pouvais donc me concentrer sur un sujet ou un centre d’intérêt au moment de la rédaction d’un roman donné.

Avec le passé d’Harry Rose, vous évoquez les horreurs de Dachau que vous réemploierez par la suite dans votre chef d’oeuvre A QUIET BELIEFS IN ANGELS. Pourquoi ce détour par la Shoah et pourquoi ne pas avoir construit un livre entier dessus  ?

Les livres que j’écris parlent de la façon dont les gens sont influencés par l’obscurité, mais pas de l’obscurité elle-même. Assassinats d’enfants, guerres, Mafia, corruption à la CIA ou FBI, trafics de drogues… toutes ces choses sont des sujets intéressants en soi, mais mes livres parlent plutôt de la façon dont ça affecte les gens, pas des événements eux-mêmes. Je n’écris pas l’histoire à une échelle globale. J’écris sur des gens, et sur la façon dont des incidents historiques affectent leurs vies.

 Un écrivain persécuté par par en tueur en série pendant 30 ans !  Un chef d'oeuvre absolu du Thriller doublé d'une remarquable fable sur l'écriture comme échappatoire à la souffrance. ©Sonatine

Un écrivain persécuté par un tueur en série pendant 30 ans !
Un chef d’oeuvre absolu du Thriller doublé d’une remarquable fable sur l’écriture comme échappatoire à la souffrance.
©Sonatine

Avec GHOSTHEART , A QUIET BELIEFS IN ANGELS  et A SIMPLE ACT OF VIOLENCE, vous êtes l’impitoyable conteur de la violence américaine. Pourquoi ce pays vous fascine tant ?

J’ai grandi entouré de culture américaine. J’ai grandi en regardant Starsky et Hutch, Hawaii Police d’Etat, Kojak, et toutes ces séries. J’aimais l’atmosphère, la diversité de culture, le fait que chaque état soit différent des autres et qu’il y en ait cinquante. La politique me fascinait, aussi. JFK, Nixon, le Watergate… L’Amérique est un pays nouveau, en comparaison de l’Angleterre, et il me semble que sa société est plus colorée et plus vivante. J’y suis allé à de nombreuses reprises, et je pense que, pour un non américain, beaucoup de choses de la culture américaine ne peuvent s’envisager qu’avec un regard de spectateur. La difficulté d’écrire à propos d’un endroit avec lequel vous êtes familier, c’est que vous ne remarquez plus les choses. Vous les prenez pour acquises. Ce que la région et ses habitants ont d’étrange et d’intéressant cesse d’être étrange et intéressant. En tant qu’étranger, vous ne perdez jamais ce point de vue, cette façon de découvrir les choses pour la première fois. C’est très important pour moi. On conseille souvent aux auteurs d’écrire sur des choses qu’ils connaissent bien. Je ne dis pas que c’est mal, mais je trouve ça limité. Je pense qu’il faut écrire aussi sur les choses qui vous fascinent. Je pense qu’ainsi, vous permettez à votre passion et à votre enthousiasme pour le sujet d’être sensibles dans votre prose. Et je pense aussi que vous devez vous lancer un défi avec chaque nouveau livre. Vous attaquer à des sujets différents et variés. Ne tombez pas dans le piège d’écrire selon une formule. L’Amérique fournit des sujets en quantité, et je continuerais à écrire dessus pendant encore de nombreuses années, je pense.

Vous êtes britannique : entre le Brexit, la crise des réfugiés, la montée des nationalismes, l’Europe ne vous inspire pas ?

L’Europe m’inspire. Je viens d’écrire un livre qui commence en Angleterre, voyage au travers des Pays-Bas, de la Turquie, de l’Allemagne, de la France et retour en Angleterre. Par contre, il se passe dans les années 1970. La politique actuelle ne m’intéresse guère.

Vous publiez un roman par an . Comment tenez-vous le rythme ?

Parfois, j’en écris deux ou trois dans l’année. J’ai plus d’une trentaine de romans inédits. Il me faut dix à douze semaines pour en écrire un, et sans forcer. Je ne trouve pas que ce soit un travail difficile !

Quel est votre rapport à la littérature française ?

Assez limité. La littérature française est assez peu traduite en anglais. Les classique, comme Zola et Dumas, bien sûr, puis quelques auteurs comme Manchette, Izzo, Jonquet et d’autres, mais comparés aux auteurs anglais traduits en français, ils sont très peu nombreux.

Un tueur en série formé par la CIA : bienvenue dans le cauchemar américain ! ©Sonatine

Un tueur en série formé par la CIA : bienvenue dans le cauchemar américain !
©Sonatine

La touche Ellory :  l’intrigue ne se dénoue qu’à la toute dernière ligne dans chacun de vos livres. Que pouvez-vous nous en dire ?

