Le défi Nikolavitch : En Multivers et contre tout

Le défi Nikolavitch : Le multivers, une fatalité pour les Super-Héros ?

Un article d’ALEX NIKOLAVITCH Illustration de couverture : MATTIE-BOY

1ère publication le 4/10/22- MAJ le 03/06/23

©Mattie Boy

Chaque mois, Alex Nikolavitch, traducteur, romancier, essayiste, scénariste et contributeur de Bruce Lit est mis au défi de répondre aux plus grandes énigmes de la culture populaire.

L’été, époque lourde de chaleur caniculaire, mais parfois, le temps se montre un instant plus clément et, dans un semblant de fraîcheur vespérale, Jonah J. Monsieur Bruce propose de manger sur une terrasse du quai. Nous glandons parmi les autres suiveurs qui ont bêtement eu la même démarche que nous et encombrent les lieux, nous obligeant à une attente pénible et indigne, franchement a-t-on idée de tous avoir la même idée, et surtout eux d’avoir la même que nous, outrecuidance manifeste. Puis parvenons enfin à prendre place à une petite table. Nous commandons des apéros puis les sirotons en examinant la carte d’un œil circonspect.
« Bon, ces conneries de multivers dont on nous rebat les oreilles en ce moment, c’est une fatalité, pour les super-héros ? »

Et merde, c’est reparti. Pas moyen de bouffer une bruschetta en paix en se contentant de bitcher sur les autres membres de l’équipe. Non, faut qu’il aille me pourrir l’instant avec ses questions à la mormoile. Je finis mon verre, je me racle la gorge avec emphase, et c’est parti.

Tous les mêmes !
©First Comics, illustration de Michael T. Gilbert

Multivers. Pour ce que j’en sais, le mot a été popularisé par Michael Moorcock dans les années 1970, lorsqu’il démultiplie son Champion Éternel en l’incarnant de diverses façons. ELRIC de Melniboné, d’abord, puis les CORUM, HAWKMOON, JERRY CORNELIUS, ULRIC VON BEK et les autres. Chacun opère dans son univers propre, mais tout cela finit par se croiser, permettant de faire coexister même s’ils sont très différents : le contemporain, la SF, le post-apo, voire l’expérimental psyché et la fantasy peuvent s’y croiser. Et « univers » est un mot qui implique l’unicité de la chose.

Par définition, un univers est complet et autocontenu. Dès qu’on en postule plusieurs… d’où le terme « multivers ». Pourtant, l’univers parallèle est un concept bien plus ancien, né dans la SF des Pulps des années 40, et même avant, dès les années 20, comme solution à certaines difficultés conceptuelles de la physique quantique (certains physiciens notant d’ailleurs à l’époque que l’idée avait ses contreparties dans la philosophie hindoue depuis beaucoup plus longtemps encore, mais dans le genre truc cosmique délirant, l’hindouisme n’a pas grand-chose à envier aux pages les plus perchées de Ditko ou Starlin) (la physique quantique c’est perché aussi, mais autrement).

Mais pourquoi les super-héros en particulier usent et abusent-ils de cette notion ? Pourquoi on a un Spider-man Noir enquêteur pulp, des origines contradictoires pour SUPERGIRL et tout ce genre de trucs ? Comment cela a-t-il commencé ? Aurait-on pu l’éviter ?

Voir également l’épisode d’Animal Man sur la pizza de Schrödinger.
©DC Comics, dessin de Brian Bolland

Si, dès les années 40, il existe dans les comics des réalités alternatives, elles sont en général mises sur le compte d’histoires « imaginaires », de variation sur le thème, mais le multivers est formalisé chez DC à un moment très précis, en 1961.

Depuis quelques années, DC a vécu un « soft reboot ». Certains personnages ont été réinventés de toutes pièces, comme FLASH et GREEN LANTERN, d’autres juste revampés, comme le BATMAN « new look » avec l’ovale jaune autour de l’emblème, sur le torse. Il s’agit à l’époque de moderniser les titres, d’autant que les personnages complètement refaits avaient vu leurs séries s’arrêter à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Mais les auteurs de l’équipe réunie dans les années 50 par Julius Schwartz et Mort Weisinger sont pour partie des auteurs qu’ils connaissent depuis l’époque où ils travaillaient dans l’édition de pulps, notamment de SF. Les Gardner Fox, Otto Binder ou Edmond Hamilton (le papa de CAPITAINE FLAM) sont des auteurs de SF, ou ayant pratiqué le genre. Le nouveau GREEN LANTERN chipe d’ailleurs pas mal d’idées à une vieille série de space opera, celle consacrée aux LENSMEN (elle aussi adaptée en animé au Japon, d’ailleurs), écrite par E.E. Doc Smith.

