Moondance (Thriller, un clip entre loups-garous et zombies)

Encyclopegeek : Thriller, un clip entre loups-garous et zombies

Par : TORNADO

1ère publication le 25/10/18 – MAJ le 25/11/22

Ça commence comme ça… © Epic Records

Ça commence comme ça…
© Epic Records

En 1982, le monde entier écoute THRILLER, l’album de Michael Jackson qui va devenir le plus grand hit de l’histoire du disque.
C’est l’année suivante, afin de lancer le single éponyme, qu’il vient à la star l’idée de réaliser un clip spectaculaire. Celui-ci prendra la forme d’un court-métrage, dans lequel se mélangeront la chanson et le film d’horreur. D’une durée inédite de quatorze minutes, le clip sera réalisé par John Landis. Ce sera une telle réussite qu’il propulsera l’album vers l’infini et au-delà des ventes et qu’il deviendra, pour sa part, le meilleur clip de son histoire.

Par delà les superlatifs, THRILLER est aujourd’hui ancré dans les souvenirs de tous les enfants et adolescents qui le découvrirent au début des années 80. Une époque particulièrement marquée par un genre cinématographique : Le film d’horreur.
Si cette décennie n’est bien évidemment pas la seule à voir de grands classiques de ce genre écumer le grand écran, il convient d’avouer qu’elle est particulièrement propice à toute une armada de longs métrages et autres séries télévisées d’épouvante (quand ce ne sont pas aussi des séries de films) appelés à devenir cultes.

Notre article vous propose donc de faire un petit tour d’horizon autour du clip de John Landis, en éclairant tout spécialement les films d’horreur invoqués au cours de ces quatorze minutes de musique et de frayeur…


¼ d’heure de légende…
© Epic Records – Vestron Music Video

C’est chez Michel Drucker, dans l’émission CHAMPS-ELYSEES, que le clip a été diffusé pour la première fois le 17 décembre 1983, au début des vacances de Noël. Allez savoir pourquoi, à l’époque, tout le monde était collé devant ce rendez-vous musical du samedi soir. Et donc, tout le monde s’est pris THRILLER en pleine poire lorsqu’il est apparu en milieu de soirée. Je le dis comme ça car le choc était de taille : un traumatisme !

C’était à la fois beau et terrifiant, surtout pour le petit garçon que j’étais, facilement impressionnable dès qu’il y avait des loups-garous en transformation ou des zombies en décomposition…
Comme si ça ne suffisait pas que ces zouaves de frères Bogdanov passent des extraits de HURLEMENTS ou de LA NUIT DES MORTS VIVANTS dans leur émission TEMPS X le samedi après-midi, voilà que Drucker lui-même venait me foutre le trouillomètre à zéro avec ce clip dément et inédit.

N’empêche que, comme tout le monde, ma seule envie était de revoir ce machin cent fois d’affilée. Ainsi acceptais-je sans sourciller que mes parents l’enregistrent sur VHS dès la diffusion suivante (le clip étant souvent passé à la télé ensuite). Le truc, c’était que je fermais les yeux dès qu’il y avait de l’horreur, c’est-à-dire que je regardais le tout en pointillé, à la fois fasciné et terrorisé. Hé ? Et si c’était ça (ce mélange entre terreur et fascination), la raison pour laquelle ces années 80 allaient tant avoir de succès en termes de films d’horreur ?

Le roi de la pop grimé en zombie. Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Jackson%27s_Thriller_(music_video)

Le roi de la pop grimé en zombie.
Source : Wikipedia 

THRILLER, le clip, a été diffusé pour la première fois sur MTV le 2 décembre 1983. Il est aujourd’hui notoire que la petite histoire est également édifiante : Un soir, Michael Jackson regarde le film LE LOUP-GAROU DE LONDRES réalisé par John Landis. Fasciné par la séquence de transformation, il téléphone en plein milieu de la nuit à Landis et lui demande de lui réaliser un clip avec un loup-garou. Landis accepte (sans même écouter la chanson) à condition que le clip soit tourné sous la forme, non pas d’un clip musical habituel, mais d’un court métrage façon comédie musicale, avec un véritable scénario en termes de structure narrative.

