L’ogre est de retour

Encyclopegeek : Trois visions modernes de l’ogre

Par CATHY B.

Le conflit des générations – une allégorie

Le conflit des générations – une allégorie

Depuis le départ de Sonia, on cherche chez Bruce Lit des geeks au féminin pour contribution. Aujourd’hui, en vl’a une. Pas à titre permanent mais en tant que guest. Un accouchement dans la douleur pour Cathy qui est morte de trac mais c’est un beau bébé et foncièrement original puisqu’aujourdhui, nous allons parler des ogres ! Cathy est bibliothécaire, fan de science fiction et de…Warren Ellis. Elle a aussi organisé l’apéro comics de l’an dernier avec Nikolavitch et votre serviteur.

Ladies & gentlemen : Cathy B! 

Après le vampire, après le zombie, l’ogre est-il en passe de devenir la nouvelle figure hype de la culture geek ? Si on n’en est certes pas encore là, on peut remarquer que le grand méchant des contes de fées de notre enfance continue de fasciner. Il est ainsi récemment réapparu dans trois œuvres que j’ai eu la chance de lire presque les unes à la suite des autres (un court roman et deux séries de BD).

Dans ces titres pourtant assez différents, on peut voir apparaître une trame de thématiques communes, comme un message global adressé au bétail aux petits humains que nous sommes. Le tout servi à chaque fois par de réels talents d’auteurs ou d’illustrateurs. Voici un tour d’horizon de ces trois titres, ainsi qu’une modeste analyse de ce que l’ogre pourrait signifier à l’homme (avec pas mal de spoil des œuvres dans la deuxième partie).

Dévoreur par Stefan Platteau

VF : Les moutons électriques

Stefan Platteau a fait une entrée fracassante dans le monde de la fantasy en publiant son premier roman, Manesh, en 2014. Il a immédiatement été remarqué pour la qualité de sa plume et sa capacité à créer un univers envoûtant. Dans la foulée, il a publié en 2015 Dévoreur, une novella qui se déroule dans le même monde, mais sans lien avec les événements racontés dans la série principale.

Et pour ne rien gâcher, la couverture est magnifique (comme souvent chez les Moutons électriques).

Et pour ne rien gâcher, la couverture est magnifique (comme souvent chez les Moutons électriques).©Moutons électriques

Aube est inquiète car son mari et protecteur, le magicien Peyr Romo, doit s’absenter, la laissant seule avec leurs deux enfants. Heureusement, non loin de chez eux se trouve la maison qu’occupent Vidal et ses deux filles. Vidal, c’est son voisin mais aussi son ami, toujours d’humeur égale et joyeuse. Mais lorsqu’il revient de son voyage annuel à la foire pour vendre ses bêtes, quelque chose a changé. Dans le ciel, les astres eux-mêmes semblent ne plus se comporter de la même manière. Et lorsque Vidal se met à devenir violent, séquestrer ses filles, à les faire manger plus que de raison et à affûter ses couteaux, Aube sait qu’elle doit agir, même sans le secours de son mari.

Un roman court et dérangeant, qui rend à la figure de l’ogre tout son côté malsain. Il faut dire que Stefan Platteau est un auteur de grand talent. Et si sa langue est recherchée et complexe, ce n’est pas pour le plaisir de faire de belles phrases qui sonnent creux. Son écriture a un pouvoir d’évocation incroyable, et l’on est littéralement plongé dans les scènes qu’il décrit. Certains des passages qui évoquent le rapport trouble trouble de l’ogre Vidal à ses filles vous saisissent d’horreur et vous trottent dans la tête pendant longtemps (autant pour leur puissance visuelle que pour le message qu’elles sous-tendent).

Vous reprendrez bien une cuisse ?

