LE WU-XIA-PIAN TROISIEME PERIODE : LES ANNEES 90/2000

LE WU-XIA-PIAN TROISIEME PERIODE : LES ANNEES 90/2000

Une superproduction réalisée par MATTIE BOY

Premier assistant : EDDY VANLEFFE

Nous revoici pour la suite directe de notre dossier sur le Wu-Xia-Pian. Reprenons directement la suite des chroniques de films.

THE BLADE (1994) de Tsui Hark – par Mattie-Boy

THE BLADE, c’est un peu le MAD MAX des Wu-Xia Pian. Comme pour contrebalancer ses films de fantasy complètement fous que sont ZU ou GREEN SNAKE, Tsui Hark choisit de réaliser un film plus réaliste, sans magie, beaucoup plus brutal dans lequel les guerriers ne peuvent pas voltiger comme d’habitude. Bon, ça ne les empêchera pas de tournoyer sur eux-mêmes dans des combats exagérés, mais ces derniers seront beaucoup moins aériens et bien plus sanglants. On ne peut pas reprocher à Tsui Hark de stagner, il essaie toujours de se renouveler.

THE BLADE, c’est une réinterprétation du mythe du sabreur manchot, imaginé pour la première fois dans un film de la Shaw Brothers du nom de UN SEUL BRAS LES TUA TOUS en 1967 (on vous en parlait dans les parties précédentes.)

Bon, je vous préviens par contre, pitié, ne regardez pas ce film en VF ! Elle est littéralement insupportable, fait très amateur et contribue à donner un feeling de nanar au film.

Le pitch : Ding On (Chiu Man-Cheuk), forgeron, cherche à venger son père tué par un bandit du nom de Fei Lung. Mais son manque d’expérience va le conduire à perdre un bras lors d’une bataille. Il va passer du statut de jeune homme séduisant envié par ses camarades à celui d’un handicapé ridiculisé, mais finira par trouver la force de développer une nouvelle technique de combat tirant profit de son handicap pour devenir une machine à tuer et continuer à traquer l’assassin de son père.

L’intrigue est une simple histoire de vengeance mais dont l’intérêt repose sur ce changement d’état du héros, sa déconstruction et sa reconstruction.

Tsui Hark choisit de raconter le film du point de vue d’un observateur témoin des drames qui vont s’abattre sur les autres personnages principaux. Il choisit le point de vue de la fille du contremaitre de la forge, qui n’a pas sa place dans ce monde d’homme et qui n’a rien d’autre à faire pour exister que s’amuser à se faire désirer par les ouvriers, à les pousser à se battre pour elle. Elle est naïve, ne comprend pas le monde extérieur et va déclencher quelques évènements fâcheux. Sa naïveté est plus tard confrontée à un personnage de prostituée qui comprend parfaitement au contraire la position des femmes dans ce monde brutal.

Pour ce film, Tsui Hark a voulu faire quelque chose qui semblait réaliste et brutal et qui s’éloigne des codes trop formatés du film d’action qu’il a lui-même établis par le passé. Pas forcément dans les combats qui restent chorégraphiés, mais plutôt au niveau du placement des acteurs et des dialogues. Il a préféré essayer de suivre les acteurs qui bougeaient parfois hors champ lors d’une cascade pour qu’elle reste réaliste plutôt que les restreindre à un endroit précis où ils devaient tomber. De la même manière, certaines scènes ont été filmées dans des conditions difficiles (sous la pluie, dans la boue) qui empêchaient les combats d’être vraiment précis. Tsui Hark a été caméraman de documentaire auparavant et cherchait à capturer la même authenticité en réagissant à l’action. Il a beaucoup filmé lui-même pour ce film. Ce n’est donc pas, contrairement aux films précédemment cité, un film très propre et joliment filmé. Sa mise en scène chaotique est en accord avec le ton plus violent et barbare du film.

N’allez pas croire que c’est super moche non plus. Ça reste une sorte de documentaire bien filmé, le caméraman ne s’y reprend pas à 3 fois pour faire correctement la mise au point, c’est réussi du premier coup (ou du moins, ils ont recommencé jusqu’à réussir du premier coup.) Mais il y a ce feeling assez étrange pour un film, un peu plus réel avec des plans séquences impressionnants, mais aussi plus brouillon à certains moments. Pour les dialogues, il a aussi laissé le champ libre à l’improvisation des acteurs avec des indications sur ce qu’ils avaient à dire mais sans que les répliques soient définies précisément. Certains acteurs ne connaissaient pas l’histoire du film non plus. Cela a entrainé pas mal de problèmes sur le tournage au final car il faut du temps aux acteurs pour que tout ceci donne un résultat qui fonctionne. Les combats se faisaient sans câbles ni trucages, des acteurs se sont mis K.O réellement. Ce qui n’a pas aidé non plus, ce sont les autres problèmes qui se sont posés : le chorégraphe a dû s’absenter pour raisons familiales, il y a eu des tensions, des catastrophes naturelles (orages, typhons, canicules), des soucis avec les producteurs, etc.

C’est un film qui revient de loin, qui s’est fait dans la douleur et ça se voit à l’image. Cela colle au sujet du film, cette colère et cette brutalité, et c’est sans doute tout ça à la fois qui a mis une grosse claque au public en 1995. Le film a divisé. Certains ont adoré, d’autres ont trouvé ça trop différent et bizarre. Honnêtement aujourd’hui, ça ne semble plus si bizarre que ça et le film se regarde très bien. Evidemment, on peut ne pas adhérer mais cela reste un monument du film de sabre.

FRERES D’ARMES (WHAT PRICE SURVIVAL) de Daniel Lee 1994 – par Eddy Vanleffe

L’affiche allemande du film, seule potable trouvable sur le net.

Pourquoi parler de film, qui ne fait certainement pas partie des plus célèbres ? Clairement pour son atypisme et qu’à un moment, parler d’une bobine qui n’a même pas sa page wikipédia, ça devient du challenge.

Au début des années 1990, c’est le polar qui a le vent en poupe. Daniel Lee est un jeune réalisateur sur son premier projet et il sait qu’il doit se faire remarquer. Pour autant, il n’admire aucunement ces nouvelles modes, fidèle qu’il est à un certain classicisme du cinéma. Il voudrait faire un Wu-Xia Pian. Pourtant Tsui Hark lui-même essuie échec sur échec dans toutes ses tentatives pour ressusciter le genre. Qu’à cela ne tienne, Daniel Lee va écrire le film qu’il veut avec l’emballage polar typique du renouveau de la péninsule. Il va donc accoucher d’un film hybride qui ne peut qu’interpeller.

