L’art de notre jeunesse (Jean Frisano)

Jean Frisano, une vie d’artiste par Philippe Fadde, Thomas et Sylvia Frisano

1ère publication le 19/09/17- Mise à jour le 07/04/18 puis le 02/02/20

Un bel objet livre

Un bel objet livre

AUTEUR : MATTIE-BOY

VF : Néofelis Editions

Cet article portera sur le livre Jean Frisano, une vie d’artiste qui, une fois n’est pas coutume, n’est pas une BD mais un artbook/documentaire consacré à l’artiste Jean Frisano, un illustrateur d’origine italienne dont vous avez surement déjà vu le travail même si vous ignoriez son nom. Il est en effet à l’origine d’une grande partie des couvertures des publications Lug ( Strange , Nova , Titans , etc.).

Pour un aperçu fidèle de l’œuvre, les scans de l’article montreront des illustrations que vous pourrez retrouver dans l’album.

Je le confesse je suis assez friand d’artbooks, et en particulier lorsqu’il s’agit de peintures de la culture populaire (affiches de films, couvertures peintes de comics, etc.) Ainsi j’ai chez moi 2 albums consacrés à Frank Frazetta, un album consacré aux couvertures de Vampirella datant des années Warren (toutes des peintures d’artistes principalement espagnols tels Jordi Bernet, Jesús Blasco, Victor de la Fuente, Alfonso Font, Carlos Giménez, etc.).

Et comme je l’ai évoqué dans un autre article, j’ai beau être né à la fin des années 80, j’ai eu entre mes mains pas mal de revues Strange et Titans héritées de mon cousin. Donc le travail de Jean Frisano, j’ai connu. Même si je ne savais pas du tout à l’époque qu’un seul homme se cachait derrière autant d’illustrations. Alors quand j’ai appris l’existence (discrète) de ce livre, je me suis empressé de me le procurer. Quand je parle d’existence discrète, il faut comprendre qu’il s’agit d’un album aujourd’hui uniquement disponible sur le site de la maison d’édition Neofelis. Inutile donc de le chercher sur votre site de vente qui partage son nom avec celui d’un fleuve d’Amérique du sud. J’ai donc bien failli passer à côté avant que son auteur Phillipe Fadde nous fasse coucou sur ce blog. Pas du tout pour faire sa pub d’ailleurs, mais sur des articles dédiés au cinéma. C’est purement ma curiosité (parfois mal placée mais que je ne regrette pas d’avoir eu le cas présent) face à une personne qui signe de son nom complet qui m’a poussé à aller voir si ce n’était pas un auteur. Et si oui, de quel ouvrage.

Des images de mon enfance signées Frisano : la couverture du Strange N°103 avec une aventure de Spider-man et Hulk qui précédait celle de la mort de Gwen Stacy https://www.brucetringale.com/sorry-angel-sorry-so/ (dans le Strange N°104), l’arrivée de Black Cat dans les pages du Strange N°149, et les couvertures des numéros de Titans qui hébergeaient les gardiens de la galaxie https://www.brucetringale.com/sf-vintage-chez-marvel-1st-gardiens-de-la-galaxie/

Des images de mon enfance signées Frisano : la couverture du Strange N°103 avec une aventure de Spider-man et Hulk qui précédait celle de la mort de Gwen Stacy  (dans le Strange N°104), l’arrivée de Black Cat dans les pages du Strange N°149, et les couvertures des numéros de Titans qui hébergeaient les gardiens de la galaxie 

Avant de parler de ce dernier, je tiens à préciser avant tout que ce qui m’intéresse en général dans ce genre d’album consacré à un illustrateur, ce sont les illustrations. Ça peut paraître bête et frustrant pour l’auteur en charge du reste du travail rédactionnel, mais c’est ainsi. Non pas que je me moque du reste, mais si une bonne partie de l’album n’est pas consacrée à des reproductions d’illustrations (et plus grandes qu’un timbre poste s’il vous plaît !), ça ne m’intéresse pas. C’est le premier cap à franchir lorsque je feuillette rapidement. D’ailleurs je ne peux que saluer la bonne initiative de la vidéo présente sur la page de présentation de l’album sur le site de l’éditeur puisque ça a le mérite d’aider à savoir ce qu’on achète.
J’ai eu des albums de ce genre entre les mains qui m’ont déçu à ce niveau, et aussi au niveau rédactionnel.

Le deuxième point important pour moi, et ça ne relève que de ma préférence personnelle, c’est de nous proposer quelque chose de vivant au niveau du rédactionnel. Certains artbooks, même ceux qui me satisfont pleinement au niveau visuel avec de nombreuses illustrations, choisissent de décrire le travail des auteurs et leur carrière de manière très académique et un peu froide. Les légendes des illustrations sont aussi assez souvent impersonnelles. Sans être catastrophique, cela peut rendre le bouquin un peu austère même lorsqu’il nous ravit les yeux.

La première couverture de super héros de Jean Frisano qui a succédé à ses travaux sur les petits formats de chez Lug (comme Kiwi). Non, le numéro ne coûte plus 2 francs aujourd’hui.

La première couverture de super héros de Jean Frisano qui a succédé à ses travaux sur les petits formats de chez Lug (comme Kiwi). Non, le numéro ne coûte plus 2 francs aujourd’hui.

Bon évidemment si je dis tout cela malgré la bonne note que vous voyez scintiller en haut de l’article, c’est pour mieux déclarer que dans le cas présent de cet album, ces problèmes ne se posent pas.

En effet son auteur Philippe Fadde a choisi une approche différente. Ce dernier, qui est conférencier sur le cinéma, professeur d’histoire et grand amateur de bandes dessinées (auteur d’une étude sur John Byrne et Iron Fist), semble bien s’entendre avec les enfants Frisano au point de les considérer comme ses amis. Cette camaraderie lui permet d’adopter une approche plus conviviale éloignée du pavé de texte imbuvable plein de dates (pourtant ils aiment ça les profs d’histoire, non ?) en utilisant ses entretiens avec les enfants de Jean Frisano pour nous dresser un portrait de l’illustrateur en question. C’est donc principalement au travers d’un dialogue qu’on pourra apprécier le travail, les inspirations de Jean Frisano et la manière dont la société de son époque a influencé sa vie et son travail. Parmi ses interlocuteurs, il y a donc Thomas (également illustrateur) et Silvia Frisano, ainsi que d’autres amis de la famille. Des entretiens qu’on devine faits dans la bonne humeur tant la préface et la postface auxquelles participent Philippe Fadde et Thomas Frisano ressemblent à une discussion entre deux potes (bourrés) qui déconnent ensemble. L’interview aussi est parsemée d’anecdotes amusantes.