Vous reprendrez bien une cuisse ?©Ankama

Un homme de goût  par  El Diablo et Cha

VF : Ankama

Cela fait des années que l’agent Jamie Colgate, femme flic tenace et intègre, poursuit César Nekros. Depuis cette affaire dans les années 50 où il lui a échappé grâce à sa fortune et ses relations. Au moment où elle réussit à s’introduire chez lui et le neutraliser, elle lui raconte comment elle a patiemment remonté sa trace. Comment son enquête l’a amenée à regarder toujours plus loin dans le temps, jusqu’à relier Nékros à des meurtres commis des siècles plus tôt. Comment elle a enfin compris à quoi elle faisait vraiment face !

Sous des couvertures accrocheuses (même si un poil gores) se dévoilent deux albums fichtrement bien foutu. Le scénario alterne le présent de la confrontation Colgate/Nekros à des flash-back qui nous font voyager dans le temps et l’espace (Paris au XIXe siècle, Cuba pendant la révolution, l’Amérique des années 50, etc). Côté dessin, on peut saluer le gros travail de Cha, qui change radicalement de style pour s’adapter à celui de l’époque de chaque flash-back.

Côté scénario, on se retrouve face à un bon page turner, prenant, angoissant par moment, qui sait surprendre son lecteur. Mention spéciale pour les nombreux jeux de langage autour du vocabulaire culinaire qui apportent avec virtuosité une touche d’humour noire bienvenue. Quant au personnage de Nekros, il est particulièrement bien réussi ; tour à tour effrayant, fascinant, il deviendrait presque sympathique parfois (qui a dit « syndrome de Stockholm »?)

Les Ogres-Dieux par Hubert et Bertrand Gatignol

VF : Soleil

Il était une fois, dans un royaume trèèès lointain, une dynastie d’ogres qui régnaient du haut de leur château monstrueux. On quitte notre monde ici pour aller au plus proche du conte : un royaume merveilleux, à une époque indéterminée. Les ogres-dieux règnent à la fois sur leurs semblables et les humains qui se trouvent sur leurs terres. Mais leur race dégénère : chaque nouveau né est plus petit que ses parents, et surtout plus stupide. Pendant ce temps, le royaume se réduit doucement sans que ses possesseurs en aient conscience.

Le premier tome nous fait suivre les aventures de Petit, avorton de la famille royale qui naît à peine plus grand qu’un humain. Sa mère le sauve des dents acérées de ses frères car elle voit en lui celui qui pourrait, en se reproduisant avec des humaines, redonner du sang neuf (et donc de la grandeur) à sa dynastie. Dans le deuxième tome, nous suivons le destin de l’un des serviteurs humains de ces maîtres démesurés. L’occasion de découvrir comment gravir les échelons dans cette société finalement pas si éloignée que ça de la nôtre.

Le gigantesque château des Ogre-Dieux

Le gigantesque château des Ogres ©Soleil

Ce qui frappe immédiatement quand ouvre ces albums, c’est la beauté du dessin de Bertrand Gatignol. Un noir et blanc sublime, qui arrive de plus à nous donner une véritable idée de la taille de ses personnages avec un travail soigné sur l’architecture (ce château, mais ce château !). On remarquera aussi la volonté des auteurs de construire un univers cohérent. Ainsi, chaque histoire est entrecoupée de passages présentant les membres importants des dynasties (celle des Ogres-Dieux dans le premier tome, et des chambellans dans le deuxième), ce qui permet d’esquisser l’histoire de ce royaume. Le tout au service d’histoires sombres, cruelles, qui mettent en jeu des passions et des enjeux finalement profondément humains.

Ce que l’ogre dit de nous (attention, à partir de là, ça spoile à mort!)

Tout d’abord, on peut remarquer que ces figures de l’ogre s’inscrivent dans une continuité avec les contes, notamment dans la présentation d’un personnage qui a toujours été là. Dans Dévoreur, Vidal devenu ogre va se réfugier dans le château de sel. C’est une demeure qui est là depuis des générations, perpétuelle. Elle a abrité de nombreux ogres et attends son maître à chaque renouvellement. Car c’est un astre, une étoile maudite qui choisit l’ogre, en investissant un humain de sa puissance surnaturelle. Ce dernier n’est que le nouveau visage de quelque chose de plus grand que lui, d’un archétype qui se perpétue de corps en corps.

