L’Aube des Ténèbres (Les archives Batman)

Batman, par Bill Finger & Bob Kane

Par : TORNADO

VO : DC

VF: Semic

1ère publication le 14/02/17 – MAJ le 22/09/19

Collector !

Collector ! ©Dc Comics

Cet article portera sur le recueil Archives Batman, publié chez Semic en janvier 2004. Epuisé, désormais vendu à prix d’or sur la toile, il constitue un excellent point d’entrée pour tous les bat-fans qui veulent connaitre les débuts historiques du Caped Crusader.

L’album est un bel objet de collection, cartonné, d’un format moyen (26,5 x 17,5 x 2,2 cm). Il regroupe, sur pas moins de 300 pages, les Detective Comics #27 à 50. Soit 24 épisodes, les premiers dédiés à Batman, parus entre mai 1939 et avril 1941 dans le magazine éponyme (soit deux ans de publication). Tous les dessins sont de Bob Kane, le créateur du personnage. Les scénarios sont de Bill Finger, relayé par le tâcheron Gardner Fox le temps de quelques épisodes.

Enter Batman !

Enter Batman ! ©Dc Comics

C’est à une véritable plongée dans l’Histoire des comics que nous sommes conviés tout au long de cette lecture. Nous assistons à la première apparition du super-héros masqué et découvrons, le temps d’une seule première planche, le play-boy Bruce Wayne et son ami le commissaire Gordon, dans une version esquissée de ce qu’il deviendra par la suite.

Le « Bat-man », comme il est alors nommé, fait son apparition deux pages plus loin. Il arbore déjà le costume de l’homme chauve-souris tel que nous le connaissons, mais dans une version archaïque. Il se contente de piloter, non pas une bat-mobile, mais une simple conduite intérieure rouge. Il lutte contre de vulgaires gangsters dans les deux premiers épisodes, avant que l’ambiance de la série ne s’oriente vers un univers plus gothique avec l’arrivée de Dr Death à partir du troisième récit. On apprend que nos personnages évoluent dans un « New York nocturne » à l’épisode suivant (pas de Gotham City pour l’instant), et il faudra attendre l’épisode #33 (7° récit) pour connaître les origines de Batman.

Les magnifiques couvertures vintage de l’âge d’or !

Les magnifiques couvertures vintage de l’âge d’or ! ©Dc Comics

Robin, le jeune prodige (Il est appelé ainsi dès le départ) rejoint son mentor dans l’épisode #38 (12° récit). Les deux premiers super-vilains, à proprement parler, sont le Moine (épisode #31, 5° récit) et Hugo Strange (épisode #36, 10° récit). C’est ainsi que le scénariste Matt Wagner imaginera en 2006 et 2007 deux mini-séries consacrées à une relecture de ces épisodes : Batman et les Monstres et Batman et le Moine Fou. Gueule d’argile apparaît lui aussi dans l’épisode #40 (14° récit).

Le Joker ne fait pas son entrée dans les pages de Detective Comics, car à partir de 1940, une seconde série, nommée simplement Batman, est lancée parallèlement à la première. Mais il apparaît dans ce recueil à l’épisode #45 (19° récit). Double face, Catwoman ou encore le majordome Alfred Pennyworth, de même que le manoir Wayne, la Batcave et la Batmobile, n’apparaissent pas dans ces pages, et il faudra attendre encore quelques épisodes, voire quelques années avant que l’architecture mythologique de la série ne revête ses atours modernes et définitifs.

La toute première planche, ici en VF !

La toute première planche, ici en VF !©Dc Comics

Pourtant, presque tout ce qui fait l’intégrité du personnage est déjà là. Il est même impressionnant de repérer aussi facilement, dans cette version initiale, toutes les composantes que le premier super-héros masqué de l’histoire, au sens strict du terme, emprunte aux archétypes l’ayant précédé : Il est effectivement masqué comme Zorro et le Fantôme du Bengale, mystérieux comme le Shadow, orphelin comme Tarzan et aussi fin enquêteur que Sherlock Holmes.

