Interview Stanislas Gros

Autoportrait

Autoportrait©S. Gros

Un article de : CYRILLE M

1ère publication le 28/11/15- Mise à jour le 04/04/20

Stanislas Gros (ceci n’est pas un pseudo) est l’auteur de La Nuit, parue dans la collection Bayou de chez Gallimard, et de deux adaptations de classiques de la littérature : Le portrait de Dorian Gray et Le dernier jour d’un condamné, tous deux édités chez Delcourt dans la collection Ex-Libris. Il a également participé à des ouvrages collectifs, dont le premier tome de Rock Strips, chez Flamarion. L’interview s’est faîte par mail sous fond de Rock’n’roll bien entendu, avant les attentats. Entretien en toute franchise voire un brin provocateur pour les amateurs de Super-Héros. For those about to rock: fire !

Stan, tu as déjà trois albums à ton actif. Peux-tu rapidement nous donner ton parcours d’auteur-compositeur- heu-de scénariste dessinateur ?

Euh eh ben heu… Comme la plupart des dessinateurs de BD, je dessine depuis la maternelle, sauf que contrairement aux gens normaux, j’ai continué. A partir du collège, j’étais assez mauvais en classe, le dessin était la seule matière où j’avais un peu l’impression d’arriver à quelque chose, du coup j’ai naturellement développé ça.

Au lycée il y avait un fanzine, j’ai commencé à dessiner dedans, et petit à petit je suis devenu rédac chef. Je me suis rappelé ça ces derniers temps parce qu’à l’époque il y avait un concours de fanzines, ça s’appelait Scoop en Stock, et ça se passait à Poitiers, où, je crois, se trouve encore une fanzinothèque.
Enfin bref, j’y ai souvent repensé depuis janvier parce que ce concours était parrainé par Charlie Hebdo, et que là-bas, même si je ne m’en rappelle pas précisément, j’ai très certainement rencontré Charb et Luz, qui devaient être à peine plus âgés que moi.
Je pense que si je ne m’en souviens pas trop c’est que je n’étais pas vraiment fan de Charlie. Moi mes modèles à l’époque c’était les En direct de la Rédaction de Gaston, et Pilote, du moins ce que j’en connaissais à travers la Rubrique à Brac.

Le portrait de Dorian Gray

Le portrait de Dorian Gray

Tu as donc poursuivi après le lycée en faisant les Beaux-arts ?

Oui. En y repensant au fait, encore avant le fanzine du lycée, j’ai dessiné des Bd pour les scouts… COMME HERGE!!!

Qu’y as-tu appris, concrètement ?

Les Beaux-Arts m’ont passablement déprimé. Au lycée j’avais eu un super prof, avec lequel j’ai beaucoup appris, autant en culture générale, qu’en théorie de l’art, il m’a vraiment ouvert l’esprit, m’a fait m’intéresser à plein de choses. Aux Beaux-Arts je me suis pas mal ennuyé, il n’y avait plus de fanzine, l’ambiance générale était assez molle. Je pense aussi que j’étais finalement très littéraire, cérébral, et que ce qu’on me demandait était souvent plutôt manuel, technique, et que ça m’emmerdait.
Aussi, aux cours de nu, le prof nous expliquait comment prendre les proportions en traçant des lignes verticales et horizontales, ça me rendait fou, je préfère dessiner à l’instinct, directement. Enfin ce que j’ai principalement retenu des Beaux-Arts, c’est le cours de semiologie.

PJ Harvey et sa période New-Yorkaise

PJ Harvey et sa période New-Yorkaise

La science des signes, je crois qu’aujourd’hui on dit semiotique…

En gros il s’agit de réfléchir sur le sens des images. Je n’avais jamais fait ça avant et ça a réellement changé ma manière d’appréhender le dessin.
Sinon c’est aux Beaux-Arts aussi qu’un prof m’a montré un jour un dessin au pinceau de je ne sais quel maître, dans mon souvenir c’était Delacroix, mais je n’ai rien retrouvé qui ressemble à ce que j’ai vu, c’était peut-être plutôt Renoir. Non je dis une connerie, pas Renoir. En fait je ne sais pas, mais en tout cas je me suis dit qu’il fallait que je fasse pareil et c’est comme ça que je me suis mis à faire des croquis de concert au pinceau noir.