Dans le tome 2 d’Un homme de goût, la race des ogres est une branche différente de l’évolution, qui cohabite avec l’homme depuis la nuit des temps, et ont eux aussi des repaires qui se transmettent de génération en génération (Nekros retrouve très facilement la cache d’un de ses ancêtres en Australie par exemple).
L’ogre est donc la force maléfique tapie dans l’ombre, cachée au sein de l’humanité, invisible mais toujours là, indestructible et toujours renouvelée. Il est la vision d’un inconscient noir, des pulsions de l’humanité, de sa capacité à s’autodétruire. Car dans ces trois œuvres, il y a toujours des humains prêts à collaborer avec l’ogre, par peur ou par appât du gain et du pouvoir.

You’re not the boss of me now – and you’re not so big !

You’re not the boss of me now – and you’re not so big ! ©Soleil

Ce côté « pulsion enfouie » est particulièrement vrai dans Dévoreur, où l’âme de l’ogre peut se tapir dans le cœur de Vidal car ce dernier trouve son existence vide de sens. Il ne supporte plus sa vie de père dévoué. Il en veut plus, il veut vivre pour lui et pleinement, quitte pour cela à reprendre la place qu’il pense que sa descendance lui a volée (et de la plus horrible des façons qui soit). C’est dans ce vide spirituel que l’étoile peut s’engouffrer pour insuffler son archétype.

A l’inverse, dans Petit, les ogres sont les seigneurs et maîtres de la terre qu’ils occupent, ils vivent en pleine lumière. Les hommes n’existent qu’en tant que serviteurs ou bétail de leurs seigneurs (avec notamment des visions de fermes d’élevages d’humains tellement dérangeantes qu’elles en sont une véritable ode au végétarisme !). Cette notion de bétail se retrouve dans Un homme de goût, même si Nekros et ses semblables ne sont pas passés au stade de l’élevage industriel et se contentent de chasser pour se nourrir (n’oublions pas que Cha, la dessinatrice, est une militante farouche de la cause animale). Et c’est là à mon avis que la figure de l’ogre atteint tout son intérêt. En effet, à notre époque où l’homme a assis sa domination sur l’ensemble de la planète, où l’on nous annonce une probable sixième extinction de masse des espèces vivantes, où l’activité humaine a déréglé le climat d’une manière qui va impacter la vie de la biosphère pour les siècles à venir (n’en déplaise à certains politiques en mal de démagogie et qui cherchent un buzz facile), l’ogre est finalement le super-prédateur qui manque à l’homme. Celui qui nous ramène à notre place dans la chaîne alimentaire, et par là dans le cycle de la vie. L’humanité n’est alors plus seulement prédatrice, elle est à nouveau proie, chassée de son piédestal par plus fort et plus goulu qu’elle.

On retrouve cette idée de manière beaucoup plus malsaine dans Dévoreur. Dans une longue tirade, Vidal justifie ce qu’il est devenu et ses actes en défendant l’idée d’un conflit de générations, avec l’idée qu’avoir des enfants, c’est accepter de laisser la place aux générations suivantes (ce que lui refuse obstinément). Sa tirade résonne bien avec les préoccupations actuelles de partage des ressources (merci de rendre à nos enfants la planète dans un état un peu moins pourri que celui dans lequel on l’a trouvée). Et si Vidal a choisi pour sa part de tout garder pour lui, on retrouve ici aussi cette figure de l’ogre comme régulateur d’une population humaine devenue hors de contrôle (même si je ne suis pas sure que l’auteur l’ai envisagé comme ça).