Je n’en ai aucune idée ! J’écris comme j’écris. J’essaie d’écrire le genre d’histoires que j’aimerais lire. Mais je n’analyse pas ce que je fais, vraiment. Je me contente d’aimer écrire, et je continuerai jusqu’à la fin de mes jours !

Vous avez aussi votre groupe de rock . Qu’est-ce que la musique apporte de plus à votre écriture ?  

Ce n’est pas vraiment un groupe de rock. Nous jouons du blues et de la country. J’ai toujours eu une passion pour la musique. Et tout comme je ressens une grande empathie pour la littérature américaine, j’en ai trouvé aussi dans le jazz, le blues et la country. Quelqu’un a dit un jour que la musique était la façon dont une personne traduisait ses émotions en sons, puis donnait ces sons à des gens qui les retraduisaient en émotions pour eux-mêmes. Je suis d’accord avec ça. Je pense que la bonne littérature fonctionne à un niveau émotionnel et je pense définitivement que la bonne musique fonctionne à un niveau émotionnel. J’aime concevoir les chansons que j’écris comme délivrant un message émotionnel, et une fois ce message transmis, la chanson en a fini. Et d’une certaine façon, une chanson est comme le chapitre d’une histoire, et un album comme un livre. Je trouve ces choses très compatibles.

Lorsque Bob Dylan a obtenu  son prix Nobel de littérature, beaucoup d’écrivains rock comme Irvine  Welsh s’en sont offusqués. Quelle a été votre réaction ?

J’ai pensé « félicitations, M. Dylan ! » Dylan est un grand écrivain. Dylan et ses lyrics ont fait avancer tant de chose en musique. Le fait que Dylan ait le Nobel ne me pose aucun problème.

CHICAGOLAND a été adapté en BD. Qu’en avez-vous pensé ? Quel est votre rapport à ce médium ?

J’étais épaté. Et ‘Seul le Silence’ va également être adapté en roman graphique. Je pense que c’est très excitant de créer quelque chose, puis de voir quelqu’un d’autre en donner sa propre interprétation. Personnellement, je ne les lis pas. Pas faute d’intérêt, mais parce que nous n’avons pas la même appréciation culturelle pour ces livres au Royaume-Uni, et qu’ils n’ont pas la même disponibilité.

Une trilogie chicagoane : une adaptation remarquable chroniquée ICI

Une trilogie chicagoane : une adaptation remarquable chroniquée ICI
©Delcourt

Curieusement le cinéma n’a encore adapté aucune de vos oeuvres… Pourquoi ?

Parce que ce sont de grosses histoires ! C’est difficile à adapter. Ça viendra, mais il faudra être patients.

Qui serait votre Annie O’Neil idéale  ? Sally Hawkins, Amy Adams, Jessica Chastain ?

Amy Adams. Elle a la capacité de montrer une grande vulnérabilité, et j’apprécie grandement son travail.

On a souvent opposé les Beatles aux Rolling Stones. Vous, l’écrivain des mafieux, vous êtes plutôt Corleone ou Fontana ?

Je suis définitivement du côté Corleone ! Montana était un toxicomane dingue et incontrôlable, plus gangster qu’homme d’affaires. Je pense que Corleone est plus homme d’affaires que gangster. La vérité, c’est que la Mafia est une organisation qui parle sans fin de loyauté et de famille, mais quand il s’agit de sauver leur peau, ils oublient très vite la loyauté et la famille. C’est une vie de peur et de violence, et je ne pense pas qu’il soit possible de croire sérieusement qu’une telle vie soit heureuse et enrichissante.

Nous nous sommes connus avec James Dean. Votre littérature serait parfaitement adaptée pour en faire un de vos héros : un enfant abandonné que le succès ne rend pas heureux avec des zones d’ombres voire mystiques autour de sa mort. N’avez-vous jamais été tenté de faire la biographie romancée des grandes stars d’Hollywood  ?

Et bien, je viens de terminer une histoire alternative à propos de Kennedy. Ce n’est pas un personnage d’Hollywood, mais sa vie a quelque chose du scénario hollywoodien. J’ai également écrit un thriller sur Hollywood intitulé ‘Kings of America’. Il n’a pas encore été traduit en français. Il y a pas mal de gens célèbres dedans, mais aussi des apparitions des figures du crime organisé à Los Angeles.

Vous n’en avez pas marre d’être confondu avec James Ellroy ?

Mais on ne me prend jamais pour James Ellroy ! Il arrive que des gens m’écrivent en disant avoir acheté un de mes livres en croyant que c’était du Ellroy, mais ils l’ont lu et apprécié quand même. Donc tout va bien !

