L’Art Invisible (Alabaster de Tezuka)

Alabaster de Osamu Tezuka

Fantomas, version Tezuka © FLBLB

Fantomas, version Tezuka
© FLBLB

Une chronique transparente de   BRUCE LIT

VF :  FLBLB

ALABASTER est une histoire complète de 500 pages du maître du manga Osamu Tezuka parue au Japon en 1970. Remercions les éditions FLBLB pour avoir osé publier cet écrin en 2012, quelques mois après SOUS NOTRE ATMOSPHÈRE.  Le sens de lecture est japonais.

Découvrir Tezuka en 2018, continue d’être aussi excitant qu’intimidant : prolifique, même Hergé à qui il a souvent été comparé, le fut moins. Si on devait chercher un équivalent, peut-être devrions tenter la comparaison avec Bob Dylan et sa discographie monstrueuse dont il est souvent admis qu’une vie à peine suffirait pour en faire le tour (Bootlegs Included).

Et d’emblée, qu’il est impressionnant cet ALABASTER autant que son pitch est alléchant : un athlète noir célébré à travers le monde est rejeté par la femme qu’il aime pour la couleur de sa peau. Fou de rage il va tomber sur un pistolet capable de rendre invisible mais qui chez lui provoque une effroyable défiguration.  Désormais sous le pseudo Alabaster, épaulé par de jeunes orphelins et une adolescente, Amy, capable de jouer la femme invisible, il entreprend de défigurer le monde et de dévoiler la laideur que nous cachons en chacun de nous.

La cover de l'édition japonaise nettement plus inquiétante  ©Akita Shonen

La cover de l’édition japonaise nettement plus inquiétante
©Akita Shonen

Loin de la tragédie d’AYAKO ou de la fresque historique de l’HISTOIRE DES 3 ADOLFS, Tezuka livre un récit d’action d’échevelée au rythme frénétique. L’influence majeure du mangaka est FANTOMAS mais pourra séduire aussi les fans de comics  : armé d’une technologie capable de mettre le monde à genoux et de bases secrètes à travers le monde, ALABASTER derrière son masque de mort cache un vilain romantique qui parvient toujours à s’échapper, défiguré comme Doom ou Vador par amour.  Six ans avant l’apparition de Bullseye chez DAREDEVIL, Alabaster  possède en outre la capacité de transformer tout ce qu’il lance, souvent des graviers, en arme fatale.

Dans la lignée du FANTÔME DE L’OPÉRA, Alabaster va s’éprendre d’une femme à qui il veut offrir le monde. Tezuka va y ajouter une dose d’inceste puisque cette femme n’est autre que Amy qu’il adopta enfant et qui est forcée de porter en permanence du fond de teint sous peine d’être invisible au regard de l’autre. Personnage pur voire un peu lénifiant, Amy va adopter progressivement le fanatisme de son mentor et se complaire dans le crime après avoir été victime d’une agression sexuelle. Gen, le héros de l’histoire, va dès lors tenter de sauver Amy qu’il considère comme une victime de la perversion d’Alabaster.

Amy la femme invisible : une victime qui se transforme progressivement en bourreau. ©FLBL

Amy la femme invisible : une victime qui se transforme progressivement en bourreau.
©FLBL /Digital Manga Publishing

L’histoire contient un pitch fort et son lot de scènes marquantes : un zoo d’animaux sauvages dont l’apparence est fétichisée, un troupeau d’oiseau volant à l’état de squelettes et chacune des apparitions  disparitions d’Amy que Tezuka illustre avec grâce en représentant l’invisibilité du personnage sous forme d’yeux sans visage, flottant dans l’air. Attention, on est pas chez Junji Ito, hein…mais de son idole Walt Disney avec un  dessin tout en rondeur et les expressions enfantines de ses personnages.

Mais cette innocence est toujours compensée chez Tezuka par la  noirceur insensée de ces propos. Et si son humanisme est toujours mis en avant, il serait temps de reconnaître qu’il avait de sacrées obsessions violentes. Comme toutes (toutes !) ses héroïnes, Amy est violée par une figure de référence, ici Rick Holmes.

Avec son ado bellâtre, Tezuka ouvre la voie à DEATH NOTE et ses gamins surdoués sollicités par le FBI. Hommage à Sherlock, Rick Holmes devrait être le gentil de l’histoire : rusé, d’une intelligence et d’une beauté supérieure. Sauf que très vite Tezuka en fait un fat insupportable, narcissique, prétentieux et prédateur sexuel. L’ironie de la chose n’échappera à personne : c’est en violant sa victime qu’il transforme une délinquante récupérable en criminelle endurcie.

