Interview Jérôme Soligny (Rainbowman)

Interview Jerome Soligny

Un   BRUCE LIT under pressure

1ère publication le 25/04/20- MAJ le 15/11/20

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Le rocker qui venait d’ailleurs
©Mick Rock
©Gallimard

Cet article est le dernier volet d’une trilogie consacrée à ROCK’N’FOLK avec les interviews de ALISTER et de PATRICK EUDELINE. J’ai eu le plaisir de m’entretenir par mail avec Jérôme Soligny, l’auteur d’une biographie monumentale de David Bowie : RAINBOWMAN parue chez Gallimard  l’hiver dernier. 

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours lu et aimé Soligny. Quand beaucoup de ses confrères maniaient avec plus ou moins de talent l’ironie, le sarcasme, le cynisme,  Soligny pratiquait une distanciation bienveillante inédite avec des reviews pleines de musicalité et de poésie (l’homme est aussi romancier et musicien ; il a notamment composé DUEL AU SOLEIL avec Etienne Daho). Il sera notamment le seul durant les années 90 à défendre  Alice Cooper à une époque où il n’y avait pas grand monde pour le faire.

RAINBOWMAN est la somme d’un travail acharné, d’aucuns diront d’une vie, pour compiler les faits et gestes musicaux (Soligny assume ne pas avoir voulu entrer dans la sphère privée de l’artiste) du caméléon du rock entre 1967 et 1980 soit entre DAVID BOWIE, le premier album qui précède SPACE ODDITY et SCARY MONSTERS.  Un deuxième volume  allant de LET’S DANCE à BLACKSTAR est en cours de rédaction.
Chaque chapitre est découpé entre le récit de Soligny sur les tenants et les aboutissants de chaque album, des interviews de l’intégralité de l’entourage  de Bowie (Mick Ronson, Carlos Alomar, Robert Fripp ou Iggy Pop), de très belles photographies et une illustration de conclusion de Lisa et Margaux Chetteau dont l’interview suit celle de Soligny ici-même.

Comme pour l’interview de JEAN-PIERRE DIONNET,  l’iconographie de cet article a été intégralement réalisée par la communauté du blog. Soit, encore et toujours, Ed Illustratrice, le graphiste Arian Noveir et l’auteur  Stanislas Gros qui avait déjà illustré le chapitre Blondie pour ROCK STRIPS.
Le tout, complété par quelques illustrations de RAINBOWMAN fournies avec beaucoup de gentillesse par Soligny et les soeurs Chetteau.

Une vie pour Bowie : Jerôme Soligny à l'exposition DAVID BOWIE IS pour laquelle il a servi de consultant. thumbnail_ ©Archives Jérôme Soligny Avec l'aimable autorisation de Jérôme Soligny

Une vie pour Bowie : Jerôme Soligny à l’exposition DAVID BOWIE IS pour laquelle il a servi de consultant.
©Archives Jérôme Soligny
Avec l’aimable autorisation de Jérôme Soligny

Bonjour Jérôme, la première chose que j’ai envie de te dire, c’est chapeau : 560 pages, 300 interviews, aucune coquille repérée, une préface formidable de Tony Visconti qui rappelle à quel point Bowie te respectait et faisait de toi son interlocuteur de référence en France. Quelles sont les émotions que tu as traversées en rédigeant la biographie de ton idole ? ton ami ?

Il y a quelques coquilles dans le tome I ! Qui disparaîtront au prochain tirage. La relecture d’un tel manuscrit (près de quatre millions de signes, notes comprises, pour les deux volumes) engendre ce type d’erreurs. Et précision : David Bowie n’était pas mon ami. Il était mon idole de jeunesse que le truchement de ma vie de musicien, sollicité pour écrire dans la presse rock, a fait dégringoler du poster de ma chambre d’ado. Avec Bowie comme avec les autres, je me suis contenté d’être journaliste et la proximité que nous avons pu avoir est uniquement due à lui et ses proches qui l’ont favorisée. J’ai passé près d’une heure en tête à tête dans sa loge avant un concert à Lille en 1996, mais uniquement parce qu’il m’y avait invité. Personne ne se retrouvait dans son périmètre par hasard. De même, en France, Bowie a aussi beaucoup parlé à Eric Dahan, mais effectivement, pas des mêmes choses qu’à moi. Sinon, oui, je suis passé par bien des émotions… Le bonheur a été de recueillir les témoignages de proches jamais sollicités… certains sont décédés depuis et je suis heureux que leurs témoignages figurent dans le livre… La dernière ligne droite du tome I a surtout été entachée par la mort de mon père dont je ne me remettrai certainement jamais.

Chaque chapitre est émaillé d’illustrations originales de Lisa et Margaux Chetteau. Bowie s’intéressait à tout. Était-ce le cas pour la BD ? Je ne crois pas avoir repéré d’allusions quelconques au neuvième art dans son œuvre.

Il a requis les services de deux illustrateurs dont le travail peut être apparenté à de la BD : Mike Weller pour la pochette de THE MAN WHO SOLD THE WORLD (la fameuse drag cover est un revirement de dernière minute…) et Rex Ray pour celle de REALITY, proche de l’univers du manga. Il a aussi fait appel à Guy Peellaert qui était, à ses heures, auteur/dessinateur de bande dessinée pop comme en atteste PRAVDA LA SURVIVEUSE.

 Multi-instrumentiste, David Bowie affectionnait particulièrement ses rythmiques à la guitare 12 cordes. C’est toujours l’instrument de prédilection que je me représente avec le Saxo.

David Bowie n’était pas, à proprement parler, multi-instrumentiste. Comme beaucoup de singer-songwriters, il jouait de plusieurs instruments ce qui lui permettait d’enregistrer des maquettes dans son coin. En revanche, sur ses disques, il était capable de faire sonner n’importe quel instrument comme il l’entendait. L’exemple flagrant est le piano sur OH ! YOU PRETTY THING, souvent attribué, à tort, à Rick Wakeman. La guitare sèche est effectivement l’instrument avec lequel il a le plus composé ; sa relation avec le saxophone était plus spirituelle et liée au jazz, le genre musical, qu’il associait à son demi-frère, le plus important à ses oreilles durant ses années d’émancipation.

Séducteur et joueur  ©Ed Illustratrice

Séducteur et joueur
©Ed Illustratrice

Les interviews de RAINBOWMAN montrent Bowie comme un homme pressé et sûr de lui : les voix sont toujours enregistrées en une seule fois et parfois les musiciens ont à peine le temps de se poser que leurs prises sont déjà en boîte. A quoi attribues-tu cette impatience ?

David Bowie n’était pas exactement sûr de lui, mais confiant en son art. La nuance est de taille. En studio, comme certains peintres, il privilégiait la spontanéité. A priori, on ne revient pas sur un coup de pinceau déposé rapidement sur la toile ; on fait avec, on brode autour. Sa supposée impatience résultait de sa propension à se lasser de tout très vite et même de lui-même. Certains de ses albums ne ressemblent pas, à l’arrivée, à ce qu’il avait en tête au départ ; parce qu’il s’est passé beaucoup de temps entre les deux. L’exemple flagrant est OUTSIDE.

Ce que ta chronologie permet de visualiser c’est la vitesse à laquelle Bowie se réinvente : à peine 9 ans séparent l’androgyne Ziggy du night-clubber peroxydé de LET’S DANCE ! C’est le temps qu’il faut à Portishead pour sortir un album !

C’était une autre époque, les artistes de la musique publiaient souvent deux 33 tours par an. Ils ressentaient le besoin de s’exprimer, abondement, différemment. Il suffit de contempler ce que les Beatles ont accompli en moins d’une décennie. Les stars de la musique ( ?) d’aujourd’hui sont essentiellement occupées à s’enrichir. Pour eux, la création, lorsque le mot signifie encore quelque chose, est accessoire.

Bowie ne tourne que très tard en France. Pourquoi ? Il arrive même qu’il doive annuler des concerts au moment de STATION TO STATION.

La réponse à ces questions est dans RAINBOWMAN. Tony Defries a privilégié la conquête de l’Ouest, les USA, au détriment de l’Europe. Le troisième concert de mai 1976 à Paris a été annulé à cause de ventes de billets trop faibles. Sinon, David Bowie y a joué dans les 60s, mais au sein d’un groupe. Un témoin d’un de ces concerts s’exprime dans le livre.

Ziggy sucks guitar ©Stanislas Gros d'après la photo de Mick Rock

Ziggy sucks guitar…
©Stanislas Gros d’après la photo de Mick Rock

Durant les années Ziggy, Bowie va établir une hiérarchie entre le High et le Low Glam. En outre, de nombreux blogs corroborent une attitude assez méprisante de sa part envers ton autre idole Alice Cooper…

C’est rétrospectivement, dans l’interview qu’il m’a donnée à propos du glam rock à la fin des années 90, à la sortie du film VELVET GOLDMINE, que David Bowie a fait la distinction entre le high glam et le low glam. Il a émis des réserves à propos d’Alice Cooper dès le milieu des années 70, mais a également reconnu qu’il s’était précipité, avec les Spiders From Mars, à ses premiers concerts londoniens. Bowie n’était pas avare de déclarations incisives, même à propos de ses idoles, que certains observateurs n’ont pas manqué de sortir de leur contexte. Alice est un train fantôme dont chaque tour provoque le frisson. David était un TGV qui ne prenait plus la peine de s’arrêter dans les gares. Le premier s’est fendu de quelques jolies lignes au décès du second. Peu sensible aux divagations des uns et des autres (souvent mal informés, généralement haineux) et hermétique à l’opinion ruminante, j’ignore ce qui peut se passer dans les forums des blogs. Ma connaissance musicale provient essentiellement de mes rencontres avec les divers intéressés ou de la lecture de leurs écrits.

Ziggy Stardust est le résultat d’un vrai travail d’équipe. Mais il y a malentendu : le groupe de Bowie ne sait pas qu’il ne les considère que comme ses accompagnateurs. C’est pour moi sa grande force : il est l’un des rares chanteurs de rock avec Dylan à se produire « en solo »

Oh, Mick Ronson, Trevor Bolder et Woody Woodmansey n’étaient pas dupes et c’est David Bowie qui tenait à ce concept de groupe, de gang. Il réitérera avec Tin Machine et au moment de OUTSIDE, quand les musiciens, dans un premier temps, seront sollicités pour un projet de supergroupe et non un album de Bowie. Les Spiders From Mars, excellentissimes, n’ont pas pu faire autrement que de donner tout ce qu’ils avaient à Bowie et sont, de ce fait, bien plus qu’un simple groupe. C’est un des meilleurs de cette génération, comme, au hasard… le Alice Cooper group.