Vous êtes désormais un écrivain reconnu et publié dans le monde entier.  Avez-vous réalisé votre rêve ou votre revanche sur la vie ?

Oui, c’est un rêve qui s’est réalisé, bien sûr ! Mais je ne pense pas avoir à prendre de revanche sur quiconque. Mais j’ai de nombreux rêves et je continue à travailler à certains d’entre eux. J’ai des ambitions dans bien des domaines, et l’écriture m’a permis de les explorer. J’espère travailler sur des films, sur d’autres romans, enregistrer encore plus de musique avec le groupe, faire une tournée, de la photo, des recueils de nouvelles et écrire pour la télévision.

Votre vie est un roman : Qu’allez-vous faire dans les 24 prochaines heures ?

Je suis en Floride. Je rends visite à des amis et je travaille à un nouveau livre. Je voyage et je prends des photos. Je profite d’un peu de temps avec ma femme après plusieurs mois de travail sur des tas de projets. Je suis dans une bonne période en ce moment, et je vais en profiter !

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

J’ai une dette envers les Français. J’ai rencontré un grand succès dans votre pays. J’ai parcouru le pays pendant plusieurs années et visité plus de quatre-vingt-dix villes. J’ai énormément apprécié votre gentillesse, votre soutient et votre enthousiasme. Pour être franc, j’ai été mieux reçu en tant qu’écrivain et être humain et plus encouragé ici que n’importe où ailleurs dans le monde. C’est un endroit très spécial, un second chez moi, et je me sens honoré de partager ce que je fais avec des gens aussi merveilleux. Merci. Merci encore.

English Version

An Interview by BRUCE LIT

Tanslation : ALEX NIKOLAVITCH

With a writer like RJ Ellory, no anecdote lacks any spice.
I discovered him 6 years ago. I misread his name on the cover of A SIMPLE ACT OF VIOLENCE and borrowed it at the library, thinking it was the new James Ellroy novel. I’m in vacation mode, when a good thriller is best, and even better since I’m traveling to Amazonia with my daughter in order to see some family we have there.

The trip and the stay are terrible : I try to play the great shaman in front of my 4 years old kid, but it doesn’t resist her : nausea in the bus, loss of the teddy (try to find a stuffed animal in the selva and tell me it’s easy), primal fears (night in the forest can be an ordeal for people with a fear of the dark). The expedition is an AGUIRRE level disaster.

Looking for something to distract my mind, I remember then that book in my backpack and discover an exceptional thriller : while hunting for a serial killer, inspector Frank Miller (!) discovers his target is a former CIA agent. Beside the relentless hunt, Ellory tells us about the unbelievable sabotage of democracy perpetrated by the U.S. in Nicaragua, and how cocaine trade feeds western democratic ideals. I savor all the irony of the thing, reading this in ecuadorian forrest while chewing on some coca leaf.

I go on : A QUIET BELIEFS IN ANGELS, A DARK AND BROKEN HEART, CHICAGOLAND’s adaptation and each time its dark and intense writing gets me. The prose is like Paul Auster’s, simple, but hiding dense, violent and tortured plots revolving around a country’s identity, the U.S. and it’s repercussions on its citizen’s lives.

Orphaned twice, first with his thief of a father, then at seven with his mother, Ellory is sent to an orphanage by his grandma, too frail to take him with her. He stays there about ten years, discovering music and books. Once out of the orphanage, he goes to prison for chicken stealing, and his first novel is published 15 years later.

Writter without a cause, it’s the ghost of James Dean that led me to talk with the Giant Ellory. On an impulse after finishing GHOSTHEART I write to Ellory, to point out that, contrary to what he wrote, James Dean didn’t kill himself but died in a car accident.

I didn’t really expect an answer, but got one anyway. Ellory seems quite a connoisseur of Dean’s lore, goes back to his notes : it was an ironic turn-of-phrase that caused the confusion, perhaps lost somewhere in translation and we begin this almost daily dialog that ends up with this interview.

It’s therefore with great pride and happiness that I show you this exclusive interview with a master of the thriller. We talk of course about GHOSTHEART, but about literature too, including his own !

The impossible redemption from a crooked cop. ©Sonatine

The impossible redemption from a crooked cop.
©Sonatine

Mr. Ellory, let’s begin by thanking you for your availability towards a not-for-profit and not internationally-known blog. On your Facebook page, you seem very close to your fans. Is that a consequence of your times of hardship?

I don’t think so, no. I just like people! Life is people, and if you have no time for people then you have no time for life. Writing can be a solitary activity. You spend weeks alone, writing and writing, and then you publish a book. It goes out into the world, and apart from the few occasions where I meet readers at festivals and bookshops, the primary engagement is through social media. Listening to readers, answering their questions, making new friends – this is all part of the experience of creating something to share with others. I enjoy this camaraderie very much!

