L’avocat du diable (Daredevil le film)

Daredevil par Mark Steven Johnson

1ère publication le 09/125/15- Mise à jour le 05/09/18

C’est bien lui, on ne peut pas se tromper !

C’est bien lui, on ne peut pas se tromper ! ©Marvel Comics

AUTEUR : TORNADO

Daredevil est un film de super-héros écrit et réalisé par Mark Steven Johnson en 2003.

Le scénario s’inspire librement du graphic-novel scénarisé par Frank Miller et dessiné par John Romita Jr : Daredevil : L’Homme Sans Peur, publié initialement en 1993.

Pour l’anecdote, le script de Frank Miller lui avait été commandé, au départ, pour le projet d’une adaptation cinématographique. Mais le projet en question n’aboutit pas, et finalement le scénariste recycla son travail sous la forme d’un comic book.
Les rumeurs prétendent également que ce fut John Romita Jr, qui rêvait de travailler avec Miller, qui le supplia de lui en confier la mise en forme…

Les origines du personnage par Frank Miller. Projet cinématographique révélé !

Les origines du personnage par Frank Miller. Projet cinématographique révélé ! ©Marvel Comics

Frank Miller avait écrit les grandes heures du justicier aveugle au début des années 80 dans un run devenu légendaire (et dessiné par ses soins). Annonçant rien de moins que l’âge des comics de super-héros pour adultes (qui connurent leur consécration en 1986 avec le Watchmen d’Alan Moore et le Batman The Dark Knight Returns du même Miller), l’auteur de Sin City révolutionnait alors le monde des comics.

Un petit retour sur la situation s’impose ainsi : célébré pour avoir révolutionné l’univers des comics avec son Dark Knight Returns (une relecture du personnage de Batman adulte et sombre), Frank Miller avait en réalité déclenché le tsunami artistique de son medium dès sa reprise de la série Daredevil. Désigné très jeune pour illustrer la série en question, il héritait également du rôle de scénariste sur une franchise en telle perte de vitesse qu’on le laissa libre d’en faire ce qu’il voulait…

Souvenirs marquants pour le lecteur français de l’époque…

Souvenirs marquants pour le lecteur français de l’époque… ©Marvel Comics

Immédiatement, Miller apportait une rupture franche dans le milieu des comics de super-héros. Une révolution par la forme, pour être plus précis : Il abandonnait le principe des bulles de pensée et tous les commentaires ridicules qui noyaient jusque là les planches pour rien, en leur substituant une voix off prenante, faisant preuve d’une belle qualité d’écriture. Il bouleversait le découpage habituel des planches, linéaire et symétrique, pour une succession de cadres verticaux, voire hypertrophiés, mieux adaptés à la « photographie » des lieux, à savoir les rues de New York (style admirablement rythmé, très influencé par les mangas, et ce avant tout le monde).

Miller proposait alors des scénarios « concepts », où le fond et la forme ne faisaient plus qu’un autour d’une ligne directive précise. Du coup, les histoires n’étaient plus de simples prétextes pour illustrer des combats « héros/méchants », mais devenaient de véritables récits à suspense à l’intérieur desquels les combats étaient assujettis au scénario.
Il affirmait des personnages troubles et complexes, nous faisant prendre conscience qu’ils n’étaient jusque là que de simples esquisses, alors qu’on les connaissait depuis de nombreuses années !
Du sang neuf à chaque vignette ! Pour la première fois, le super-héros devenait « autre ». Il devenait adulte, non pas dans le fond mais dans la forme, dans la manière de le présenter, de le raconter et de le faire parler.

Petit aperçu du découpage séquentiel du mythique N°181.

Petit aperçu du découpage séquentiel du mythique N°181 ©Marvel Comics

A partir de là, les comics ne furent plus les mêmes. La voie était ouverte, et de nombreux auteurs brillants (britanniques pour la plupart !) vinrent s’y engouffrer pour une décennie, celle des années 80, riche en chefs d’œuvres aujourd’hui passés à la postérité, dans lesquels les héros naïfs de l’enfance de jadis devinrent les antihéros humains et torturés du monde d’aujourd’hui !