Il reprend SEE EMILY PLAY sur PIN UPS. Il croisera des décennies plus tard, la route de Roger Waters (WHEN THE WIND BLOWS) et de David Gilmour. Est-ce qu’il appréciait le groupe après le départ de Barrett ?

David Bowie n’a pas croisé Roger Waters à l’occasion de WHEN THE WIND BLOWS, ils sont simplement sur la même bande-originale. Je n’imagine pas que DAVID BOWIE ait pu monter sur scène avec un musicien qu’il n’appréciait pas. Il a répondu à l’invitation de David Gilmour, qui ne s’est jamais revendiqué fan de sa musique, notamment parce qu’elle était fortuite. Ni Bowie ni Gilmour ne sont à l’origine de cette brève collaboration live de 2006. David était heureux de rendre hommage à Syd Barrett, une de ses idoles qui n’a pourtant pas été tendre avec lui la fois où il s’est exprimé à son sujet.

Éclair du génie   ©Arian Noveir

Éclair du génie
©Arian Noveir

 Durant la tournée DIAMOND DOGS, Bowie transforme progressivement son show rock en revue soul qui aboutira à YOUNG AMERICANS. Le changement est radical. As-tu eu besoin, comme une partie de son public, de plusieurs années pour comprendre ses métamorphoses ? Beaucoup se sentaient trahis…

La tournée Diamond Dogs est devenue une revue soul après l’enregistrement de Young Americans qui coupe ce périple de 1974 en deux. J’avais quinze ans au moment de cette métamorphose et je l’ai gobée sans me poser de questions et avec une connaissance de la musique restreinte. En revanche, j’avais déjà le sentiment qu’apprécier véritablement un artiste, c’était le faire en suivant ses sautes d’humeur, ses engouements On peut être attiré musicalement, par une certaine sensibilité, un genre, mais j’ai du respect pour les périodes artistiques différentes. Je n’ai jamais décroché de David Bowie parce qu’il changeait de style musical. Je l’aimais pour ça. Mais je conçois tout à fait que Tin Machine, LOW ou OUTSIDE aient pu laisser perplexes certains de ses fans. On sait que c’était, en partie, le but recherché…

Sur le tournage de THE MAN WHO FELL TO EARTH, Bowie est au plus profond de la dépression. Qu’est-ce qui l’a rendu si malheureux ? Tu écris qu’il faudra attendre les années 90 pour qu’il reprenne vraiment pied.

Comme bon nombre de rockers de sa génération, David Bowie a été trahi par le manager qui l’a mené vers la gloire. Il a ensuite articulé sa vie et sa carrière autrement, en réaction. La troupe de Pork a laissé la place à une équipe ultra-réduite. Il a souffert de cette tromperie et pas uniquement sur le plan financier. Il avait certainement le cœur à la dérive pour des raisons personnelles qui dépassent le cadre de ce dont je m’autorise à parler. Tin Machine a permis à Bowie de se remettre en phase avec lui-même, plus exactement avec l’expérimentateur-explorateur de la condition humaine qui sommeillait ou tempêtait en lui.

 Je me suis souvent demandé si le Pink aux cheveux en arrière, aux penchants fascistes et aux sourcils rasés dans THE WALL n’était pas une caricature du Thin White Duke complètement perdu et que l’on accuse à tort de Sympathy For The Nazism. Un Thin Dark Duke en fait…

Les déviances fascisantes ont été souvent abordées dans la culture anglaise et notamment dans le rock. Je traite ce sujet dans le chapitre STATION TO STATION en m’en tenant aux faits et au penchant de David Bowie pour les lectures se rapportant à ce thème, mêlés, bien sûr à sa fascination, courte mais intense, pour l’occultisme. Bowie n’était pas du genre à faire les choses à moitié ! De même, il ne détestera pas l’idée de puiser régulièrement dans sa propre mythologie. Il le fera, bien sûr, de façon terriblement spectaculaire avec BLACKSTAR.

Shine on you crazy diamond (dog) ©Stanislas Gros

Shine on you crazy diamond (dog) !
©Stanislas Gros

Bowie a été également le producteur qui a sauvé les carrières de Iggy Pop et Lou Reed. Que se passe-t-il pour qu’il renonce à produire d’autres artistes par la suite ? Tu racontes que les Red Hot Chili Peppers et Coldplay essuient un refus cinglant de sa part…

David Bowie, bien aidé par Mick Ronson, a été très bon pour produire des artistes qui étaient ses idoles et ont pu bénéficier de ses services, pas seulement artistiques, lorsqu’ils étaient au creux de la vague. Il a passé sa vie à essayer de produire Scott Walker, qui le fascinait, mais lui résistera. J’imagine que, même s’il est allé les voir en concert, il n’était pas fasciné par les Red Hot Chip Peppers ou Coldplay… Les raisons qui ont pu le pousser à venir en aide à des musiciens, altruisme niais pour certains ou calcul démoniaque pour les autres, sont régulièrement disséquées, surtout par ceux qui ne produiront jamais le moindre disque… Sur ce sujet encore, dans RAINBOWMAN, je m’en tiens aux faits.

 Son ami-rival, Marc Bolan. Quel est son héritage aujourd’hui ? Peu de groupes se réclament de lui alors que tout le monde cite Bowie.

Il me faudrait écrire un autre livre pour parler de Marc Bolan ! Il n’est pas le musicien dont les nouveaux groupes se réclament le plus, mais les plus malins, au hasard Portugal. The Man, reprennent ses chansons en live. Marc Bolan a été un précurseur et le Bowie glam lui doit beaucoup. A son apogée il a été un songwriter pop intouchable pour lequel Tony Visconti a créé un décor sonore de rêve. De même que Tony est grandement responsable de la façon dont sonne la trilogie européenne de Bowie, il a sculpté le son de T. Rex.

 Tu as cette phrase magnifique : Bowie jouait des musiciens ! Il s’est toujours entouré des meilleurs de son époque et connaissait son histoire la musique populaire sur le bout des doigts. Aurait-il pu faire appel à des musiciens moins doués techniquement mais bruts dans leur approche : les gens des Ramones, des Damned ou des Pistols par exemple ?

C’est une bonne question car David Bowie aimait les erreurs, les « pains » que peuvent faire certains musiciens, même les meilleurs, qu’il mettait parfois en exergue. Bon, je pense que David Bowie préférait s’entourer de pointures susceptibles de faire une petite erreur plutôt que de gens qui ne savaient pas jouer ! Il a indiscutablement eu une tendresse pour le mouvement punk et la new-wave dont les principaux acteurs étaient fans de lui. Il ne l’a pas vécu dans l’œil du cyclone (Londres et New York) puisqu’à cette époque, il était en Suisse, un peu en France et, évidemment, à Berlin.

J’ai savouré les anecdotes de Laurent Thibault (cofondateur de Magma et  gérant du Château d’Herouville  et ingénieur du son), le seul à mon avis, qui dénote avec tous les propos élogieux sur Bowie. On y découvre – enfin – un homme parfois cavalier derrière le Gentleman ; impitoyable lorsque l’autre ne lui apporte pas ce qu’il en attendait…

Je ne suis pas responsable de la teneur, supputée hagiographique par ceux qui ne les ont pas lus, des propos tenus par les interviewés de RAINBOWMAN. Je leur ai tendu un micro, posé des questions, mais certainement pas conditionnés. D’ailleurs, Laurent Thibault, dont l’aide a été considérable, n’est pas le seul à émettre des réserves. J’ai parlé ou (re)parlé à la plupart des intervenants suite au décès de David Bowie et beaucoup avaient mis de l’eau dans leur vin quant à la perception qu’ils avaient de lui. Les informations musicales et le portrait de l’artiste par ceux qui l’ont côtoyé sont ce qui m’intéressait. Maintenant, les interviewés du tome I sont nombreux à avoir évoqué des faits vieux de plusieurs décennies et ce qu’ils m’ont dit est ce qu’ils en ont retenu. Bowie était impitoyable sur le plan artistique, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Sa musique l’emportait sur le reste. Mais comme l’affirment plusieurs interviewés, parfois séparés par un océan et malgré une différence d’âge d’un demi-siècle dans les cas les plus extrêmes, il était profondément humain. Bien au-delà de l’entendement de ceux qui mourront sans même savoir ce que ça peut bien vouloir dire.

Simplicité et sophistication : le mystère Bowie. ©Ed Illustratrice

Simplicité et sophistication : le mystère Bowie.
©Ed Illustratrice

Bowie était passionné de Peinture mais trouvait la sienne médiocre. Le même symptôme que Gainsbourg… Connaissait-il son oeuvre ?

Les seuls musiciens français dont David Bowie m’a parlé sérieusement et auxquels il semblait s’intéresser sont ceux de AIR. Il prenait régulièrement de leurs nouvelles et je lui ai envoyé un ou deux disques d’eux avant qu’ils sortent ! Oh, et il a aussi évoqué Edith Piaf lorsque fin 2014, je l’ai sollicité pour DAVID BOWIE OUVRE LE CHIEN (Ed. La Table Ronde).

Tu mentionnes la clause de confidentialité qu’il faisait signer à ses musiciens et le fait qu’il détestait être imité. Pourtant loin de l’image du Freak Control façon Axl Rose, Bowie est décrit comme un homme simple, chaleureux et attentionné…

Comme dit plus haut, « humain », avec ses qualités et des défauts, ses talents et ses zones d’ombre, est le mot qui le caractérise le mieux. Simple ? Je ne crois pas ! Mais la plupart de nos conversations commençaient par un échange à propos de nos familles respectives. Il a envoyé quelques lignes à mon fils lorsque son groupe de rock a repris « Moonage Daydream » ! Quant aux clones ou ceux qui s’inspiraient fortement de David Bowie, ils l’énervaient surtout lorsqu’ils vendaient bien plus de disques que lui…

Estimait-il avoir fait des erreurs dans sa carrière ? Tu montres qu’il n’était pas si insensible au passé qu’il ne voulait le laisser croire.