Le seul de ses prédécesseurs auquel il ne prend quasiment rien, c’est Superman (ce dernier étant le premier super-héros moderne, créé en 1938, soit seulement un an avant Batman). Car en réalité, il est son corollaire, sa version humaine, celui qui n’a pas de pouvoirs, son double nocturne, son reflet dans les tréfonds de la nuit. Nous sommes à l’aurore des comics de super-héros et, déjà, le crépuscule s’annonce. Nous sommes à l’aube des ténèbres…

Elle est où la bat-mobile ???

Elle est où la bat-mobile ???©Dc Comics

Dans la mise en forme, les dessins sont bien évidemment très rudimentaires. Surtout sur les premiers épisodes. Ils deviennent un peu plus sophistiqués au fur et à mesure que la série avance, notamment dans le découpage des planches (8 à 11 vignettes en moyenne), mais surtout dans les cadrages, qui offrent des compositions de plus en plus gothiques et expressionnistes, pour culminer dans les derniers épisodes sur moult effets de plongées et contre-plongées, qui confèrent aux planches une dynamique incontestable. La narration est sommaire, avec des cartouches de texte qui accompagnent la plupart des dessins et des ellipses pratiques.

Fort heureusement, il n’y a encore aucune bulle de pensée, ce qui rend le déroulement de la série un peu moins infantile qu’elle ne le sera dans l’âge d’argent (après la naissance du terrible Comics Code Authority en 1955 !). L’ambiance générale de chaque épisode est 100% pulp, dans le pur esprit des serials, au point que la série sera rapidement adaptée à la radio un an après son lancement, et en feuilleton dans les salles de cinéma quatre ans plus tard.

Une adaptation cinématographique (sous forme de sérial) assez rapide !

Produite par le studio Columbia en 1943, l’adaptation sous forme de serial est aujourd’hui bien croquignol. Un joli nanar fauché, teinté de racisme sous-jacent puisque, tourné en pleine guerre mondiale, on y voit des japonais se faire copieusement insulter par les héros ! Les joyeux drilles combattent pour l’occasion un méchant récurent inédit, le Docteur Daka ! Il est tout de même important de se pencher un instant sur ce feuilleton car il y apparaît des éléments qui n’existaient pas dans la série de comics, et qui seront ensuite repris par Bill Finger & Bob Kane, comme par exemple la Batcave ou encore l’aspect élancé et moustachu d’Alfred Pennyworth (qui était un bonhomme grassouillet et imberbe dans sa première version de papier). Plus tard, lorsque la célèbre série télévisée avec l’acteur Adam West déclenchera une première véritable batmania internationale, il en sera de même. Et plus d’une création télévisuelle sera reprise dans les comics ! En 1949, un second serial, intitulé Batman & Robin sera tourné. Une autre version, déconnectée de la précédente.

De plus en plus gothique !

De plus en plus gothique !©Dc Comics

De manière générale, Bill Finger & Bob Kane parsèment leurs épisodes de références explicites au cinéma de l’époque, avec un tas de clins d’œil aux films d’horreur de la Universal ou encore à Citizen Kane. De leur aveu, le Joker est d’ailleurs ouvertement inspiré par Conrad Veidt (célèbre acteur de la même période, spécialisé dans les rôles de méchants). Quant à Gueule d’argile, il s’appelle Basil Karlo, soit un mélange entre les acteurs Basil Rathbone & Boris Karloff. Normal pour un personnage spécialisé dans les films d’horreur !

On notera ainsi une connivence spontanée entre le monde des comics de super-héros et celui du cinéma et de la télévision. Une histoire d’amour tantôt, du chat et de la souris le plus souvent, qui culmine aujourd’hui sous la bannière du studio Warner Bros et du tout puissant empire Disney qui, ne l’oublions pas, naquit dans sa version définitive en même temps que les premiers super-héros modernes (Blanche Neige et les Sept Nains, premier long métrage d’animation de l’histoire, sort en 1937)…

De plus en plus sophistiqué !