Le run de Miller sur Daredevil s’étendit durant environ quatre ou cinq ans (par intermittence au bout de trois ans), nous offrant deux points culminants : Le premier avec le N°#181 et la mort d’Elektra, épisode considéré comme la pierre angulaire du comic book moderne. Le second avec l’arc narratif Born Again (N°227 à 233, illustrés par David Mazzucchelli)), qui clôture son passage sur la série et qui demeure, encore aujourd’hui sous sa forme de graphic-novel, l’un des plus grands comics de super-héros de tous les temps !

Amazing ! Chocking !! Incredible !!!

Amazing ! Shocking !! Incredible !!! ©Marvel Comics

On pouvait ainsi découvrir à quel point Miller avait bouleversé les codes du comic book « super-héroïque » à travers ses scénarios concept, son art du découpage, du rythme et de la voix off incisive. Cette révolution par la forme proposait une relecture plus adulte et plus intense de cet univers de héros en collants possédant des superpouvoirs !

L’année 1982 révéla ainsi un Miller au sommet de son art. Il y affirmait son talent, gagnant en maîtrise et en maturité, accouchant d’une série d’épisodes devenus légendaires. Bâties sur un récit de polar urbain haletant et tendu comme un arc, les pages se succédaient au rythme des battements de cœur du lecteur, et montaient en puissance pour exploser dans l’épisode N°181 à travers un climax poignant comme on n’en avait encore jamais vu dans le genre (la mort d’Elektra).

Le triangle DD/Bullseye/Elektra, repris tel quel dans le film de 2003… ©Marvel Comics

Ce tour d’horizon étant terminé, nous pouvons à présent nous pencher sur le film de Mark Steven Johnson, conçu à l’origine comme une véritable ode à l’œuvre de Frank Miller…

Il faut préciser que le réalisateur en question, au départ, était un fan du personnage. De même que son acteur principal, Ben Affleck, un ami intime du réalisateur Kevin Smith, lui-même scénariste de comics à ses heures perdues, qui avait écrit la saga Daredevil : Sous L’Aile Du Diable (en 1999), comme une suite ultime aux aventures de Daredevil selon Frank Miller !
Le film de 2003 est donc une véritable déclaration d’amour à l’œuvre de Miller, en grande partie pensé comme une adaptation du GN Daredevil : L’Homme Sans Peur, parsemée de clins d’œil aux autres aventures du justicier.

Vu : lhommage à Born Again

Vu,  l’hommage à Born Again  – Source Jeffreykyles–  © 20 Cth Fox /Marvel Comics

Et pourtant. Le film de Mark Steven Johnson connut à sa sortie un écueil considérable. Les fans du personnage, les vrais, les purs, les durs, conspuèrent de concert le résultat, reléguant le long métrage au rang de véritable nanar !
Ainsi, alors que je m’apprête à défendre la chose, je sens comme une volée de tomates pourries s’abattre sur ma pauvre personne, me donnant au final les couleurs du diable rouge ! Et je me fais l’avocat du diable !

Pour commencer, les fans en question accusèrent le film dans lequel ils ne reconnaissaient pas la « voix » du personnage, ce qui me semble un peu trop subjectif pour appréhender une adaptation sous le medium cinématographique…
Ensuite, ils critiquèrent les choix artistiques au niveau des acteurs, des costumes et du récit. Et là, j’avoue que je n’ai pas vraiment saisi le problème… Enfin, ils estimèrent que toutes les scènes d’action sentaient le réchauffé, déjà vues dans Spiderman et autre Blade

La scène la plus ridicule du film ?  (C) Marvel Comics / 20cth Fox Source : bulletproofaction

La scène la plus ridicule du film ?
(C) Marvel Comics / 20cth Fox
Source : bulletproofaction

Alors oui, c’est vrai, le film n’est certes pas exempt de défauts. Il faut d’ores et déjà préciser qu’il est sorti en salles dans une version tronquée et édulcorée (et c’est souvent la seule version connue). Avant de reparaitre en DVD dans une édition director’s cut allongée de trente minutes. Les différences entre les deux versions sont innombrables, Mark Steven Johnson ayant été obligé, pour la première, de couper la plupart des scènes violentes et de romancer à l’envie le script initial.
Il faut l’avouer, c’était l’époque de la mode à la Matrix. Et nombre de scènes sont sacrifiées aux combats chorégraphiés à la manière des frères Wachowsky, avec moult ralentis et saut périlleux aujourd’hui complètement relous (juste parce que seuls les frères Wachowsky savaient le faire bien…). Une scène, notamment, est embarrassante : celle où Matt Murdock drague Elektra dans un jardin d’enfants, en faisant des pirouettes sur une balançoire avec une série de prises de karaté grotesques !

