La force au service d’une société (Jupiter’s legacy)

Jupiter’s legacy par Mark Millar & Frank Quitely

Place à la nouvelle génération

Place à la nouvelle génération©Image Comics

Un article de  : PRÉSENCE

VO : Image Comics

VF : Panini

1ère publication le 9/03/16 – MAJ le 09/05/21

Ce tome est le premier d’une nouvelle série. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus entre décembre 2013 et janvier 2015, écrits par Mark Millar, dessinés et encrés par Frank Quitely, avec une mise en couleurs de Peter Doherty (qui également réalisé le lettrage). Mark Millar a écrit une deuxième série en parallèle se déroulant avant ce tome : Jupiter’s circle dessinée par Wilfredo Torres.

En octobre 1932, au Maroc, Sheldon Sampson essaye de convaincre un capitaine de bateau de l’emmener sur une île non répertoriée qu’il a vue en rêve. Il est accompagné de 6 personnes. Le capitaine finit par accéder à sa demande. En 2013, Brandon Sampson est en train de siroter un verre dans un bar avec un pote quand il se fait aborder par 2 groupies. Il leur donne rendez-vous dans les toilettes de l’établissement.

Dans le Vermont, Utopian (Sheldon Sampson) intervient avec une demi-douzaine de superhéros pour neutraliser le supercriminel Blackstar. La victoire est acquise grâce aux superpouvoirs de Walter Sampson (le frère de Sheldon). Ailleurs Chloe Sampson (la fille de Grace et Sheldon) s’envoie en l’air avec Hutch.

En route pour l'aventure

En route pour l’aventure©Image Comics

Impossible de résister à l’attrait d’un comics écrit par Mark Millar bénéficiant des dessins de Frank Quitely. Oui, mais est-ce que c’est bon ? C’est très bizarre. Ça commence comme un récit de pulp, où de riches hommes blanc (il y a quand même une femme) partent à la recherche d’une île où se trouve une force mystérieuse qui les attire, pour leur confier des pouvoirs. Ça fait quand même très cliché typé d’un autre âge, et pas très convaincant, ce concept d’élus (des américains bancs, bien sûr). Millar donne à nouveau l’impression d’écrire pour un lectorat bien choisi, de flatter le marché des États-Unis, de le caresser dans le sens du poil pour mieux leur fourguer sa camelote.

Ça ne s’arrange pas beaucoup avec cette deuxième ou troisième génération de superhéros qui ne pense qu’à tirer profit de leurs capacités extraordinaires, en devenant des célébrités, et en faisant fructifier leur renommée, par le biais de juteux contrats avec des sponsors. Ce n’est pas la première fois que Mark Millar sert cette idée à ses lecteurs. Arrivé au troisième épisode, Brandon se révolte contre l’autorité de papa Sheldon, en piquant une grosse colère et en faisant une grosse bêtise, comme le premier rebelle sans cause venu.

Paillettes & paraître

Paillettes & paraître©Image Comics

Mark Millar ressert au lecteur, ses provocations habituelles, déjà utilisées dans plusieurs de ses œuvres précédentes. Oui, mais d’un autre côté, il ne s’attarde pas dessus, ou il se moque de lui-même. C’est ainsi qu’un autre personnage fait observer le caractère « conte de fée trop beau pour être vrai » de ces pouvoirs confiés à une poignée d’individus pour sauver les États-Unis des retombées de la crise économique de 1929. Le fil narratif sur la célébrité monnayée ne dure pas très longtemps, et l’intrigue passe à autre chose. La grosse colère de Brandon semble quand même forcée (surtout quant à l’acte irréparable qu’il commet), mais là encore Millar passe à la suite, sans se vautrer dans sa provocation.