Abandonment, death of your parental figures, prison, marginality, your life could be a novel. Is it more satisfying now you’re a renowned author?

Is it more satisfying? I think the only really satisfying thing in life is the quality of your life. The value of a life is judged by the positive influence you can create. It is judged by your family, your friendships, the associations you create. All of us have experienced hardship. All of us have suffered in our own ways. It is not the event that is important, it is how you recover and continue. You can choose how you want to react to any situation in life. You can be an optimist or a pessimist. You can find reasons to hate your life, or you can find reasons to love it. It is made a great deal more complicated by other peoples’ viewpoints and opinions on how you should behave or live your life. Only you know what is right for you, and sometimes you have to experience difficulties and hardships to learn lessons. I think my experiences taught me nothing but the necessity to work hard, to persevere, to not give up, and so I have worked hard, persevered, and I didn’t get up. Whatever ‘success’ I have achieved is attributable to my willingness to do those things and the support I have been given by the people around me.

What’s your take on happiness? Lots of artists seems to see sadness as a mandatory in their profession.

Happiness is having a goal and knowing that you are making progress towards it. Once you have achieved that goal, you need to find another one, and then another. The man who knows what he is doing tomorrow will live forever. Money is not happiness, fame is not happiness. Happiness is the emotion of achievement you experience when you have done something of which you can be proud.

And what is, in 2019, your take on love? Do we fall in love, or do we rise to it?

If love is a higher emotion, then we rise to it, of course! Love is many things, and I think it is best expressed by the words of Joseph Vaughan in ‘Seul le Silence’: Love was the breaking and healing of hearts. Love was misunderstood. Love was faith; love was the promise of now that became a hope for the future. Love was a rhythm, a resonance, a reverberation. Love was awkward and foolish, it was aggressive and simple, possessed of so many indefinable qualities that it could never be conveyed in language. Love was being.

GHOSTHEART was published last year at Sonatine. Chronologically, it’s your second novel, fifteen years after its writing. How do you see it?

That’s an interesting question. When I knew it was to be published in France I decided to read it. I had not looked at it for fifteen years. It was curious to see how I had changed as a writer. I could understand why I wrote it, how I wrote it, but I also understood that this would not be a book that I could or would write today. In these past years, I have learned to say more with less words. I think this is accurate as an observation of myself and how I work. I could still fall in love with this story, of course, but I would write it in a very different way.

Madame Bovary With Leone's gangsters  ©Sonatine

Madame Bovary With Leone’s gangsters
©Sonatine

Your protagonist, Annie O’Neill, is a lonely woman who hasn’t much of a life and is bored until… can you say, like Gustave Flaubert did « Annie is me? »

As for Annie, I very definitely tried to see things with her eyes. As a child I lost my mother at a very young age. My father left before I was born so I never knew him. I went to a school (a boarding school, where you live), and I was looked after by a school matron (the person who takes care of all the children) When I left school I started a relationship and married a girl. We then separated and I married another girl. We have now been married for thirty years. I have never had a strong masculine figure in my life – no father, no grandfather, no uncles. Therefore, I actually think it has been easier for me to see things from a female perspective as women have always played such a significant role in my life.

GHOSTHEART is a strange book: an emotional thriller in which broken and violent people clash. There is Johnny Redbird, an outlaw who learns to read in jail. Is this another autobiographical anecdote?

I didn’t learn to read in jail! I could read before I went. That makes me laugh! Okay…well, I think that there is an autobiographical aspect to all the characters I write, but it is autobiographical in the exploration of emotion, not the details of their circumstances and lives. I am a very involved and engaged writer. I live with the characters. I want to discover them and understand them, and also observe how they change as the story progresses. I do not write with a plan, so I become familiar with the characters in the same way as the reader. It is a voyage of discovery for me, too. But I do appreciate that your own viewpoint, your own emotions and attitudes and personal beliefs are difficult to escape from, so many of my characters will act and react towards their circumstances in the same way I would.

Some of the tropes are very obvious in the plot, and you’re not afraid of clichés, but Annie and Sullivan are some of your more touching characters, the most « normal » ones. Did your writing become darker with time?

‘Ghostheart’ was the first book I write with the understanding that it would be read by people. Before that I had written many books, but I had no publisher and therefore I did not know if anyone would read them. I think this book was an opportunity to invest many ideas from many different sources and inspirations, and I can see how that happened. Afterwards, I slowed down. I was more specific in what I wanted to write about. I felt less urgency and necessity to get as many ideas into one story as possible. I knew that there would be more books to publish, and so I could work on focusing each book on a particular subject or area of interest.