Pour le reste, on peut encore pinailler : La bande-son grunge et trip-hop transforme le résultat en clip maniéré (on retrouvera d’ailleurs sur MTV le joli clip du groupe Evanescence, qui livrait alors ses deux titres emblématiques), le personnage du Caïd (Michael Clarke Duncan) est noir au lieu d’être blanc, et Collin Pharell en fait des tonnes dans le rôle de Bullseye. La séquence d’entrainement d’Elektra (Jennifer Garner) est too much. Oui, tout cela est indéniable !

Métamorphose !

Métamorphose ! Source Epinoff / De Marvel /  / © 20 Cth Fox / Marvel Comics

Et pourtant, il y quand même un purée d’éléments qui en font une adaptation fidèle ! Les origines du personnage sont comme dans les comics. Les seconds rôles sont identiques, parfaitement incarnés par des acteurs à leur place (David Keith est un Battlin Jack Murdock absolument parfait !). Foggy Nelson (John Favreau, futur réalisateur d’Iron man !), Ben Urich (excellent Joe Pantoliano) et Karen Page (Ellen Pompeo, future héroïne de la série Grey’s Anatomy !) sont identiques à leur version de papier. La découverte par le héros de ses pouvoirs sensoriels est bien rendue, avec le sens radar, l’écoute des battements du cœur lors des procès, et la très belle scène où, dans l’hôpital, le tout jeune futur super-héros découvre, épouvanté, la venue de ses hyper-sens ! Avec le recul, Collin Pharell compose un Bullseye hallucinant, et chacune de ses scènes, au second degré, est un moment d’anthologie !

Et puis, enfin, contrairement à ce qu’en ont prétendu toutes les mauvaises critiques, le costume du héros est splendide (Mad Movies parlait de « résultat proche de celui d’un motard en armure de cuir rouge semblant tout droit sorti des Village People » ! C’est drôle, mais c’est plutôt faux et sent la mauvaise foi à plein nez !), en tout cas bien plus convainquant que celui de la future version TV !

Dur dur de trouver un scan montrant le sens radar version cinéma !

Dur dur de trouver un scan montrant le sens radar version cinéma ! Source : Popenstock  / © 20 Cth Fox

A l’arrivée, cette adaptation certes imparfaite mérite, je pense, sa place au pays des adaptations cinématographiques de l’univers Marvel. C’est beaucoup moins bon que les Spiderman de Sam Raimi. C’est bien meilleur que les Fantastic Four et autres Ghost Rider (du même Mark Steven Johnson). C’est du cinéma pop-corn, mais c’est aussi une véritable adaptation de l’œuvre de Frank Miller. On peut d’ailleurs y entendre, parfois de manière abrupte, tout un tas de références dans le nom des personnages et le rôle des acteurs : Tel ou tel protagoniste se nomme « Kirby », « Mack », « Bendis », « Quesada », « Everett » ou « Romita ». Frank Miller et Kevin Smith y interprètent un rôle secondaire, et certains personnages de la série par Frank Miller sont évoqués (« Turk » et « Josie », notamment).

Certaines scènes de déambulation nocturne valent le détour et le générique, en braille, se dessine joliment sur les buildings de New York, au point de signifier une note d’intention capitale sur le terrain de l’adaptation : Un handicap (la cécité) va bientôt devenir un superpouvoir, soit la substantifique moelle du personnage et des thèmes qui lui sont liés…

Un vilain Bullseye qui n’a pas le même costume que d’habitude…

Un vilain Bullseye qui n’a pas le même costume que d’habitude… © 20 Cth Fox / source Movie Fanatic 

Bref. C’est loin d’être un chef d’œuvre. Mais c’est également loin d’être un navet. Et surtout, c’est loin, très loin d’être une trahison. Parfois ennuyeux, un peu ridicule de temps en temps, Daredevil atteint néanmoins ses objectifs en illustrant le comic book de manière relativement fidèle et s’impose comme une véritable adaptation puisant ses sources dans le matériau originel, à quelques détails près, dans le fond comme dans la forme.

