I Cant Breathe ! (Le vagabond des étoiles)

Le Vagabond des étoiles de Riff Reb’s

Un délit de vagabondage signé BRUCE LIT


VF : Soleil (Noctambule)

Isolé et bientôt camisolé
©Soleil

LE VAGABOND DES ETOILES est une libre adaptation du roman éponyme de Jack London écrite et dessinée par Riff Reb’s. Il s’agit d’un récit complet publié en deux volumes d’une centaine de pages chacun.
Très belle maquette, papier glacé, dessins et couvertures magnifiques.

Risque de spoilers imminent

Evoquez le nom de Jack London et les amoureux de littérature vont ressentir L’APPEL DE LA FORET, l’aventure de CROC BLANC et le romanesque de MARTIN EDEN. On se rappellera également que dans LA PESTE ECARLATE, London écrit en 1913 un monde décimé par une pandémie où un grand-père tente de redonner à ses petits-enfants le goût de la lecture comme première étape de reconstruction du monde.

Cette adaptation du VAGABOND DES ETOILES, son avant-dernier roman est l’occasion idéale pour se replonger dans l’écriture de ce vagabond, précurseur du beatnik à la fois engagé, réaliste, fantastique et social.

Si c’est un homme
© Éditions Soleil 2019; © Riff Reb’s 2019


Au début du siècle dernier, enfermé dans la Prison d’État de San Quentin, Darrel Standing attend son exécution. Sur ses huit années d’incarcération, il en a passé cinq en isolement total. Accusé à tort d’une tentative d’évasion, Standing va être condamné au supplice de la camisole de force.

Coupé du monde, affamé, déshydraté, totalement immobilisé, des cordes tellement resserrées qu’elles broient ses côtes et menacent de l’asphyxier, macérant aussi bien dans sa haine que dans ses excréments, Standing va vivre un véritable cauchemar. Aucune pitié ne lui sera accordée et aucune ne sera demandée.

Im still Standing !
© Éditions Soleil 2019; © Riff Reb’s 2019

Ce qui frappe d’emblée c’est la portée humaniste soutenue à bout de bras par London qui voulait faire de son livre le J’ACCUSE de l’inhumanité de la vie carcérale où, quelques soient leurs crimes (et Standing est un vrai criminel), les hommes sont jetés vivants dans les latrines de la société où la mort semble plus douce que les humiliations subies.

On pense à Meiko Kaji dans LA FEMME SCORPION et bien sûr aux grands films d’incarcération : PAPILLON, LES EVADES ou LA LIGNE VERTE. Standing est seul au monde, réduit à l’impuissance, jeté dans l’indifférence absolue d’une vie désormais réduite au rien.

Pour survivre, Standing va pratiquer sur lui-même l’auto-hypnose. Plus ses liens seront serrés, plus il parviendra à s’affranchir des souffrances de ce corps à l’agonie pour s’évader en dehors de sa cellule puis, au delà des portes de la perception, dans ses vies antérieures.
C’est aux portes de la mort que Standing découvre selon les principes bouddhistes que cette vie n’est pas une et indivisible. Au fur et à mesure de la lecture, il découvre qu’il a été femme robinson sur une île déserte, enfant de colons persécuté par les mormons et les indiens durant la conquête de l’Ouest, viking, centurion, cro-Magnon.

Egypt is so passé !
© Éditions Soleil 2019; © Riff Reb’s 2019

Standing se détache alors aussi bien de l’angoisse d’être pendu et de la souffrance de son supplice : tout n’est qu’illusion, tout est temporaire, rien ne finit jamais. Il va alors adopter une attitude autodestructrice en apparence : narguer ses bourreaux pour que la souffrance lui ouvre les chemins d’une nouvelle hypnose. Plus celle-ci sera intense, plus Standing revivra une autre vie.

C’est ici qu’il faut parler de l’art de Riff Reb’s. Cet homme parvient à synthétiser le meilleur du Comics, de la BD et du Manga. Ses traits obliques et torturés déchirent les silhouettes, burinent les visages, transforment chaque existence en grimaces Céliniennes, chaque silhouette en barreau d’une prison mentale que chacun porte en nous.

Pour qui n’a pas lu le roman, difficile de savoir où commence le verbe de London et où finit celui de Riff Reb’s tant les deux points de vue des auteurs fusionnent : ce monde est atroce et l’échappatoire que les réincarnations bien dérisoires puisque Standing y vit et y meurt dans la douleur.

