La Chose de Notre Monde…(Swamp Thing)

SWAMP THING par Len Wein, Bernie Wrightson & divers

Un Teamup entre   TORNADO et   MATTIE BOY

VO : DC Comics

VF : Urban Comics

1ère publication le 16/01/20 – MAJ le 05/08/20

En vert et contre tous ! © DC Comics / Urban Comics

En vert et contre tous !
© DC Comics / Urban Comics

Cet article portera sur le premier volume de la série SWAMP THING et plus précisément des 13 premiers épisodes, publiés de 1971 à 1974. A ces épisodes il faut évidemment ajouter HOUSE OF SECRETS #92 (la première mouture de la Créature du marais), mais nous vous parlerons également du one-shot SWAMP THING WINTER SPECIAL #1publié en 2018. Car c’est cet ensemble d’épisodes qui a été regroupé dans le très beau recueil édité chez Urban Comics cette année, en même temps que le premier tome (sur trois) de la collection ALAN MOORE PRESENTE SWAMP THING, dont nous viendrons vous parler plus tard.

L’article sera divisé en deux parties, chacune rédigée par un commentateur différent. La première partie sera exclusivement consacrée aux épisodes écrits par Len Wein et dessinés par Bernie Wrightson

Et le Swamp Thing fut… © DC Comics

Et le Swamp Thing fut…
© DC Comics

Tornado 

En 2004, l’éditeur Delcourt avait publié les dix premiers épisodes de la série SWAMP THING VOLUME 1, avec en introduction le légendaire épisode HOUSE OF SECRETS #92. Soit la totalité du run de Len Wein & Bernie Wrightson sur la Créature du marais. C’est là que j’ai découvert cette saga, après avoir lu le premier arc du magnifique run d’Alan Moore, pourtant beaucoup plus tardif.

Je vais donc vous parler de ces onze épisodes, sachant que Berni Wrightson a quitté la série à ce terme, et que Len Wein a poursuivi son run jusqu’à l’épisode #13, avant que David Michelinie et Gerry Conway ne terminent ce VOLUME 1 en 1977…

Le livre s’ouvre ainsi sur le court épisode HOUSE OF SECRETS #92. Il s’agit d’un récit de huit pages qui fait office de « brouillon » pour la saga de la Créature du marais. Mais il est très important dans la mesure où il met parfaitement en place le décorum de la série à venir et marque de manière très nette ses influences directes. Car, bien que le personnage de Swamp Thing fasse directement partie de l’univers partagé DC Comics (au même titre que Superman, Batman et autres Green Lantern), il se démarque fortement des super-héros de la maison et lorgne clairement du côté d’une autre branche du monde des comics : Ceux qui se sont spécialisés dans les récits d’Horreur…
HOUSE OF SECRETS #92 ressemble ainsi à s’y méprendre à un épisode de feu l’éditeur EC Comics (TALES FROM THE CRYPT, SCHOCK SUSPENSTORIES, HAUNT OF FEAR, etc.), ou à ceux de son successeur, qui publia à partir de la seconde moitié des années 60 les magazines CREEPY, EERIE et VAMPIRELLA. Les points communs sont impressionnants : Une publication sur huit pages pour un contenu horrifique en noir et blanc au dénouement tragique… Toutefois, c’est particulièrement bien écrit et Len Wein fait preuve d’une très belle inspiration et d’une verve élégante et raffinée. C’est beau, c’est gothique, c’est vintage. 5 étoiles.

De la belle horreur vintage. © DC Comics

De la belle horreur vintage.
© DC Comics

Les dix premiers épisodes de la série ne tiennent pas compte du précédent et offrent à notre « héros » de nouvelles origines. Alec Holland et sa femme Linda sont un couple de scientifiques qui travaillent secrètement pour le gouvernement, isolés au cœur d’une forêt dans le bayou américain. Mais quelque sinistre organisation convoite leur formule bio-restorative et ça va très mal se terminer pour nos deux tourtereaux. Alec est ainsi victime d’une explosion de produits chimiques. Il se jette dans le marécage, avant d’en ressortir sous les traits d’une créature mi-humaine, mi-végétale : la Créature du marais

