Les plus grands monstres de l’univers – 2° partie

Encyclopegeek : Les films de monstres de la Universal dans l’âge d’or du cinéma hollywoodien

Par : TORNADO

1ère publication le 2/11/16- MAJ le 22/09/18

s joyeuses stars de la Universal !

Les joyeuses stars de la Universal ! © Universal Pictures Source : leblogducinema.com 

Voici la suite de notre article sur les films de monstres produits par le studio Universal dans les années 30 et 40. Plus communément nommés les Universal Monsters.

Après vous avoir dressé un panorama de la série, après avoir chroniqué Dracula, Frankenstein et Double Assassinat Dans la Rue Morgue, soit les trois premiers Universal Monsters, nous allons à présent passer en revue pas moins de neuf films emblématiques de cet âge d’or du cinéma fantastique.
La liste est subjective, mais ne fera pas l’impasse sur les films majeurs de l’époque.

Une troisième et dernière partie dressera également un panorama autour de huit autres films, dont les crossovers de ce qui deviendra, peu à peu, un véritable univers partagé !

1) La Momie, par Karl Freud (1932) :
Le retour de Karloff !

Le retour de Karloff ! © Universal Pictures

La Momie est le quatrième film de la Universal dans le registre de l’HORREUR.

L’horreur. Voyons… Que reste-t-il de cette notion dans La Momie plus de 80 ans (!) après sa sortie ? Revoir le film aujourd’hui, peut-être encore davantage que les autres films estampillés Universal Monsters, nous fait prendre conscience à quel point la perception de l’horreur est relative dans l’histoire du Septième Art. En effet, La Momie a complètement perdu cette dimension aujourd’hui…
Mais ne soyons pas trop hâtif à juger le film, car la question mérite d’être posée : Les films d’horreur d’aujourd’hui auront-ils encore le moindre impact dans 80 ans ? Ceci étant dit, on peut revenir sur cette version originelle de 1932. Car ses qualités formelles sont encore bien présentes.
Le réalisateur Karl Freund était chef opérateur sur Dracula et Frankenstein. Il confère ainsi à son film toute l’esthétique qui a imposé leur succès, basée sur l’expressionnisme et ses contrastes clairs-obscurs. Plastiquement, c’est incontestable, le film demeure somptueux. Qui plus-est, les maquillages sont toujours effectués par Jack Pierce et le grand Boris Karloff incarne encore le monstre de l’affiche, distillant charisme, stature et présence monolithique avec son génie habituel. Parallèlement au Frankenstein sous lequel se dissimulait l’acteur, jamais une momie ne sera finalement aussi réussie, aussi « vivante », aussi douloureusement humaine…


Boris Karloff. Le premier Walking Dead !
© Universal Pictures

A l’époque de sa sortie, le film en imposait tout particulièrement car il s’inspirait de la « Malédiction de Toutankhamon », qui avait défrayé la chronique quelques années auparavant. L’imaginaire gothique qu’exhalait alors la lointaine Egypte avec ses sarcophages maudits faisait réellement peur et la seule évocation de la momie pétrifiée revenant à la vie terrorisait le monde occidental. A ce titre, ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la figure de la Momie dans l’histoire du cinéma constateront à quel point ce premier film officiel sur le sujet demeure le plus épuré et le plus réaliste de tous ! Aucun effet grotesque, aucune prose ampoulée, aucune mise en scène outrageusement théâtrale ne vient gâcher le spectacle. Alors oui, le film ne fait aujourd’hui plus peur. Mais miraculeusement, de par son équilibre et sa justesse de ton, son interprétation principale et son épure conceptuelle, il ne fait toujours pas rire…

Construit sur un schéma narratif similaire à celui du Dracula de Tod Browning réalisé un an plus tôt (un monstre défie la mort afin de revivre son amour par delà le temps), le film de Karl Freund aura posé les bases de toute une mythologie maintes fois reprise, et pas seulement au cinéma, puisque E. P. Jacobs s’en inspirera directement pour son célèbre Mystère De La Grande Pyramide .
Alors, bien que le film ait vieilli, souffrant d’un rythme hiératique et d’une atmosphère bavarde propre aux premiers films de l’ère du parlant, bien que sa dimension horrifique ait disparu, La Momie demeure le classique absolu dans le genre des monstres pétrifiés revenant à la vie…

2) L’Homme Invisible, par James Whale (1933) :

C’est le sixième film de la série, tourné après The Old Dark House (une autre réalisation de James Whale)… Il s’agit de l’adaptation du roman éponyme de H.G. Wells.

L’histoire est celle de Jack Griffin, un jeune scientifique qui invente en secret la formule d’invisibilité. Ne parvenant pas à trouver l’antidote et victime de la curiosité de ses concitoyens, Jack perd peu à peu la raison et tombe dans une folie meurtrière, poursuivi par ses pairs, dans un fatal engrenage.

La grande réussite du film tient à la fois de la solidité exceptionnelle du scénario, du rythme implacable de la mise en scène, et bien entendu de la qualité intemporelle des effets spéciaux, aujourd’hui encore quasi-indécelables ! Lors du tournage, le mot d’ordre à propos de ces effets spéciaux était que le spectateur devait « voir » l’homme invisible ! La terreur se révélait ainsi dans cette présence d’autant plus inquiétante et intense qu’elle restait invisible…
Contrairement à d’autres, je ne prétendrais pas que le film n’a pas pris une ride. Le jeu des acteurs a vieilli, les scènes d’exposition et les scènes de dialogue souffrent d’un style ampoulé aujourd’hui obsolète. Mais la réussite n’en est pas moins là, au point de faire de ce sixième long métrage l’un des meilleurs de la série, et l’un de ceux qui aura effectivement le mieux traversé l’épreuve du temps.