Où est Lucky Luke quand on a besoin de lui ?
© Éditions Soleil 2019; © Riff Reb’s 2019

Une ambiance pesante à peine atténuée par l’usage de codes couleurs spécifiques à chaque existence dont la dominante en prison renforce l’impression de pourri et moisissure, rougeoyant pour l’épisode des cowboys contre les indiens, nocturne lors d’un duel à la cape et l’épée pour l’honneur d’une Dame.

Les gaufriers semblent tracés à l’oblique comme autrefois ceux de Neal Adams. Il faudra attendre l’exécution de Standing pour parvenir à un noir et blanc plus classique racontant la fin de l’histoire et le début de l’apaisement.

Riff Reb’s n’est pas un auteur aimable : indiens, romains, vikings, mormons, bagnards, flics : tous sont des loups pour l’homme. Il sait dessiner et immerger son lecteur dans toutes les époques qu’il choisit d’illustrer.

Une mise en scène époustouflante.
© Éditions Soleil 2019; © Riff Reb’s 2019

Tout n’est pas négatif cependant : la littérature de London c’est celle de l’échappatoire de ce monde atroce et Standing porte bien son nom : même couché et vaincu par la sottise pénitentiaire, il reste Debout (To Stand !).

A l’instar d’un numéro 6, l’administration tente d’obtenir des aveux qu’il refuse de donner, immobile il voyage, réduit au silence, il parvient à communiquer avec d’autres détenus par morse en tapant du doigt contre le mur de sa prison. Reb’s parvient à restituer le vertige de cette transe interrompue systématiquement par l’administration pénitentiaire. Une violence de plus comme celle du réveil en plein milieu d’un rêve.

London y dénonce autant la bassesse humaine que les vertus de l’imagination en rappelant que chacun d’entre nous, même le plus médiocre, porte en lui l’ADN de l’humanité et que les bons stimulus permettent de se la réapproprier. Il suffit comme un Chevalier du Zodiaque d’aller au delà de ses limites et de ses sens.

Une langue qui parlera particulièrement aux amateurs du HANNIBAL de Thomas Harris où le Docteur Hannibal Lecter pratiquait l’auto-hypnose en s’imaginant entouré d’oeuvres d’art italiennes pour résister aux tortures de Mason Verger. Sans doute que Osamu Tezuka, le pape de BOUDDHA aurait adoré ce VAGABOND DES ETOILES. Probablement même qu’il aura lu Jack London, un écrivain contemporain.

La renaissance passées les portes de la perception.
© Éditions Soleil 2019; © Riff Reb’s 2019



On pourra objecter que toutes les vies de Daniel Standing sont aussi dépaysantes que sans intérêt majeur pour l’intrigue. London donne libre cours à son imagination et ne pourrait pas les raconter sans que l’histoire en soit passablement modifiée. Daniel Standing aurait pu se réincarner dans la peau d’un crabe ou d’un zombie Corréen que la trame narrative en serait restée inchangée

Il n’en demeure pas moins que ce plaidoyer pour la puissance de l’esprit sur le corps résonne fort à propos en ces temps de pandémie et que le verbe de London reste vivant et en couleur par le brio de Riff Reb’s. Du vagabondage généreux, lyrique et céleste.

La colère, seule constante de la vie de Daniel Standing.
© Éditions Soleil 2019; © Riff Reb’s 2019

La BO du jour :
Sans son Keith le Riff, Mick est un esprit errant :

32 comments

  • Nikolavitch  

    pas lu celui-ci, mais tout ce que fait Riff dans cette collection est somptueux.

  • Tornado  

    Je me suis offert sa trilogie maritime. Celui-là j’ai hésité. Tu ne me rends pas service, car j’ai à présent une grosse envie de me le prendre aussi, malgré mon aversion pour les parties de prison, étant donné ma claustrophobie XXXL…

    C’est vrai que le dessin et le concept graphique de Rebb’s sont irrésistibles. C’est vraiment de la très, très bonne BD. Juste un regret : la petitesse des livres. Ils ont réédité la trilogie en intégrale grand format. J’ai failli craquer pour la racheter comme ça, et je l’ai finalement reposée sur le rayonnage à cause du passage… au papier mat !!! 😫

    La BO : Purée j’adorais cet album que j’écoutais beaucoup à l’époque de sa sortie et que j’avais complètement oublié. Merci pour la madeleine !