A writter is persecuted by a serial killer during 30 years !  A absolute thriller masterpiece and a stuning fable about the power of writing.    ©Sonatine

A writter is persecuted by a serial killer during 30 years !
A absolute thriller masterpiece and a stuning fable about the power of litterature.
©Sonatine

Harry Rose’s past enables you to hint at the horrors in Dachau, and you came back to that in your masterpiece, A QUIET BELIEF IN ANGELS. Why this detour to the Shoah? Why not build a whole novel on this?

Because the books I write are really about the way people are influenced by darkness, not the darkness itself. Child murders, the war, the Mafia, the corruption of the CIA and the FBI, the drug trade…all these things are subjects of interest, but the books are more about the way they effect people, not the events themselves. I am not writing history on a global scale. I am writing about people, and how incidents of historical significance change and modify their lives.

With GHOSTHEART, A QUIET BELIEF IN ANGELS and A SIMPLE ACT OF VIOLENCE, you are the unrelenting teller of American violence. Why are you so fascinated with that country?

I grew up with American culture all around me. I grew up watching Starsky and Hutch, Hawaii Five-O, Kojak, all those kinds of things. I was captivated by the Golden Age of Hollywood – Edward G. Robinson, Bogart, Bacall, Cary Grant, James Stewart. I loved the atmosphere, the diversity of culture, the fact that every state is entirely different from every other, and there are fifty of them. The politics fascinated me, too. JFK and Nixon and Watergate. America is a new country compared to England, and it just seems to me that there was so much colour and life inherent in its society. I have visited many times now, I believe that as a non-American there are many things about American culture that I can look at as a spectator. The difficulty with writing about an area that you are very familiar with is that you tend to stop noticing things. You take things for granted. The odd or interesting things about the people and the area cease to be odd and interesting. As an outsider you never lose that viewpoint of seeing things for the first time, and for me that is very important. Also many writers are told to write about the things they are familiar with. I don’t think this is wrong, but I think it is very limiting. I believe you should also write about the things that fascinate you. I think in that way you have a chance to let your passion and enthusiasm for the subject come through in your prose. I also believe that you should challenge yourself with each new book. Take on different and varied subjects. Do not allow yourself to fall into the trap of writing things to a formula. America presents me with endless subject matter, and I will keep on writing about it for many years to come, I think!

You are British. Between Brexit, refugee crisis, rise of nationalisms, can’t Europe be an inspiration for you?

I am inspired by Europe. I have just written a book that starts in England, and travels through the Netherlands, Turkey, Germany, France and back to England. However, it is set in the 1970s. Current politics and society have no interest for me.

You publish a novel a year. How do you keep that pace?

Sometimes I write two or three books in a year. I have over thirty unpublished novels. It takes ten or twelve weeks to write a book. It is quite relaxed. I do not feel that this is hard work!

A serial killer from the CIA ! Welcome to the nightmarish America !  ©Sonatine

A serial killer from the CIA !
Welcome to the american nightmare !
©Sonatine

What’s your relationship with French literature?

Somewhat limited, because so little French literature is translated into English. The classics like Dumas and Zola, of course, and then there are writers like Manchette, Izzo, Jonquet and others, but – compared to English writers translated into French – there are very few.

The Ellory touch: in each of your books, the plot resolves itself only in the last line. what can you say about that?

I have no idea! I write how I write. I try to write the kind of story that I would like to read. I do not analyse what I do, really. I just enjoy writing, and I will keep on writing for the rest of my life!

You also have your own rock band. What does music add to your writing? 

It is not really a rock band. We play blues and country. I have always been passionate about music, and just as I found a great empathy in American literature, so I found a great empathy in jazz and blues and country music. Someone once said to me that music was the way in which one person translated their emotions into sounds, and then gave those sounds to someone else who translated them back into emotion for themselves. I agree with this. I think good literature works on an emotional level, and I definitely feel that good music works on an emotional level. I like to conceive of a song that I write as delivering an emotional message, and when the message is delivered the song is done. Also, in a way, a song is like a chapter of a story, and an album is like a whole book. I find these things very compatible.

When Bob Dylan got his Nobel Prize in literature, some rock writers like Irvin Welsh were upset. What was your own reaction?

I just thought, ‘Congratulations, Mr. Dylan!’. Dylan is a great writer. Dylan – with his lyrics – has revolutionised and advanced so many things about music. I have no problem at all with Dylan getting a Nobel Prize.

CHICAGOLAND was adapted as a graphic novel. How do you feel about that? 

I was thrilled. Now, ‘Seul le Silence’ will be a graphic novel, too. I think it’s very exciting to create something, and then see someone else create their own interpretation of it. Personally, I do not read them. That is not because I have no interest, but because we really do not have the same cultural appreciation and availability of these books in the UK.