Cela commence avec une scène générique qui propose une sorte de bande annonce accélérée du film donnant immédiatement une impression de violence, d’urgence et de chaos. Le spectateur ne peut être que désarçonné quand commence finalement l’histoire. Fu-kuo (David Chiang) maitre de l’école de l’épée, se voit régulièrement défié par d’ambitieux rivaux et un beau jour un ancien disciple renégat Chingkuo (Norman Chu) parvient à le vaincre par ruse. Pour récompense il exige que Fu-kuo lui donne son fils en gage, le petit Wang Ning (Wu Hsing Kuo) qu’il va élever dans le but totalement tordu de faire tuer le père par le fils. Bien des années plus tard, le duel orchestré par Chingkuo va pouvoir enfin se réaliser pour le plus grand plaisir de ce dernier. Bien évidemment, les conséquences de ce combat shakespearien vont s’avérer encore plus violentes et dramatiques. Et cela pour une bonne et simple raison: l’amour. L’amour de Fu-kuo pour son épouse. La jalousie de son disciple pour n’avoir su être aimé de cette femme. L’amour de Ning pour la propre fille de Chingkuo (Charlie Young) et la jalousie de son meilleur ami fidèle également à l’enseignement de leur fourbe mentor, et enfin finalement cet amour paternel que l’infâme Chingkuo leur prodigue malgré tout.

David Chiang songeur parmi ses rêves et ses spectres.

Daniel Lee va se servir de ce maelstrom d’émotions pour réaliser un film de sabre totalement hors-norme, non pas conçu pour magnifier des guerriers athlétiques mais bien pour les plonger dans un chaos parfaitement retranscrit à l’écran avec ces combats rushés, aux mouvements de caméra totalement anarchiques. En opposition, le métrage offre de très jolis moments de calme presque contemplatifs où la jeune génération de bretteurs marchent dans une forêt automnale et où l’ancien Fu-kuo se promène parmi les tombes, perdu dans ses souvenirs heureux. L’omniprésence de la neige qui enfouit les secrets en même temps qu’elle purifie, offre une marque visuelle assez unique. A la fois une pesanteur emplie de grâce, et une couche morbide comme un linceul.

Le réalisateur va aussi choisir une époque originale pour son film. Le début du XXe siècle, les rares critiques que j’ai pu lire parlent des années 1920, mais la rivalité entre école d’épée et celle de sabre, les uniformes scolaires nippons, la présence de geishas et d’antiques side-cars me ferait plutôt penser à la Mandchourie de la fin des années 1930 pendant l’invasion japonaise. Par cet habile tour de passe-passe, le réalisateur réconcilie les imperméables du SYNDICAT DU CRIME et les sabres désormais anachroniques des films de la Shaw Brothers.

FRERES D’ARMES est d’ailleurs une relecture subtile de LA RAGE DU TIGRE (et donc la présence de David Chiang fait totalement sens), reprenant le canevas entre combat déloyal du début, longue quête du héros avec son passage à vide, et le long châtiment final, réitérant une fois de plus les codes graphique où le héros tout de blanc vêtu, se fraye un chemin parmi les ombres noires jusqu’à l’issue.

Coup d’essai, coup de maitre, Daniel Lee se fait remarquer tout de suite avec ce film par un Tsui Hark qui va vouloir contrôler le jeune prodige qui après quelques années préférera garder son indépendance. Bizarrement une fois la vague de folie de cinéma HK calmée, le film et son réalisateur retomberont dans un oubli surprenant. L’occasion pour moi donc de déterrer ce film à l’identité unique.

TIGRE ET DRAGON d’Ang Lee-2000 – par Eddy Vanleffe

Les petits sabres dans les grands.

1997, c’est la rétrocession de Hong-kong à la Chine. Parallèlement, le cinéma hongkongais commence à faire parler de lui, avec des ambassadeurs américains aussi prestigieux que Quentin Tarentino, Sam Raimi, Jean-Claude Vandamme ou John Carpenter. La crainte de la dictature chinoise fait peur également à certains réalisateurs locaux qui tentent leur « rêve américain ». C’est le moment idéal au contraire pour le pays de pouvoir rassurer la planète et également frapper un grand coup avec une super production classieuse digne des plus grandes récompenses mondiales. C’est en tout cas le pari d’Ang Lee qui rassemble un casting imparable avec l’infiniment gracieuse Michelle Yeoh, et le débordant de charisme Chow-Yun-Fat. À leur coté, la jeune étoile montante Zhang Ziyi possède  le regard fiévreux nécessaire pour tenir tête à ces deux monstres sacrés tandis que la vénérable Cheng Pei Pei, s’offre une sorte de chant du cygne tout en parrainant la jeune actrice. Ainsi crèvent l’écran trois générations d’artistes martiales féminines en un seul film. 

Li Mu Bai (Chow-Yun-Fat) est un chevalier qui, las des combats, a longtemps cherché la paix dans le monastère de Wu-Tang. Mais ne parvenant pas à trouver la sérénité, il revient rendre visite son amie combattante Shu Lien (Michelle Yeoh) à qui il confie son sabre « Destinée » afin de bien exprimer son renoncement aux armes. Chemin faisant et alors qu’ils sont les hôtes du gouverneur en l’occasion des noces de sa fille Jiao Long (Zhang Ziyi), l’épée se fait dérober par des voleurs particulièrement agiles. Rapidement les soupçons se portent sur Jade La hyène (Cheng-Pei-Pei) dont on finit par soupçonner qu’elle se cache chez le Gouverneur. Là se pose alors un problème diplomatique, car l’homme de pouvoir se saurait être en relation avec des criminels recherchés. Shu Lien pourtant parvient à percer le voile de l’identité du voleur en affirmant que Jade la hyène s’est sans doute trouvée un disciple et un complice. Le voile de l’innocence se déchire tandis que la voleuse s’enfuit avec le sabre. S’en suivra alors une poursuite pour retrouver la lame sacrée « Destinée », dernière mission que s’assigne Li Mu Bai avant d’enfin s’avouer ce qui l’empêche de trouver la paix où qu’elle soit, à savoir son amour pour Shu Lien.

La chorégraphie de Combat de Yuen-Woo-Ping, un géant courtisé par le monde entier.