Un million de dollars plus tard (Michael ayant avancé près d’un quart de la somme pour motiver ses troupes et MTV en particulier), record absolu pour le financement d’un clip, le roi de la pop devient le premier chanteur noir à passer sur la chaine musicale payante et les ventes de l’album éponyme décollent de manière exponentielle, en même temps que celles des VHS (10 millions de copies vendues pour la cassette, à l’intérieur de laquelle on trouve également le making of), dont le format prend ainsi son essor à ce moment précis.

C’est écrit : Collector ! © Vestron Music Video Source : https://www.pinterest.fr/pin/368943394446545709/

C’est écrit : Collector !
© Vestron Music Video
Source :  Pinterest

Le clip est également l’occasion de convoquer du beau monde : C’est Rick Baker, le spécialiste à l’œuvre sur LE LOUP-GAROU DE LONDRES qui hérite de la charge des effets spéciaux et du maquillage. John Landis rappelle également le grand Elmer Bernstein, déjà présent sur le film précité, afin qu’il s’occupe des quelques parties musicales horrifiques. Et bien évidemment, on rend hommage à Vincent Price, le maitre de l’épouvante à qui Quincy Jones (producteur du disque) avait demandé de placer un rap au milieu de la chanson THRILLER, en mettant son nom en grand sur le cinéma que l’on voit dans le clip, où apparaissent également tout un tas d’affiches de films interprétés par l’acteur, dont notamment LE MASQUE DE LA MORT ROUGE, l’adaptation d’Edgar Poe par Roger Corman !

Pour l’anecdote, on raconte que le tournage du clip éveillait la curiosité des stars et que Marlon Brando, Rock Hudson et Jackie Kennedy seraient venus y assister. Fred Astaire aurait également participé à une répétition pour le fun et il s’en est fallu de peu qu’il apparaisse dedans ! Au final, le clip est devenu le mètre-étalon du genre et tous les professionnels le crient haut et fort : Il y a eu un avant et un après THRILLER…

Y a même des produits dérivés ! © Viewmaster Source : https://www.flickr.com/photos/randar/37926349491

Y a même des produits dérivés !
© Viewmaster
Source : flickr

Autour de THRILLER, et notamment avant lui, il y a déjà un beau panel de films d’horreur, principalement dans le sous-genre des loups-garous et des zombies, dont ce début des années 80 représente une forme d’âge d’or.
Le film de lycanthropes trouve ainsi plusieurs de ses chefs d’œuvre entre 1981 et 1984.
La seule année 1981 voit déjà trois films emblématiques de la lycanthropie, avec WOLFEN, LE LOUP-GAROU DE LONDRES et HURLEMENTS. Et la série s’achève en beauté en 1984 avec LA COMPAGNIE DES LOUPS :

WOLFEN

WOLFEN est un film américain réalisé par Michael Wadleigh. Le scénario s’inspire du roman homonyme de l’écrivain Whitley Strieber.
Michael Wadleigh est un réalisateur à la carrière peu prolifique dont WOLFEN constitue la seule et unique incursion dans le domaine de la fiction, le cinéaste étant essentiellement connu pour son cultissime documentaire retraçant le festival de Woodstock (WOODSTOCK – 3 JOURS DE PAIX ET DE MUSIQUE), réalisé en 1970.

Le pitch : A New-York, dans le Bronx, un riche promoteur et sa femme sont sauvagement assassinés dans un quartier abandonné, proche de la ruine. L’inspecteur Wilson (Albert Finney) est appelé à sortir de sa retraite afin de mener l’enquête, qui abouti rapidement à une surprenante révélation : La tuerie serait l’œuvre d’un loup !
Alors que les morts continuent de s’amonceler dans le même quartier, Wilson se rapproche d’une communauté d’ouvriers indiens, ceux-là même qui construisent les buildings de la ville, et qui semblent connaitre les origines de la mystérieuse bête…

Quand la nature reprend ses droits… © Warner Bros.