Rick Holmes : une belle ordure qui aime se travestir pour violer les femmes. ©FLBL

Rick Holmes : une belle ordure qui aime se travestir pour violer les femmes.
©FLBL

Pour achever d’être malsain, ce Rick Holmes aime se déguiser comme son illustre modèle. Malgré son trait pour enfant, Tezuka met en scène un flic qui abuse de son autorité pour violer une femme invisible habillé en femme.  Ajoutons que cette pauvre Amy est ensuite manipulée par son père adoptif qui en fait sa compagne !

Pour  autant, le lecteur fan de Tezukerie pourra se montrer déçu et conclure son aventure littéraire d’un « ah? Tout ça pour ça » ? Oh, certes la fin est comme souvent chez le Mangaka impitoyable pour ses personnages ; il n’empêche, on peut s’étonner du manque de profondeur d’une histoire si longue. Alabaster est noir et athlète ? Il aurait pu être jaune et obèse que l’histoire aurait été la même !  Jamais la condition raciale sur laquelle Tezuka voulait s’aventurer ne sera explorée.  Pas plus que la personnalité ou le développement des agissements du vilain. S’il est aussi classe qu’impitoyable, Alabaster est sans doute son vilain le plus creux.  Alors que dans KIRIHITO, il brodait une fable philosophique d’une profondeur époustouflante sur la difformité, les normes de monstruosités tolérées par la société.

Sûrement une séquence trash de l’époque ! ©FLBL

Ici ? Pas grand chose à se mettre entre les neurones : Tezuka s’amuse comme un fou et semble se contenter  de la mise en scène basique d’un supervilain mégalomane lambda qui veut dominer le monde alors que l’on rêvait d’un artiste fou voulant recréer le monde à son image. Quant à la vision de la délinquance, elle est passionnante en début d’album avant que l’histoire ne se transforme en action movie  à la James Bond pas déplaisant et où la patte du maître est reconnaissable entre 1000, mais qui déçoit pour qui s’attendait à plus littéraire au vu de la masse que représente le bouquin.

Néanmoins un Tezuka décevant est largement au dessus de la production d’ici ou d’alors ; so, si vous trouvez ce pavé en librairie en occaz’, n’hésitez pas ! S’il ne s’agit pas de l’abum idéal pour aborder Tezuka (pour cela, rien de tel que les 3  ADOLFS), il ne faudra pas hésiter : le bouquin est de plus en plus rare dans les étals et sera bientôt invisible….

Lapocalypse selon Tezuka  ©FLBL

L’apocalypse selon Tezuka
©FLBL / Akita Shonen

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Alabaster, le Fantomas de Osamu Tezuka vous donne rendez-vous chez Bruce Lit. Si la patte du maître est reconnaissable entre 1000, c’est une certaine déception qui est au rendez-vous.

Un autre monstre  qui a chante la beauté des Laids et des garçons invisibles travesti en femme

47 comments

  • matt & Maticien  

    l’article donne envie de découvrir cette oeuvre sombre. étonnant ce contraste entre la pureté du trait et la noirceur des personnages.

  • JP Nguyen  

    Avec cet auteur, à la réputation un peu intimidante, je suis fortement freiné par le graphisme rond et enfantin alors que les sujets et leur traitement sont assez sombres.
    C’est comme une sorte de dissonance cognitive…
    Après avoir lu tous les éloges de Bruce sur différentes séries, je n’arrive toujours pas à franchir le pas de lire un de ces mangas. Je n’accroche vraiment au style de dessin. Du coup, je me sens un peu bourrin, comme une personne qui n’arriverait pas à apprécier un film d’auteur vs des blockbusters…
    Pourtant, j’avais pu dépasser des dessins pas forcément « jolis » sur d’autres BD comme le Blast de Larcenet mais sur Tezuka pour le moment je n’y arrive pas.

    • Matt  

      Tout pareil je dois avouer. Sans vouloir froisser les fans du monsieur^^

        • Matt  

          Parce que c’est vulgaire comme style. Et parce qu’il cherche un certain réalisme (exagéré, mais pas non plus cartoony) donc les erreurs qu’il fait sont visibles.
          En plus de ça, il ne dessine pas 2 fois de la même façon le même personnage (poitrine 3 fois plus grosse d’une case à l’autre) donc il ne maitrise pas du tout son style exagéré. Les persos semblent malléables comme…euh…Majin Buu

        • Matt  

          Pour être un peu plus réglo, disons que Liefeld n’est pas tout le temps nul non plus. Parfois selon ses standards et son style que beaucoup de gens trouvent vulgaire, ses dessins sont réussis. Muscles hypertrophiés, gueule carrée, mais bon…réussi.
          L’ennui c’est quand, comme un Kordey qui serait pressé par le temps, il fait des boulettes. Et c’est assez régulier.
          Par exemple il curcule un fameux dessin de Captain AMerica sur le net dessiné par Liefeld qui, au delà des proportions exagérées, fait de Steve Rogers une sorte d’Elephant Man parce que même s’il se tient de profil, sa poitrine se tourne vers la droite comme si le perso était de 3/4 tourné vers le lecteur. Donc on suppose que son pectoral gauche est 6 fois plus développé que le droit^^

        • PierreN  

          Quand il lorgnait du côté d’Art Adams, c’était moins « pire », ça pouvait encore faire illusion, mais après, une fois les potards mis à 11 en terme d’excès et d’outrance…

  • Présence  

    Une vie à peine suffirait pour en faire le tour – Wikipedia indique que l’œuvre d’Osamu Tezuka est de l’ordre de 150.000 pages, soit à peu près 700 recueils. C’est vrai qu’il y a de quoi faire.