Bon c’est bien simple, c’est un film d’exposition à l’occident, profane de ce genre de cinéma. Il y a tout ! La course poursuite nocturne, les scènes de furtivité, le combat de l’auberge à une contre un nombre indéfini, le duel dans les bambous, etc. Le duel entre les deux femmes à la fin est d’ailleurs un grand moment d’anthologie, Michelle Yeoh employant à peu près toutes les armes traditionnelles les unes après les autres. On y trouvera aussi deux grands axes narratifs chers aux confucéens: la piété maître/disciple et la quête intérieure. Le tout chorégraphié d’une manière hallucinante de puissance et de virtuosité par le patron du genre : Yuen Woo Ping (MATRIX, KILL BILL, etc…). Le réalisateur ne perd pas de vue ses ambitions internationales et va mettre les petits plats dans les grands et réussir le mélange parfait. Il le dit lui-même, il veut accoucher de « RAISONS ET SENTIMENTS », mais avec des sabres. Si la quasi intégralité de son équipe est chinoise, il va quand même confier la rédaction de son film à un américain, mais surtout son montage. Ainsi le sens du grandiose viendra magnifier chaque décor naturel avec une efficacité redoutable venant donner une clarté à un genre particulièrement codifié. La musique sera traitée également de manière à amplifier les sentiments des protagonistes à chaque plan. Ainsi la romance tout en gardant la pudeur asiatique va en revêtir les trémolos occidentaux le tout dans l’harmonie. Ang Lee accouche d’un film à la portée mondiale d’ailleurs récompensé plus tard de quatre oscars et d’une pelletée d’autres récompenses. Une consécration pour ce cinéma enfin mis à l’honneur. Cela pavera la voie à d’autres films par la suite comme HERO, LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS et LA CITE INTERDITE tous de Zhang Yimou, avant que la curiosité retombe et que le genre se refasse discret. Gageons pourtant que sa vision ait pourtant donné envie à de nombreuses personnes de s’intéresser à ce style isolé, et en cela sa mission fut accomplie.  

HERO (2002) de Zhang Yimou – par Mattie-Boy

Malgré le caractère romancé et exagéré des Wu-Xia Pian, certains choisissent un cadre historique. C’est le cas ici avec cette histoire se déroulant entre 230 et 221 avant JC, à l’époque de l’unification de la Chine par le roi de Qin (devenu le premier empereur et fondateur de la dynastie Qin.)

Le film se déroule alors que la guerre fait rage. Chacun des royaumes combat les autres pour le pouvoir, tandis que le peuple endure les ravages de la guerre. Le roi de Qin étant le plus dangereux, les autres royaumes lui envoient des assassins pour mettre un terme à la guerre. Trois exécuteurs en particulier font peur au roi : Lame Brisée (Tony Leung), Flocon de Neige (Maggie Cheung) et Ciel Etoilé (Donnie Yen.) Le roi promet puissance et fortune à qui parviendra à les éliminer, mais personne n’y parviendra pendant des années. Tout comme les trois guerriers échoueront à éliminer le roi.

Mais voilà que soudain, Sans Nom (Jet Li), un mystérieux combattant se présente au palais avec les armes des trois assassins prétendument abattus. Le roi est impatient de connaître le récit de ses exploits. Sans Nom commence alors son histoire. Il est de notoriété publique que Lame Brisée et Flocon de Neige étaient amants. Alors qu’il est dit que rien ne pouvait les séparer, Sans Nom prétend avoir attisé la jalousie entre eux par l’intermédiaire d’une apprentie (Zhang Ziyi) amoureuse de Lame Brisée et avoir remporté la victoire en les déstabilisant. Mais qui est vraiment Sans nom ? Raconte-t-il la vérité ? Ou est-il venu ici lui aussi pour approcher le roi ? A-t-il réellement pu vaincre les trois plus grands guerriers du pays ?

Le scénario est simple mais l’intérêt n’est pas vraiment dans sa complexité, mais dans son déroulé et les différentes versions racontées, ainsi que leur esthétisme. En effet, le film choisit le schéma narratif d’un genre de films inauguré par RASHOMON de Kurosawa : celui des multiples versions d’une même histoire racontée par différents protagonistes. La version qui est parvenue aux oreilles du roi, la version de Sans Nom, et la vérité. Ces différentes versions donnent lieu à des flash-back, à chaque fois teintés d’une couleur dominante (le rouge, le bleu, le vert) Il ne s’agit pas de banals filtres de couleurs. Ce sont les costumes, les décors qui sont tous de couleur différente à chaque nouveau récit. Le résultat est un film aux couleurs chatoyantes et aux tableaux somptueux qui sont un ravissement pour les yeux. Et les scènes de combat sont chorégraphiées de main de maître et semblables à des danses gracieuses comme celles de TIGRE ET DRAGON.

La fin est également surprenante. Il y a un mystère qui plane tout le long du film sur le choix étrange de Lame Brisée, le plus fort de tous, qui aurait eu l’occasion de tuer le roi de Qin mais y aurait renoncé. Et ce choix trouve une explication au terme du film dans un revirement tragique et inhabituel qui contribue à rendre le film plus profond qu’il n’en a l’air.

Comme je l’ai dit, ce film surfe un peu sur le succès de TIGRE ET DRAGON, mais ce n’est pas un mal en soi. La magnifique BO est également signée Tan Dun, le compositeur de TIGRE ET DRAGON.

Au casting, on retrouve des acteurs également en vogue en Occident comme Donnie Yen, Jet Li et Zhang Ziyi. Mais on retrouve aussi Maggie Cheung (exceptionnelle en femme tiraillée entre son amour et ses convictions), moins connue chez nous mais grande star à Hong Kong, tout comme Tony Leung Chiu-Wai (qui joue souvent dans les films de Wong Kar Wai.)

Les connaisseurs reprochent parfois à ce film d’être un peu plus calibré pour l’occident (les puristes pénibles diront même que Ang Lee et Zhang Yimou sont des faussaires…), sans la folie habituelle des Wu-Xia Pian, avec des personnages plus stoïques et une dramaturgie sereine davantage inspirée par TIGRE ET DRAGON qui a bien fonctionné en Occident. Le film ne verse pas une goutte de sang non plus alors que traditionnellement le genre ne se prive pas d’être violent. Mais au final, cela importe peu. Pour moi cela reste un bon film, et il est appréciable d’avoir aussi des Wu-Xia Pian de ce genre. Ce n’est pas comme s’il sortait 20 émules de TIGRE ET DRAGON par mois. Avoir 4 ou 5 films suivant ce schéma plus universel n’est pas une mauvaise chose.

C’est ainsi qu’on arrête des flèches dans le Wu-Xia Pian.

