LE DERNIER COUP D’ARCHER (ARCHER -SÉRIE ANIMÉE)

Archer d’Adam Reed

Un tour d’horizon d’EDDY VANLEFFE

EXECUTIVE PRODUCER ET RELECTURE par : CYRILLE M

©2009-FX télévision-Adam Reed
Source: Allociné

Archer est une série d’animation américaine pour adultes qui possède à présent 12 saisons, dont le concept est sorti tout droit du cerveau tordu d’Adam Reed déjà créateur/scénariste sur FRISKY DINGO.

La série a débuté aux USA en 2009 sur les chaînes FX et FXX du réseau appartenant désormais au groupe  Disney et la série se balade en France au gré du vent sur France 4 puis sur Toonami avant de s’installer durablement sur Netflix.

Le dessin animé adulte américain est une culture de poche dont je n’approche qu’à reculons. Tout au plus j’ai réussi à suivre LES SIMPSONS et DARIA. ARCHER a un visuel semi réaliste assez bluffant qui malgré un contour assez épais et une animation informatique assez basique, donne un ton plus proche de la sit-com que du cartoon.

ARCHER est une parodie de films d’espionnage, d’aventures et de détectives reprenant tous les codes des James Bond et des films de la grande époque d’ Hollywood. Le sujet va permettre de jouer en permanence sur plusieurs tableaux.

Sterling Archer nom  de code «Duchesse» est sans doute le meilleur agent de terrain de l’ISIS, une organisation d’espionnage privée en contrat avec le gouvernement américain. Il fait souvent équipe avec son ex-amante Lana Kane, une femme afro-américaine qui manie deux revolvers. Elle sort désormais avec Cyril Figgis le comptable de la boite. Archer est efficace mais aussi irrémédiablement immature, égocentrique et gaffeur. Ses missions sont souvent donc réussies uniquement de justesse après avoir causé un nombre de dégâts ou de morts  inutiles assez astronomiques. Il se serait fait renvoyer de toutes les agences de la Terre mais ISIS est dirigée par sa propre mère Mallory Archer, vieille renarde alcoolique et castratrice.  Cette femme forte  sait se faire respecter de par son passé d’espionne elle-même, par toutes les agences de la planète, entretenant même des relations plus que troubles avec son homologue du KGB. Sa secrétaire Chreryl Tunt s’avère être  une folle. Pamela Poovie est la directrice de la DRH, mais ce métier ne la rend pas heureuse. Enfin Ray Gilette, ancien champion de ski, complète l’équipe «action».

Pour les aider, ISIS dispose également d’un savant fou nommé Krieger, vraisemblablement le fils (clone?) d’un ancien nazi, blanchi par la CIA pour service rendu. Cette équipe de bras cassés va affronter le KGB, la CIA et leur concurrents de ODIN à de multiples reprises au cours de missions toutes les plus délirantes les unes que les autres. Archer a un ennemi juré: Barry, un ancien rival dans l’action devenu également rival amoureux. Lors d’un piège qui consiste à faire démissionner Archer pour le discréditer, ce dernier va aussi par mégarde avoir une relation avec la fiancée de Barry qui voudra se venger de cet affront. Malheureusement pour lui, il va perdre des membres et se faire reconstruire de manière cybernétique par le KGB, ce qui va enclencher chez Archer une phobie des robots. A de multiples reprises Archer tentera de séduire Lana à nouveau, mais ses instincts primaires l’en empêchent bien souvent.

Je suis venue te dire que je m’en fous!
©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

Les quatre premières saisons narrent donc les aventures de l’ISIS qui se dérouleront dans des décors aussi variés qu’un Yacht, les Alpes Suisses, la Sibérie, une station spatiale ou sous-marine, tandis que l’action pourra être à bord d’un zeppelin ou d’un train lancé à pleine vitesse.  Les rencontres exotiques se multiplieront et Archer tombera sous le charme de nombreuses femmes avec lesquelles il conclut dans des suites hors de prix tandis que l’alcool coule à flot. Lorsque sa mère tente de se remarier, Archer décide de fuir la réalité et prend brièvement la tête d’une communauté de pirates.  Archer cherche également désespérément son père qui est peut-être le chef du KGB à moins que cela soit le directeur d’Odin, Mallory n’est plus très sûre.  De toute façon Archer finira par rencontrer celui qu’il s’est inventé lors de son enfance solitaire, quand il dévorait les films d’action à la  télévision: Burt Reynolds l’interprète de Gator Mc Clusky.