Pour terminer, et bien que je n’apprécie par forcément cette endive de Ben Cornffleck, il campe un Matt Murdock plutôt convaincant, tiraillé entre ses démons et son sens de la justice, au point d’en faire la thématique principale d’un film un peu léger, certes, mais finalement très « comics »…
Alors ? On ouvre le débat ? Pourquoi vous aimez/Pourquoi vous n’aimez pas ?

Battlin’ Jack Murdock : Champion l’acteur !

Battlin’ Jack Murdock : Champion l’acteur ! / Source Comics Icon  © 20 Cth Fox /Marvel Comics

20 comments

  • JP Nguyen  

    Allez, j’ouvre le bal. Pourquoi j’aime pas :
    – dans le film, Jack « the Devil » Murdock (et pas Battlin Jack) a été tué par le Caïd : ils se sentaient vraiment obligé de « tout relier » ?
    – Daredevil tue un violeur (nommé Quesada, si je me rappelle bien). Il le laisse se faire écraser par le métro. Alors que dans le run de Miller, DD sauve Bullseye (un assassin bien pire) en le tirant hors des rails
    – la baston Elektra/Matt dans le parc est totalement WTF ? Il a pas une identité secrète à couvrir le Matt ?
    – l’idylle entre les deux personnages n’a pas le temps d’être développée correctement, du coup, la mort d’Elektra a beaucoup moins d’impact que dans la BD

    Pour moi, c’est certes un film fait par des fans mais qui n’ont pas intégré et digéré toutes les influences et n’ont peut-être pas eu tout le contrôle artistique (mais c’est une excuse fréquente, d’autres s’en tirent très bien avec ces mêmes contraintes). D’où le name-dropping, pour « prouver » qu’on connait l’œuvre d’origine, malgré des choix et des scènes à côté de la plaque.

    Je ne qualifierai pas le film de nanar mais de film mineur et un peu râté. Mais mis face au run légendaire de Miller, que tu rappelles très bien en début d’article (hey, Bruce, je me suis fait rebooté, aussi ! J’ai une carte de membre ?) le film est très décevant. S’il s’était agi d’un perso/run lambda, les attentes eussent été moins élevées et la critique peut-être moins acerbe (plus Ben Affleck, que j’aime bien sans plus mais qui à l’époque attirait beaucoup le bashing).

    Bonne journée à tous.

    • Tornado  

      Sur ce que disent ou font les personnages par rapport à la BD, personnellement je m’en fout un peut. Le film reste une adaptation.
      Par contre, je demande à retrouver l’ambiance, l’atmosphère que j’ai aimé dans le matériau originel. Et là je trouve que ce décorum est bien restitué.
      On a chacun nos attentes spécifiques.

      Je suis par contre parfaitement d’accord sur les fautes de goût. La scène que tu qualifies de « WTF » est effectivement complètement « WTF ». Il n’y a rien à sauver là-dedans.

      Lorsque j’ai commencé à écrire cet article, je me suis rendu compte qu’il risquait d’être un peu court. Alors j’en ai profité pour parler du run de Frank Miller, car ça faisait longtemps que j’en avais envie !
      En revanche, en relisant mon article avec du recul, je trouve que je n’ai pas bien réussi à tisser un lien qui fasse vraiment sens entre les comics et le film.

  • Présence  

    Excellent choix de pages de Frank Miller ! Même s’il n’est pas le premier à avoir utilisé cette disposition en drapeau (une case de la hauteur de la page comme un mât, et d’autres superposées en colonne), il le fait avec une efficacité qui donne l’impression d’être au cinéma.

    Je n’ai pas vu le film. Sur les photographies présentées ici, je trouve que le Kingpin est très convaincant.