David Bowie a lui-même qualifié son premier mariage d’erreur. Sinon, quelqu’un qui, de son vivant, permet l’organisation d’une exposition itinérante prestigieuse et internationale qui donne à voir la partie émergée des archives de son passé d’artiste n’est pas exactement insensible à ce qu’il a fait avant. J’ai contribué modestement et à sa requête, à ses archives. Ce qu’il m’a demandé de lui trouver, à l’époque, m’a pour le moins surpris et en dit long sur sa méticulosité. Je ne savais même pas qu’on pouvait acheter ça sur eBay en France !

On se retrouve enfin d’année pour la deuxième partie de RAINBOW MAN Jérôme ? A quoi devons-nous nous attendre ?

Confiné et le moral dans les choux, je relis actuellement le tome II. Il sera plus conséquent et, logiquement, dans sa partie finale, plus émouvant. Ce volume est ma bouée de sauvetage en ces temps horribles. David Bowie n’est plus là, mais il me sauve un peu la mise. Une nouvelle fois. Lui qui voyait des dystopies partout n’aurait peut-être pas été surpris par ce que nous vivons… Au moins, comme mon père, il n’aura pas subi ça.

Interview Lisa et Margaux Chetteau

Mais ce n’est pas fini. Alors que je terminais l’iconographie de l’article, je me disais que, vraiment, il était impossible pour un site centré autour de la Bande Dessinée de ne pas évoquer le travail d’illustration des soeurs Chetteau qui acceptent avec enthousiasme de répondre aux questions d’un Bruce Lit aux abois (façon OUVREZ LE CHIEN).  

Sweet Soul Sisters : Margaux et Lisa Chetteau ©Valon Imeri ©Alain François

Sweet Soul Sisters : Margaux et Lisa Chetteau
©Valon Imeri
©Alain François

Bonjour à vous deux. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Margaux : Après avoir passé trois ans à l’école des beaux arts de Tours j’ai eu envie de changer d’air et je suis partie étudier à Angoulême au sein du Master bd à l’EESI, qui m’a confortée dans l’idée que je voulais faire du dessin et de la bande dessinée. C’est ce que j’essaye de faire depuis. Nous avons monté une petite association avec des amies et ma sœur qui s’appelle Les Siffleurs où nous publions des fanzines et des bd collectives.

Lisa : Comme Margaux, j’ai fait le master bd de l’EESI, et avant ça j’avais fait une licence d’Anglais LLCE à l’Université de Tours. Cette année, je suis en résidence à la Maison des Auteurs d’Angoulême pour élaborer ma première ébauche de bande dessinée. Avec Margaux, on a toujours aimé dessiner ensemble.

Graphisme, illustration, BD, votre formation est complète. Quelles sont vos influences en BD ? J’y vois du Sfar notamment….

Margaux : Oui Sfar a été une influence pour toutes les deux, surtout la série GRAND VAMPIRE que nous avons lue et relue à l’adolescence. Je suis une très grande fan du travail du duo Kerascoët je trouve qu’ils manient l’étrange et l’inquiétant sous couvert d’un voile de douceur comme personne. Adolescente, Tim Burton a eu une grande place pour moi (pour Lisa aussi d’ailleurs) il a été le point de départ de découverte de beaucoup de choses comme le cinéma expressionniste allemand mais aussi le travail d’Edward Gorey qui est tout simplement génial et une source d’inspiration inépuisable. J’aime beaucoup aussi les bandes dessinées de David B et son travail sur le rêve et ses images surréalistes. J’aime aussi énormément les livres de Osamu Tezuka et Taiyou Matsumoto que j’ai découverts bien plus tard.

Lisa : Je ne sais pas si on peut parler d’influence, mais j’adore le travail de Nine Antico. Son trait est vraiment superbe, et j’aime beaucoup ses histoires rock. Il y a quelque chose d’irrévérencieux qui me plaît. Les strips de l’autrice Liz Prince me touchent énormément aussi, elle décrit avec simplicité son quotidien à base de café, de chats et de groupes punk/rock, et le résultat est très sincère. Un de mes gros choc de lecture Bd a été Black Hole de Charles Burns. C’était si sombre et beau à la fois ! Depuis, je reste très accrochée à son univers. On a toutes les deux découvert plus en profondeur le travail de Nicole Claveloux grâce à une expo au Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême cette année, et ça nous a beaucoup parlé !

Jérôme Soligny est le rock critic français que Bowie estimait le plus. Comment s’est décidé votre collaboration et comment s’est-elle déroulée ?

Jérôme a découvert notre travail via Instagram, qu’il a aimé, notamment une sérigraphie que Lisa avait fait de David Bowie, il nous a ensuite proposé de réaliser les illustrations de ce merveilleux livre. La collaboration s’est très bien déroulée, Jérôme nous a laissé carte blanche, il voulait vraiment qu’on exprime notre vision de Bowie. Il nous a accompagnées dans ce travail avec exigence et bienveillance, en nous racontant des anecdotes passionnantes sur Bowie que nous avons intégrées aux illustrations. Nous sommes actuellement en train de travailler sur les dessins du tome 2.

The Spider Who Felt To Earth ! La sérigraphie qui  a attiré l'attention de Soligny sur Instagram ©Lisa et Margaux Chetteau

La sérigraphie qui a attiré l’attention de Soligny sur Instagram
©Lisa et Margaux Chetteau

 Chaque chapitre de RAINBOWMAN commence par une nature morte de Jerôme et se termine par une de vos illustrations. Entre Lisa et Margaux comment s’est réparti votre travail et selon quels critères ? 

Nous avons pensé et réalisé ces illustrations vraiment à quatre mains. C’était important pour nous de fusionner nos deux styles pour un rendu hybride. Nous passions beaucoup de temps au téléphone à réfléchir et faire des croquis, puis nous nous nous repartissions la tâche : par exemple l’une fait le décor et l’autre le personnage que assemblions ensuite grâce à Photoshop, ou l’une fait le crayonné et l’autre encre. Certains dessins ont aussi été réalisés directement à deux sur la même feuille avec par exemple la technique du cadavre exquis. Nous avons essayé de ne pas nous enfermer dans un schéma de création répétitif et de nous laisser porter par notre imagination.

En quoi David Bowie est-il un personnage de Bande Dessinée ?

David Bowie a passé son temps à inventer et incarner des personnages de fictions, en ça nous pouvons effectivement dire qu’il se rapproche peut-être de personnages de bande dessinée. De plus chacune de ces invention est très graphique et forcément peut être une source d’inspiration géniale pour les dessinateurs.

Quelle a été votre porte d’entrée dans l’univers de Bowie ? Vous-rappelez-vous de votre première écoute ?

Lisa : J’ai découvert Bowie en regardant le film québécois C.R.A.Z.Y de Jean-Marc Vallée. Il y a cette scène ou Zach, interprété par Marc-André Grondin, s’est dessiné l’éclair d’Aladdin Sane sur le visage et chante dans sa chambre en écoutant Space Oddity. J’avais quelque chose comme 13 ans à ce moment là et ça m’a vraiment marquée, je n’avais jamais entendu cette chanson avant. C’est ce film qui m’a donné envie de découvrir ensuite l’univers de David Bowie.

Margaux : Nos parents ont toujours écouté beaucoup de rock à la maison et notre tante est une grande fan de Bowie, il faisait donc partie de notre paysage musical, cependant c’est vrai que quand Lisa l’a découvert elle s’est tout de suite plongée très fort dans son univers et a contaminé ses sœurs avec, je crois que la plupart des choses que je connais sur Bowie viennent de Lisa !

Quelle est votre cycle de Bowie préféré ? 

Lisa : C’est très dur de choisir une seule période de Bowie, car elles apportent chacune quelque chose de singulier tout en se faisant écho les unes aux autres. Là comme ça, je dois dire que j’aime beaucoup ses débuts avec SPACE ODDITY car c’est avec cette période que je l’ai découvert, mais j’aime aussi énormément l’album SCARY MONSTERS, et BLACKSTAR qui est sublime. Ça va dépendre de mon humeur, du jour, de la semaine…

Margaux : Je suis d’accord avec Lisa ça varie vraiment selon les moments. Un des mes albums préférés est HUNKY DORY, et en ce moment je réécoute pas mal THE NEXT DAY que je trouve vraiment superbe !

Une autre Rock Star que vous aimeriez illustrer ?

Nous sommes inspirées par l’univers d’énormément de rock star, de Patti Smith à Didier Wampas, trop dur d’en choisir une seule !

 Qu’avez-vous appris à la lecture de RAINBOWMAN ?

Énormément de choses, nous avons adoré la richesse des entretiens menés par Jérôme. Nous avons notamment été très touchées par l’histoire des Sigma Kids que Bowie avait laissé entrer dans son studio à Philadelphie, nous leur rendons d’ailleurs hommage dans l’illustration réalisé pour l’album YOUNG AMERICANS

Do you remember a guy that's been In such an early song? ©Lisa et Margaux Chetteau

L’illustration préférée des soeurs Chetteau
©Lisa et Margaux Chetteau
©Gallimard

 En dehors de David Bowie, qu’écoutent les sœurs Chetteau ?

Margaux : Beaucoup de choses, on est toujours très avides de découvertes musicales et ça peut partir un peu dans tous les sens. J’ai passé mon adolescence à écouter Indochine et The Cure et je ne m’en lasse toujours pas. Je replonge régulièrement en phase obsessionnelle où j’écoute du Stupeflip en boucle. Je suis très fan de Damon Albarn et de tous ses groupes, mais je peux aussi passer des heures à rêvasser en écoutant du Yves Simon, ça dépend de l’humeur ! En ce moment j’écoute beaucoup un groupe qui s’appelle Requin Chagrin.