Je sais que tu apprécies le néo romantisme et les préraphaélites, ainsi que l’art nouveau. Cela date-t-il de cette époque ? Qu’y trouves-tu de si passionnant ?

Alors pour être honnête je n’ai jamais pu blairer les Préraphaélites, j’y ai fait référence dans le Portrait de Dorian Gray parce que c’était incontournable, mais je déteste. Je suis bien plus fan de Klimt, Shiele ou surtout Munch. En revanche j’ai toujours été fasciné par l’Art Nouveau. Aux Beaux-Arts les profs trouvaient ça kitsch mais j’aimais bien. Je suppose que c’est simplement le côté bizarre, mystérieux ; par ailleurs d’autres artistes que j’aimais s’y référaient : les pochettes psychédéliques des années 60, Orange Mécanique…et Giger aussi. En fait je ne lisais pas trop de BD, sorti d’Astérix et Tintin, les images auxquelles je voulais ressembler venaient plutôt du rock et du cinéma. Par exemple j’ai découvert les BD de Peellaert grâce à Diamond Dogs.

Pour les quarante ans de Diamond Dogs

Pour les quarante ans de Diamond Dogs

Et de la peinture, donc. Comment en es-tu venu à la bd, dans ce cas ?

Ben j’aimais bien dessiner, et j’aimais bien raconter des histoires, mais je n’aimais pas lire de la BD…
Enfin j’en ai lu quand même, je me suis beaucoup intéressé à la BD des années 70 : Corben, Vaughn Bodé, et c’était l’époque où on découvrait les mangas, et les BD de Frank Miller. Je m’y suis beaucoup intéressé mais jamais en lecteur naïf, toujours pour analyser, comprendre comment c’était fait, me demander comment je ferais à leur place. Pour revenir à Hergé, ce qui est important pour moi chez lui, c’est l’idée que le dessin doit avant tout servir l’histoire, et qu’il était content quand il arrivait à faire tenir un maximum d’information dans une seule case.

Comment appréhendes-tu l’analyse de Scott McCloud à ce sujet, ne déflore-t-il pas tout ce qui peut étonner dans la bd, comme les poids lourds que tu cites ?

Non, j’ai lu l’Art Invisible assez tard, je l’ai trouvé intéressant mais je pense que je connaissais déjà la plupart des idées dont il parle. Je trouve ça très bien fait, très pédagogique. Je pense que plutôt que déflorer, il permet de mieux apprécier. Je pense que le lecteur ne perd jamais à mieux comprendre ce qu’il lit, comment c’est fait et pourquoi. Dans le genre il y avait un bouquin de Peeters aussi:  Case Planche Récit. En fait j’ai toujours aimé la théorie de l’art, et les entretiens avec les artistes, les explications scientifiques autour de ce c’est que la beauté, à quoi sert l’art, etc.

Le Pat Metheny Group en concert et en aquarelle

Le Pat Metheny Group en concert et en aquarelle

Je suis effectivement admiratif de ces auteurs qui donnent un maximum d’informations en peu de place, comme Alan Moore. Finalement, le choix d’adapter des classiques paraît logique: utiliser un support graphique pour des histoires anciennes mais toujours modernes. Continueras-tu dans ce sens ?

Je pense qu’adapter des classiques ça me convenait assez bien, parce que je suis relativement littéraire et pas trop intimidé par les textes, et qu’effectivement j’avais cette démarche d’aller vers l’essentiel. Mais bon c’est aussi un peu trop facile. Ce serait un peu plus courageux d’écrire mes propres histoires.

Mais tu en as écrites plusieurs : un Donjon Pirate, La prisonnière, Atlantide 2000 et surtout, La nuit. Tu as une rubrique sur ton blog qui prend la forme d’un dictionnaire d’usages pour dandys. Quelle forme cela prendra-t-il dans l’avenir ?