Ils vont donc s’en donner à cœur joie dans les concepts de SF. Dans FLASH n°123, « Flash of two worlds », Fox réintroduit le Flash des années 40, Jay Garrick, qui n’existait dans l’univers de sa contrepartie plus récente, Barry Allen, que sous forme… d’un comic book lu par notre héros dans sa jeunesse. Solution pour faire se rencontrer les deux héros ? Un univers parallèle, dans lequel Jay (et les autres personnages introduits dans la foulée de SUPERMAN en 1938 ont poursuivi leurs aventures). Sans le savoir, ils ont ouvert une boîte de Pandore.

Oups.
Tableau de William Bouguereau.

Lorsque DC absorbe ses concurrents, comme Fawcett ou Charlton, les personnages vivent dans des univers parallèles. Lorsqu’on veut faire une saga avec des versions alternatives des héros, par exemple en méchant ou en nazis (oui, en méchants aussi, donc), tout se passe dans un univers parallèle. Un concept vraiment tordu ou peu maniable, genre arme ultime trop puissante, qu’on veut employer dans une histoire mais dont on tient à éviter qu’il ne pourrisse la continuité à venir ? Univers Parallèle. Dans parler des « cinquième dimension » d’où proviennent des créatures comme le Bat-Mite ou autres dimensions mystiques où vivent des entités surnaturelles.

Marvel, après la renaissance de 1961, y voit un outil commode, et la Zone Négative n’est rien d’autre qu’un univers parallèle aux lois physiques déviantes, tout comme la Dimension Noire de Doc Strange. Les dimensions mystiques pourraient n’être que des surcouches à l’univers standard, un arrière-monde, une dépendance, mais leur traitement dans les comics en fait souvent des univers parallèles de plein droit. La plupart des auteurs ne font pas narrativement la différence. Cela devient un code.

Forcément, entre ça, puis les futurs alternatifs (notamment à partir de DAYS OF FUTURE PAST, dans les X-MEN de Claremont et Byrne) qui génèrent d’autres univers annexes. Ceux-ci se multiplient vite à mesure que les paradoxes s’accumulent. Et même une fois qu’un futur a été annulé, il peut laisser des scories derrière lui (oui, c’est à vous que je pense, BISHOP, X-MAN, DARK BEAST, et même toi, CABLE) (pour BOOSTER GOLD, je sais même pas si son futur a disparu ou pas, ou s’il ne peut pas y retourner parce qu’il y est juste tricard jusqu’aux oreilles, ce tocard).

Si l’on y ajoute les versions alternatives le temps d’un one-shot, d’une mini-série, d’un ELSEWORLDS ou d’un WHAT IF ?, ça devient méga-foisonnant. Car des petites bulles séparées de ce genre permettent des variations sur le thème, elles sont un moyen de brasser des idées sans risquer d’abîmer la série source. Jane Foster en THOR, elle est née dans un WHAT IF ? Et n’a été exploitée dans la série régulière que quarante ans plus tard. Même le récent CONAN dans les AVENGERS a des prémisses de ce style.

Sauf qu’à l’époque c’était un gag.
©Marvel Comics, illustration de Bill Sienkiewicz

Ces versions alternatives constituent un bac à sable sympa pour les créateurs, et génèrent à l’occasion des classiques du genre (GOTHAM BY GASLIGHT, par exemple, mais aussi, on l’oublie trop souvent, DARK KNIGHT RETURNS).
Le multivers a ceci d’intéressant qu’il rend tout possible. Le problème quand tout est possible, c’est que les enjeux dramatiques finissent par s’en ressentir dans la version « standard ».

Les reboots, univers ULTIMATE et autre tentatives de simplifier le bazar ne font que déplacer le problème. Bientôt, les univers parallèles recommencent à bourgeonner dans tous les sens comme un ado au printemps, avec des nouvelles origines introduites a posteriori, une version viking ou futuriste du personnage, etc.

Régulièrement, un éditeur propose de simplifier tout le bazar, et il ne faut pas deux ou trois ans pour que les incohérences nées de cette remise en ordre ne conduisent à rebricoler des réalités alternatives. Voire à démultiplier la réalité de base : vous vous souvenez de l’hypertime chez DC ? Ou bien c’était dans une variation de la continuité et vous n’avez pas eu ça, allez savoir…

« Oui, bon t’es gentil, mon Niko, mais là tu viens juste de te borner à poser un diagnostic, tu n’as pas répondu à la question. »
Je hausse les épaules. « Oui, un diagnostic qui ferait une belle jambe à Forge. On pose un diagnostic pour proposer un traitement. Déjà, même si j’en avais un, je ne suis pas certains que Marvel et DC m’écouteraient. Ensuite, ben des remèdes… ». Je soupire face à la tâche titanesque, un vrai job pour Superman, qu’on me propose ici.