Quand la nature reprend ses droits…
© Warner Bros.

Avant toute chose, WOLFEN est une étonnante déclinaison effectuée sur le mythe du loup-garou. Une version unique en son genre, qui explore le sujet avec originalité et mysticisme, renouvelant complètement l’approche de la mythologie lycanthrope.
Du début à la fin, le mystère demeure sur les origines et sur l’identité réelle de ces loups cachés au cœur de la ville et, même si le film suggère qu’ils puissent être des fantômes, réceptacles de l’âme des indiens et des animaux jadis exterminés par l’homme blanc et son industrie, il appartient au spectateur de se faire sa propre opinion. Cette approche abstraite et inédite du genre fantastique offre à WOLFEN l’opportunité d’être revu indéfiniment, tout en lui procurant un pouvoir d’attraction et de fascination optimal.
Les scènes de poursuites en caméra subjectives sont restées célèbres car Michael Wadleigh expérimentait les effets de la caméra infrarouge afin de suggérer la vision surnaturelle des loups. Un procédé qui sera repris tel quel par le réalisateur John McTiernan pour les besoins de son PREDATOR en 1987.


Une époque révolue !
© Warner Bros.

En second lieu, WOLFEN marque une date car, à le revoir aujourd’hui, on se dit que ce type de cinéma a complètement disparu. Comme s’il marquait un peu la fin d’une époque, où les acteurs n’étaient pas choisis pour leur physique mais pour la justesse de leur personnage, où les films prenaient le temps de raconter leur histoire sans chercher à remplir un cahier des charges, où l’on réalisait tout simplement un long métrage au service de son histoire, et non l’inverse. C’est ainsi que WOLFEN nous parle du choc des cultures, des méfaits de la colonisation et des affres de la civilisation industrielle, quand les fantômes de l’Amérique ancestrale sont voués à se nourrir des rebuts de l’homme moderne. Et c’est ainsi qu’au-delà de cette métaphore sociopolitique, l’élément fantastique selon WOLFEN est un fantastique diffus, presque alternatif, tandis que l’atmosphère envoûtante de la mise en scène (appuyée par le score de James Horner) s’évertue à ménager les effets horrifiques tout en laissant aux protagonistes le temps d’exister, et d’articuler autour de ces derniers tout le suspense et l’intérêt de l’intrigue. Le résultat est réaliste sans être naturaliste, épuré sans être terne, et surtout extrêmement crédible.
Et pourtant, Michael Wadleigh désirait un film de 2H30 dont le montage lui échappera complètement au final, ce qui le contrariera au point de lui faire quitter le métier de réalisateur ! En ce sens, WOLFEN incarne bel et bien la fin d’une certaine vision du cinéma, aujourd’hui totalement éteinte…

Blue Moon ! © Universal Pictures

Blue Moon !
© Universal Pictures 

HURLEMENTS

Bon, il faut l’avouer : Celui-ci a énormément vieilli. Ce ne sont pas tant les effets spéciaux, révolutionnaires pour l’époque, qui restent encore assez impressionnants, mais plutôt le reste ! Le jeu des acteurs est daté, la mise en scène est très lente, bavarde et parfois théâtrale. Le scénario est confus et s’embourbe parfois dans des expositions aujourd’hui surannées (émancipation féminine de base, mœurs libérale caricaturales…).
Pourtant, il est toujours possible d’adorer le film ! Une fois digéré le poids des ans, l’ensemble possède un charme fou, et l’on se surprend à sursauter devant une poignée de scènes incroyablement sanglantes pour l’époque. Car le genre cinématographiques des lycanthropes s’était cantonné jusque-là à du folklore plutôt inoffensif, hérité de l’âge d’or des studios Universal et des heures de gloire de la Hammer.
Certaines scènes apparaissent comme de somptueuses toiles gothiques, notamment celle dans laquelle un couple fait l’amour sauvagement en pleine forêt, tout en se transformant en loups sous le clair de lune (Rrrrrr ! Qu’est-ce qu’elle m’aura fait fantasmer cette Elisabeth Brooks !!!)…