Ah oui, j’oublie toujours le Donjon Pirate. Le Dandy illustré, j’espère vaguement en faire un album, on verra si un éditeur en veut bien. Là je me suis remis à faire un blog BD pour me forcer à refaire de la BD parce que depuis un moment je n’y arrivais plus trop. La Prisonnière n’est toujours pas finie, ça fait partie de ma liste des trucs à faire avant de mourir : finir la Prisonnière. Ça prendra le temps qu’il faudra mais je le ferai.

Son Donjon Pirate est un Crépuscule
Son Donjon Pirate est un Crépuscule

J’ai l’impression que de nombreux auteurs bd ont ce sentiment a un moment, et abandonnent le medium. Il est exigeant. Quelle était ta motivation lorsque tu as fait La Nuit ?

La Nuit c’était juste après que j’aie fini mon Donjon Pirate. J’étais content de cette histoire et je me suis dit qu’il fallait que j’essaie de faire quelque chose qui ressemble à ça. Mais bon je n’en suis pas très satisfait finalement. Enfin oui, c’est exigeant, ça demande beaucoup d’énergie et c’est mal payé. Du coup à un moment on en a marre. Il manque une suite à La nuit, j’ai l’impression, mais au final la fin est très bien, en suspens. Je comprends qu’on puisse en avoir marre, surtout depuis quelques temps où les statuts des auteurs se voient restreints.

Crois-tu qu’il y ait une solution viable rapidement, que le marché va évoluer ? Que le numérique est une possibilité ?

Oui, j’avais prévu une suite à La nuit, que j’ai abandonnée. Pour l’avenir de l’édition, je ne sais pas, je ne suis pas le plus qualifié pour en parler. Je vois surtout des quantités effroyables de bouquins qui sortent tout le temps, on se demande un peu à quoi bon participer à ça ? Surtout que comme je le disais précédemment, je ne suis pas lecteur. Après réflexion, d’un autre côté j’ai l’impression qu’il y a plein de choses à raconter, plein de nouvelles histoires, qui parleraient de décroissance, de féminisme, d’écologie, de je ne sais pas quoi, de dinosaures à plumes. C’est pour ça que j’ai repris mon blog.

 Atlantide 2000 commence comme L’Incal de Moebius et Jodorowski

Atlantide 2000 commence comme L’Incal de Moebius et Jodorowski

Tu as également participé à Rock Strips, où tu illustrais le groupe Blondie dans une histoire improbable, noyée dans la représentation graphique. Pourquoi cette obsession des lignes noires et blanches verticales ?

Alors les lignes blanches et noires verticales… Je ne sais plus très bien. Je crois qu’un jour je faisais un autoportrait aux beaux-Arts et je me suis dessiné avec une chemise à rayures. La prof m’a demandé si ça faisait longtemps que je portais des rayures. Je n’avais jamais remarqué que je portais souvent des rayures… En fait si ça se trouve c’était juste ce jour-là, je portais des rayures et je me suis dessiné avec des rayures, du coup je me suis dit que j’allais en faire ma marque de fabrique. Il y a un sketch de Desproges sur les rayures aussi, où il raconte qu’il a un orgasme à 11h11. Ado, j’étais très fan de Desproges.

Tu connaissais déjà Parallel Lines ?

Oui et en fait je l’avais acheté juste pour la pochette, pareil d’ailleurs pour Koo Koo, acheté pour la pochette de Giger. Je collectionnais les vinyles dans les années 90, je tombais souvent sur ces disques. Je ne connaissais pas du tout, je voyais la tête de Debbie et je supposais que c’était une sorte de Madonna. Bref je me disais « ça doit être de la merde mais j’aime bien la pochette ». Et puis un jour je les ai écoutés et j’ai trouvé ça super, surtout Koo Koo qui est pourtant un désastre financier et qui a cramé la carrière de Debbie et Blondie…

Blondie en pleine séance photo de Parallel Lines

Blondie en pleine séance photo de Parallel Lines

 Quelle serait ta définition du rock ? Quelle place occupe-t-il chez toi ?

