Libre arbitre (Abymes)

Abymes, troisième partie par Valérie Mangin & Denis Bajram

Mais c'est moi !

Mais c’est moi !© Dupuis

Par : PRESENCE

VF: Dupuis

1ère publication le 29/09/17- MAJ le 20/07/19

Les tomes 1 & 2

Abymes est une histoire complète indépendante de toute autre, en 3 tomes écrits par Valérie Mangin.

Dans le premier tome, (illustré par Griffo), Honoré de Balzac découvre que la parution de la Peau de chagrin en feuilleton dans La revue de Paris a été annulée au profit d’un récit racontant sa propre vie par un auteur anonyme.

Dans le deuxième tome (illustré par Loïc Malnati), c’est le réalisateur Henri-Georges Clouzot qui découvre que les rushs du film qu’il est en train de tourner (une adaptation du premier tome d’Abyme) sont remplacés par des prises de vue dans lesquelles il apparaît avec tous ses défauts.

Honoré de Balzac (tome 1), Henri-Georges Clouzot (tome 2)

Honoré de Balzac (tome 1), Henri-Georges Clouzot (tome 2)  © Dupuis

Le tome 3

Ce tome est le troisième d’une trilogie qui forme une histoire complète et indépendante de tout autre. Il est initialement paru en 2013, un mois après le deuxième tome qu’il faut avoir lu avant. Le scénario est de Valérie Mangin, les dessins, l’encrage et la mise en couleurs de Denis Bajram.

En 1993, Valérie Mangin découvre chez un libraire le tome 1 d’une série appelée « Abymes », dessiné par Griffo et écrite par une homonyme. Elle rentre dans sa chambre de pensionnat et la lit. Avec son ami Sylvio, elle envisage d’entrer à l’École Nationale des Chartes. Puis elle va assister à une conférence sur la bande dessinée à la Sorbonne, passant à coté de Xavier Dorison, et d’un monsieur portant un bandana bleu/noir, orné de têtes de mort blanches (sans les voir).

En 1993, Valérie Mangin découvre le premier tome d'Abyme (paru en 2013)

En 1993, Valérie Mangin découvre le premier tome d’Abyme (paru en 2013) © Dupuis

La même année, elle va voir le film (fictif) « Le mystère Balzac » d’Henri-Georges Clouzot, elle soutient et obtient sa thèse. Elle se met à la recherche d’un autre exemplaire de « Abymes, première partie » parce qu’elle a perdu le sien, en vain cette BD n’a jamais existé. Elle se rend à une séance de dédicaces où le dessinateur s’appelle Denis Bajram. Ensemble ils vont mettre la main sur ce troisième tome déjà fini, dès années avant sa parution en 2013, ce tome même que le lecteur est train de lire.

Dès la quatrième de couverture du premier tome de la trilogie, le lecteur savait que le troisième tome serait consacré à Valérie Mangin elle-même, la scénariste de la série, avec des dessins de Denis Bajram, son mari dans la vie civile. Ce qu’il ne pouvait pas imaginer, c’est que les époux Bajram effectuent une reconstitution fidèle de leur vie entre 1993 et 2013.

Bajram reproduit avec application et minutie les quartiers de Paris fréquentés par lui-même et sa future épouse. Il travaille à l’infographie en dessinant à partir de photographies des rues du quartier Latin avec leurs façades. Pour des lecteurs ayant fréquenté ces pâtés de maison, le résultat est magique car il a l’impression de les arpenter de nouveau. Comme Griffo et Loïc Malnati, Bajram a pris grand soin d’effectuer une reconstitution historique. Certes il s’agit d’un passé moins lointain, mais le lecteur peut constater que le libraire fume dans sa librairie (chose impensable de nos jours).

Valérie Mangin et Denis Bajram au travail, dans la BD

Valérie Mangin et Denis Bajram au travail, dans la BD  © Dupuis

Bajram ne se contente pas de piocher des photographies sur un site internet offrant des vues de la rue en situation réelle. Il les retravaille pour établir une homogénéité visuelle entre les scènes d’extérieur et les scènes d’intérieur. Les monuments sont superbes, le lecteur peut ainsi faire un peu de tourisme. Il doit aussi rétablir les commerces qui ont depuis disparu ou changé d’enseigne, comme la librairie « Fantasmagories » (et même les albums BD importants de l’époque, Benoît Peeters et François Schuiten étant évoqués par exemple). Sur ce point il faut vraiment être attentif pour déceler un anachronisme (un seul : la station vélib’, mal retouchée page 3, et peut-être la flamme devant Beaubourg).

