L’histoire selon les dragons (La dynastie des dragons)

LA DYNASTIE DES DRAGONS de Hélène Herbeau et Emmanuel Civiello

Un article de MATTIE-BOY

VF : Delcourt

Aujourd’hui nous allons parler d’une saga d’heroic-fantasy franco-belge signée Hélène Herbeau et Emmanuel Civiello.

Bienvenue en Orient © Delcourt

Bienvenue en Orient
© Delcourt

Vous connaissez sans doute Emmanuel Civiello pour ses peintures très réalistes et fourmillant de détails. Il avait déjà illustré des séries comme KORRIGANS ou LA GRAINE DE FOLIE (pour les plus connues.) Quant à Hélène Herbeau, si elle a moins de BD à son actif, c’est parce qu’elle ne se destinait pas à faire de la BD. C’est justement Emmanuel Civiello qui lui a proposé une collaboration sur une BD d’heroic fantasy chinoise.

Ce couple d’auteurs vit en Chine depuis longtemps. Et cette BD est donc née de leurs voyages et découvertes. L’histoire n’est pas une adaptation d’une légende locale, elle est purement fictive, imaginée lors d’un de leurs voyages à Pingyao, mais l’atmosphère est imprégnée de l’imaginaire chinois avec des dragons qui parlent et un contexte historique réel.

Trailer de la BD

L’histoire est un peu complexe puisqu’elle se situe lors d’une époque réelle. Cela dit, ne paniquez pas, je n’y connais pas grand-chose non plus à l’histoire de la Chine et j’ai tout compris (mais il faut un temps de cerveau disponible.) Le contexte historique est surtout là pour mettre en scène des personnages à la destinée plus ou moins tragique, mais l’histoire s’oriente ensuite davantage vers la fantasy.

L’empereur Renzong de la dynastie des Song, a capturé un Phénix, un animal sacré normalement lié au dragon Ying Long. Ce dernier est maitre de la pluie et des vents et sa colère se répand sur les terres de l’empereur. Alors Renzong va demander audience auprès du roi des dragons Wulong et demander que Ying Long se calme. Wulong sera offensé de l’entendre exiger cela alors qu’il est responsable de la colère de Ying Long en ayant enlevé son Phénix. Wulong lui suggère de rendre le phénix, mais comme Renzong n’en a pas l’intention, il lui dit qu’il peut aussi offrir son fils unique au dragon comme sacrifice. Renzong sera prêt à faire ce sacrifice, mais hélas son fils sera enlevé lors du voyage par les hordes des Xia, une dynastie rivale. Bon, techniquement les Xia ne sont pas vraiment une dynastie mais un état vassal, ce sont des barbares tangoutes et non des Hans (le peuple historique chinois issu de l’ancienne ethnie Huaxia.)
N’ayant par conséquent pas reçu son dû, le dragon Ying Long va répandre le chaos.

Un dragon mécontent © Delcourt

Un dragon mécontent
© Delcourt

Onze ans plus tard, on suit à présent l’histoire de dame Luan, une princesse Song qui va être forcée par son père de se marier à Zhao Bao, un ambassadeur des Xia. Soi-disant pour préserver une paix fragile entre les 2 états. Mais un puissant guerrier Xia, surnommé le baron fou, est tombé amoureux de dame Luan en l’apercevant un jour.
Dame Luan va avoir un enfant, Sunya, et va apprendre le wushu (art martial) auprès d’un maître pour tromper l’ennui de sa vie de recluse dans un palais auprès d’un époux qui méprise sa culture Song.
Deux intrigues se suivent en parallèle à partir de là. La guerre entre les Song et les Xia qui va éclater suite à la mort de l’empereur Renzong et le refus des Song de payer aux Xia le tribut annuel, et le destin de Luan dont on va apprendre qu’elle est le phénix du dragon Ying Long sous forme humaine.