Graaaour… © Studiocanal Source Flikcr  https://www.flickr.com/photos/jvk/5186739385?fbclid=IwAR1emHVR-Xink3-EWYtMLlUqHgjwHQpDKw6ekr8wQMM7lrnFteCkFqd3a8U

Graaaour…
© Studiocanal
Source Flikcr 

Réalisé par Joe Dante, le film possède un style fortement encré dans les années 70. Il est moins maîtrisé que LE LOUP-GAROU DE LONDRES, réalisé un peu plus tard (avec toujours Rick Baker aux commandes des effets spéciaux). Mais d’un autre côté, il assume pleinement son statut de série B et étale généreusement ses références. Et le cinéphile averti de repérer tout du long les clins d’œil adressés à l’Histoire du cinéma, version loup-garou. Ainsi, de nombreux personnages du film portent le nom d’un réalisateur de film de loup-garou (George Waggner (LE LOUP-GAROU, 1941), Roy William Neill (FRANKENSTEIN RENCONTRE LE LOUP-GAROU, 1943), Terence Fisher (LA NUIT DU LOUP-GAROU, 1961), Freddie Francis (LE TRAIN DES EPOUVANTES, 1965), Erle C. Kenton (LA MAISON DE FRANKENSTEIN, 1944 et LA MAISON DE DRACULA, 1945), Charles Barton (DEUX NIGAUDS CONTRE FRANKENSTEIN, 1948, etc.).


Transformation !
© Studiocanal

La scène de transformation principale tient encore la route et demeure bien craspec, avec moult dégoulinements d’hémoglobine. En revanche, l’aspect un peu grotesque et rigolo des loups-garous (des acteurs en costume, dont l’influence au niveau du look aura néanmoins perduré jusqu’aux plus récents UNDERWORLD) dissone avec divers effets gores du plus bel effet !
Plus de trente ans après sa réalisation, HURLEMENTS demeure comme une des pierres angulaires de la figure lycanthropique dans le domaine du 7° art. Il faut le regarder avec les yeux du cinéphile amateur de vieux films fantastiques, de ceux qui deviennent ce que l’on appelle… les « grands classiques » !

Il ne faut jamais crier au loup ! © Studiocanal

Il ne faut jamais crier au loup !
© Studiocanal

LE LOUP-GAROU DE LONDRES

Et voilà donc le film par lequel THRILLER a vu le jour. Alors commençons par une excellente nouvelle : celui-ci a, par contre, extrêmement bien vieilli !

Dans le fond, cette histoire de deux jeunes routards américains perdus dans la lande, qui se font attaquer par un loup-garou avant que l’un deux ne prenne conscience qu’il subit la malédiction des lycanthropes et doit vivre avec la peur de se transformer en monstre est toujours aussi addictive.
Dans la forme, le délicieux équilibre entre comédie, drame et horreur est aujourd’hui encore un modèle d’écriture cinématographique. A noter d’ailleurs que les dialogues, très sophistiqués, qui font la part-belle au célèbre humour « so british », sont absolument géniaux et n’ont pas pris une ride. De plus, la bande-son est une pure merveille, dans laquelle la partition d’Elmer Bernstein côtoie moult chansons, chacune contenant le mot « moon » dans le titre (BLUE MOON par Bobby Vinton, BAD MOON RISING par Creedence Clearwater Revival, ainsi que le sublime MOONDANCE de Van Morrison !).