Lisa : On a beaucoup de goûts en commun, et on aime bien se faire découvrir des choses et partager nos lubies musicales. En ce moment j’écoute un peu trop frénétiquement Pulp et Jarvis Cocker, mais j’ai aussi des grandes périodes ou je me replonge dans Placebo, Nick Cave and the Bad Seeds, Etienne Daho ou Indochine. J’ai récemment découvert des groupes comme Daddy Issues, Taxi Girl, Bikini Kill.. J’ai aussi un petit faible pour les groupes comme The Rubettes ou les Bay City Rollers. Et j’en oublie plein d’autres que j’aime! C’est pas facile de choisir. On aime beaucoup aussi The Big Moon qu’on a découvertes grâce à Jérôme !

Que nous résérvez-vous pour le tome 2 qui doit sortir en fin d’année ?

Le livre est encore en cours de création ainsi nous ne pouvons pas trop en dévoiler, nous travaillons dur pour vous offrir un beau livre !

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Nous espérons que le livre vous plaira et on a très hâte de le partager avec vous !

Prochaine étape en attendant RAINBOWMAN 2 : la bio dessinée par Mike Allred ! ©Insight Editions

Prochaine étape en attendant RAINBOWMAN 2 : la bio dessinée par Mike et Laura Allred !
©Insight Editions

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La BO du jour

86 comments

  • Steve  

    Interview qui clôt en beauté ta trilogie r&f bruce.
    Frustrant, émouvant, et attachant: respect à Soligny. J ai aimé qu il ait fait le choix de ne pas révélé les détails privés de la vie du Thin Duke, bien qu il doit toujours tentant d en savoir plus…
    J aime sa manière de répondre et faire mouche en quelques mots (œil du cyclone, jouer de ses musiciens etc…)
    Je pense que Bowie est rentré dans la grâce bien avant son décès notamment en se faisant rare après son accident cardiaque et grâce à une génération qui le citait, ainsi que des apparitions scéniques ( reznor, Albarn, Franck Black, gilmour, Arcade fire) qui lui ont permis de se re-integrer et d entrer dans la légende pour un plus large public.
    Je me souviens de sa tournée d Outside à Bercy… et cette phrase : ouvrez le chien… ! La classe…
    comme Soligny à chaque fois que j ai découvert un album j ai cru que c était mon préféré mais finalement ils sont tous si riches…
    je crois effectivement qu il aimait faire vite… peut être est ce Soligny qui l avait écrit, je ne me souviens plus: il était vite revenu des techniques de laboratoire d Eno. Une fois qu il avait compris une mode, une pensée ou une technique il s entourait des bonnes personnes et fonçait.
    Très belles illustrations aussi!
    Interview de Margaux et Lisa très sympa et attachante. C est drôle de voir que le temps passe et que Sfar est devenu une source d inspiration à son tour… et les choix musicaux des filles est très cool (écoutez bandits bandits, c est chouette)
    Génial de pouvoir bosser entre soeurs.
    Hâte de lire une autre interview de Soligny pour le tome 2

    • Bruce lit  

      @Steve : on en a déjà parlé. A l’inverse d’Alice, Bowie savait s’entourer et gérer sa carrière.
      Sur quel album apparaît-il avec Albarn ?
      Le concert à Bercy : sécher un partiel pour y aller…Faut pas déconner avec Bowie.
      Sfar a une très large école graphique.
      Un autre livre traite de la vie privée de Bowie : LIFE. Le problème c’est que le travail de l’éditeur est pas sérieux. A l’inverse du bouquin de Soligny, le livre est truffé d’erreurs de traduction assez piteuses et des coquilles assez nombreuses pour une omelette géant.

  • Surfer  

    « Ma connaissance musicale provient essentiellement de mes rencontres avec les divers intéressés ou de la lecture de leurs écrits »

    Rien que cette citation me donne envie d’aller acheter ce livre. Jérôme Soligny connais le personnage et sait de quoi il parle.

    Mille fois merci pour cette interview. J’ai toujours été fasciné par Bowie. C’est l’idole de mon épouse et grâce a toi je vais pouvoir me la péter en évoquant certaines anecdotes de son chanteur préféré que j’aurai apprises ici.
    J’ai aussi trouvé une idée pour son prochain cadeau. Ce livre m’a tout l’air d’être le cadeau idéal.

    J’ai du mal à comprendre pourquoi, le changement de style musical et les métamorphoses du chanteur seraient des trahisons pour certains fans!
    C’est, à mon sens, ce qui défini l’artiste et qui fait son génie !

    Lorsque sort l’album « Hunky Dory » en 1971, avec sa chanson « Changes » il annonce déjà cette philosophie qui va le suivre. Cette métamorphose perpétuelle que Bowie tiendra pendant plus de 30 ans.
    Que se soit, d’une certaine façon, par les personnages proposés: Ziggy, Aladdin Sane, le chien mutant de « Diamond Dogs », the Thin White Duke, le berlinois amaigri de « Heroes », le play-boy de « Let’s Dance ».
    Ou, d’autre part, par sa musique à proprement parler: Après « Honky Dory » qui est un album formidable et qui annonce sa philosophie, il sort en 1975 cet album Soûl « Young Americans » qui est injustement décrié. Il est au contraire sublime, je trouve d’ailleurs que la voix de Bowie est une des rares voix blanche à ce prêter aussi bien à cette musique.
    En 1977 sort son album « Heroes » qui contient aussi des bombes Funky : « Joe The Lion », « The Secret Life of Arabia ».

    Cet artiste a su toucher beaucoup de personnes avec des sensibilités différentes. C’est ce qui fait, je le répète pour mieux le souligner son génie.

    • Bruce lit  

      Bonjour à ta surfeuse.
      Tu peux acheter le bouquin de Soligny les yeux fermés. C’est un ouvrage de référence.

      • Surfer  

        J’y manquerai pas merci 😉

        Mes albums préférés de Bowie dans l’ordre de leur sortie:

        -Hunky Dory
        -The Rise and Fall of Ziggy Starust and The Spiders From Mars. J’essaie de toujours écouter cet album dans son intégralité et dans l’ordre des pistes ! Concept album oblige !
        -Youg Américans
        -Heroes

        Puis je fais un bon de plusieurs années pour…..

        -The Next Day. Tout le monde craignait d’être déçu par cet album (et moi le premier). Je m’aperçois que c’est l’un de ses album le plus cohérant depuis des lustres: une résurrection !

  • Tornado  

    Qu’est-ce qu’il m’arrive ??? Je commence à être mille fois plus à fond sur les interviews dans le monde du rock que sur les articles dévolus aux comics Marvel (que les collègues et amis rédigeant des articles Marvel n’en prennent nullement ombrage, ils n’y sont pour rien) !

    Par rapport au passage sur Syd Barrett, j’apprends qu’il a parlé de Bowie en mal. Je suis surpris, déjà qu’il ait eu le temps de le faire, et je serais très curieux de savoir ce qu’il a dit précisément. Quelqu’un est au courant ?

    J’ai particulièrement apprécié le passage ou Jérôme dit « En revanche, j’avais déjà le sentiment qu’apprécier véritablement un artiste, c’était le faire en suivant ses sautes d’humeur, ses engouements On peut être attiré musicalement, par une certaine sensibilité, un genre, mais j’ai du respect pour les périodes artistiques différentes. Je n’ai jamais décroché de David Bowie parce qu’il changeait de style musical. Je l’aimais pour ça. Je partage complètement son point de vue et je déteste les fans communautaires qui donnent et enlèves des étoiles au compte goutte, et finissent par bannir un artiste qui ne rentre pas dans une doctrine musicale.

    « Ouvre le chien ». On chantait ce passage à tue-tête avec mes potes au lycée en écoutant la chanson le soir à l’internat. Je me rends compte aujourd’hui que je n’ai jamais cherché à savoir le pourquoi de cette phrase incongrue !

    Bon. Super (double/triple) interview. Passionnante de bout en bout. Et accessoirement, ça m’a donné trop envie de lire (et de regarder) le bouquin. Une bonne idée de cadeau à me faire offrir, tiens.
    Et bien sûr encore un beau hourra pour Edwige ! 😉

    • Bruce lit  

      « Qu’est-ce qu’il m’arrive ??? Je commence à être mille fois plus à fond sur les interviews dans le monde du rock que sur les articles dévolus aux comics Marvel  » Ch-ch-changes !
      Les vendredi rock sont une chouette récréation, une sortie de piste que très tôt tu as eu lieu de préconiser.
      Sur le passage Syd Barrett, Soligny a promis d’en parler pour le tome 2 . Une raison de plus pour survivre au Covid. De ce que j’ai compris, il s’agit d’une petit pique.
      Ouvre le chien est une référence au Chien Andalou de Bunuel
      Quel est ton / votre Bowie préféré ? Je crois que tu n’aimes pas tous les albums.

      • Tornado  

        Ce n’est pas vraiment que je n’aime pas tous les albums, mais plutôt que je n’aime aucun album en entier, à part THE MAN WHO SOLD THE WORLD et sans doute ZIGGY STARDUST. La plupart du temps, seuls la moitié des titres de chaque album me plait (vraiment je veux dire, à faire partie de ma discothèque idéale). C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais acheté d’album de Bowie, seulement des compils.
        Au lycée, avec les copains on écoutait en boucle 8 albums. Les 8 premiers :
        – DAVID BOWIE (principalement There Is a Happy Land et Come & Buy My Ttoys)
        – SPACE ODDITY
        – THE MAN WHO SOLD THE WORLD
        – HUNKY DORY
        – ZIGGY STARDUST
        – ALADDIN SANE
        – PIN UPS
        – DIAMOND DOGS
        On n’allait pas au delà. On allait rarement au delà de 1975 quels que soient les artistes de toute façon… On avait une sorte de snobisme qui faisait que, pour nous, tout avait été dit entre 1965 et 1975. Le reste, sauf exception, c’était de la redite en moins bien…
        Cet état d’esprit m’a longtemps collé à la peau, raison pour laquelle je suis complètement passé à côté du mouvement grunge, par exemple…

        Evidemment j’ai écouté tous les Bowie par la suite, et aucun album ne m’a séduit en entier. Au contraire, je trouve que les albums en dessous de 1974 sont toujours les meilleurs. En tout cas ce sont mes préférés. Et je n’arrive vraiment pas à rentrer dans ses albums les plus arty des 90’s, et certains me sont également très hermétiques, comme LODGER.