Le dragon Ying Long quant à lui est dissimulé sous l’apparence du conseiller du défunt Renzong, Wen Yanbo. C’est lui qui a fait en sorte que la guerre éclate pour que la descendance de Renzong soit annihilée par vengeance. Mais il apprend que le guerrier appelé baron fou est le fils autrefois kidnappé de Renzong.
S’ensuit un conflit entre dragons puisque normalement le phénix aurait dû quitter le corps de dame Luan à la mort de Renzong, mais les excès de colère de Ying Long a fâché ses frères et le roi Wulong qui ont empêché cette transformation. Ying Long va donc s’apparenter au méchant de l’histoire à partir de là et il va chercher à récupérer son phénix par tous les moyens. Dame Luan va s’éveiller à sa nature et va fuir son époux cruel. Elle va refuser de rejoindre Ying Long qui va alors enlever son fils Sunya.

 Dame Luan s’éveille à sa nature de Phénix © Delcourt

Dame Luan s’éveille à sa nature de Phénix
© Delcourt

Le dernier tome nous raconte quel stratagème dame Luan a trouvé pour chasser Ying Long du monde des hommes et récupérer son fils.
Selon Hélène Herbeau, ses inspirations pour cette histoire sont nombreuses : ses voisins, une ballade dans les hutongs, l’Opéra de Pékin, en passant par ses leçons avec son maître de calligraphie. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la très intéressante interview des auteurs sur le site de Delcourt.

Je ne vais pas répéter ici tout ce qui se dit dans cette interview. Mais plutôt parler de ce qui m’a plu dans cette BD.
Bon, on ne va pas se mentir, la lecture de cette aventure n’est pas aisée pour le profane. Il faut assimiler le contexte géopolitique de l’époque (surtout dans le tome 1 qu’il faut lire à tête reposée.) Il est vrai que si on connait un peu l’histoire, on comprend mieux certaines choses. Comme par exemple le fait que la dynastie des Song fut une dynastie d’un grand épanouissement culturel et artistique qui s’était affaibli militairement au profit de son raffinement. C’est pourquoi ils ont acheté la paix auprès des barbares en payant des tributs. Par exemple auprès des Xia qui se sont imposés. Historiquement, c’est une période située entre les guerres de la période des Cinq Dynastie et des Dix Royaumes et celle de l’invasion mongole de Gengis Khan.

La Chine de 1043 © Delcourt

La Chine de 1043
© Delcourt

Et il faut bien avouer que les noms chinois n’aident pas. Mais ça…c’est une question de culture. On n’allait évidemment pas réclamer que les auteurs appellent leurs héros Gérard et Robert, et les villes Marseille ou Paris. Il y a donc un effort à faire de la part du lecteur pour entrer dans l’histoire et rattacher les noms compliqués aux visages. Cela dit, l’univers est séduisant et les thèmes intéressants. En effet au travers de cette fable mythologique et historique impliquant des dragons, des histoires d’héritage et de conflits culturels, on peut y voir abordé le sujet de la soumission des femmes (que dame Luan va refuser, que ce soit à son époux Xia ou au dragon Ying Long.)

La lâcheté et la cruauté des puissants est également abordée au travers de ces chefs d’état prêts à sacrifier les autres pour leurs caprices. Et même un dragon céleste devient mauvais en ayant passé trop de temps chez les humains. La BD dresse un certain portrait d’une période historique en mélangeant tout ça dans une histoire romanesque et qui vire davantage dans l’émotion et le divertissement dans les tomes 2 et 3. Le cap à passer, c’est le premier tome.

De beaux décors © Delcourt

De beaux décors
© Delcourt

L’empereur Renzong (qui a bien existé, 1010-1063) n’a d’ailleurs pas été choisi par hasard. Pour les auteurs, l’époque correspond à la Chine des légendes auxquelles les occidentaux sont habitués, et l’empereur Renzong un empereur suffisamment peu glorieux pour lui octroyer le rôle qu’il a dans la BD (il y a eu beaucoup de réformes, de troubles, de misères, de famines durant son règne malgré son attitude pacifique…qu’on pourrait peut-être qualifier de lâche pour l’époque puisqu’il ruinait son peuple en payant des tributs.)

Au-delà de ça, même si vous ne saisissez pas toutes les subtilités, il n’en reste pas moins une aventure très prenante à base d’interactions entre l’humain et le divin, les humains étant toujours assimilés à des jouets des dieux (ou des dragons en l’occurrence.) Le destin à affronter fait aussi partie des sujets de l’œuvre, que ce soit par l’acceptation ou la rébellion selon les situations.