Chicagoland adapted in a french comics ! Read the review HERE

Chicagoland adapted in a french comics !
Read the review HERE

Strangely enough, none of your books was adapted as a movie. Why?

Because they are big stories! They are tough to adapt. It will happen, and we just have to be patient.

Who would be your ideal Annie O’Neil? Sally Hawkins, Amy Adams, Jessica Chastain?

Amy Adams. She has the capacity for great vulnerability, and I enjoy her work very much indeed.

A classic opposition is Beatles vs Rolling Stones. You, the mob writer, are you more Corleone or Montana?

As for Corleone vs. Montana, I am definitely more in the Corleone family! Montana was a crazy, uncontrollable drug addict. He was more a gangster than a businessman. I think Corleone was more like a businessman than a gangster. The truth is that the Mafia is an organisation that talks endlessly about loyalty and family, but when it comes to self-preservation they very soon forget the loyalty and the family and they take care of themselves. It is a life of fear and violence, and I do not think it is possible for anyone to truly believe that such a life is rewarding and happy!

We met talking about James Dean. Your writing would be perfect to make him into one of your heroes: an abandoned child whose success fails to make happy, shadows surrounding his death, and even some mystical theories. Have you ever been tempted to write a fictionalized biography of Hollywood’s greatest stars?

Well, I have just completed an alternative history about Kennedy. He is not a Hollywood character, but his life was almost like a Hollywood plot. I have also written a thriller about Hollywood called ‘Kings of America’. This has not yet been translated into French. That has a lot of well-known people in it, but they are cameos in a much grander history of the mob in Los Angeles.

Aren’t you fed up being mistaken for James Ellroy?

I am never mistaken for James Ellroy! On some occasions people have written to me and said they bought one of my books thinking it was an Ellroy book, but they read it and enjoyed it anyway, so that was fine!

You are now a recognized writer, with books published in the whole world. Is that a dream come true, or your revenge on life?

It is a dream come true, of course, and I don’t feel that I need to exact revenge on anyone! However, I have many, many dreams, and I am still working on some of them. I have ambitions in many areas, and writing has allowed me to explore those, too. I hope to be working on some films, some more novels, recording more music with the band, touring, photography, anthologies of short stories and writing for television.

Your life is a novel: what will you do in the next 24 hours?

I am in Florida. I am visiting friends and working on anew book. I am travelling and taking photographs. I am enjoying some time with my wife after several months of work on many projects. It is a good time right now, and I am taking advantage of it!

A last word for our readers?

To the French, I owe you all a debt. I have enjoyed great success in France. I have travelled endlessly for many years and visited over ninety towns and cities. I am hugely appreciative of your kindness, your support and your enthusiasm. To be completely honest, the reception I have received as a writer and as a human being in France has given me more encouragement than anywhere else in the world. It is a very special place, almost a second home to me, and I am honoured to share everything I do with such wonderful people. Thank you, and thank you again.

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La BO du jour

Ellory est aussi musicien :

22 comments

  • JP Nguyen  

    Congrats, Bruce (and Alex)! Good job !

  • Matt  

    Bon…ben c’est intéressant.
    Mais euh…j’ai jamais rien lu du monsieur^^ Et en effet, j’ai tendance à la confondre avec Ellroy moi.
    Du coup ben…bravo pour l’interview, mais je suis complètement néophyte là dedans.

  • Steve  

    Super! Bon en se refilant les livres avec mon frérot, inutile de dire que je suis fan!
    Toujours des intrigues à couper le souffle et un dénouement de dernière minute inattendu.
    Pour ma part je pense que certains de ses livres ( les premiers) feraient d excellentes séries : PAPILLON DE NUIT (visite de l Amérique années 70) où un blanc et un noir, amis pour la vie (depuis que l un a souri à l’autre après avoir partagé un sandwich) désertent la guerre du Vietnam ; ou MAUVAISE ETOILE où 2 demi frères connaissent une destinée opposée après s ‘être fait enlever par un psychopathe…
    Interview passionnée et passionnante.
    Bravo et merci à Bruce et Ellory !!!
    Long Live the king

  • Frede  

    Et bien, quelle interview! super travail Bruce et aussi à Alex ! J’ai découvert Ellory avec Seul le silence, une belle claque, depuis j’ai lu tous ses romans. Mes préférés sont Mauvaise étoile et les Assassins car les personnages sont cassés, usés.

  • Tornado  

    Jamais lu de Ellory non plus et je ne le connaissais pas le moins du monde avant que tu en parles !
    Alors je dois dire que ton interview m’a juste persuadé que je vais en lire tôt ou tard. Car franchement je trouve ses sujets passionnants et je pense que je ne résisterais pas longtemps à leur attirance !