Le premier épisode, qui narre la transformation d’Alec Holland en créature monstrueuse, est le meilleur de tous. Il bénéficie d’une atmosphère tragique et adulte qui le destine au panthéon des séries super-héroïques de l’époque, par rapport auxquelles il tranche de manière impressionnante. Sa mise en forme, à base de voix-off et de superbes planches expressionniste (surtout dans la version en noir et blanc), est un pur bonheur pour les amateurs d’univers gothiques. 4 étoiles.
Dès le second épisode, Len Wein entreprend de confronter sa créature au bestiaire classique de l’horreur en mettant sur son chemin les grandes figures du genre. Hommage est ainsi rendu aux classiques de la Universal des années 30 et 40 avec notamment FRANKENSTEIN, le LOUP-GAROU, etc. La boucle est ainsi bouclée entre l’esthétique gothique et baroque de Bernie Wrightson et l’orientation du récit vers les archétypes du genre, avec cette caractérisation de la vieille Europe quasi médiévale, au vieux château surplombant le village bavarois…

Tout l’art du gothique. © DC Comics

Tout l’art du gothique.
© DC Comics

A partir de là, hélas, les épisodes se parent d’un certain nombre de naïvetés : Alec est souvent confronté à des ennemis croquignols et certains passages sont plutôt kitsch. Le scénario balade ainsi notre pauvre créature autour du monde pour la confronter à un savant fou qui crée des homoncules et possède le pouvoir de transférer son esprit dans le corps d’un autre. Puis elle revient sur sa terre natale pour y affronter quelques robots et autres extraterrestres, ainsi qu’une créature lovecraftienne, avant de se mesurer à Batman en personne. Cet épisode crossover est le plus convenu et le plus ampoulé de tous, dans la grande tradition des comics de super-héros de l’époque, avec leurs bagarres de bac à sable…
Un fil rouge relie néanmoins l’ensemble de ces épisodes, qui voit le héros pourchasser les vils bandits à l’origine de sa mutation, en même temps qu’il est lui-même poursuivi par l’un de ses meilleurs amis, qui croit dur comme fer que c’est lui, le Swamp Thing, qui a tué Alec et son épouse ! Entre 2 et 3 étoiles pour l’ensemble, naïf et parfois un peu puéril.

Bien que ces épisodes possèdent une patine vintage bien visible, ils ont incroyablement bien vieilli d’un point de vue visuel. Bien évidemment, les splendides planches de Bernie Wrightson, qui survole de très haut le niveau de la plupart des créations réalisées par ses contemporains, y sont pour quelque chose. Le format en noir et blanc met particulièrement bien en valeur ces dessins ciselés et ce superbe encrage, nerveux et précis, fait de hachures soigneusement alignées et d’aplats de noirs cinglants. Les vignettes sont denses et généreusement remplies de détails et autres clairs-obscurs. L’expression des visages est vibrante et la créature transpire une humanité extraordinaire. Du très grand art…

Rencontre au sommet. © DC Comics

Rencontre au sommet.
© DC Comics

Matt :

Mon avis ne diffère pas tellement de celui de l’ami Tornado, même si je suis globalement moins sévère que lui sur les comics old school et les naïvetés de l’époque. J’ai par exemple bien apprécié les épisodes avec le sorcier Arcane qui transfère son esprit dans le corps de ses créatures, le loup-garou dans la lande brumeuse, l’histoire de la jeune femme accusée de sorcellerie poursuivie par des villageois primitifs qui m’ont rappelé les bleds perdus à la population superstitieuse des films de la Hammer, ou encore l’épisode avec une gigantesque créature Lovecraftienne enfouie dans une mine qui tient tout un village sous son emprise. Le scénario n’a rien de transcendant mais il se dégage un certain charme de cette ambiance de film d’horreur classique, et bien entendu le dessin n’y est pas étranger. Par contre j’ai en effet moins aimé le crossover avec Batman, je trouve qu’il n’a rien à faire là. Enfin si évidemment, les deux personnages sont des propriétés DC, alors on peut toujours dire qu’ils ont le droit de se croiser. Mais disons que rien jusque-là dans les épisodes ne laissait penser qu’on était dans un univers de super héros. On se sentait en effet davantage dans une publication Warren. C’est comme si vous étiez en train de vous mater L’EXORCISTE et que paf soudain Dr Strange venait filer un coup de main au prêtre. On s’en passerait.

