Un rêve sans fin (Lamu Beautiful Dreamer)

Uruseï Yatsura: Beautiful Dreamer par Mamoru Oshii

1ère publication le 21/03/18- MAJ le 26/01/19

Une rêverie signée Eddy Vanleffe

Lamu:Mettez un tigre dans votre lecteur...

Lamu: Mettez un tigre dans votre lecteur… ©Rumiko Takahashi/Toho-Kazé

Cet article portera sur le long métrage animé Uruseï Yatsura: Beautiful Dreamer réalisé par Mamoru Oshii et sorti au japon en 1984 puis en 1995 par Tonkam en VHS, Kazé ressortant le truc en 2004 en DVD sous nos cieux.

Il est bon qu’un instant nous puissions nous réinterroger sur l’incroyable fascination que souleva soudainement la japanimation dans le milieu des années 90.
Après qu’Akira ait déjà effectué une percée mais restée au rang des «bizarreries» qu’offre parfois l’exotisme, d’autres bobines s’immiscèrent dans les salles obscures offrant ainsi une sorte d’alternative à l’hégémonie des studios Disney.

Oh, nous en étions bien loin mais Porco Rosso et le Tombeau des lucioles ainsi que le succès estival du film de Sailor Moon, portés par la génération Club Do allaient devenir le contre-pouvoir idéal pour un tout nouveau public affamé. Les vidéos V.H.S fleurirent alors dans les rayons fnac.
Mais où résidait cette différence? Quel fut l’ingrédient secret?

La réponse est multiple bien sûr, mais là encore, un fait générationnel vint cristalliser le phénomène pour qu’il ait pu prendre son essor. Nous étions en quête d’idoles, avec Les Carpenter, David Lynch, Sam Raimi ou même Spielberg et ce cinéma venait nous en offrir de nouveaux.
Si l’animation américaine a toujours été le fait de collectifs au service d’un Studio, à l’instar du studio aux grandes oreilles(véritable kolkhoze mené par un soviétique enragé), les longs métrages animés japonais étaient bien souvent le reflet de la sensibilité de leurs auteurs et cela dès Osamu Tezuka qui était un véritable maniaque du contrôle, avec une patte, un esprit et des thématiques très marquées. Dans le sillage du maître, des Rin Taro (Kamui) ou Osamu Dezaki (Cobra) imprimèrent également une marque personnelle au point de pouvoir construire une carrière et une réputation.

Cette tendance explosa au début des années 80 avec l’émergence de nouveaux réalisateurs surdoués parmi lesquels on citera évidemment Hayao Miyazaki mais aussi Mamoru Oshii.
Il débuta sur un dessin animés qui laissa peut-être un vague souvenir parmi les plus spéléologues d’entre nous: Nils Olgersson, l’adaptation d’un conte d’Anderssen et surtout Uruseï Yatsura connu chez nous sous le titre simple de Lamu.

Rapidement le bonhomme fera sien des délires de la Mangaka original pour y greffer déjà son obsession pour l’armement nazi de la seconde guerre mondiale et des séquences de plus en plus oniriques, de plus en plus contemplatives magnifiant le moindre flocon de neige. Le succès colossal de la série au japon généra un premier long métrage Only You et celui-là, la suite dont nous allons parler: Beautiful dreamer.

Sorti la même année que Nausicaa de la vallée du vent de Miyazaki, ce fut l’acte de naissance d’un nouveau cinéma d’animation d’auteur dont le japon eut le monopole pendant largement 20 ans.
Parce que là, Mamoru Oshii craque son louf’! il n’y a pas d’autres mots.