De plus en plus sophistiqué !©Dc Comics

Il faut prendre ces histoires pour ce qu’elles sont : De vieilles bandes dessinées à la mise en forme sommaire, dans lesquelles on inventait tout un univers codifié. Le résultat offre ainsi un témoignage précis de son époque. C’est archaïque, très naïf, mais pas trop infantile. Vous pourrez même surprendre un Batman qui tue ses adversaires de manière frontale ! Ce dernier élément est stupéfiant, sachant que ce qui fait l’intégrité actuelle du personnage est justement qu’il ne tue jamais.

On se souvient d’ailleurs de sa dernière incarnation cinématographique (Batman VS Superman). Le Caped Crusader y était présenté comme un héros de l’ombre capable de tuer. Un parti-pris qui avait immédiatement suscité une levée de boucliers de la part du bat-lectorat, hurlant à la lune que la caractérisation du personnage avait ainsi été bafouée ! Dans l’ensemble, on peut trouver que ces épisodes étaient assez violents pour leur époque. Et qu’ils n’étaient pas forcément destinés à des enfants. A l’aube de la Seconde guerre mondiale, il semble que les lecteurs étaient en quête de mystère et de méchants toujours plus terrifiants, qui finissaient toujours par perdre devant le héros américain…

 Le Joker se paie la tête de Conrad Veidt !

Le Joker se paie la tête de Conrad Veidt !©Dc Comics

Il est évident que les 5 étoiles qui apparaissent en haut de l’article sont destinées à « l’objet-livre » et non à son contenu. Il serait tout de même étonnant, de la part d’un lecteur comme votre serviteur qui déteste les comics de super-héros old-school à cause de leur aspect infantile, de trouver ici sa tasse de thé en matière de mise en forme narrative. Et ce même s’il a été précisé que ces premiers épisodes n’étaient pas tellement destinés aux enfants ! Mais noter les premières aventures de Batman équivaudrait un peu à noter les Grottes de Lascaux ou le Sphinx du plateau de Gizeh.

Comme le relevait déjà l’ami Présence sur le Superman Chronicles, cela n’aurait aucun sens, car la valeur de ce qui est ancien est hors de portée de la critique en matière de création artistique. En revanche, l’ouvrage en lui-même est parfait, qui nous offre une reliure hard-cover à la présentation soignée, agrémentée d’un chapitrage précis et d’une passionnante introduction sur l’histoire des premiers comics. Tous ces épisodes, à chaque fois précédés de la couverture originale du magazine, sont proposés dans une version optimale, avec un papier mat de très bonne qualité restituant bien l’esthétique de l’époque consacrée. Un must pour tous les collectionneurs, et pour tous les Bat-fans en particulier…

Mais que fait Batman ??? Il tue ???!!!

Mais que fait Batman ??? Il tue ???!!!©Dc Comics

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La BO du jour : Batman ? Encore ? Oui, mais là, c’est les archives !

26 comments

  • Matt  

    Super intéressant comme article.
    J’aurais cru que c’était au contraire complètement neuneu ces vieilles histoires. C’est étonnant de te voir en parler de manière positive^^. Serait-on revenu en arrière avec le comic code ?
    La série des années 60 avec Adam West était aussi un truc sacrément niais et involontairement hilarant. Un pastiche volontaire ? Ou est-ce que les comics Batman étaient devenus niais comme ça aussi à cette époque ?
    J’avoue que je n’y connais pas grand chose à l’histoire des comics DC. J’ai toujours baigné dans Marvel. Et Batman j’ai connu avec les films de Burton et le super cartoon des années 90.

  • Matt  

    Ah au fait oui, pour l’inspiration de Conrad Veidt pour le Joker, c’est évident si on voit son look dans « l’homme qui rit ».

    • Tornado  

      Quant à Gueule d’argile, il s’appelle Basil Karlo, soit un mélange entre les acteurs Basil Rathbone & Boris Karloff. Normal pour un personnage spécialisé dans les films d’horreur !