Subitement lors de la cinquième saison, le gouvernement décide de fermer l’ISIS jugée trop hasardeuse et saisit leurs biens. Au chômage, l’équipe va décider de revendre la tonne d’héroïne cachée dans leur cave, profitant du réseau qu’ils se sont constitués au cours de leur expérience dans l’espionnage. Cette saison est sans doute la plus originale et enlevée de toute. Plusieurs arches narratives s’entrecroisent avec une densité, que seule égale la fougue. Alors que Pam devient addicte à la coke, Mallory tente de se lancer dans la production musicale en lançant se vedette country Cheryll, puis l’équipe se retrouvent à mener un putsch dans une république d’Amérique centrale avant que les rebelles les chassent à leur tour. Nous aurons droit à l’un des désamorçages de bombes les plus orignaux qu’il m’ait été donné de voir à l’écran.

My name is Bond…Ryô Bond…
©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

Un bref retour à la normal s’opère à la saison 6 tandis que L’ISIS revient sous la tutelle directe de la CIA. Mais à force de foirer toutes leurs missions, ils sont de nouveau chassés et cette fois Archer décide de venir détective privé à Los Angeles, où comble de malheur la troupe ne se montre pas plus douée. La gente masculine étant totalement hypnotisée par une actrice sur le retour pour laquelle même Ray serait prêt à redevenir «straight». Ils ne parviennent pas à rester objectifs.

Difficile de ne pas trop en dévoiler, mais je vais être obligé de préciser qu’à la suite d’un certain nombre de péripéties tordues, Archer va tomber dans le coma pendant trois ans. Trois années durant  lesquelles le subconscient du protagoniste  va le faire voyager à travers ses univers de cinéma préférés. Ainsi il devient un privé dans le Hollywood des années 1950, puis un ancien as de l’aviation, devenu aventurier dans une île perdue en pleine seconde guerre mondiale et enfin co-capitaine d’un astronef à la dérive dans l’espace.

C’est bien toi papa? ©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

Ces trois saisons sont les dernières que le créateur Adam Reed écrit, conscient de vider là sans doute, ses dernières cartouches.  Pour autant ces saisons ne sont pas gratuites. Le héros en redistribuant dans ses rêves les rôles de son entourage, se met inconsciemment à élucider les relations qu’il entretient avec chacun d’entre eux. Son mépris pour Cyril s’exprime sans complexe en lui donnant systématiquement le mauvais rôle tandis que Pamela est un appui solide sur lequel il peut toujours compter. Confusément et de manière erratique il comprend également les sentiments qu’il éprouve pour Lana en réalisant qu’il loupe le coche de manière idiote, toujours «à deux doigts». Enfin sa mère est une traîtresse à Hollywood, tandis qu’elle incarne l’autorité dans les îles avant d’être une aide discrète sous la forme d’une IA holographique à bord de la navette.

La saison 11 s’ouvre donc sur un retour à la normale. Enfin sauf pour le pauvre Archer totalement dépassé  par les changements de ses amis. A son réveil, il se sent irrémédiablement en retrait.  L’équipe est plus soudée et plus heureuse sans lui et Archer s’enfonce dans une sorte de mélancolie solitaire, teintée dans les missions d’une pulsion de mort. Ainsi après une nouvelle trahison de son entourage, il déclare «Bof, je ne comptais pas me servir de ce cœur de toute façon.» En une réplique, la série parvient à nous faire éclater de rire tout en soulignant le désespoir du personnage. Il comprend aussi que son retour leur sert d’excuse pour se complaire à nouveau dans leur médiocrité. La saison suivante qui est aussi la dernière en date,  continue à explorer les mêmes thématiques alors que l’organisation a de mal à trouver sa place dans un monde sans guerre froide et désormais dépendant des médias et des nouvelles technologies naissantes. Cette saison se clôt de manière particulièrement intense, puisque ses prises de voix à peine terminées et son arche narrative arrivée à son terme, le public apprenait le décès de Jessica Walters, la voix de Mallory Archer. Ainsi les dernières images sur le personnage, semblant enfin en paix avant qu’un panneau noir nous annonce l’hommage envers l’actrice, font froid dans le dos.