On le voit, les personnages archétypaux du conte ont encore beaucoup de choses à nous dire. L’ogre se révèle beaucoup plus moderne que l’on aurait pu le croire au premier abord, et continue à pouvoir nous parler de l’humain et de ses difficultés à trouver sa place. Et ce d’autant plus qu’on retrouve de nombreuses autres thématiques dans ces trois œuvres, dont certaines restent liées à ces difficultés de positionnement : la difficulté de trouver sa place au sein ou en dehors de sa famille quand on sort sur moule (dans le premier tome des Ogres-dieux) ou encore la difficulté à incarner sa fonction de père (dans Dévoreur)… Bref, plongez vous dans ces trois œuvres savoureuses, vous y trouverez largement de quoi nourrir votre imagination et votre réflexion !

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©Soleil

 

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L’ogre est il le nouveau zombie ? Quelques preuves de son retour fracassant par Cathy B.

La BO du jour : Croquemitaine de l »Amérique, Marilyn Manson a dévoré la vie comme un ogre :

28 comments

  • Bruce lit  

    Bienvenue ma petite Cathy.
    Grâce à ton article, je me suis procuré Petit aux dessins absolument fantastiques.
    Reste que le format A3 n’est pas aisément compatible avec mes trajets en train.
    Tu as vu la seconde saison des « Titans » ? Elle est formidable !

    • CathyB  

      Merci à toi Bruce pour m’avoir donné l’opportunité d’écrire cet article – qui aurait sinon dormi dans un vieux Google doc oublié 😉
      Contente que Petit te plaise, ça reste un gros coup de cœur pour moi.
      Et très bon le parallèle avec les titans. Je n’y avait pas pensé mais c’est tout à fait ça. Je n’ai pas vu l’anime, mais j’ai lu les tomes 21 et 22 du manga récemment, et c’est très bon. Presque un nouveau départ pour la série.

  • JP Nguyen  

    Des trois oeuvres commentées, je n’ai lu que le tome 1 des Ogres-Dieux, prêté par un pote. Les dessins sont très classes mais l’histoire ne m’a pas séduit. J’ai du mal quand l’univers est trop glauque, je suis un bisounours.
    Pour ma part, j’ai vu dans ces Ogres-Dieux la métaphore du puissant qui dévore le faible. Avec l’augmentation des inégalités et l’avènement des hyper-riches, c’est bien ce qui se passe. Ce sont des ogres aristocrates qui se nourissent de la vie des petits, employés, salariés, consommateurs, sur lesquels ils font leur beurre… Ok, c’est plus compliqué que ça, mais au final, comme c’est l’argent qui donne le pouvoir,, la concentration des richesses produit des ogres.

    Et sinon, mon ogre préféré, c’est Shrek ! (en plus, il est vert, c’est raccord avec la thématique de la semaine !)

    • Matt  

      Ton interprétation me donne encore plus envie de lire cette BD.

      Par contre tu vois je ne comprendrais jamais comment un « bisounours » peut lire du Ennis mais ne pas supporter l’horreur glauque plus fantaisiste. Moi c’est l’inverse. Je suis fan d’horreur, mais pas du genre trop réaliste : gothique, histoires de fantômes ou monstres, mais déjà je suis moins fan quand c’est plus réaliste comme les slashers (enfin…beaucoup finissent par être des trucs délirants avec des tueurs qui reviennent d’entre les morts, etc.) Et les trucs sur la Shoah, on pourrait aussi dire que c’est de l’horreur mais ça n’a plus rien de fantaisiste et divertissant…
      Ennis c’est des portraits de personnages trash, abjects avec des cas d’abus en tous genres et pour moi c’est bien plus déprimant et glauque que tous les trucs d’horreur. Ce mec peut nous faire désespérer du genre humain.
      Là déjà l’idée de la métaphore avec des ogres, même si on peut y voir une métaphore sociale, c’est plus fantaisiste sur la forme. Alors qu’une BD réaliste et contemporaine sur des fumiers qui exploitent les gens ça me déprimerait surement davantage…