Tout est dans le titre…

Tout est dans le titre… © Universal Pictures

Je reste aujourd’hui ébahi par la qualité des films d’horreur de la Universal, qui bénéficiaient alors d’un traitement luxueux que le genre ne retrouvera presque jamais par la suite (à part sur des grandes relectures baroques comme le Dracula de F.F. Coppola). C’est ainsi qu’à la beauté des décors et à la qualité de la mise en scène, venait toujours s’intégrer une toile de fond scénaristique passionnante, à l’épaisseur incontestable. L’Homme invisible marche ainsi sur les traces de Dr Jeckyl & Mr Hyde, nous mettant en garde contre les dangers d’une science employée sans conscience, faisant ainsi honneur au roman originel de H.G. Wells…

Mention spéciale à la scène finale, poignante et magnifique, qui dévoile enfin les traits de l’acteur Claude Rains, demeuré jusque-là invisible.
Le film connaitra un nombre incalculable de suites, tout en restant le meilleur de tous…


Incredible !
© Universal Pictures

3) La Chat Noir, par Edgar G. Ulmer (1934) :

Le pitch : Dans l’Europe de l’est de l’entre-deux guerres, deux hommes se vouent une haine séculaire. L’un désire se venger de l’autre, qui lui a pris femme et enfant avant de l’envoyer en prison ! Mais l’heure de la vengeance semble sonner lorsqu’un couple de jeunes gens en voyage de noces, égaré dans les montagnes près de Budapest, sert de prétexte à la confrontation finale…

C’est l’heure de la rencontre pour Bela Lugosi et Boris Karloff, respectivement Dracula et le monstre de Frankenstein dans les deux premiers films de la franchise. En effet, en trois ans seulement, ces deux acteurs étaient devenus les stars absolues du cinéma horrifique ! Il était donc temps de les confronter, et de créer ainsi l’affiche la plus attractive qui soit, doublée de la promesse de pénétrer de plein pied dans l’univers onirique et terrifiant d’Edgar Alan Poe…

La rencontre !

La rencontre !
© Universal Pictures

Le scénario, à vrai dire, n’entretient guère de rapports avec la courte nouvelle de Poe. Mais il l’utilise de manière référentielle, comme une toile de fond thématique, davantage que narrative. Ainsi, le Dr. Vitus Werdegast, interprété par Lugosi, est-il traumatisé à la seule vue d’un chat noir, sans que le spectateur ne sache jamais pourquoi ! Tandis que Hjalmar Poelzig (Karloff) ne fait rien qu’à le provoquer avec ses rites sataniques…
Le récit demeure original du début à la fin et s’écarte des habituels conflits manichéens de manière impressionnante. Les deux personnages principaux rivalisent de prestance et de diction suave dans une ambivalence hallucinante. Et même si l’un est nettement plus méchant que l’autre, la voie de la folie rendra la frontière entre les deux de plus en plus ténue, jusqu’au combat final, particulièrement pessimiste ! En cela, la rencontre entre les deux interprètes tient ses promesses. Et alors qu’il n’y a pas le moindre monstre dans le récit, le reléguant au « simple rang de thriller », ce dernier s’impose parfaitement dans le panthéon des classiques du genre.

Comme toujours avec les films d’horreur de l’époque, la plastique noir et blanc héritée de l’expressionnisme allemand est une merveille d’atmosphère gothique.
Béla Lugosi trouve probablement ici son meilleur rôle. Son cabotinage habituel se fait plus discret et sa politesse aristocratique est parasitée de fulgurants regards inquiétants, dans un jeu d’expressions subtil, dense et habité. Malgré tout, Karloff se montre encore plus impressionnant dans une posture monolithique soudainement éclairée de sourires à la fois tristes et cyniques, et son visage faussement passif semble contenir une force et une détermination aussi terrible que douloureuse. Un grand moment de confrontation !
Comme pour tous les films de l’époque, l’élément horrifique a désormais disparu, et le film ne fait plus peur à personne. Toutefois, il distille un malaise nettement supérieur aux autres films de la collection, probablement à cause de son côté réaliste, où les monstres ne sont finalement que de simples humains. Enfermés avec eux dans un véritable huis-clos, le couple de jeunes premiers devient ainsi pour le spectateur un vecteur d’identification, et le cauchemar se révèle de manière croissante à la seule idée de rester en compagnie de ces deux… monstres sacrés !


Duel entre les grands esprits.
© Universal Pictures

4) Le Corbeau, par Lew Landers (1935) :

Le pitch : Un grand chirurgien, le Dr. Richard Vollin, spécialisé dans les opérations neurologiques, passionné par les poèmes d’Edgar Poe en général et Le Corbeau en particulier, a reconstitué dans le sous-sol de sa demeure une chambre de torture similaire à celles que l’on trouve dans les écrits du poète américain. Lorsqu’il s’éprend d’une jeune patiente qui finit par lui refuser ses faveurs, il va imaginer un piège machiavélique et y attirer la belle et tous ses proches. Il manipule également un truand en fuite, qu’il a défiguré lors d’une opération de chirurgie plastique, et sur lequel il exerce un odieux chantage si ce dernier désire retrouver un visage humain…

La revanche !

La revanche ! © Universal Pictures

Huitième film de la série, Le Corbeau (The Raven) est réalisé par Lew Landers un an après Le Chat Noir.