Du coup le lecteur finit par avoir l’impression que le scénariste égrène ces scènes, comme autant de points de passage obligé pour faire rapidement avancer son intrigue dont le cœur se trouve ailleurs, plus loin. Le ressenti est alors assez étrange : c’est du déjà lu, mais vite chassé par l’idée suivante, aussi connue et sympathique, avec une progression de l’intrigue très rapide. Finalement le lecteur n’en tient pas trop rigueur à Mark Millar, parce que la suite arrive vite et que cette enfilade de situations convenues finit par former une progression narrative impressionnante, entraînant le lecteur toujours plus loin. Alors, on peut grimacer en voyant le revirement soudain et pas toujours bien motivé de certains personnages (Brandon, Hutch), ça coince un peu du fait de transitions elliptiques trop soudaines. Mais ça passe quand même du fait d’un rythme soutenu, et du renouvellement des idées, l’intrigue étant nourrie rapidement par les suivantes, l’une chassant l’autre.

Entretien à haut risque

Entretien à haut risque©Image Comics

De son coté, Frank Quitely assure un spectacle à la fois élégant et efficace. Il est dans une forme éblouissante, avec un investissement de chaque case. Dès la couverture, le lecteur apprécie la morphologie normale des 2 personnages, les yeux un peu trop maquillés de la demoiselle, son aspect Lolita gothique. Pendant ces 5 épisodes, le lecteur côtoie des personnages hauts en couleur, avec des apparences très faciles à mémoriser, sans qu’elles ne soient caricaturales. Certes les hommes ont tendance à avoir un torse volumineux, et à être un peu plus grands que les femmes qui, elles, sont plus fluettes. Cependant le portrait de Sheldon Sampson en patriarche est des plus convaincants. L’apparence de Brandon Sampson en jeune rebelle emporte immédiatement l’adhésion du lecteur.

Rapidement le lecteur constate que Quitely construit ses mises en scènes de manière à conserver un intérêt visuel dans la narration, même quand Millar n’a pas été très prévenant en développant une conversation statique (sans changement de lieu, sans action) sur plus d’une page. Toujours, avec ce même regard critique, il constate aussi que les arrière-plans contiennent des informations visuelles sur le lieu où se déroule la scène, ou sur ce que font les personnages secondaires, même pendant les affrontements physiques. On est donc en présence d’une narration visuelle étoffée.

Une mise en scène pleine de mouvement

Une mise en scène pleine de mouvement©Image Comics

Au fur et à mesure des séquences, le lecteur constate que certains visuels lui restent en mémoire ; il peut s’agir de choses très diverses et variées. Dès la première page, il apprécie la manière dont Grace Sampson porte sa chemise d’homme, sans sexualisation, avec un port altier qui atteste de sa place dans cette équipe d’explorateur. Le dessinateur représente Sheldon Sampson comme un patriarche à la carrure impressionnante, une force de la nature indépassable. Le lecteur pense au Superman de Kingdom Come (de Mark Waid & Alex Ross), en plus strict, un portrait très réussi.

En termes de langage corporel, la façon dont Brandon est vautré sur le canapé dans le bar en dit long sur son assurance, sa haute estime de soi, et son arrogance. Dès ces 2 pages, le lecteur a envie de lui en coller une, avant même de se rendre compte à quel point il est imbu de sa personne. Le face-à-face entre Hutch et les 2 hommes de main dans un bar donne à voir au lecteur, la tension des hommes de main convaincus qu’ils auront le dessus avec quand même un doute insidieux, et l’assurance calme d’Hutch. Le face-à-face entre Sheldon Sampson et Hutch est une leçon de direction d’acteur, confrontant l’assurance que donne l’expérience, au refus de se laisser embobiner, tout en étant respectueux.

Sheldon Sampson, le patriarche

Sheldon Sampson, le patriarche©Image Comics

En termes de décor, Walter Sampson recrée une délicieuse plage, avec ses cabines pour se changer, tout ça au profit de Blackstar, et du lecteur qui sent comme un parfum de vacances. En rapport avec l’île, l’artiste donne vie aux brins d’herbe avec un minimum de traits, pour un effet animé. Les couloirs de la Maison Blanche sont à la fois austères et imposants.