Nous ne sommes tout de même pas dans la narration blindée de bulles de pensées. Il y en a certes, mais d’une part elles sont davantage justifiées par le fait que la créature parvient difficilement à parler, et d’autre part il y a aussi beaucoup de voix off descriptive qui, même si on peut parfois la trouver superflue (comme dans Blake et Mortimer par exemple), a le mérite de sonner moins faux qu’un personnage qui décrit ce qu’il fait par la pensée.
Mais je ne suis pas là pour répéter les propos de mon collègue. Je suis là pour vous parler des épisodes 11 à 13 (non-publiés dans la précédente édition Delcourt), l’épisode hommage de Tom King SWAMP THING WINTER SPECIAL, et aussi…surprise du chef…d’un épisode que Len Wein laissa inachevé avant de décéder en 2017.

Episodes 11 à 13 :
Bon…bah…mince, j’ai pas la meilleure partie du run là. Pour être honnête, je n’ai pas aimé ces épisodes. Pourquoi ? Tenez-vous bien : en l’espace de 40 pages, la créature du marais croise des vers géants intelligents qui le capturent et l’emmènent dans une cité sous-marine créée par un humain cinglé qui veut créer une sorte de nouvel Eden loin du monde corrompu, mais les vers géants extraterrestres de l’enfer (ou je ne sais quoi) se servent en fait de lui, et une fois cette histoire vaguement torchée, la créature du marais touche un cristal magique (qui sort d’on ne sait où !!) qui le transporte dans le temps où il croise des dinosaures et des chevaliers et…euh…c’est n’importe quoi. Seul l’épisode 13 remonte un peu la pente avec un retour sur une intrigue logique. La créature se fait capturer par le gouvernement et Matt Cable et Abigail Arcane apprennent enfin qu’il est Alec Holland. Voilà. Rien de plus à dire. C’est pas très bon. Le dessin n’est plus assuré par Bernie Wrightson mais par Nestor Redondo. Franchement il s’en sort très bien. On remarque la différence avec Wrightson mais le trait de Redondo n’a pas non plus à rougir de la comparaison. Il copie un peu le style de son prédécesseur et gère assez bien les ombres également. Malheureusement ça ne suffit pas à relever le niveau d’un scénario écrit sous acides.

SWAMP THING WINTER SPECIAL : Ah, bon c’est mieux là ! Un épisode hommage aux épisodes classiques donc, signé Tom King et Jason Fabok. Déjà ce qui frappe c’est le graphisme somptueux de Fabok qui, sans imiter Wrightson, installe une atmosphère similaire grâce à une maitrise des contrastes et un niveau de détails des décors assez bluffant. L’histoire est un brin cryptique et nous montre un Swamp Thing luttant dans la neige pour sauver un enfant. Plus le temps passe et plus Swamp thing s’affaiblit. Il n’est plus en contact avec « le vert » de la nature, l’hiver est rude et il oublie ce qui s’est passé quelques heures plus tôt à peine. Le monstre et l’enfant discutent de ce qui rend quelqu’un monstrueux ou non. Et l’histoire part dans une sorte de voyage psychologique dont je ne peux pas révéler la nature. L’épisode n’est pas parfait cela dit, car les premières et la dernière page nous font entendre des échanges à la radio concernant un joueur de baseball et un journaliste, et j’avoue ne pas avoir saisi du tout le rapport. Il semblerait que King veuille jouer la carte de la métaphore mais alors franchement si on y mêle du sport, ça ne va pas m’aider à comprendre…