    Une dose d’inceste, des obsessions violentes : je partage entièrement ton avis sur l’apparence inoffensive des dessins, et la noirceur des propos. Chez Tezuka, les êtres humains ne sont pas reluisants.

    Pour rebondir sur la remarque JP, les dessins ronds sont effectivement étrangement tout public par rapport à certaines séries (ils sont plus adaptés pour le Roi Léo); mais il est également possible de considérer ses planches sous l’angle de leur découpage, et alors là) ! Le lecteur averti se rend compte que Tezuka peut être comparé à Will Eisner dans l’élégance et la sophistication.

    • Eddy Vanleffe  

      si on remets un peu en contexte, il faut comprendre que l’aspect mignon « mignon » ou stylisé du graphisme n’a pour les japonais et ‘aujourd’hui les coréens aucun rapport avec le propos. la relation assez évident pour nous n’existe tout simplement pas pour eux.

      les spécialistes de l’horreur ont tous des dessins assez cartoon comme Sigeru Mizuki, ou L’appartement de Kang Full. Les Jôsei les plus malsain à base de torture féminine comme ceux de Kyoko Okazaki sont dessinés de manière limite bâclée…
      Rumiko Takahashi passe de l’humour gotlibesque à l’horreur gothique avec les mêmes bouilles et que dire du hentaï qui nuit justement à l’ensemble du manga parce que décrire les fétichismes les plus tordus avec des dessins tous « kawaî » choque énormément.
      même es réseaux de prostitutions à Tokyo font état de fiches signalétique présentant les « modèles » accompagnés d’arc-en ciel, de licornes et de tout un tas de symboles ramenant directement au monde de l’enfance… c’est particulièrement dérangeant. mais voilà le mélange des images et leurs connotations sont totalement chamboulées là-bas.

      • Matt  

        « décrire les fétichismes les plus tordus avec des dessins tous « kawaî » choque énormément »

        Je crois que même avec des dessins réalistes, ce serait choquant tant ça peut aller loin ces machins…

        Mais bon je comprends tout ça, et je me doutais qu’un fan comme toi du monsieur allait défendre son style^^
        Pour tout dire, je ne suis pas tellement dérangé par l’aspect mignon de certains mangas mais le style de Tezuka est reconnaissable entre 1000, il est très spécifique, et j’ai un peu de mal avec.
        Je me souviens la première fois que j’avais regardé Metropolis avec un style de dessin « à la Tezuka » (il était mort donc c’est pas lui…) et ça m’avait bloqué un peu pour apprécier.

        • Eddy Vanleffe  

          défendre…
          je me trouve en effet de plus en plus souvent dans la position d’avocat ici… 🙂
          je doit comme tout le mode passer un certain filtre concernant Tezuka. mais justement, son écriture brillante et moderne m’incite à le lire comme une sorte de roman en fait. ce sont des fresques assez fascinantes.
          mais pour tout dire, j’apprécie surtout ses récits adultes.

        • Matt  

          Personne n’a dit que c’était nul hein^^ Tu sais, l’appréciation des dessins…
          On dit juste qu’on a du mal.

          • Eddy Vanleffe  

            Hum…
            Je sais que personne n’a dit que c’était nul, ne t’en fais pas 🙂
            je reviens sur le fait que c’est vrai qu’il faut « sauter « un obstacle…

          • Bruce lit  

            @Présence : Will Eisner ? Tu peux étayer ?
            @Matt et Maticien : tu sais où trouver tout ça…
            @Eddy : très intéressant ce point de vue
            @Mattie Boy : je comprends parfaitement ton point de vue. Il m’a fallu l’énergie du désespoir pour m’intéresser à Wolverine et les Xmen quand j’ai appris que c’était super mais dessiné par Bachalo. La lecture du premier volume a été très très pénible pour moi.
            Concernant Tezuka, je ne suis plus objectif. C’est avec son oeuvre que j’ai perdu mon pucelage en manga. Je n’ai donc absolument aucun problème à plonger dans une oeuvre dont, jusqu’à présent, je ne suis jamais ressorti déçu. Le niveau d’intelligence de ses histoires reste exceptionnelle.