Mariage forcé © Delcourt

Mariage forcé
© Delcourt

Le premier tome pose les bases, les enjeux et problématiques. Il est un peu ardu mais mérite qu’on fasse un effort. Par la suite, on est davantage dans le récit d’aventure et moins dans la politique. Et le dessin d’Emmanuel Civiello vient magnifier ces décors et costumes traditionnels chinois de toute beauté. Il y a bien quelques fois de légers soucis d’anatomie (j’ai trouvé parfois des têtes trop grosses par rapport au corps) mais c’est pour chipoter. Globalement le trait du dessinateur (et les couleurs) restitue parfaitement cette ambiance chinoise des temps anciens.

Les planches mettant en scène les dragons ou les affrontement mystiques sont de véritables fresques mythologiques à tomber par terre. Malgré un trait quelque peu figé (car ça ressemble davantage à de la peinture, Civiello travaillant également en couleurs directes), on ressent du dynamisme dans les scènes d’action.
En bref, ce conte fantastique est selon moi fort réussi et se termine en beauté. Il requiert malgré tout un certain investissement du lecteur surtout lors du premier tome (qui est d’ailleurs le plus long avec 72 pages) pour assimiler les informations du contexte politique.

 Le roi des dragons Wulong discute avec Sunya à la porte de Yanluowang (porte des enfers) © Delcourt

Le roi des dragons Wulong discute avec Sunya à la porte de Yanluowang (porte des enfers)
© Delcourt

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BO du jour : j’ai choisi ce morceau pour la présence de l’Erhu, instrument chinois à 2 cordes qui semble parfois pleurer ou ressembler à une voix humaine dans les aigus.

28 comments

  • Présence  

    Merci pour cette découverte car je n’avais jamais entendu parler de cette série en 3 tomes.

    Techniquement les Xia ne sont pas vraiment une dynastie mais un état vassal, ce sont des barbares tangoutes et non des Hans. – On sent quand même un petit peu de culture chinoise dans cette remarque. 🙂

    J’ai beaucoup aimé la musique de la bande annonce. Merci pour le lien vers l’interview.

    Les dessins et le travail sur la couleur (couleur directe ou infographie ?) sont magnifiques.

    Sais-tu s’il est prévu une réédition ou une intégrale ?

    • Matt  

      Couleur directe je l’ai dit^^
      Non je n’ai pas vraiment de connaissances en histoire chinoise. Je connais mieux le Japon.
      Je me renseigne juste quand je veux comprendre un truc^^ Et il y a des détails dans l’interview sur le site de Delcourt.

  • Eddy Vanleffe  

    je reconnais bien là la patte de notre collègue sinophile.
    Félicitations!
    formidable porte d’entrée vers une culture, une esthétique et des décors qui ont sur garder leur aura de fascination.
    même si le topo historique peut paraître roboratif, ce n’est pas plus compliqué que games of Thrones non plus hein..^^
    la double page sur la colère du dragon, lui aussi une force élémentaire et donc naturelle offensée par les hommes (fil rouge de la semaine?) est somptueuse.
    la muraille semble être elle-même comme un dragon assoupi.
    vraiment fabuleux.

    • Matt  

      Je ne t’ai point remercié pour ton retour^^
      Alors ouais c’est pas plus compliqué que Game of thrones…mais le gros de la géopolitique est exposé uniquement dans le tome 1 (et sans être plus explicatif que ça…c’est pas un cours d’histoire, faut recoller les morceaux^^) Et les noms chinois nous sont moins aisés à retenir (question d’habitude sans doute)
      Entre Renzong, Shin Zong, Xia; Jia, Lu Wang, Wu tang^^…on peut s’emmêler les pinceaux.
      Mais pas le choix. comme je le dis, ils n’allaient pas appeler les gens Gérard et Constantin…^^

    • Matt  

      Après quand je dis que ce n’est pas trop gênant de ne pas tout comprendre, c’est parce que dès le tome 2 (et même le dernier tiers du tome 1) on comprend qu’on va surtout suivre la princesse Song qui a été forcée de se marier à un Xia, le dragon qui veut la retrouver car elle est son phénix, et le fils de l’empereur qui a été kidnappé et élevé comme un Xia qui tombe amoureux de la princesse. Et on est dans un récit de fantasy avec une histoire d’amour, tout ça. Ce n’est pas de la politique.