Conclusion – par Eddy Vanleffe

Bien sûr nous pourrions continuer indéfiniment en entamant par exemple une quatrième partie, avec les films modernes de ce que nous pourrions appeler « l’ère numérique ».  Régulièrement Tsui Hark relance le genre depuis son retour à Hong kong. Il a tel George Lucas, revisité et modernisé son œuvre culte LA LEGENDE DE ZU, puis a enchainé sur d’autres films comme SEVEN SWORDS, ou la série des DETECTIVE DEE. Pourtant si ces films sont de plus en plus léchés dans leurs réalisations, ces divertissements sur fonds verts fascinent de moins en moins (note de Mattie : moi j’aime beaucoup DETECTIVE DEE. Mais oui, certains films se cassent un peu les dents en mettant plein de CGI.) Quelle en est la raison ?  Un certain âge venu qui nous fait renâcler face à une technologie envahissante ?  C’est possible après tout. Ce genre, malgré ses budgets faméliques, faisait la part belle à des performances humaines, toutes chorégraphiées qu’elles soient. Ainsi des bobines ressemblant de plus en plus à des cinématiques de jeux vidéo ne semblent pas viser aussi juste. De plus le cinéma chinois, de plus en plus contrôlé par les instances gouvernementales, a peine à proposer ce parfum si particulier, mélange étrange de corrosivité et d’excitation, et il faut désormais plutôt chercher notre content vers la Corée ou la Thaïlande. A suivre donc lorsque nous aurons révisé le cinéma de cette partie du monde…


Le trailer de DETECTIVE DEE pour la route BO du jour :

55 comments

  • Surfer  

    De tous les films présentés je n’ai vu que TIGRES ET DRAGONS….Mais quel film !!! Magnifique !
    Je l’adore . Il figure dans ma vidéothèque.

    Alors effectivement je pense que c’est un film d’exposition à l’occident. En tout cas cela a bien fonctionné avec moi. Car je l’avoue je suis profane sur ce genre de cinéma.😁

    J’en ai quand même vu quelques un…hein. 😉
    Je suis d’ailleurs étonné que LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS ne figure pas dans la sélection. Il est juste évoqué 😩. C’est aussi un film que j’aime beaucoup.

    L’article m’a sérieusement donné envie de visionner HERO car, à priori, il est dans la veine des 2 autres films que je viens de citer. En plus je trouve que JET LI est un excellent acteur. Et pour couronner le tout si la BO, comme tu dis, est du calibre de celle de TIGRES ET DRAGONS…je ne peux plus hésiter 👍😉.

    Je suis assez d’accord avec votre conclusion…En effet le modernisme et la technologie n’a pas que du bon. C’est vrai pour les films de combat… mais aussi pour l’animation…il n’y a plus la magie des dessins qui étaient fait manuellement.
    Cela n’empêche, que certains dessins animés sont réussis avec une animation moderne. Mais je n’éprouve plus le même plaisir d’émerveillement.

    • Eddy Vanleffe  

      j’aime beaucoup le Secret des Poignards volants mais c’est vrai qu’il est difficile de faire une sélection… nous sommes tombés d’accord avec Matt assez rapidement avec des ajustements sur un film par parties (3 quand même) ^^
      J’ai tenu à caser FRERES D ARMES par son identité particulière, il méritait un paragrahe et le Secret faisait un peu « suite thématique de Tigre et dragons…

      le numérique, on y reviendra sans doute un moment mais par exemple STRORIDERS est un bon exemple de ce que j’avance… c’était prévu pour être dantesque et puis les SFX ont vieilli à la vitesse de la lumière…

    • Matt  

      Pour moi le secret des pignards volants fait un peu cheap quand même. Et trop similaire à HERO et TIGRE ET DRAGON. ça commençait à devenir trop formaté le truc. Zhang Yimou qui ne se renouvelait pas.

      Alors que LA CITE INTERDITE est très bien (mais c’est plus un drame shakespearien, pas trop un film de sabre)

      https://www.youtube.com/watch?v=qfctX7QAgwQ

      • Eddy Vanleffe  

        La cité interdite, c’est vraiment un bon film, cruel à souhait…

  • JP Nguyen  

    Cet article a éveillé ma curiosité pour THE BLADE même si je pense que je ne pourrais pas le regarder avec Vivi.
    Tigre et Dragon m’avait bien plu au cinoche et je l’associe également à un souvenir heureux : c’est en sortant de la séance que j’ai trouvé l’annonce pour mon premier job…
    Hero, je l’avais trouvé magnifique visuellement mais, avec un pote, à l’époque, on avait eu le même constat : la fin peut vraiment être interprétée comme une légitimation de la dictature et d’un pouvoir unifiant à marche forcée…

    Seven Swords vaut le coup, même s’il faiblit un peu sur la fin (la découverte et la constitution de l’équipe fait monter l’attente et ça se dégonfle un peu ensuite).

    • Eddy Vanleffe  

      Tout à fait HERO est une démonstration de force de la récupération de Hong Kong, c’est transparent!
      TOUS SOUS LE MEME CIEL!!
      pas trop d’équivoque là dedans…
      mais plastiquement il est sublime et son casting me fait faire des arrêts cardiaques (Maggie Cheung n’a jamais été aussi belle- à part peut être dans GREEN SNAKE..)
      c’est pour ça que je reste assez « hong kong avant la retrocession » dans mes goûts persos…)

    • Matt  

      Bah après c’était une autre époque aussi. Qui dit que c’était mieux avec les différents royaumes ? C’était peut être tous des connards au pouvoir.
      Ce serait plus problématique si ça se passait de nos jours. Mais tous les chefs d’état étaient en quelque sorte des dictateurs à l’époque. Alors un seul au lieu de plusieurs…
      Quelle aurait été l’alternative ? Montrer que le roi Qin avait mis en place la démocratie et fait voter tout le monde ? Oui bon…c’est de l’anachronisme à ce moment là. Tout se faisait par la force à l’époque.
      Ou faire combattre les tueurs à l’infini jusqu’à ce qu’ils perdent sans jamais reconnaître qu’un roi peut avoir de bonnes intentions ? Plutôt radical aussi.

    • Matt  

      « Seven Swords vaut le coup, même s’il faiblit un peu sur la fin (la découverte et la constitution de l’équipe fait monter l’attente et ça se dégonfle un peu ensuite). »

      Moi j’attends la version longue de 4h qui devrait sortir en fin d’année chez Spectrum films. Apparemment ils ont galéré pour avoir les droits, mais ça devrait arriver.

      Le plus gros souci de film pour moi c’est qu’avec le nombre de personnages…bah il est trop court. Beaucoup sont survolés.