  • Présence  

    Une connivence spontanée entre le monde des comics de super-héros et celui du cinéma et de la télévision – Très intéressant de voir que cette influence réciproque n’a rien de récent, comme peuvent s’en offusquer certains.

    Comme Matt, je ne peux pas retenir un sourire à l’évocation d’un lecteur comme votre serviteur qui déteste les comics de super-héros old-school à cause de leur aspect infantile.

    C’est amusant de voir que le site reconstruit petit à petit l’historique des superhéros avec des articles sur les premiers épisodes de Batman, de Superman, sur Zorro et même sur le Shadow.

  • Tornado  

    Comme je me fait chambrer moi…

    Prises entant que telles, ces vieilles histoires ne valent pas tripettes. Mais comme document d’époque, c’est passionnant à découvrir. Quant à cette ambiance vintage, c’est exactement comme lorsqu’on regarde un vieux film fantastique ou un serial désuet de la même période : ça a du charme.
    Est-ce que le Comics Code Authotity a opéré un retour en arrière ? Carrément ! une régression infantile je dirais même !
    Ces vieux comics de l’âge d’or était très naïfs, mais pas infantiles. Ils étaient même plutôt violents !
    Les Batman de l’âge d’argent sont tout simplement illisibles et plus niais encore que la série TV, qu’il est quand même possible de prendre au 2° degré. Panini avait sorti 2 tomes en deluxe du Batman de l’âge d’argent. C’était une purge !!! Et les scénaristes de l’époque, du style Gardner Fox, étaient nullissimes (malgré qu’ils possèdent des fans !).
    Voir le commentaire de l’ami Barbuz :
    https://www.amazon.fr/Batman-1964-1965-Bob-Kane/dp/2845388403/ref=sr_1_32?s=books&ie=UTF8&qid=1487062390&sr=1-32&keywords=batman+panini#customerReviews

    • Matt  

      C’est marrant, moi je ne vois pas en quoi une histoire dénuée de violence et de sang ne pourrait pas avoir de charme. Dans certains domaine j’ai même tendance à trouver que la violence et le sang sont infantiles. Afin d’attirer l’ado boutonneux adepte de torture-porn. On est bien d’accord sur la narration lourdingue des bulles de pensée, mais pour moi il y a autant de bonnes histoires et d’histoires niaises à l’époque que maintenant. J’ai du mal à voir quelque chose d’infantile dans Days of Future Past par exemple, bien que je sois le premier à reconnaître que la narration est bavarde, ultra compressée comme si c’était un story board, et lourdingue. Pas bien racontée ? Oui.? Infantile ? Faut pas déconner quand même. C’est pas pour les moins de 7 ans.

  • Tornado  

    Sur la question de la notion Infantile, c’est pas comme si on n’en avait jamais parlé…
    La violence ne fait pas la qualité d’une histoire. Mais quand des mecs se combattent à la vie et à la mort et qu’il n’y que des coups de poing inoffensifs, personnellement je trouve ça débile. Et je préfère les histoires adultes où la violence apporte de la densité à la narration. Sinon, il faut rester dans le candide et le 2nd degré, comme dans les aventures de Picsou. Et là c’est enfantin et c’est normal.
    Mais raconter des histoires de super-héros à la dure comme si ça s’adressait à des adultes tout en préservant les mêmes codes que les récits enfantins, là il y a vice de forme et « pouf », on peut parler de récit infantile.
    Moult séries actuelles sont infantiles pour les raisons que tu cites. Mais les séries old-school sont infantiles principalement à cause de leur sujet prétendument adulte traité dans le mode enfants de 6 ans (au niveau de la narration).