La qualité de cette reproduction devient troublante et presque gênante pour les scènes d’intérieur. En effet le scénario se focalise sur l’histoire personnelle du couple, et le lecteur peut ainsi découvrir l’intimité de leurs lieux de résidence successifs, jusqu’au moindre détail de leur aménagement intérieur (y compris la table à dessin).

Denis Bajram utilise les capacités de l’infographie pour réaliser des planches pouvant contenir jusqu’à 11 cases par page, avec un degré de netteté exceptionnel dans le détail. Les possibilités offertes en termes de couleurs permettent de conserver une lisibilité optimale à chaque case, et à chaque détail ou accessoire sans qu’aucun ne se perde. Les individus sont dessinés avec un degré de simplification du visage, en léger décalage avec le rendu presque photographique des décors. Ce parti pris graphique les fait mieux ressortir de leur environnement et les rapproche du lecteur.

L'école nationale des chartes, 19, rue de la Sorbonne 75005

L’école nationale des chartes, 19, rue de la Sorbonne 75005 © Dupuis

En fonction de sa familiarité avec les lieux évoqués (le quartier Latin, Bayeux, Bruxelles) ou les créateurs et éditeurs mis en scène (Xavier Dorison, Éric Verhoest, Arleston, etc.), le lecteur ressentira une sensation d’immersion allant de très grande, à totale. Il devient même gênant d’assister aux premiers ébats entre Valérie et Denis, un tel degré d’intimité que le lecteur éprouve la sensation d’être avec eux, à un moment où il est de trop. Cette sensation de voyeurisme est accentuée par la réalité des autres anecdotes. Lorsque Bajram (le personnage) indique qu’il ne fait plus de signatures avec dessin lors des conventions ou salon de BD, le lecteur se rappelle cette même déclaration dans la vie réelle qui est de notoriété publique, avec son argumentaire très convaincant.

Valérie Mangin  a donc décidé de se mettre en scène avec lui et de raconter leur vie commune depuis leur première rencontre (et même un peu avant), jusqu’à la parution du présent album (et même très longtemps après). Le lecteur commence par apprécier la qualité de la reconstitution historique, puis de disposer d’informations de l’intérieur sur la genèse de l’album, sur l’histoire de ses auteurs. Il apprécie la composition rigoureuse de la trilogie avec une structure sous-jacente de contrepoints, effectués par les rappels du sort d’Honoré de Balzac dans le premier album (et les époux Bajram qui achètent sa maison pour y loger), et les rappels du film Le mystère Balzac d’Henri Georges Clouzot (que Valérie va voir au cinéma).

Le Mystère Balzac de Clouzot au cinéma

Le Mystère Balzac de Clouzot au cinéma © Dupuis

Mais au bout d’une quinzaine de pages, le lecteur s’impatiente. Ce que découvrent Valérie Mangin et Denis Bajram, il le sait déjà puisqu’il est en train de lire l’album en question. Les rappels sur les 2 premiers tomes finissent par lasser puisqu’il les a déjà lus. Arrivé à 5 pages de la fin, il se rend compte que tout le reste de l’album est conçu pour arriver à un effet de mise en abyme à l’infini, certes parfait dans sa réalisation (grâce aux capacités infinies de l’infographie) et dans sa narration (puisqu’il est l’aboutissement des 3 tomes), mais un peu artificiel. Certes il s’agit d’une mise en abyme parfaite, mais fallait-il vraiment que les époux Bajram réalisent un album complet sur leur propre vie, juste pour le plaisir de faire s’incarner une figure de style à la perfection ?

La coda de 4 pages est sympathique, mais insiste aussi fortement sur la nature nombriliste du récit. Le lecteur a l’impression que Valérie Mangin réchauffe la structure très intelligente de Universal War One de Denis Bajram. Mais voilà que cette coda contient une citation de Clouzot et une de Balzac. Le lecteur est alors tiré son immersion dans la vie privée de ce couple et se rappelle qu’il lit une fiction. Certes ce n’était pas très passionnant de lire les phylactères de Valérie et Denis expliquant ce qu’ils étaient en train de vivre dans cette mise en abyme vertigineuse, mais ce n’était pas eux. Il s’agit de personnages de fiction, d’une recréation, d’une autofiction, ou peut-être même d’autre chose.