          • Matt  

            Ah c’est à ce point Bachalo ? Eh ben…
            Moi je trouve son trait certes confus, mais assez classe. Il maitrise à fond son style, même si je comprends que pour déchiffrer ce qui se passe dans les scènes d’action, c’est relou.
            Par contre un Igor Kordey dans les X-men de Morrison tu vois, ça me fait VRAIMENT chier. Parce que même si c’est moins confus, c’est bourré de trucs MAL FAITS de manière objective. Des soucis de proportions avec des persos aux jambes trop courtes, des yeux de mouche pour Wolverine, etc. A côté Bachalo c’est du bonheur^^

          • Bruce lit  

            Bachalo : je reconnais son style. J’aime bien la douceur avec laquelle il dessine Kitty Pryde. Même Iceberg. Mais la lisibilité de ses planches, la manière qu’il a de les monter, c’est vraiment pénible. Moins que Ramos ceci dit que je ne supporte pas.

          • Matt  

            Disons que Bachalo, le mieux c’est quand y’a pas de baston.
            l’épisode avec Wolverine et Dents de sabre au Hellfire club dans les X-men de Morrison par exemple, c’est lisible et joli.
            Alors certes il donne des tronches bizarres aux persos parfois, mais c’est son style quoi…
            Ramos ça dépend de sa période. Il est plus sage sur Superior Spider-man que dans Messiah Complex ou dans sa période Spidey avec Paul Jenkins ou ses persos sont vraiment cartoonesques au plus haut point.

          • Matt  

            Je ne supporte pas non plus l’ancien style de Ramos. C’est pourquoi je n’ai pas les épisodes de Spidey par Paul Jenkins. Parait que c’est bien. Mais ouch le dessin !

          • Eddy Vanleffe  

            Ce sont vraiment des styles sur lesquels ont bute, parce que ce sont vraiment des artistes talentueux…
            J’ai énormément de mal avec Ramos, je trouve ça d’un…laid. Mais j’ai vu des planches de lui dans un portfolio et ça se voit qu’il touche en dessin…Encore un que je dois « passer le cap »… j’ai bien aimé Crimson et ça doit être tout…
            Bachalo, j’ aime vraiment son dessin et tu as raison de le qualifier de « doux » Bruce. sa mise en page est parfois un peu le bordel, mais c’est un peu sa marque.; par contre je trouve que depuis quelques années, il a dépouillé et je n’aime plus trop ses silhouettes « michelin ».
            Steampunk, je ne lis que parce que je trouve ça sublime, j’ai jamais rien compris au bazar…
            Tezuka est considéré comme le « dieu du manga » dans son pays, il a à peu près tout crée, surtout au niveau des codes graphiques (grands yeux, lignes de vitesse, gouttes de sueur, découpages, décor floraux dans les bd pour filles…), c’est pour ça qu’il est à la fois l’équivalent de will Eisner qui est un grand novateur graphique et Hergé qui crée l’école belge de toute pièces. ils doivent en avoir des discussions animées sur l’art séquentiel là haut…

          • Présence  

            @Bruce – Osamu Tezuka s’affranchit des bordures de case de 2 manières : (1) les personnages peuvent les traverser pour passer d’une case à l’autre, (2) il ne les dessine pas comme si les personnages évoluaient librement sur une scène sans cadre. Will Eisner utilise également beaucoup ces techniques à partir du moment où il réalise des récits complets.

  • Ozymandias  

    Les commentaires sont clairement aussi intéressants que l’article en lui-même !

    Je n’ai aucun souci avec le dessin de Tezuka, même si, contrairement à Bruce, je ne suis pas tombé dans la marmite en lisant ses mangas. Je dois dire que cette histoire « d’obstacle » en matière de dessin ne me concerne absolument pas. Les soucis de proportions, le non-respect de l’anatomie, etc… ne sont pas un problème puisque le dessin est interprétation du réel. Qui plus est, dans le contexte des New X-MEN, c’est une plus-value en matière d’inquiétante étrangeté : les mutants ne sont clairement pas humains ; d’ailleurs ils n’ont pas NÉCESSAIREMENT à être séduisants. Je commence à comprendre un Ted McKeever qui décide de prendre sa retraite parce que son style n’intéresse personne. Ce doit être frustrant pour certains artistes d’être inféodés aux diktats de la dernière tendance. On va glorifier Olivier Coipel (que j’aime beaucoup) et vouer Chris Bachalo aux gémonies. C’est un peu réducteur à mon goût.

    À l’heure où j’écris ces lignes, je m’apprête à partir en expédition afin de m’offrir LES MONTAGNES HALLUCINÉES de Gou Tanabe. Il y a quelques années encore, lire un manga m’aurait paru une hérésie, notamment parce que j’étais là lors de la première vague, essentiellement commerciale, laquelle se contentait de capitaliser sur les DA censurés du CLUB DOROTHÉE. Par la suite, guidé par un ami, j’ai découvert l’oeuvre de Yoshiharu Tsuge et le genre du Gekiga (manga adulte). J’aurais pu en rester à une première impression, mais j’ai fait m’effort d’aller vers des artistes qui ne correspondaient pas nécessairement à mes goûts. Ce n’est que bien plus tard que j’ai découvert Osamu Tezuka. Aussi bien l’homme que son oeuvre sont fascinants et d’une richesse extraordinaire. Il me reste encore beaucoup de chemin à faire avant d’être parvenu à lire l’intégrale de de sa bibliographie VF (je n’ose imaginer voir toutes ses oeuvres publiées de mon vivant), mais peu importe le genre ou le public visé, il y a toujours quelque chose de savoureux à retirer de cette expérience.