  • Bruce lit  

    Après From hell , Tornado continue de défendre les mal-aimés des cinéphiles. pour le coup, je trouve que l’argumentation est moins convaincante, peut être moins développée que la story du run de Miller.
    J’ai toujours considéré ce film comme le pire de l’adaptation cinéma qui, déjà, n’est pas un genre que j’affectionne.
    Dès l’affiche, je sentais que c’était foutu. Je fais partie de ceux qui trouvèrent le costume ridicule , le masque si court, la fermeture éclaire etc. Dans la scène WTF, je considère aussi la confrontation finale avec le Caïd, et le démasquage . C’est un peu comme s’il fallait tout mettre le run de Miller en un seul film d’où son côté artificiel.
    Oui, il avait de bonnes scènes: je me rappelle notamment d’une séquence sous la pluie et comme tu le mentionnes un vrai travail sur le radar (complètement absent de la série). La séquence des origines était chouette. D’ailleurs, toutes les ouvertures de films Marvel sont généralement réussies….
    Mais pas un moment je n’ai reconnu les personnalités des personnages, leurs caractéristiques, leurs voix intérieures.
    Maintenant, tu m’as donné envie de m’intéresser au Dircetor’s Cut. Oui Farell y était très bien, tellement bien que son look fut ensuite adopté par Maleev pour Hardcore. Mais Garner dans le rôle d’Elektra était aussi convaincante que Cotillard chez Batman et j’ai aucun souvenir du père de Matthew. Globalement, je n’ai pas trouvé tout ça plus fidèle que ça avec mention à la caisse baignoire où Matt dort (piqué dans le run de Miller dans un épisode où les sens du héros déconnent).

    Pourtant, je regrette un peu cette époque; celle où les films Marvel pouvaient faire un four sans appliquer cette recette identique d’un film à l’autre. Il y a dans ce Daredevil là, un volet artisanal qui me manque aujourd’hui qui me le rend finalement sympathique.

    Pour finir un lien amusant sur tout ce qui déconne dans ce film envoyé par internaute.

    • Jyrille  

      C’est ecellent, Honest Trailers ! Ils ont souvent raison. Je vous conseille celui sur Pacific Rim, le meilleur Honest trailer que j’ai vu jusqu’à maintenant.

  • JP Nguyen  

    Concernant la différence entre le comics et le film : faire de DD un meurtrier de sang froid est pour moi tout sauf anodin. Quand même, je ne considère pas cela comme un point de détail.
    Faire du personnage capable de sauver son pire ennemi un simple Punisher de bad étage, c’était pour moi une trop grosse faute de goût.

    Bruce avait été choqué de l’emploi de la torture dans la série, alors, le meurtre. …

    Ce n’est pas « il aime les tomates alors que dans les comics il mange des poivron  » ça touche à l’essence même du personnage.

  • Tornado  

    Oui, tu as raison. Je n’aime pas ce passage non plus. Je parlais surtout des autres choses (le Caïd qui tue Jack Murdock par exemple).
    De toute manière, il est certain que, désormais, la série TV a vite fait oublier ce premier film. Par contre, je continue de trouver le costume du film impeccable (un costume en tissu aurait été vraiment pourri), et que celui de la série TV est naze de chez naze.

    Pour le reste, je ne peux concevoir que l’on regarde un film comme on lit la BD. C’est forcément différent. Il faut accepter les écarts. Et le film n’est pas dans la continuité !

  • JP Nguyen  

    Ok Tornado, les autres écarts mentionnés sont acceptables dans le cadre d’une adaptation (Fisk en homme couleur dans le film ou Ben Urich dans la série ne m’ont pas perturbé )

    Mais la scène du métro j’ai pas pu. Ça trahissait trop la vision que j’avais du perso. Même s’il ne m’appartient pas, j’ai fatalement construit une image qui tolère certains écarts et pas d’autres. Désolé, c’est comme ça que je fonctionne.

    En anecdote, ce film à fait découvrir Daredevil à Christine Hanefalk, devenue une grande fan et qui tient un site sur le perso et a fait un cameo dans le comic-book. Comme quoi, il a quand même eu du positif….