De la même manière que le film précédent, celui-ci se penche sur les poèmes d’Edgar Poe davantage par l’esprit que par la lettre, c’est-à-dire qu’il en extirpe le parfum sans reprendre les histoires de l’écrivain à proprement parler. L’univers de Poe est bien présent, mais passe largement au second plan, faisant office de toile de fond. Ce parti-pris vise clairement à séduire le spectateur sur un effet d’annonce, mais en même temps joue avec ce dernier et son attachement à l’univers de Poe sur le principe des clins d’œil référencés. Le spectateur en question, flatté, a ainsi l’impression d’assister à un spectacle raffiné et subtil, à l’horreur diffuse…
La dimension horrifique se construit ici sur deux tableaux : La chambre des tortures et le visage horriblement défiguré du personnage d’Edmond Bateman (Boris Karloff, habitué à crouler sous les maquillages déments du grand Jack Pierce !). Lesquels convergent lors d’un final cathartique et quelque peu expédié (le film ne dure que 59 minutes !)…

Evidemment, comme tous les films de l’époque, cette dimension horrifique a complètement disparu. Mais le film, comme tous les autres, dégage encore le même charme gothique suranné. Bien rythmé, en partie grâce à sa très courte durée, Le Corbeau se regarde encore avec plaisir et l’on contemple avec admiration les superbes décors et le somptueux noir et blanc hérité de l’expressionnisme allemand des années 30. Et au jeu de « qui joue le mieux entre Lugosi et Karloff », c’est encore le second qui l’emporte, grâce à un jeu plus nuancé (Lugosi cabotine quand même énormément !) et une manière incomparable d’habiter ses personnages. C’est quand même incroyable que l’on finisse par s’attacher à ce Bateman, qui n’est en définitive qu’un meurtrier veule et pathétique ! Toutefois, Lugosi trouve probablement ici l’un de ses meilleurs rôles, même si très en dessous de sa prestation sur Le Chat Noir.
A noter que, par rapport au film précédent, les rôles des deux acteurs sont ici complètement inversés…


La torture et les emmurés : La grande passion d’Edgar Alan Poe !
© Universal Picture

5) Le Monstre de Londres, par Stuart Walker (1935) :

Le pitch : Le Dr. Glendon, un botaniste, monte une expédition dans le fin-fond du Tibet afin de trouver une fleur extrêmement rare, qui ne fleurit qu’au clair de lune… Il se fait mordre par un loup-garou et ramène sa malédiction à Londres…

Le Monstre de Londres (en VO The Werewolf of London) est le neuvième film de la série. Mais surtout, il s’agit du premier film de loup-garou de l’histoire du cinéma (si l’on ignore trois autres films antérieurs, réalisés à l’époque du muet…). Pourtant, on l’oublie souvent au profit du Loup Garou, réalisé six ans plus tard par George Wagner…

The first one !

The first one ! © Universal Pictures

Il faut dire qu’avec le recul, ce Monstre de Londres ne brille pas beaucoup au milieu d’une série de films à la splendeur visuelle et iconique incomparable. Face aux autres films d’horreur de la Universal, il fait vraiment pâle figure autant du point de vue visuel que de la mise en scène, plutôt plate et sans saveur. A aucun moment les décors parfaitement gothiques du Londres nocturne et brumeux ne sont utilisés, et le film a d’ailleurs probablement été tourné dans les studios californiens ! C’est très décevant lorsque l’on pense aux superbes images que le réalisateur (un artisan à la carrière très moyenne) ne nous offre jamais.

Il est probable que la production ait tout misé sur le maquillage du monstre, réalisé par Jack Pierce, le grand spécialiste du studio. Il s’agit naturellement d’un loup-garou à l’ancienne, « humanoïde », à savoir l’acteur principal (Henry Hull) richement maquillé.
C’est ainsi que ce premier film sur la lycanthropie sera éclipsé dans la mémoire cinéphilique par celui réalisé six ans plus tard par George Waggner, qui imposait une splendeur visuelle, une toile de fond shakespearienne et un décorum nettement supérieurs…


Un premier loup-garou au poil !
© Universal Pictures

6) La Fiancée de Frankenstein, par James Whale (1935) :

Dans le Frankenstein de 1931, le monstre, joué par Boris Karloff, était laissé pour mort. Cette suite démarre exactement au moment où le film précédent s’était arrêté et nous révèle que le monstre a survécu à l’incendie du moulin. Il convoque le même casting, auquel viennent s’ajouter quelques acteurs, comme Ernest Thesiger, qui interprète le Dr Pretorius.

Man made wants to love.

Man made wants to love © Universal Pictures

Unanimement célébré par les critiques comme étant un des plus grands chefs-d’œuvre de l’histoire du cinéma, cette séquelle est également considérée comme la suite la plus réussie de tous les temps (avec L’Empire Contre-attaque). En tout point supérieur au premier, le film nous bouleverse avec sa créature, plus humaine et plus pathétique qu’elle ne le sera jamais dans aucune autre adaptation. Bénéficiant d’un rythme plus soutenu, de la musique du grand Franz Waxman, d’un scénario plus riche et d’une fin bien plus dense, La Fiancée de Frankenstein garde, plus de 80 ans après sa sortie, toute sa puissance émotionnelle.

Les images expressionnistes installent d’emblée un climat envoûtant, baroque, tragique, à peine entamé par les hurlements comiques de la vieille rigolote de service sensée détendre l’atmosphère (la même que dans L’Homme Invisible, au passage).
La Fiancée de Frankenstein demeure évidemment le sommet de la série des Frankenstein, qui déclinera à partir du film suivant, et par extension la meilleure adaptation, tout medium confondu, du roman originel. Il faut dire que James Whale confère à son œuvre un sous-texte d’une richesse remarquable qui sera copié ensuite par toutes les générations successives de cinéastes, traumatisés à la fois par le fond et la forme de cette référence ultime : La peur de l’inconnu, la vanité humaine, l’intolérance que génère la différence et la dictature de la normalité, le besoin d’exister à travers l’amour et le regard des autres, la science et ses limites éthiques, le refus de la mort… Une richesse thématique souvent copiée, certes, mais combien de fois égalée ?
Pas de doutes, voilà un des grands chefs-d’œuvre de l’Histoire du 7° art.