La première couverture de Thomas Frisano que son père n’a pas retouchée. Thomas a commencé à travailler avec son père à l’âge de 15 ans pour le compte de Lug en 1978. Il avait donc 19 ans lors de la publication de ce numéro de Titans.

La première couverture de Thomas Frisano que son père n’a pas retouchée. Thomas a commencé à travailler avec son père à l’âge de 15 ans pour le compte de Lug en 1978. Il avait donc 19 ans lors de la publication de ce numéro de Titans.

Bien sûr, des légendes précises et très formelles en dessous des illustrations, vous en aurez. Heureusement dans un sens, c’est tout de même un des objectifs de ce genre d’ouvrage d’informer. Mais comme elles s’insèrent au fil d’une discussion et suivent la progression de l’entretien et des périodes évoquées, c’est tout de suite plus fluide et agréable à lire.

Le livre nous propose donc de découvrir un auteur et ses centres d’intérêt, l’influence qu’a eu sur lui l’époque dans laquelle il vivait (la guerre, la pauvreté, le racisme, etc.) Ainsi on découvre un homme passionné de cinéma (un admirateur de Tarzan et de westerns américains) mais qui a pas mal rejeté la culture française à cause du racisme dont il fut victime dans son enfance. Comme je l’ai mentionné, même s’il est né en France, il avait des racines italiennes et on ne s’est visiblement pas privé de lui rappeler quand il était gamin. Un partie de l’album est également consacrée à des extraits de lettres dans lesquelles il exprime certaines opinions acerbes sur la politique, le sport, le cinéma. J’ai trouvé particulièrement amusante sa pique envers le football et le fait qu’une défaite soit quasiment assimilée à un véritable deuil alors que lui au contraire trouvait ça marrant et allait jusqu’à souhaiter voir la France se prendre une branlée plus souvent pour se délecter de ces moments absurdes.

Amateur de Tarzan , John Carter , La planète des singes ou Flash Gordon , Jean Frisano aimait encore davantage son travail sur les récits d’aventure et de science-fiction que celui sur les super héros

Amateur de Tarzan , John Carter , La planète des singes ou Flash Gordon , Jean Frisano aimait encore davantage son travail sur les récits d’aventure et de science-fiction que celui sur les super héros.

Mais c’était aussi selon son fils un homme fragile qui ne s’est jamais remis de la mort de sa femme (âgée alors seulement de 42 ans). J’avoue que, ne connaissant rien à son histoire avant d’ouvrir ce livre, je me suis figé d’effroi lorsque, dans l’interview de Thomas Frisano, ce dernier évoque le suicide au gaz de son père après des années de chagrin. Je me suis imaginé un instant à la place de son fils qui a du soutenir son père alors qu’il était seulement âgé de 16 ans et qui n’a finalement pas pu l’empêcher d’en finir des années plus tard. Sans avoir vécu la même chose, ceci ne m’est pas totalement étranger non plus et ne m’a pas laissé indifférent lors de ma lecture.

En tant qu’auteur, Jean Frisano était un homme assez discret qui tenait à sa tranquillité, ce qui explique qu’il est resté méconnu longtemps, jusqu’à ce que Semic contacte sa famille dans les années 90 pour réaliser un portfolio. L’artiste ne souhaitait pas être crédité sur les parutions Lug et en l’absence de retours de fans (à l’époque, il n’y avait pas Internet pour exprimer ses avis, juste le courrier des lecteurs de Lug), il est mort sans savoir si ses dessins plaisaient. Seul John Buscema lors d’une visite en France lui a dédicacé un album Conan le conquérant en lui disant qu’il avait aimé sa couverture.

Frisano s’inspirant de la reine Egyptienne de Frazetta pour sa couverture de Conan en reproduisant la colonne en arrière plan.

Frisano s’inspirant de la reine Egyptienne de Frazetta pour sa couverture de Conan en reproduisant la colonne en arrière plan.

Jean Frisano était d’ailleurs un grand admirateur de Buscema, en particulier lorsqu’il était associé à l’encreur Alfredo Alcala sur Savage sword of Conan  (comme je le comprends !). En complément de cela, nous aurons le détail des auteurs qu’il admirait (comme Frank Frazetta) et d’autres dont il n’aimait pas le dessin mais admirait l’esprit créatif (comme Jack Kirby).

Nous en apprenons aussi beaucoup sur ses conditions de travail pour Lug, ses frustrations parfois en rapport avec la somme de boulot qu’on lui imposait ou la censure de certains de ses travaux. Jean Frisano ne comprenait pas en effet qu’on puisse trouver les super héros choquants ou malsains, il trouvait même cela sympathique et adapté pour les jeunes. La censure de Lug lui échappait. Qu’on se rassure, cela échappait aussi à Lug mais ils n’avaient guère le choix. Frisano ne s’est jamais plaint auprès de son employeur mais certaines de ses couvertures ont été retouchées, comme les cornes de Daredevil supprimées ou les crocs des singes (d’une couverture pour La planète des singes ) effacées.

« I dare the devil…but not the censorship »

« I dare the devil…but not the censorship »

On aura aussi un tour d’horizon de ses autres travaux ou des peintures qu’il faisait pour son propre plaisir, jamais publiées auparavant, comme des pochettes de disque de Led Zeppelin ou Art Tatum. Il s’amusait aussi à peindre des portraits d’acteurs ou à mélanger différentes itérations d’un personnage populaire comme lorsqu’il peint une créature de Frankenstein avec le visage de Christopher Lee et le front de Boris Karloff pour obtenir une apparence nouvelle. Il était d’ailleurs un grand fan des films de la Universal  mais n’a jamais accroché à ceux de la Hammer.

Un fan de cinéma qui a réalisé ses propres affiches

Un fan de cinéma qui a réalisé ses propres affiches

D’ailleurs concernant le cinéma, je dirais que l’album souffre quand même un peu de quelques errements qui s’attardent sur des films pour lesquels Frisano s’est amusé à réaliser des affiches. En effet nous avons carrément droit à de rapides critiques de ces films. Intéressant pour le cinéphile mais je soupçonne l’auteur de s’être laissé emporter par son intérêt pour le cinéma tant il n’était pas nécessaire de chroniquer ces films. Mais cela reste intéressant.

Une section également intéressante est celle consacrée aux secrets des couvertures qui décortique les compositions de Frisano en nous montrant par exemple comment il reprenait certaines scènes tirées des comics et les mélangeaient pour proposer un autre résultat. Il reprenait aussi parfois des poses particulières de certains super héros mais les attribuait à d’autres personnages.