Une treizième saison est toutefois annoncée forçant l’idée qu’Archer doive enfin se passer de sa mère et devenir adulte. Cette saison pourrait raisonnablement  être la conclusion de la série.

Une vraie bande de potes
©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

La grande qualité de la série est bien évidemment son humour corrosif ainsi que son écriture. L’humour joue sur plusieurs niveaux:

La parodie d’abord. Bien entendu dès le départ la série ARCHER va scruter, disséquer et démonter tous les codes du genre de l’espionnage à la JAMES BOND, gadgets, facilités scénaristiques, personnage en smoking, poursuites en véhicules variés,  tout va être détourné et reprendre une signification différente. Pour ce faire, l’auteur quasi unique qu’est Adam Reed va utiliser tout l’arsenal de la satire à sa disposition.

D’abord la morale. C’est bien simple, tel des enfants capricieux, les personnages habitués à une vie d’impunité n’en n’ont simplement pas.  Les morts gratuites, les dégâts matériels leur sont totalement indifférents. Leurs actions souvent mise en parallèles avec leurs conséquences bien réelles créent donc bien souvent le malaise en même temps que l’hilarité. Ils sont tous également dotés d’une sexualité débridée, passant par divers fantasmes parfois franchement limites (utilisation de chocolat, strangulation et raquette de ping pong) mais le tout, s’il est présenté de manière ostentatoire, est rarement gratuit et se fait parfois même le symptôme d’un malaise profond que ressent l’un ou l’autre des  personnages.

Un double sens s’instaure au fur et à mesure que la série avance, l’un totalement exutoire, mais l’autre plus grave ou plus sombre.  L’autre outil parodique est de confronter également l’organisation à des problèmes bien triviaux de budget. Rapidement on comprend que rien n’est gratuit et l’ISIS fait donc face à des pannes  de matériel, restructuration de personnel, grève, compromission avec la mafia etc…  quand un réalisme incongru vient parasiter un genre aussi balisé et rôdé que l’action à l’américaine, c’est toujours savoureux.

Pour ne pas se reposer sur une seule recette, le comique de situation vient compléter  évidemment le tableau, les personnages, prisonniers de leurs réflexes primaires sont bien souvent plongés au cœur  de situations absurdes comme les multiples conquêtes d’Archer ou les expériences douteuses de Krieger. Un certain humour de répétition nous familiarise avec les tares des personnages.

Une affiche à l’ancienne qui donne envie de siffler du John Barry
©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : allociné

 Pour finir une science particulière du dialogue avec des  répliques enchevêtrées les unes aux autres,  débitées à la mitraillette, provoquent malentendus, interprétations et collisions surréalistes. Multipliant les doubles sens, sous-entendus et autres joyeusetés le ton adulte s’avère acide et désabusé, permettant comme chez Yann Le Pennetier (LES INNOMABLES), Garth Ennis (PREACHER)  ou Pierre Desproges, des commentaires cinglants sur le fonctionnement de notre société qui ignore volontairement ses contradictions. En abordant des thèmes sensibles comme…au hasard…le racisme, Par exemple: «La fusée,  Celle qu’ils ont envoyé sur la  lune. Après la fin de la guerre, il pleuvait  des scientifiques boches comme des petits pains. Vous ne me croyez pas ? Faites un tour à la NASA et criez « Heil Hitler! » WOOOP! Ils sont tous au garde à vous!» Ou encore «Ne tire pas sur un astronaute noir, c’est comme tuer une putain de licorne!».