    • CathyB  

      Effectivement, les Ogres dieux sont un peu l’anti bisounours. Tout à fait d’accord avec ta vision politique de la série, qui est sans doute encore plus flagrante dans le tome 2 (où l’on voit le parallèle avec l’ordre social humain qui s’est instauré dans le sillage des ogres).
      Et oui bien sûr Shrek ❤ : le meilleur d’entre tous (et clairement le moins malsain)

  • Patrick 6  

    Et bien bienvenue Cathy (alias Wonder Bib si ma mémoire est ne fait pas défaut) !
    Très bel article même si je dois confesser ne connaître aucune des œuvres dont tu parles.
    Du lot ce sont Les Ogres Dieux qui m’ont immédiatement séduits pour leur ambiance à priori sombre et tourmentée (tout ce dont raffole JP en somme).
    Donc pour moi levé c’est pesé l’affaire est dans le sac !
    Et si en plus JP y a vu une métaphore sociale alors là je dis Banco !

    • CathyB  

      Tout à fait, je suis l’une des deux Wonderbib de l’apéro comics.
      J’espère que les Ogres dieux te plairont. Dis moi ce que tu en penses à l’occasion. Mais c’est sûr qu’on peut difficilement faire plus sombre comme série.

  • Tornado  

    Je ne connaissais rien de tout ça mais je me range dans le rang des copains en disant que ces « Ogres Dieux » ont l’air diablement chouettes !
    Article court mais efficace, avec une dernière partie qui élève le débat de belle manière. Bravo à Cathy.

    • CathyB  

      Merci pour tes retours. J’espère que les Ogres Dieux te plairont.

  • Matt  

    ça a l’air bien tout ça. En tous cas c’est un type de monstre que je préfère encore aux zombies surexploités et peu intéressants.
    Je tenterai surement la lecture des ogres dieux.

    Et donc bienvenue à Cathy !(même si je sais pas qui c’est moi…)

    • Bruce lit  

      @Matt : clique sur le lien en début d’article : apéro comic

    • CathyB  

      Merci ! C’est toujours un plaisir de passer par ici (même si je ne le fais pas assez souvent faute de temps)
      Le zombie souffre du même effet que le vampire il y a quelques années : la surexploitation, avec des titres bien médiocres qui surfent sur la vague. Mais il reste des petites perles dans ce genre (je pense notamment à Zombies nécronologies d’Olivier Peru, très très bon).

  • Matt  

    Question : les 2 tomes des ogres dieux semblent donc raconter 2 histoires différentes mais…est-ce que les tomes se suivent quand même avec un fil rouge ou est-ce qu’on peut les considérer comme des one shots ? C’est pour savoir si on s’engage dans une longue série ou si on peut s’arrêter quand on veut.

    • CathyB  

      Il y a des correspondances entre les deux tomes, mais tu peux les lire indépendamment. Il n’y a pas de cliffhangers à la fin par exemple. Chaque tome amène plutôt une pierre à l’univers.

  • Nikolavitch  

    pour en revenir à Dévoreur, il y a vraiment de fabuleuses pages d’ambiance, dans ce bouquin, qui de surcroit est un très bel objet en soi. Platteau est vraiment une des très bonne surprises récentes en fantasy francophone (en plus d’être un gars super).

    • CathyB  

      Oui. Tu sais ce que j’en pense, mais je le redis pour les autres : Platteau est pour moi LA nouvelle révélation de la fantasy francophone (juste derrière Jaworsky dans mon estime, c’est pour dire !)
      D’ailleurs, la suite de Shakty se fait attendre…

      • Nikolavitch  

        y a des chances que je le croise d’ici quelques semaines, je lui demanderai où il en est. (pour ceux qui voudraient tester, Manesh est sorti en poche chez J’ai Lu) (mais je recommande plutôt l’édition grand format aux Moutons, primo par esprit corporate, deuzio parce que je trouve la couve de l’édition proche plutôt tristoune)

  • Présence  

    Bienvenue à Cathy, avec une forme d’article que je serais bien incapable de faire.