Lum The Forever, film qui essaiera d'être encore plus barré, mais sans l'élégance onirique de Oshii. En revanche, le design est de la grande Akemi Takada. ©Rumiko Takahashi-Shogakukan/Kitty film-Fuji TV Source: http://images.moviepostershop.com/urusei-yatsura-4-lum-the-forever-movie-poster-1986-1020468883.jpg

Lum The Forever, film qui essaiera d’être encore plus barré, mais sans l’élégance onirique de Oshii. En revanche, le design est de la grande Akemi Takada.
©Rumiko Takahashi-Shogakukan/Kitty film-Fuji TV
Source:  imagemoviesposters

Un mot sur le manga d’abord:
Uruseï Yatsura (les aliens énervants) ou Lamu, est le manga qui va créer un genre à lui tout seul: Ataru (Ronnie), un lycéen moyen, assez minable, légèrement obsédé et même pas beau, se trouve être forcé de cohabiter avec une princesse alien à qui il a promis le mariage suite à un quiproquo pour empêcher son peuple d’envahir la Terre. Elle va amener avec elle tous ses copains extra-terrestres qui sont tous autant d’emprunts au bestiaire de la mythologie japonaise version Bikini SF (Leïa, tu ne sauras jamais à quel point tu fus fondamentale). Tout ce petit monde va mettre le bordel dans la vie quotidienne d’Ataru rebaptisé Darling par sa nouvelle fiancée aussi attentionnée que jalouse.

De ce foisonnement sans limite et sans direction qu’Oshii va absorber et digérer, il va en fabriquer une fable hallucinée sur la jeunesse, sa durée limitée et son appétence pour le bonheur oisif.
Prenant modèle sur le manga, il va lui aussi déformer pour son film, plusieurs légendes nipponnes et leur faire revêtir une forme plus actuelle et les transformer en comédie. La principale est celle d’Urashima Tarô.
Ce personnage, un pêcheur qui sauva une Tortue en fait la fille du roi des Océan, se vit récompensé d’un séjour dans ce monde aquatique. Lorsqu’il revînt il s’aperçut que 300 ans s’était écoulé et que tous les proches étaient morts. Ce conte extrêmement célèbre au Japon, exprime alors la fuite du temps.

©Rumiko Takahashi-Shogakukan/Toho source: https://4.bp.blogspot.com/-7YJU4B_FP0c/WRB_N40pxqI/AAAAAAAACmg/jKabv1khqA8xZKVJEst4UgNQjvVKGSdSwCLcB/s1600/urusei_yatsura_dreamer.png

©Rumiko Takahashi-Shogakukan/Toho
source: 4 BP

Le film donc:
C’est la fête du printemps au collège Tomobiki et chaque élève met son cœur à l’ouvrage pour que cette kermesse géante puisse être parfaite. Chaque club met au point une animation haute en couleurs (la classe de Lamu et Ataru semble vouloir monter un atelier d’histoire en prenant comme thème le 3eme Reich, Mr Oshii, vous êtes incorrigible!) et chaque journée semble se dérouler comme la précédente dans un joyeux sentiment d’éternité. Seul un professeur semble perdre pied et la notion du temps et confesse avoir l’impression de vivre dans un rêve. Une chose est certaine: ce n’est pas le sien.
Débute alors une sorte d’enquête contemplative à la Agatha Christie où le temps suspend son envol jusqu’à perturber le sens de la chronologie.

Il y a aussi  trois actes clairement identifiés dans le film:
-Un premier angoissant rempli de séquences troublantes et étranges qui installe l’intrigue et nous plonge dans cet étrange rêve.
-Un deuxième qui s’attardent sur l’indolence et le pur bonheur de pouvoir vivre sans se soucier de quoi que ce soit et l’inaptitude de l’humain à ne pas réussir à en profiter.
-La quête pour sortir de ce rêve.

Pour mieux brouiller les pistes, certains éléments s’entrecroisent pour bien nous dire que la structure d’un rêve reste erratique.
Si le début et le titre français (Un rêve sans fin) pourrait faire penser à une célèbre comédie américaine sortie bien après, Beautiful Dreamer rapidement, va prendre tout un tas de directions les plus originales et visuellement marquantes. Oshii aime les plans contemplatifs mais il est conscient de l’ennui qu’ils peuvent rapidement susciter dans un domaine aussi dédié au mouvement que l’animation. Aussi il va varier les plans et les ambiances pour mieux les tordre au besoin de sa dramaturgie. Parfois la scène va être vue d’une flaque d’eau où le travelling se fera autour d’une théière. La vitesse de certains plans vont donner une  impression de pesanteur ou un certain vertige maladif. La fixité d’autres moments vont créer ce qu’il faudra d’angoisse pour nourrir un malaise sous terrain mais permanent jusqu’au dénouement final. Les événements ne sont plus forcément décris de manière chronologique. Chaque élément est d’avantage perturbant que révélant. Bref le réalisateur vient d’aboutir à un film unique constituant un genre à lui tout seul: la «comédie sentimentale onirique shintô».