Le problème, c’est qu’il est trop tard. Quasiment depuis 1961, depuis que TERRE-2 a été introduite. Et peut-être même avant, depuis les premières imaginary stories. Le diable est hors de son tube de dentifrice, on l’y fera pas rentrer, même à coups de tatannes de Hulk. Et si les super-héros audiovisuels y avaient globalement échappé, depuis le CRISIS ON EARTH X des séries télévisées DC, puis le dessin animé SPIDERVERSE, on bouffe du multivers à toutes les sauces.

Mais What If ?, justement ? On en vient (« enfin ! » grogne le boss) à la question elle-même. Est-ce une fatalité ? What if ça avait tourné autrement ? Rappelons que les comics, ce sont des épisodes d’une vingtaine de pages tous les mois sur des séries au long cours, dont certaines durent depuis les années 30 et 40.

On aurait pu croire que les comics ne seraient qu’un feu de paille.
©Marvel Comics dessin d’Alex Schomburg

Ce format de publication pose des dizaines de problèmes différents. Le premier est la durée. Les auteurs changent, le goût du public et le contexte aussi. Il ne faut pas trois ans à Superman pour devenir un personnage très différent de ce qu’il était à l’origine. L’arrivée de Jerry Robinson sur Batman, au bout d’une année seulement, en fait évoluer le ton vers quelque chose de moins noir et de plus fun. Une version majeure du personnage, allant du rigolo au super sombre, apparaît en moyenne tous les dix ans jusqu’aux années 80, avant de plus ou moins se stabiliser, ne connaissant plus que des variations à la marge. Mais suffisantes pour poser souci parfois.

L’écoulement du temps, on en a déjà causé dans ces colonnes, introduit en plus des décalages. On ne peut plus croire en 2022 au Ben Grimm vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, s’il se comporte dans les comics comme un trentenaire affligé de sclérodermie aiguë. Et Peter Parker, techniquement, s’il est au lycée en 1962, il a l’âge de ma daronne. Et je suis déjà plus tout jeune moi-même, étant d’époque Pompidolien Moyen, selon la classification des archéologues les mieux informés (ou peut-être Haut-Pompidolien, y a une querelle d’experts à ce sujet).

Prenons un exemple, complètement au hasard cela va de soi. Fin des années 2000, Grant Morrison tente, dans son célèbre run sur Batman, de prendre le problème à bras-le-corps. La dernière mise à jour majeure de l’univers DC date des années 80.

Il prend un parti audacieux. Pour lui, toutes les itérations du personnage (y compris le Batman psychédélique foufou de Dick Sprang et des années 50-60) sont toutes valides et ont existé dans le même univers. L’enjeu d’une partie du récit est d’expliquer certaines des idées les plus délirantes dans un cadre disons… plus rationnel (bon, on cause de Morrison, rationnel n’est probablement donc pas le terme approprié).

Morrison et les continuités façon puzzle.
©DC Comics, illustration de Frank Quitely

Et vous savez quoi ? Ça marche plutôt pas mal. Même si le récit est touffu, compliqué par la narration expérimentale de l’Écossais fou, et surtout par un crossover, FINAL CRISIS, qui en torpille le principe en obligeant ce Batman à évoluer dans le multivers des CRISIS et des Reboots, ben ça marche pas mal. Le vrai problème survient peu après, lorsque DC… décide d’un nouveau reboot. Mais comme l’histoire de Morrison est en cours et fonctionne commercialement, elle doit se poursuivre jusqu’à son terme, tout en intégrant les éléments du reboot.

Vous suivez ?
« Tu me vouvoies, maintenant, mon Niko ? » J’adresse au lecteur un regard facecam appuyé, pour bien montrer que cet article est méta, puis je tente un sourire de fourbe et entendu à la Kevin Spacey, on sait jamais.

En fait, le reboot des New52 faisait redémarrer Batman dans un état beaucoup plus jeune. Et Robin III (Tim Drake) est devenu autre chose, quant à Batgirl, c’est de nouveau Barbara Gordon. Peter Tomasi, sur BATMAN & ROBIN, et Gail Simone, sur BATGIRL, tentent bien de limiter les dégâts en tenant compte des situations de l’ancienne continuité, mais du coup, les coutures se voient. Les apports de Morrison dans son BATMAN INC. sont vite « oubliés » par la continuité. Et les problèmes créés par la nouvelle continuité, notamment sur SUPERMAN et FLASH, sont réglés (ou compliqués à nouveau à l’occasion d’un semi reboot, REBIRTH.

Vous suivez toujours ? (regard vers le lecteur, cette fois-ci à la Brad Pitt dans Fight Club, et éventuellement message subliminal qui blipe en arrière-plan, gente une case bien dérangeante tirée de n’importe quoi par Garth Ennis).