    • Matt  

      Oui oui on en a parlé. Mais désolé, j’suis toujours pas convaincu^^ ça ne veut pas dire que je remets en cause tes goûts. Tu fais comme tu veux.
      Mais bon les coups de poing innofensifs, ou ça ? Depuis les Spidey des années 60, les ennemis tirent au flingue. C’est le héros qui frappe oui. Parce qu’il ne veut pas tuer. Bon évidemment je ne dis pas qu’il n’y a jamais d’histoire niaises. Je ne suis pas un défenseur des comics old school. J’en ai assez peu d’ailleurs. Je n’aime juste pas tout mettre dans le même panier.
      J’ai moi-même voulu relire des épisodes de Spidey que j’avais lu gamin dans une intégrale. Ouch ! Octopus qui vole un bidule explosif en rigolant et qui veut faire sauter la ville pour montrer qu’il est le plus fort. Et Spidey qui arrive à lui dérober le bidule pendant que le méchant est trop occupé à se vanter qu’il est le meilleur. Ouais, c’est niais. Picsou c’est mieux que ça. Mais quand on entre dans un cadre où l’histoire est adulte sur le fond, je n’arrive pas à la trouver infantile. Mal racontée et lourdingue peut être mais c’est tout.
      Mais je veux bien te croire sur les vieux épisodes Batman. Je pensais même que dès le début c’était tout niais Batman. Ton article m’aura appris des choses.

  • Léo Vargas  

    Hello,

    Et merci pour ce retour dans le passé.
    Perso, de tous les super-héros, la ligne entre la vie et la mort est particulièrement ténue pour Batman.
    Il vagabonde trop près des ténèbres pour y échapper…
    Pour cette raison, Miller ou Zack Snyder ont vu juste en le montrant tuer.

  • Tornado  

    Merci pour les retours.
    Et ils sont bien constructifs !
    Même s’il ne s’agit pas du même Snyder que le réalisateur, je n’ai toujours pas lu le run de Scott Snyder, dont tous les tomes sortis chez Urban dorment pour l’instant sur mes étagères (au même endroit que les Batman & Robin de Tomasi)…

  • JP Nguyen  

    Je ne vais pas être original en avouant avoir été surpris de ta notation, Tornado !
    Même si Batman est un monument des comics, j’ai trouvé ta comparaison avec les grottes de Lascaux et le Sphinx assez hardie ! Mais après tout, les comics ont été dévalorisés pendant si longtemps qu’un peu d’outrance et d’hyperbole ne fait pas de mal…

    Je n’ai jamais été tenté de lire ces épisodes, même si certaines anecdotes que tu livres sont très intéressantes. On s’aperçoit bien que le personnage et son univers n’étaient pas encore « stabilisés ». Globalement, je suis assez peu friand des épisodes aussi anciens. Je dois juste avoir un Daredevil Masterworks avec les 10-11 premiers épisodes de la série et… des Strange Special Origines avec des épisodes de Lee et Kirby (FF, X-Men, Avengers) et ils sont déjà moins anciens, puisque datant des années 60…
    En revanche, je viens de finir The Shadow Hero, par Gene Luen Yang et Sonny Liew, une réinvention d’un super-héros méconnu des années 40, et je compte en faire un article…

  • Matt  

    Tiens quand j’étais gamin j’avais un comics Batman parmi le tas de BD de mon cousin dont j’ignore la provenance. C’était ma première BD Batman en fait.
    Je ne pense pas que c’était si vieux. Les dessins étaient plus soignés…mais d’un autre côté c’était une très courte histoire. Je me souviens juste que Batman se retrouvait à avoir peur du noir à cause de je ne sais plus quoi. Une toxine surement. Non, il n’y avait pas d’épouvantail. Juste des gangsters de base. Les dessins faisaient déjà très gothiques et sérieux. ça ne dit rien à personne ?