Le tout est bien évidemment enrobé d’une multitude de références à la pop culture comme dans à peu près tout ce qui est satirique aujourd’hui, à la différence qu’on a énormément de références à des écrivains comme  Isaac Asimov, ou George Orwell, des scientifiques, des hommes politiques, et de vieux acteurs comme Michael Gray essentiellement connu pour avoir joué Billy Batson dans la série SHAZAM !. ou encore des séries comme L’HOMME QUI VALAIT TROIS MILLIARDS . Bien entendu la filmographie de Burt Reynolds et de Steve Mac Queen seront très souvent citées mais on aura quelques allusions bien senties aux comics et choses rares, bien aux fascicules papiers et non pas à leur avatars cinéma (comme l’amitié qui  lie Nightcrawler à Wolverine par exemple).  Mais il y a bien une raison à tout cela. ARCHER se situe dans une période assez trouble où la guerre froide existe encore, les films n’existent donc pas!

L’autre élément sera l’écriture des personnages qui n’est pas sans rappeler par moment une autre série: KAAMELOTT. Ainsi nous avons une structure un peu semblable avec des premières saisons d’expositions, un développement assez ambitieux et une dernière partie plus sombre et plus psychologique où chaque rire dissimule un vague mal-être parfois émouvant.

Quand Lana prend la main…
©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

Contrairement à certaines séries dont le concept trop fort, appelle un développement court   (PRISON BREAK ou CASA DE PAPEL), rendant très pénible la rallonge artificielle venant se rajouter à la fin logique prévue au départ. ARCHER développe un univers sur un concept assez flou. Et ce qui va nourrir et développer cet univers, ce sont essentiellement ses personnages:

Archer, est un espion d’élite, homme d’action accompli il pourrait être parfait, s’il n’y avait cette affreuse vanité couplée avec cette libido sans fin. Pourtant rien ne le disposait à cette vie. Enfant timide, solitaire et taciturne, il passe son enfance dans diverses pensions pendant que sa mère court les aventures. Elle oublie régulièrement ses anniversaires ou les fêtes de fin d’années préférant passer des moments privilégiés avec sa chienne Duchesse (Nom de code dont elle affuble son fils).

Régulièrement moqué, il se réfugie dans les films et les romans d’aventures remplis d’hommes vaillants qu’il admire. Sa richesse lui donne ainsi également un train de vie où il peut profiter de ce qu’il veut. Isolé et sans frustration, le petit Sterling est à la fois cynique et candide, il prend ce qu’on lui donne puisque c’est à portée de main. Le fait de pouvoir s’entraîner pour devenir agent de terrain de l’ISIS lui permet de s‘épanouir et de s’approcher des héros de son enfance ainsi que de sa mère dont il veut attirer l’attention et aussi l’amour. C’est un enfant qui n’a pas su grandir, mais qui va au  gré de ses rencontres avec ses idoles, un vétéran de l’armée du Japon, de son cancer et d’autres changements important pour lui, va être amené à se forger un sens des valeurs sur le tard. Il aime profondément les animaux sauvage par exemple. On peut rapprocher d’ailleurs Archer d’un autre anti-héros célèbre: Ryô Saeba avec lequel il en commun d’avoir deux facettes opposées, celle du héros bad-ass et celle  de l’obsédé dégénéré.

Je ne peux pas tout t’expliquer, mais je peux tout boire! ©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

Lana Kane est la fille d’un richissime couple afro-américain de gauche. Alors qu’ils la poussaient à suivre de prestigieuses études de science, la jeune femme séchait les cours pour suivre l’entraînement de l’ISIS et assouvir sa soif de liberté, d’aventures et de transgressions. Au début de la  série, elle sort avec Cyril Figgis, un comptable timide après avoir mis fin à sa relation avec Archer. Elle possède donc énormément de rancœur pour celui qui traîne derrière lui un cordon ombilical de plusieurs kilomètres qu’il ne coupera jamais. Et pourtant, malgré cela et les nombreuses infidélités de l’agent secret, une certaine tension sexuelle persiste entre eux. Elle a beau le  détester, l’action l’amène à souvent devoir compter sur lui lorsqu’il est question de vie ou de mort.  A un moment le besoin de la maternité se fera sentir mais il faut bien reconnaître qu’aucun des hommes qu’elle fréquente n’est un modèle de stabilité émotionnelle. En dehors de cela, elle occupe au sein de l’organisation une position clé puisqu’elle semble être la seule à savoir prendre des décisions basées sur la logique. Elle est également  un véritable sex-symbol et peut facilement mettre tous les hommes fous de sa plastique, en dehors de ses mains que tous s’accordent à qualifier de pattes de gorilles.  En effet, la subtilité n’est pas son fort et on apprend même qu’elle est loin d’exceller au tir. Afin de pallier à cela, elle privilégie les pistolets mitrailleurs de type Tec-9 et le combat à mains nues.