        • Tornado  

          En fait, en bien y réfléchissant, je n’aime pas la période Berlinoise qui annonce toute la pop froidasse que je déteste. Je n’aime pas les TIN MACHINE, et je n’aime pas non plus la période électronique…

  • Présence  

    Interview très impressionnante : présentation synthétique et cadre de la biographie très claire. Questions variées, à la fois accessibles au néophyte, et très en phase avec l’interviewé, attestant d’une formidable maîtrise du sujet, et d’une prise de recul. Chapeau bas !

    N’appréciant que modérément David Bowie (quelques albums) et n’ayant jamais lu d’articles de Jérôme Soligny, j’ai été captivé par l’interview du début à la fin, au point de la lire d’une traite. J’ai failli trouver à redire sur l’évocation de ses collaborations musicales, mais après avoir vérifié Under pressure date de 1981, donc j’espère bien en trouver mention à l’occasion de l’interview pour le tome 2. 🙂 Je suis également très curieux d’en découvrir plus sur la phase Tin Machine.

    De magnifiques illustrations d’Edwige, Stanislas Gros et Arian Noveir, ma préférence (mais ce ne sont que mes goûts) allant à la deuxième d’Ed et à celle d’Arian Noveir.

    Quand il n’y en a plus, il y en a encore : l’interview de Lisa et Margaux Chetteau. C’est intéressant de découvrir comment se fait une collaboration entre univers de l’illustration et celui du rock.

    • Bruce lit  

      Quels sont ces albums Présence ?

      • Présence  

        The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars, Aladdin Sane, Pin Ups, Tin Machine, un best of ChangesBowie (1990).

        Hier soir, en prévision de l’article, je réécoutais A reality tour : je n’accroche pas.

  • Kaori  

    Encore une interview très professionnelle.
    Il me manque les coulisses : par mail, par téléphone ? J’aime bien ces petites anecdotes qui nous font un peu rentrer dans l’envers du décor. Je suppose que c’est par mail, tu l’aurais précisé, autrement.

    Je ne connaissais pas Jérôme Soligny, je ne connais rien de R&F, de ce fait, j’ai de ce fait du mal à faire le lien dans cette « trilogie ».

    J’aime cette interview où l’interviewé joue le jeu, se laisse porter par les faits mais n’est pas évasif dans le partage de l’émotion… Il est touchant, ce Monsieur Soligny…

    L’interview des soeurs est très chouette aussi, c’est intéressant de savoir comment on peut réaliser à deux, à distance ou en direct…

    Concernant Bowie, j’ai toute mon éducation à refaire. Ce grand monsieur n’a jamais franchi le pas de la porte, ni chez mes parents, ni chez moi…
    Il va falloir que je m’y mette sérieusement…

    • Bruce lit  

      Oui, les interviews se sont déroulés par mail en plusieurs étapes : celle de Jerôme puis après relecture avec les illustrateurs et enfin avec les soeurs Chetteau.
      Pour entrer dans le monde de Bowie, tu peux déjà commencer avec Hunky Dory très accessible avec notamment le fameux LIFE ON MARS . Tout l’album est disponible ici : https://www.youtube.com/playlist?list=PLfIDINzT3xf0PCHAwYIAu2JJDxYcVt42Z

      Bowie est une pierre angulaire du rock et de l’art moderne. Soligny avait même intitulé l’un de ses articles : Bowie, artiste du siècle.

      Et j’adore le Major Tom des soeurs Chetteau..

  • Bruce lit  

    Merci.
    J’en profite encore pour remercier Edwige, Stanislas et Arian pour le sérieux, la rapidité et bien entendu la beauté de leur rendu, aussi hétérogène que l’oeuvre de Bowie.
    L’interview me parait assez longue et complète. Ce n’est qu’un point d’entrée pour découvrir Bowie et donner envie d’acheter le livre de Jerome Soligny, un professionnel qui accepte de donner de son temps à un site inconnu du grand public.

  • Bruce lit  

    @Steve Je ne connaissais pas cette vidéo. Elle est sympa même si anecdotique : on ne peut pas dire que le duo soit transcendant. Ceci dit c’est une reprise logique : FASHION est une chanson à laquelle Blur doit beaucoup. Sur le clip d’origine, on voit très bien que Albarn lui emprunte sa gestuelle. https://www.youtube.com/watch?v=F-z6u5hFgPk

    @Presence : je ne pense que tu iras plus loin que ces albums rock. Je ne te vois pas du tout explorer sa période New Wave.

    @Tornado : il m’a fallu une bonne décennie pour entrer dans les albums postmoderne et apprécier la trilogie berlinoise. Aujourd’hui je les écoute à l’envi alors que j’ai plus de mal avec les albums « adolescents ». La face B de LOW reste assez progressive avec ses nappes de synthé assez désespérées. Mais effectivement, c’est glacial et tous les groupes que tu n’aimes pas s’en réclament.

    @Surfer : si tu aimes Heroes, tu aimeras Low et Lodger

    • Tornado  

      Non, vraiment, je pense que je n’arriverai jamais à aimer ces albums. Ils annoncent vraiment tout ce que je déteste dans la pop des 80’s.
      Même les albums électroniques c’est pas jouable. Après moult écoutes, je n’ai gardé qu’un seul titre de LOW, HEROES et OUTSIDE (respectivement SOUND AND VISION, HEROES et I’M DERANGED). Ce sont des titres que j’adore, mais ce sont les seuls que j’aime de ces albums (peut-être que AFRICAN NIGHT FLIGHT peut passer dans LODGER, et SUBTERRANEANS pour des raisons différentes d’ailleurs). Alors que pour les autres albums je peux en aimer facilement la moitié voire les 3/4.

  • Eddy Vanleffe  

    Je suis lon d’être le plus grand fan de Bowie, que j’ai connu sur le tard mais que je rattrape carrément.
    Mon premier c’était Scary Monsters, que je trouve complément dingue …. depuis je me suis évidemment fait tout ce que je trouvais pas cher à la fnac soit Ziggy stardust et Aladin Sane, puis Heores…j’ai Young americans mais je l’ai trouvé affreux… ce côté Elton John, cette reprise de Across the Universe….je suis totalement hermétique
    Par ailleurs je trouve sa curiosité musicale totalement motivante. j’apprécie énormément cette attitude et j’ai énormément de respect pour cet artiste, un grand monsieur assurément….

  • Steve  

    Je suis encore plus dingue de Bowie à partir de Diamond dogs. Je trouve qu il s écarte complètement du rock 70’s.
    Soul et crooner avec young americans (splendide Right) et Station to station.. période « berlinoise » qui est le virage et le pont parfait entre rock ,cold wave, et électro.
    Pour ceux qui supporteraient les 80’s le coffret loving the alien 83-88 comprend des remixes ( Bowie lui même avait demandé à virer le côté reverb) remasters et live très intéressant et des chansons oubliées ou rejetées à l époque qui y ont gagnées en vieillissant.
    Je suis tombé aussi sur bouddha of suburia qui comporte des petites perles.
    Enfin ils viennent de sortir changes now Bowie qui comporte une dizaine de versions acoustiques modernes de grands classiques. Ça donne très bien!

    • Bruce lit  

      Ce qu’il y a de génial avec Bowie, comme Dylan, c’est la richesse d’un répertoire unique en son genre. J’ai définitivement abandonné les années glam et comme toi j’adore tout Bowie de Young Americans jusque Lets Dance. Rien à jeter. Station to Station : combien d’artistes vendraient leur âme pour écrire le titre éponyme. Comment ne pas finir KO debout par sa reprise de Nina Simone, un des morceaux où il se montre des plus authenthique. Tornado, toi le fan de musique noire tu ne peux pas être insensible à ça !!!

      Oh, et puis LOW et sa deuxième face, sans doute la première fois où un chanteur…ne chante pas sur son album. C’est d’une beauté unique. Comme la deuxième face de Heroes. Bordel…Neukoln.
      Et le moins aimé, LODGER est celui que je préfère. Je peux l’écouter en boucle des journées entières. J’ai appris avec le bouquin de Soligny que Bowie l’aimait particulièrement lui aussi.
      Ce qui est dingue c’est le gouffre qui sépare THE WALL de ce disque sorti la même année.
      A peine un an après, vlan, SCARY MONSTERS avec les guitares complètement dingues de Robert Fripp. Et 3 ans après LETS DANCE, un grand écart inégalé entre l’art rock et la FM MTV. J’attends le volume 2 de Soligny pour redécouvrir ce qui suit. Il faut que j’écoute LOVING THE ALIEN, le coffret.
      Ah, et à ceux qui pense que Bowie est foutu dans les années 80 : pof…et ABSOLUTE BEGINNERS alors, sans doute l’un de ses plus beaux refrains de toute sa carrière !

      • Tornado  

        Evidemment que j’aime WILD IS THE WIND, c’est une de mes chansons préférées !
        Je l’ai déjà dit, je ne supporte pas la musique expérimentale. Pour moi, la musique expérimentale c’est pour les musicologues et je n’en suis pas un. La trilogie berlinoise est une torture pour mes oreilles (à l’exception des deux tubes et de SUBTERRANEANS). OUTSIDE aussi. Non mais attends : un album entier d’improvisations de studio ??? Pour moi on est pas loin de TROUT MASK REPLICA.
        En musique je ne demande que quatre choses : mélodie, harmonie, arrangements et éventuellement groove. Si je n’ai pas ça, impossible. Le Kautrock c’est de la musique expérimentale. NIN. Pareil. Tu ne me convertiras jamais à ce type de musique. Pour moi c’est du bruit. Au mieux, c’est une musique faite pour être « intéressante » (à défaut d’être plaisante). Et encore une fois je ne suis pas musicologue.
        J’ai essayé d’écouter les albums de CAN récemment. C’est quoi ça ? Du troll en musique ? J’ai eu l’impression d’entendre, comme quand j’étais au lycée, un boeuf joué par des débutants bourrés qui s’excitent sur le même gloubiboulga pendant une 1/2 heure. Je soupçonne une hype ces derniers temps autour de cette musique. Pour moi c’est proprement inécoutable. A moins effectivement d’être musicologue et de chercher à s’intéresser à la recherche musicale comme un scientifique le fait avec la science, oui.