Mais le principal attrait du film réside bien évidemment dans cette cultissime scène de transformation en pleine lumière, qui traumatisa toute une génération de cinéphiles exactement comme le fit à une autre époque les KING KONG par Willis O’brien et les 7° VOYAGE DE SINBAD par Ray Harryhausen. Depuis, le maître Baker (par ailleurs LE grand spécialiste des singes au cinéma : GORILLES DANS LA BRUME, GREYSTOKE, LA PLANETE DES SINGES (1968 et 2001 !), mais aussi, bien sûr, des loup garous (HURLEMENTS,WOLF, WOLFMAN !)), s’est imposé comme un véritable modèle dans l’industrie du cinéma. Allez voir le superbe Musée de la Miniature à Lyon, rayon cinéma, et vous prendrez la mesure de son apport à l’industrie du 7° art !
Pour le coup, cette scène de transformation en particulier a marqué l’histoire des effets spéciaux d’une pierre blanche. Et j’ai été très agréablement surpris de constater que, à l’ère des trucages numériques aux possibilités infinies, elle tienne toujours autant la route !
Désormais, LE LOUP-GAROU DE LONDRES trône également parmi les classiques…


La scène de transformation la plus célèbre de l’histoire du cinéma.
© Universal Pictures

LA COMPAGNIE DES LOUPS

LA COMPAGNIE DES LOUPS est un film britannique réalisé par Neil Jordan.

Le pitch : Isolée dans sa chambre au cœur de sa maison bourgeoise, Rosaleen, une jeune adolescente, rêve qu’elle mène une existence de conte de fée. Elle se voit vivre avec sa famille au cœur d’une forêt du siècle précédent. Lorsque sa grande sœur est tuée par une meute de loups, elle part vivre un temps chez sa grand-mère, à l’autre bout de la forêt. La vieille femme lui raconte tout un tas d’histoires dont le but est d’éveiller la conscience de Rosaleen sur la menace des loups mais aussi des hommes, qui risquent de s’intéresser bientôt à cette jeune femme naissante. C’est ainsi que dans les histoires de la grand-mère, homme et loup ne font qu’un…

Relecture du PETIT CHAPERON ROUGE mâtinée de tout un tas de références à d’autres contes (BARBE BLEUE, par exemple, voire LA BELLE ET LA BÊTE), LA COMPAGNIE DES LOUPS est avant tout une brillante déclinaison effectuée sur le mythe du loup-garou.
Mêlant l’univers des fables avec le genre de l’horreur, le film de Neil Jordan est assurément l’une des œuvres de fiction les plus originales et les plus intelligentes dédiées à la figure du lycanthrope. Ce dernier se meut ici en symbole, personnifiant le prétendu « mal » qui guette les jeunes filles vierges au moment de leur puberté, promptes à succomber à la tentation du mâle et à l’attrait de la chair, synonyme de bestialité au regard de la bonne éducation familiale.
Epousant tout d’abord la cause de la grand-mère, le film évolue vers davantage de nuances, avant que le postulat ne s’inverse lors d’un dénouement sans concessions symbolisant quant à lui le passage à l’âge adulte et l’acceptation, pour la jeune femme, de sa sexualité, elle-même stigmatisée par ce chaperon écarlate, dont l’éclat vermeil fait écho, bien évidemment, aux menstruations de conséquence…

Les règles du conte… © Filmedia

Les règles du conte…
© Filmedia

Plastiquement, le film est une merveille du début à la fin et profite pleinement de ses décors et de sa forêt de studio, dont le charme théâtral et la perfection esthétique rappellent parfois le merveilleux LEGEND de Ridley Scott.
Le traitement est toutefois unique en son genre car il est pimenté d’une orientation horrifique et de quelques scènes gores qui ne destinent pas la chose aux enfants. Ces derniers, outre qu’ils puissent être effrayés par cet aspect sanglant, risquent de toute manière de ne rien entendre à la toile de fond psychanalytique et à la métaphore sexuelle qui se cache derrière cet ensemble de séquences parfois assez abstraites, qui méritent assurément plusieurs visionnages.
Spectacle onirique total, LA COMPAGNIE DES LOUPS est une illustration décalée (dont les champignons géants font office de liant…) où les thèmes adultes de la psychanalyse sont mis en lumière par le truchement des fables enfantines, faisant ainsi écho au célèbre livre de la PSYCHANALYSE DES CONTES DE FEES de Bruno Bettelheim.

Ce long métrage à l’atmosphère envoûtante ne ressemble ainsi à aucun autre et nous transporte dans une époque aujourd’hui révolue où le cinéma grand public pouvait tout se permettre. Car bien qu’il n’ait pas pris une ride après toutes ces années, LA COMPAGNIE DES LOUPS garde néanmoins le parfum de la nostalgie à travers son ambiance indolente et son casting d’époque alignant de nombreux acteurs de premier plan tels David Warner, Angela Lansbury, Terence Stamp, Stephen Rea et Brian Glover.
On peut enfin faire honneur à Neil Jordan, réalisateur qui tourne peu mais qui le fait bien, esthète exigeant dans le fond et dans la forme, qui nous laisse aujourd’hui une remarquable trilogie fantastique sur les grandes figures du genre avec LA COMPAGNIE DES LOUPS, ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE réalisé en 1994 et le méconnu mais tout aussi envoûtant BYZANTIUM réalisé en 2012.


Les aventures sensuelles d’une petite fille en train de devenir grande…
© Filmedia

Mais, THRILLER, ce n’est pas que du loup-garou. C’est aussi du bon vieux zombie.
Sur ce second dossier, on ne va pas être exhaustifs car, face aux quatre films précités (et même si HURLEMENTS a connu moult suites – minables), il faudrait leur opposer toute une armada de longs-métrages (Mad Movies recense environ une centaine de films de morts-vivants entre 1978 et 1985) ! Bruce Lit a d’ailleurs très largement tondu le sujet au hasard de plusieurs articles, dont celui-ci .
Toujours est-il que THRILLER se situe en plein milieu du carrefour de cette folie zombiesque et qu’il convient, à tout le moins, de citer les principaux représentants du genre dont voici une petite liste emblématique :

ZOMBIE (1978) – George Romero
L’ENFER DES ZOMBIES (1979) – Lucio Fulci
FRAYEURS (1980) – Lucio Fulci
LA MAISON PRES DU CIMETIERE (1981) – Lucio Fulci
L’AU-DELA (1981) – Lucio Fulci
CREEPSHOW (1982) – George Romero
EVIL DEAD (1982) – Sam Raimi
LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS (1984) – Dan O’Bannon
LE JOUR DES MORTS-VIVANTS (1985) – George Romero
REANIMATOR (1985) – Stuart Gordon

S’il est loin d’être complet, ce panorama succin a le mérite d’illustrer l’air du temps, afin de replacer le clip de Michael Jackson dans son contexte et son époque.

La folie des zombies ! © Filmedia, Artus Films, TF1 Vidéo, Sony Pictures, Le Chat Qui Fume

La folie des zombies !
© Filmedia, Artus Films, TF1 Vidéo, Sony Pictures, Le Chat Qui Fume

Ainsi, lorsque le spectateur averti voit les morts-vivants sortir de leurs tombes et arpenter les rues dans THRILLER, reconnait-il ses classiques. Le clip de Landis regorge d’images étonnamment gores pour ce genre de spectacle télévisuel tout-public, notamment avec des gros plans sur des visages de zombies ensanglantés qui évoquent directement les films de George Romero et Lucio Fulci, les principaux artisans du genre à cette époque précise.