C’est évident que pour beaucoup de musiciens, le visuel, la pochette, les clips, font partie intégrante de l’œuvre : Bowie, Björk, Kate Bush, etc. Après je ne pense pas que ce soit obligé non plus, mais je ne suis sûrement pas le seul dessinateur de BD à avoir eu envie de m’inspirer de ces images. La définition du rock, euh, je sais pas. Je dirais : un truc qui s’en fout des définitions.

Bonne réponse. Tu n’aurais pas découvert Faith No More récemment par hasard ?

Haha, si ! Sinon la place qu’il occupe dans ma vie… Je dirais qu’à l’adolescence, sans doute, les Clash, Bowie ou Jimi Hendrix m’ont ouvert des mondes, aidé à penser autrement. Découvrir les années 60-70 dans les années 90, j’ai un peu oublié depuis, mais c’était vraiment excitant. Je me souviens aussi des interviews d’Eno ou d’artiste un peu intello, enfin c’est sûr ça a été très important pour moi. Aujourd’hui c’est plutôt un truc qui me fait me fait tenir un discours de vieux con comme quoi c’était mieux avant.

Je ne suis pas sûr d’assumer ce que je vais dire, mais je crois que c’est un peu ça qui s’est passé : je m’intéresse au féminisme depuis des années, je me suis passionné pour les débats sur la prostitution, je me suis indigné sur le harcèlement de rue, je me suis demandé comment changer mon comportement d’homme, etc. Mais à un moment, même si ça ne change rien à mes convictions, j’ai eu besoin de GROSSE VIRILITÉ BIEN DÉBILE. Alors j’ai essayé Angel Dust et je me suis dit « PUTAIN MAIS C’EST TROP BIEN C’EST CA LA MUSIQUE QU’IL ME FAUT ! et j’ai mis le son à fond, j’ai commencé à avoir envie de passer mon permis moto, me faire un tatouage, manger de la viande crue et me saouler au whisky. Mais bon c’était il y a deux ou trois mois, c’est déjà fini, il y a un nouveau Yo La Tengo qui vient de sortir, et puis je viens de tomber sur un clip de Mbongwana Star, et ce soir j’ai mangé une salade de légumes. Je n’ai plus qu’à trouver un moyen d’effacer cette tête de mort entourée de flammes que je me suis fait tatouer sur le biceps un soir où j’avais bu trop de whisky.

Venus In Furs

Venus In Furs

J’adorais lire les interviews dans les Inrockuptibles, dans les années 90. De manière générale, aimes-tu lire des entretiens toi-même ?

Oui j’ai toujours aimé les entretiens avec les artistes, mes parents avaient l’entretien Hitchcock-Truffaut, souvent je l’ouvrais après avoir visionné un Hitchcock. Là, ça faisait un moment que ça me démangeait, je viens de lire une sélection de la correspondance de Mozart. C’est drôle que tu parles des Inrocks, je crois que j’ai toujours le recueil d’interviews qu’ils avaient sorti pour leurs 10 ans. Je suppose que ça m’aide d’essayer de comprendre ce qui se passe dans la tête des artistes que j’aime bien, et pourquoi je les aime bien.

Quel rapport entretiens-tu avec les super-héros ?

Je vais essayer de parler de mes rapports avec les super-héros sans avoir l’air d’un troll, mais je ne garantis rien… Quand j’étais enfant, je détestais les super-héros, plus précisément je détestais le principe du type un peu faible, un peu timide, qui tout à coup devenait super fort, j’y voyais une variante de l’insupportable histoire du vilain petit canard qui devient un cygne, ou pire, l’histoire du mec qui se fait casser la gueule à la récré et qui ne rêve que d’une chose c’est de devenir lui-même le mec super-fort qui casse la gueule aux plus faibles. Par ailleurs j’ai toujours aimé me foutre de la gueule des gros muscles, de Stallone et de Schwarzenegger. Sans doute c’est une vision très réductrice et très injuste de ces pauvres super-héros, mais bon c’est comme ça, les enfants sont cruels, ils aiment écraser les escargots et se moquer des mecs trop musclés.