    Du coup, je suis doublement heureux d’avoir lu cette chronique : on y parle d’un manga que je n’ai pas encore lu et que, malgré les défauts pointés par Bruce, j’ai très envie de déguster, mais aussi, indirectement, de la curiosité endémique du passionné de 9e art, lequel ne saurait se contenter d’un seul territoire à explorer. Vous verrez que dans mes chroniques, pardonnez-moi de ramener la couverture vers mon humble personne, je me contente d’une approche viscérale et rarement intellectuelle du dessin, sans pour autant me laisser freiner par des obstacles sans réelle importance. Il me suffira de donner, en guise d’exemple, le travail de STEVE DILLON sur The Preacher dont j’ai tenu plusieurs fois en mains le premier tome (éditions TÉMÉRAIRE) avant de littéralement me « forcer » à tenter l’expérience. Aujourd’hui encore, je me félicite de ce choix. On peut toujours condamner un dessinateur, mais je crois nécessaire de lui accorder au moins un chance (ou deux) avant de le rejeter définitivement. Cessons aussi de chercher la vérité anatomique ou une foule de détails dans les décors ; chaque école est différente dans sa façon de dépeindre le réel. Ce n »est pas, loin s’en faut, une invite à TOUT aimer, mais si on est capable d’argumenter pour défendre les titres qui nous passionnent, l’inverse est tout aussi valable.

    PS : le run de Paul Jenkins sur Spidey avec Humberto Ramos vaut le détour. Il serait dommage de passer à côté.

    • Matt  

      « Les soucis de proportions, le non-respect de l’anatomie, etc… ne sont pas un problème puisque le dessin est interprétation du réel »

      Ouais enfin…non ! Pas d’accord^^
      ça dépend toujours. Evidemment on ne va pas râler sur les proportions d’un Popeye. Mais i sur la première image, les proportions sont réalistes et sur la seconde images, les jambes trop courtes ou un bras trop long, c’est pas un style, c’est juste le bonhomme qui s’est planté sur son dessin. A moins que tout le monde puisse se transfomer en Mr Fantastic et s’étirer comme du chewing gum. Je crains vraiment ces erreurs.

      • Eddy Vanleffe  

        Là encore les rupture de ton si elles sont au service de l’histoires peuvent être justifiées…
        Dans le cas de Ramos, c’est un peu plus tangent et je suis assez d’accord avec toi, tout simplement parce que « viscéralement », ça ne me plaît pas…
        Ceci dit j’ai fait l’effort sur des titres qui m’ont récompensé en retour.
        Spider-Island se fait vilipender, mais je trouve cet event très récréatif et très dans le ton d’une bonne grosse aventure de spider-Man? j’ai donc passé au dessus de Ramos.
        Le cauchemar, si je le trouve pas cher à un endroit… on m’en dit beaucoup de bien mais ce sera en effet en dépit de Ramos…

        pour ma part je parle rarement du dessin parce que j’estime qu’ils sont tous talentueux. le fait de plaire à l’oeil est l’affaire de chacun. je vais attirer l’attention sur un truc qui m’a ému pour le partager mais sinon je ne perd pas mon temps à disséquer l’artiste…

      • Matt  

        Je ne pensais pas à Ramos. Dans les New X-men, je parlais de Kordey pour les dessins ratés qui ne sont clairement pas un « style »
        Et je ne suis pas d’accord pour tout pardonner et tout mettre sur le compte du truc prévu à la base. Prends le scan « Scott le bras long » de l’article sur X-men Grand Design, et pour moi le bras de Cyclope qui fait 2 mètres avec une main énorme (comme celle du fauve en face), c’est pas un style, c’est une erreur.
        Ramos a un dessin exagéré très cartoony, du coup on remarque moins les exagérations, ou disons que même s’il se plante, difficile de l’affirmer puisque déjà de base il fait exprès d’exagérer les expressions et positions. Kordey qui fait un dessin réaliste, bah ça passe beaucoup moins bien quand y’a boulette. On voit que c’est une boulette.