  • Patrick 6  

    J’avais vu ce film au cinéma à l’époque et je dois dire que je ne me souviens que deux choses :
    -Ben Affleck est aussi mono expressif que d’habitude et joue comme une savate (trouée)
    -Je m’étais mortellement ennuyé devant ce téléfilm au scénario tenant sur un timbre-poste !
    Pour le reste j’ai tout oublié !! C’est dire la grosse impression que m’a laissé ce film !
    (ah si il y a un caméo de Kevin Smith aussi)
    Tu n’es pas le premier à expliquer que le director cut est nettement meilleur… et bien tu m’as au moins donné l’envie de regarder cette version pour vérifier cette théorie (en prenant toute fois le risque de perdre à nouveau 2h de ma vie)
    En ce qui concerne le débat fidèle/pas fidèle on nous le refourgue à chaque fois … A titre personnel je pense qu’un film devant se suffire à lui-même la fidélité au matériel original n’est qu’optionnelle.

  • Dju  

    Bon pour titiller Tornado, une petite coquille, c’est Colin Farrell (pas Pharell :p)

    Concernant le film, je suis d’accord avec toi, c’est la version Director’s cut qu’il faut regarder, clairement, certains évènements (genre à la fin du film quand la police débarque chez le caïd mais que tu comprends pas pourquoi) sont expliqués dans la version director’s cut et permettent aux différentes pièces de s’emboiter.
    Le fait que le Caïd soit « black » m’a d’abord un peu dérangé, mais après avoir vu le film, je dois dire que ce n’est pas choquant… Michael Clarke Duncan est parfait dans ce rôle, il a la carure (c’est vrai) mais ses « origines ethniques » sont finalement assez bien justifiées et puis je fais aprtie du genre de personne qui vont voir des adaptations… pas des copier/coller au plan près à la Watchmen…

    Le fait que DD tue le poste de Invisible Man ne m’a pas dérangé (même si ça m’a fait délirer de le voir dans un rôle de méchant) et si je ne dis pas de bêtises, il me semble qu’au début du run de Miller, DD était assez expéditif avec les criminels (mais ça mérite une relecture). Dans l’absolu ça donnait un peu un côté « Dreddesque » au héros Juge/Jury/Bourreau, Matt étant avocat dans le civil…il combat pour la justice (son pouvoir lui permettant de « détecter » si une personne ment ou pas (du moment qu’elle ne porte pas de pacemaker…)

    Le tireur, même s’il n’a pas le même costume que dans le comics (et encore ue fois ce n’est pas ce que je recherche, se la joue Wolverine dans le premier X-Men « Tu voulais une combinaison jaune? », permettant à un personnage dangereux et finalement assez « sérieux » dans ses intentions, de ne pas se ballader dans un costume trop ridicule…

    D’ailleurs attention spoiler, mais ils ont eu la bonne idée de ne pas le tuer à la fin du film, laissant à penser qu’il aurait pu se faire renforcer ses os à l’adamantium (comme dans le comics il me semble ?) pour une éventuelle suite… qui ne verra malheureusement pas le jour, à la plce on aura droit à Elektra pour qui je dois dire… il n’y a rien à sauver… (Le plaisir de revoir Jennifer Garner peut-être ?) (Elektra c’est le premier film où j’ai vu au cinoche un micro dans le champ ! ce genre de défaut étant effacé lors e la sortie DVD)

    Bonne analyse en tout cas Tornado et je rejoins ton cabinet d’avocats sans hésiter ! Je défends la version Director’s cut ! (N’hésitez pas à la regarder si vous ne l’avez pas encore vue)

  • Sonia Smith  

    Bravo Tornado pour cette défense de ce film que j’ai, pour ma part, détesté avant tout pour le jeu (ou l’absence de jeu) de Ben Affleck et pour tout ce que tu as finalement si bien décrit toi-même notamment la ridicule scène de baston chorégraphiée avec Elektra.
    Merci pour ton rappel si brillant sur le run de Miller, ça me donne inévitablement envie de le relire !!
    Par contre, je ne suis pas très tentée par un revisionnage de ce film, director’s cut ou pas car Affleck sera hélas toujours présent 🙂

  • Tornado  

    Ben Cornfleck est tellement toujours présent que c’est lui qui endosse le costume de Batman dans le très prochain « Superman vs Batman » !