Pour ce qui est de l’ameublement, le lecteur constate l’investissement de l’artiste quand il se rend compte qu’il peut réassembler les morceaux du plateau de verre de la table basse, cassé par la chute de Chloe. Quitely ne se contente pas d’accoler quelques morceaux de forme hasardeuse, il a fait l’effort de les concevoir en gardant à l’esprit la géométrie initiale dudit plateau.

Des décors fleurant bon l'Amérique

Des décors fleurant bon l’Amérique©Image Comics

Frank Quitely est tout aussi impressionnant dans sa manière de représenter la violence, sans rien occulter de sa dimension horrifique. Il sait souligner discrètement la barbarie des affrontements physiques, de telle sorte qu’ils ne puissent pas être réduits à un spectacle de l’ordre du divertissement et que le lecteur ait conscience des conséquences destructrices sur les corps. Le tome se termine avec la reproduction des couvertures variantes au nombre de 13, parmi lesquelles celles de Bryan Hitch (*5) sont de toutes beauté.

La version de Bryan Hitch

La version de Bryan Hitch©Image Comics

Ce premier tome commence par déconcerter le lecteur qui voit Mark Millar accumuler les séquences dans lesquelles il revient sur ses marottes préférées concernant les superhéros. Il n’y a pas de nouveauté, mais il n’y a pas de lassitude car il ne tire pas à la ligne. Ces situations perfectionnées par Millar lui-même bénéficient des dessins aussi expressifs que subtils de Frank Quitely qui permettent qu’elles expriment leur saveur et leur sens, sans tomber dans les stéréotypes déjà vus. De page en page, le lecteur s’aperçoit que l’enfilade de ces séquences permet aux créateurs de se reposer sur leurs sous-entendus pour avancer rapidement dans leur intrigue en se reposant sur des ellipses, pour parcourir un chemin impressionnant. Les personnages acquièrent de l’épaisseur, par leur comportement et leurs motivations. L’intrigue générale dépasse les repères habituels des récits de Millar pour se prolonger plus loin.

La relève de la nouvelle génération

La relève de la nouvelle génération©Image Comics

26 comments

  • JP Nguyen  

    A ben merde alors… Du bon Millar ? Je l’ai feuilleté avant hier à la FNAC et c’est vrai que Quitely est en forme. Je pense que je le lirai, plus pour Quitely que pour Millar…
    Il y a quelques semaines, je m’étais fait une cure de Millar avec Kickass et Némésis, et en était ressorti assez peu convaincu…

    Sinon, mode relector on : « En termes de décor, Walter Sampson recrée une délicieuse plage, » y’a pas une petite confusion, là ?

    • Présence  

      Il aurait peut-être fallu que je mette un avertissement au début : j’avais bien aimé Nemesis pour son côté trash de mauvais goût, assumé et décomplexé.

      Walter Sampson dispose d’une capacité télépathique dont il se sert pour faire imaginer des lieux ou des actions à ses adversaires. En l’occurrence (même si la phrase n’est pas très claire, mais c’est voulu pour ne pas dévoiler une surprise dans l’intrigue), c’est bien ce personnage qui fait voir une plage très sympathique à un autre. Je ne suis pas entièrement convaincu d’avoir été plus clair, mais ça ne m’empêche pas de persister et signer pour la tournure de cette phrase (enfin, je me comprends).

      • JP Nguyen  

        J’avais oublié de te remercier pour cet éclaircissement, Présence.
        Donc merci !
        Je continue de penser que la tournure que tu avais choisie n’était pas des plus claires, mais manifestement, c’était volontaire pour ne pas trop spoiler.

  • Patrick 6  

    Ce comics fait parti de la pile (hélas de plus en plus importante) des BD/Comics achetés mais non lus… Ton article vient de le faire passer du bas de la pile au sommet de la pile ! Merci pour Millar donc 😉

    • Présence  

      Je pense que tu peux quand même prendre ton temps, parce que ce n’est pas demain la veille que Frank Quitely dessinera (et finira) la deuxième partie.