Mise en abyme vertigineuse où Valérie lit la BD qu'elle n'a pas encore écrite

Mise en abyme vertigineuse où Valérie lit la BD qu’elle n’a pas encore écrite © Dupuis

Valérie Mangin a souvent exprimé son admiration pour le scénariste anglais Alan Moore, entre autres pour la construction rigoureuse, enchâssée dans un réseau de liens et de références internes omniprésentes de Watchmen. Or ces 2 citations finales montrent au lecteur que cette trilogie est d’un seul tenant et qu’elle a été conçue comme un tout dès le départ. Elles rappellent également qu’il s’agit plus d’une fiction que d’un journal intime puisque dans cet environnement, Balzac est mort décapité, et Clouzot est mort en 1946 (au lieu de 1977 en réalité).

Le lecteur se rappelle alors que les 2 premiers tomes proposaient plusieurs niveaux de lecture, avec l’emploi de la figure de style de la mise en abyme, et un thème sur la création de fiction. En regardant ce troisième de ce point de vue, le lecteur constate que Valérie Mangin a abordé la création dans un troisième média : la bande dessinée. De ce point de vue, cette bande dessinée développe les modalités concrètes de la réalisation d’une BD, mais aussi les liens que sa création entretien avec la vie des auteurs.

Case de droite : un jeune homme avec un bandana à têtes de mort

Case de droite : un jeune homme avec un bandana à têtes de mort© Dupuis

Le lecteur prend aussi conscience que le thème principal est celui du libre arbitre. Les atermoiements répétitifs et dramatisées de Valérie (le personnage) prennent une autre dimension dans le cadre élargi du libre arbitre. Les auteurs mettent en scène bien plus qu’une simple mise en abyme (parfaitement exécutée) de leur propre vie. Ils mettent cette figure de style au service de leur ambition philosophique. Les personnages constatent que leur réalité se conforme au futur décrit dans ce troisième album qu’ils ont lu avant même d’avoir l’idée de le réaliser. Ils présentent donc une vision de la vie où tout est écrit à l’avance de manière immuable.

S’il existe un être suprême capable de tout calculer (une sorte de Dieu horloger), alors il peut dire avec exactitude de quoi sera fait chaque seconde de chaque individu, en utilisant ce modèle mathématique capable de gérer toutes les variables et tout l’historique de chacune de ces variables. Mais pour l’individu fini (chaque être humain), même si tout est écrit (et ici même connu à l’avance), la vie n’en perd rien en saveur, tant que chacun instant n’a pas été vécu, générant les sensations et les états d’esprit correspondants.

L’appréciation de ce troisième tome dépend fortement de ce que le lecteur en attend. En surface il s’agit de parfaire la mise en œuvre d’une figure de style (la mise en abyme) sur la base d’une autofiction qui peut sembler parfois trop nombriliste et trop proche de la réalité intime des auteurs, 4 étoiles. En acceptant le questionnement philosophique du récit, il s’agit d’une aventure littéraire peu commune où la mise en abyme est un outil parfaitement maîtrisé, au service d’une interrogation majeure sur la nature de la vie.

Avec ce point de vue, le lecteur se rend compte que le scénario de Valérie Mangin est pensé et conçu au millimètre près, que le choix de Balzac, puis Clouzot n’a rien de fortuit ou d’arbitraire. À l’instar de Watchmen (dans un récit d’une moindre ampleur en termes de pagination), les éléments de la narration se répondent d’une séquence à une autre, d’un tome à l’autre, pour former un réseau narratif très riche d’une grande beauté. Indispensable.

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Entre fiction et réalité, impudeur et philosophie, Présence est envoûté par Abymes de Valérie Mangin et Denis Bajram.

La BO du jour : une double fantasy et un éternel recommencement :

17 comments

  • Eddy Vanleffe  

    Si je reconnais l’ambition du projet, sa recherche artistique etc… elle est aux antipodes de ce que j’aime lire.
    J’aime que l’imaginaire et l’imagination soit au pouvoir. je déteste les récits nombrilistes et les auteurs qui ne font que parler d’eux même comme s’ils se faisaient payer pour leur propre psychothérapie.

    après, par curiosité un jour…

    • Bruce lit  

      Pour suivre Bajram sur Facebook, je peux attester que l’on a là un artiste avec une sacrée personnalité. J’ai très envie de découvrir son univers qu’il soit fictif ou mis en scène. Pour être fan de John et Yoko, Jane et Serge, je suis très curieux de découvrir un couple vedette de la BD. Impudique ou non, l’oeuvre créé en tout cas un filtre. J’ai aussi très envie de lire Balzac mon romancier préféré français en héros de BD.
      Dans ma Top list.
      Merci Présence.
      N.B : je trouve Valérie Mangin craquante avec ses tresses !