  • Bruce lit  

    Naturellement n’aimant ni Batman, ni le Pulp et encore moins les origines des super héros. Fournier a beaucoup écrit là dessus, les héros d’avant guerre, d’après guerre etc. Et ça ne m’intéresse pas beaucoup. C’est souvent général d’ailleurs. Globalement les précurseurs, les pionniers m’intéressent moins que les « exploitants ». C’ets la raison pour laquelle je n’aime ni le blues ni le jazz à l’état pur mais une fois métissé avec le rock, oui, pas de souci.
    Je me fiche de savoir d’où vient le blues de David Gilmour, les influences de Bob Dylan et la protest song des années 30. Je fais un rejet en block de ces époques, à quelques exceptions près (Chaplin notamment). Mon musée imaginaire ouvre ses portes aux alentours des sixties.
    Néanmoins, c’est avec beaucoup d’intérêt que je’ai suivi ce Batman Begins que j’emprunterai à Nikolavitch ( je sais où il a rangé ça chez lui).

    J’aimais bien lire mes vieux Spider MAn, Xmen et DD. Et comparer comme toi l’avant de l’après. C’est intéressant de voir comment s’est construit la mythologie de Batman. et je pense pour prendre le parti de Tornado, qu’il convient d’être indulgent lorsque l’histoire est en marche. De voir toutes les pièces s’emboîter pour en faire la figure que l’on sait.

    • Matt  

      Donc t’aimes pas John Lee Hooker mais tu peux apprécier Fats Domino ou Ray Charles ?

  • PierreN  

    Et du coup Bruce, quel est ton avis sur la période blues de Fleetwood Mac (celle que je préfère pour ma part) ?

    • Bruce lit  

      @PierreN : euh aucune….Ce n’est pa sun groupe que j’aime beaucoup
      @J’aime bien Ray Charles, oui. Mais moins c’est blues, mieux je me porte….J’adore les périodes londonniennes des Stones. A partir du moment où ça vire au blues, j’aime moins. Même si Beggar’s banquet est un immense album.
      Des mauvais souvenirs d’auditions ou de répets avec des groupes de merde qui me jouaient ces putains d’accords de blues pendant des heures…Je crois que Tornado compatira….

      • Matt  

        J’ai toujours du mal avec les genres musicaux moi. J’aurais tendance à dire que j’aime le jazz, blues, gospel, rythm & blues, soul…mais quand j’écoute du Fats Domino on me dit que c’est un des pionniers du rock. Bon ok…
        J’y pige un peu rien en fait. Tout ce que je peux dire pour être clair c’est que les airs de trompette sans chanson, ça me gonfle. Mais cab calloway dans le film « Blues Borthers » accompagné d’un son de trompette bouché, j’adore. Toute la BO du film je l’adore d’ailleurs. J’adore aussi les solos d’harmonica comme celui-là :

        https://www.youtube.com/watch?v=YncNm0WQY2I

      • Tornado  

        Autant je ne suis jamais sur la même longueur d’ondes que Bruce sur la question du punk (que je hais), autant sur celle du blues : Copain ! 🙂
        Je ne me suis jamais remis des ces heures perdues à taper le boeuf avec ces types qui ne jouent que du blues et qui sont persuadés qu’il n’y a que ça de vrai. Voire du blues-rock bien classique. Un titre comme Honkytonk Woman m’est aujourd’hui insupportable, quand j’y pense.
        Je ne déteste pas le blues non plus. Mais je suis extrêmement sélectif. Et pas puriste pour un sou, même si j’aime beaucoup BB King sur certains titres, je préfère en général le style repris par des groupes de rock, comme avec ce qu’en font les Doors.
        C’est marrant, je suis justement entrain d’écouter du Ray Charles, là ! Et effectivement, ce sont les titres à consonance soul ou jazz que je préfère, et je zappe assez systématiquement les titres blues !

        • Matt  

          Oh non, mais tu rencontres des puristes tout le temps ou quoi ?
          J’aime bien le blues pour ma part. Jamais rencontré de gros relou qui ne jurent que par ça. Plutôt l’inverse en fait, du coup je me sentais seul à aimer. Bah…tant pis.
          C’est plutôt avec des trucs comme Miles Davis que j’ai du mal. De longs solo d’instrument sans chanson. ça finit par vriller les tympans. J’aime bien la voix humaine dans ce genre de musique.
          Bon…il y a des exceptions vu que j’aime les solos d’harmonica, parfois de saxo et que je suis fan des thèmes d’Henry Mancini (Peter Gunn, la panthère rose…)

          • Tornado  

            Et bien sache que Mancini est l’une de mes idoles et que j’ai passé des années à égrainer son oeuvre !
            Ma BO préférée est celle de « The Party », un jazz ultra-classe avec Plas Johnson en vedette (le saxophoniste du « Pink Panther Thème ») et l’incomparable Jimmy Rowles au piano !