    • Bruce lit  

      La claustrophobie est très présente dans cet album, notamment les scènes d’étouffement via la camisole.
      Comme dit à Alex, je ne connaissais pas Riff Rebs avant. Si vous avez des articles à proposer je prends.
      De quelle trilogie tu parles ?
      Pour ce bouquin on est dans du format standard.

      Mick Jagger : un album sorti en même temps que le Bowie de JUMP.
      Typique des 90’s avec 6 titres de remplissage sur les 15, mais de très bonnes compos oui, avec un son énorme de Rick Rubin.

      • Matt  

        La trilogie c’est celle dont je parle en dessous : Le loup des mers, A bord de l’étoile Matutine, et Hommes à la mer. Ils ont sorti les 3 dans une intégrale même si ce sont des albums indépendants.
        J’ai souvent hésité quand je cherchais des récits en mer, avant de me tourner plus vers des trucs de pirates^^

    • Tornado  

      Trois albums au format relativement petit (27,5 cm) et papier glacé, ou une intégrale grand format (35 cm) en papier mat. J’ai longuement comparé les deux en rayons. L’intégrale gagne en puissance et en détails des images ce qu’elle perd en éclat des noirs et des couleurs…

  • Matt  

    ça a l’air bien.
    Ha ha t’as fait une ref à La femme Scorpion^^

    Je ne connais pas le roman cela dit. Ni rien de Jack London en fait. A part Croc Blanc mais pareil j’ai vu les films sans lire le bouquin^^
    Le dessin est chouette aussi.
    D’ailleurs c’est sympa de te voir parler de franco belge sans que ce soit un truc hyper froid et naturaliste bien politique et tout.
    Bon ça reste social parce qu’il ne faut pas s’attendre à te voir lire de la fantasy franco belge non plus^^ Mais ça change un peu.

    J’ai souvent hésité à lire Le loup des mers ou A bord de l’étoile Matutine du même auteur. Je vois d’ailleurs qu’une trilogie Maritime est sortie en 2019 avec ses 3 BD de marins.

    • Bruce lit  

      Eh-
      J’ai même recité la Femme Scorpion sur le mur FB il y a 3 jours par rapport au manga des 70’s LES FLEURS DU MAL que j’ai adoré.
      J’aime la littérature fantastique, donc de temps en temps je quitte le social oui 🙂

  • Jyrille  

    Je ne connais qu’un seul Riff Reb’s, dans cette collection je crois bien : Le loup des mers. Très belle bd. Je serai incapable de te la résumer mais le dessin est magnifique, tout comme les couleurs.

    J’imagine que c’est la même chose ici et ça peut être cool mais je note dans un coin en attendant.

    Cependant tu aurais pu aussi ajouter LE DERNIER JOUR DU CONDAMNE de Stanislas Gros à ta liste de comparaisons (le scan où l’on voit les âmes hanter Standing en fait directement écho). Je n’ai pas trop aimé LA LIGNE VERTE pour une simple raison : jamais à aucun moment le film ne remet en cause la peine de mort. Et ça m’énerve beaucoup. Par contre je devrai revoir PAPILLON, que j’avais adoré à l’époque, mais dont j’ai très peu de souvenirs, et LES EVADES est évidemment excellent malgré son titre français pourri qui spoile en plus. Il y a beaucoup d’autres oeuvres de prison, dont beaucoup que je ne connais pas, qui valent le coup : LE TROU de Jacques Becker notamment, m’a mis une claque monstrueuse. Je ne sais pas si quelqu’un l’a vu ici, mais c’est parfait pour Tornado voire Mattie et Eddy. Très grand film. Même le tome 7 de SILLAGE est une très bonne histoire de prison.

    Pour Hannibal, il y a aussi cette théorie du musée mental dans la série SHERLOCK.

    La BO : j’aime bien. Je voulais m’acheter cet album solo à l’époque et je ne l’ai jamais fait mais à chaque fois que je tombe dessus, je me dis qu’il est cool.

    • Matt  

      « Je n’ai pas trop aimé LA LIGNE VERTE pour une simple raison : jamais à aucun moment le film ne remet en cause la peine de mort. Et ça m’énerve beaucoup.  »

      On en a déjà parlé de ça je crois.
      Je comprends pas. C’est pas un peu SJW comme raisonnement ?^^

      C’est comme réclamer qu’il y ait des manifs du MLF au Moyen age. Pourquoi faudrait-il des moeurs actuelles dans un film des années 20 ? Et encore…c’est même pas actuel aux USA ! Beaucoup d’état ont encore la peine de mort.