Enfin du coup mon super-héros préféré c’était Léguman. J’en profite d’ailleurs pour affirmer bien haut que j’adorais Téléchat. L’autre jour je suis tombé sur une vidéo du Joueur du Grenier assez impitoyable sur cette émission, et ça m’a donné envie de protester avec indignation : j’étais un inconditionnel de Téléchat en primaire, je dessinais tout le temps des chats plâtrés, des autruches décolletées et des super-héros légumineux. Donc voilà, je suis pour le retour de Léguman, la BD de Léguman, le film de Léguman.

Plus tard, vers l’adolescence, j’ai fait beaucoup d’efforts pour m’intéresser aux BD d’Alan Moore, j’ai bien peur de devoir dire qu’aujourd’hui encore je n’ai pas réussi à en lire une seule jusqu’au bout. La première BD de super-héros qui m’ait vraiment intéressé est Elektra : Assassin, de Miller et Sienkiewicz, à cause des dessins, habituellement les dessins de comics me laissent froid, mais ceux-là m’attiraient vraiment. Du coup après je me suis intéressé à Miller, à son Batman, qui m’a bien plu, malgré les idées réacs qu’il véhicule. A propos de Miller, c’est marrant, pendant très longtemps j’ai cru qu’il ne pensait pas vraiment ce qu’il écrivait, que c’était juste une sorte de jeu, qu’un auteur de BD. C’est avec 300 que j’ai dû me rendre à l’évidence.

Finalement, les super-héros, je les connais surtout par le cinéma, et en fait j’avoue que contrairement à beaucoup de gens de ma génération, j’ai tendance à préférer les films de super-héros actuels aux blockbusters des années 80, genre Indiana Jones ou Ghostbusters, qu’on idéalise un peu à mon avis. Celui que j’ai préféré jusqu’ici est le Soldat de l’Hiver, c’est encore plein de gros muscles, mais il y a Scarlett, ça compense un peu. Je ne désespère d’ailleurs toujours pas de voir arriver un de ces jours un film de super-héroïne valable.

Voilà j’ai dit plein de trucs qui vont me faire haïr de tes lecteurs, que 300 est un truc de facho, qu’Alan Moore m’ennuie, que les héros outrageusement musclés font rire les petits enfants et j’ai même craché sur Ghostbusters. Je n’ai plus qu’à ajouter que j’ai préféré les nouveaux Spider-man à ceux de Sam Raimi et ce sera parfait.

Un mot à dire aux lecteurs de Bruce Lit ?

Il n’y a qu’une télé c’est Téléchat.

Dandy un peu maudit....

Dandy un peu maudit….

11 comments

  • Bruce lit  

    Et bien moi aussi, j’aime lire les interviews ! Notamment lorsqu’elles sont publiées chez moi ! Et surtout de cette qualité !
    Je te félicite Cyrille, il y a une vraie osmose entre toi et « ton client ». Une belle déclinaison de sujets où l’on commence par la peinture pur finir sur Téléchat !
    Moi aussi j’aimais Téléchat ! : le gluon, l’autruche et surtout, Pub-Pub ! Du non sens, un beau voyage en pays d’absurdie invraisemblable sur une chaîne publique et dans une grille de programmation pour enfant.

    Je suis sincère. Voilà vraiment le genre d’interview qui me botte. La personnalité éclectique de Gros , son goût de la provoc’ et de la mauvaise foi (Troller comme ça sur les Super Héros sur un blog de Super Héros est tout à fait sain et sympathique), son amour du Rock, son féminisme et sa dégaine John Cale me donne envie de me pencher sur son oeuvre.

    Les interviews, les vraies dépassent le circuit de la promo. Ce sont une extension de l’oeuvre à part entière que les auteurs de biographies épluchent au moment de leur boulot.
    D’un point de vue graphique, je suis soufflé par la polyvalence de Gros: de la ligne claire pour son autoportrait à l’aquarelle en passant par Mike Mignola et Guy Pellaert, c’est assez surprenant.
    Sa PJ est superbe ! Une artiste attachante d’ailleurs mais dont les albums mis à part White Chalk et To Bring you my love sont souvent inégaux.