    • Présence  

      Ted McKeever qui décide de prendre sa retraite – J’en ait été très attristé quand je l’ai appris car j’aime beaucoup son interprétation et sa présentation de la réalité. Dire que sa dernière série Pencil Head n’a même pas eu droit à un TPB. Snif…

  • Ozymandias  

    J’avais bien compris que tu parlais de Igor Kordey. Le souci de ton raisonnement est que tu n’acceptes pas les erreurs, les boulettes alors que contrairement à beaucoup de vedettes actuelles, il livre en temps et en heure. Je peux lui pardonner un dessin hâtif de temps à autre, voire même une planche bâclée. En revanche, je serai sans doute plus exigeant avec un artiste européen qui met un, deux ou trois ans à sortir un album. Je remets simplement les choses en perspective.

    J’ai presque envie de te demander, au vu de ton raisonnement, si tu apprécies les comics underground où, souvent, l’artiste se fiche complètement des proportions, et ce sans même chercher à caricaturer.

    Il y a des artistes qui respectent scrupuleusement l’anatomie et je ne dirai jamais que c’est désagréable à regarder, mais l’inverse est vrai aussi. Je le répète encore une fois, ça peut être un parti pris ou tout simplement la volonté de respecter une deadline.

    Autre exemple, le Spidey de Todd McFarlane prend des positions assez fantasques, mais j’adore ça. Je suis assez d’accord, au demeurant, avec Eddy Vanleffe concernant les dessins qui me tapent à l’oeil. J’avoue ne pas faire attention aux détails, alors que dans les romans une simple coquille me saute au visage.

    • Matt  

      Bah c’est une question d’appréciation personnelle. Comme tu le dis toi les coquilles dans les romans ça va te poser problème. Si les soucis de perspective ne te gênent pas, tant mieux.
      Moi je voulais juste dire que parfois il y a des boulettes. Juste avant vous aviez l’air de dire que non, ça fait partie du style ou ça peut être des ruptures de ton voules, comme si les mecs étaient parfaits. Moi je voulais juste souligner qu’il y a des boulettes parfois, ça n’empêche pas d’apprécier le boulot de l’auteur en majorité (il parait que Kordey a été meilleur sur d’autres comics mais que sur New X-men il y avait des soucis de délai et on lui a demandé de faire vite)
      Moi je veux bien comprendre les soucis de délai et laisser une autre chance à un artiste sur un autre comics, mais ça n’empêche pas que je trouverais toujours son boulot affreux sur New X-men.

      « J’ai presque envie de te demander, au vu de ton raisonnement, si tu apprécies les comics underground où, souvent, l’artiste se fiche complètement des proportions, et ce sans même chercher à caricaturer.  »

      J’en sais rien, c’est quoi underground ? Tu as des exemples ?

      Après on a chacun nos préférences et tolérances vis à vis des dessins. Je n’insultais personne, je disais ce que j’ai du mal à supporter^^ Je dessine moi même et quand je fais une grosse boulette, je refais le dessin. Alors oui parfois les auteurs n’ont peut être pas ce luxe s’ils ont des délais mais du coup bah…ça fait moche (pour moi), sorry^^

    • PierreN  

      « ou tout simplement la volonté de respecter une deadline. »

      Une catégorie dans laquelle on peut justement placer ces épisodes des New X-Men de Kordey (d’où leur aspect moins « abouti » par rapport à d’autres titres X de la même période, sur lequel Kordey a eu plus de temps).

      • Matt  

        Je viens juste de le mentionner…
        Mais faut pas tout confondre. Moi je veux bien l’excuser le mec, j’ai pas dit que j’allais partie à sa poursuite sur le net pour l’insulter. Je dis juste que du coup c’est bâclé et moche et moi ça me dérange à la lecture. Si pour vous, tout va bien, je le répète tant mieux.

        • PierreN  

          « Je viens juste de le mentionner… »

          Mais au moment de l’écriture de ce message, le tien n’était pas encore visible.

          Tu as bien sûr le droit de ne pas accrocher au rendu des planches, mais le détail qui m’importe, c’est que dès qu’il s’agit d’évoquer Kordey, ton point de vue sur son style donne l’impression (mais je peut me tromper) de le connaître uniquement par le biais de ces numéros-là, quand bien même ce ne sont pas forcément les plus représentatifs de son talent (meilleures conditions, deadlines moins serrées, etc…).

          Si oui, as-tu par la suite redonné une seconde chance à Kordey avec un autre titre, pour voir si cette mauvaise impression se confirme, même avec des planches plus « chiadées » ?
          Pour être plus clair, tu n’aime pas son style uniquement sur ces numéros-là (New X-Men donc) ou plutôt en général (un rejet « viscéral », à l’instar de ce que provoque le style de Ramos chez Bruce, et cela sur n’importe quel titre) ?

          • Matt  

            Je ne connais rien d’autre de Kordey qui m’ait tenté.
            Je ne sais donc pas grand chose de son trait plus chiadé.
            Et si tu me trouves injuste, je précise que je n’ai jamais dit que Kordey était mauvais. On parlait des défauts sur les planches dont certains se fichent mais qui me dérangent. J’ai jamais dit que Kordey c’était tout le temps raté.