      En tous cas je ne vois pas pourquoi il faudrait que chaque histoire ayant comme toile de fond une certaine politique devrait devenir un truc contestataire. C’est pas ça l’histoire.
      On a quand même une bande de gardiens de prison sympas qui ne sont pas racistes et sont prêts à faire évader Coffey. Donc quand même il y a une dose de rejet du système.
      La logique serait même que ce soit APRES cette histoire que les personnages remettent en question la peine de mort.
      Pas besoin forcément d’y insérer un persos sorti du XXe siècle pour dire que tout ça c’est pas bien.

      J’ai même envie de dire qu’un auteur favorable à la peine de mort aurait le droit de raconter une histoire. Pourquoi vouloir que ce soit à fond moralisateur et politiquement correct comme ça tout le temps les histoires ?

      • Jyrille  

        Ah mais je ne le veux pas. Je te donne mon ressenti sur cette histoire. Alors oui les gardiens sont sympas tout ça et non pas besoin d’un perso pour en faire la remarque mais ça m’a gêné tout de même. Tu le dis toi-même : ils veulent le faire évader. Alors pourquoi ne pas chercher un autre moyen lorsqu’ils n’y arrivent pas ? Le faire changer de cellule, le mettre ailleurs que dans le couloir de la mort ? Car sans en faire l’apologie, cela ne la remet pas en cause non plus. Et rien n’explique ce fait, rien n’étaye ce que tu dis.

        Bref, c’est ma raison qui fait que je ne suis pas fan de ce film, mais je ne lui demande rien, ni à Stephen King, ni à Frank Darabont ni même à Tom Hanks.

        • Tornado  

          Tout pareil que notre discussion sur FORREST GUMP : On y a vu l’inverse. Pour moi LA LIGNE VERTE c’est clairement un film anti-peine de mort. Ça laisse juste le spectateur se faire sa propre opinion, et c’est suffisant. Celui qui aurait envie de soutenir la peine de mort après ce film, ben ce serait quand même un bon gros reac…
          Ça invite donc clairement le spectateur à choisir son camp.

          • Kaori  

            Ouais, ben du camp de Tornado et Matt, sur ce coup. C’est un film tragique qui par son histoire est anti-peine de mort. J’ai beaucoup aimé mais je suis trop émotive pour aimer le revoir ^^; .

          • Matt  

            C’est pas faux.
            Et on peut même voir la « punition » de Paul (qui reste en vie au point d’en souffrir en voyant tous ses proches mourir) comme une punition pour avoir donné la mort.

          • Matt  

            Bon et puis honnêtement, sans vouloir lancer un débat à cette heure, pour moi la question de la peine de mort est complexe.

            Idéologiquement, je n’aime pas ça.
            Dans les faits, comment tu fais pour incarcérer à vie tous les meurtriers ? Ou tu trouves l’argent, la place pour les garder tous ?
            Il faut les aider psychologiquement et les faire sortir ? Comment tu fais pour tous les aider psychologiquement ?
            Tu crois que les conditions d’incarcération rendent les gens meilleurs ? Ou que chacun trouve le bon médecin pour les aider ?

            On voit bien ce qui se passe : les gens sortent quand même pour bonne conduite (m’enfin si y’a pas de petite fille à violer en prison, évidemment qu’il va se tenir à carreau le mec. ça veut pas dire qu’il est sain.) Et ils recommencent.
            La plupart des auteurs d’attentats récents étaient déjà fichés. Que font-ils dehors ? Ont-ils été soignés ? Et si ça se soigne pas, pourquoi ne pas les garder ? Ah…pas de place, pas d’argent.
            Tout ceci n’est pas simple à gérer. Alors parfois les grands principes humanistes, c’est joli mais il faut pouvoir trouver une solution concrète aussi. On n’avance rien à faire la morale qu’il ne faut pas faire ceci ou cela. Mais ok, on fait comment alors ?