    • Bruce lit  

      AH oui effectivement.
      C’est radical ces remasters. Certaines chansons sont complètement chamboulées (Time will crawl 1000 x meiux que l’original). Je me rappelle plus : il y avait eu une controverse sur ce dépoussiérage, non ?

  • Patrick 6  

    Je t’ai déjà dit que je n’avais aucun sympathie particulière pour Rock&Fuck mais Bowie c’est tout autre chose 😉 Déjà comment ne pas admirer un artiste qui a inspiré des gens comme Robert Smith (« Il a créé la New wave mais il était assez malin pour n’avoir rien à voir avec ça ») notamment avec son album « Low » (comme tu dis l’album de Bowie, SANS Bowie ^^) qui a indirectement donné naissance à « 17 seconds ». Pour le reste Bowie a alterné le meilleur et le pire mais a réussi à chaque fois à étonner son public en se renouvelant complètement… jusqu’à la fin ! (hey qui attendait un album centré autour du saxo ??)
    Et autrement l’interview est rondement menée et manifestement Jerome Soligny lui aussi est un personnage !
    Hum par contre j’ignorais totalement qu’Allred avait sorti un comis sur Bowie ! C’est bien ?

  • JP Nguyen  

    Je n’ai jamais vraiment écouté d’album de David Bowie. Ma connaissance de son répertoire se limite aux tubes qui sont passés à la radio ou ont été utilisés dans des BO de films ou séries… Avec le temps, il y en a certaines que j’aime vraiment bien. A ce jour, mes préférées sont Heroes, Life on Mars et Starman.

    Pour l’interview, good job ! Ce qui est marrant, c’est de découvrir aussi le Bruce à travers ses questions. On sent le passionné de musique qui pourrait en parler pendant des heures…
    Ce qui me parle le plus, dans l’article, ça reste les dessins.
    Et bravo, Ed, encore de belles images ! J’ai une préférence pour la deuxième, celle avec la légende « Simplicité et sophistication : le mystère Bowie. »

    • Bruce lit  

      @Patrick 6 : je crois que la parution VF était prévue du Bowie de Allred pour le 26 juin. Mais tout ça c’était avant.
      Il est de coutume, et Bowie ne sera pas le dernier à dénigrer son activité dans les années 80, de dire que David Bowie aura été mauvais pendant cette période.
      Mais honnêtement en examinant sa carrière, celle-ci s’étale sur presque 50 ans. Sa traversée du désert ne dure « que » 8-9 ans avec malgré tout des singles de grandes qualité : Loving the alien ou Absolute Beginners.
      En 15 ans de carrière, le mec sort 15 albums, produit 3 chefs d’oeuvre pour Lou Reed et Iggy. A partir de Outside, il sort des disques plus qu’honorable même si je préfère THE NEXT DAY à BLACKSTAR décidément trop jazz pour moi.
      Dans les années 80 il est très bon au cinéma (Les prédateurs ou Furyo) et surtout sur scène.
      La mort de nos rockers et surtout la mort du rock tout court (citez-moi dix groupes majeurs aujourd’hui avec moins de 5 ans d’activité) nous oblige à relativiser notre discours que l’on tenait pour acquis.
      Je suis sûr que lorsque Cure disparaîtra, on se rendra compte que tel ou tel disque n’était pas si mauvais que ça, si ? 😉

      @JP : bonne lecture entre les lignes JP. C’est vrai parler de comics va vite me gonfler au bout d’une heure. De musique jamais.

      • Surfer  

        Je suis d’accord, il faut juger un artiste sur la globalité de sa carrière.
        Il a eu des périodes un peu moins abouties, ce qui est normal pour aussi longue activité.

        Bowie a été un acteur majeur de la scène rock et aucune personne lucide ne peut lui retirer cela, à moins qu’il ne soit de mauvaise foi.

        Son influence à été monstrueuse à travers les époques et les genres !
        J’ai lu, quelque part, une tribune sur les héritiers spirituels de Bowie.
        L’inventaire est vertigineux ! Plus de 120 artistes/groupes s’y succédaient !
        Bowie est au même niveau que Les Beatles ou Dylan sur cet aspect !

        THE NEXT DAY, BLACKSTAR des disques plus qu’honorables !
        Ils sont même très bons !
        Le premier aura été une renaissance après une période moins inspirée et le second aura été, malheureusement, son chant du cygne.

        R.I.P. Man !

        • Bruce lit  

          @Tornado : je ne me suis jamais intéressé à Can. Steve m’en a dit bcp de bien. Il a eu sa période Krautrock.
          Je me reconnais tout à fait dans ta définition de la musique expérimentale. Une des raisons pour lesquelles je préférerai toujours The Wall à Ummagumma. Je range dans la même catégorie Zappa et beaucoup de Jazz.

          @Surfer : curieusement Bowie semble douter de son héritage dans les années 90. Il faudra que Nirvana reprenne The Man who sold the world pour qu’il assume enfin cette chanson et reprenne une certaine confiance en lui.

          • Tornado  

            Après m’être bien replongé dans la discographie bowiesque à l’occasion de cet article, j’ai bien refait le ménage dans ma mémoire :
            Mes albums préférés :
            – SPACE ODDITY
            – HUNKY DORY
            – THE MAN WHO SOLD THE WORLD
            – ZIGGY STARDUST
            – DIAMOND DOGS
            – Et j’avoue également un attachement certain à YOUNG AMERICANS, STATION TO STATION, LET’S DANCE, voire même TONIGHT…

          • Bruce lit  

            Bon c’est déjà pas mal.
            SPACE ODDITY : à l’exception du titre, je ne me reconnais pas dans cet album.

          • Bruce lit  

            (Un jour, j’essaierai de te détromper sur NIN)

          • Tornado  

            SPACE ODITTY : J’aime beaucoup les balades, comme sur le premier album, LETTER TO HERMIONE (dédiée à son ex, je crois), AN OCCASIONAL DREAM, GOD KNOWS I’M GOOD et surtout le long SIGNET COMMITTEE. Après c’est sûr qu’à part la chanson-titre, les arrangements ne sont pas top (WILD EYED BOY aurait pu être magnifique mieux produite) et on n’est pas encore dans le Bowie créatif et unique qui va débarquer avec l’album suivant et transformer l’essai sur THE MAN WHO SOLD THE WORLD.

            Pour NIN, franchement tu es ambitieux… A chaque fois que j’en ai écouté j’ai eu l’impression qu’on me violait l’oreille…

          • Tornado  

            Ah… ben oui. C’est très beau. Tu connais mon penchant pour ce genre…
            Mais ça n’a rien à voir avec ce que j’ai déjà eu l’occasion d’écouter de NIN. Ce n’est pas froid, pas indus, pas atonal, pas bruitiste. Enfin, ça n’a rien à voir, quoi.

            Tu m’avais dit ne pas aimer la chanson de Carl Barat que j’avais choisie pour ma checklist « Rock Mélancolique ». Pourtant, c’est assez proche, non ?

            Ici l’interprétation de Raznor est vraiment dans mes cordes…

            Depuis deux jours je me replonge dans la disco bowinienne. En fait mes trois albums préférés sont TRES largement les trois avec Mick Ronson (période glam – HUNKY DORY/THE MAN WHO SOLD THE WORLD/ZIGGY STARDUST). Je les mets tous les trois en tête, mais genre à 10 000 années lumières du reste de sa discographie, en fait (en les réécoutant, ALADIN SANE est déjà très expérimental et j’en ai trouvé les 3/4 insupportables, et en fait je reviens sur ce que j’ai dit je n’aime pas PIN UPS. DIAMOND DOGS est assez classe quand même).
            Je crois que Bowie s’arrête pour moi juste avant la trilogie berlinoise. Tout ce qu’il a fait ensuite me fout la gerbe. J’avais oublié à quel point. A l’exception de sa période variété (83/84) et de quelques titres puisés ça et là (SOUND AND VISON, HEROES, ABSOLUTE BEGINNERS).
            Mais je dois encore découvrir ses trois derniers albums que je n’ai jamais écoutés je crois, et peut-être redonner sa chance à BLACK TIE WHITE NOISE.

          • Bruce lit  

            Tôt ou tard viendra un spécial NIN. Il existe des disques de NIN Unplugged. Ça t’intéresse ?
            Par rapport à Barrat, ce n’est pas assez sombre. Je l’ai déjà dit : j’ai besoin que la musique me mette KO et l’univers de NIN se prêtait très bien à ça.
            Je ne suis pas fan de Aladin Insane non plus même si TIME est excellent.
            Je pense qu’en musique, tout est une histoire de déclic. Comme tu l’as eu avec AIC. Le moment, la personne, ce que tu traverses etc. Comme en amour, en fait.

          • Tornado  

            Affaire de déclic. Oui et non.
            Oui peut-être pour AIC. Tu as été un très bon passeur sur ce coup (sans vouloir te vexer parfois tu peux être pugnace mais dans l’ensemble je suis très à l’écoute de tes propositions, et contrairement à ce que l’on pourrait penser je suis très à l’écoute en règle générale).
            « Il existe des disques de NIN Unplugged. Ça t’intéresse ? »
            Non, pas plus que ça. Maintenant si c’est du même acabit que le morceau que tu m’as proposé, oui.
            ALADDIN SANE. Un seul titre me plait : LADY GRINNING SOUL.

            J’ai passé une partie de la journée à réécouter YOUNG AMERICANS et STATION TO STATION.
            Ma préférence va clairement à STATION TO STATION. YOUNG AMERICANS est très agréable à écouter mais kitsch (attention, j’adore le kitsch, mais je fais la part des choses : c’est à petites doses et dans un état d’esprit particulier). STATION TO STATION est vraiment beau. Dommage que Bowie autant que Alomar disent qu’ils n’en gardent aucun souvenir ! 😀
            Je suis quand même circonspect sur ce qu’en disent les critiques dans l’histoire du rock. Le premier fait l’unanimité alors que toutes les élites détestent ce genre ??? Le second est régulièrement nommé parmi les albums les plus importants de l’histoire du rock alors que ses concepteurs ne s’en souviennent même pas ??? Pfffrf !!! Permettez-moi de trouver ça louche !
            Quant au lien entre STATION et LOW je me marre : Je trouve que les deux albums n’ont strictement aucun rapport.