          • PierreN  

            @Matt: Merci pour les éclaircissements.

            « Tu as des exemples ? »

            Je laisse à Ozymandias le soin de faire une liste détaillée (s’il en a le temps et l’envie bien sûr), mais s’il ne fallait en citer qu’un, ce serait sans doute Robert Crumb (probablement LE dessinateur emblématique de ce mouvement, lié intrinsèquement à la contre-culture des années 60/70).

            Le style de Piskor (Hip Hop Family Tree, X-Me Grand Design) tel que je le perçoit, affilié à la bande dessiné dite alternative plutôt qu’au mainstream, peut être considéré comme un héritier graphique de ce courant.

  • Jyrille  

    Je n’ai toujours pas lu Ayako… tu me donnes toujours envie de découvrir cet auteur que je ne connais que trop peu alors que dans mon esprit, son trait est définitivement gravé jusqu’à ma mort (c’est vraiment étrange non ? Comme quoi une image vaut mille mots…). Jamais vue cette bd de ma vie en tout cas.

    La BO : du Gainsbourg que j’aime pas.

  • Ozymandias  

    Attention, Matt, mes remarques ne sont pas un reproche. J’ai cité l’exemple des coquilles dans les romans qui me hérissent le poil, mais nombre de lecteurs s’en fichent. Tu as raison de pointer l’anomalie tandis que moi je me contente d’énoncer une excuse valable. On est sur la même longueur d’ondes.

    C’est vrai que dans le meilleur des mondes, toutes les planches devraient être de la même qualité, mais vu le nombre d’intervenants sur un comic book, y compris des types qui n’y connaissent rien et qui vendraient des MAGNUM à des esquimaux…

    Je dirai, pour conclure, que je préfère un artiste qui fait une ou deux boulettes et qui respecte la deadline plutôt qu’un autre qui ne respectera pas les délais. On en voit encore l’exemple avec FANTASTIC FOUR #3 qui prend un mois de retard. Bon sang, le titre est absent du PREVIEWS depuis des lustres et Marvel réussit à louper son retour.

    • Matt  

      Bah c’est pas facile les deadline quand même…
      C’est hard les contraintes des artistes de comics. C’est pas étonnant qu’il y ait des changements de dessinateurs régulièrement.
      Moi j’aurais tendance à dire que je préfère un dessin réussi. Étant donné que je ne lis pas mensuellement mais que j’attends souvent une publication librairie ou un TPB complet, je ne suis même pas trop au courant quand la deadline n’est pas respecté. Du coup tout ce qui importe pour moi c’est qu’il y ait des dessins réussis^^

      Après c’est vrai qu’il y a des exceptions. Les Astonishing X-men de Whedon ont pris un tel retard de plusieurs années (à cause du scénariste ou du dessinateur ? Je ne me suis pas renseigné) que de coup tout le run semble se dérouler sur quelques jours, mais Kitty meurt à la fin du run. Donc techniquement les X-men de Milligan et Mike Carey se passent avant la fin du run de Whedon, mais débutent après son début. Alors si on veut lire ça chronologiquement, y’a un truc qui cloche^^
      M’enfin…

  • Eddy Vanleffe....  

    C’est vrai qu’on finit par tout confondre…
    Igor Kordey est un mec très talentueux et il a fait un dépannage express sur les New X-Men… il a du boucler un épisode en 15 jours si je me souviens bien… du coup on peut être plus indulgent. disons que l’épisode est raté, pas le meilleur travail de Kordey, mais ça n’en fait pas un mauvais artiste…
    Piskor

  • Eddy Vanleffe....  

    oups!
    Piskor disais-je a laissé une grosse erreur qu’il n’a pas du voir le nez sur son boulot. peut-être a-t-elle détectée trop tard…
    je crois que c’est arrivé à tous les artistes.
    l’autre jour Matt, tu disais jamais n’avoir remarqué les « oublis » de Mac Farlane. les erreurs on les voit pas toujours.
    Ensuite le style, C’est bizarre aussi, finalement les irrégularités de Liefeld, c’est devenu son style, parce qu’on peut penser qu’il le fait exprès… c’est moche et tout le monde se fout de sa gueule mais qui sait?

    les mangaka, eux s’en foutent de la régularité, ils bossent parfois jusque »à 100 planches par mois, ils affrontent la deadline…

  • Matt  

    ça me fait penser que j’ai revu Hollow man de Verhoeven récemment.
    Et je ne comprends toujours pas pourquoi il a si mauvaise réputation.
    Bon alors oui ok aujourd’hui les effets numériques de la transformation progressive (qui me fait penser à cette BD du mec qui devient hideux) ont pris un coup de vieux (alors qu’à l’époque j’avais été impressionné) mais à part ça…
    L’histoire est glauque, le thème de l’invisibilité bien traité, avec la mention de détails qui peuvent rendre dingue (le fait de voir à travers nos paupières invisibles, donc incapables de fermer les yeux au final). La frustration grandissante du personnage convaincante, les scènes de meurtre marquantes.
    Et en termes d’idées visuelles pour exploiter l’invisibilité, c’est le festival ; l’eau qui ruisselle, la fumée, le sang qui lui est jeté dessus, etc.