      @Eddy : je ne crois pas que ce soit un récit nombriliste même si je ne l’ai pas lu. Puisque le couple Bajram n’apparaît que dans le dernier tome. Je te trouve un peu dur, car à partir du moment où un artiste se met en scène, même le plus discret, il y a quelque chose de narcissique ou de thérapeutique dans la démarche. C’est notamment visible sur scène avec un artiste en surélévation du public. Le talent est de ne pas confondre l’intime et l’intimité à mon sens. La BD permet de tout raconter, de tout montrer. Reste à savoir comme c’est fait, ça oui. Pour ma part, je suis très friand de ce genre de récit où l’auteur est mis en scène que ce soit dans le rock ou dans la littérature. L’exemple le plus brillant étant celui de Paul Auster dans la Cité de Verre.

      • Présence  

        @Bruce – Avec les mois écoulés depuis la rédaction de cet article, je dirais même plus que tout auteur ne peut parler que de sa perception de la réalité, et que, comme tu le soulignes, même quand il se met en scène il s’agit d’une re-création, et pas d’un reportage pris sur le vif. Pour reprendre tes mots, l’œuvre crée un filtre. Même si l’auteur ne se met pas en scène, il et en scène ses idées, ses pensées, dans une forme moins impudiques, mais tout aussi personnelle.

      • Eddy Vanleffe  

        haha…
        John et Yoko…Serge, Renaud sont justement des gens qui parlent trop d’eux même…
        J’aime beaucoup ce qu’ils font mais voilà, j’en ai rien à faire de leurs histoires de fesses…
        Apitoyer les foules parce que Dominique l’a plaqué, je trouve ça répugnant pour tout dire. c’est un connard déchéant, il paye!
        c’est une démarche que je ne partage pas…
        je ne pourrais jamais faire d’autobio… je me déteste trop pour ça. 🙂

        • Bruce lit  

          Oh là là, tu es dur quand même.
          Si tu prends Dr Renaud et Mr Renard justement, c’est tout sauf de l’auto apitoiement. C’est au contraire une chanson sur la haine de soi et l’impossibilité de tendre la main qui veut t’aider. Il y a au contraire bcp d’honnêteté dans cette mise à nu de ses faiblesses et ses failles. Quant à Gainsbourg, je ne connais aucune de ses milliers de chansons où il se plaint d’avoir été abandonné. Au contraire. Même Sorry Angel est d’une lucidité terrible.
          Son come back a été très marketté. Autant que celui d’Alan Moore il y a quelques semaines….

          • Eddy Vanleffe  

            L’album, la tournée, et le documentaire a été tourné sur sa dépression à l’époque. il y a des moments de lucidité bien évidemment et j’ai fait parti de ceux qui avaient attendu son retour et accueilli l’événement. mais sur l’ensemble, un parfum de demande absolution par un public conquis d’avance m’a peu à peu gêné.
            demander pardon avec plusieurs million de fans derrière soi est un peu une sorte de prise d’otage.
            Et puis boum, il refait pareil avec la deuxième…bon là je ne joue plus.

            Gainsbourg, je ne suis pas ultra fan. En interview il avouait de manière sympathique n’avoir rien inventé mais que comme en France, on s’apercevrait de rien, il pouvait piller à l’étranger comme il voulait. Jazz, London Beat, le son de New York, reggae…il a toujours bluffé un public pour la plupart à la traîne sur ce qui se faisait. Son génie fut d’être curieux et d’être un arrangeur du feu de dieu. Ses textes, je ne peux pas dire, je ne les ai jamais analysés.
            Sur les trois, celui que je connais le mieux, c’est John. Humainement c’était une merde. odieux, imbu de lui même, méprisant, mesquin, hyper-macho et oui ,c’est pas du people, tout est dans ses chansons. là encore, nous avons le gars qui demande pardon (jealous guy) le lundi pour mieux de gargariser de sa personne le mardi en conspuant tous les autres (How do you sleep).
            Les maris violents aussi demandent pardon, dans mon métier j’en vois plein de ces types, qui demandent tout le temps d’être pardonné et qui ne sont JAMAIS célibataires, parce qu’en excellent manipulateurs, il trouvent toujours une proie à qui débiter leurs salades.
            Je suis très dur avec ces artistes que j’adore, mais voilà leur oeuvre est plus importante que leur personne et cette dernière s’invite dans la première, elle va tendre à mon sens à diminuer sa portée plutôt que de l’agrandir.