          • Bruce lit  

            Je ne vois aucun rapport entre Station to Station et Low si ce n’est la pochette. Ce sont deux disques très différents.
            Deuxième essai de NIN Unplugged : un morceau très pur https://www.youtube.com/watch?v=y7fsHtkNU7w

          • Tornado  

            Je viens de réécouter attentivement et patiemment la trilogie berlinoise. Hormis trois ou quatre titres (5 ou 6 en étant très ouvert), c’est absolument inécoutable.

          • Bruce lit  

            Ah ah ah, j’imagine l’ambiance à la maison ! Mme doit me détester !!
            Faut dire qu’écouter cette musique glacée en plein Toulon, c’est anntinomique !

          • Tornado  

            J’écoute au casque.

            Ecoute. On va partir du principe que je pense avoir raison, mais que je ne pense pas que tu aies tort (c’est le système de communication le meilleur ça, non ? Ouvert à la discussion, empreint de respect, etc. 🙂 ).
            Bowie, au sortir de STATION TO STATION, est un mec démoli. Tu me dis si j’ai tort :
            Physiquement il est rongé par la drogue et la fatigue (période Thin White Duke). Mentalement il est bousillé par ses rapports avec son agent qui l’a arnaqué de manière record, et il est effondré parce que tout son boulot pour la BO de L’HOMME QUI VENAIT D’AILLEURS a été snobé. Il se dispute avec la plupart de ses collaborateurs, notamment ses musiciens.
            Il veut s’en sortir, et surtout se sortir de son addiction à la coke. Sa fuite des USA pour la Suisse puis Berlin découle de cette démarche. Là, pendant 3 ans, il s’enferme avec des potes et accouche de trois albums ultra-expérimentaux et anti-commerciaux.
            Cette démarche n’est pas sans me rappeler celle d’Antonin Artaud après sa trépanation et son long internement psychiatrique. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Et bien que c’est un artiste qui a été bousillé. Et qui a tenté de se reconstruire à travers une thérapie artistique.
            Sauf que cette thérapie est totalement tâtonnante, expérimentale, foutraque. Et donc c’est ma conclusion : Ça peut être intéressant pour l’étude (j’ai été totalement fasciné par les dessins de la phase de reconstruction d’Antonin Artaud), mais d’un point de vue strictement lié au plaisir, c’est immonde (les dessins d’Artaud ressemblent à 95 % à du gribouillage, littéralement).
            Donc voilà quoi : J’essaie d’expliquer pourquoi pour moi la trilogie berlinoise est réservée aux musicologues. C’est intéressant niveau thérapie, expérimentations. A écouter, c’est immonde !

            – LOW : SOUND & VISON est géniale. Une vraie mélodie, irrésistible. Le reste de l’album est clinique. On peut éventuellement apprécier les instrumentaux planants (recyclage du boulot pour la BO de L’HOMME QUI VENAIT D’AILLEURS), dans un contexte particulier. Sinon c’est un calvaire pour les oreilles.
            – HEROES : Le pire des trois. Le titre éponyme est sublime. Incroyable. Tout le reste est de l’ordre du hapenning de mecs bourrés…
            – LODGER : Le moins pire. Quelques titres deviennent accrocheurs au bout d’un moment (YASSASSIN, LOOK BACK IN ANGER et son riff de guitare assez chouette). Mais de là à prétendre que c’est au dessus des albums glam, faut pas déconner !

            Enfin, voilà quoi… Je peux comprendre que ce soient des albums intéressants. Mais à écouter, et à mettre au dessus des albums précédents. Là c’est pas possible. 🙂

          • Tornado  

            Ok pour le 2° extrait de ton NIN umplugged. J’aime vraiment beaucoup.
            Bien joué. Faut dire aussi que tu ne me files pas les morceaux les plus agressifs ! 😀
            Y a tout un album comme ça ?

  • Jyrill  

    Je suis en retard en retard en retard puisque je n’ai toujours pas lu les autres interviews… et un tas d’autres articles. J’attaque donc avec Bowie, en plus magnifiquement illustré par Edwige et Stanislas Gros (entre autres), j’ai adoré toutes les illustrations ici. Un super beau boulot.

    Je ne connais pas Soligny (je ne lisais pas vraiment R&F et c’est toujours le cas), tu m’apprends qu’il a écrit un titre de Daho que j’adore (et Zoé aussi d’ailleurs, elle kiffe pas mal de morceaux de Daho, surtout tirés de son Pop Satori).

    J’ai la bio de Bowie version albums par albums que je dois lire (et je dois finir celle sur Elliott Smith d’abord) parue chez Le mot et le reste : https://images-eu.ssl-images-amazon.com/images/I/41lyqcHn-EL.jpg

    Il y a beaucoup d’autres livres de cette collection que je devrai lire… et tu donnes en plus super envie pour celle-ci ! On sent complètement que Soligny est très attaché à Bowie, sans doute plus que moi (ce qui se comprend).

    Surtout que les illustrations des soeurs Chetteau donnent à voir des interprétations, je trouve ça extrêmement pertinent.

    Bravo Bruce pour ces deux interviews, c’est à la fois passionnant et très intrigant !

    La BO : ma naissance musicale.

      • Jyrill  

        Merci ! Oui La Baie est superbe.

  • Bruce lit  

    @Tornado : bravo, tu connais ton Bowie sur le bout des doigts. Je te comprends parfaitement en fait. Longtemps aussi , ces albums m’ont été insupportables. Je trouvais comme toi ces disques prétentieux, inaudibles, que Bowie y chantait faux. Toutes les années 2000 Bowie me faisait chier. Il s’affichait avec des groupes qui me faisaient chier (Placebo, Moby même ce couillon de P. Diddy) et dénigrait des gens que j’aimais.
    Et puis il est monté sur scène avec Gilmour peu avant sa mort. Il a chanté du Barrett mais aussi du Waters. Ce fut le déclic. Tout à coup, je me suis de nouveau senti autorisé à l’aimer. Ces deux pans de la musique se réconciliaient. Et il m’a été très facile d’aimer ces disques auparavant inécoutables.
    Le déclic.

    En cela, ma question à Jerôme sur Waters était très orientée… Toute une branche de pop rocker que je déteste, REM notamment, me faisait chier avec « bouu Pink Floyd, sans Barrett, c’est de la merddeuuu » et citait Bowie-ci et Bowie-ça…

  • Tornado  

    Réécoute (attentive) de SCARY MONSTERS, LET’S DANCE, TONIGHT et NEVER LET ME DOWN :

    – SCARY MONSTERS (1980) :
    Une horreur pour mes oreilles. Un son glacial et robotique. Aucune mélodie accrocheuse. Des rythmiques qui sonnent comme des machines à écrire. Rien pour moi là dedans (même Robert Fripp. Et d’ailleurs je n’aime pas la période 80’s de KC).
    – LET’S DANCE (1983) :
    Album très cool et easy listening. Certains titres (une bonne moitié quand même) ont assez mal vieilli. Pas un chef d’oeuvre donc (on est loin de THRILLER), mais c’est sympa et les deux tubes sont imparables (chant et batterie exceptionnels sur CHINA GIRL. Et oui je préfère 1000 fois cette version à celle beaucoup plus bobo de Iggy). Plus MODERN LOVE qui est absolument géniale. En revanche, UNDER PRESSURE avec Queen, ça pique !
    – TONIGHT (1984) : Idem. On peut snober cet album boudé par la critique, n’empêche que l’interprétation de Bowie sur BLUE JEAN déchire tout. Et moi je suis fan des deux bonus, THIS IS NOT AMERICA avec Pat Metheny, très smooth et aseptisé mais planant et envoûtant, et ABSOLUTE BEGINNERS un autre standard imparable.
    – NEVER LET ME DOWN (1987) :
    Atroce. L’horreur absolue. La prod est immonde (boites à rythme et synthé). Un des pires. Aucun titre à sauver de ce marasme. Quoique je ne suis pas encore arrivé au bout (de la torture).

    • Tornado  

      J’avais juste oublié : SCARY MONSTERS : « Rien pour moi là dedans » : A part ASHES TO ASHES bien sûr…

      • Eddy Vanleffe  

        IT ‘s no GAAA-AAAA-EEEEE-EEE-ME!

        à la première chanson je savais que ça allait être un pur délire… ^^

        • Jyrille  

          Une de mes préférées, ce premier titre…

    • Bruce lit  

      Scary Monsters porte tous les oripeaux du rock industriel que tu détestes. Je ne suis pas étonné. Une chanson plusieurs fois reprise en duo avec NIN comme de par hasard !
      Il existe une très belle version de This is not america présente dans des coffrets désormais collectors que Bowie revendiquait comme définitive

      Tu vas aimer j’en suis sûr : https://www.youtube.com/watch?v=cUliUWMrMZA

      Un version dépoussiérée de Lest Dance également

      https://www.youtube.com/watch?v=fFKnCcB5YDU

      • Tornado  

        Ahahaha ! La version disco de THIS IS NOT AMERICA ! 😀
        « Tu vas aimer c’est sûr »… An non, pas vraiment. Je trouve ça raté. Les dindes qui massacrent tout avec leurs coeurs derrière. Non. Dommage car sinon Bowie assure.
        Le titre originel, je sais très bien que les rockers le détestent (c’est la BO d’un film à l’origine), mais il a une âme. Un quelque chose de variété new âge très lisse (genre Sade). Mais l’interprétation de Bowie transcende le truc. C’est un équilibre très particulier. Qui est bousillé dans cette version live (pour moi), à cause des choeurs.

        Le version de LET’S DANCE est superbe, par contre. Une vraie réinvention en live. Cool.

        J’ai réécouté les deux Tin Machine. ALors là, incompréhension totale de ma part : C’est du vrai rock intègre ça. Pourquoi diantre ces deux albums n’ont jamais emballé la critique ? Y a même quelques titres assez bons dans le lot, même si ce n’est pas mon truc dans l’ensemble.

        • Eddy Vanleffe  

          pige pas non plus…une histoire d’air du temps peut-être…
          il y en même qui parlé de période « metal », ça reste du David Bowie et il a énormément de talent…

        • Bruce lit  

          Tu trouves ça disco ? C’est assez pop je trouve.
          Du coup j’ai réalisé ne pas connaître la version originale de America. Ben c’est très bien malgré le son de la batterie et la production eighties. Un morceau que les gens de A-Ha ont dû apprendre par coeur.