Exemple de composition de Jean Frisano à partir d’autres illustrations

Exemple de composition de Jean Frisano à partir d’autres illustrations

J’ai noté cependant une erreur de référencement lorsqu’un passage nous renvoie page 71 pour un visuel d’une couverture de Conan…qui est en réalité en page 67. La page 71 est en effet consacrée à une peinture du Silver Surfer (un héros que Frisano appréciait au passage). Bref, ce n’est pas bien grave mais je suis là pour faire une analyse du bouquin, non ? Bon…eh bien il y avait boulette là.

J’ai aussi été surpris que ne soit pas mentionnée au rayon des anecdotes sur les travaux à refaire la fameuse erreur sur l’illustration de Spider-man du Strange N°25. Sur cette image, Spider-man se retrouve avec un slip rouge intégral. Lug réclamait parfois à Frisano de corriger ses dessins. Nous ne saurons donc pas si celui-là est resté tel quel parce qu’il a plu à l’éditeur ou parce qu’ils n’ont rien remarqué.

« Ben quoi ? Superman fait pareil avec son slip, non ? »

« Ben quoi ? Superman fait pareil avec son slip, non ? »

En plus des images disséminées dans la partie rédactionnelle, la partie artbook en fin d’album propose 106 pages de crayonnés, de noirs et blancs, de couvertures de Strange en couleurs, etc. Le tout en grand format. Une belle sélection de ses travaux pour Lug. Mais je l’avoue…pas assez pour mon appétit intarissable. Mais ne prenez pas cela comme un reproche, il y a une bonne centaine de couvertures reproduites. C’est juste que j‘en ai rarement assez. Il y a toujours ce petit côté frustrant quand je referme un tel livre. Sans doute que j’en demande trop. Sans doute aussi qu’aucun album ne peut rivaliser avec le contenu trouvable sur internet en matière d’images (même si c’est plus classe quand c’est joliment réimprimé). Et puis il y a toujours notre couverture préférée qui, par manque de bol, sera reproduite en tout petit sur une page au lieu du grand format qu’on aurait souhaité. Mais ça, c’est inévitable…et complètement subjectif. A moins de réimprimer absolument toutes les illustrations existantes.

Globalement c’est donc un ouvrage fort plaisant qui nous apprend plein de choses sur un artiste qui mérite d’être plus connu. Sa vie discrète et son métier d’illustrateur de commandes dans un domaine pas forcément bien vu à l’époque et surveillé par la censure ne lui ont pas permis d’être reconnu de son vivant et c’est donc avec plaisir qu’on accueille un ouvrage qui lui rend hommage (même quand lui aussi est discret), surtout quand il est bien fichu et plaisant à lire. Bien sûr je n’aurais pas dit non à 100 pages d’illustrations supplémentaires mais j’imagine qu’il faut faire des choix et que tout cela a un coût. Une lecture recommandée si vous êtes un admirateur du monsieur.

——
Tout les lecteurs de Lug l’aiment sans forcément le connaître : Jean Frisano, l’homme qui illustra la plupart des Strange et autres Titans. Un livre de Philippe Fadde vient de sortir pour mettre en lumière cet homme de l’ombre. Mattie Boy s’est procuré et vous commente ce livre déjà collector.

La BO du jour ; un autre Italien ombrageux et sous estimé qui a mit fin à ses jours. Comme Nino, nous ne vous oublions pas Monsieur Frisano  :

72 comments

  • Présence  

    Proposer quelque chose de vivant au niveau du rédactionnel. – Tu l’as dit, et tu l’as fait : ton article est très vivant, très agréable à lire. 🙂

    La première couverture de Thomas Frisano : on sent les postures fortement influencées par Carmine Infantino, ce qui faisait partie, pour moi, du charme de ces couvertures en phase avec le contenu du magazine, et ce que tu développes par la suite.

    J’ai beaucoup apprécié comment tu as rattaché l’individu (ses origines, son histoire personnelle) à l’œuvre, et l’anecdote sur la dédicace de John Buscema est très touchante car c’était le dieu des dessinateurs Marvel à l’époque.

    Il y a toujours notre couverture préférée qui sera reproduite en tout petit sur une page au lieu du grand format qu’on aurait souhaité. – Je ne suis pas très friand des artbooks (même si celui que tu mentionnes sur Vampirella m’a fortement tenté), mais j’ai quand même craqué pour le recueil des couvertures de Cerebus par Dave Sim & Gerhard, et j’ai ressenti la même frustration : mais pourquoi ma couverture préférée est-elle reproduite en petit ?

  • Nicolas  

    Quelle tragédie ! Il est mort sans savoir comme nous aimions son travail!

    Cette couverture peinte magnifique d’Ororo sur le Spécial Strange 52 ‘Renaissance’, la Forteresse de Xapur qui aura hanté mon imaginaire, ou encore Titans 100 sur fond oragné avec Danielle Monnstar la valkyrie…

    Que de merveilleux souvenirs…

  • Bruce lit  

    C’est un très bel article Matt et je te remercie encore de l’avoir rédigé si vite et si bien. C’est un tour d’horizon complet de l’artiste Frisano et pas seulement sur les covers LUG mais aussi sur ses passions et ses travaux annexes.
    Philippe Fadde est informé de la publication de l’article et viendra, je l’espère, répondre aux coquilles que tu as pointées.
    Tu as également les félicitations de Frederic des éditions Néofélis sur Facebook.
    C’est un ouvrage que je rêverai d’acquérir mais dont l’obstacle reste le prix : à peine un peu moins cher que Kirby and Me.
    C’est sûrement pleinement justifié pour la somme de travail et un éditeur indépendant, malheureusement le trésor public et plus particulièrement mes Taxes Foncières et d’Habitation ne voient pas d’un oeil bienveillant ma passion pour les comics…. Mais je le mets sur ma liste en espérant que l’épuisement de l’édition ne coïncide pas avec le réveil de mes comptes.

    Concernant le destin de Frisano, c’est quand même assez terrible ce côté artiste maudit. Même si, et c’est mon avis, la reconnaissance professionnelle ne suffirait pas à surmonter le deuil d’un être aimé.

  • Tornado  

    « Une lecture recommandée si vous êtes un admirateur du monsieur »
    Un admirateur ? Purée, cet homme est une de mes idoles !!!
    Du coup j’ai dévoré l’article qui m’a paru bien trop court ! 😀 Merci Matt !
    Cette année, je relis pas mal de Strange de mon enfance et à chaque fois c’est la même sensation : Ce sont les couvertures qui me font le plus d’effet. Et au delà du 1° effet madeleine, je les trouve vraiment encore magnifiques, peut-être davantage que lorsque j’étais gamin, étant donné les notions techniques d’illustrateur que j’ai pu acquérir avec le temps. Quand je pense qu’il peignait à la gouache, c’est quand même très impressionnant ce qu’il est arrivé à faire avec cette technique (Frazetta peignait à l’huile, par exemple).