Car bien évidemment tout est pétri de folklore japonais, dans sa symbolique, sa parabole (le jeunesse en fuite est souvent représenté par l’arbre de cerisier dont la floraison est à la fois magnifique et éphémère), son bestiaire, son contexte concret ( la fête du collège) et bien entendu cette manière de filmer «zen» des séquences pourtant tendues. Pour un budget riquiqui, le film développe pourtant une esthétique léchée.


La bande annonce française.
©Rumiko Takahashi/Toho-Kazé

Le personnage de Lamu n’a rarement été aussi beau ni gracieux et aérien. La scène de l’aquarium (une autre fixette de l’auteur) est d’une justesse absolue. Ici Oshii fait une démonstration de poésie aux antipodes de celle habituellement versée par Disney. Musique synthétique, paysages chaotiques ou désertiques, scènes d’ennui quotidien alternent avec les révélations perchées donnant lieu à des scènes d’anthologies comme celle de l’avion qui survole la ville si marquante que vous pourrez la voir quasiment à l’identique dans Dark City d’Alex Proyas qui a sans doute pensé que «swiper» une vieille japanime passerait inaperçu.

En conclusion, sorti de nulle part, ce film se classe sur les étagères parmi les  Brazil, Alice au Pays des merveilles et autres After Hours en s’imposant comme une petite perle du neuvième art, unique en son genre.
Depuis ce film a fait école. Déjà dans la filmographie de Lamu ( 6 films au compteurs), car les troisième et quatrième volets de la franchise s’en ressentiront fortement ( Lamu Forever est incompréhensible). Depuis, il n’est pas rare qu’un volet cinématographique d’une franchise simple prenne soudain une dimension plus onirique et mélancolique que sa version papier. Nous observerons ce phénomène sur Ah My godess le film ou sur Tenchi Muyo in love blindé de paradoxe temporels et de références shintô.

On pourra également penser à des ovnis déstructurés comme Darkside Blues ou Nom de code Aï city qui prennent un malin plaisir à égarer le spectateur. Mamoru Recommencera d’une autre manière avec Ghost in the shell qui lui aussi zappe les moments funs du manga pour en faire un film d’ambiance hyper planant et mélancolique. On pourra même dire qu’avec sa revitalisation esthétique du mécha Patlabor, il sera le papa de cette nouvelle génération de dessins animés torturés trouvant son pinacle jusque boutiste dans Evangelion.

Inconnu du grand public Beautiful Dreamer est pourtant fondateur et sublime, une preuve parmi d’autres de l’extraordinaire diversité et de la toujours étonnante qualité de ces fameux films d’animations japonaises, souvent cachés par les productions Ghibli, mais qui sait si ces derniers ne sont pas de magnifiques arbres cachant une forêt encore plus belle même si souvent bien plus sauvage ou étrange…


et la japonaise…
©Rumiko Takahashi/Toho
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Vous vous rappelez de Lamu ? On vous parle aujourd’hui du premier film de 1984 Beautiful Dreamer, un animé aussi fondamental que la production Ghibly.  En voici les raisons :

BO: le groupe Uruseï yatsura qui chante: hello Tiger. Aucune coïncidence, un groupe obscur s’est inspiré de Lamu…

39 comments

  • Matt  

    « son obsession pour l’armement nazi de la seconde guerre mondiale »
    On dit l’armement allemand svp^^ Le Japon commerçait avec l’Allemagne, tout simplement. Ils comparaient leur technologie avec ce qui se faisait en Allemagne, comme pour l’aviation par exemple. Mais bref…

    j’ai toujours connu ce personnage de Lamu mais ça passait à la TV chez nous, ça ? Jamais vu. Je note que tu parles surtout du film. Cool, ce sera plus facile à regarder^^ J’avoue que j’ai souvent cru que c’était une couillonnade de type « harem » avec le loser et la nana sexy. Le premier du genre peut être mais ça ne me tentait pas.
    Tiens j’ai vu Darkside Blue il y a un bail. C’était…bien bizarre dans mon souvenir. Et Tenchi Muyo in love aussi. Je ne suis pas bien fan de Tenchi Muyo mais ce film « d’amour » bien plus sérieux était bien sympa.
    Je regarderai surement le film donc.