  • Tornado  

    Si ma propre pile de lecture n’était déjà pas si conséquente, je filerai acheter ça. Mais même si je suis très preneur du travail de Millar (contrairement aux copains), il n’y a plus de place… 🙁

    • Présence  

      La situation des étagères doit être grave pour que tu en sois réduit à de telles extrémités. 🙂 Pourtant tu nous avais indiqué que tu avais fait de la place en revendant tes intégrales X-Men.

      • Tornado  

        Oui. Mais vu que j’ai investi la moitié de la cave, il faudrait encore que je me débarrasse de ce que je n’ai plus envie de relire ! De toute manière, comme je n’ai pas le temps de lire tout ce que j’achète, je m’efforce d’acheter moins… Je sélectionne toujours un peu plus. 🙁

  • Présence  

    Je ne me suis pas trop étendu sur ce dont ça parle parce que l’intérêt de la lecture repose sur la découverte de l’intrigue, sur ce que les générations successives font de leurs pouvoirs, comment chacun individu envisage sa place dans la société, l’héritage de cette première génération de superhéros.

  • Sonia  

    Je viens de le finir et je suis contente de lire ton avis. J’aime plutôt bien Millar en général (oui j’avoue, j’ai aimé Nemesis) même s’il retricote un peu tout le temps les mêmes thèmes. Ici, l’association avec Quitely fonctionne bien et ton rapprochement avec Kingdom Come me plait bien. Je préfère toutefois les couleurs et les atmosphères sombres en général.
    J’attends la suite avec intérêt 🙂

    • Présence  

      Panini a annoncé la parution de MPH de Mark Millar & Duncan Fegredo pour début avril 2016.

  • comics-et-merveilles.fr  

    Cela va remonter dans ma pile de wishlist 😉
    Promis! je fais plus court next time^^

  • Présence  

    C’est étrange de passer pour un rédacteur sadique martyrisant un boss masochiste, je n’aurais jamais cru me retrouver dans cette position un jour. O:-)

  • Jyrille  

    « Impossible de résister à l’attrait d’un comics écrit par Mark Millar bénéficiant des dessins de Frank Quitely. » C’est exactement ce que je me suis dit en voyant l’objet. J’ai craqué, alors que j’ai laissé tombé Millar il y a déjà quelques temps, mais il faut avouer, que oui, c’est bon cette fois, c’est de la bonne came.

    Comme tu le soulignes si bien, Quitely est en grande forme, soignant son décor et maîtrisant le mouvement (souvent inattendu et brutal par ailleurs, ce qui dynamise la plupart des scènes d’actions). J’adore vraiment ce dessinateur.

    Quant à Millar, il ressasse un peu Authority et Kick-Ass, voire même Civil War, mais ça marche très bien. Je suis d’accord avec toi absolument sur tout. Par contre qu’en est-il de la suite ? Cela va-t-il vraiment prendre beaucoup de temps ? Je crains un peu que Millar se perde à nouveau dans la suite, mais ce premier tome tient toutes ses promesses.

    Et je suis d’accord, les couvertures alternatives de Hytch sont superbes.

    • Présence  

      La suite ? Mark Millar a annoncé dans plusieurs interviews que la série devrait compter entre 10 et 12 épisodes au total. Après qu’il se soit écoulé 1 an entre la parution de l’épisode 4 et celle de l’épisode 5, il a indiqué que les titres Millarworld sortiraient mensuellement, mais que la publication ne commencerait qu’une fois tous les épisodes terminés. A ce jour, à ma connaissance, il n’y a pas de date officielle pour la sortie de la deuxième époque.

      Par contre la série dérivée Jupiter’s Circle touche à sa fin. En as-tu lu le premier tome ?

      • Jyrille  

        Présence, désolé de te répondre si tard ! Merci pour les précisions, je comprends pourquoi Quitely est autant en forme, un an pour un épisode de 22 planches… Pour répondre à ta question, non, je n’ai pas lu la préquelle. En vaut-elle le coup ?

        J’étais en week-end à Prague ce week-end et je n’en ai même pas profité pour vous lire… J’ai un retard monstrueux sur tout.

        • Présence  

          J’ai lu le premier tome de Jupiter’s circle et j’ai trouvé ça très quelconque (commentaire sur le site hbaituel), à la fois pour les dessins et pour le scénario.