Mallory Archer est une ancienne aventurière devenue  agent de terrain pour l’OSS à la fin de la seconde guerre mondiale. Elle est pleinement heureuse dans cette vie faite de dangers et d’émotions fortes, multipliant les amants comme le chef du KGB  Nikolai Jakov, Len Trexler, et un militant antifasciste italien . Mais les meilleures choses ont une fin. Mallory doit renoncer à cette vie lorsqu’elle tombe enceinte de Sterling, refusant son état jusqu’au bout, elle accouche sur un bar sous une pluie de balles de mitraillettes. Afin de subvenir aux besoins de son fils, elle se range progressivement, fondant sa propre organisation ISIS et devenant de plus en plus aigrie et alcoolique. Elle est donc une femme perpétuellement de mauvaise foi, raciste, sans autre idéal que l’argent. Son petit plaisir est de mentir et de manipuler son fils en permanence, elle ne lui avoue par exemple jamais l’identité de son père. Pourtant dès que ce dernier est en danger, elle perd complètement son sang-froid pleurant à chaude larme et doublant encore sa consommation de whisky.

Des personnages qu’on ne voit nulle part ailleurs.
©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

Pamela Poovie est la responsable DRH, elle est une femme forte ouvertement bisexuelle (elle est d’ailleurs la seule à coucher avec toute l’équipe). Son air nonchalant et son franc-parler dissimulent pourtant une nature violente faite de combats nocturnes clandestins et de courses de rue pour la mafia japonaise. C’est pour cette raison que Mallory est surprise lorsque Pam réussit tous les tests pour devenir agent de terrain, haut la main, ce qui lui permettra de participer plus activement aux missions de ses camarades. Elle est d’ailleurs d’une loyauté indéfectible et devient une personne de confiance pour Archer. Elle entretient également la camaraderie entre tout le groupe en organisant des beuveries régulièrement. Elle va devenir le temps d’une saison accroc à la coke par accident, ce qui lui fera temporairement perdre du poids.

Cyril Figgis, ancien juriste, il est le comptable de I’ISIS. En couple avec Lana, Cyril souffre d’une pauvre estime de soi face à tous les agents de terrains virils et surentraînés. Convaincu par ses collègues que Lana cédera de nouveau à Archer, il la trompe de désespoir. Il doit même plus tard se faire suivre pour son addiction au sexe. Ses complexes le suivront durant tout le show l’amenant souvent à tirer son épingle de jeu par mesquinerie et fourberie. Pourtant son esprit d’analyse et des séances de musculation en feront un atout sur plusieurs missions. Lorsqu’ils deviennent une agence de détectives privés. Il est le seul à posséder le droit d’avoir une patente. Archer et lui se détestent cordialement même s’il leur arrive d’être solidaires par moment.

Cheryll Tunt : secrétaire de Mallory, elle est en fait une héritière richissime psychopathe et pyromane. Elle aime, changer de prénom, sniffer de la colle et faire enrager ses collègues. Elle n’a aucune empathie et compte beaucoup sur Pam pour se sociabiliser. Mallory la méprise ouvertement jusqu’au moment où elle découvre sa fortune, tentée d’en faire sa mécène officieuse. Elle va tenter de devenir une star de la country mais son succès est éphémère puisque son seul fan est un dictateur d’Amérique du sud qui a acheté tous ses CDs.

Ray Gilette est le dernier agent de terrain. Ancien prêtre et champion de ski il est un fumeur invétéré. Il est également gay comme un pinson. Il est patient, doté d’esprit et il s’avère très efficace. Malheureusement il n’a pas de chance. Il reçoit au cours de la série pas mal de balles perdues, ce qui occasionnera des blessures assez sérieuses. Handicapé, sur une chaise, il déprimera jusqu’à ce que Kreiger lui propose de remplacer ses jambes par des prothèses bioniques. Dès lors il sera tour à tout diminué ou doté de super pouvoirs.