Fatalité !
©DC Comics, illustration de Reilly Brown

Fatalité donc. Eh bien, dans les grands univers partagés, oui, clairement. C’est devenu trop touffu. Les continuités parallèles sont devenues une rustine trop commode, une habitude, un outil comme un autre. Dans d’autres, plus récents et plus restreints, les auteurs ont pourtant réussi à faire preuve d’une certaine hygiène de ce côté.

Dans SPAWN, s’il y a des arrières-mondes divers, un enfer, un paradis, une dimension d’obscurité, etc., ils ne sont pas constitués en univers parallèles proprement dit. Chacun vit structurellement dans la dépendance de tous les autres, ils sont une arrière-cour de la Terre où se déroulent les aventures du héros. Quand des univers parallèles doivent intervenir pour lui permettre de rencontrer des héros d’autres compagnie (comme BATMAN), ce n’est qu’à titre implicite. On ne voit pas les failles dimensionnelles, portails et autres astuces. Les personnages se rencontrent, point. Comme s’ils faisaient partie du même univers. On sait que ce n’est pas le cas, mais on regarde ailleurs. Il existe bien un futur, celui de THE UNDEAD, mais son statut est flou.

HELLBOY non plus ne reconnaît pas d’univers parallèles. S’il rencontre GHOST ou SAVAGE DRAGON (ce dernier étant techniquement dans l’univers de SPAWN) ou BATMAN et STARMAN,  on fait comme si ça allait de soi. Et on passe à la suite sans coup férir. Au pire, ce sont des récits quasi déconnectés, hors continuité.

Le point commun entre SPAWN et HELLBOY ? Deux univers, avec leurs propres séries dérivées (y en a un paquet autour du BPRD, de ses membres et de ses adversaires, et McFarlane est en train d’étendre drastiquement en ce moment-même l’univers de son vengeur putréfié), mais tenus en main par leur créateur, même lorsqu’il délègue le scénario. La solution est là. Elle n’est applicable que sur des créations de ce genre, et plus les séries se multiplient, plus l’édifice devient branlant. C’est un équilibre à trouver. Et chez un rouleau compresseur comme Marvel, comment dire…

On passe d’un univers à l’autre en mode chill et personne ne moufte.
©DC Comics & Dark Horse Comics, illustration de Mike Mignola

Donc fatalité ? Oui, non, je ne sais pas, réponse D, sans opinion, Obi-Wan Kenobi, rayez les mentions inutiles ou barbouillez le tout à la chaux pour faire neuf, suivant l’humeur.

Surtout, les univers de comics sont déjà un univers parallèle au nôtre, (si vous cherchez Gotham sur la carte, vous aboutirez en Angleterre) à la temporalité fonctionnant selon des règles différentes : si SPAWN, pendant quelques années, à tenter d’être synchrone (5 ans après la parution du premier numéro, il s’était passé cinq ans dans la série), ce n’est plus le cas, parce qu’à présent, la petite Cyan serait trentenaire et Twitch Williams à la retraite depuis un bail. De par ce simple fait, les comics génèrent ce flottement, avant même que DC n’introduise le concept d’histoires imaginaires.
Alan Moore, dans sa préface à WHATEVER HAPPENED TO THE MAN OF TOMMOROW notera avec malice qu’imaginaires, les histoires « le sont toutes ».

« Mais dis donc, sommes-nous les vrais Bruce et Nikolavitch ? Ou bien des versions alternatives vivant des aventures parallèles ? Quand serons-nous rebootés ? »
Quand Monsieur Bruce d’humeur métaphysique, Niko toujours faire ainsi : je hèle le serveur qui nous rapporte à boire. On va expérimenter tout ça. Commençons par voir double pour voir où ça nous mène.


La BO du jour

29 comments

  • Nikolavitch  

    Et chouette versions de Mattie en illustration.

    • Matt  

      J’aurais pu faire d’autres Nikolavitch rigolos en arrière plan mais j’ai repris ceux existants.
      Les délais de Jonah J. Monsieur Bruce font que j’ai pas le temps de réfléchir^^

      Après quand on me demande un truc, je suis jamais aussi efficace que si l’envie me vient d’elle-même. Donc je suis horrible avec les délais. Trop du mal à me forcer un faire un truc pas inspiré.

      • Nikolavitch  

        ça marche vachement bien, justement

  • Matt  

    « L’été, époque lourde de chaleur caniculaire, mais parfois, le temps se montre un instant plus clément et, dans un semblant de fraîcheur vespérale, Jonah J. Monsieur Bruce propose de manger sur une terrasse du quai. Nous glandons parmi les autres suiveurs qui ont bêtement eu la même démarche que nous et encombrent les lieux, nous obligeant à une attente pénible et indigne, franchement a-t-on idée de tous avoir la même idée, et surtout eux d’avoir la même que nous, outrecuidance manifeste. »

    Mais tu parles comme Achille Talon toi des fois^^

    Super article comme toujours. Bon la réponse allait un peu de soi, il y a moins de surprises que sur d’autres défis ou j’apprends plein de trucs. Là je connaissais pas mal de choses.
    Et c’est clair que si le concept d’univers parallèles est cool, c’est vite un bordel monstre si ce n’est pas chaperonné par un même auteur qui garde le contrôle sur son univers (ou multivers)
    Marvel et DC et leurs séries tentaculaires écrites par 2000 auteurs, ça ne peut que se casser la gueule. Et il vaut mieux regarder un peu ailleurs.