      Mais ouais le début du tome 1 qui t’expose la reltion entre l’empire et les Xia, les tributs à payer par l’un aux autres, c’est un peu chaud, et si t’y connais rien tu te demandes pourquoi l’empire paie un tribut à des envahisseurs. Bah…l’empereur Renzong ne voulait pas faire la guerre^^

  • Jyrille  

    Je ne connaissais pas du tout cette bd, ni les auteurs. Il y a trois tomes ? Je ne suis pas certain d’avoir envie de m’y plonger mais à l’occasion cela peut être cool. Je vois bien me lire ça un après-midi dominical hivernal…

    Je n’accroche pas trop aux dessins comme ça mais les décors ont l’air terribles. Cela doit être différent sur papier.

    La BO : un film que j’ai en DVD depuis des lustres que je n’ai toujours pas regardé. J’aime bien ce thème, très mélancolique.

    • Eddy Vanleffe  

      Tigre et Dragon?
      une pure merveille avec Chow Yun Fat, l’incarnation même du charisme et le film signature de Michelle Yeoh. un hommage grandiose à tout un cinéma de Wu-Xia-Pian

      • Matt  

        Et une très belle musique^^

    • Matt  

      Tu ne connais pas Emmanuel Civiello ? Bon bah c’est chose faite. Il a signé des sagas d’heroic fantasy dans ce même style graphique. Korrigans envoie du lourd visuellement aussi. Même si l’histoire est très classique.

      C’est ça 3 tomes. Pas trop long, pas trop court^^

  • Tornado  

    Ah ouais. genre le mec qui n’y connait rien mais qui en fait s’y connait vachement mais qui est modeste parce qu’il croit lui-même qu’il n’y connait rien 😀
    Bon alors moi par exemple je n’y connais VRAIMENT rien et je t’assure que ça se voit que tu t’y connais un peu quand même ! ^^

    On a tous nos petites habitudes : Je n’aime pas trop le genre de personnage qui est un dragon et qui trois cases plus loin est un être humain parce qu’il peut se transformer. Je trouve ça trop facile. Ou alors il fautqu’il y ait un rituel, et non que ce soit d’un claquement de doigts. En général quand c’est le cas, ça me fait sortir des histoires.

    Pour le reste ça a l’ait vraiment bien. J’ai feuilleté le premier tome à sa sortie parce que, évidemment, Civiello m’a toujours beaucoup impressionné.
    Par contre c’est un assez piêtre scénariste, en tout cas à ses débuts car j’avais été tellement refroidi par LA GRAINE DE FOLIE, sa première série (qu’il a quasiment écrit tout seul, même s’il se fait aider par Mosdi sur le dernier tome), que depuis j’ai lâché l’affaire.
    Il a réalisé cette première série alors qu’il faisait son service militaire je crois. Il était vraiment jeune mais extrêmement virtuose niveau technique. Son travail sur la lumière est ce qu’il y a de plus impressionnant chez lui. Ensuite il a réalisé la série KORRIGANS avec Thomas Mosdi au scénario. J’avais acheté tous les tomes à l’époque mais je ne les ai jamais lus compte tenu de ce que je viens de dire…
    Je veux bien lui redonner sa chance avec cette série chinoise, pourquoi pas. Une intégrale est-elle dans les tiroirs de Delcourt ? Il n’y a donc que trois tomes ?

    • Matt  

      « Je n’aime pas trop le genre de personnage qui est un dragon et qui trois cases plus loin est un être humain parce qu’il peut se transformer. Je trouve ça trop facile. Ou alors il fautqu’il y ait un rituel, et non que ce soit d’un claquement de doigts. En général quand c’est le cas, ça me fait sortir des histoires. »

      Mais ce sont des dieux Tornado !^^ Ils font comme ils veulent.

      Bon cela dit le phénix est coincé sous forme humaine à cause des dragons. Mais les dragons eux-mêmes sont apparentés à des divinités, ils n’ont pas besoin de rituel. C’est comme Zeus qui fait des enfants à des humaines sous forme de pluie d’or, de taureau (euh…gasp !) C’est de la mythologie quoi.

      Je n’ai rien lu de Civiello en tant que scénariste en fait. Korrigans de Mosdi est sympa. Très classique, un peu façon LEGEND de Ridley Scott (en plus dark quand même), mais c’est beau.
      Et là l’histoire signée Hélène Herbeau est quand même prenante.