  • Matt  

    Alors moi attention, avec les romans je suis strict : le style d’écriture doit me plaire.
    Si je trouve ça poussif et pénible à lire, ça peut être génial sur le fond, je ne pourrais pas.
    Je suis pour les romans ce que Tornado est pour les comics^^ J’ai des exigences sur LA FORME ! Il n’y a pas de dessins dans les romans, rien d’autre à quoi se raccrocher si la lecture est pénible. Donc si ce n’est pas à mon goût, je bloque.

  • Bruce lit  

    @Tous : merci pour vos réactions ! Vous n’êtes pas sans imaginer que cette interview m’est chère. C’est à la fois la plus ambitieuse et la plus simple dans sa mise en place du fait de l’étonnante accessibilité de Ellory qui va jusque afficher son téléphone sur sa page !
    @JP : oui, Alex a fait un travail de traduction remarquable en très peu de temps. Sans lui, j’aurais fait moins bien et moins vite.
    @Matt : l’écriture de Ellory, sombre mais très accessible. Te connaissant (un peu), je ne t’imagine pas trop client de ces personnages complètement cassés.
    Je ne différencie pas mes attentes pour les romans ou les BD : j’aime le style, la signature. Il est facile de rédiger, des écrivaillons et des tacherons, il y en a partout. L’écriture de Ellory en plus d’un vrai cachet est d’une puissance réelle pour évoquer la solitude, la peur mais aussi la compassion de son auteur face à la souffrance qu’il impose à ses personnages.
    @Tornado : alors, pour le coup, s’il y’en a un qui pourrait adorer du Ellory, c’est bien toi. L’ambiance SCALPED est pas loin. Je te verrai bien commencer avec SEUL LE SILENCE.
    @Frede : un grand merci à la médiathèque BLaise Cendras qui décidément aura été à l’origine de bien des rencontres géniales dans ma vie : le Lavitch bien entendu , Ellory, Alex Alice et bien entendu Cathy et toi.
    @Steve : mais c’est quoi ces bouquins ??? Je ne les ai pas lus ! Je te les squatte dès ce soir !

  • Présence  

    Le site passe à la vitesse supérieure avec une interview exclusive d’un romancier à succès à la stature internationale… et se paye même un traducteur professionnel !!!

    D’Ellory, Je n’ai lu que Chicgoland en BD (prêté par un certain B. Lit) et sa page wikpedia. Comme tu le dis Bruce, sa vie ressemble à un roman. J’aime beaucoup le défi d’apprendre à dire plus avec moins de mots. Je retiendrais également que même mort, James Dean continue de rapprocher les gens.

    • Matt  

      Ah et puis moi j’avoue qu’en romans j’ai mes préférences aussi.
      Policier, horreur en général. Peut être un peu de fantasy même si je préfère ça en BD, films ou jeux.
      Mais les romans politiques, économiques ou sociaux je m’endors dessus. Ce ne sont pas des trucs qui me passionnent à la base, et c’est beaucoup plus facile de m’y intéresser avec des images^^

    • Matt  

      Récemment j’ai bien aimé lire la trilogie Max Mingus de Nick Stone. Surtout le premier en fait : tonton clarinette, qui se déroule à Haïti. On sent que le mec connaissait son sujet

      « Sa mère est originaire de Haïti, pays où Nick Stone est envoyé, encore bébé, jusqu’en 1970, auprès de ses grands-parents qui entretiennent des relations étroites avec le régime dictatorial de François Duvalier. »

      Et ce sont des romans policiers. Même si le « héros » est un privé, et pas un flic^^

      Il y a aussi les romans de Carlos Ruiz Zafon qui sont sympas : à mi chemin entre la fantasy et l’horreur avec des aventures mystérieuses. Il a écrit des bouquins jeunesse et d’autres…moins jeunesse.
      J’avais bien aimé Marina par exemple. Une histoire gothique et étrange pas trop éloigné d’un Harry Potter mais plus glauque.

      • Bruce lit  

        Ah ben ça alors !
        Écoute Matt si tu as aimé L’oMBRE DU VENT de Zafon, fonce sur les fantômes de Manthattan.
        DAns ma première ébauche je posais à Ellory la question des similitudes avec celui de Zafon !

        • Matt  

          Ah
          Oui j’ai bien aimé l’ombre du vent.
          Je n’ai pas lu tous les bouquins du cycle du cimetière des livres oubliés par contre. J’ai lu le jeu de l’ange aussi, mais pas le prisonnier du ciel ni le labyrinthe des esprit.