    C’est pour ça que je dis parfois que la continuité a son importance dans la façon de faire évoluer les personnages (un reboot chez la tante May tout le temps, ça saoule, faut que les persos aient un parcours intéressant) mais qu’il vaut mieux se faire sa propre continuité en oubliant certains trucs contradictoires ou mal écrits sans trop se prendre la tête.

  • JB  

    Merci pour ce dossier !
    Pour Spawn et Hellboy, je ne considère pas vraiment les séries qui tournent autour comme constituant des univers partagés car elles tournent toutes autour du personnage initial. Et puis, Spawn s’est quand même arraché de l’univers Image pour faire cavalier seul.

    Dans le multivers DC, ce que je préfère, ce sont les terres « poubelles » (Terres 32, 40 et 85) où l’éditeur balance les histoires un peu honteuses. Du genre le frère caché de Bruce Wayne, serial killer à ses heures perdues. La survie des parents de Superman, en animation suspendue dans l’espace. Les meurtres commis par Catwoman sur de simples gardes, dont elle fait accuser l’assassin de Holy Robinson. Barry Allen qui doit ses pouvoirs à un ange raté. L’histoire (spécifiquement présentée comme « réelle » en couverture) où Lois Lane remonte le temps pour se mettre en couple avec Jor-El…

  • Nikolavitch  

    Alors, je prendrai ça comme un compliment (d’autant que mécaniquement, ça fait de Bruce mon Lefuneste à moi), mais ouais, j’ai une grande admiration pour le flow décomplexé de Talon, c’est clair.
    Hop !

  • Tornado  

    Cool, rigolo et enrichissant comme toujours, avec un dessin sympatoche aussi de Matt (malgré le recyclage mais ce n’est pas un défaut (c’est même dans l’air du temps, le recyclage)).

    Je déteste le concept du multivers associé aux univers partagé des BIG 2. Sur une série qui en fait son ADN (LUTHER ARKWRIGHT, BLACK SCIENCE), c’est un super concept qui définit lé récit. Dans le cadre des BIG 2, c’est une boursoufflure qui alimente une gigantesque hypocrisie. DC a eu la superbe opportunité de redémarrer à zéro après COIE. Ils n’ont pas tenu. Plus d’un auteur est venu faire le mariole (je pense à Grant Morrison, effectivement, mais aussi à Geoff Johns) en ramenant les pires naïvetés logiquement effacées par le reboot post COIE et en les réinjectant dans la continuité et en faisant comme « Moi je sais faire ! Regardez comme je suis fort ! Avec moi qui ai trop la classe, même un Batmite ou une Légion des Super-héros et Crypto le chien débile c’est trop la classe !« . Purée de gâchis… Des auteurs se sont cassé la nénette pour les effacer, et eux ils les ramènent les concepts obsolètes à la noix. Les boulets…

    Il y a aussi le problème de vente des figurines et des anciens comics, si j’ai bien compris : Pour vendre des figurines et des vieux comics de certains personnages, même débiles et périmés, faut sans cesse les ramener dans la continuité. D’où le sac à malice du multivers ! Ouais !!!
    Je ne peux plus supporter tout ça.
    Le pire c’est que certains auteurs te traitent ça par dessus la jambe avec une vacuité que je vous raconte pas. Tiens, hier je parlais du run de Kieron Gillen sur la série YOUNG AVENGERS, run entièrement basé sur le concept du multivers : Et bien on prend Miss America, une connasse spécialement créée pour ça, qui permet, c’est trop fastoche, de passer d’un univers à l’autre en donnant des coups de pied dans le vide pour ouvrir des portails invisibles… Et je suis le seul à trouver ça complètement débile… Pauvre de moi…

    La BO : Pas mon truc ces tubes froidasses, en principe. Mais là j’aime bien. Un côté Billy Idol. Je ne le connaissais pas celui-là, par contre.

    Bon sinon super article…

    • Matt  

      « Et bien on prend Miss America, une connasse spécialement créée pour ça, qui permet, c’est trop fastoche, de passer d’un univers à l’autre en donnant des coups de pied dans le vide pour ouvrir des portails invisibles… Et je suis le seul à trouver ça complètement débile… Pauvre de moi… »

      Hum…hum…AHEM…

      Ils ont…repris exactement ça pour le Dr. Strange de Raimi.
      Ah non elle donne des coups de poing !