Du vert au blanc. © DC Comics

Episode inachevé : Il est difficile de juger un épisode inachevé évidemment. Mais pour une fois que je trouve les bonus d’Urban intéressants, je tenais à en parler. Il s’agit du début d’une enquête à Gotham. Un bébé se fait enlever par Solomon Grundy, le commissaire Gordon trouve des mottes de terre partout sur la scène de crime, Swamp thing rôde dans les parages, et donc Batman va se mettre à sa recherche et le rencontre à la fin de l’épisode après l’avoir aidé à se débarrasser de deux braconniers. Rien de transcendant certes. En même temps, c’est à peine une introduction. Toutes les pages sont terminées mais les dialogues ne sont pas écrits. Des extraits du script de Len Wein sont reproduits à côté des planches pour nous donner une idée de ce qui se passe. L’intérêt principal d’un épisode inachevé comme celui-ci, c’est évidemment le graphisme de Kelley Jones qui nous propose de magnifiques planches en clair-obscur avec des anatomies exagérées pour renforcer l’aspect horrifique de l’atmosphère qu’il dépeint dans ses planches. On peut y voir Swamp thing « pousser » et se rétracter depuis une plante en pot, se faire déchiqueter par une hélice et se reformer, une pleine page montrant un Solomon Grundy à l’allure du monstre de Frankenstein illuminé par une pleine lune, etc. ça ne propose pas vraiment d’histoire comme je l’ai dit, mais au moins c’est un joli art-book avec des planches complètes. Et ça permet aussi de se faire une idée du processus de création lors d’une collaboration entre un scénariste et son dessinateur. On peut voir Len Wein laisser carte blanche à Jones sur certains aspects, confiant.

Pour conclure, je dirais que ce tome est intéressant, bien qu’inégal. De bons épisodes, quelques épisodes peu inspirés, un ou deux franchement nuls, et des bonus pertinents. On sent une évolution assez chaotique de la série : un début prometteur avec une volonté de faire du comics d’horreur, quelques impératifs éditoriaux avec Batman qui se pointe, un regain d’idées ensuite, puis la série se perd passé l’épisode 10 avec du grand n’importe quoi.

Comme un goût d’inachevé… © DC Comics

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Avant de devenir un best-seller en noir et blanc, la saga de la Créature du marais était en couleur et son héros tout de vert vêtu…

24 comments

  • Kaori  

    L’épisode de Tom King me tente bien. Il a refait le coup de la métaphore sportive pour conclure son run sur Batman, d’ailleurs : une discussion entre Bruce Wayne et un barman, ils suivent un match de football américain, je crois. Mais la métaphore était facile à comprendre, puisqu’il s’agissait de garder la foi quand tout semble perdu…

  • Léo Derocles  

    Hello,

    Pour ma part, amateur d’ambiance gothique façon Universal ou Hammer, j’ai adoré le travail de ce duo et de voir la créature, à l’instar de Hulk, vivre des aventures hors des grandes métropoles.
    Mention spéciale pour l’histoire avec la jeune sorcière malmenée par des villageois histériques et intolérants…

  • Eddy Vanleffe  

    J’ai adoré mon tome chez delcourt dans un somptueux noir et blanc mettant ainsi en valeur le travail, que dis-je l’ art de Berni Wrightson…
    oui les sénars ont pris une patine un peu « vieillotte » mais c’est quand même une de mes bds préférées.
    merci pour cet article, le duo de choc…

  • Surfer  

    Globalement d’accord avec la critique de nos 2 amis.
    Certains épisodes on mal vieilli. Wrightson démontre qu’il est l’un des meilleurs quand il s’agit de mettre en image des comics d’horreur.
    Concernant l’House of secrets #92. C’est un petit bijou et il est dévalorisant et pas juste de dire qu’il officie de brouillon !
    L’équipe créative n’a jamais eu l’intention de créer une série suite à cet épisode! Bien au contraire, on leur a forcé la main. L’épisode a eu un tel succès auprès du public que l’éditeur a voulu surfer sur ce succès.
    Concernant l’annual de Tom King, c’est ce que j’ai lu de meilleur l’année dernière.
    La métaphore sur l’interview d’après match d’un sportif est pertinente.
    Je ne veux pas spoiler l’épisode mais en gros il nous fait comprendre la notion de représentation de monstre. Il ne faut pas se fier aux apparences, les autres nous jugent sur nos actes.Un capitaine qui fait perdre son équipe peut aussi être considéré comme un monstre.
    Pour info, initialement l’épisode est sorti en couleur. Il est tout aussi beau.

    • Matt  

      « Un capitaine qui fait perdre son équipe peut aussi être considéré comme un monstre. »

      J’en ai tellement rien à carrer du sport, et je trouve ça tellement exagéré ces réactions sur la défaite sportive assimilée à un truc grave (c’est un jeu putain !)…que j’ai rien capté. Pour moi ça ne colle pas du tout avec ce qui se passe dans l’histoire.