Prêt à tout pour défendre les droits des ocelots
©2009-FX télévision-Adam Reed
Source : Allociné

Algernon Krieger : le savant fou qui fait office de «Q». Il crée toutes les armes, les gadgets ou les résultats de ses expériences au groupe. Il est vraisemblablement un «garçon du Brésil» un bébé génétiquement modifié par les anciens scientifiques nazis. On murmure même qu’il pourrait être un clone d’Adolf Hitler (mais pourquoi ne lui ressemble-t-il pas?). S’il est gentil, affable et toujours prêt à rendre service, il est aussi un homme accumulant toutes les fixettes malsaines qu’un homme pourrait avoir. Il fait des expériences sur tout, plantes, animaux et même les humains. Il a une passion pour les Hentaï à tentacules et s’est fabriqué un amour avec une IA qui ressemble à une héroïne de manga, pestant d’ailleurs contre les démocraties qui refusent de reconnaître ce genre d’union. Il lui arrive souvent de parodier la dernière scène de la Planète des singes. Il cite régulièrement dans ses dialogues, des pans entiers de Science-fiction à l’époque où l’eugénisme, le surhomme et l’avenir robotique semblaient être des utopies.

Bien évidemment, j’ai immédiatement accroché à cet univers, nourri au biberon aux CINEMASTOCK de Gotlib et à cet humour qui tire sur tout ce qui bouge. Archer prouve qu’on peut encore laisser libre court à cet esprit de sale gosse, qui aime gratter les plaies. J’aime aussi les scénarios qui vous prennent en embuscade et proposant un contenu intelligent qu’on attendait pas. Les auteurs jettent un regard à la fois sur l’histoire et la culture de leur propre pays qui sait ne pas être dupe. Féroce et pourtant tendre. Grossier  et pourtant fin, désabusé mais d’une certaine manière romantique. Mettre en scène la crasse pour s’en laver aussi…


En BO la chanson préférée Archer, celle que lui inspire sa relation avec Lana:

41 comments

  • Présence  

    Je découvre l’existence de cette série avec cet excellent article, passionnant de bout en bout.

    Ne tire pas sur un astronaute noir, c’est comme tuer une putain de licorne ! – On dirait du Garth Ennis.

    Cheryll Tunt va tenter de devenir une star de la country mais son succès est éphémère puisque son seul fan est un dictateur d’Amérique du sud qui a acheté tous ses CDs. – Dito.

    La deuxième bande annonce est formidable et parvient à me faire oublier l’animation qui n’est pas de la même qualité que celle d’Arcane.

  • Clément  

    Et ne pas oublier la vf qui est d’une super qualité, je préfère les voix francaises à la VO et l’adaptation est très réussie
    vive la Pamboche

  • Jyrille  

    Un article roboratif que j’ai pu lire en avant-première. Tout Eddy (elle n’est pas de moi), je suis totalement fan de cette série qui m’a fait rire plus d’une fois. Par contre encore une fois, je loupe peut-être quelque chose en ne la regardant qu’en VO. J’ai été très triste lorsque j’ai appris la disparition de Jessica Walters, la fin de la dernière saison en date m’a donc touché et offre une dimension supplémentaire à la série.

    Tu as raison, il n’y a pas de morale, et c’est sans doute ça qui est génial ici. Je trouve également que ta remarque sur le manque de pitch fort de la série est plus que pertinente.

    La BO : quelle horreur, j’avais oublié ce morceau tout droit sorti de Top Gun. Le pire des années 80, avec même le cliché du ventilateur au plafond.

    • PierreN  

      « Jessica Walters »

      Une actrice qui jouait un rôle similaire (une mère tout aussi aigrie et portée sur la boisson) dans Arrested Development.

  • JB  

    Je ne me souviens que d’avoir vu le début du premier épisode (je ne sais plus pourquoi je n’ai pas accroché) et d’avoir réentendu parler de la série lorsque la mise en avant du bien réel groupe terroriste ISIS avait (il me semble) contraint les responsables de la série à faire quelques changement.
    Avec cet article, je vais probablement donner une seconde chance à Archer ^^

    • zen arcade  

      J’ai le vague souvenir d’avoir regardé la première saison à l’époque et de ne pas avoir accroché.
      Pas le temps aujourd’hui de penser à retenter le coup.
      Mais bravo à Eddy pour ce très bel article.