      Pas d’intégrale à ma connaissance. Et c’est sorti depuis un bout de temps quand même. Je ne sais pas si ça intéresse assez les foules pour motiver une réédition en fait.

      Et je t’assure que j’y connais pas grand chose en histoire de la Chine^^ C’est super compliqué. Je me suis juste renseigné un peu.
      Après il est possible qu’à force de voir des films historiques chinois et que j’aie lu quelques trucs pour piger le contexte, il me reste de très vagues notions, mais je suis incapable de te faire un cours d’histoire de la Chine.^^
      Alors que le Japon, je connais davantage (via les OAV Kenshin au départ comme je l’expliquais dans mon article, puis ensuite avec des films, et via ma curiosité de mieux connaître cette période des 600 ans de Shogunat avant le retour de l’empereur durant l’ère Meiji)

      • Eddy Vanleffe  

        En Chine, les dieux sont un peu comme des esprits et se transforment souvent à volonté durant leurs voyages notamment pour infiltrer les humains.
        c’est vrai qu’il faut se familiariser avec la façon de voir asiatique qui adore les bêtes à visage humain que ce soit des marionnettes, des démons farceurs, des dragons etc…

        • Matt  

          Oui c’est un peu ça au Japon aussi, avec des dieux de rivières et tout ça qui se présentent sous forme humaine.
          T’as du voir le voyage de Chihiro Tornado, non ?^^ Niveau dieux, Yokaï, sorcières et compagnie, ça y va là^^

    • Matt  

      Après si ça peut quand même te rassurer, le dragon n’abuse pas de ses transformations. Techniquement il devient humain durant les onze ans d’ellipse et reste humain la plupart de l’histoire, et redevient dragon à un moment. C’est pas non plus « je me transforme toutes les 2 pages » ^^

      • Tornado  

        Ok ok. Il faut penser mythologie alors. Je disais ça parce que parfois les scénaristes donnent dans la facilité avec des transformations à gogo ou à la Barbapapa. Mon « machin-truc consenti d’incrédulité » a du mal à suivre dans ces cas là… Je n’aime pas beaucoup ça.
        En ce moment je lis toute la série des CHRONIQUES DE LA LUNE NOIRE. C’est une série que j’avais commencé à lire quand j’étais ado puis je l’avais laissée de côté tout en continuant à acheter les tomes. J’ai donc repris le tout plus de 20 ans après en avoir lu le début ! Bon, je ne trouve pas ça terrible, même s’il y a des passages réussis (ça va sûrement finir au bac à soldes). C’est souvent très vulgaire et certains personnages, donc, se transforment un peu trop facilement au gré des péripéties. Bof.

        • Matt  

          Ouais je vois ce que tu veux dire pour la lune noire. Je ne suis pas fan non plus.
          En fait les transformations « bien pratiques pour le scénario » c’est toujours un peu pénible.
          Là ce n’est pas le cas. Le dragon reste juste infiltré parmi les humains pendant des années pour comploter. Il ne change pas d’apparence sans arrêt pour la baston ou je ne sais quoi.
          La lune noire, ça fait très jeu-vidéo au final, avec des niveaux de puissance et tout. Et ça finit en mode gros bourrinage.
          Là on est plus dans un conte mythologique.

          • Eddy Vanleffe  

            Froideval c’est un auteur à part, venant du JDR, rapidement il essoufflée là raconter sa campagne AD&D uniquement centrée sur l’expérience de Wismerhill… les autres font de la figuration de luxe.
            666, c’est un peu pareil et ainsi de suite…

          • Tornado  

            Hé bé… Moi qui déteste tous les jeux (vidéo, rôle, société, etc.), je suis servi…
            Et en plus c’est souvent hyper vulgaire. Voir écrit « mes couilles » ou « ta gueule » au milieu d’une saga d’heroic fantasy, ça fait drôle…
            Reste les grandes images d’armées et de batailles titanesques, qui font leur effet. Je ne pense vraiment pas garder cette série qui me prend une place folle dans la bibliothèque depuis des lustres…

          • Matt  

            Oui voilà l’auteur Froideval vient clairement du monde du jeu de rôle^^ Il ne s’en cache pas.

          • Matt  

            Moi j’ai préféré Les forêts d’Opale en saga d’heroic fantasy mainstream franco-belge^^
            ça continue après le tome 9 mais d’après ce que j’ai vu, non seulement c’est un nouveau cycle, mais avec de nouveaux persos. Et le dessinateur a changé. En gros les 9 premiers tomes se suffisent très bien.
            Je pense qu’ils n’ont pas changé le titre parce qu’au final…c’est le nom du royaume et tu peux raconter 30 histoires dans ce royaume si tu veux.

  • Bruce lit  

    Un article qui arrive à point nommé pour rappeler au délà de cette psychose irrationnelle autour du Coronavirus et du racisme antiasiatique qui éclate comme un furoncle au grand jour que la Chine a su nous faire rêver avec ses contes et légendes.
    Tout me semble magnifique là-dedans et je vais trouver ça très vite en occaz chez Aapoum. Les illustrations sont magnifiques.
    Très bon choix de BO tout en violoncelles gracieux. Je garde un souvenir émerveillé de ce film, l’un des derniers que j’ai vu en salle avant mon arrêt de fréquentation des salles obscures.
    Bullseye Mattie !

    • Matt  

      Violoncelle et Erhu ^^
      L’instrument qui semble chanter un peu, c’est de l’Erhu. Très spécial mais très joli comme sonorité.
      C’est quoi ces conneries de racisme ? Il y a des gens qui reprochent aux chinois leur maladie ?
      Qu’on s’inquiète pour une maladie, je veux bien mais tourner ça en racisme…quelle connerie

      • JP Nguyen  

        @Matt : oui, à cause du coronavirus, dans des lieux publics des asiatiques peuvent être pris à partie et insultés car assimilés à des porteurs de virus. Je n’ose même pas penser à ce qui pourrait arriver si je retombais malade maintenant et que je tombe sur des connards dans les transports en commun. Je pourrais passer un sale quart d’heure…

        • Présence  

          Ton témoignage fait peur : je ne pensais pas que cette psychose irrationnelle puisse acquérir une telle force, un tel degré d’agressivité envers les individus typés asiatiques.

          • Bruce lit  

            C’est tellement stupide…
            C’est du niveau « Le Sida, c’est la maladie des noirs et des pédés »…
            Statistiquement, tu as quand même plus de chances de mourir en manifestant contre Macron que de mourir du Corona Virus.

          • JP Nguyen  

            Pour nuancer (mais cela reste désespérant), j’ai parlé de « connards ». Si il n’y avait pas cette histoire de virus, ils se chercheraient une autre cible.
            Le fait est qu’il y a une partie de la population qui n’est pas très bien informée, et ne cherche pas à l’être. Il y a d’autres personnes bas de plafond qui ne regardent pas très loin et qui font des amalgames simplistes.
            Et les asiatiques ne sont pas une communauté très influente dans le corps social et dans les medias. Alors c’est facile de taper dessus, au propre ou au figuré
            Remember le sketch à deux balles de Kev Adams et Gad Elmaleh caricaturant les chinois, diffusé à une heure de grande écoute. Il y a un public pour ça.
            Bizarrement, on prend beaucoup plus de pincettes pour d’autres communautés, qui dégainent rapidement les arguments tartes à la crème de « pas d’amalgame » ou pire « stop à l’islamophobie ».
            Désolé d’être amer. Mais après 40 ans de vie (sur 42) en France, constater que je ne suis pas un « vrai » français, et que, par ma faute, mes filles, aux traits asiatiques, ne seront jamais de « vraies » françaises… ça me fait comme un pincement au coeur…

        • Matt  

          Ouais ça me dépasse.
          Je comprends à la limite qu’on puisse s’écarter (même si ça reste peu agréable) au même titre qu’on évite de se coller à nos collègues malades au taf.
          Mais des insultes ?…
          Comme si les chinois faisaient exprès d’être malades ?

  • JP Nguyen  

    Merci pour cette présentation très claire d’une série qui ne m’intéresse pas directement mais qui pourrait plaire à mon épouse. Il y a bien sûr les dessins, mais aussi une intrigue suffisamment élaborée, qui n’a pas du être simple à résumer pour ton article. Tu t’en es bien tiré, on comprend le topo mais tu ne spoiles pas tout (même si davantage que dans certains de tes autres articles).

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