To love to love to love !

To love to love to love !  © Universal Pictures  Source : flickr

7) La Fille de Dracula, par Lambert Hillyer (1936) :

Le pitch : Le Comte Dracula est mort. Marya Zaleska, sa fille, vient brûler son corps, espérant ainsi être libérée de la malédiction puisqu’elle est elle-même un vampire. Mais il semblerait que la malédiction soit tenace…

Dracula’s Daughter, douzième film de la série, est la suite directe du Dracula original, avec Béla Lugosi. En revanche, Lugosi ne joue pas dans le film, contrairement à ce que prétendaient la plupart des affiches racoleuses de l’époque ! Ici, c’est l’actrice Gloria Holden, une actrice au physique très slave, qui interprète le monstre…
Les scénaristes s’inspirent vaguement de L’invité de Dracula, une courte nouvelle écrite par Bram Stocker dans laquelle Jonathan Harker fait la connaissance d’une femme-vampire en Transylvanie. Cette figure féminine est ici reprise comme un prétexte (« et si c’était la fille de Dracula ? »).

Le poids de l’héritage

Le poids de l’héritage © Universal Picture

Cette suite forme une sorte de boucle avec le premier film, puisqu’elle est construite sur le schéma inverse : Le récit débute à Londres et s’y déroule en majeure partie sous une forme de huis-clos entre une poignée de personnages, avant de se terminer en Transylvanie dans les dix dernières minutes. L’acteur Edward Van Sloan reprend le rôle du professeur Van Helsing et le film commence au moment même où ce dernier vient de planter un pieu dans le cœur du Comte Dracula, que l’on aperçoit dans son cercueil (un mannequin avec un masque de cire reprenant les traits de Béla Lugosi !).

Pour l’essentiel, Dracula’s Daughter souffre des mêmes défauts que le film de 1931 : Il s’agit d’un enchaînement de séquences extrêmement bavardes et statiques, hormis les dix minutes dans lesquelles l’action se situe en Transylvanie, où l’on reprend d’ailleurs les mêmes décors que le film original. L’esthétique gothique et les images au noir et blanc expressionniste sont bien présentes, mais sous-exploitées puisque la majeure partie de l’action se déroule dans les pièces de quelques maisons londoniennes qui procurent un résultat apathique proche des pièces de théâtre.
Il s’agit donc d’une suite en forme de film mineur perdu au milieu de la prestigieuse série des Universal Monsters. Elle sera de toute manière plus ou moins « oubliée » par le studio puisque plus tard, à partir de House of Frankenstein, le Comte Dracula et son cercueil réapparaitront, comme si ce dernier n’avait jamais été brûlé par sa fille, à laquelle il ne sera d’ailleurs plus jamais fait allusion…


I don’t wanna be Dracula’s daughter !
© Universal Pictures

8) Le Fils de Frankenstein, par Rowland V. Lee (1939) :

Le pitch : Vingt cinq ans après les événements de Frankenstein et La Fiancée de Frankenstein, Wolf, le fils du Baron Von Frankenstein, revient dans son château natal. Son retour est extrêmement mal perçu par les villageois, qui craignent qu’il succombe à son héritage et réanime le Monstre. Arrivé dans son domaine, Wolf fait la connaissance d’Ygor, le vieil assistant de son père. Celui-là même qui, jadis, déterrait les morts…

Son Of Frankenstein est le troisième film de la série des Frankenstein, et le dernier interprété par Boris Karloff, dans le rôle du monstre. Bien que plastiquement superbe, c’est le moins réussi des trois Karloff. Le casting est pourtant exceptionnel, qui réunit Basil Rathbone, fraichement auréolé de son interprétation pour le rôle de Sherlock Holmes dans la première version du Chien Des Baskerville ; Lionel Atwill, et le duo de monstres Boris Karloff/Béla Lugosi, ce dernier interprétant le maléfique bossu Ygor.

 Quelle affiche !

Quelle affiche ! © Universal Pictures

Les décors sont particulièrement soignés et majestueux, de même que l’éclairage tout en ombres portées. Le film souffre toutefois de plusieurs défauts qui le soumettent à la comparaison par rapport aux deux films précédents. Tout d’abord, le script aligne les incohérences pour ceux qui ont vu les deux premiers segments. Par exemple, le prénom du Baron a changé (Henrich à la place d’Henry), ainsi que celui du bossu (qui devient Ygor à la place de fritz) ! Et le château, censé être une vieille forteresse médiévale, ressemble à une architecture futuriste ! Le scénario n’était pas prêt lorsque le tournage commença et il dû être réécrit de nombreuses fois avant la fin. En découle un récit un peu décousu, bavard et souvent répétitif.
L’autre élément qui le fait un peu rougir de cette comparaison est bien évidemment l’absence de James Whale, le réalisateur des deux premiers films. Son sens de la parabole et sa sensibilité théâtrale exacerbée, qui en faisaient un auteur de premier ordre, ne se retrouvent pas dans cette troisième partie, qui ne décolle jamais vraiment, malgré ses grandes qualités de mise en forme et d’interprétation.

Le film est à prendre comme une très belle compilation des éléments fondateurs de la série des Universal Monsters : Décors et atmosphère gothiques et expressionnistes, acteurs taillés pour les rôles ténébreux. Mais dans le fond, il reste une œuvre mineure.


La splendeur visuelle comme atout majeur de la série.
© Universal Pictures

9) Le Loup Garou, par George Wagner (1941) :

Le pitch : Larry Talbot est de retour chez lui après dix-huit ans d’absence. Il doit prendre la suite du domaine de son père, riche propriétaire terrien, après le décès de son frère ainé. Sitôt arrivé, il se heurte à moult superstitions sur le mythe du loup-garou…

Ce second film sur le thème de la lycanthropie impose une très belle affiche, avec Lon Chaney Jr. dans le rôle principal, Claude Rains et Béla Lugosi pour le reste du casting luxueux.

Les années 40 sont déjà éloignées de l’âge d’or du cinéma horrifique de la Universal. De ce point de vue, le film ici présent vient relancer l’intérêt pour les monstres, avec panache et élégance. Le maquillage de la « bête », toujours signé Jack Pierce, marque les esprits, de même que l’interprétation hallucinée de Lon Chaney Jr, fils de son illustre géniteur…
L’opinion publique a longtemps décrié les performances du fils, considérant que par rapport à son père (un génie incontestable du 7° art), il faisait bien pâle figure. Mais manifestement, les connaisseurs ont fini par réhabiliter son talent, qui dissimulait, derrière une bonhomie pataude, une réelle épaisseur. Soit un exemple flagrant de la malédiction de l’héritage chez les artistes, toutes catégories confondues…

Under the bad moon…

Under the bad moon… © Universal Pictures

Fidèle à la magnificence des films du studio mythique, The Wolf Man mêle sa beauté plastique à une toile de fond d’une belle richesse, qui fait écho aux tragédies grecques, dans lesquelles les hommes étaient victimes d’un engrenage fatal, qui plongeait les héros et tout leur entourage dans la destinée la plus dramatique. Ainsi, le thème de l’animal qui sommeille en chacun de nous est-il exposé avec emphase, frappant le héros pourtant enclin à la plus grande bienveillance, mais qui succombe aux tentations matérielles de la chair lorsqu’il en vient à convoiter la belle de ces lieux… L’ombre de Shakespeare plane ainsi sur les protagonistes, notamment lorsque le père de Larry (Claude Rains) décide de prendre sa destinée en main, jusqu’à devenir lui-même l’instrument ultime de la malédiction…

Le scénario convoque également quelques légendes européennes parmi les plus gothiques, dans la grande tradition de la série.

Ceci étant dit, je m’inscris un peu en faux par rapport à ceux qui considèrent The Wolf Man comme un chef d’œuvre absolu. Je trouve, mais ce n’est qu’un avis personnel, que le script de Robert Siodmack, malgré sa densité, regorge d’incohérences. Les apparitions du monstre souffrent d’une mise en scène qui manque d’implication viscérale. Les décors de studio baroques trahissent un aspect factice envahissant. Et l’on peine à retrouver la puissance minimaliste des films de la décennie précédente.
Néanmoins, il convient de reconnaitre que toute la mythologie lycanthrope de l’Histoire du cinéma en découle, son influence ayant marqué l’inconscient collectif d’une pierre blanche, et de manière particulièrement tenace, au point qu’il demeure éternellement l’archétype du genre. Un très beau remake lui sera consacré en 2010 : Wolfman de Joe Johnston.

Je vous donne à présent rendez-vous dans la troisième et dernière partie de notre article pour vous parler encore de films de monstres…


Malédiction !
© Universal Pictures
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Mais c’est (vraiment) horrible ! » 3/7
Le roman de la momie, La fiancée de Frankenstein, La fille de Dracula mais aussi Le Loup Garou ! Tornado vous propose de continuer à réviser vos classiques de la culture geek.

La BO du jour :

25 comments

  • Matt  

    Wouah ! 9 films. Pfiou…
    Bon…on continue dans le très intéressant. Là j’ai appris pas mal de trucs parce que hormis la momie et l’homme invisible, je n’ai pas vu les autres.
    Ce que tu dis sur la momie illustre tout à fait mon ressenti. Quand je l’ai vu, je m’attendais à voir un truc super kitsch avec une momie qui déambule avec des bandelettes en grognant. Et en fait pas du tout…
    La momie est même plus souvent sous sa forme d’humain régénéré. Et même si ça ne fait plus peur, ça reste un beau film.

    L’homme invisible a des effets spéciaux incroyables pour l’époque. On voit quand même qu’il y a des effets spéciaux puisqu’on sent parfois les surimpressions. Cela dit on se demande quand même comment ils ont fait (bon, en fait je le sais mais j’ai vu les bonus du film pour ça^^)
    Il y a un petit côté rigolo dans mon souvenir dans l’homme invisible. La police qui court après une chemise flottante en mode Charlie Chaplin.
    Mais le fond du film, la folie du personnage et la fin en font un film sérieux avec quelques errances humoristiques.

    D’après ce que je lis sur la suite, on tombe quand même parfois sur une vilaine manie de marketing. Que ce soit culte et vieux n’empêche pas qu’il y a des pratiques discutables, notamment sur le fait d’utiliser le nom de Poe et de ses nouvelles pour pondre des films qui n’ont rien à voir. Ok, il y a peut être « l’ambiance Poe », mais ça ne justifie pas de coller le nom de n’importe laquelle de ses nouvelles au hasard sur l’affiche.

    Je ne m’attaque pas aux films attention (que je n’ai pas vus par ailleurs) mais à cette pratique que certains pourraient défendre au nom de la liberté d’adaptation, mais qu’il ne faut pas confondre quand même avec l’aspect mercantile de la chose. Quand bien même « l’ile des morts » aurait une ambiance lovecraftienne, faut-il l’appeler le mythe de Cthulhu ?

    Toutes les déclinaisons moins convaincantes autour des personnages mythiques de Dracula et de Frankenstein, ainsi que de leurs interprètes Lugosi et Karloff ne sont pas non plus ce qui a pu sortir de mieux durant cette période.

    Tu m’a donné envie de voir la fiancée de Frankenstein par contre.

    Merci en tous cas pour ce nouveau tour d’horizon. J’imagine que dans la dernière partie nous aurons les films plus récents comme la créature du lac noir.

  • Matt  

    Sinon, je prends un risque en disant cela, mais je fais partie aussi des défenseurs de la version de Frankenstein de Kenneth Branagh.
    Pas parce qu’elle est plus fidèle au roman (même si c’est le cas, et même si j’avoue que ça me fait plaisir qu’il existe des adaptations plus proches de l’original). Mais j’ai vu le film avant de lire le roman donc ce n’est pas tant ça qui m’a plu mais le fait que cela s’éloigne de l’atmosphère gothique dans laquelle les personnages ont été enfermés pendant des décennies. J’ai aimé aussi l’aspect plus « normal » de Frankenstein qui perd pied face à ses recherches et rejette tout, le chantage qu’il subit qui le pousse à tenter de redonner la vie à sa femme qui rejette cette vie et se tue dans une scène assez tragique. Le monstre également qui est plus humain (ce n’est pas un compliment là, il est plus humain dans sa méchanceté aussi) Il est intelligent, a appris à parler et est conscient de ses actes. Il a juste subi trop de mauvais traitements pour continuer à les endurer.

    Bon, après Branagh en fait des tonnes dans son interprétation, le film passe trop vite sur certaines scènes (un défaut récurrent des adaptations trop fidèles) mais globalement je l’ai trouvé sympathique. Il y a quand même plus de tension dans le roman lorsque le monstre revient tuer les membres de la famille de Frankenstein sans qu’on le voit, et que son créateur sombre dans l’angoisse. Mais bon il faut supporter l’aspect vieillot de l’écriture du roman…

  • Bruce lit  

    C’est terrible….
    Je n’ai vu aucun de ces films….Et il n’y aurait que La fiancéé de Frankenstein qui pourrait m’intéresser.
    La meilleure suite de tous les temps : il me semble que c’est le Parrain 2 qui précède les films que tu cites, but then again ,? who cares ?

    La momie : cet article pose clairement la question : comment l’horreur survit au temps ? j’y vois ici deux réponses : la beauté des images et tes scans sontr variment magnifiques et la terreur psychologique sous jacente qui perdurera à l’avancée technologiques des FX. Jaws reste terrifiant malgré son requin en plastique. Tout comme Shining qui est quasimment dénué d’effetes spéiaux mais d’un décor hallucinant. Concernant La momie, il ne faut pas oublier l’influence que tout celà aura sur Hergé et Les Cigares du Pharaon et surtout le rêve terrifiant des 7 Boules de cristal.

    Dracula et cie : en fait ton article me permet de modérer ma rancoeur envers les films Marvel. Clairement la volonté d’exploiter le filon avec des créatures populaires jusqu’à la lie ne date pas d’hier. Mazette, 12 suites de Dracula….Peut être convient il d’être d’avantage indulgent avec ces nouveaux films de genre. Parmi tous ceux que tu cites, il semble y’a avoir autant de nanar que de chefs d’oeuvre. Qui sait ? Peut être que dans 60 ans, on trouvera à Civil War les mêmes vertus que la Fiancée de Frankenstein ?

    • Matt  

      C’est intéressant ce que tu dis.
      Pour ma part, je pense que de nos jours on a atteint un certain niveau de réalisme dans les effets spéciaux gores ou choquants qu’on ne pourra plus vraiment dépasser (peut-on faire plus réaliste que réaliste ?)
      Cela dit, concernant la structure des films, c’est sûr que ça va vieillir. Parce que ce qui est étonnant avec les vieux films de la Universal, c’est qu’ils ont autre chose à raconter derrière. Une histoire d’amour qui défie la mort pour la momie, la folie d’un homme corrompu par un pouvoir dévorant dont il ne peut même pas se débarrasser pour l’homme invisible, etc.
      Alors que de nos jours, il y a pas mal de films qui reposent uniquement sur les sursauts et les images choc. Que ce soit réussi ou non, ça va vite vieillir et devenir cliché sans qu’il n’y ai rien d’autre à se mettre sous la dent en termes d’histoire ou de développement de personnages pour qu’on puisse se dire « c’est intemporel ».

      Donc pour les super héros c’est pareil. je pense que les films qui vieilliront le mieux sont ceux qui mettent en scène des personnages qui ont le temps d’exister.

      • PierreN  

        « Donc pour les super héros c’est pareil. je pense que les films qui vieilliront le mieux sont ceux qui mettent en scène des personnages qui ont le temps d’exister. »

        C’est pour ça que je me dis que la trilogie de Raimi va sans doute mieux vieillir que la plupart des autres représentants du genre.

        • Matt  

          Euh…mouaaais.
          Pas fan, moi. Surtout pas du 3. Beaucoup trop cucul. Je n’aime pas l’acteur.
          Et même dans le 2, qu’est-ce que c’est kitsch le délire des tentacules d’Octopus qui réagissent comme des êtres doués de raison.
          Non, pour moi ce sera plutôt les gardiens de la galaxie et les films Captain America.

  • Tornado  

    Les neufs films cités ici font encore partie de la grande époque des Universal Monsters. Trois sont des chefs d’oeuvre (Momie, Invisible, Fiancée). Les pseudo-adaptations d’Edgar Poe vont décevoir les puristes au niveau de la fidélité, mais elles sont très intéressantes dans leur tentative de dégager une atmosphère à la Edgar Poe. Le premier Loup Garou est un film mineur. Le second (1941) est un peu kitsch, mais il traine quand même un superbe sous-texte shakespearien. La Fille et le Fils sont des films moyens. Des séquelles inférieures au film précédent. Mais ça reste du bon cinéma classique.
    Attendez demain. C’est là que vont arriver à la fois les vrais nanars, et les vrais crossovers qui, effectivement, ne valent pas mieux, sur le principe, que ceux qui sont désormais dévolus aux super-héros. A une différence près néanmoins : Il y avait une certaine candeur et une certaine poésie naïve dans les années 40 qui n’existe plus aujourd’hui.

    Concernant les films de super-héros, je me rangerais aux côtés de Pierre en ce qui concerne les Spiderman de Raimi, qui s’élèvent au dessus du lot entant que qu’oeuvre, simplement (le 3 est moins réussi que les autres, mais meilleur que la moyenne). J’ajouterais les Batman de Tim Burton, ceux de Christopher Nolan et les Superman de Richard Donner, qui sont des films d’auteur, quoiqu’on en dise. Le reste, même si j’ai bien aimé Captain America, GoG et autres Ant-man, c’est du cinéma popcorn pour moi, dont l’overdose me guette…

    • Matt  

      Attention à ce que tu vas dire sur Jack Arnold demain, hein^^

    • Matt  

      Et Spiderman 3 est pour moi une catastrophe de mièvrerie et de clichés qui tournent à la parodie : Parker en mode racaille de auteuil neuilly passy des inconnus, un « je te pardonne » biblique pour l’homme sable, un plan sur le drapeau américain quand Spider-man passe devant en mode héroïsme patriotique. Le cinéma familial sans âme à son sommet pour moi.
      Je peux comprendre qu’on aime les 2 premiers même si pour moi c’est « bof », mais le 3…urgh !

  • PierreN  

    « Le cinéma familial sans âme à son sommet pour moi. »

    Comme quoi les goûts et les couleurs, pour moi c’est définition elle correspondrait plutôt aux films Fantastic Four de Tim Story, mais bon je suis habitué à défendre les troisièmes opus mal-aimés (Beyond Thunderdome & cie).
    J »adore ce moment où Parker se met à partir en vrille sur fond de James Brown, certains ont trouvé ça consternant, pour moi j’ai trouvé ça jubilatoire, tant le film se montre bien plus libre et imprévisible que les films de Marvel Studios parfois un peu trop engoncés dans leur formule qui font qu’ils ne sortent jamais de leurs rails narratif, tout cela pour préserver l’unité de ton et le sacro-saint univers partagé.
    Ce n’est pas pour rien que les DC de cette années se sont viandé en partant en peu dans tous les sens et en naviguant à vue selon la réception critique.
    Le programme de l’univers Marvel Studios est une mécanique bien huilé, mais cela se fait au prix d’une certaine ambition artistique, le tout est supervisé pour éviter des catastrophes industrielles du calibre de suicide Squad, ce qui donne lieu à des films efficaces, respectueux de l’oeuvre originale, plaquant éternellement le même schéma narratif à base d’origin story et de McGuffin, mais sans aucune aspérité, bien calibré pour plaire au plus grand nombre, sans véritable prise de risques. Même les séries plus difficiles à adapter auprès du grand public comme Dr Strange ou les Gardiens de la Galaxie, ils y injectent de l’humour de manière invariable pour faire passer la pilule et le rendre plus facile d’accès.
    Je n’ai rien contre ces blockbusters en soi, ‘est sympa sur le moment, mais je n’ai aucune envie de revoir ces films, alors que la mise en scène vivifiante et inventive de Raimi ainsi que son travail d’adaptation imprégné des histoires des 60’s, me poussent à revenir de manière régulière vers sa trilogie.
    Et la rédemption de Parker via l’Homme-Savble, j’ai trouvé cela plutôt bien trouvé, surtout par rapport au masochisme inconscient de Parker, qui d’une certaine façon cherche la rédemption par rapport à la mort de l’oncle Ven dans l’héroïsme sacrificiel et la douleur.

    Pour le coup, je suis assez d’accord avec la critique sur le site de Critikat :
    http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/spider-man-3.html

    • Matt  

      Oui bon les fantastic four c’est pire oui…mais là c’est même plus du cinéma familial sans âme, c’est de la m…

      Que Parker pardonne à l’homme sable n’est pas le problème. C’est juste trop rapide, trop niais. C’est affligeant.

      Perso je ne suis pas d’accord pour dire qu’un film bourré d’incohérences comme Spider-man 3 est une œuvre réussie qui vaut mieux que certains films comme Captain America qui travaille ses personnages et glisse une critique sur la propagande US en temps de guerre au travers de la mascotte kitsch du captain.

      Spidey 3, on parle quand même d’un film dans lequel on nous balance pas moins de 3 méchants, dont un Venom complétement raté qui tombe comme un cheveu sur la soupe dans l’histoire, où un truand saute un grillage pour tomber dans une zone de tests ultra dangereux (putain faut faire gaffe où on met les pieds aux USA, on saute une barrière à moutons et on est dans la zone 51.) et dans lequel on nous parachute des personnages inutiles comme Gwen Stacy parce qu’on l’avait oubliée dans les précédents films…tout ça pour nous conter une histoire de…de quoi déjà ? De rien. ça se tape dessus et voilà.
      Mais le pire c’est cette niaiserie des dialogues et des situations, cette bonne morale américaine. Je ne supporte pas ce film. On dirait que c’est calibré pour les gosses.

      Après oui je comprends bien que c’est chacun ses goûts, mais je proteste face à cette déclaration que les Spidey de Raimi sont de vraies œuvres alors que le reste est de la bouillie insipide.