      …mais j’ai bien aimé le film moua…

    • Bob Marone  

      Heu, ben Peter Murphy c’est quand même l’ex-chanteur de Bauhaus, alors dans le genre froidasse, il maîtrise.

      Et je te rejoins 100% sur l’agacement face à cette méchante habitude qu’ont certains de chez les Big Two en face à vouloir exhumer des trucs qui feraient mieux de rester morts à jamais, engloutis pour des éons.

      • Tornado  

        Je n’ai jamais écouté Bauhaus (plus d’une minute je veux dire). Je ne supporte pas ce genre de rock froid et indus issu de la New wave (cold wave, puis goth). C’est paradoxal parce que sur le principe j’adore les univers gothiques et je suis fan de Bela Lugosi ! 🙂
        Je suis fan de Dead Can Dance uniquement. Leur musique n’est pas froide à mes oreilles. Pas du tout. Et elle n’a aucune sonorité « indus » (à part le 1° album, que je n’écoute jamais).

  • JP Nguyen  

    Vu le sujet du jour, le recyclage de dessins marche bien.
    Pour le Multivers, autant faire avec que sans. Ça ouvre plus de possibilités et de variations.

    Sinon, j’ai l’impression que le vrai Défi, ce serait d’écrire un défi où Bruce et Alex ne boivent pas une seule goutte d’alcool !

  • Eddy Vanleffe  

    Article super intéressant et marrant en diable
    Je vais être super premier degré sur ce coup…Le multivers ça fait partie intégrante de la spécificité et de la mythologie qui rend ce genre passionnant et à part…
    il y a toute une foultitude de récits bien foutus entre les elseworlds, utltimate, one shot des versions alternatives bien funs, mais qui n’existeraient pas sans les récits principaux.
    Ce sont des univers à collectionner, à partager et propices aux débats entre passionnés.
    j’ai une grande affection pour ces univers durant toute cette période où je fus un lecteur actif/acteur (jusqu’en 2015)
    Je ne reste pas fixé sur la notion d’auteurs. ils sont parfois décevants dans l’exercice et parfois l’accident se produit là où on l’attend pas. c’est ça qui est surprenant.

  • Bruce lit  

    Une chronique Pompidolienne en DIable qui continue de révéler les secrets les plus inavouables de nos soirées beuveries. A savoir si mes questions, la base de ces défis, ne doivent pas être copyrightées….
    Pour le reste c’est drôle et passionnant, tout ça c’est encore la faute de DC et des sorties mensuelles. Je uis plutôt Team Tornado et Mattie bOy. J’ai bâti ma continuité personnelle au fil des années. Le run de Morrison fait un petit peu petit soldat architecte. J’ai détesté lire ça.
    Mais pour être de bonne foi, Lobdell et Nicieza n’ont que fait la même chose durant leur run ; ranger le foutoir laissé par Claremont au fil des années et jouer avec les différentes versions des Xmen.
    Aujourd’hui tout ceci ne m’intéresse plus du tout : Spider-Man et ses 10 versions au secours. C’est du mercantilisme qui m’évoque les différentes armures des Chevaliers du Zodiaque à vendre.
    Et toujours agréable de revoir du Mattie Boy dans les parages.

  • Jyrille  

    Premier truc : même si il recycle, encore un excellent dessin d’illustration de Mattie. Et ensuite, l’iconographie de l’article est géniale.

    « Et merde, c’est reparti. Pas moyen de bouffer une bruschetta en paix en se contentant de bitcher sur les autres membres de l’équipe. Non, faut qu’il aille me pourrir l’instant avec ses questions à la mormoile. »

    Ahahah bon sang je kiffe !! Savoir qu’en plus on s’en prend plein la gueule, ça ne m’étonne même pas.

    « Multivers. Pour ce que j’en sais, le mot a été popularisé par Michael Moorcock dans les années 1970, lorsqu’il démultiplie son Champion Éternel en l’incarnant de diverses façons. »

    Alors là je pleure du sang car c’est le début d’une autre chro que j’ai faite pas encore publiée 😰 Mais c’est cool, je suis bien content que l’on en parle en fait !

    Quand est-ce que Marvel a ainsi officialisé la Terre 616 ?

    Bon ben sinon je me suis marré tout en me cultivant, comme d’hab, génial.

    La BO : ah sympa le chanteur de Bauhaus ! Jamais écouté ses albums solos.

    • Nikolavitch  

      yep, c’est bien le chanteur de Bauhaus (et le premier modèle pour Morpheus dans Sandman, d’ailleurs)

      616, ça part des Captain Britain d’Alan Moore, mais je crois que c’est officialisé par Claremont et Davis dans Excalibur

      tu vas faire une chro sur Moorcock?