            Je suis contre la peine de mort au premier crime. Ne serait-ce que pour éviter les erreurs. Et offrir une chance à des gens malades qui pourraient être soignés et qui ignoraient leurs problèmes avant de se faire remarquer en commettant un crime.
            Les récidivistes, j’ai aucune pitié par contre. Ah il est encore souffrant le pauvre psychopathe pervers ? On va encore risquer la vie de petits enfants en croisant les doigts pour qu’il ne fasse rien la prochaine fois. Parce que bien sûr, on ne va pas pouvoir le garder à vie.

            Après , dans un monde parfait avec de l’argent illimité, de la place illimitée, bien sûr que je serais pour que chacun reste en vie et obtienne l’aide nécessaire. Mais dans ce monde parfait, les prisons ne seraient pas des endroits ou on se fait violer dans les douches, ou les gardiens font du trafic, ou les détenus s’humilient entre eux. Et ils ne sortiraient jamais, ils vivraient comme des malades dans une maison de repos en gros.
            Et ils ne seraient pas mieux traités qu’un mec qui touche le SMIC et n’arrive pas à manger, parce que dans ce monde idéal, personne ne ne toucherait le SMIC.

            Sauf qu’on n’est pas dans ce monde là. Accorder des chances illimités à des récidivistes et les nourrir chaque jour pendant qu’on coupe les vivres à certains qui ont commis l’atroce crime d’être au chômage pendant plus de 2 ans (que ce soit pas fainéantise ou pas, il me semble que c’est moins grave que violer des petites filles…), bah moi ça me pose souci oui.

            En plus, l’article du jour parle quand même d’un truc important : c’est pas plus cruel d’enfermer les gens que de les tuer parfois ?

            Je vais passer pour un connard réac mais tant pis. Je ne comprends pas les arguments pour continuer à maintenir en vie des récidivistes super dangereux qui ne montrent pas d’amélioration de comportement. Je ne suis pas humaniste à ce point.

          • Jyrille  

            Je vous entends. Et pourquoi pas. Mais tout comme Forrest Gump, ce n’est vraiment pas la sensation que j’ai eue. En tout cas je ne suis pas d’accord avec toi quand tu dis que c’est « clair ».

            D’ailleurs je n’ai jamais revu ces films.

          • Matt  

            Ce que je vois dans ta vidéo Jyrille c’est surtout la torture psychologique qui est cruelle.
            Et j’ai pas dit que j’adhérais à ça. Je te dis même que je suis contre au premier crime.
            Explique moi, toi, ce qui justifie dans ton esprit de laisser en vie des récidivistes qui ont tué voire violer, etc. Dis-moi.
            Si c’est juste une question de principe parce que c’est un meurtre de l’Etat, ça ne me suffit pas. J’accepterai si on était en mesure de garder ses gens sous contrôle sans les laisser errer dans les rues pour tuer à nouveau. Mais si on n’en est pas capable faute de finances, d’aides adaptées…bah merde, pourquoi on devrait en subir les frais en risquant la vie de nos proches pour protéger des tueurs instables ?

          • Matt  

            Je suis OK pour trouver d’autres solutions, je ne suis pas un partisan de « oeil pour oeil »
            Mais alors c’est quoi la solution ? Mettre plus d’argent dans les prisons et l’aide psy ? Oui ok…mais on le trouve ou l’argent ? On attend que le gouvernement décide de ne plus manger du homard à chaque repas ?
            A un moment moi je veux bien avoir de beaux principes aussi, mais je déteste quand des gens te font la leçon en disant « faut pas faire ci, faut pas faire ça » mais ne savent pas du tout comment trouver une autre solution.
            Dans les faits, on aurait aussi pu accueillir tous les migrants. Ce sont des humains, c’est cruel de ne pas les aider, etc. Mais comment on fait ? Ou on trouve les moyens de les aider ? Et si les autres pays font les connards en les refusant, on prend tout sur nous ? C’est juste impossible au bout d’un moment, et les grands sentiments n’offrent pas de solution concrète.

          • Bruce lit  

            L’horrible mort de Delacroix, pour moi c’est un plaidoyer suffisant contre cette barbarie de chaise électrique.

          • Matt  

            Là il est question de méthodes barbares.
            Un petit somnifère et pouf, c’est moins violent.