      • Eddy Vanleffe  

        Comme Hero raconte peu ou prou la même histoire (ou plutôt les mêmes thèmes) que L’EMPEREUR ET L’ASSASSIN de Chen Kaige, on peut voir une sorte d’alternative philosophique…il me semble de mémoire, ce film est plus amer

  • Présence  

    Cool : un article qu’il me fait plaisir de découvrir et qui agit vraiment pour moi comme de la culture geek à la culture tout court.

    The blade : devenir une machine à tuer, quel programme. La bande annonce est très impressionnante : les guerriers qui tournoient comme tu le fais observer, le piège à mâchoire, les torses virils et la rangée de culs nus !

    Frères d’armes – Parler d’une bobine qui n’a même pas sa page wikipédia, ça devient du challenge : une remarque qui m’a bien fait sourire. L’extrait proposé bénéficie d’une superbe musique (ne tout cas, j’ai beaucoup aimé) avec 5mn contemplatives : étonnant.

    Tigre et dragon : je l’ai vu, et j’ai la BO dans ma CDthèque ! Aaaah ce duel dans les bambous… La séquence que tu as choisie me fait toujours autant d’effet. Merci de m’avoir remis ce film dans son contexte de l’industrie du cinéma hongkongais. Dans la foulée, j’avais également vu Le secret des poignards volants.

    Hero : whouaaaah, quelle bande annonce !!! L’extrait est un peu too much à mon goût avec cette pluie incessante de flèches, mais quelles couleurs !

    J’aurais lu avec plaisir une troisième partie avec des films de l’ère numérique. 🙂

    Super BO.

    • Eddy Vanleffe  

      ère numérique:
      une sélection vite fait

      -seven swords de Tsui Hark
      -Detective Dee de Tsui Hark
      -Bodyguards and assassins de Teddy Chen
      -les 3 royaumes de John Woo

      mais je ne suis pas un spécialiste

      je vais rajouter la version chinoise de Mulan rien qu pour faire un fuck à Disney!

      • Matt  

        C’est pas très juste de citer Les 3 royaumes ou Seven Swords alors qu’ils ont justement très peu de SFX numériques. Ou alors surtout pour les décors.
        Il n’y a pas de créatures en CGI ou de cascades numériques. Seven Swords c’est du bon vieux câble pour les pirouettes. Et les 3 royaumes est plus un film de stratégie militaire avec peu d’esbrouffe visuelle.

        Alors que si tu prends THE YIN YANG MASTER de 2021 (sur Netflix) alors là oui c’est du Dragon Ball Z.
        Mais il parait que c’est cool quand même^^

        https://www.youtube.com/watch?v=U_8N2jymaQ4

        • Eddy Vanleffe  

          oui je me trahis dans mon peu d’attirance pour les SFX clinquants…
          en fait il faudrait pas mettre les 3 royaumes et je me suis gouré aussi sur Bodyguards and assassin qui n’est pas un wu-xia…. j’ai confondu avec un autre film qu j’ai découvert au même moment SAVING GENERAL YANG;;;
          YIN YANG MASTER il faut que j’y jette un oeil…

    • Eddy Vanleffe  

      papier intéressant et qui confirme un peu l’opinion que j’avais tendance à croire…
      HK a beaucoup perdu face à une Chine continentale de plus en plus gourmande et dirigiste…

  • zen arcade  

    Ah ben, je suis un puriste pénible. 🙂

    Ce que j’ai toujours aimé dans le cinéma HK, wu xia pian ou pas, c’est qu’il s’agit d’un cinéma fondamentalement impur. Et c’est cette impureté, ces aspérités, son côté sale gosse débraillé, sa capacité au mélange des genres,… qui font son intérêt si spécifique.
    Dans Tigre et dragon, toute trace d’impureté est soigneusement gommée pour donner un spectacle acceptable par un public international. Je trouve ça complètement lisse.
    Tigre et dragon est certainement un bon film, je l’ai vu à sa sortie, mais ça ne m’intéresse pas.
    Après, tant mieux si ça plait à beaucoup de monde.
    Et ça ne m’empêche pas de beaucoup aimer Ang Lee en général, que ce soit pour ses premiers films taiwanais ou pour sa carrière aux Etats-Unis.
    J’ai par contre beaucoup moins d’indulgence pour Zhang Yimou. Ses films ne m’ont jamais paru intéressants, même avant qu’il fasse des films de chevalerie à la botte du pouvoir politique chinois.

    • Eddy Vanleffe  

      Tu as tout à fait raison pour Tigre et dragon, c’est pour ça que j’ai tendance à le prendre vraiment pour un film vitrine…Dans la sélection de notre dossier, il est fort à parier que pour beaucoup de monde, ce soit le seul qu’il connaissent. Dans l’exercice d’une démocratisation d’un genre très marginal (pas en chine on s’en doute) , il est vraiment d’une importance capitale.
      Nous avons Matt et moi voulu faire connaitre un genre sur trois petits dossier en essayant de n’omettre aucune époque et composer un menu aux goûts de tous est une gageure impossible…on oublie des films (A TOUCH OF ZEN ou SWORDSMAN par exemple) et on se doit aussi se plier à des trucs…Au départ Tigre et dragons ne faisait pas partie de la sélection et à un moment, on s’est quand même dit: un dossier qui veut faire le tour de la question qui oublie le film le plus connu…ça a quand même l’air con!
      pour HERO, même vu au prisme politique, il est très intéressant au contraire. ça met en exergue un changement de braquet idéologique dans un cinéma qui a toujours été un peu « sale gosse »… presque une mise en abyme…

  • Tornado  

    Je ne serais pas original : Je n’ai vu que TIGRE ET DRAGONS…
    Mais quel film ! Quelle claque à l’époque. Quand je pense que je ne l’ai encore jamais revu !
    Et quelle fin ! C’est depuis ce jour que j’ai pris conscience de l’importance d’une fin réussie pour moi. L’envolée lyrique du final de T&D m’a tellement emporté et envoûté que depuis je pense que j’ai sans cesse recherché ce genre de sensation. Aujourd’hui, si une fin est raté, c’est toute l’oeuvre qui chute dans mon appréciation. Inversement, si la fin est brillante, c’est toute l’oeuvre qui remonte.