  • Présence  

    C’est vrai qu’il est bien question d’héritage, que la seconde génération semble avoir choisi son mode de vie uniquement en réaction par rapport à l’autorité et l’altruisme de la première. Néanmoins cette dimension du récit m’a semblé la plus convenue, reposant sur des stéréotypes dont Millar a déjà abusé dans de précédentes histoires.

  • Farid  

    Comme cela à été précisé,c’est une sorte de Kingdom Come de seconde zone,mais qui reste très plaisant à lire pour son côté « Et Si »,plus ces questions de passage de flambeau super-héroïque qui donnent du piquant…
    J’aime.

  • Présence  

    Incroyable ! Image Comics vient de faire connaître son planning de publication pour juin, et le numéro 1 de la deuxième partie de Jupiter’s Legacy est annoncé pour le 29 juin 2016. En outre, Mark Millar a juré, craché que le premier numéro ne sortirait que dans le dernier serait terminé par Quitely. Peut-être qu’il sera possible de connaître la fin de l’histoire pour Noël…

  • Jyrille  

    Je na’i aucun souvenir ou presque de ce premier tome. Et en fait je n’ai jamais acheté la suite, je crois bien que c’est le moment… J’ai commencé par regarder la série Netflix. C’est franchement regardable, mais si c’est la réponse de Netflix à THE BOYS et INVINCIBLE de Amazon, c’est raté, ils ne boxent pas dans la même catégorie. Cela dit les matérieux de base (les comics) y sont pour beaucoup. Ils auraient mieux fait d’adapter son Authortity.

    • Jyrille  

      J’ai fini la saison 1 de la série Netflix: bof bof.

  • Chip  

    Bonjour lecteurs de 2016, je viens du futur vous dire que le tome 2 est sorti mais qu’on attend toujours le 3.

    Pou ma part, j’y ai lu du Squadron Supreme de Gruenwald millarisé avec des gimmicks très Invincible, qui manque au final de substance mais on risque de tomber d’accord sur Quitely, et sa maestria, avec le concours de Doherty, finit d’emporter l’adhésion.

    • Présence  

      Depuis le passé… je vois… je vois… je vois que Frank Quitely ne dessinera pas le tome 3 qui sera annoncé pour paraître en 2021, en conjonction avec la série Netfix : Jupiter Legacy, dessiné par Tommy Lee Edwards. Je vois également que je ne suis pas du tout sûr de lire, vu comment le tome 2 a été une déception en ce qui me concerne.

  • JP Nguyen  

    A la pause midi, j’ai lu les tomes 1 et 2, en VF, de cette série.
    Quitely livre un super boulot. Millar privilégie toujours l’efficacité au détriment de la subtilité. Une lecture agréable mais dispensable.

    • Présence  

      Depuis, j’ai lu le tome suivant, dessiné par Tommy Lee Edwards :

      Pas sûr que le lecteur attendait une suite à Jupiter’s Legacy. Cependant il s’agissait d’une œuvre assez personnelle de Mark Millar, et cette nouvelle saison promet d’être relativement courte, prévue en dix épisodes. Même s’il ne reconnecte pas les personnages sur un plan émotionnel, le lecteur apprécie la qualité de la narration visuelle, très réussie et se laisse porter par des fils narratifs diversifiés. Puis il se pique au jeu du suspense présent dans chacun de ses fils, dans la problématique d’un monde où les superpouvoirs ont changé durablement l’équilibre des pouvoirs politiques, et des aspirations de l’humanité. La transition avec un deuxième dessinateur se fait sans hiatus trop important, et les intrigues prennent une ampleur divertissante. Il est possible que le lecteur soit sensible au cynisme qui s’installe progressivement dans le récit, et que sa réaction oscille entre l’évidence que tout cela était trop beau, et le ressenti que ce cynisme est un artifice narratif en toc.

      https://www.babelio.com/livres/Millar-Jupiters-Legacy-tome-5/1412025/critiques/3001595

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