            Un mec comme William Wharton dans ce film, j’estime qu’il ne mérite pas qu’on se démène pour le laisser en vie.
            Après je vous l’ai dit. Pas de torture psychologique, pas de « punition » oeil pour oeil. Juste la protection de gens innocents contre des gens qu’on n’arrive pas à récupérer. Ou alors l’emprisonnement à vie, moi je veux bien. Ce n’est pas que je SOUHAITE qu’ils meurent. Mais si c’est impossible de les garder sous contrôle et qu’il faut les faire sortir un jour, bah non, je suis pas d’accord, autant éliminer la menace.

    • Bruce lit  

      Je n’ai pas lu LE DERNIER JOUR DU CONDAMNE. Tu titilles ma curiosité.
      J’ai par contre vu Sherlock entre deux roupillons à l’époque où j’avais 3 heures de trajets quotidien. Je n’ai pas souvenir de ça.
      Sur la peine de mort, je me suis parfois fait la même réflexion que toi concernant Alice Cooper : le méchant finit toujours exécuté pour la plus grande joie du public. Est-ce à dire que pour notre chanteur préféré la peine de mort est-elle justifiée ? C’est très probable, Alice étant très américain et proche des chrétiens conservateurs de Bush.
      Ca m’a dérangé quelques instants avant de m’en foutre, Alice n’ayant jamais eu la prétention de se poser en porte parole.

  • Surfer  

    « Du vagabondage généreux, lyrique et céleste. »

    Bah, c’est tout moi ça. Je suis un vagabond céleste poétique qui sillonne la galaxie . 😀

    Tu l’aura compris, ta BD me fait bien envie. Mais pas que….car j’ai bien envie aussi de lire le roman de Jack London que je ne connais pas.

    La BO: j’aime beaucoup. C’est dans cet album, je crois, qu’il y a la reprise du classique de Bill Withers USE ME. Jagger reprend la chanson en duo avec Lenny Kravitz.

  • Kaori  

    J’ai lu Croc-Blanc, il y a longtemps. Et avec les années et les adaptations, j’ai réalisé que je n’aimais pas relire ou revoir ces œuvres qui illustrent la cruauté des hommes dans leurs heures les plus sombres.
    Je pense que celle-ci n’échappera pas à la règle, mais j’ai apprécié la lecture de ton article.
    Je ne me rappelais pas que Hannibal pratiquait l’auto-hypnose…

    • Bruce lit  

      @Kaori
      C’est le chapitre qui a demandé le plus de travail à Thomas Harris pour HANNIBAL : ce moment où torturé par Mason Verger il s’échappe au fond de sa conscience.

      • Jyrille  

        Il y a aussi un autre passage, où il prend l’avion et se retrouve au milieu de la plèbe criarde.

        • Bruce lit  

          Oui, c’est la fin où il mange le cerveau en tupperware…

  • Présence  

    Un article qui m’a tout de suite attiré, car je suis souvent passé devant cette BD en me demandant de quoi il pouvait retourner.

    Tout n’est qu’illusion, tout est temporaire, rien ne finit jamais. – C’est effectivement très étonnant comment une telle réflexion évoque des religions asiatiques et pas du tout les tenants du dogme catholique.

    Difficile de savoir où commence le verbe de London et où finit celui de Riff Reb’s – C’est la marque d’une adaptation réussie.

    Merci beaucoup pour cette présentation si vivante et passionnante.

    • Bruce lit  

      « Tout n’est qu’illusion, tout est temporaire, rien ne finit jamais. » Alors je pense que c’est pas explicité littéralement, pour le coup il s’agit de ma propre conception de la vie et de la mort.
      Lorsque je sais que je passionne un passionné ma journée tourne de belles pages de contentement.

  • JP Nguyen  

    Hello,

    Merci pour ma culture… Sans toi, j’aurais pu croire que ce roman était un Space Opéra, avec son titre 😉 !

    Le sujet manque de glamouritude pour mon esprit résolument tourné vers la frivolité ces derniers temps : je passe.

    Un des films qui m’avait marqué sur le thème de l’enfermement, mais qui ne se passait pas en prison, c’était JOHNNY S’EN VA EN GUERRE, choisi par mon prof de français en classe de première : un soldat effroyablement mutilé qui gardait sa conscience mais n’avait plus de corps fonctionnel. Mais bon, frivolité/glamouritude, si j’esquive votre débat sur la peine de mort, ce n’est pas pour lancer la conversation sur l’euthanasie…

    Bises à tous !

    • Bruce lit  

      Toute une génération de Hardos a découvert Johnny via le clip One de Metallica. On le connaissait par coeur sans même avoir vu le film.

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