    N’étant pas puriste du tout de ce genre de cinéma, le versant « occidentalisé » ne me dérange évidemment pas. Je vais tenter les trois films de Zhang Ymou.
    Mais il faut d’abord que je regarde quelques autres classiques. J’avais vraiment été charmé par LE COMPLOT DES CLANS et j’ai envie d’en voir d’autres.
    Pour FRERES D’ARMES, je suis surpris de voir 3 étoiles et en même temps autant d’enthousiasme. Un petit coup de schizophrénie Eddy ? 🙂

    La BO : Du Mattie-Boy, ça. Il n’a toujours pas saisi l’intérêt de mettre une chanson pop on dirait ! ^^

    • Matt  

      Bah non je veux faire écouter et connaître des trucs, pourquoi je mettrais de la pop que tout le monde connait ou qui n’a rien à voir avec le sujet ?^^

    • Matt  

      Zhang Yimou tu peux tenter La cité interdite (même si le titre VF est un anachronisme…) : drame de cour impériale très beau.
      Tu peux aussi tenter Shadow. J’ai été un peu moins convaincu mais il a des qualités aussi.
      Le secret des poignards volants, moi je trouve qu’il fait presque téléfilm par rapport à ses autres films mais bon…beaucoup l’aiment.

      • Tornado  

        LE SECRET DES POIGNANRD VOLANTS : Je l’ai en DVD et je ne l’ai jamais regardé ! Quelqu’un me l’avait filé. J’avoue que je l’ai un peu oublié dans mon placard à DVD…
        J’ai beaucoup de retard à rattraper avec ce cinéma. Qui sait ? Peut-être qu’avec le temps je deviendrai puriste, comme vous ! ^^
        Mais c’est pas sûr : Je n’ai vraiment pas aimé le côté cheap théâtral et bordélique de HISTOIRES DE FANTÔMES CHINOIS. Mais alors pas du tout (et ça ne changera pas). Tandis que j’ai adoré la splendeur visuelle et « Hammerienne » du COMPLOT DES CLANS.

        • Eddy Vanleffe  

          oh non! le purisme est une maladie… je suis déjà trop atteint et ne peux plus reculer désormais…
          reste « aware »!
          c’est vrai par exemple que j’ai tendance à radoter (par exemple sur Matrix, mais c’est en pure perte, puisqu’au finish ça reste excellent), c’est le syndrome du schtroumpf à lunette qui lève le doigt pour dire: hé vous savez que c’est piqué sur ça et ça…
          résultat? je deviens un « peine à jouir » tout le temps…

          je préfère me dire que les version tardives donneront la curiosité à quelques une d’aller plus loin…

        • Matt  

          Je ne pense pas être puriste non plus.
          Le puriste pur (arf) et dur, c’est celui qui va cracher sur TIGRE ET DRAGON parce qu’il y a 20% d’ADN occidental dans le film et sa réalisation.
          Faut pas non plus déconner.

          Après…si chaque mois il sortait un erzats de TIGRE ET DRAGON hyper calibré pour l’occident, forcément ça ferait chier. Parce qu’à force on irait vers une uniformisation. Et l’intérêt de voir du cinéma de plein de pays, c’est quand même de se retrouver face à des trucs culturellement différents…qu’on y adhère ou pas.
          C’est quoi l’intérêt que tout soit formaté pareil à l’occidentale ?

          Donc puriste dans le sens ou je refuse les versions plus culturellement abordables ? Non. Parce que Tigre et Dragon reste un truc qu’on ne verra pas chez nous, très imprégné de leur culture aussi. Et c’est parfois nécessaire pour toucher un plus large public ou les intéresser à aller voir plus loin.
          Puriste dans le sens ou je refuse de voir tel cinéma en inspirer un autre ? Non plus.

          C’est juste que souvent les américains ont un tel poids culturel en Occident qu’on va s’imaginer que c’est eux qui ont tout inventé dans Matrix. Alors que c’est inspiré des animes cyberpunk japonais, du cinéma de kung fu hong-kongais, etc. Tant mieux si ça inspire d’autres réal. Mais à un moment donné il faut savoir reconnaître d’où ça vient aussi, encore une fois pour la culture, pour découvrir des choses et rendre un juste hommage à ceux qui le méritent.

          C’est surtout la perception du public qui m’emmerde, et les entreprises de marketing qui visent à s’approprier les trucs sans jamais citer les sources. ça tend à aveugler le public et les inciter à aller voir uniquement ce que produit l’oncle Sam, après avoir tout passé à la moulinette US (on ne m’enlèvera pas de l’idée que Les infiltrés de Scorcese ça met la philosophie asiatique aux chiottes, la notion de spiritualité dans les triades aux chiottes aussi, morale du gentil qui gagne bien rétablie à la fin pour faire un film de gangsters US de bonne facture certes mais…moi je préfère l’original qui proposait autre chose.)

          • Eddy Vanleffe  

            Pour infernal affairs? même pas de comparaison… et puis Andy Lau et Tony Leung (que l’occident vient de découvrir avec sahng shi…) t’as du lourd!

          • Jyrille  

            Toujours pas vu les Infernal Affairs mais je repense à ce que disait Tornado sur les RING : j’ai vu les trois japonais, j’ai aimé (surtout le premier très angoissant, et le dernier qui est un drame et un prequel), mais j’ai aussi aimé le remake américain. Pour une bonne raison : le script américain tient plus la route. Il est plus solide que son homologue. Et puis visuellement c’est plutôt pas mal. Mais je suis d’accord pour dire que toute l’inventivité et l’originalité, tout le malaise inhérent et le personnage de Sadako, tout ça est clairement japonais.

          • Matt  

            Bah moi je trouve la version américaine trop léchée, trop propre. Avec notamment la vidéo maudite qui semble être une pub super propre avec beaux travelings, etc.

            Le fossoyeur de films en parlait ici :

            https://www.youtube.com/watch?v=kWj4f4VLXAI

            Et le script, ça se discute franchement. Plus solide parce que plus clair et compréhensible ? Alors à ce moment là on pourrait dire que Michael Bay c’est mieux que David Lynch alors, parce qu’on comprend mieux ce qui est très con ^^
            Je trouve l’original plus mystérieux et plus inquiétant donc.

          • Matt  

            Et puis quand bien même tu aurais raison : ça reste un film dont 80% des trucs ont té repris. J’ai toujours un problème pour attribuer le mérite à un remake (qui a eu + de thune en plus). Comem tu le dis, les idées restent très japonaises.

          • Jyrille  

            Sur l’aspect léché, c’est évident, mais je ne parlais pas de ça. Et non, je ne trouve pas le japonais plus mystérieux, je le trouve surtout un peu trop bancal. D’où ma remarque.

            Alors peut-être que c’est mon esprit occidental qui n’arrive pas à connecter les éléments du film dans sa version japonaise, mais malgré toute la qualité, j’ai trouvé la version américaine plus aboutie dans son script.

          • Jyrille  

            Je viens de regarder les 6 premières minutes de la vidéo du Fossoyeur de film et je suis totalement d’accord avec lui (et toi donc, Mattie). J’avais complètement oublié la version américaine de la VHS, qui est complètement à côté de la plaque en effet.

          • Jyrille  

            Ah et je me souviens bien de la série DOCUMENTS INTERDITS, on se demandait, avec les potes, si c’étaient de vrais documentaires ou pas. Jamais revu d’équivalent.

          • Fletcher Arrowsmith  

            Je suis assez d’accord sur la comparaison entre INFERNAL AFFAIRS et LES INFILTRES. Il n’y a pas photo : Infernal Affairs mais …..

            …j’ai toujours vu les deux films (voire la franchise pour Infernal Affairs) comme finalement indépendant. L’un s’inspire fortement de l’autre pour en faire un film certes américain mais voulu ainsi. A la rigueur si on ne connait pas, ce qui serait fort dommage, l’original, on peut pleinement apprécier largement le Martin Scorsese. Le réalisateur y met quand même pas mal de ces thèmes fétiches.

            Pour tout vous dire ce qui m’a le plus dérangé à l’époque c’est d’avoir donné l’oscar du meilleur réalisateur à Scorsese (à la rigueur pourquoi pas si on ne juge réellement que la réalisation) et film pour Les infiltrés et d’être passé à côté des nombreux autres chef d’œuvre qu’il a réalisé avant. Surtout sur un film largement inspiré de …. ou il y a finalement moins d’originalité. Mais au moins Scorsese « traite » bien le matériel originel. Il ne se torche pas avec comme d’autre.

            Comme toute adaptation on ne peut pas tout mettre à la poubelle même si le débat sur « pourquoi adapter » reste légitime

            D’ailleurs ce que je trouve passionnant, dans Infernals Affairs c’est la saga qui en découle. Au delà d’être des excellents films, c’est une saga, des drames à répétition où on suit les destins des personnages. Cela renforce encore plus le premier opus.

          • Fletcher Arrowsmith  

            Sur Zhang Yimou je suis plus sensible à ses débuts, sa période précédant le Wu-Xia-Pian : EPOUSES ET CONCUBINES, QUI JU, UNE FEMME CHINOISE et VIVRE.

          • Eddy Vanleffe  

            POur tout ce qui est remake, on peut parfois tomber sur de bons films bien évidemment, surtout quand ça correspond pas à une habitude de marché… pour tout ce qui fut remake de Ring, The eye, Dark Water ou The grudge et ceux qui j’ai oublié on sent surtout une volonté farouche de ne pas laisser sur le territoire américain un autre cinéma que le leur… dès qu’un concurrent se présente il faut débaucher leurs réalisateurs, faire des remake (pareil pour la France à notre échelle avec Intouchable ou même Millenium des suédois), tout cela pour ne pas et jamais partager un seul morceau fut-il infime de leur gros gâteau.
            leur cinéma s’exporte partout sur le globe jusqu’aux tribus les plus reculés mais rien ne doit entrer ou ne soit sortir des festivals prévus à cet effet, les festivals indépendant et doivent se contenter d’une marginalité non gênante… qu’on peut applaudir avec dédain…
            Les indiens font le même chose mais avec une décomplexion qui confine au génie et surtout c’est circonscrit à leur territoire…
            Ce type de remake n’est pas vraiment l’idée d’une culture qui nourrit et se recycle…mais plus d’un pillage en bande mafieuse en bande organisée.

    • Eddy Vanleffe  

      Voilà Tigre et dragons, c’est une superbe porte d’entrée pour un public plus vaste et il fait mouche!

      et oui…Je me fait toujours piéger par les étoiles…je crois que j’ai omis le trois étoiles virgule 5….
      et pour moi c’est déjà bien….
      On a tous des façon de faire différentes… ^^
      1 étoile… même pas la peine que je fasse un article dessus
      2 étoiles..pas terrible
      3-bien
      4-très bien
      5-c’est une question de vie ou de mort…
      le demi ça sert encore à moduler d’avantage…
      FRERES D ARMES est vraiment intéressant, mais il n’est pas super abouti et les combats chaotiques, on adhère ou pas, c’est clivant! par contre il tranche avec tout le reste avec ses partis pris…

  • Fletcher Arrowsmith  

    Bonjour,

    merci à tous les deux pour ce superbe dossier. Il n’y a que FRERES D’ARMES que je n’ai pas vu, mais il donne méchamment envie.

    Du temps de ma jeunesse j’ai eu ma période vidéo club et j’ai enchainé les John Woo, les Tsui Hark … que je n’ai jamais revu depuis. Donc cela date à mon grand désespoir quand je lis un tel article écris avec la pointe de vos plus beaux katanas.

    Je me rappelle très bien les dissensions et débats quand Hollywood c’est intéressé à nouveau (oui car ce n’est pas la première fois que les américains faisaient leur marché hors de leur frontière notamment en Asie) au cinéma asiatique. Il y avait les puristes, les amateurs, les anti tout, les bon publics … Et donc trahison de voir des remakes (bon là on n’a pas forcément eu que des bonnes réalisations) ou des réalisateurs passer à outre pacifique (John Woo, Ang Lee, Tsui Hark….). On peut aussi juger un film pour ces qualités intrinsèques. Et donc en effet un film comme TIGRE ET DRAGON offre ce que la communauté mondiale cinématographique peut proposer de mieux. On l’a proposé à mon fils il y a 15j : cela fonctionne très bien. Bon on l’avait, l’été dernier, bien mis en condition avec DETECTIVE DEE.

    Et puis comme tu le rappelles fort justement Eddy : « Pour moi cela reste un bon film, et il est appréciable d’avoir aussi des Wu-Xia Pian de ce genre. Ce n’est pas comme s’il sortait 20 émules de TIGRE ET DRAGON par mois. Avoir 4 ou 5 films suivant ce schéma plus universel n’est pas une mauvaise chose. » => tout est dit.

    Super les anecdotes sur les tournages, cela montre votre professionnalisme et en fait un article passionnant et surtout pas lambda.

    Pour terminer, je trouve la carrière américaine de Ang Lee très intéressante (LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN qui m’a pris aux tripes) . Pour John Woo son VOLTE FACE (FACE/OFF) m’avait quand même mis une sacré claque en terme de plaisir et surtout la découverte de ses anciens films en suivant. Cela sert à cela le cinéma.

    • Matt  

      « Et puis comme tu le rappelles fort justement Eddy »

      C’est moi qui le dit, mais…merci quand même^^

      Tu peux aller lire nos 2 précédentes parties de dossier si tu veux. On a commencé avec la Shaw Brothers. Et bien sûr on a vachement survolé parce que le genre est riche en bobines.