    TIens sinon par hasard comme ça tu connais Seto no Hanayome ? C’est une série non licenciée chez nous mais fansubbée. C’est complètement taré, très con mais bien marrant. Un jeune se fait sauver de la noyade par une sirène et comme il se fait emmenée dans le monde secret des poissons, il est obligé de se marier avec elle. Résultat, même s’il retourne vivre à la surface, toute la famille mafieuse de la sirène (notamment son père complètement hardcore) viennent envahir son quotidien en prenant forme humaine (certains deviennent des profs de son école comme un espèce de requin humain aux allures de Terminator…ouais c’est bizarre je sais)
    C’est bien plus récent comme série mais c’est tellement absurde comme humour, et également ultra référentiel avec plein de parodies (un épisode va parodier les anime de mecha, d’autres les films d’horreur, etc.)

    • Eddy Vanleffe  

      Bon et bien à première vue, cette série est entièrement tirée d’UN épisode de Lamu, lui m^me inspiré de la légende de Urashima Taro comme ce film…

      • Matt  

        Roo tu vas pas commencer avec ton allergie des trucs inspirés par d’autres trucs. Elle est très fun la série.

        • Eddy Vanleffe  

          Non, je suis curieux mais l’histoire que tu me décris est une sorte de « décalque » d’un épisode précis où Ataru fait aussi un voyage au pays des tortue qui s’avère être une famille hyper possessive, avec beaucoup d’humour absurde..
          Mon propos n’est pas de descendre un nouvel animé mais bien promouvoir Uruseï Yatsura qui est à un tout un pan du manga ce que Black Sabbath est au Heavy Metal.
          une influence parfois pas si visible mais permanente.

        • Matt  

          Le point de départ est peut être un décalque mais ça se met en place en 2 épisodes ça. Après la série a son lot de persos tarés, de gros délires parodiant divers types d’animes, etc.
          Tu peux promouvoir Lamu sans descendre une série qui s’en serait un chouilla inspiré^^ C’est même cool qu’elle ait un héritage, non ? C’est pas du remake copier/coller non plus.

          • Eddy Vanleffe  

            mais je ne descends pas ce nouvel animé…
            je souligne la filiation,
            je le connais pas cet animé, j’ai rien contre lui…

          • Matt  

            Désolé, c’est parce que tu sembles vraiment avoir un souci avec les remakes (plus que moi). Du coup j’ai tendance à penser que tu ne veux rien savoir si c’est trop affilié à un autre truc^^ Mais c’est pas un remake, j’en ai juste parlé parce qu’en effet il semble y avoir des similitudes dans l’idée.

      • Eddy Vanleffe  

        Ha ha, le coup de l’armement… c’est bien celui spécifique de l’armée allemande de 1936 à 1945 qui intéresse les fétichistes… :), donc ça se rapporte bien à la facette nazie de leur Histoire… les casques à pointes sont tout de même moins populaires…
        je n’ai peut-être pas le jargon de l’historien sur ce coup là… 🙂

        Lamu une série harem? oui et non puisque indubitablement, elle en possède l’ADN mais personne ne tombe amoureux du héros à part Lamu, la princesse n’a absolument aucune rivale….
        et puis il n’y a aucun aspect « ecchi » dans Lamu, seulement de l’humour absurde et parfois même cruel avec son « héros »

        • Matt  

          Tu fais le méprisant là. Les japonais n’ont pas le même rapport avec l’allemagne historiquement. Et mettre le mot « nazi » partout pour sous-entendre que Oshii est un facho, c’est moyen. Qu’il trouve l’armement allemand classe, ça ne fait pas de lui un pro-nazi. Tu lances une polémique à la con là. C’est comme ceux qui ont reproché à Miyazaki d’être pro-nazi dans son film « le vent se lève » parce qu’il raconte l’histoire d’un concepteur d’avion qui bossait pour le côté allemand. Faut arrêter quoi.