    Parmi mes plus beaux souvenirs, il y a le Strange 149, que Matt a choisi pour les scans de son article. Et, allez savoir pourquoi, il a également le Strange 120. Cette couverture m’enchantait quand j’étais gamin et je la piquais tout le temps à mon grand frère. Etrangement, j’ai relu l’épisode de Spiderman qui correspond à cette illustration il y a quelques années et c’est une pure daube ! (Amazing Spider-Man (1°) #156, avec un vilain tout pourri nommé « Mirage »). La preuve que Jean Frisano pouvait transcender les sujets les plus anecdotiques !

    Et sinon, ses couvertures exceptionnelles sont légions. Il y a bien sûr ce « Conan et la Forteresse de Xapur » (qui rivalise avec Frazetta). mais comment oublier aussi cette extraordinaire couverture de Strange 153 où Iron man vole au dessus de Fatalis chevauchant à la tête d’une armée de morts au temps du roi Arthur pour annoncer l’épisode « Doomquest » ?
    Et comment oublier ces couvertures des « Albums des Fantastiques », de « La Planète des Singes », des Titans, etc… Bref, un sacré artiste !

    Je n’ai pas bien compris comment faire pour acheter un exemplaire du bouquin par contre. Une réponse ici ou en mp, Matt ?

    • Matt  

      Ravi que ça t’ai plu. Par contre tu seras peut être moins content de savoir que les couvertures que tu évoques ne sont pas réimprimées dans le livre (sauf celle du Strange 149 que j’ai choisi justement parce qu’elle est présente dans le livre) Mais il y en a quand même un paquet d’autres. Quelques unes comme ça ? Strange 209, 113, 150, 118, 95, 133, 195, 114…et plein d’autres. Il y a aussi les belles couvertures des « étranges X-men » notamment celle de Lifedeath.

      Pour l’acheter ? Il faut juste passer par le site de l’éditeur :

      https://www.neofelis-editions.com/culture-comics/jean-frisano/

  • Tornado  

    Bon en fait j’ai trouvé tout seul et j’ai commandé le livre. Je suis content ! 🙂

    • Neofelis Editions  

      Merci Thierry, commande validée et expédiée demain 😉

      Comme je le disais sur Facebook, merci pour cette analyse et étude de l’ouvrage, un vrai travail minutieux !
      Quelques précisions, l’ouvrage est sorti en novembre 2016 (tirage de 1000 exemplaires) est a été distribué dans certaines libraires, sur Amazon ou encore E-Bay. A ce jour il ne reste plus que quelques exemplaires que nous proposons sur le site neofelis-editions.com . Un vrai succès pour un petit éditeur indépendant, du point de vue qualitatif (nous sommes vraiment fiers de ce livre 🙂 comme pour les ventes de l’ouvrage ! Il y aura sûrement même des demandes après la fin du tirage, mais c’est toujours difficile de savoir si un titre va trouver son public. Ici, avec Philippe Fadde, nous avons voulu proposer autre chose qu’un artbook classique. A la base ça devait être juste un livre d’entretiens avec Thomas… sans images ! Comme quoi un projet évolue :-). En ce qui concerne les couvertures c’est grâce aux collectionneurs (qui sont cités et remerciés à l’intérieur du livre) que nous avons pu proposer autant d’oeuvres originales. Bien évidemment il en manque des plus belles, des plus emblématiques, mais nous n’avons pas pu mettre la main sur ces pièces à temps. Il a fallu faire un choix également. Après la parution, nous avons eux d’autres contacts, mais nous en parlerons en temps voulu. Il y aurait encore tant à dire encore sur ce grand dessinateur, mais, je pense, que nous avons mis en avant cet homme, cet artiste comme nous le souhaitions, d’un point de vue inédit avec des documents et témoignages de la famille et de ses proches. L’accueil fait au livre, depuis presque un an, montre que nous avions raison de proposer un livre illustré, mais avec une âme pas seulement une succession de peintures ou de dessins. Merci encore et vivement la parution de l’interview de Philippe. 😉

  • Matt  

    Merci de vos retours à tous, et content que mon article plaise à l’éditeur même si je me plains de certains trucs (faut bien hein, sinon on va croire que j’suis payé pour dire du bien^^)
    Non franchement c’est un beau bouquin qui ne m’a pas ennuyé (alors que des fois les textes dans les artbooks sont un peu ennuyeux). Le fait que c’était pensé à la base sans illustrations me confirme donc que l’approche était différente que pour n’importe quel artbook. Il aurait été très dommage cela dit qu’il n’y ait pas d’illustrations^^ En tous cas moi ça m’aurait refroidi.

  • Philippe Fadde  

    Bonjour aux lecteurs et aux lectrices de ce blog.

    Tout d’abord merci et bravo pour ce bel article qui donne une idée très fidèle de ce livre sur Jean Frisano.

    S’agissant de la qualité graphique et humaine de l’ouvrage, avec Fred Stokman (Néofelis editions) nous avons vraiment voulu mettre le paquet. Fred voulait de belles illustrations et je voulais pour ma part que l’ouvrage ne soit pas un artbook glacial comme cela arrive parfois.
    C’est donc sous la forme d’une conversation, en me glissant tour à tour dans la peau du fan mais aussi de l’ami, que j’ai voulu convier lecteur à en savoir plus tout en lui offrant une plus grande proximité comme s’il était à nos côtés.

    En ce qui concerne la couverture de Strange 25, il s’agit (d’après Thomas Frisano) d’une erreur de son père. J’ai toujours été étonné par cette réponse de Thomas, car cela ne cadre pas avec l’intérêt que Jean Frisano portait à Spider-Man, mais à bien y réfléchir, à cette époque, il était encore dans la découverte du personnage. Du coup l’erreur est effectivement possible. Par contre pour d’autres couvertures c’est bien la censure qui est à l’origine de certaines modifications, comme par exemple la suppression des cornes de DD sur la couverture du Strange 38.

    S’agissant du relatif manque de publicité (en dehors du net) qui a entouré la sortie de cet ouvrage. A cela les réponses sont simples d’une part Néofelis éditions est une petite structure dont les ouvrages sont édités sans passer par un diffuseur et d’autre part la famille Frisano n’était pas dans une démarche commerciale. C’était aussi mon intention. J’ai d’ailleurs volontairement refusé d’être payé pour faire ce gros travail. L’idée étant plutôt de rendre un hommage, discret mais sincère, à un artiste qui a bercé nos jeunes années. Nous sommes donc tous content que ce livre soit sorti ainsi. Néofelis a réalisé un très beau travail d’édition et je n’ai pas épargné ma peine avec des journées de parfois 12 heures de boulot en plus de mon travail d’enseignant !

    S’agissant de la coquille de la page 71, qui concerne une erreur de légende, elle s’est produite peu de temps avant que ne soit imprimé le livre. Il a fallu modifier à la dernière minute une partie des photos à la suite de la découverte de nouveaux documents. Ce genre d’erreur arrive quand l’on veut en savoir toujours plus et que l’on est pressé par les délais de publication. Dans mon cas il me fallait livrer mon travail dans de délais très courts afin que tout ceci soit publié pour les fêtes de fin d’année. Ce livre c’était votre cadeau de noël…

    Pour le cinéma, et même si le sujet me passionne, c’était aussi la grande passion de Jean Frisano ! On ne peut pas comprendre qui est Gene Colan, un autre auteur que j’adore, si on ne sait pas à quel point le cinéma fût essentiel pour lui. Il en est de même pour Jean Frisano. Dans les années 80 il passait sans doute plus de temps à voir et revoir des films qu’à travailler sur ses peintures pour Lug. Les films présentés ont tous une grande importance. Entre le cinéma italien, dans lequel il retrouvait ses racines, et le souffle épique des westerns, qui le passionnait, il fallait donner des informations aux lecteurs car la plupart de ces films sont aujourd’hui bien oubliés. C’était l’occasion de comprendre un homme et de retrouver aussi toute une époque. Celle où l’on dévorait, avec ses yeux, les films plutôt que de les stocker sur plusieurs terras de disque dur comme on stocke des pilules dans un tube de médicament.

    Pour la fin tragique de Jean, sa vie fût aussi remplie de joie, de rires et de bonheur mais il était également hanté par ses propres démons et malheureusement il est parti trop tôt sans savoir effectivement à quel point nous avions de l’estime pour lui. Il est resté dans l’ombre et n’a jamais cherché à briller sur grand Théâtre de la vie.

    Comme pouvait le dire le grand poète Auvray, quelle est la nature de l’homme ? Un songe ? Non c’est l’ombre d’un songe.

    Ce livre est juste là pour que le songe ne s’efface pas complétement.

    Avec mes amitiés

    Philippe Fadde

    • Bruce lit  

      Merci de ce retour copieux Philippe.

      J’ai des souvenirs très précis des couvertures LUG. C’était une annonce souvent fracassante du cliffhanger du mois d’avant. Je pense notamment à l’histoire où Peter croît sa tante morte. Non seulement c’est joli à voir, mais cette minute de silence avant d’ouvrir l’album était respectée. Il y avait un effet « arrêt sur image » qui racontait l’histoire mais aussi le contenu émotionnel. Aujourd’hui cette obsession du spoiler qui m’agace ne permettrait plus ce genre de covers. Mais lorsque dans Strange on voyait Rom se faire fumer par Galactus dès la cover, l’envie de lire ça se faisait furieuse. Tout comme la mort de Captain Marvel (pas de Frisano) ou celle de Jean Grey. Je reste convaincu que l’implication émotionnelle surpasse l’histoire. Connaître les fins des histoires ne m’a jamais empêché d’en jouir, bien au contraire. Si ça m’intéressait (ce qui est loin d’être le cas), je pourrai tout à fait reprendre GOT en sachant qu’untel ou untel a été occis.
      Et je n’ai pas honte de dire que les covers de Frisano me semblaient bien plus modernes, plus parlantes, que les dessins de Kirby pour les fantastiques. Pour un gamin des 80’s ça faisait très vieillot alors que les covers de Frisano en jetaient (et en jettent encore). Je n’ai pas pu résister à l’insertion de mes deux préférées pour l’article de demain.

      • Matt  

        Quand tu parles de l’obsession du spoiler, tu veux dire l’obsession de vouloir l’éviter ?
        ça dépend comment c’est fait en fait. Pour l’exemple de la tante morte, c’est aussi un teasing. ça pousse à aller lire. On se dit « non ? sérieux ? que s’est-il passé ? » et on veut lire. Par contre si le mois précédent la tante « mourait » et que la cover du numéro suivant la montrait en pleine forme, je ne suis pas sûr que ce serait pareil. Il y a l’effet choc qui surprend et donne envie d’en savoir plus, et la réponse à une question qu’on préférerait connaître dans l’histoire.

        C’est cette cover ?
        https://www.2dgalleries.com/planches/2015/230/frisano-strange-150-2onf.jpg

        Elle est jolie (et dans le bouquin aussi)

        • Bruce lit  

          Oui, elle est juste magnifique.
          C’est important d’être surpris par une histoire. Et c ‘est souvent désagréable les gens qui te racontent le film du début à la fin.
          Mais je vois souvent sur les réseaux sociaux, cette obsession du secret, du divulgacheur. Ce qui est finalement ironique, puisque si tu ne veux pas être emmerdé, tu ne connectes pas.
          C’est comme un match de foot : tu vis dans l’attente du résultat. Mais pour ma part, je peux très bien voir et revoir un film ou un match et me dire, tiens, ça va pas arriver, alors que si, ça arrive. Je crois en l’imagination, au film que tu te fais toi en tant qu’être humain. Lorsque je lis la Bible, je sais que Jésus va mourir. Ca ne m’empêche absolument pas de frémir à la beauté du texte de la passion et d’imaginer à chaque fois, à-chaque-p*****-de-foi(s) comment aurait’il pu s’en sortir.
          Cette obsession de ne pas connaître la fin, je trouve ça -parfois- trivial Matt. Trop terre à terre.
          J’ai Psychose, Star Wars, Il était une fois dans l’ouest ou Elephant Man des années après en avoir entendu parler. La fin était bien secondaire au regard de la maestria de ce qui se passait à l’écran. Qui peut aborder King Kong aujourd’hui sans savoir que le gorille meurt ? Que Superman gagne ? Que Chaplin garde le kid ?
          Je mets une balise spoiler pour ne pas me faire incendier en début d’article, mais pour moi, il n’y a rien de catastrophique à connaître la fin d’un film que l’on a pas vu. D’ailleurs, beaucoup commencent par la fin comme les Affranchis par exemple. C’est juste à mon sens cette obsession de contrôle de l’ère internet qui nous donne l’apparence d’un pouvoir inexistant.