          • Matt  

            Cool.
            J’ai été fan de pas mal de ses thèmes avant même de savoir que c’était de lui. Et en laissant youtube chercher des vidéos similaires un jour…j’ai vu que j’aimais beaucoup Mancini. Je dois donc dire que je n’ai pas vu beaucoup de films dont ses musiques sont tirées. Et pour Pink Panther, j’ai connu avec le cartoon (parce qu’il y a des films non ? Avec le thème dedans ? Jamais vus)

          • Tornado  

            Tu rates quelque chose !
            Si tu en as le temps, je te recommande quelques travaux :
            Visionner l’intégrale de la série de films « La Panthère Rose » et le fantastique « The Party » (tous avec Pater Sellers).
            Le premier segment des « Panthère Rose » n’est pas le meilleur, car Peter Sellers est en retrait (c’est David Niven qui occupe le 1° rôle). Il faut persévérer (mon préféré est le 4° : « Quand la Panthère Rose S’emmèle »).
            Ce sont tous des films de Blake Edwards, à qui l’on doit également moult chefs d’oeuvres de la comédie (ou de la comédie dramatique) made in America : « Le Jour du Vin et des Roses », « Diamants sur Canapé », « La Grande Course autour du monde », etc.
            Immanquable ! 🙂

  • Patrick 6  

    Je me réveille après la bataille, mais voilà un article bien étonnant « pour du Tornado ! » Et bien alors je croyais que la madeleine de Proust ne marchait pour toi que dans le côté formel de l’édition originale et pas dans le cadre d’une réédition !?
    Ceci dit j’avais vu cette édition à la Fnuc mais en dehors du coté document historique je n’avais pas été tenté… A tort peut être.
    En tous cas je n’avais pas fait attention à l’évolution graphique au fur et à mesure des numéros qui est à elle seule carrément étonnante pour une BD d’avant-guerre !

  • Tornado  

    Aouch ! Sur ce coup là je ne vais pas être original : Mon album préféré de Fleetwood Mac reste, de très loin, « Rumours ». Les albums blues, pour le coup, me font effectivement l’effet d’un comics old-school !
    Bon, j’ai répondu à la place de Bruce cela-dit… 🙂

  • Tornado  

    @Patrick : J’aurais tout aussi bien pu ne pas mettre d’étoiles car, encore une fois, les histoires en elles-mêmes ne valent rien, mais c’est effectivement l’intérêt historique et contextuel, ajouté au charme de l’ambiance pulp vintage qui m’a intéressé. Ainsi que les références au cinéma de l’époque.

  • Jyrille  

    Merci Tornado pour ma culture, je ne connaissais rien de tout ça. C’est toujours intéressant de connaître la genèse d’une oeuvre et son évolution. Je crois que cela est nécessaire pour comprendre les tenants et les aboutissants de chaque nouvelle création.

    Je suis totalement inculte pour les BO de films également, et cela me chagrine, car je sais que j’aime beaucoup Henri Mancini. Je suis fan de sa chanson pour Breakfast at Tiffany’s (Moon River), aucune version ne me chagrine même si l’originale reste la meilleure. J’aime bien aussi ce que Fantômas a fait de ses chansons dans leur Director’s Cut, un album de reprises de chansons de films noirs ou d’horreur.

    https://www.youtube.com/watch?v=ZkYLSfLN7Z8

    Enfin, je n’ai jamais aimé Archive, et Again est sans doute leur titre le plus abouti, mais c’est également un très grand plagiat de Pink Floyd.

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