  • Surfer  

    Un bel article long et très complet que je n’ai pas eu le temps de lire d’une traite.
    J’ai lu une première première partie ce matin en buvant mon café. Et la seconde au restau entre le plat et le dessert.👍😉
    Alors, j’investis très peu de mon temps a visionner des séries animés. Celle-ci, a contrario de celle d’hier, à une animation moins spectaculaire.
    Donc, comme elle ne remplit pas les charges de ce que j’attends d’un animé…ce sera sans moi.
    Elle a beau être drôle et pour un public adulte …ce n’est pas suffisant. Autant regarder un soap. Les sitcoms sont aussi quelques fois très drôles.😀😀😀.

    La BO: je l’ai écouté dans la bagnole ce matin. Je me souviens de ce tube incontournable à l’époque. Sauf pour moi …j’ai su le contourner 😀😀😀

  • Bruce lit  

    Merci Eddy.
    Grâce à cet article j’ai découvert cette série qui me régale tous les midi durant ma pause. C’ets drôle et féroce et impertinent et effectivement assez Ennisien. Il aurait quand même fallu une balise antispoil. Moi je m’en fous mais tu défriches sacrément.
    J’avais un peu peur de me lasser car je finis toujours par décrocher des séries parodiques sans progression : Les SImpsons, Rick et Morty…
    Mais en relisant ton article ce matin, je vois que le statu quo est bouleversé et que les personnages seulement hantés par leur sexualité prennent enfin de l’épaisseur. Je vais donc persévérer.

    La BO : Bienvenue dans mon cauchemar.

  • Bruce lit  

    Et un truc que je comprends pas : 12 saisons ? Ca veut dire que le truc a 12 ans ?

    • Eddy Vanleffe  

      et oui j’avais regardé la première saison il y a longtemps sans accrocher plus que ça et je me suis remis cette année pour de bon.

  • JP Nguyen  

    Wow, c’est une belle lettre d’amour à cette série. Dès le début, tu cites deux séries que j’aime beaucoup : Les Simpson et Daria. Mes filles sont en train de la regarder et j’avais oublié l’humour caustique et désabusé du personnage principal…
    Archer, j’avais essayé un épisode et basta. Le style d’animation et de dessin m’a un peu rebuté.
    Forcément, un tel article incite à faire un nouvel essai !

    • Eddy Vanleffe  

      Yo Daria, c’était vraiment très cool, un copain m’appelait comme ça au lycée à cause de mon attitude…sweet memories…

  • Eddy Vanleffe  

    Merci pour vos retours
    @Presence:
    il y a un cousinage en effet avec le coté parodique de Garth Ennis en effet.
    @Clément
    oui le doublage est 5 étoiles. j’en parle mois que Kaori spécialiste du sujet mais on a Dorothée Jemma, Adrian Antoine, Eric Legrand et même Dorothée Pousséo en guest…
    @Jyrille:
    On est d’accord sur tout et merci pour le coup de main.
    @Zen
    merci de ton retour
    @JB
    Je ne savais pas pour cette histoire d’ISIS
    @Surfer
    je n’ai jamais compris pourquoi l’animation adulte américaine se faisait un devoir d’être aussi moche. les Southpark, les American Dad, Rick et Morty etc…et je comprends le frein. Sur Archer la qualité de l’animation est très différent en effet de l’ordinaire su shonen par exemple, mais on a aussi largement vu pire…

    pour la BO je l’ai choisi pour être de circonstance….

  • Bruce lit  

    « Féroce et pourtant tendre. Grossier et pourtant fin, désabusé mais d’une certaine manière romantique. »
    C’est aussi ce qui te plaît dans NICKY LARSON, non ?