  • yuandazhukun  

    Il me fallait revoir la version uncut pour vraiment donner un avis frais…c’est chose faite ! La 1ere chose qui m’a frappé c’est l’évolution des films Marvel en une décennie car malgré des moyens conséquents (78 millions de dollars) cela reste bien peu en comparaison d’un Avengers (220 millions) ou de celui par lequel l’ère Marvel au cinéma a commencé: Iron Man (140 millions)…Et cela se ressent bien vite, les effets spéciaux sont laids (ils l’étaient déjà à l’époque à mes yeux) et les scènes de combats sont mal filmées (comme tu le dis Tornado la mode Matrix quand tu nous tiens ! J’avais aimé le 1er Matrix) mais là on est quasi dans la parodie à peu de moyens (Eh oui ! Le gros Affleck a pris 12,5 millions en cachet, y reste plus grand chose après ça !) Le casting a beau être sympa à l’époque les critiques sont sceptiques et à juste titre Affleck et Garner ne sont pas à la hauteur…Et la relation entre les persos n’est pas abouti notamment Daredevil/Kingpin ou ils ne se rencontrent qu’à la fin mais ils font comme si y se connaissaient depuis des lustres ! Les quelques invraisemblances du film (Daredevil qui est gêné par du linge suspendu l’écarte…pour mieux voir??? ou Bullseye qui sonne la cloche de l’église comme un abruti dingue pour jouer et voir au final que…ça a une incidence facheuse sur Daredevil?). Malgré cela oui le film n’est pas catastrophique si on le compare à d’autres daubes pire de Marvel…Que Murdock laisse un gars se faire écraser par un train ne me choque pas car dans le film quand il revêt son costume Murdock est un peu cinglé et ne pense qu’à la vengeance mais y a une positive évolution (il laisse Kingpin en vie au combat final, et ne fait qu’abimer gravement la tronche de Bullseye avant cela, il y a donc au fil des combats la clémence du héros qui apparait, la scéne du début ou Murdock dort dans un caison comme un vampire est sympa…bref tout comme Tornado je ne cherche pas une adaptation fidèle du comics…un film doit se suffire à lui-même. Bravo courageux Tornado qui n’hésite pas à aller au charbon !

  • Jyrille  

    Merci Tornado pour remettre les pendules à l’heure ! Je dois préciser qu’en ce moment, je me suis remis au visionnage de la série Netflix et que je la trouve pour l’instant magistrale (j’en suis à l’épisode 8) mais je n’ai pas encore vu le costume. Et puis j’ai reçu Daredevil Yellow et je dois commencer bientôt sa lecture. Encore une fois, Brucelit gère mes envies du moment !

    Par contre, je te rejoins presque complètement sur ce film. A part que je ne l’aime pas. Et pourquoi ? Et bien pour tous les défauts que tu cites ! Tous les combats sont embarrassants, y compris le final dans l’église (autre référence claire à Miller) avec ses ralentis grotesques. Je sauve les acteurs. J’adore Colin Farrell mais ici il est vraiment trop badin, il n’inspire jamais la peur. En fait, si la série est si réussie, c’est bien parce qu’on n’a pas voulu, comme ici, en faire un personnage sexy et fun comme Spider-Man. Alors c’est fidèle dans l’histoire et effectivement, ce n’est pas un navet car il se regarde sans presque s’ennuyer, mais il est trop bancal, jamais vraiment fidèle à l’ambiance DD, pleine de bas-fonds et de mafia. Non, ici, le Caïd ressemble à Bill Tanner dans Retour vers le futur 2…

    Il me reste à voir Elektra, un vrai navet paraîtrait-il, celui-là. Mais je trouve que Jennifer Garner est bien choisie pour le rôle.

  • Tornado  

    On est bien d’accord que ce n’est pas top.
    Maintenant, je ne réussis jamais à m’ennuyer en le regardant et je retrouve une histoire de Daredevil qui ressemble quand même un peu aux histoire de Daredevil de Frank Miller. Certes, c’est le Frank Miller du pauvre (ou du beauf), mais le film est attachant sur ce point, je trouve.

  • Tornado  

    Ah ben oui, c’est vrai. Les grands esprits se rencontrent ! 😀
    Je n’avais jamais vu l’émission cela-dit. Promis, et merci de la découverte !

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