      • Nikolavitch  

        j’ai pas encore été voir, ça (mais les Elric sont très chouettes, faut que je complète, d’ailleurs)

        • Jyrille  

          Clairement, les Elric sont terribles, je n’ai même pas tenté de lire la version de P. Craig Russel du coup. Par contre pour le moment le Hawkmoon est un peu en deçà (mais ce n’est qu’un premier tome et ça part bien).

  • Kaori  

    Comme d’hab, un article instructif et drôle !

    « Pas moyen de bouffer une bruschetta en paix en se contentant de bitcher sur les autres membres de l’équipe. »
    Cette phrase m’a particulièrement fait rire ^^

    « Multivers. Pour ce que j’en sais, le mot a été popularisé par Michael Moorcock dans les années 1970, lorsqu’il démultiplie son Champion Éternel en l’incarnant de diverses façons. ELRIC de Melniboné, d’abord, puis les CORUM, HAWKMOON, JERRY CORNELIUS, ULRIC VON BEK et les autres. »
    Ne connaissant aucun de ces héros, j’ai mis un certain temps à comprendre comment cela se passait…
    Donc Jyrille, j’espère que ta chronique éclairera un peu plus ma lanterne !

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour Alex,

    intéressant même si le sujet reste casse gueule. Perso j’y vois plus un problème de poids de la continuité et surtout un manque de courage dans la volonté de faire tabula rasa (ce que DC avait assez réussi avec CRISIS au milieu des années 80).

    Je pense en plus que désormais le sujet est devenu insoluble car la planche à billets issue des écrans tourne à fond.

    Les univers alternatifs sont à mon avis un incontournable de toutes séries-comics proposant du fantastique-de la SF. Il suffit juste de ne pas savoir en abuser et là on reviens sur la continuité. Cela donne souvent de bonnes histoires, DC l’avait bien compris avec le principe des ELSEWORLD.

    côté synchrone, surpris que tu n’évoques pas le champion toute catégorie : le SAVAGE DRAGON, qui lui a fait fi des conventions et coutumes. Une réelle réussite qui montre que c’est aussi aux lecteurs de s’adapter et d’accepter surtout de grandir avec ses héros de papier.

    • Nikolavitch  

      oui, mais je suis moins pointu en Savage Dragon, que j’ai nettement moins suivi. en effet, Larsen joue à fond sur le « real time ».

  • Matt  

    Moi je suis un peu team Tornado et un peu team Eddy. ça se contredit je sais^^
    Mais en fait je trouve que ça peut être une richesse les univers alternatifs. C’est cool un SPIDER MAN NOIR, ou un 2099.
    Et ça peut même être cool de les faire se croiser le temps d’une histoire.
    Là ou ça devient too much c’est les events à la spider verse ou toutes les itérations du perso se croisent juste « pour le fun ». Même les trucs à la Morisson qui essaie de tout expliquer…bah j’aime pas parce que le coeur même de l’intrigue, l’intérêt du comics c’est de recoller le puzzle. Mais je m’en fous de ça. Je préfère ne pas trop penser aux incohérences et qu’on me raconte juste une histoire intéressante avec du développement de personnages, un sous texte, et pas juste un tas de persos qui ont l’air cool tous ensemble sur une planche ressemblant à un poster. Ok sous forme de poster ça peut être rigolo. Mais en tant qu’intrigue, je m’en tape que les persos se croisent et se battent ensemble. Faut que ça ait un intérêt autre que juste les rassembler pour le fun.

    • Tornado  

      Je pense comme toi en fait. J’ai adoré SPIDERMAN NOIR. Mais je déteste qu’on se serve du concept de multivers à des fins éditoriales et commerciales, comme prétexte à faire revenir, coïncider et réunir des personnages qui n’ont rien à faire ensemble. Idem pour les crossovers et les events bidon. C’est juste de l’excrément tout ce foutoir. J’ai cordialement détesté ce qu’a fait Hickman chez Marvel à partir de ses Avengers, par exemple. Pourtant le mec est sensé être un boss.

      • Jyrille  

        Je suis sans doute d’accord avec vous mais il y a des contre-exemples de multivers réussis, comme le DA SPIDER-MAN INTO THE SPIDER-VERSE (je ne citerai pas le dernier Dr Strange de Sam Raimi car au final ce n’est pas le propos principal je trouve).

      • Matt  

        ça peut marcher d’en faire se croiser 2, pour par exemple comparer leurs parcours, que l’un des 2 se remette en question ou réalise sa chance (genre si la vie du spider man NOIR est 10 fois plus horrible que celle du pidey 616)
        Pareil tu peux avoir des petits one shot du type Spider-man/Batman qui, sans casser 3 pattes à un canard, fait se confronter 2 héros (l’un sombre, l’autre plus positif) et 2 méchants (Joker et Carnage) pour mieux mettre en valeur leurs différence et le fait qu’ils peuvent se compléter, s’entendre.
        Et montrer que le Joker est un clown qui aime la mise en scène théatral alors que Carnage est un gosse terrifié dans sa tête…ça a un côté introspection sympa.

        C’est pas de la profonde analyse psy non plus, mais d’un autre côté le one shot n’abuse pas de notre temps (« he doesn’t overstay its welcome » comme disent les anglais, j’aime beaucoup cette expression dont je ne trouve pas d’équivalent en français.) En gros il n’en fait pas trop, ça ne dure pas longtemps, et ça reste un truc fun plus ou moins hors continuité.

  • Tornado  

    Une réunion, quelle qu’elle soit, ça passera forcément bien hors-continuité. C’est juste pour le fun. Il n’y a aucune incidence. Aucun enjeu à long terme. Mais dans une continuité d’univers partagé déjà mille fois massacrée, c’est un repoussoir absolu en ce qui me concerne.
    Dans le film SPIDER-MAN INTO THE SPIDER-VERSE et même dans NO WAY HOME (pas encore vu Dr STRANGE), ça fonctionne parce que c’est la 1° fois. Au bout d’un moment ça va se voir quand même que c’est prétexte à de l’événementiel et du bankable.
    Je me souviens de ma lecture-sanction d’AVENGERS FOREVER (et ça date !). C’était un foutoir sans nom, prétexte à recoudre, réparer et rafistoler une continuité pourrie. Les bras m’en tombent chaque fois que je vois que des fans vénèrent ce genre de machin prétexte qui ne sert qu’à justifier artificiellement leur attachement quasi-fétichiste à un univers partagé. Parce que déjà, à l’époque, je trouvais que la supercherie éditoriale se voyait à 15 km. Et c’était très mauvais en plus (et pourtant je suis très attaché à Kurt Busiek pour ses travaux entant qu’auteur indépendant).
    Bon, une fois encore il n’y a rien de personnel dans ce que j’écris. Mais en tout cas je ne peux pas marcher dans la combine. En ce qui me concerne c’est pas bon du tout !

    • Matt  

      « Dans le film SPIDER-MAN INTO THE SPIDER-VERSE et même dans NO WAY HOME (pas encore vu Dr STRANGE), ça fonctionne parce que c’est la 1° fois. Au bout d’un moment ça va se voir quand même que c’est prétexte à de l’événementiel et du bankable. »

      Et encore NO WAY HOME pour moi ça n’a pas marché du tout parce que ça m’a gonflé que ce ne soit que des références à des films déjà existants. Même ceux que tu préférerais oublier (comme le Amazing 2)
      Ils auraient pu mettre un Spider man NOIR, un 2099, faire des clins d’oeil à des trucs jamais fait en film.
      C’est ce qu’à mon sens le Dr. Strange fait mieux. Même si ça fait prétexte aussi, et qu’il vaut mieux que ce soit encore frais pour apprécier comme tu dis.

      Si la prochaine phase Marvel c’est Kang et le multivers (car apparemment ce serait le truc prévu), tous les films vont faire du multivers et là ça me botte pas du tout !
      Dr. Strange marche aussi (selon moi) parce que c’est une suite de Wandavision, et pas juste un délire de multivers.

  • Phyl Champ  

    Très bon papier comme d’hab. Une question me taraude (à sec) pourtant. Multivers à moitié vide ou à moitié plein ? C’est la cris-eu final-eu, groupons tout et demain… Nous aurons droit à un nouveau reboot

    • Nikolavitch  

      tu sors.

  • Présence  

    Super image d’illustration : bravo Matt !

    Multivers. Pour ce que j’en sais, le mot a été popularisé par Michael Moorcock dans les années 1970, lorsqu’il démultiplie son Champion Éternel en l’incarnant de diverses façons. – D’entrée de jeu, la valeur ajoutée du sachant : j’aurais été bien incapable de d’identifier l’origine du concept de multivers. Merci de partager ce savoir qui semble encyclopédique.

    Dans les comics des réalités alternatives […] : alors même que j’étais en train d’y penser et proche de la confusion entre les deux notions, l’article vient établir la distinction. Trop fort, l’article qui devance mes pensées. Je m’incline respectueusement.

    Conan au XXe siècle : je ne garde le souvenir que d’une déconvenue au regard de mes attentes, comme si l’écriture d’une histoire alternative sans lendemain et sans conséquence ne parvenait pas à motiver un investissement suffisant de la part du scénariste et du dessinateur.

    Fatalité donc. – J’ai bien aimé la mise en perspective du résultat des essais de remise à plat de la continuité DC, ne faisant au final qu’empirer la situation, ainsi que la comparaison avec des univers partagé moins titanesque comme celui d’Hellboy.

    Conclusion parfaite avec la phrase d’Alan Moore qui m’a marqué pour toujours. Tout est relatif.

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