      John Woo s’en est mieux tiré aux USA même si c’est pas ouf non plus ses films.
      Tsui Hark la cata par contre. Il se coltinait Jean Claude Van Damme qui…même s’il est peut être très sympa dans la vie…s’entendait mal avec lui et avait gain de cause face au bridé qui ne pouvait jamais faire ses films comme il voulait.

      • Fletcher Arrowsmith  

        ok la boulette …. désole Mattie et donc superbe argument. Je dois être sur la digestion 🙂

        Pour Tsui Hark je pensais aussi au film avec JCVD.

        De John Woo je retiens 2 films (BROKEN ARROW et FACE/OFF aux codes 100% hollywoodien mais qui à l’époque changeait par rapport aux autres blockbusters. Et puis il y glisse son style. Bon j’ai arrêté avec MI2, le pire de la franchise à mes yeux.

        La lecture des précédents parties de votre dossier est bien prévue. Je sais d’avance que je vais me régaler.

        • Eddy Vanleffe  

          et sur les polars HK aussi… ^^ on est des fous!

      • Tornado  

        Il le bridait, quoi… 🙄

        • Eddy Vanleffe  

          j’invite tous ceux qui ont du temps à perdre à revoir PIEGE A HONG KONG en sachant cela: Tsui Hark s’est vengé de l’acteur. il a pris les mauvaises prises, il l’a filmé en plongée pour le faire passer pour plus petit etc… JCVD est ridicule de bout en bout dans ce film (il se fait fouetter les fesses à coup d’anguilles quand même…) c’est un bétisier d’une heure et demie et quand on sait ce qu’est devenu par la suite JCVD, ce film est précurseur!

          • Matt  

            Et si tu regardes le CHROMA de Karim Debbache dessus, il va complètement dans ton sens, tout en s’entrainant au niveau de la mise en scène qui a de bonnes idées (même si le film est nul^^)

            https://www.youtube.com/watch?v=Gk1PkrbG5u8

  • zen arcade  

    Ce qu’il faut souligner dans l’internationalisation du wu xia pian et de manière plus vaste dans la généralisation des « combats kung-fu » dans les productions américaines, c’est l’importance capitale du chorégraphe de combats Yuen Woo-Ping.
    Et ce n’est pas un hasard que ce soit lui qui se soit imposé. Par son talent fou évidemment mais aussi parce que sa manière convenait très bien au cinéma US.
    Je pense qu’on peut en gros et rapidement opposer l’école Yuen Woo-Ping et l’école Liu Chia-Liang.
    Yuen, c’est l’efficacité avant tout. C’est l’aboutissement de l’esthétique du coup porté. Cinéma de l’impact. Montage très découpé. Américano-compatible.
    Liu, c’est l’esprit. C’est la perfection de l’esthétique de l’esquive. La beauté de l’art martial. Mise en avant du plan-séquence. Très chinois.
    Moi, j’ai toujours préféré Liu.

    • Matt  

      C’est vrai.
      Après j’aime bien les 2.
      En tous cas on peut noter que quand les ricains essaient de faire de la baston et qu’ils n’ont pas Yuen Woo Ping, bah c’est pas la même^^
      On va pas se mentir, des bons chorégraphes de combat rapproché US…euh…
      Ils sont vite retournés à leur shacky-cam cache misère pour masquer le fait que personne ne sait se battre et dynamiser le truc (moi ça me donne juste le mal de mer…)

  • JB  

    Merci pour cette chronique d’un genre cinématographique très particulier. Des œuvres que je vais tâcher de découvrir grâce à vos recommandations 🙂

  • Jyrille  

    Encore un article fortement informatif pour ma part. Je n’ai vu aucun de ces films et j’ai très envie de les voir, un peu comme tout ce que vous proposez en fait, puisque je suis totalement newbie dans ces domaines. Bon, j’ai Tigre et Dragon en DVD, il faut juste que je me le mette une bonne fois pour toutes.

    Je regarderai vos vidéos plus tard mais sachez que j’adore ces anthologies qui ne demandent qu’à être relues une fois que l’on découvre enfin un des films de ce genre. Bravo et merci !

  • Jyrille  

    Ah et en DVD j’ai aussi Once Upon a Time in China que je dois regarder. Il se situe où et quand celui-ci par rapport à vos articles ?

    • Matt  

      Euh bah il est sorti en 1991.
      Mais il n’est pas forcément dans le genre wu-xia pian. ça se discute. Il y a quelques armes/sabres, mais beaucoup de kung-fu, sur fond historique avec les occidentaux qui viennent s’immiscer en Chine.
      Moi j’aurais tendance à le mettre dans les films de kung-fu semi-réalistes (combats exagérés de cinéma mais pas de composante fantastique)

      • Jyrille  

        Merci bien !

        Pour les combats, j’arrive à la fin de la dernière saison de COBRA KAÏ et je trouve les combats (karaté) toujours très bons, certains assez impressionnants je trouve (mais je le répète je n’y connais rien).

    • Eddy Vanleffe  

      oui Once upon a time in China c’est pas du wuxia…on est dans le kung-fu comme pour IP MAN ou Wing Chun et d’autres films….

      • Tornado  

        COBRA KAI j’arrive aussi au bout de la saison 4. Un peu déçu (me reste un épisode). Ça commence à être répétitif. Faudrait pas que la série s’étire trop.
        IP MAN : J’ai vu ! (les trois). Mais j’ai pas aimé. J’ai préféré mille fois THE GRAND MASTER. 10 000 fois. 100 000 fois. Un million de fois…

  • Jyrille  

    La BO du jour : mouais bof, pas fan.

  • Tornado  

    J’ai enfin revu TIGRE & DRAGON (pour la 1° fois depuis que je l’ai découvert il y a 20 ans).
    C’est encore plus beau que dans mon souvenir. Les acteurs les plus charismatiques au monde, une poésie folle (cette fin !!!), des images somptueuses. Un des plus beaux films de tous les temps ! ❤️❤️❤️❤️❤️

    • Matt  

      Jette un oeil à HERO alors. C’est pas non plus aussi bien, mais ça reste chouette.

      Et oui, Chow Yun Fat (qui joue Li Mu Bai) a un charisme de fou en mode « force tranquille » J’aime beaucoup cet acteur.

      • JP Nguyen  

        Le Boss arrive à super bien l’imiter quand il est fatigué : dans ces moments là, Bruce Lit mou baille !

    • Eddy Vanleffe  

      alors je ne suis pas objectif: CHOW YUN-FAT est mon acteur préféré, j’adore tout chez lui. alors dans un film où il donne la réplique à MICHELLE YEOH fatalement… je ne suis même plus dans mon état normal…

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