    • Eddy Vanleffe  

      oui sans doute… je dois apprécier les paradoxes…

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonsoir Eddy,

    je n’avais jamais entendu parler de ARCHER. Je ne suis même jamais tombé dessus. Donc total découverte pour moi. Présentant que cela pourrait m’intéresser fortement, j’ai lu ton article parfois en travers pour ne pas me faire divulgâcher certains éléments.

    Il y a de sacrés fulgurances dans ta prose, à l’image, à priori, d’ARCHER.

    Contrairement à certaines séries dont le concept trop fort, appelle un développement court (PRISON BREAK ou CASA DE PAPEL), rendant très pénible la rallonge artificielle venant se rajouter à la fin logique prévue au départ : mais oui c’est tout a fait ça.

    La BO : et bien elle tourne souvent à la maison. Fan de TOP GUN (bientôt MAVERICK les gars, du grand cinéma régressif), la BOF fait parti d’une de mes acquisitions récentes (la version avec les bonus).

    • Eddy Vanleffe  

      merci de passer.

      j’aurais très pu passer à coté, mais par un un non hasard du à un certain algorithme (principe que je n’aime pas mais comment l’éviter? ) j’ai donné sa chance à cette série sans regret…

  • Tornado  

    Tout comme Flatcher.
    Désolé de passer si vite en ce moment pas le temps.
    Ça a l’air chouette. Mais en ce moment ça va pas être trop jouable, il y a trop de saisons dans c’te série…

    je reviendrais en discuter à tête reposée…

    • Eddy Vanleffe  

      No problemo
      les saisons faisant entre 8 et 13 épisodes pour 20 minutes chacun je me suis surpris à avaler ça en un temps record

  • Fletcher Arrowsmith  

    Salut la team,

    j’ai vu le premier épisode hier soir. C’est pas mal. Tout ce que j’aime de non sens. On ne pourra pas accuser l’animation de faire de l’ombre au scénario. Mercy Eddy pour cette découverte.

  • Kaori  

    J’ai regardé les bandes-annonces (après avoir lu l’article). Oui c’est du bon Adrien Antoine ça, c’est tout Chris Hemsworth dans ses rôles comiques ou parodiques. Le reste du casting n’est pas en reste. On reconnait aussi Marion Game (qui oeuvre aussi sur M6 dans SCENES DE MENAGE).

    Je crois avoir entendu parler de cette série, je n’imaginais pas que c’était si vieux !

    La comparaison avec Ryô, pourquoi pas, ce sont deux traumatisés qui cachent leurs faiblesses sous des airs de séducteurs bad-ass. Avec eux heureusement que le ridicule ne tue pas. J’ai bien aimé la définition de Bruce (qu’il a du repiquer dans l’article mais je ne la retrouve pas !)

    Mais le vrai point noir pour moi (en dehors du fait que tout ce qui est trash ne me fait pas vraiment rire) c’est l’animation…

    • Eddy Vanleffe  

      Je ne suis pas forcément fan du trash pour le plaisir… non moi c’est le besoin de bouger les lignes de remuer dans les fauteuils comme disait Renaud…
      j’ai un fond certain en moi qui me vient des humoristes politiques qui dérangeaient….
      au delà de ça, on a beaucoup de parodie, d’hommages, de vrais blagues de geeks.
      pour l’animation, il me semble qu’elle s’améliore au fur et à mesure de la série (je me souviens de certaines chorégraphies de combats assez sympas…)

  • Bruce lit  

    Purée, ils sont de plus en plus cinglés.
    Le jeu : Je suce / Je Flingue…
    La croisière sur le Yacht entre Sterling et Dana, je suis mort de rire.
    Merci Eddy.
    J’adore le personnage qui change de nom à chaque épisode.

    • Eddy Vanleffe  

      Content que ça te fasse marrer!

      moi aussi j’adore Chreyl/Carole..

  • Bob Marone  

    Fort de cette recommandation, je me suis mis à cette série qui m’intriguait depuis un moment. En quelques jours, je suis devenu totalement accro. J’adore le mauvais esprit qui y règne. A vrai dire, cette liberté de ton est même très rafraichissante. Cerise (Cherry/Cheryl/Carol) sur le gâteau, j’aime beaucoup les dessins dans l’esprit Grand Theft Auto.

    • Bruce lit  

      C’est exactement ça. GTA spirit.

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *