Les samouraïs de l’éternel 2/2 (les films de samouraïs)

Encyclopegeek : Les films de samouraïs 2/2

Article de MATTIE-BOY

Reprenons notre rétrospective des films de samouraïs. Dans cette partie, nous allons nous intéresser à un genre parallèle qui s’est développé durant les années 60 et a vraiment pris son envol dans les années 1970. A savoir le film de samouraï ultra violent plus stylisé.

Nous sommes au début des années 1960. Les films de sabre à cette époque baignent encore dans l’héritage réaliste de Kurosawa (quoique lui-même a eu recours à des effets ultra violents dans YOJIMBO en 1961.) Et même si certains cinéastes vont bien évidemment continuer dans leur style réaliste (on l’a vu avec Hideo Gosha), un courant plus stylisé, outrancier et orienté divertissement va se développer, mettant en scène des héros capables de prouesses folles à la Lucky Luke.

ZATOICHI : MORT OU VIF (1964) par Kazuo Ikehiro

Le Daredevil japonais

ZATOICHI à la base c’est une saga comprenant plus de 25 films et plusieurs séries TV produits dans les années 1960 et 1970. C’est un personnage devenu rapidement populaire au Japon. Il s’agit d’un masseur aveugle qui semble toujours un peu naïf et maladroit à cause de son handicap mais qui cache en réalité une grande roublardise, une habileté au sabre terrible et des sens surnaturels.

C’est aussi un yakuza. Alors attention, à l’époque, un yakuza n’était pas un mafieux au sens où on l’entend aujourd’hui. Il s’agissait de sociétés organisées en clans qui contrôlaient des maisons de jeux, c’était des usuriers, ce genre de choses. Certes ils gravitaient autour d’activités peu reluisantes mais une origine supposée des yakuzas est qu’ils se sont formés pour lutter contre des samouraïs sans maître devenus bandits persécutant les paysans durant la période de paix de l’ère Edo. Ce qui ferait d’eux des défenseurs des opprimés…mais qui, on n’en doute pas, demandaient une compensation aux villageois, plus ou moins raisonnable. Et même en absence de dangers. Mais en gros, ça ne signifie pas que Zatoïchi soit un tueur ou un voleur. Il est même quelqu’un d’humble qui ne se soucie pas de reconnaissance, et refuse de taxer les honnêtes gens.

Zatoïchi est incarné par l’acteur Shintaro Katsu (dans tous les films.) Il donne au personnage une touche d’humour en faisant de lui quelqu’un de facétieux. Il n’est pas patibulaire et ténébreux, il ricane et sourit souvent…et pleure aussi. Il a bon cœur et ne se fait pas prier pour aider.

Je ne vais pas vous parler de tous les films, mais seulement du 6ème et du 21ème.
Pour un rapide résumé du premier film, sachez juste que globalement Zatoïchi se retrouve au milieu d’une guerre entre deux clans yakuzas à laquelle il ne veut pas participer, et qu’il s’est lié d’amitié avec un samouraï malade qui travaille pour le clan rival de celui qui l’héberge. Tout le film se focalise sur les personnages, leurs intentions, leurs convictions et leur honneur, et c’est au final une histoire de respect et d’amitié en temps de guerre.

Dans ce 6ème film, MORT OU VIF, Zatoïchi fait un peu de la peine. On apprend déjà qu’il lui arrive de faire des erreurs malgré ses grands talents. Il ne fait jamais durer un combat pour des raisons évidentes : il prendrait des risques, étant aveugle. Mais au final ça l’a conduit à tuer un homme par erreur. Il vient se recueillir sur sa tombe au début du film mais se retrouve mêlé à un conflit entre les paysans et le seigneur local. Ce dernier a fait dérober l’impôt qu’il devait percevoir des paysans, pour deux raisons. D’une part il fait accuser du crime le bandit Chuji Kunisada, défenseur des paysans (il s’agit d’un héros populaire de type « robin des bois » du cinéma japonais des années 20, inspiré d’un véritable bienfaiteur qui aurait sauvé un village durant l’ère Edo.) Et d’autre part cela lui permet de réclamer un nouvel impôt aux paysans. De cette façon il espère décrédibiliser Chuji Kunisada, lui faire perdre le soutien des paysans et le débusquer plus facilement, tout en s’enrichissant au passage. Evidemment, à cause d’un malentendu, les paysans vont croire que Zatoichi et Chuji les ont volés, et notre bon masseur (qui s’en prend plein la tronche dans cet opus), va percer tout ça au clair et punir le seigneur tyrannique.

Pour une fois dans cette saga, il y a une critique du Japon féodal, à la manière des films de Kurosawa, Kobayashi et Gosha.

Kazuo Ikehiro rend le film dynamique en utilisant diverses techniques de mises en scène comme des plongées et contre-plongées très accentuées, des ralentis et des plans panoramiques ultra rapides pour signifier un enchainement rapide d’évènements. Aidé par le directeur photo Kazuo Miyagama (qui a travaillé avec Kurosawa) il met parfaitement en valeur les décors naturels. Les scènes nocturnes ou de bataille dans le brouillard sont de toute beauté.

Même s’il y a toujours de l’humour avec Zatoïchi qui joue les idiots, le film se conclue sur une séquence qui le montre à l’écart d’une fête, blessé et épuisé par un combat, comme pour signifier qu’il ne peut vivre une vie normale, son handicap inspirant méfiance ou pitié. Après avoir tout fait pour réparer une faute qui n’était pas la sienne et sauver des villageois, voilà tout ce qu’il a gagné.

ZATOICHI : LE SHOGUN DE L’OMBRE

Un épisode plus gore

Nous sommes dans l’ère Tenpo (euh…c’est durant la période Edo. Entre 1830 et 1844. Oui, il y a des « sous-ères » au Japon. Simple, hein ?) Zatoichi se retrouve convié à un rassemblement yakuza en l’honneur du maître de la région surnommé le shogun de l’ombre. Il s’agit d’un parrain qui contrôle beaucoup de clans et réclame beaucoup de taxes à la population. Lors de sa rencontre brève avec ce parrain (qui est également aveugle), Zatoïchi le sermonne brièvement sur sa façon de taxer les villageois. Si le shogun de l’ombre réagit d’abord de façon amusée, on sent que ce discours l’a ébranlé et qu’il va rapidement voir en Zatoïchi un danger pour ses affaires.

Le scénario va ensuite nous montrer plusieurs tentatives d’assassinats envers Zatoïchi jusqu’à une confrontation finale dans le repaire du shogun de l’ombre. Mais au-delà de ça, le film développe ce thème de dignité et d’humilité en faisant intervenir divers personnages : Ujimé, un garçon à l’allure androgyne et visiblement homosexuel qui tient absolument à devenir un yakuza pour « être un homme », Okiyo, une jeune femme chargée par le shogun de séduire notre héros afin de précipiter sa perte, et un étrange samouraï qui traverse le film comme un zombie en quête de vengeance.

Il faut savoir que ces films ont un côté feuilleton, ce qui fait que parfois il y a des passages « tranches de vie » qui développent Zatoïchi, sans être vraiment liés à l’intrigue principale. C’est le cas du petit arc narratif avec Ujimé et son côté féminin qui le fait complexer sur sa virilité, d’où sa volonté de « devenir un homme » en étant yakuza. Zatoïchi va lui enseigner que peu importe ce qu’il est, l’important est de ne pas suivre la voie du mal à cause du regard des autres.

L’intrigue d’Okiyo est davantage liée à la trame principale. Elle va d’abord trahir Zatoïchi mais l’amour et le respect qu’inspire la gentillesse de Zatoïchi va la pousser à se rallier à lui.

Ça, c’était pour les personnages innocents mal guidés. Mais il y a aussi deux figures ténébreuses : le parrain, et un mystérieux samouraï vengeur. C’est avec ce dernier que débute le film d’ailleurs. Joué par le toujours immense Tetsuya Nakadai, ce samouraï traverse le film comme un esprit en peine. Il a assassiné sa propre femme, convaincu qu’elle avait été souillée après qu’elle a été enlevée pour être vendue et que Zatoïchi l’a sauvée. Cet homme représente la folie du code du samouraï, le drame engendré lorsque l’honneur est placé au-dessus de toute autre considération. Instrument de sa propre perte, ce samouraï ne vit que pour tuer tous ceux qui ont causé du tort à sa femme (et à lui-même) et il traque le dernier homme encore vivant qui l’a approchée : Zatoïchi. Et même si Zatoïchi ne pas touché à cette femme, ce samouraï voit en cette quête sa dernière raison de vivre.

C’est à cause de personnages comme celui-ci que Zatoïchi a renoncé à aimer. Il a compris qu’aimer lorsque l’on suit le code du bushido ne peut conduire qu’à la haine. Même s’il est évident qu’il ne tuerait jamais une personne qu’il aime, il sait que sa façon de vivre ne peut que condamner sa compagne, et le conduire sur un chemin de haine et de violence.

Vient ensuite ce fameux shogun de l’ombre, ce parrain aveugle qui a su s’extirper de sa condition d’handicapé pour devenir un maître craint et respecté. On peut voir en lui un miroir déformant de Zatoïchi. Ce qu’il aurait pu devenir si l’humilité et la vertu n’étaient pas ses règles de conduite.

En gros le film nous propose une réflexion sur ce qu’est le véritable honneur, et la vie à mener pour « marcher dignement dans la rue ». Et comme souvent dans ces films, la réponse est dans une vie humble et respectueuse, loin du pouvoir.

Le film a aussi son lot de combats, d’humour, et de scènes visuellement éblouissantes, comme un court duel sous la lune entre Zatoïchi et le samouraï, un combat mémorable dans des bains publics aussi gore que comique (avec une mise en scène qui s’amuse à cacher les sexes de tous les assassins nus, et un Zatoïchi qui fait couler le sang), ou encore le combat final dans le domaine du parrain, avec notre héros cerné de flammes et attaqué par des dizaines d’ennemis qui tombent sous sa lame.

La mise en scène de Kenji Misumi annonce clairement ses futures réalisations comme BABY CART. Un des meilleurs Zatoïchi. Je ne peux pas parler de tous, mais je recommande aussi le 17ème, ROUTE SANGLANTE.

BABY CART : LE SABRE DE LA VENGEANCE (1972) de Kenji Misumi

La saga de chanbaras ultra-violente de référence

La série de films BABY CART est une saga de 6 films adaptant un manga de Kazuo Koike (le même auteur que LADY SNOWBLOOD.) On retrouve Kenji Misumi derrière la caméra qui continue d’adapter son style à son époque pour des films plus barrés et violents qui empruntent les codes exagérés du manga et une mise en scène baroque avec pas mal de couleurs. Cette fois il signera les 3 premiers BABY CART, ainsi que le 4ème.

BABY CART est l’histoire d’Ogami Itto, l’exécuteur officiel du shogun Tokugawa. Son travail est celui d’un bourreau qui doit exécuter les seigneurs qui s’opposent au shogun. Il fait son sale travail de manière froide et professionnelle, sans y prendre plaisir ni en ressentir de la culpabilité.

Mais un jour Itto est trahi par les Yagyu, les espions du shogun qui cherchent à contrôler le clan des exécuteurs et obtenir la place d’honneur de Itto. Non content d’avoir tué sa femme, les Yagyu ont aussi déposé de fausses preuves accusant Itto de trahison envers le shogun pour le déshonorer et le faire exécuter officiellement. Mais Itto va se rebeller, refuser de se faire Hara Kiri et jurer de se venger. Il va fuir avec son fils Daigoro qu’il trimballe sur les routes dans sa poussette. D’où le (vrai) titre officiel de ces films : Kozure Ōkami (le loup accompagné de son petit.)

Dans le premier film LE SABRE DE LA VENGEANCE, nous découvrons au moyen de flash-backs ce qui est arrivé à Itto, et la façon dont il a pu fuir les Yagyu, tandis que dans le temps présent, nous le suivons vendre ses talents comme tueur à gages. C’est ce qui l’amène dans un village pris en otage par des brigands dans lequel il est censé attendre sa cible. Sur place, il est fait prisonnier avec les villageois, et va encaisser des humiliations pour attendre le bon moment pour frapper.

L’intérêt du film réside dans sa mise en scène stylisée (je pense à un plan métaphorique où on le voit marcher au milieu d’une rivière de feu et d’eau, ou encore une scène où les brigands le forcent à coucher avec une prostituée otage devant tout le monde qui se transforme en scène presque poétique malgré la situation glauque, avec volutes de fumée sur une image teintée de bleu. Et bien sûr les affrontements qui, pour l’époque, sont sacrément violents (têtes et bras qui volent, pieds coupés, etc.)

Le charisme de l’acteur Tomisaburo Wakayama (déjà aperçu dans ZATOICHI : MORT OU VIF sous les traits du samouraï Jushiro que Zatoïchi doit vaincre à la fin) n’est pas non plus étranger à la réussite du film. Oui je sais, ce n’est pas un jeune premier ni un beau gosse ténébreux, c’est un homme au visage rondouillard avec double menton. Mais il a une sacrée présence à l’écran et on devine la force derrière son visage patibulaire. Pour le coup il ne ressemble pas au personnage de manga qui fait plus jeune et beau. Mais je trouve que ça fait du bien. L’acteur ressemble plus à un père de famille qui a passé la quarantaine.

Itto n’est pas un personnage attachant, c’est un exécuteur qui a juré de devenir un démon par vengeance, il n’exprime pas grand-chose, reste taciturne, mais il essaie de prendre soin de son fils.

La musique présente dans cette saga fait écho au style Enka dont j’ai déjà parlé dans LA FEMME SCORPION. En gros ce sont des musiques qui peuvent mélanger instruments traditionnels japonais et occidentaux, proposant un mariage culturel singulier avec parfois des sonorités plus rock, confirmant l’orientation de ce cinéma vers une approche plus moderne et stylisée.

BABY CART : L’ENFANT MASSACRE (1972) de Kenji Misumi

Un épisode au scénario plus light mais plus généreux en action

Cette fois c’est le clan Yagyu d’Akashi qui tente d’assassiner Ogami Itto, les Yagyu de la capitale Edo ayant promis de ne plus l’approcher s’il remportait un duel (remporté dans le premier film.) Les Yagyu d’Akashi sont un clan de femmes guerrières très dangereuses. De son côté, Itto poursuit son chemin en louant ses services d’assassin. Cette fois il est censé tuer un homme possédant le secret d’une teinture unique afin que le Shogun ne s’en empare pas et que le clan disposant de cet avantage commercial ne perde pas son monopole.

Le personnage d’Ogami Itto est davantage développé. Contrairement à Zatoïchi, ce n’est pas un tendre. C’est même presque une ordure. Il ne se préoccupe que de sa vengeance. Il déclarera même être prêt à sacrifier son fils parce qu’ils ont tous les deux choisis la voie du démon. Le gamin ayant 4 ou 5 ans…c’est très discutable qu’il comprenne quoi que ce soit. Itto est donc bien devenu un démon. Il lui arrive d’avoir des sursauts d’humanité mais globalement il vit de son travail d’assassin et ne questionne pas la moralité de son employeur.

Pour ce qui est de l’action, c’est un festival, et la série entre de plain-pied dans la folie furieuse et les adversaires plus extravagants (comme les 3 frères Bentarai avec leurs armes insolites, ou ces femmes tueuses qui s’échappent comme des anguilles.) Mais le film n’est pas comique, l’atmosphère est lourde est oppressante, avec ces perpétuels sons de cloche que Itto semble entendre alors que la caméra filme les alentours. Ces sons font écho à la cloche qui a sonné la nuit où il a été trahi, et semble annoncer un danger, réel ou imaginaire pour notre personnage toujours sur le qui-vive.

Si le fiston Daigoro n’est pas un personnage central, on le voit tout de même (dans une scène bien drôle) presser sur un mécanisme de sa poussette pour qu’une lame sorte et empale un ennemi. Plus il voit son père se battre, plus il semble blasé et trouver ça normal. On n’ose pas imaginer quel adulte il pourrait devenir. On le voit aussi s’occuper à son tour de son père après un rude combat.

Le scénario est surtout un prétexte à une succession de combats, tous plus inventifs les uns que les autres, ainsi qu’à des déferlements de violence excessive (les guerrières d’Akashi découpent un homme en morceaux, le sang gicle et coule dans tous les sens.) Mais ça n’empêche pas le film de nous réserver quelques surprises, notamment concernant Yagyu Sayaka, la chef des guerrières d’Akashi qui a une certaine dignité et semble désapprouver les méthodes du chef suprême des Yagyu, Retsudo.

Il n’y a aucun personnage vraiment bon dans cette saga. Ils sont tous à moitié fous, aveuglés soit par leur code d’honneur, le pouvoir, ou la vengeance.

Les jeux d’ombre et de lumière, ainsi que le travail sur le son bénéficient toujours d’un grand soin. Si certains choix pourront déplaire (certains duels sont dépourvus de tout autre son que celui de la lame), ils participent à l’identité de la série.

Les BABY CART sont des films assez crépusculaires, mais en même temps très divertissants car généreux dans leurs excès, et spectaculaires.

C’est vraiment le côté exagéré des mangas qui l’emporte sur le classicisme des jidai-geki. On s’approche des films de type « manga-live » qui est un genre encore un poil différent dont je ne parlerai pas ici, mai en gros cela représente ces films qui adaptent la forme du manga (ou de l’anime) à la lettre, avec les effets parfois cartoonesques que cela implique (des personnages qui rebondissent sur les murs, lancent leurs sabres qui reviennent comme des boomerangs et ce genre de folie, le tout sur fond de hard rock.) BABY CART étant la première saga à expérimenter quelques délires du genre, on n’en est pas encore à ces extrêmes, mais on sent bien qu’elle représente un pont entre le classique film de samouraï et les « manga-live » inspirés des jeux-vidéo ou animes. On peut même se demander si BABY CART n’a pas d’abord inspiré des mangakas et/ou des créateurs de jeux-vidéo.

ZATOICHI (2003) de Takeshi Kitano

Une nouvelle itération du héros populaire

Ce film est un reboot signé Takeshi Kitano (réalisateur de HANA-BI, L’ETE DE KIKUJIRO, ANIKI MON FRERE et acteur connu pour ses rôles dans FURYO, ANIKI MON FRERE, BATTLE ROYALE.)

Zatoïchi arrive dans un village sous la coupe d’un chef local, Ginzo, qui fait régner la terreur par l’intermédiaire d’un redoutable rōnin, Hattori Genosuke. Il rencontre ensuite deux geishas aussi belles que dangereuses, qui parcourent le pays à la rechercher du meurtrier de leurs parents. Leur seul indice est un nom : Kuchinawa. Leur quête est sur le point de prendre fin.

Recette classique d’un film de Zatoïchi : le sabreur aveugle va prendre la défense d’opprimés, affronter des chefs de clans corrompus et se mesurer à un samouraï honorable plus fort que les autres. Le scénario dispose d’un petit twist avec le mystérieux chef véritable du clan qui se fait passer tout le long du film pour un citoyen normal avant qu’il soit révélé qu’il est la tête pensante au-dessus de Ginzo. Kitano n’a pas cherché à renouveler spécialement le genre, c’est même plutôt un retour aux sources. Certes il s’attribue le rôle principal jusque-là toujours tenu par Shintaro Katsu (mais bon le monsieur était mort en 1997), et il joue avec les codes du chanbara pour rendre le film imprévisible, oscillant entre comédie burlesque, poésie et drame sanglant. Mais ça a souvent été le cas dans la saga d’origine qui contient des épisodes comiques et d’autres plus sombres. Disons que Kitano a inséré un peu toutes les composantes de la saga dans un seul film. Ça peut le rendre un poil chaotique, mais aussi généreux. Et on a vraiment la sensation d’être dans un feuilleton d’un héros célèbre.

Ce que l’approche visuelle de Kitano apporte au film est à la fois sa force et sa faiblesse. En effet, il a choisi de montrer des effets gores comme jamais auparavant : pas de gimmicks de montage pour masquer les blessures, les têtes coupées, etc. Kitano a voulu montrer les lames rentrer dans les corps, couper des doigts, le tout en plan large (donc impossibilité d’utiliser des prothèses.) Par conséquent, il a recours…aux CGI. Et c’est assez vilain. Les CGI japonais de 2003 dans un film à moyen budget, c’est loin derrière la qualité hollywoodienne. Donc ça n’a jamais l’air vrai. Cela dit, ça ne gâche pas non plus le film qui ne repose pas que là-dessus, et on ne peut nier que certains combats sont filmés de manière unique.

Voilà qui conclue ce dossier sur les films de sabre japonais. Il est évident que j’aurais pu parler de plein d’autres films encore, mais je pense avoir couvert une période intéressante dans laquelle vous pouvez piocher allègrement pour découvrir ce genre et ses variations de style.

Des CGI vilains…mais des combats chouettes quand même

BO du jour :

51 comments

  • Présence  

    Un courant plus stylisé, outrancier et orienté divertissement va se développer : faut-il y voir une tendance majeure venue des États-Unis de privilégier le spectacle parce que le divertissement rapporte plus ?

    Zatoïchi : mort ou vif – Un seul acteur pour tous les films ! La vache quelle carrière. Merci beaucoup pour cette présentation de des films de Zatoïchi et de leur contexte, car ce fut une source de frustrations en ce qui me concerne. Il y était souvent fait référence dans des comics ou des articles dans des journaux spécialisés, et ils étaient indisponibles en France à l’époque où je m’y intéressais.

    Zatoïchi : le shogun de l’ombre – Tempo : merci pour la définition car j’aurais été bien en peine de savoir ce que c’est. Je suis très impressionné par ta culture japonaise qui trouve sa place de manière organique dans tes articles.

    Baby Cart : le sabre de la vengeance – Voilà qui me parle plus, Lone Wolf & Cub ayant été l’un des premiers mangas traduit aux États-Unis, avec Akira. Pareil les films étaient inaccessibles quand je m’y intéressais.

    Baby Cart : l’enfant massacre – Plus il voit son père se battre, plus il semble blasé et trouver ça normal. On n’ose pas imaginer quel adulte il pourrait devenir. – C’est un thème qui revient de amnière chronique dans le manga, le fait que Daigoro apprenne par mimétisme, en reproduisant le comportement de son père.

    Zatoichi (2003) : visiblement plus une curiosité qu’un film intéressant pour lui-même, curieux ce recours aux CGI pas convaincants.

    Un couple d’articles très enrichissants.

    • Matt  

       » faut-il y voir une tendance majeure venue des États-Unis de privilégier le spectacle parce que le divertissement rapporte plus ? »

      Dans les années 60, je ne pense pas trop. Les films américains étaient même un peu timorés à l’époque. Les anglais et les italiens ont commencé avant eux à faire couler le sang chez la Hammer ou dans les gialli. En 1960, Hitchcock galérait à filmer sa scène de meurtre sous la douche dans Psychose. Fallait pas trop voir de sang, ni rien. Donc niveau divertissement violent aux USA, les années 60…euh…c’était pas trop ça.

      Ah les CGI malheureusement ils aiment bien ça en Asie. Ils en mettent souvent dans leurs films fantastiques. Et c’est souvent bien moche^^ Ils n’ont pas les moyens ou les talents qu’il y a aux USA hélas.

      • Présence  

        Merci beaucoup pour ces éléments de contexte sur l’industrie du cinéma asiatique, à la fois pour un état comparatif de la représentation explicite de la violence entre les différents pays, et pour les capacités en effets spéciaux Japon / États-Unis.

    • Matt  

      Je ne suis toujours pas sûr que les 25 films Zatoichi soient dispos en France. Wild Side en avait sorti une quinzaine en DVD. Mais je n’ai pas cherché depuis si un coffret complet est sorti.

    • Matt  

       » Voilà qui me parle plus, Lone Wolf & Cub ayant été l’un des premiers mangas traduit aux États-Unis, avec Akira.  »

      Faut-il comprendre que tu as commencé à lire du manga en anglais ?^^

      • Présence  

        Oui car en France l’offre de l’époque (si ma mémoire n’est pas trop défaillante) était quelques planches dans Dorothée Magazine, et les productions Tonkam (que je ne savais pas comment me procurer). Aux États-Unis, il y avait donc First Comics qui publiait Lone Wolf & Cub dans le sens occidental par tranche de 60 ou 80 pages, mais après avoir recomposé chaque planche parce que les auteurs avaient refusé que les détails historiques se trouvent faussés par un effet miroir de retournement des planches (par exemple des kimonos fermés dans le mauvais sens). C’était un événement parce que les couvertures étaient réalisées par Frank Miller, puis par Bill Sienkiewicz.

        Marvel Comics avait opté pour publier Akira en version colorisée par Steve Oliff, là aussi par tranche de 60 ou 80 pages, soit une allure de tortue et un délai de parution incroyablement long. En parallèle, le petit éditeur Eclipse Comics avait formé un partenariat avec Viz Comics et publiait en tonkabon les mangas Mai the psychic girl (Kazuya Kudō & Ryoichi Ikegami), Kamui (Kazuya Kudō and illustrated by Ryoichi Ikegami), Area 88 (Kaoru Shintani ). Je n’avais lu que Mai, une expérience déroutante car c’était pour moi la découverte d’un manga déconnecté des séries qui passait au Club Dorothée.

        • Eddy Vanleffe  

          question à 1000 centimes d’euros
          qui de Glénat ou de Tonkam a lancé la première salve de manga en librairie?
          je ne sais, je ne sais…je dirais Glénat avec ses Akira couleurs…..mais

          • Présence  

            D’après wikipedia : il y a eu des précurseurs.

            En 1983, le premier volume de Gen d’Hiroshima de Keiji Nakazawa est publié par Les Humanoïdes associés dans la collection « Autodafé », dans une édition correcte, mais qui ne rencontre aucun succès. De même, l’Hiroshima de Yoshihiro Tatsumi édité par Artefact en 1983 ne trouve pas son public.

            […]

            À partir de mars 1990, encouragé par les chiffres corrects réalisés par le film Akira, Glénat décide de traduire et publier Akira, de Katsuhiro Ōtomo, en fascicules, d’après l’édition colorisée en Amérique. Le renouvellement massif des codes du manga qu’introduit cette œuvre permet au succès d’être cette fois au rendez-vous, et l’édition cartonnée en couleur voit le jour dès la fin de l’année. En décembre 1990, le premier volume de Gen d’Hiroshima fait l’objet d’une nouvelle édition chez Albin Michel, avec le titre Mourir pour le Japon, sans beaucoup plus de succès qu’en 1983. En 1991, Rêves d’enfants, autre série d’Ōtomo, est éditée en 1991 par Les Humanoïdes Associés, avec beaucoup moins de succès qu’Akira (ce qu’on peut expliquer par le fait qu’il n’y a pas d’adaptation animée de ce manga).

            […]

            Les éditions Tonkam sont créées en 1994.

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Manga#Avant_Akira_:_l'impossible_installation_du_manga

        • Nikolavitch  

          pareil, j’avais pris pas mal de Lone Wolf chez First, à l’époque

          • Présence  

            C’était une expérience de lecture très frustrante : trop morcelée, avec le responsable éditorial qui expliquait qu’il recevait des planches, sans aucune idée de savoir si les chapitres étaient dans l’ordre. C’était aussi une expérience de lecture très déroutante : une violence bien plus tranchante que celle des superhéros, un personnage principal pauvre et obstiné, peu conciliant, presque dénué d’empathie. C’était parfois des sujets complètement impénétrables tel ce chapitre où Ogami Itto tranche un homme saint, illustrant la maxime Si, en chemin, tu rencontres le Bouddha, tue-le. ???

  • Eddy Vanleffe  

    Et là…patatras grosse lacune de ma part….
    je n’ai vu aucun baby cart (je ne suis pas fan du manga Lone wolf and cub que je trouve très « fanatique » dans l’esprit…) et le seul ZatoÏchi que j’ai vu c’est celui de Kitano qui est un ovni filmique qui finit avec en chorégraphie nonsensique absolument WTF! J’ai adoré mais oui il ne faut pas trop le prendre au sérieux…
    quand on sait que c’était Takashi Miike qui devait le réaliser….

    • JB  

      J’avoue que la danse de fin est le seul souvenir que je garde de la version Kitano

      • Eddy Vanleffe  

        en fait moi aussi…^^
        pas que le film soit mauvais, il contient son lot de séquence typique du genre mais la chute est tellement perchée qu’il occulte le reste….

    • Matt  

      Très fanatique le manga ?
      Dans le film on ressent que les persos sont fous, obsédés par leur honneur ou leur vengeance. Mais ce sont des personnages. Je n’ai pas ressenti que les films te disaient que c’est une bonne chose^^
      Et alors là les combats abusés, les gerbes de sang ça y va. On voit encore où Tarantino est allé piocher^^

      • Eddy Vanleffe  

        C’est diffus….et totalement personnel. je ne vais certainement pas faire de leçon de morale à la con en prétendant que ce manga fait l’apologie de quoi que ce soit… je maîtriserais mal le sujet de toute façon.
        j’ai 10 tomes dark horse (minuscules chiant à lire…^^) et j’ai fini par trouver lourd le jusqu’au boutisme du héros et de son gamin…
        exemple le gamin (encore plus bloqué dans ses couches que Franklin Richards) se noie dans u lac gelé… apitoyée l’adversaire du héros lui lance une chaîne pour qu’il puisse se rattraper, le gamin lui renvoie sa chaîne….
        le héros en profite pour buter la Kunoichi et félicite son enfant… en expliquant que le « meifumado » etc…
        J’ai su que j’étais pas à coté de la plaque en lisant Usagi Yojimbo qui remixe énormément les figures célèbres des japonais ( il y a un samouraï aveugle par exemple…) et Usagi a un regard très critique sur un pastiche du Lone wolf (devenu un bouc et son chevreau) …
        je n’étais pas fan de ce genre d’ambiance et j’ai préféré lire Kenshin qui derrière le coté DBZ replace très bien les enjeux de l’ère Meiji….

        • Matt  

          Ah ouais mais ce sont des batards Itto et son gosse^^
          Ils n’en ont plus rien à foutre, ils veulent se venger.

          Mais ça dépend des situations. Dans le 2eme film, il épargne et sauve la chef des Yagyu d’Akashi, car il perçoit qu’elle a une certaine dignité. A la fin elle hésite à l’attaquer de nouveau mais il lève son sabre en mode « t’es sûre ? », elle ne fait rien et Itto ne la tue pas.

          Mais à un autre moment oui, t’as un mercenaire payé pour le tuer qui essaie de sauver le gosse mais c’était une ruse pour que le mec pose ses flingues sur le rivage (pour ne pas mouiller la poudre) Comme ça Itto récupère les flingues et le mec a perdu.
          Il y a un côté « pour gagner, fuck l’honneur »
          mais d’un autre côté le mec utilisait des flingues. Tu voulais que Itto arrête les balles ?^^ C’est aussi une question de logique et d’intelligence.

        • Matt  

          Dans les films je trouve tout de même que Itto est honorable quand il perçoit que son adversaire l’est aussi.

          mais contre les assassins mâches avec des seigneurs qui se ramènent avec 50 soldats contre lui, tous les stratagèmes sont bons.

  • Eddy Vanleffe  

    tout ça pour dire que je me rattraperais… merci pour ce best of.

    • Matt  

      Il y en a vraiment des bons dans les films Zatoichi. ça fait un peu peur 25 films mais t’es pas obligé de tout voir.
      J’en ai vu 7 ou 8 pour ma part.

      • Eddy Vanleffe  

        je vais bien finir par en trouver à vil prix quelque part… ^^

  • Matt  

    Et je confirme qu’en plus des 25 films, il y a eu une série tv avec encore le même acteur :

    26 épisodes en 1974
    29 épisodes en 1976
    19 épisodes en 1978
    26 épisodes en 1979

    Bon j’ai pas l’intention de tout voir, mais c’est sympa de piocher dans les films^^

  • Bob Marone  

    Super panorama ! A quand le 3e papier spin-off sur les bd de samuraï ?

    • Matt  

      ça je laisserai faire Eddy^^

      • Eddy Vanleffe  

        Sommaire:
        Kogaratsu
        Usagi Yojimbo
        l’habitant de l’infini
        Lone wolf and cub
        Usagi Yojimbo….
        Kenshin le vagabond
        the path

        hé mais il y a de quoi faire…. ^^

        • Jyrille  

          Ah ouais Kogaratsu, je lisais dans Spirou. Je n’ai aucun tome mais je pense que ça me brancherait maintenant. Super dessin.

        • Matt  

          Oui c’est bien sympa Kogaratsu. Parfois un peu trop exagéré sur les visages TRES nippons^^ mais la beauté du dessin fait qu’on s’en fout en fait.
          Les 4 premiers tomes forment un cycle durant une guerre et ensuite Kogaratsu est un samourai errant je crois. J’en ai quelques tomes.

          • Bob Marone  

            Gigi a aussi fait une bonne série de samuraï : Ugaki. Il n’y a que 2 tomes malheureusement. Mais c’est très bien. Il y en a un sur la guerre de Shimbara contre les chrétiens.
            Et Mitchez a aussi fait un album autour de figures féminines : Tako.

  • Jyrille  

    J’avais entendu parler de ces films, enfin des séries surtout, mais je n’en ai rien vu ni lu. Je sais que Présence est un grand fan du manga Lone Wolf and Cub, c’est donc BABY CART en film c’est ça ?

    En tout cas merci pour la présentation, je saurai vers quoi me tourner si je tombe dessus.

    Est-ce que Tarantino s’est servi de quelques trucs ici ?

    Enfin, je ne sais plus si on en a parlé, mais j’ai regardé (il y a un bout de temps déjà) SAMURAÏ CHAMPLOO, même animateur que Cowboy Bebop, une seule saison, et cette fois c’est une histoire de ronins vagabonds avec de la musique hip hop ou trip hop. Matt, JP, Eddy, vous l’avez vue ?

    La BO : comme hier, malgré le chant japonais, ça sonne très western spaghetti et films des années 70.

    • Matt  

      Il me parait évident que Tarantino s’est inspiré de cette violence abusé de geysers de sang et autres membres coupés pour Kill Bill. Tu mélanges ça aux films de kung fu chinois de la Shaw Brothers (pour kill bill 2 et le vieux maitre chinois) et Lady Snowblood/Meiko Kaji (il y a même ses chansons) et t’as Kill Bill.
      Un peu de western aussi. C’est une énorme melting pot Kill Bill en fait. Et j’ai rien contre hein ! Mais quand les gens ne savent pas qu’il fait un hommage et s’imaginent qu’il a tout inventé, bah non^^

    • Matt  

      « La BO : comme hier, malgré le chant japonais, ça sonne très western spaghetti et films des années 70. »

      C’est un peu l’histoire de l’œuf et la poule.^^
      Pas facile de savoir qui a commencé et qui a influencé qui.
      Il y a tout un style de musique (Enka) dont j’ai déjà parlé sur l’article sur Meiko Kaji qui s’est développé avec des influences de jazz et un peu de rock.
      Masaru Sato, le compositeur d’hier, a été influencé par l’occident aussi.
      Les italiens ont pioché dans le cinéma de Kurosawa. On a en effet l’impression que les deux pays se sont influencés mutuellement. Mais je ne connais pas les détails. Ce n’est pas trop expliqué dans les biographies des compositeurs.
      Je sais que Masaru Sato était l’élève de Fumio Hayasaka (mort en 1955, donc avant les westerns italiens) qui a bossé sur la BO des sept samouraïs avec lui. Mais le style était différent alors.
      https://www.youtube.com/watch?v=HqtTPxWzjk4
      Et techniquement Sato a commencé à faire de la musique pour le cinéma avant Morricone, qui faisait des concerts seulement dans les années 50. Mais son style a-t-il évolué au fil des années en s’inspirant du western italien ? Possible.

      • Jyrille  

        Merci pour le lien. C’est un peu de la musique funèbre de cirque, pour moi ça se rapproche quand même de la musique italienne, mais différente oui.

    • Chip  

      Samurai Champloo malgré quelques moments intéressants ça m’a fort déçu, et au final laissé peu de souvenirs (et difficile de passer après Cowboy Bebop c’est sûr).

      Tu enpenses quoi aujourd’hui?

      • Jyrille  

        Evidemment moins bon que Cowboy Bebop mais très sympa. Très bonne animation, bande son originale et personnages attachants.

  • JP Nguyen  

    Et ben, comme je m’y attendais, y’a que le Zatoïchi de Kitano que j’ai vu…
    Merci pour ma culture pour le reste. Baby Cart, j’avais essayé mais… nan, y’a un truc un peu jusqu’au boutiste qui m’en tient éloigné.

    Le Kitano, je l’avais vu au cinoche (c’est dire si c’est vieux, pour moi…) et je dois l’avoir revu une ou deux fois à la téloche. Je l’aime bien, ce film, c’est sans grande prétention mais bien ficelé. Les CGI ne m’ont pas choqué, les gerbes de sang écarlate sont à la base déjà irréalistes. Sur l’extrait que tu as montré, ouais, ok, c’est pas le top du top visuellement. Mais la chorégraphie des combats reste efficaces et moins abusée que des trucs plus récents, avec des gars qui sautent de partout, esquivent au ralenti etc.

    @Cyrille : oui, j’ai vu la série Samurai Champloo. J’ai moins aimé que Cowboy Bebop mais elle est quand même sympa, avec de très bons moments (la tension dans certains duels et à l’inverse la bouffonnerie dans d’autres scènes).

    • Matt  

      Oui Le Kitano est plutôt cooL.
      C’est juste que je pense qu’on l’apprécie mieux en connaissant ce type de cinéma à la base, pour les références aussi aux vieux films, et ça explique le côté un peu chaotique du film qui a mélangé plein de trucs de la saga Zatoichi jusqu’à ce que ça déborde^^ Il y a du burlesque avec un idiot qui court en hurlant autour d’une maison, des geishas qui cherchent vengeance (dont un homme travesti), des moments jolis, des moments WTF, des sous intrigues et plein de persos secondaires, des séquences de jeux de dés (Zatoichi joue souvent dans les vieux films) Je pense que commencer plus relax avec les premiers films te donnent moins le tourni que le film de Kitano.

      En fait parfois les films asiatiques font des références à leur patrimoine aussi. Et si tu le connais pas…bah…c’est comme lire la ligue de gentlemen extraordinaire d’Alan Moore sans savoir ce que c’est un super héros, sans connaitre Dracula, Nemo ou l’homme invisible, bref en ayant aucune référence…je crois que tu te dirais aussi un bon gros « WTF ? » en lisant du Moore^^

    • Eddy Vanleffe  

      Samouraï Champloo, je suis mitigé autant j’aime le délire de la VF et les premiers épisodes autant le dénouement je le trouve plat plat plat! en plus il faut vraiment que je surmonte mon dégoût du hip hop, (japonais qui plus est..parce que les banlieues et le gangsta rap, chez eux ça fait cosplay)
      je préfère aussi Cowboy bebop mais pas les filles à la maison… du coup je suis seul….

  • Matt  

    Bon…z’avez regardé les vidéos un peu ?^^ Zatoichi qui découpe des pièces et des mouches ?^^
    Faut en profiter, il y en avait déjà une vidéo morte avant la publication de l’article…dans 3 mois y’aura plus rien.

  • Matt  

    Tiens au fait, dommage que PierreN ne vienne plus. Je crois qu’il connaissait Baby Cart. Je me souviens qu’il en parlait.

  • Tornado  

    Encore un article qui fait envie.
    Je note donc ces films dans ma (très longue) liste…
    Au fait, pourquoi ça s’appelle BABY CART ???

    • Matt  

      Va savoir…
      Lone wolf and cub aurait pu aller, comme le manga. C’est la traduction plus logique de Kozure Okami (le loup à l’enfant)
      Je ne crois pas non plus que ce soit le nom aux USA. C’est un titre anglais inventé en France je crois…On le fait encore, inventer des noms anglais, comme Seven Sisters qui ne s’appelle pas comme ça aux USA^^

      Sinon il faut savoir qu’il existe un remontage US ignoble « réalisé » (plutôt remonté) par un certain Robert Houston appelé SHOGUN ASSASSIN qui est je crois un mélange des 2 premiers films avec plein de passages coupés. Aucun intérêt bien sûr.^^

    • Matt  

      T’as regardé la démonstration de skill de Zatoichi sur la 2eme video Zatoichi que j’ai mise ?^^ ça fait très Lucky Luke ou prouesse à la Daredevil.
      L’acteur qui parie contre Zatoichi est le futur Ogami Itto de Baby Cart.

      Fun fact : les 2 acteurs sont frères. Bon…Shintaro Katsu et Tomisaburo Wakayama, ça ne sonne pas comme la même famille mais je ne connais pas les détails^^

      • Tornado  

        Mais oui c’est de ça que je voulais parler !!! Daredevil est inventé la même année que la sortie du film ! Mais qui a inspiré l’autre ???!!!

        SHOGUN ASSASSIN !!! Mais oui ! C’est cette version qui était passée sur Canal + quand j’étais ado !!! Je me souviens que mon beau-frère m’en avait parlé. Il avait adoré ! Quand je raconte qu’on me faisait baver avec les films asiatiques qui passaient sur Canal +, c’est systématiquement à ce SHOGUN ASSASSIN que je pense en premier ! 😀

        • Matt  

          Ah
          Bah je te conseille quand même les films entiers et pas le remontage US^^

          Pour Darevil, non Zatoichi a été créé avant. Le premier film des 25 est sorti en 1962.
          C’est le film numéro 6 « MORT OU VIF » qui date de 1964^^ J’en parle en premier certes mais parce que je n’allais pas faire toute la saga.

          Après par contre je ne sais pas si ça a joué un rôle dans la création de DD parce que je ne sais pas si les films japonais s’exportaient bien aux USA. Il pouvait y avoir du délai aussi.

  • Chip  

    Zatoichi, je n’en connais que la version Kitano, et j’aime beaucoup le fait d’y mettre ce qu’on veut. La liberté de changer de ton des mangas au long cours et de certains anime (puisqu’on vient d’évoquer Cowboy Bebop, en voilà un exemple marquant) fait une grande partie de leur charme et j’y retrouve un peu ça – et d’une manière générale les meilleurs Kitano mettent toujours du burlesque dans de l’ultra-tendu.

    Le moment dont je me souviens le plus c’est quand Zaotichi, confronté au samourai joué par Asano, l’empêche de dégainer, gagnant le combat sans même qu’il soit mené : du grand western (c’est pareil, on vous dit).

    Baby Cart j’ai complètement fait l’impasse, ça n’a pas marché sur moi, mais ça m’a ait découvrir le manga de Koike et Kojima (quand Dark Horse s’est décidé à en faire une édition sérieuse pour changer) que j’ai adoré et qui a été très influent par chez nous il me semble.

    En tout cas merci pour ces recensions qui me donnent envie de donner ou redonner une chance à ces films (pour peu que je vive assez vieux pour trouver le temps).

  • Bruce lit  

    Je me suis trouvé le Zaitochi de Kitano. Je regarde ça très vite.

  • Matt  

    Je viens d’écouter aussi. C’est intéressant. Surtout la partie sur l’aspect contradictoire de la non-légitimité des samouraï à partir de 1600 et le fait qu’ils ont quand même maintenu un pays en paix pendant longtemps, aussi discutables que soient les méthodes.

    Tu pourrais aussi regarder Hitokiri de Hideo Gosha, qui met en scène un samouraï très fort mais complètement inculte, idiot et naïf, manipulé par des samouraïs plus « bureaucrates » cultivés.

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