          Bon et puis arrête de faire le radical anti-remake^^ Ton copain Rintaro il a fait Metropolis, une réécriture du film de Fritz Lang.
          Seto no Hanayome c’est super fun, même si le point de départ est un épisode de Lamu, ou une légende populaire.

          « Lamu une série harem? oui et non puisque indubitablement, elle en possède l’ADN mais personne ne tombe amoureux du héros à part Lamu, la princesse n’a absolument aucune rivale…. »
          De toutes façons sur le principe ça peut être rigolo quand même les situations de rivalité amoureuses. C’est juste que c’est devenu un peu trop présent ce genre de trucs.

          • Eddy Vanleffe  

            What?

            Ok on ne va aller nulle part aujourd’hui.

            je n’ai pas dit que Oshii était nazi, mais qu’il kiffait cette période militaire, il y fait allusion souvent, comme pour les bassets artésiens ( absent dans un rêve sans fin), les aquariums et les scènes d’autoroutes…
            Le seul film que j’ai trouvé suspect à ce niveau , c’est Jin-Roh qu’il n’a pas réalisé.
            ici je m’amuse de voir comment il arrive à caser ses « obsessions » même quand le sujet n’a rien à voir…

            Tu vas super loin dans tes mots!

          • Matt  

            Bon je me suis levé de travers on va dire, sorry. Mais c’est parce que justement tu as déjà fait ce commentaire sur Oshii facho (j’ai pas rêvé hein ! Quand Nikolavitch a dit qu’il était de gauche, t’as dit l’inverse)
            Alors je me fais des idées sur tes sous-entendus.
            On reprend à zéro, j’ai rien dit^^

          • Matt  

            Et Jin Roh c’est une dystopie. Pour moi ça ne glorifie rien du tout^^

          • Eddy Vanleffe  

            Je ne suis pas fixé sur l’identité politique de Oshii en tant que citoyen.
            comme tu pourrais le dire d’ailleurs, je m’en fous assez d’ailleurs…
            comme je dis je m’amuse de voir cette « fixette » revenir parfois de manière détournée…
            J’ai eu pour ma part une mauvais expérience sur Jin Roh…
            Soleil Vert est une dystopie mais le propos est sans ambiguïté, Brazil pareil…
            Jin rôh, permettez moi d’avoir un doute justement…
            je ne l’ai pris de la bonne manière.
            MAIS

            je pense qu’un truc ambivalent peut s’ y trouver quand même.
            ca ne fait pas des auteurs des fachos pour autant.
            Battle royale passe souvent pour un film assez craignos, mais je l’aime bien quand même…

          • Matt  

            Jin Roh est quand même d’une noirceur incroyable, pessimiste, avec une idéologie politique qui l’emporte sur toute compassion. Comme la version hardcore du petit chaperon rouge utilisée dans le métrage pour indiquer l’innocence détruite sans happy end. Même si tu as du mal peut être à situer les convictions des auteurs, ça peut très bien être pris comme un constat triste d’un monde cruel qui fait son effet. J’en ai presque versé ma petite larme moi devant ce film que je trouve excellent.

  • Matt  

    Ah oui il y a aussi une fille d’un gang de Yakuza-poissons rival qui débarque dans la vie du héro : Luna, une sirène…idole chanteuse bien sûr, qui rend tout le monde dingue. Bref c’est super débile mais je crois que c’est la série qui m’a fait le plus marrer. Je suis amateur d’humour absurde aussi, c’est pas forcément pour tout le monde.

  • Matt  

    Et sinon les autres films, à part celui auquel t’as rien compris, ils sont corrects ? Nan parce que…apparemment ils ne sont dispos qu’en coffret les saligauds…

    • Eddy Vanleffe  

      Alors….
      Only You est un épisode type de Lamu mais avec une sauce rallongée pour en faire un film.
      il est bien mais pas transcendant…

      Remember my love est vraiment chouette et très sentimental. poétique mais plus enfantin que Beautiful dreamer…

      Lamu Forever. alors là, le réalisateur s’est dit qu’il allait faire « Mieux » que BD… il s’est ingénié à être plus cryptique, plus poétique, plus contemplatif et plus incompréhensible. A mes eux , c’est un ratage mais une démarche artistique évidente peut plaire à un public exigeant…

      The final chapter: la fin du manga en film. c’est juste une merveille. je ne peux pas rester de marbre devant ce film. la conclusion avec un retour au point de départ.

      Always my darling: Synthèse un peu cheap de ce qu’est Lamu…j’aime bien parce qu’il est dynamique mais c’est vraiment basique.

      je conserve précieusement mes vieilles VHS anglaises tel un Fafnir otaku…

      si on compare les films U.Y. on est vraiment dans un autre tonneau que pour les films DBZ, Sailor Moon, Ranma 1/2 souvent des épisodes de 1h30…
      au risque de parfois livrer une objets étranges mais au bout du compte, on passe un bon moment.

  • JP Nguyen  

    Lamu… je n’en ai que de vagues souvenirs du Club Do. A l’époque, je me disais que le héros était bien bête de ne pas céder aux avances de cette si jolie princesse extra-terrestre… Mais je n’arrive même pas à me rappeler un épisode en entier. J’étais dans l’état d’esprit « Zut, les Chevaliers du Zodiaque sont passés et il va falloir attendre pour Ken le Survivant… »
    En ce qui concerne la forêt de chouettes films évoquée dans la conclusion de ton article, il faudrait que je me mettre à écrire un article sur Redline. Une course de voitures futuriste totalement jouissive (et c’est un non-fan de sports mécaniques qui vous le dit).

    • Bruce lit  

      Pareil.
      Pour moi Lamu c’était une série de gonzesses…
      Comme pour Ranma 1/2 ou le collège fou fou fou, j’avais l’impression que c’était une suite de gags sans véritable intrigue ou drama. Je mettrais aussi Nicky Larson dans le même panier que je ne supportais pas.
      Les chevaliers me paraissaient d’un autre acabit. Il y avait une continuité, du drame à foison et de la souffrance.
      C’est ce que je recherchais adolescent.

      Maintenant dis moi, Lamu ça existe en manga. Il y a une fin ? Dis me ‘en plus je suis intrigué.

      • Eddy Vanleffe  

        oui la fin est dispo en film.
        sans spoiler les éventuels intéressés:

        un rebondissement inattendu, éclate lorsque le grand-père de Lamu retrouvé dans sa capsule cryogénique qui traînait à la cave lors d’un déménagement change la cartographie des relations entres les deux héros.
        Les choses vont dégénérer et Lamu sera bientôt contrainte d’effacer son passage sur terre et d’oublier son darling pour toujours…
        A ce stade tout est dans les mains d’Ataru mais comment peut-il être encore lui-même, si le sort de la terre pèse dans ses choix?
        un final, émouvant qui m’a marqué à l’époque.

      • Matt  

        Le collège fou fou fou et Nicky Larson c’était fendard^^ J’aimais bien.
        Je n’ai pas revu le collège fou fou fou depuis, je ne sais pas ce que le moi adulte en penserait. Mais Nicky Larson j’aime toujours, mais sans la VF nulle des méchants (façon parodique comme Ken le survivant) Le truc c’est que j’aime bien le doubleur VF de Nicky pourtant. Du coup je me suis rabattu sur les films et OAV qui ont de bonnes VF non-parodiques…et c’est cool^^ Il y a 1 ou 2 films vraiment pas top mais certains sont très bons.

      • Matt  

        D’ailleurs franchement entre Cobra et Nicky Larson, si tu n’aimes pas les tombeurs, c’est clairement Cobra le pire^^ Nicky n’arrive jamais à rien, c’est juste un crétin pervers socialement qui se prend toujours un coup de massue par son assistante. Il s’avère juste qu’il est super fort dans l’action quand ça devient sérieux. Moi ça m’a toujours fait marrer ces personnages. C’est un peu comme un Ash de Evildead. Fort et cool, mais parfois complètement con et ridicule.

        • Eddy Vanleffe  

          Nicky Larson, c’est très particulier…
          pas évident à défendre mais c’est un manga ouvertement féministe, une démonstration par l’absurde….

          Ryo et Mammouth sont deux samourais avec des flingues.
          Ryo ne faute jamais, il se sert de sa « perversion » comme couverture. il est en fait extrêmement fidèle à Laura, tout en voulant la rejeter au maximum pour l’éloigner de son monde de violence. et pourtant il ne se résout pas à la quitter non plus…
          ça parle de cul sans arrêt mais c’est le truc le plus lfeur bleue que j’ai jamais lu…

        • Matt  

          Pourquoi pas évident à défendre ?^^ ça va hein, c’est couillon mais c’est rigolo.
          Je me souviens tout de même que l’épisode où il avoue son amour pour Laura…on a du mal à y croire vu qu’il passe son temps à mater les filles…
          Mais bon c’est clair que c’est un bon gars au fond et qu’il veut protéger Laura pour tenir la promesse qu’il a faite à son ancien associé (et frère de Laura) assassiné.
          Et niveau action c’était cool. Moi j’suis fan et j’assume^^ Même si la série est longuette et que maintenant, je me contente des longs métrages.

          • Eddy Vanleffe  

            l’épaisse couche d’humour gras peut faire passer ce manga pour un truc bine con alors que derrière, un vrai propos sur la modernisation du japon et la émancipation féminine est mise en avant.

          • Matt  

            Certes m’enfin…même sans ça, ce n’est pas si con que ça. Il y a des enquêtes policières sympas et pas mal d’action. ça n’en fait pas un truc intello certes mais un bon divertissement pas plus bête que certains films américains à la Die Hard.

  • Bruce lit  

    Décidément je suis passé à côté de quelque chose à vous lire.
    je tenterais plutôt les mangas du coup.

    • Matt  

      L’épisode où le frère de Laura se fait tuer (c’est dans les 10 premiers de la série) m’avait marqué. Le tueur avait une arme dissimulée dans une prothèse de main gantée. Et en VF l’ami de Nicky lui disait « fais attention à la main noire » avant de mourir.
      Et moi à l’époque j’avais créé un méchant appelé « main noire » dans les dessins que je faisais.^^ Souvenirs, souvenirs…

  • Eddy Vanleffe  

    je vais être un putain de snob intégriste là:
    je m’absous à l’avance 🙂

    LES MANGAS!
    lisez les mangas.
    souvent les versions animées des années 80 sont simplifiées et ne donnent pas une image « optimale » de leurs modèles…

    Nicky Larson en DA, c’est 90% du temps, une cliente, un boulot de garde du corps-gag chez Larson-coup de massue-1e attaque méchant- deuxièmes gag-enlèvement de Laura-nicky vient la sauver-finish à l’aéroport…
    c’est beaucoup plus varié dans le manga, avec souvent une mise en lumière bien plus flagrante de la cliente et pas mal d’intrigues qui font avancer le schmilblick.
    genre l’enfance de Nicky qui ignore sa propre date d’anniversaire. l’identité de son père adoptif , la cécité progressive de Mammouth etc…

    Le dernier épisode de cat’s Eye est une pièce de théâtre à la con. la fin du manga tirerait des larmes aux cailloux…
    Ranma en animé. pas de fin (bon en manga non plus en fait…)
    il y a sûrement d’autres exemples…

    • Matt  

      De toutes façons en général les meilleurs animes sont ceux qui ne sont pas basés sur un manga et qui font leur propre truc. A l’exception peut être de Ghost in the shell qui a pris une bien plus grande importance en anime.
      Mais bon Cowboy Bebop, Last Exile, Nadia, Evangelion (même si moi j’suis pas vraiment fan), Seirei no Moribito, les Miyazaki, les Satoshi Kon, les Kawajiri, Jin Roh ( 😉 ), et tous ces trucs qui n’ont pas de manga à la base…ben c’est vachement mieux que la plupart des animes tirés de mangas.^^

    • Bruce lit  

      Plutôt d’accord à l’exception historique de St Seiya.

    • Matt  

      Mais le manga saint seiya n’a pas débarqué après le dessin animé ? Il y a aussi des séries dont les mangas arrivent après et adaptent le dessin animé sur papier. Là ça compte pas^^ L’œuvre d’origine est le dessin animé dans ce cas.
      Il paraît cela dit que le manga Albator justement n’est pas non plus à la hauteur du dessin animé. Il y a des exceptions bien sûr. Mais en général les dessins animés qui dépendent du manga, soit ils sont bourrés d’épisodes de remplissage pour laisser le temps au manga de sortir et ont un rythme chaotique, soit ils sont plutôt bons et fidèles aux mangas mais n’ont pas de fin faute de budget parce que le manga est trop long, soit ils sont une version simplifiée du manga.

      Le mieux c’est souvent les mangas qui ont plus de marge de créativité, qui sont pensés pour durer un certain nombre d’épisodes avec une fin en bonne et due forme, etc.

  • Matt  

    Grr…moi j’aimais bien Albator 84. Je la préférais à 78, même si mon opinion n’est pas la plus populaire. J’aime bien le film (qui a été découpé en 4 épisodes à l’époque) qui raconte comment il a perdu son oeil, etc.
    Mais après c’est vrai que la fin…elle n’est pas extra.

  • Présence  

    Superbe intriduction, avec une mise en contexte passionnante, et un comparatif entre Disney et la production japonaise des plus éclairants. J’y ai découvert beaucoup de choses que j’ignorais.

    Mamoru Oshii craque son louf’! – Voilà une expression que je ne connaissais pas.

    Ayant beaucoup aimé Ranma 1/2 en manga, j’avais commencé à explorer les différents mangas de Rumiko Takahashi disponibles en français. J’avais fini par tomber sur l’édition Bunko publiée par Glénat, mais je me suis arrêté au bout de quelques tomes. J’avais aussi découvert le conte de Urashima Tarô en lisant des contes de tous les pays à mes enfants quant ils étaient encore petit. J’ignorais qu’il avait une telle renommée dans la culture japonaise.

    Je suis impressionné par l’apparente facilité avec laquelle tu sais rendre évidente les qualités de réalisateur de Mamoru Oshii, comme si ça allait de soi de faire apparaître les caractéristiques et le talent d’un artiste. Merci beaucoup pour cette présentation délicate et lumineuse.

  • Slip en cuir  

    « Elle va amener avec elle tous ses copains extra-terrestres qui sont tous autant d’emprunts au bestiaire de la mythologie japonaise version Bikini SF (Leïa, tu ne sauras jamais à quel point tu fus fondamentale). »

    Urusei Yatsura a été publié en manga pour la première fois en 1978. La série animée est sortie en 1981. Le Retour Du Jedi, c’est 1983. De rien.

    • Eddy Vanleffe  

      ERRATUM: Ah..Leïa, tu ne sauras jamais çe que tu dois à Lamu…. :).

      oui, j’ai fait un abus de langage sur ce coup, merci infiniment Slip….

  • Jyrille  

    Voilà un article que j’avais dans ma liste en retard ! Et bien j’ai très envie de le voir maintenant, comment vais-je faire ? Déjà que j’ai pu découvrir Lamu par le biais de ton autre article (celui sur le manga), je me demande si j’aurai un jour le temps de profiter de toutes ces merveilles. Merci beaucoup Eddy, je n’avais pas la moindre idée qu’il s’agissait du réalisateur de Ghost In The Shell. Et merci pour les autres références !

    La BO : inconnue. Pas écouté.

    • Eddy Vanleffe  

      je crois que Beatiful Dreamer est regardable sur you tube. ça doit pas être très réglo, mais bon ça existe.

      • Jyrille  

        Ah ah merci ! J’ai oublié de dire que la bande-annonce présente une tortue-monde, encore une…

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