          Dans mon esprit, un film c’est comme une chanson avec un couplet, un refrain, un pont. Tu ne peux pas empêcher les gens de la chanter à leur manière. Et gamin, je radote, on se racontait pendant des heures, des jours, des semaines Indianna Jones, ET, Jaws, Karate Kid ou Rambo. Ce qui ne m’a jamais enlevé le plaisir de voir ces films. Mais le frisson de partager ça avec mes amis, je ne l’ai plus jamais retrouvé.
          Faux.
          Puisque vous êtes là :).

          • Matt  

            Je suis assez d’accord. Je ne dis pas qu’il faut spoiler systématiquement, mais je n’en suis jamais mort. Peut être que les films qui ont des twists à la fin, il vaut mieux éviter de les révéler. Mais sinon en effet, si tu ne veux rien savoir, tu ne lis pas d’article dessus. C’est difficile aussi de parler des qualités d’une œuvre, de la mise en scène de tel ou tel truc sans révéler quoi que ce soit.

          • Bruce lit  

            Le twist comme tu le pointais justement est un artifice plus ou moins bienvenue.
            Je me suis toujours emmerdé pendant Usual Supects et je me suis artificiellement accroché à ce film que j’aurai abandonné en temps normal pour connaître ce fameux twist. Cela a emmergé à la même époque des Bonus DVD. Ceux du Parrain ou des films d’Hitchcock sont très intéressants.
            Il y a 20 ans j’ai fait un emploi saisonnier dans un magasin de CD/DVD. C’était juste hallucinant d’avoir des clients qui te demandaient si tel film avait « son » bonus. On aurait des gosses à la recherche d’un kinder-surprise. Ça me hérissait beaucoup.
            Je sais que Lynch, ton copain, est formellement opposé aux bonus. Il trouve que l’oeuvre en soi est suffisamment parlante. J’ai ressenti ça dernièrement en lisant le volume Bonus en VO de Bone. Autant ceux de Sandman ou de Moore sont formidables, autant ce que j’ai découvert de Jeff Smith m’a passablement ennuyé et déçu l’image que j’en avais.

          • Matt  

            Bah les bonus c’est une affaire de cas par cas. J’aime bien les making of d’effets spéciaux, ou tiens même les bonus de From Hell qui expliquent des choses sur l’affaire Jack l’éventreur, et d’ailleurs que la théorie de Gull comme coupable ne tient pas. ça fait documentaire.
            Mais un bonus qui serait là pour justifier pourquoi un film est bon, non. En effet le film doit se suffire à lui-même. Mais c’est aussi pour ça que quand on me sort qu’il faut lire les annexes de From Hell (le comics) pour mieux apprécier la BD, ben ça m’emmerde^^ Car la BD devrait se suffire à elle-même aussi.

        • PierreN  

          En ce qui concerne la couverture correspondant à l’épisode de la mort (temporaire) de tante May, pour une fois je préfère la version originale US plus « dramatique » de cette cover :
          http://www.spiderfan.org/comics/images/spiderman_amazing/196.jpg

          Le premier Strange que j’ai du lire (pas en direct hein, avec la première apparition de Bullseye et LE cliffhanger choquant en pleine saga du diable en bouteille) ça doit être le 126, et depuis j’ai un faible pour les couvertures de Frisano avec Tête de Fer (hormis quand celui arborait un nez pointu sur son masque durant une partie des 70’s).
          J’adorerais avoir un portfolio de la plupart de ses couvertures Lug. Semic l’avait déjà fait à un moment donné non ?
          C’est dommage que cette tradition se soit perdue à partie des 90’s, lorsque les éditeurs ont préférés utiliser les couvertures originales. De mémoire, les éditions italiennes et espagnoles ont également eu droit à des couvertures peintes en leur temps…
          https://i.pinimg.com/564x/1d/fc/9b/1dfc9bc4716dd0a612c4b826a224feaf.jpg

          • Matt  

            Il y a le portfolio des 25 ans de strange mais il n’y a « que » 25 couvertures. Tu en trouveras davantage dans ce bouquin par exemple. Toutes les couvertures, je ne pense que ça ait été fait.

            http://generation-animee.com/marvel/Strangeportfolio.htm

          • Tornado  

            Les portfolios, ça perd de son charme puisqu’il n’y a plus la typographie des magazines. certes, on retrouve « l’oeuvre » en entier, mais ça perd de son charme nostalgique, quoi…

            Je me demande si Jean Frisano avait une affection particulière pour Rom car les couvertures qui lui étaient dévolues étaient souvent splendides aussi.

          • Matt  

            Hum…les couvertures reproduites en grand format dans ce bouquin n’ont pas la typo des magazines non plus. Ce sont les illustrations originales telles que Frisano les envoyait.
            Il y en a avec la typo aussi mais en petit format au fil des pages.

          • Bruce lit  

            @Pierre : et bien non, je préfère celle de Frisano, plus en retenue, plus silencieuse, plus mélancolique. Même si la vO est bien construite, elle est datée. Celle de Frisano est juste incroyable d’élégance et de pudeur.

          • Tornado  

            J’ai bien compris, Matt. Et je me doute que dans ce cas les artistes ont à coeur de publier enfin leurs oeuvres en entier, comme si elles étaient exposées dans un musée. J’évoquais juste un ressenti personnel…

          • Matt  

            J’avais juste peur que tu aies une mauvaise surprise en recevant ton bouquin^^

        • Jyrille  

          Elle est très belle cette illustration !

          • Jyrille  

            Je parle de celle avec la tombe de Tante May…

  • Eddy Vanleffe  

    il paraît(mais il faudrait confirmer) que quand les auteurs américain sont venue pour les premières fois en France et que des fans français leur présentaient les Strange avec les couvs, ils étaient très enthousiastes. de même qu’il parait que c’est env oyant le RECIT COMPLET MARVEL SERVAL que Marvel eut l’idée de relier ses comics (ce qui était extrêmement rare avent les 90’s)
    Jean Frisano restera à jamais attaché à l’esthétique d’une époque en ce qui concerne les couvertures des bds, un peu comme Pif gadget, la collection anticipation chez fleuve noir, les veilles illustrations des Agatha Christie ou les couvs de Caza chez J’ai Lu SF. un truc du patrimoine français.

  • JP Nguyen  

    Bon, je dois faire un aveu, ayant découvert Strange sur la fin de la période Frisano et via un gros héritage de revues léguées par un voisin, je n’étais pas vraiment fan du style « peint ». Je trouvais que cela figeait un peu trop l’action et ne communiquait pas la même patate que ce qu’on pouvait parfois voir en VO, sur les quelques « couvertures originales » qui nous étaient montrées…
    Avec le temps et un peu plus de jugeote, j’admets que techniquement, c’était fort. Mais émotionnellement, ça ne fait pas vraiment partie de mes madeleines…
    Je rejoins quand même Eddy Vanleffe sur le fait que « Jean Frisano restera à jamais attaché à l’esthétique d’une époque en ce qui concerne les couvertures des bds » et aussi Tornado sur le fait que toutes les couv’ avec ROM faites par Frisano étaient très belles (je pense à celle face à un chevalier en armure ou avec le Doc Strange face au tribunal vivant…)
    Je repense aussi à un loupé de l’époque, indépendant de Frisano, quand pour Strange 157, il y avait DD et le Chasseur en couverture alors que l’histoire était passée dans Strange 155…

    • Matt  

      Perso je suis au contraire un grand fan de couvertures peintes, que ce soit les vieilles affiches de cinéma, les peintures de Frazetta, celles des magazines Warren, Eerie, Creepy, celles de Savage Sword of Conan, etc.
      De ce genre là :

      https://www.google.fr/search?client=firefox-b-ab&dcr=0&biw=1536&bih=756&tbm=isch&sa=1&q=painted+covers+pulp+comics&oq=painted+covers+pulp+comics&gs_l=psy-ab.3…8815.12899.0.13059.19.14.5.0.0.0.154.1399.6j7.13.0….0…1.1.64.psy-ab..1.0.0….0.8XiBWOLRc-c

      J’adorerais un artbook focalisé sur les peintures de culture populaire comme les comics, le ciné.

      Il existe bien en VO un « art of painted comics » chez Dynamite mais je ne sais pas ce que vaut le contenu en matière d’illustrations.

    • Bruce lit  

      J’ai adoré LUG. Vraiment. Chaque Strange et Special Strange c’était du bonheur dès la couverture. Je n’ai jamais aimé les couvertures de Tota.

  • Matt  

    Et pour ce qui concerne les couvertures que j’adorais et qui ne sont hélas pas en grand format dans ce volume mais en petit, il s’agit de la forteresse de Xapur (le conan visible dans mon scan) ainsi que celle-ci :

    http://www.maximumcomics.fr/2544-thickbox_default/une-aventure-des-fantastiques-n-11-les-robots-de-fatalis-comics-marvel.jpg

    Je n’ai jamais spécialement été fan des fantastiques mais j’adorais cette couverture avec le vieux château quand j’étais gamin. Le seul album des fantastiques que j’avais d’ailleurs.

    • PierreN  

      C’est vrai qu’elle en jette, par contre Johnny va finir par être jaloux si Crystal continue à se coller à Reed Richards de cette façon… 😉

      • Matt  

        Je crois que c’est Sue non ?^^ Mais en effet je ne sais pas ce qu’elle a dans les cheveux…

          • Bruce lit  

            Depuis Millar, on sait que Reed fait jouir systématiquement Sue grâce à son pénis élastique…..
            Bref…
            Je me rappelle que la Cover de Au royaume de Ka-Zar en jetait fichtrement aussi.
            @ Pierre : « tes » covers italiennes sont chouettes.

          • Neofelis Editions  

            C’est un supplément que nous proposions avec le livre sur Jean Frisano (il y avait des posters aussi) évoqué dans cet article. En fait c’est ce que nous n’avions pas pu mettre dans l’ouvrage faute de place.Ce numéro hors série a été tiré à 300 exemplaires… et épuisé trop rapidement ! Il comportait des documents et textes sur l’enfance de Jean Frisano, un article sur l’atelier Lug/Semic ou encore des lettres de lecteurs. Nous reviendrons d’ailleurs sur Lug dans le prochain numéro de COMICS SIGNATURES (le 3) avec un numéro spécial (début 2018) !

          • Matt  

            Ah crotte j’ai raté le bonus.

            @Bruce : Hein ? Millar a écrit ça ?

          • PierreN  

            @Bruce: Sérieux (Quoique vu son côté irrévérencieux, ça ne m’étonne pas de lui…) ? Millar a révélé ça où ? Dans son run (naze) sur les FF ou dans Wolverine Ennemi d’État ?

          • Bruce lit  

            Il me semble que ce soit dans ses Ultimates FF. Je ne vois que là où j’aurais pu lire ses conneries. C’était l’époque où je collectionnais tout ce qui avais à trait avec ses Marvel Zombies…..
            A moins que ce soit dans un Frontline Civil War.

          • Matt  

            C’est tellement con que j’ai vraiment envie de savoir comment il place ça dans un dialogue…
            Mais bref…

          • Bruce lit  

            A moins que ce soit dans un Alias ou The Pulse…..Je sais juste qu’il y’a une scène avec Sue Richards.

          • Matt  

            Bendis ou Millar ? Parce que Alias c’est Bendis…

          • Bruce lit  

            C’est pareil. Il n’y a qu’eux pour écrire ce genre de conneries.

          • Matt  

            ça plairait à Ennis ça. On met du cul, de l’alcool, des mecs cons et c’est drôle…ou pas. Bon ok y’a 2 ou 3 vannes sympas mais ça vole pas haut non plus.
            C’est toujours la même idée de parodie en fait. Tu prends des figures mythologiques comme des dieux par exemple, tu les fais se bourrer la gueule et faire n’importe quoi avec la création du monde…et t’es sûr de faire rigoler des gens. Parce que « comportement de gros beauf » associé à « type pas censé être beauf » = drôle. J’imagine. Chez moi ça marche pas.

          • Matt  

            Disons que tu lis « The pro » de Ennis (que j’ai bien aimé pour le coup à l’époque avant que ça devienne la mode) et ça suffit. Pas la peine d’en faire des caisses. Mais Ennis est tombé amoureux de son concept de faire des héros de grosses ordures débiles et il a continué (the boys, etc.), et des tas de gens parodient les héros de la même manière. Ce n’est plus drôle.
            C’est une idée de parodie surexploitée qui devient vraiment lourde. Au final il suffit d’imaginer des jeunes cons faire n’importe quoi et les habiller en héros pour faire une parodie efficace ?

            J’ai le sentiment que ce genre de truc est populaire parce que les super héros sont populaires. Sauf que les parodies sont tout aussi répétitives et identiques que les films de super héros qui sortent au ciné. Et ça peut aussi amuser ceux qui en ont marre des super héros. En gros c’est à la mode. Et ça surfe sur le ressenti des gens envers ces figures héroïques. Et comme toute mode, je ne me sens pas concerné et après 2 ou 3 parodies du genre, ça me saoule.

          • PierreN  

            Je comptait sur Matt pour réagir et je n’ai pas été déçu. ^^
            Il est loin le temps des films parodiques/absurdes des ZAZ, quand on voit le niveau atteint par les « spoof movies US » durant les années 2000 (à quelques exceptions près), il y a de quoi désespérer sur l’état de santé du genre.
            D’ailleurs, pour rester dans le chemin des humoristes français inspirés par les réalisateurs des « Y-a-t’il un flic », je trouve que le sketch de » Les Nuls » sur les super-héros est loin d’être leur meilleur.

    • Tornado  

      Idem. J’étais raide dingue de ces couvertures « Un Album Des Fantastiques » avec Fatalis ! Je commandais ces albums directement chez Lug quand j’étais pré-ado. Mais systématiquement, la déception s’imposait quand j’ouvrais les pages. Car même si j’aimais beaucoup Jack Kirby, rien ne reproduisait cette magie impalpable des illustrations made in Frisano.
      Bien plus tard, ça me fera un peu le même effet avec les 9 tomes de Preacher parus chez Paninouille : Des couvertures vachement évocatrices (signées Glenn Fabry), mais dedans… les dessins affreux de Steve Dillon ! Heureusement que le scénario de Garth Ennis rattrapera cette déception graphique !

      Vraiment, je continue d’être fasciné par ces couvertures (non signées) Frisano par delà le temps. Tandis que le contenu (Kirby ou pas Kirby)… ben, bof, quoi.
      Néanmoins, quelques autres couvertures, même si elles ne sont pas de Jean Frisano, m’ont tout de même tellement fait rêver quand j’étais gosse que j’ai toujours mes albums d’antan, comme celle-ci :
      https://www.bedetheque.com/BD-Araignee-Une-aventure-de-l-Tome-24-Le-cristal-magique-13741.html

    • Jyrille  

      Je me souviens de cette couve ! Par contre, je ne l’aime pas. Dans les exemples que tu donnes au-dessus, j’en apprécie certaines et en déteste d’autres…

      • Jyrille  

        Bon je précise : la couve des FF avec le château, et le lien sur les images goo gle d’affiches peintes.

        • Matt  

          Je n’aime pas toutes les affiches que je montre dans Google non plus. C’était pour donner une idée de ce dont je parlais comme type de peintures. Pas évident de faire une recherche Google qui renvoie uniquement des images qu’on aime^^

  • PierreN  

    « Je me rappelle que la Cover de Au royaume de Ka-Zar en jetait fichtrement aussi. »

    Le rendu, relativement plus proche de Frazetta que du style habituel de Frisano, me rappelle la couverture de l’album S.O.S. Atlantis. https://i.pinimg.com/564x/b7/08/95/b7089567d97b4032a5349cf9b6fec99c.jpg
    À choisir, j’ai quand même une légère préférence pour les couvertures de Tota en termes de composition, et en particulier celle-là : http://daredevilvf.free.fr/parutions/vf-jpg/daredevil_vi-6.jpg

    • Jyrille  

      Très belle cette couve de Tota !

  • Philippe Fadde  

    L’ouvrage de Girod et Grunberg contient en effet 7 couvertures (dont 5 en pleine page) de Jean Frisano. On peut y admirer notamment des peintures sur la planète des singes et sur la guerre des étoiles.

    Pour la petite histoire, s’il aimait beaucoup la planète des singes, en revanche Jean Frisano n’aimait pas du tout la guerre des étoiles et encore moins Rom.

    Je suppose que ces personnages et ces récits étaient sans doute trop enfantins pour lui. A l’image des vieux fans de SF de l’époque, il regretta qu’après 1973, le genre bascule dans des histoires moins intéressantes.

    Classiquement on considère, au cinéma, que Silent Runing et Soleil vert marquent un peu la fin de la grande époque de la SF.

    Cependant il s’enthousiasma plus tard à la découverte d’Alien de Ridley Scott (même s’il trouvait toutefois dommage que la créature soit trop visible) il faut dire qu’il s’intéressait aussi beaucoup au travail de Hans Ruedi Giger.

    Son travail sur Futura pour Lug mérite aussi le coup d’œil car il a visiblement pu se livrer à quelques idées assez personnelles sur le sujet. Pour Titans il fera pareil en modifiant par exemple des idées de Steve Ditko (voir Titans 3) qui n’étaient pas assez bonnes. Ainsi au lieu que le combat soit visible depuis un écran géant il choisit de le montrer au centre d’une arène, ce qui est plus logique. Dans Futura 12 il aura la très bonne idée de montrer l’apparence de « l’Autre » sous sa double enveloppe humaine et animale alors que la bd nous montrait un pigeon volant au-dessus du campanile de Giotto à Florence !

    Dans ces deux exemples, parmi tant d’autres on voit à quel point il a réussi à créer la couverture la plus percutante et la plus réaliste possible.

    • Tornado  

      Merci beaucoup pour toutes ces précisions. Je suis surpris qu’il n’ait pas aimé Star Wars. Une exception à l’époque ! ^^

  • Jyrille  

    Houla, 48 commentaires ! On peut dire que ton article (et ton sujet) ont déchaîné les foules. Présence a raison, il est très vivant et intéressant, tu le décortiques super bien. J’avoue que je ne connaissais pas le nom de cet illustrateur qui m’a souvent impressionné, mais je n’en suis tout de même pas fan. Cela est parfois trop lisse, parfois trop exagéré, comme pouvaient l’être les couvertures des vieilles bds noir et blanc de Kiwi. Tu donnes envie de le feuilleter et de le lire malgré tout.

    Je n’ai pas trop d’artbooks (un sur Watchmen que l’on m’a offert, et un sur Frazetta : il m’en manque trop sur ce dernier). J’ai aussi un artbook de Moebius, mais il n’y a aucun texte, c’est un recueil de dessin (Starwatcher), là aussi il m’en manque plein. Je te comprends, je ne suis pas friand de ce genre d’ouvrage, mais parfois j’aime m’y perdre et on y voit souvent de belles choses. Pour le coup, il est évident que l’écran d’un pc ne remplacera jamais l’impression d’un beau et grand livre.

    J’ai offert deux livres Taschen récemment, qui font des artbooks impressionnants (notamment sur les supers de DC) : un sur des pochettes de disque rock (vachement bien) et un autre sur Jérôme Bosch (terrible, avec le triptyque Le jardin des délices sur quatre pages en éventail).

    https://www.taschen.com/pages/fr/company/blog/741.digne_dun_pape.htm

  • Bruce lit  

    Tornado, Jyrille : pas un mot sur Nino ?

  • Tornado  

    Je connais très bien. J’écoutais en boucle la plupart de ses chansons quand j’étais à Lille car c’était un terrain d’entente avec mon ami et colloc (parce qu’on n’avait pas tout le temps les mêmes goûts !).
    Ma chanson préférée de Nino reste la « Rua Madureira ».

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