    La brièveté du développement sur chaque œuvres n’enlève rien à leur intérêt. En particulier ça ma fait plaisir de découvrir ce qui se cache sous la couverture des Ogres-Dieux que j’ai vu en tête de gondole à la FNAC, sans pousser la curiosité jusqu’à l’ouvrir.

    J’aurais pensé que l’ogre en tant que monstre se prêtait moins à devenir une personnage emblématique des histoires d’horreur contemporaine, et bien je constate que je suis fortement fourvoyé. Merci pour cette remise sur les rails en douceur.

    • CathyB  

      Merci à toi pour ce commentaire. Le côté horreur n’est pas développé à fonds dans les trois oeuvres. C’est surtout Un homme de goût qui surfe vraiment sur ce créneau, avec les visuels qui vont bien et des scènes qui jouent avec le trouillomètre du lecteur.

  • CathyB  

    Merci beaucoup pour tes retours et ton commentaire très complet. Tu as bien saisi les enjeux de chaque œuvre.
    Pour Dévoreur, le parallèle avec la pédophilie est bien présent dans quelques unes des scènes les plus dérangeantes du film et dans la conclusion.
    Quant à Nekros, c’est effectivement une bonne image du psychopathe (le début de la série semble d’ailleurs prendre cette piste avant de bifurquer).
    Et la thématique de la dégénérescence des générations est très présente dans les Ogres dieux.

  • Jyrille  

    Bienvenue Cathy ! Après un tel article, intéressant et très bien construit, je ne vois pas pourquoi tu ne reviendrais pas… Je n’ai rien lu de tout cela, mais cela fait un certain temps que je tourne autour de Petit : le dessin m’a paru effectivement sublime. Je crois que Lone Sloane nous en avait parlé en commentaires, non ? Ou encore quelqu’un d’autre je ne sais plus.

    J’aime beaucoup le dessin de Cha également, mais cette bd m’attire moins (sans doute à tort). En tout cas j’ai adoré ton analyse et le parallèle final avec l’Attaque des Titans (je n’en ai vu que les trois premiers épisodes, je finirai un jour j’espère). Tu as raison : les personnages archétypaux ont beaucoup à nous apprendre. J’ai été bluffé par ta réflexion, je n’avais pas vu les choses de cette façon. Effectivement, ils pourraient devenir la nouvelle mode après les zombies !

    Encore bravo et merci !

    • CathyB  

      Merci. Pour le parallèle avec L’attaque des Titans, j’avoue qu’il n’est pas de moi mais de Bruce (et très pertinent pour le coup !)

  • Jyrille  

    Ah et j’aime beaucoup la référence à Malcolm…

    • CathyB  

      Oui, je n’ai pas pu m’en empêcher. Il faudrait que je me replonge dans cette série d’ailleurs ^^

  • Frede  

    Hé bravo ma Cathy Wonder-Bib pour ce bel article, Petit a été aussi un gros coup de cœur pour son scénario évidemment mais aussi pour la qualité de ses illustrations. Le format A3 donne un attrait encore plus glauque ! J’espère que cet article ne sera pas le dernier la dévoreuse de SF! Bonne route dans le monde de Bruce!

    • CathyB  

      Merci toi ma co-Wonderbib ! J’attends avec impatience ton article maintenant ;-).

  • Matt & Maticien  

    Très bel article bien construit, nourrissant et digeste. Pas facile avec des ingrédients aussi lourds (de sens ). Les offres sont revenus dans mon imaginaire avec l’attaque des titans et leur puissance évocatrice est phénoménale et protéiforme comme très bien expliqué dans l’article et les commentaires. C’est donc un excellent choix éditorial et un vrai plaisir que de découvrir que l’on peut continuer à réactiver ce mythe avec cette sélection au top. Merci et encore bravo pour ce bel article

    • CathyB  

      Merci beaucoup pour tes commentaires. C’est vrai que les titans redonnent toute sa puissance à cette image tutélaire. Leurs apparitions dans les premiers tomes du manga sont terrifiantes.

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