    Pour anecdote je me souviens parfaitement de ma première écoute d’Angel Dust. Nous sommes en juin 1992. Je viens de faire une déclaration d’amour la veille à une fille qui n’en a que faire. Le coeur brisé le lendemain, je vais à un partiel d’espagnol que je n’ai pas révisé et dont je me barre au bout de dix minutes. La vie me semble merdique alors je me dis qu’un groupe qui a perdu la foi me conviendra parfaitement….J’achète donc la K7, et putain: « Cafeine », Midle Crises », « RV » et surtout « Be Agressive ». On passe du Trash au crooner à « Crack Hitler » pour finir sur le thème de « Midnight Cowboy ». Une vraie montagne russe ! Comme cette belle Interview !

  • yuandazhukun  

    Félicitations pour cette belle interview Cyrille et merci à Mr Gros de s’être prêté au jeu…Voila un auteur original et drôle dans son franc-parler….un gars qui fait de la BD et qui n’en raffole pas c’est plutôt sympa et plein d’ironie…

  • Jyrille  

    Vous êtes forts les gars. J’espère que Stanislas va venir ici vous faire coucou, mais votre accueil est superbe ! Bruce, merci beaucoup, j’ai fait peu d’interviews de ce type, un peu plus dans le boulot et encore, toujours en réunion disons, mais effectivement, j’essaie de faire en sorte que ce soit un portrait, qu’on parle un peu de tout.

    Stanislas et moi parlons quasi quotidiennement virtuellement depuis maintenant 10 ans, on se connaît très bien, c’est plus facile pour moi. Et il faut bien le dire, il a un ton bien à lui, je pense qu’avoir une telle tribune lui a fait plaisir et il a pu donner toute l’étendue de son humour et ses réflexions ici. C’est lui qui a fait le plus gros boulot ! Ca me fait très plaisir que ça vous ait fait plaisir.

    Yuan, si après ça tu as toujours envie de lire la Nuit, c’est génial : tu es le mec bien par excellence.

    Bruce, je suis d’accord avec tout ce que tu dis, sur les interviews, Faith No More et l’ironie. Merci d’avoir accueilli cet entretien sur tes pages. Je te remercie aussi surtout pour ton anecdote, c’est un beau moment de vie, et on en a tous des comme ça. J’adore vous lire en fait, tous.

  • Présence  

    Cette interview ressemble à celles qui me passionnaient dans The Comics Journal : longue avec du contexte sur le parcours de l’artiste, la formation de ses goûts, son parcours de formation, et la parole donnée à l’interviewé. Comme souvent après avoir lu une interview comme celle-là, j’en ressors avec l’impression que Stanislas Gros ne vit pas de son art, et je me demande comment il fait bouillir la marmite.

    • Jyrille  

      Merci beaucoup Présence ! 🙂 Quand vas-tu essayer de mener une interview toi-même ? Je te vois bien mener la danse avec Darrow ou Buckingham…

  • Matt & Maticien  

    C’est top ce site. Le matin on découvre un nouvelle collection et une nouvelle BD! Le soir on lit l’interview exclusive de l’auteur. Bravo à tous les deux pour cette interview directe et simple qui doit sans doute beaucoup à votre amitié.

  • Lone Sloane  

    Une interview qui laisse de la bande à Stanislas Gros pour s’exprimer avec humour sur son parcours et sur son média. Comme Presence, je suis curieux de savoir quelle(s) activité(s) il exerce pour vivre de son art, autre que celle d’auteur de BD.
    J’aime bien le scan du Donjon pirate crépuscule, l’envol majestueux des dragons avec la bulle cynique qui flingue gentiment l’ambiance guerrière.

  • Jyrille  

    Merci à vous deux ! Ce fut un plaisir à faire et c’est un plaisir de voir que ça plaît. Le Donjon Pirate de Stanislas est très drôle, tout est dans cette veine chez lui. Atlantide 2000 et La prisonnière doivent encore être lisibles, ainsi que ce donjon, sur son site : http://www.stanislasgros.com/

    • Bruce lit  

      C’est magnifique et bien entendu, mérite un article !

      • Jyrille  

        Ah ah je note…

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