    Le seul défaut que je peux voir c’est la fin où le personnage devient un peu trop un « super vilain » : il se prend un coup de barre à mine, se fait électrocuter (ce qui le rend partiellement visible…) pour finir par ENFIN ête tué en étant balancé dans une cage d’ascenseur en feu.
    Oui bon…ok ça part un peu dans les excès grotesques à la Verhoeven à la fin, alors que le film se prenait plus au sérieux au début. Donc je ne dirais clairement pas que c’est son meilleur film. L’aspect confiné dans le labo peut aussi lasser un peu, même si c’est complètement logique avec le scénario. Mais franchement, il ne mérite pas de se faire descendre à ce point ce film. Il reste très divertissant avec un Kevin Bacon à fond dans son rôle de psychopathe.

    • PierreN  

      « Et je ne comprends toujours pas pourquoi il a si mauvaise réputation. »

      En raisin de son dernier tiers principalement (comme tu l’évoques), qui vire au simple slasher/huis-clos, alors que l’homme invisible aurait pu faire ce qu’il veut et aller n’importe où, il se limite à son lieu de travail et au massacre de ses collègues.

      Moi non plus je ne le trouve loin d’être mauvais, bien que la mauvaise expérience de Verhoeven sur le tournage ait malheureusement mis fin à sa période américaine (la fin de cette ère ayant en quelque sorte déjà été amorcé avec la réception initiale de Showgirls à sa sortie, un film réhabilité depuis par une frange de la critique française).

      • Matt  

        Bah oui ok le dernier tiers part en slasher, mais c’est pas non plus nul. Quand on voit qu’il est cité comme un film naze…y’a de l’exagération dans l’air quand même.

        Pas vu Showgirls. Lui aussi il s’en prend plein la tronche. Mais là je ne peux pas juger si c’est justifie ou pas.

      • Matt  

        Faut dire qu’il y a eu une période « thriller érotiques » dans les années 90…avec des trucs plus ou moins réussis. Verhoeven l’a d’ailleurs plus ou moins lancée avec Basic Instinct. Puis il y eu des trucs comme Color of Night, Jade, Sliver, Sexcrimes, Last seduction…et Showgirls était au milieu de tout ça et même si j’ai vu certains de ces films ado et que forcément il y avait des scènes émoustillantes pour le jeune homme que j’étais, je sais pas si y’a grand chose de cette période qui supporterait un nouveau visionnage. J’ai un peu peur de l’effet « beauf » qui en ressortirait.

        • PierreN  

          « Verhoeven l’a d’ailleurs plus ou moins lancée avec Basic Instinct »

          J’aurais tendance à considérer qu’il a plutôt remis cent balles dans la machine (tous les sous-Basic Instinct suivants), puisque le genre était déjà bien installé dès la fin des années 80 (le célèbre Body Heat).

          Il ya effectivement pas mal de déchet dans ce sous-genre (considéré comme la réponse soft/mainstream d’Hollywood à l’essor du porno dans les 70’s et à sa démocratisation par le biais des supports vidéos), mais il aura au moins eu le mérite de parfois ramener sur le devant de la scène l’archétype de la femme fatale, associé aux films noirs des années 40//50 (Le personnage féminin du Quatrième Homme de Verhoeven, sorti durant la fin de sa période hollandaise, annonçait déjà en un sens la mante religieuse qu’est Catherine Tremell).

          • PierreN  

            Je ne me souvenais plus que Michael Douglas était si associé au genre (Fatal Attraction, Harcèlement).

          • Matt  

            Je dois avouer moi-même ne pas franchement être fan de Basic Instinct.
            J’ai toujours trouvé très agaçant que les mecs se laissent berner comme ça par Catherine Tremell. C’est des flics ou des ados en manque ? Tout le monde est frustré sexuellement et fait n’importe quoi.
            Je ne dis pas forcément que c’est irréaliste, mais ça rend quand même tout le monde assez antipathique.

    • Jyrille  

      Je l’ai vu récemment (l’an passé je pense ou il y a une dizaine de mois) et je ne sais pas si il a mauvaise réputation mais clairement toute la fin est naze. Pour le reste je l’ai trouvé très bien rendu et oppressant, je pense comme toi en fait sur ce coup.

      • Matt  

        Naze faut pas exagérer…
        ça reste rigolo et divertissant, même si on se dit qu’on est passé dans un slasher avec un tueur indestructible d’un coup.
        Un mauvais film c’est pas ça pour moi quoi. Ils abusent ceux qui le descendent en flèche pour 10min WTF à la fin.

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