  • Présence  

    La deuxième photographie légendée « Jack Pierce : le magicien a encore frappé » est incroyable. J’ai cru voir un dessin de Frazer Irving, et vu les dates, je me doute que l’influence est passée de Pierce à Irving.

    L’homme invisible : pour un néophyte en effets spéciaux comme moi, ces images relèvent de la magie. Mais comment font-ils ?

    Photographie avec la légende « Duel entre les grands esprits » : ça fait bizarre de voir ces 2 acteurs sans qu’ils ne soient grimés.

    C’est rigolo parce que dans la partie consacrée à The Raven, on ne voit pas du tout le rapport avec le poème d’Edgar Allan Poe, encore pus frappant parce que la photographie renvoie à la nouvelle sur le pendule.

    Pour ma part, c’est le paragraphe sur Le monstre de Londres et celui sur The Wolf Man que j’ai préférés car ils m’ont fait découvrir deux films que je ne connaissais pas, qui n’ont peut-être pas autant marqué l’imaginaire que les autres..

    • Matt  

      Si cela t’intéresse Présence :

      http://www.cinemotions.com/article/27081

      A savoir que les effets ne sont pas parfaits non plus. A certains moments, alors que nous devrions voir l’intérieur des bandages de la tête (vu que celle-ci est invisible), on ne voit que le décor du fond. Tout simplement parce qu’il était impossible de rendre transparent l’acteur. Juste d’effacer sa présence. Donc ce que son corps cachait reste caché. mais cela reste impressionnant pour l’époque.

      • Présence  

        Merci.

  • Tornado  

    Je pense que le Loup-Garou, au moins le 2°, a sérieusement marqué l’inconscient collectif. On retrouve cette imagerie encore aujourd’hui, dans un nombre incalculable de productions. Le remake, réalisé en 2010, est d’ailleurs bourré de qualités.

  • JP Nguyen  

    « fait écho aux tragédies grecques, dans lesquelles les hommes étaient victimes d’un engrenage fatal, qui plongeait les héros et tout leur entourage dans la destinée la plus dramatique »
    C’est marrant (enfin, façon de parler), ça me fait aussi penser aux films noirs… ou aux comics d’Ed Brubaker… Dès le départ, on sent que le « héros » est foutu, mais on est quand même embarqué dans son histoire…

    Sinon, même si la thématique ne m’intéresse pas vraiment, je salue ta volonté de traiter des films mineurs en plus des films majeurs…

  • Lone Sloane  

    Une revue de monstres qui donne l’envie de les voir ou revoir sur grand écran. C’est vraiment réconfortantpour les générations futures qu’on en soit arrivés à une telle qualité pour la restauration et la conservation du patrimoine cinématographique.
    J’adorerai voir en salles Frankenstein, La momie ou L’homme invisible (et celui-ci en particulier pour Claude Rains, peut-être mon méchant de cinéma préféré dans Les enchaînés d’Hitchcock). Au contraire de Bruce, je trouve que le fantastique et l’horreur sont magnifiés par le N&B, les atmosphères nocturnes, le brouillard ou la pluie et enfin le sang qui se reflète noir comme de l’encre dans le clair de lune. Tous ces éléments trouvent leur poésie et leur mystère dans l’écrin de la photo N&B.
    Et j’ai le souvenir marquant de M le maudit, premier film parlant de Fritz Lang, que j’ai eu la chance de voir au cinéma.
    Bravo pour la retrospective, pour faire un clin d’oeil à l’espiègle Maurice Sendak, c’est bien ressourçant Tornado et ses maximonstres.

  • Bruce lit  

    Je sais à qui me fait penser le visage de la momie !! C’est celui que JP Leon a adopté pour Apocalypse en civil dans le récit de Peter Milligan !

  • Matt  

    Il y a d’autres films « homme invisible » (le retour, la vengeance, etc.) qui valent le coup ? Je n’ai vu que le premier de 1933.

  • Tornado  

    Oui le 2nd est (paradoxalement puisqu’on ne le voit pas) le premier film où Vincent Price a pu en imposer (grâce à sa voix, évidemment). « Abbott & Costello Vs L’Homme Invisible » est également sympa, si on aime un peu les films du duo (balourd, il faut le reconnaitre).

    • Matt  

      Ok merci.
      Je vais me faire une cure de films pour aider à la guérison^^
      Je vais déjà donner sa chance au fantôme de l’opéra de Fisher que je n’ai toujours pas vu, la malédiction des hommes chats, et puis pourquoi pas l’enterré vivant de Darabont pour voir ce que c’est.
      Ma pile de films a pris la poussière avec ce séjour à l’hosto, j’ai plein de trucs à voir. J’ai encore ton voleuir de Bagdad que je n’ai pas vu, et la vie privée de Sherlock…

  • Tornado  

    Tu as de quoi faire. Il y a un commentaire à ma zone de Bibi pour chacun de ces films, excepté le Voleur de Bagdad.

  • Matt  

    Tornado, tu as vu Les mains d’Orlac version 1935 ? (Mad Love en VO)
    Avec Peter Lorre dans le rôle d’un médecin fou (Dr Gogol…on ne rigole pas !^^)
    C’est par le réal de La momie, Karl Freund.
    Franchement le film vaut le coup rien que pour Peter Lorre qui est quand même bien inquiétant dans son rôle. Un bon petit film.
    Introuvable chez nous évidemment…mais trouvable sur l’UFSF ^^

    • Tornado  

      Ah voui, je connais, depuis longtemps ^^
      Un classique ! (et un bon)

      • Matt  

        J’suis un peu dégouté qu’il n’existe dans aucune édition chez nous…

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