          • Jyrille  

            Je déteste This Is Not America. Je suis bien incapable de dire pourquoi. Et les Tin Machine, je ne les connais pas. J’ai dû les écouter une fois ou deux chacun, mais même si effectivement quelques titres m’accrochent, je n’ai pas vu l’intérêt à l’époque. Je devrai retenter.

          • Tornado  

            Le début à la guitare rythmique fait un peu disco. Ça m’a fait rigoler du coup. Le début est plutôt sympa d’ailleurs. Mais après, dès que les dindes se mettent à chanter, ça me fait comme dans les concerts de Pink Floyd : Je me demande ce qu’elles foutent là !

            Et toi tu en penses quoi des Tin Machine ?

          • Bruce lit  

            A part, You Belong to Roc’k’nRoll et Babe Universe je n’en ai aucun souvenir. J’avais trouvé aucune chanson vraiment accrocheuse.
            Je me programme ça.

  • Tornado  

    Bon, j’ai tenté de redonner sa chance à BLACK TIE WHITE NOISE. Je trouve horrible.
    Je ne l’avais déjà pas aimé à l’époque, mais là c’est encore pire. Je ne trouve aucune musicalité là dedans. En tout cas ce n’est pas « ma musique ». C’est du marasme du début à la fin. Au secours. Je passe au suivant…

    • Tornado  

      Non, sans déconner : Je me souviens qu’on parlait de « renouveau » après le passage Tin Machine. Pour le coup les Tin Machine sont quand même 1000 fois plus musicaux que ce machin. Il y a des fois où la critique m’hallucine.
      Je suis entrain d’écouter BUDDHA OF SUBURIA et ce n’est guère mieux. Je vais faire l’impasse sur OUTSIDE que je connais bien et que trouve inécoutable et passer directement à EARTHLING, mais cette période électro est pour moi une purge totale. Purée, rendez-moi ZIGGY STARDUST !

      • Jyrille  

        Je n’aime pas du tout Earthling. Par contre j’aime une grosse moitié de Black Tie White Noise : les reprises de Morrissey et Scott Walker, le premier instrumental (qui est vraiment passé à son mariage) et les singles, au minimum. C’était un vrai retour aux sonorités froides que tu n’aimes pas. Miracle Goodnight, tu n’aimes pas ?

        • Tornado  

          Non. Le seul titre qui est écoutable (perso) c’est le titre éponyme. Le reste je trouve que c’est de la bouillaque. Y a pas UN SEUL instrument qui se détache. C’est une horreur.
          Je suis entrain de subir la torture sur le premier titre de EARTHLING, là…

          • Jyrille  

            Je ne trouve pas. Justement si je cite Miracle Goodnight c’est parce que c’est bien funky et clair comme si c’était une extension de Young Americans (l’album).

          • Tornado  

            MIRACLE GOOGNIGHT : Je la trouve absolument immonde. Une des pires. Tu ne t’es pas gouré de titre ? Mais quel rapport vois-tu donc avec YOUNG AMERICANS dans ce machin ? ^^
            Déjà que je suis pas particulièrement fan de YA (j’aime bien mais, venant de Bowie, je préfère autre chose). Mais surtout je ne vois aucun rapport. YA a un son chaud, vintage, orchestral, et plutôt kitsch. Là c’est du bontempi ! Il n’y a pour moi pas plus de lien entre MIRACLE GOOGNIGHT et YOUNG AMERICANS qu’entre Joe Dassin et Eurythmics. Vraiment. 🙂 .

  • Bruce lit  

    J’ai réécouté le 1er Tin Machine hier. J’ai trouvé le son assez actuel. Mais pour le reste, c’est un disque assez ennuyeux, rien n’y emmerge vraiment. Ce n’est ni bon, ni mauvais, juste anecdotique. C’est important de savoir qu’après sa cuti FM, Bowie tente de se racheter une crédibilité indie et pi c’est tout.
    Black TIe, White Noise : j’adore Jump. Pour le reste voir plus haut.
    Earthling : J’ai détesté cet album à sa sortie parcq que j’attendais la suite de Outside qui ne vint jamais.
    La moitié du disque a de très bon titres.

    NIN : ah je suis content.
    STIll est un album bonus du Live ALL this it could have been. Il s’agissait pour Reznor de s’essayer avec brio à l’acoustique. Il est rare à trouver dans le commerce mais sur Deezer sans doute, non.
    On y trouve une chanson absolument sublime qui prend son envol lors de son refrain à 2 minutes. https://www.youtube.com/watch?v=2U0flA_Yp64

    • Tornado  

      EARTHLING : Effectivement une moitié de l’album s’écoute bien et possède de vraies mélodies à l’inverse des albums précédents. C’est pour moi le moins pire de sa période électronique. Le pire étant OUTSIDE très arty mais inécoutable pour toute personne qui ne ferait qu’écouter de la musique sans chercher l’artiste derrière. Désolé, j’ai déjà suffisamment donné à l’art contemporain pour les arts plastiques. Je me réserve la musique pour le plaisir et la détente.

      Tu dis que tu as définitivement abandonné sa période glam ? Je n’arrive pas à comprendre ça. Pour moi un seul des meilleurs titres de la période Mick Ronson vaut 100 fois plus que la totalité de ce que fait Bowie après Station TO STATION.
      Je reconnais qu’il a été un vrai artiste, un créateur toute sa vie. Mais le génie purement musical s’étiole pour moi après la période glam. Aucun titre par la suite n’est pour moi aussi définitif, aussi frais, aussi puissant et universel qu’un MOONAGE DAYDREAM. Bowie après 1975, c’est un bon titre de temps en temps et des albums pénibles au mieux.
      J’en discutais avec un de mes meilleurs potes il y a quelques jours. Un rocker puriste qui ne jure pourtant que par le Velvet ! Il m’a rassuré en étant totalement d’accord avec moi sur la carrière de Bowie. Je veux dire par là que je reprends confiance en mon avis sur Bowie et qu’il est tout de même légitime de détester les deux tiers de sa carrière en restant amoureux de la première sans être un ignare ou un blaireau 😀

      • Jyrille  

        Je suis fan de Bowie mais mes préférences sont complètement opposées aux tiennes sur cet artiste.

        • Bruce lit  

          Bon j’y suis un peu allé fort sur les termes.
          En fait, les années glam, je les connais par coeur. C’est toujours sympa à réécouter. Mais avec à partir de Station to Station, on est dans une musique assez difficile d’accès qui se révèle d’avantage à chaque écoute.
          Comme ça, ça sonne total snob, la musique devant être avant tout à mes yeux quelque chose de spontané, mais, regarde, chez Alice Cooper, tu as aussi tous les albums de la période picole, aux antipodes de la période Glam. Quand tu as fait le tour de ces classiques, c’est une sorte de discographie alternative qui t’attend et c’est passionnant à découvrir.

          • Tornado  

            Ah tu me rassures 🙂
            Oui je vois bien ce que tu veux dire.
            C’est marrant mais j’ai très souvent eu la démarche inverse, en commençant par des albums secondaires (pas en ce qui concerne Bowie), puis en revenant bien plus tard sur les principaux classiques.
            Par exemple DARK SIDE OF THE MOON est le dernier album de Pink Floyd que j’ai écouté ! Et sans ton insistance je ne serais pas revenu sur KILLER d’Alice que j’avais revendu après une seule écoute à l’époque parce qu’il ne correspondait pas à ce que j’attendais.
            C’est tout moi ça : je me méfie toujours de ce que dit la cantonade et je préfère me faire ma propre démarche ;D

          • Bruce lit  

            Il y a 2 Bowie : l’artiste glam populaire et celui d’avant-garde. Dans les deux cas son travail est extraordinaire. Son parcours n’est pas si éloigné d’un Alan Moore qui a signé des Best-Sellers avant de fuir la facilité et signer des oeuvres exigeantes pour qui s’y engage. Ce qu’il a fait pour Lovecraft je le rejette autant que toi la période berlinoise. Ça m’est incompréhensible et surtout horrible à découvrir.
            Par contre, il est quand même assez facile de faire le tour de son oeuvre avec un peu de persévérance à l’inverse d’un Dylan qui me demandera le triple de travail.

          • Tornado  

            Oui, ta comparaison est très parlante. Elle me parle d’autant plus que, comme je l’ai dit je n’ai pas envie de faire en musique ce que j’ai fait avec les arts plastiques. En musique je ne tiens pas à aller chercher l’artiste derrière son oeuvre. Je tiens à ce que ça reste spontané et je veux continuer à aimer autant une chanson populaire qu’une création artistique exigeante sans avoir à en rougir.
            C’est la raison pour laquelle je n’arriverai jamais à supporter l’élite musicale qui regarde tout de haut en pratiquent une certaine forme d’ostracisme. Notamment dans le rock où il faut aimer ou détester tel truc pour être « crédible ». Je refuse vraiment cette attitude. Attitude que, paradoxalement je peux avoir avec la lecture.

          • Jyrille  

            Je ne vois pas du tout les choses de cette façon. Ce que tu trouves difficile d’accès ou élitiste (comme Station To Station, Low etc), je trouve ça très parlant directement. Alors oui les instrumentaux de Low et « Heroes » sont à la première écoute déstabilisants, mais pas repoussants. A la seconde, ils passent déjà tout seul. Je me répète, mais je me souviens parfaitement que du haut de mes 10 ans, lorsque Let’s Dance est sorti, je trouvais ça bien mais largement moins bon que Ashes To Ashes que j’avais découvert de la même façon deux ans avant : via les clips de la chaîne de télé RTL (qui est devenu plus tard RTL9).

          • Eddy Vanleffe  

            sans être dans le débat, je viens de me refaire ALADIN SANE et je le trouve absolument génial….je l’écoute moins tout simplement parce que je bloque sur la reprise des Stones « let’s spend the night together »… que je n’aime pas du tout….
            après moi j’ai adoré Scary Monsters, par contre j’avoue la seconde face de Heroes m’en touche une sans remuer l’autre… j’aime bien V2 Schneider mais à part ça… je ne retiens pas…tout simplement… ^^

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