      • Surfer  

        Je suis bien d’accord avec toi Matt. Malheureusement, tout le monde ne pense pas comme nous. Pour démonstration, je t’invite à visionner le film « À mort l’arbitre » de Mocky . Il est un poil caricatural mais inspiré d’un fait divers réel.
        Il raconte l’histoire de fanatiques de Foot qui traquent un arbitre pour lui faire la peau.
        Ce n’est que du sport certes, cependant certains archétypes éclairent les différents visages des monstres.
        Pour nous les monstres sont les fanatiques et pour les fanatiques le monstre c’est l’arbitre.

  • Eddy Vanleffe  

    Non mais regardez la planche où Swamp Thing est cruxifié…
    le château en arrière plan avec les nuages qui délimitent la ligne de montagne, on sent le vent, on a de la neige, de la brique de la roche, du bois massif … c’est juste magnifique et tout ce que j’aime en dessin. c’est à se taper le cul par terre…

  • Jyrille  

    Comme pour Ailefroide, les Tezuka et les Walking Dead, je fais l’impasse sur l’article en ce moment : j’attends de la lire, elle est dans ma PAL (pile à lire, visible en commentaire sur l’article du Flagada).

    La BO : ouais, sans plus.

  • Tornado  

    @Eddy : Ouaip, le cul par terre, c’est un peu ça quand je regarde les dessins de Bernie ! (même si son chateau au fond est un poil fruste)

    @Cyrille : Bah, Swamp Thing tu peux lire l’article, c’est pas le genre de lecture qui craint les spoilers ^^
    Je constate que je ne suis pas le seul à posséder une pile de lecture monstrueuse (même si chez moi ça ne se voit pas car tout est parfaitement rangé ^^). Merci 😀

    • Jyrille  

      De rien 😉 Je sais que ma future lecture ne serait pas trop gâchée, y compris sur les autres bds et articles associés que je cite, c’est simplement que j’aurai plus à en dire et je serai plus à même de comprendre vos propos – et donc, d’en débattre avec vous !

  • Bruce lit  

    Merci pour ce premier teamup de l’année et son panoramique assez complet.
    Pour rebondir sur vos propos, j’ai aussi parfois senti cet infantilisme dans le 1er volume de Moore sur le personnage. Attention, c’est vachement bien hein…mais disons que les interactions avec le super vilain du mois et les (petites) références à l’univers DC m’ont vite gonflé.
    J’aime bien ces personnages maudits en solitaire, c’est pour cela que j’adore les 1er Hulk et que je vomis les itérations ultérieures du personnage en gangster gris ou en leader du panthéon. Le concept, plus intéressant que le développement en fait.
    Enfin, le fameux épisode de l’accouplement entre Abigail et Alec est trop hallucinogène pour moi. C’est superbement dessiné mais trop hermétique.
    Très beau choix de scans.

    • Surfer  

      @Bruce,
      je ne comprends pas bien! Aujourd’hui c’est du recueil de Wein qu’il est question. Que viens faire Moore là dedans?

      • Bruce lit  

        @Surfer : j’établissais une comparaison avec ce que Matt et Tornado expliquent dans leurs articles ( « Alec est souvent confronté à des ennemis croquignols et certains passages sont plutôt kitsch.« ): ce qui fonctionne et ce que ne fonctionne pas dans l’interaction du personnage avec l’univers DC.
        Et dans le run de Moore sa lutte avec le sorcier Arcane me fait sortir du truc métaphysique aussi intelligemment écrit soit-il

        • Surfer  

          ah ok! 😉
          Je n’avais pas percuté. C’es ton association « Enfantillage / Moore » Qui m’a interloqué !
          Mon cerveau a du mal a matcher les 2.
          Nonobstant ton intervention est probablement ad hoc d’autant plus que Tornado abonde en ton sens.
          Je dois avoir un vieux receuil Panini du Run de Moore quelque part. J’en ai un vague souvenir, il faudrait que je me replonge là dedans pour me faire une idée de tes remarques!

    • Tornado  

      Sur le Swamp Thing d’Alan Moore je suis bien d’accord sur ton premier point : certains des premiers épisodes souffrent de la présence des autres silps de l’écurie DC qui désamorcent toute la dimension adulte de l’ensemble. Heureusement (car il ne faut pas oublier que c’est son premier boulot pour l’un des big Two), le scénariste va vite s’émanciper de tous ces gugus qui n’ont rien à foutre dans ces marais…
      Pour l’accouplement par contre, moi j’ai été impressionné par le degré de créativité inédit pour ce type de lecture.