          J’ai lu le prince de la brume, mais là pour le coup c’est davantage orienté jeunesse et j’avais trouvé ça moyen.
          Et j’ai lu Marina qui lui est entre les deux. Pas trop jeunesse car un peu glauque, mais ça met en scène des enfants quand même. Et j’avais bien aimé celui là^^

          • Bruce lit  

            Alors je n’avais pas aimé du tout le jeu de l’ange où j’avais trouvé son style assez lourdingue. Du coup ça m’a stoppé net.

    • Présence  

      Tu te souviens bien, à l’exception des lectures que je fais à titre professionnel.

  • JP Nguyen  

    Je n’ai lu que LES ANONYMES et j’avais bien aimé, mais davantage pour la puissance de certains passages que pour l’intrigue globale.
    Le passage de l’homme qui court et partage sa vision du monde m’avait marqué et le fait que l’auteur affirme s’intéresser aux gens en général sonne du coup assez vrai…

  • Eddy Vanleffe  

    gros et bon boulot de passionné…questions bien loin des cadres habituels et donc forcément pertinentes…
    Je ne connais pas l’auteur que je confondais comme tout le monde avec son homonyme.
    Néanmoins, Sonatine est une maison d’édition qui ne m’a jamais déçue…
    il faudra que j’ai un coup de cœur mais je ne lis pas beaucoup de polar, recherchant toujours le dépaysement dans mes lectures….

  • Kaori  

    Chapeau bas à Messieurs Bruce et Alex pour leur travail si rapide et si professionnel (juste, y a pas de « t » à la fin de « soutien » 😉 ).

    Très belle interview, profonde, impliquée, pertinente, qui présente un homme (et un romancier) que je ne connaissais pas.
    De très belles paroles sur la vie, pleines de sagesse.

    Bravo encore à tous les deux, et que de gentillesse, d’humilité et d’accessibilité de la part de Monsieur Ellory.

    PS : merci pour l’explication du problème de traduction via vos messages privés… 9 aout 2019, incroyable que cela ait pu se faire aussi vite tout en nous offrant une interview de grande qualité, donc vraiment, bravo à tous.

  • David  

    Bruce sévit désormais hors des frontières et fait des victimes parmi les écrivains mondialement connu. Qui sera sa prochaine proie?

  • Chip  

    « [J]e viens de terminer une histoire alternative à propos de Kennedy.

    […] y a pas mal de gens célèbres dedans, mais aussi des apparitions des figures du crime organisé à Los Angeles.

    […]Vous n’en avez pas marre d’être confondu avec James Ellroy ? »

    Pas sûr que ce dernier livre aide beaucoup à lever les éventuelles confusions 🙂

    • Bruce lit  

      @Chip : Chaos-confusion-savon
      @Kaori : Merci Kaori. Te connaissant, je ne crois pas que les fins terriblement noires des romans d’Ellory t’agréent.
      @David : prochaine cible JP Dionnet dès que j’aurai lu son bouquin. Deux musiciens internationnaux également dès que j’aurai trouvé l’angle d’approche.
      @Eddy : les polars sont quand même très dépaysants si on considère une série comme Millenium.Sonatine propose des livres biens reliés avec de chouettes couvertures.

  • Patrick 6  

    Bon j’arrive après la bataille mais bon j’étais occupé à un concert d’un certain Alice C. ^^
    Well done mister Bruce !
    Ce qui est amusant c’est qu’en lisant le titre de l’article j’ai commis la même erreur que toi : j’ai cru qu’il s’agissait d’une interview d’Ellroy ^^
    Bon n’étant pas un grand lecteur (j’ai honte) je n’ai hélas lu aucun livre de Monsieur Ellory ! En tous j’ai été marqué par le coté posé et l’auteur qui ne semble avoir aucune rancœur et avoir tiré les enseignements de son passé tourmenté…
    En tous cas ça donne envie de le lire.

  • Jyrille  

    Alors là, un grand tirage de chapeau au boss pour avoir réussi ce tour de force ! Et bravo Nikolavitch pour la traduction ! Même si je n’ai fait que la survoler… Grande idée que de proposer cette interview en deux langues. Je suis toujours épaté par ce que peut faire Internet.

    Je n’ai jamais lu de Ellory ni même de Paul Auster. Pour ce dernier, je dois avoir un roman qui traîne à la maison depuis 20 ans mais je ne l’ai jamais attaqué…

    Je suis en total accord avec R.J. Ellory quant à la qualité de vie. Life’s What You Make It ! Pareil pour la musique et la comparaison album / livre.

    Belle interview en tout cas, qui se conclue par un remerciement pour les français auquel je ne m’attendais pas : nous avons tellement mauvaise réputation, tout le temps, partout !

    La BO : est-ce Ellory qui chante ? C’est hyper bien fait. C’est même très sincère je trouve. Impressionnant.

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