    • Présence  

      @Eddy Vanleffe – Mon ressenti à cette lecture est que ce tome combine les 2 aspects : autobiographie et fantastique. Le mystère entourant la pré-existence de l’ouvrage avent qu’il ne soit écrit inscrit le récit das le domaine du fantastique et donc de l’imaginaire. Le lecteur peut tout aussi bien ne pas se focaliser sur le fait que les personnages portent les mêmes noms que les auteurs et ne les considérer que comme des protagonistes totalement imaginaires, confrontés à un événement surnaturel.

      En plus, j’aime beaucoup le parti pris esthétique des dessins, c’est dire si je en suis pas objectif. 🙂

  • Matt  

    Désolé si je ne réagis pas trop aux articles de cette semaine, mais je dois avouer que j’ai pris du retard, j’ai du mal à suivre, et puis j’avoue aussi que les thèmes de ces BD ne m’intéressent pas vraiment. Du coup…j’sais pas trop quoi dire.
    Je n’irais pas jusqu’à être aussi dur que Eddy, mais je ne suis pas bien fan non plus quand les auteurs se mettent en scène (même si techniquement on crée toujours des personnages qui ont une part de nous en eux).

    • Présence  

      Ça m’arrive également de ne pas savoir quoi dire quand un article porte sur un sujet qui ne suscite pas grand intérêt chez moi. Ce qui m’a conduit à lire cette trilogie est que j’avais beaucoup apprécié Universal War de Denis Bajram, et que j’aime bien le procédé de mise en abyme. Depuis, j’ai également offert la série Alix Senator à mon fils, et j’ai lu la tétralogie Expérience mort, par Valérie Mangin, Denis Bajram et Jean-Michel Ponzio.

  • Eddy Vanleffe  

    Après je ne dis pas que ce n’est pas de l’excellente BD…
    C’est juste que ça ne correspond pas à mes aspirations, personnelle ni même artisitques.
    il m’arrive d’écrire et j’essaye parfois de me projeter à éventuellement « faire quelque chose » mais surtout, surtout pas me mettre en scène…(de toute façon l’auteur est déjà là, derrière chaque phylactère et chaque plan cadré, chaque personnage)
    pour parachever ma pensée, je dois même avouer une certaine fascination pour les artistes new wave qui avaient tendance à limiter les photos sur les pochettes, ne mettaient pas forcément les crédits ou même se faisaient représenter par des objets (Comme the Cure sur 3 imaginary boys).

    • Bruce lit  

      Tu as lu les articles de Patrick sur le sujet ? Il a écrit sur Joy et Cure justement.

  • Tornado  

    Le sujet est intéressant. Ce qui ne m’attire pas, personnellement, c’est l’approche naturaliste qui est adoptée. Je l’ai déjà dit et répété : Si c’est naturaliste, ça ne me branche pas. Si c’est onirique et qu’il y a un vampire et du karaté, ça va tout de suite me brancher un peu plus ! 😀

    Mais j’avoue que le pitch est très attirant avec ce parallèle sur la trajectoire de deux auteurs majeurs (Balzac et Clouzot) ayant traversé notre histoire récente.

    • Présence  

      L’approche naturaliste ne m’a pas l’air beaucoup plus prononcée que dans le Horla. L’élément fantastique est présent dès le début avec ce tome 1 d’Abymes déjà écrit, alors que Valérie Mangin n’a pas commencé sa carrière de scénariste.

  • Jyrille  

    J’aime beaucoup les dessins de Denis Bajram, je ne connais que les trois premiers tomes de UWI (il faudrait que je trouve les trois suivants, mais ces trois premiers sont en intégrale. Or, depuis, on ne trouve plus que l’intégrale des 6 tomes…). Je ne connaissais pas cette série mais comme hier, tu me donnes très envie, Présence !

    Je cherche encore la série Metropolis, mais en ce moment je n’ai pas le temps de passer à ma librairie. Bon, tout ça me fait faire quelques économies.

  • Présence  

    Merci pour cette description à partir d’un autre point de vue, toujours complémentaire et enrichissante. En concoctant le post facebook du soir, je repensais également au célèbre tableau de Magritte : Ceci n’est pas une pipe. Il y a là la même forme de mise en abyme dans ce tome.

  • JP Nguyen  

    Contrairement à Tornado, je ne suis pas attiré par les vampires et le karaté.
    Je préfère les ninjas et le kung fu (avec pourquoi pas des aliens, ne soyons pas sectaires).
    Pour la BD de l’article… Je vais tenter l’emprunt…

    • Présence  

      Au cas où ça ne se serait pas vu, vampires, karaté, ninjas, kunbg-fu, j’aurais plutôt une préférence marquée pour les superhéros. 🙂

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