  • Présence  

    Jolies planches qui donnent envie.

    L’article à quatre mains est très clair et me rappelle la raison pour laquelle je me retiens d’acheter un tel recueil : je ne pense pas avoir le courage de m’intéresser aux histoires (dont j’ai déjà dû lire certains il y a quelques décennies). Je suppose que c’est lié au fait que je n’ai pas ce degré d’attachement aux monstres Universal et de la Hammer.

  • Tornado  

    Tu peux aussi te reporter sur le recueil de ses travaux chez Warren Editions (Creepy, Eerie). Bien que je ne sache pas s’il existe un tel recueil en VO comme chez nous grâce à l’initiative de Delirium. De mémoire, même si tout n’était pas parfait, il y avait des scénarios très intéressants (dont le cultissime JENIFER écrit par Bruce Jones). Je ne m’en souviens peut-être pas mais aussi bien tu as déjà lu ces comics…

    • Présence  

      Oui ce volume existe en VO, publié par Dark Horse. Effectivement, j’avais déjà lu quelques unes de ces histoires dont Jenifer.

  • Matt  

    Bon alors Tornado tu regrettes de ne pas avoir les épisodes 11 et 12 ?^^
    J’ai sauté une page ou deux je crois tellement c’était n’importe quoi. Et pas du n’importe quoi rigolo. Non, juste n’importe quoi^^

    Je ne sais pas si ça vaut le coup de racheter le volume Urban en papier mat pour 2 épisodes tout pourris, un 13eme épisode potable, et un bon annual.

    • Tornado  

      Non, je m’en contrefiche de ces épisodes. Le seul truc qui me fait hésiter c’est l’annual. Mais franchement je ne me vois pas revendre mon Delcourt et puis racheter le Urban uniquement pour ça. C’est dommage, je suis quasiment certain que j’aimerais beaucoup cet annual.

      • Matt  

        Lis le en ligne en VO. Tu verras si ça vaut le coup.

  • Eddy Vanleffe  

    Je pose ça là.
    Entre deux lectures qui n’ont rien à voir, je commence le pavé consacré à MAN-THING et je suis surpris à quel point les deux origines stories sont..heu…pareilles, les créatures jumelles et le développement au tout début lui aussi très semblable.

    Ca me pose question au point de me demander quelle sont les lois sur la propriété intellectuelle et le plagiat dans le comics mainstream…
    les « big two » se balancent toujours des clins d’œil mais il y a quand la plupart du temps (hors parodie clairement avouée comme l’escadron suprême) suffisamment de différences ou de spécificité pour séparer les deux univers (encore que copier le couple Black Canary/Green Arrow avec Oiseau moqueur/Hawkeye, c’est quand même lourdingue)
    Quoi qu’il en soit, y a t il une limite?
    où se situe t elle?
    y a t il eu des vraies histoires judiciaires à ce sujet?

    Sinon, c’est quand même du comics fantastique assez sympa à lire dans le genre héritier des pulps du genre des années 50

    • Présence  

      Dans l’article Wikipedia consacré à Man-Thing, cette question de similarité est détaillée :

      The Wein-written Man-Thing story appeared in between Wein’s first and second[ version of his DC Comics character the Swamp Thing. Wein was Conway’s roommate at the time and as Thomas recalled in 2008,

      Gerry and I thought that, unconsciously, the origin in Swamp Thing #1 was a bit too similar to the origin of Man-Thing a year-and-a-half earlier. There was vague talk at the time around Marvel of legal action, but it was never really pursued. I don’t know if any letters even changed hands between Marvel and DC. […] We weren’t happy with the situation over the Swamp Thing #1 origin, but we figured it was an accident. Gerry was rooming with Len at the time and tried to talk him into changing the Swamp Thing’s origin. Len didn’t see the similarities, so he went ahead with what he was going to do. The two characters [di]verged off after that origin, so it didn’t make much difference, anyway.

      en.wikipedia.org/wiki/Man-Thing

      • Eddy Vanleffe  

        C’est sur que la prise en main de Steve Gerber puis celle d’Alan Moore a donné deux directions diamétralement opposées aux créatures.
        En revanche lire « back to back » les deux premiers épisodes de chacun et c’est…heu…très étrange.

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