En ce temps là, je me souviens que certains programmes du samedi soir, en tout début de soirée, diffusaient des bandes-annonces de certains film d’horreur tant le genre pullulait dans les salles de cinéma. C’est ainsi que je fus traumatisé par celle du film L’AU-DELA de Fulci, qui jetait bel et bien ses scènes craspecs et ses plans les plus gores à la face du pauvre petit garçon innocent que j’étais… Et c’est ainsi que je reconnus cet état d’esprit glauque et malsain dans le clip de Michael Jackson, un an plus tard, chez le jeune Michel Drucker…


Les petites douceurs de Lucio Fulci…
© Artus Films

Il convient évidemment de citer l’influence de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, réalisé par George Romero en 1969, le film fondateur du genre. Car avant lui, le zombie était le plus souvent un cadavre revenu à la vie, voire un homme transformé en robot par quelque culte vaudou. C’est avec LA NUIT DES MORTS-VIVANTS que les codes du film d’horreur moderne, et de celui des zombies en particulier se mettent en place : Des morts qui sortent de leurs tombes sans explication autre que la venue d’une ère d’apocalypse ; des morts désincarnés qui ne déambulent sans aucune autre raison que celle d’assouvir leur cannibalisme séminal. Des morts-vivants qui, s’ils ne vous tuent pas en vous mordant (le plus souvent en vous arrachant des lambeaux de chair dans un déluge d’hémoglobine), vous contaminent jusqu’à ce que vous deveniez zombie à votre tour, à la recherche insensée d’autres fuyards vivants à dévorer… Quasiment tous les films du genre suivront scrupuleusement ce schéma, évitant systématiquement le happy-end en lui préférant un final des plus malsains, depuis LA NUIT DES MORTS-VIVANTS.
Dès son film suivant sur le même thème (ZOMBIE – DAWN OF THE DEAD en VO), George Romero entérine le principe, repris l’année suivante par Lucio Fulci dans L’ENFER DES ZOMBIE, au script et à l’ambiance similaires (il semble même être la préquelle du film de Romero !). Et c’est ce même univers que l’on retrouve, de manière ultra-archétypale, dans le clip de Michael Jackson, pourtant dominé par un humour noir et un second degré constant (des zombies qui dansent, fallait le faire !).


L’ENFER DES ZOMBIES : Un vrai classique du genre !
© Artus Films

Il va de soi que l’humour au pays des morts-vivants ne vient pas non plus de nulle part, puisqu’il était déjà discrètement à l’œuvre l’année précédente dans des classiques comme CREEPSHOW et EVIL DEAD (quand bien même ces derniers ne sont pas des films de zombies au sens premier du terme). Et il se développera après THRILLER dans d’autres célèbres pellicules, notamment LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS ou encore RE-ANIMATOR.

Et si THRILLER avait eu une affiche ? Source : https://www.deviantart.com/bowlfreak/art/The-Complete-Thriller-527246689

Et si THRILLER avait eu une affiche ?
Source : Deviantart 

Tout aussi penché sur le second degré soit-il, THRILLER ne renie cependant pas les codes du genre lors d’un final en trois temps, alternant fin horrible, happy-end et clin d’œil final en forme de fin ouverte sur… le mal bien sûr !

Michael Jackson racontera plus tard qu’il flippait en se regardant dans un miroir une fois son maquillage appliqué. La fiotte…
Depuis La NUIT DES MORTS-VIVANTS jusqu’à la série THE WALKING DEAD, THRILLER s’imposera néanmoins, avec le temps, comme un classique de l’image des zombies, les vrais, les purs, les putrides..
Enfin, impossible de conclure sans citer la célèbre scène du classique de la Hammer, L’INVASION DES MORTS VIVANTS (1966), dont celle du cimentière avec ses morts qui sortent de terre dans THRILLER semble tout bonnement être le remake !

Ainsi se termine notre article, sachant que nous retrouverons encore Michael Jackson et le fantastique horrifique (un peu édulcoré pour le coup) dans GHOST, moyen-métrage musical réalisé en 1997 par Stan Winston, grand spécialiste des effets spéciaux et du maquillage qui travaillait déjà sur THRILLER dans l’ombre de Rick Baker. Une production plus ou moins houleuse basée sur un script initial de Stephen King…

Collectionne toi aussi les trading-cards ! Source : https://www.deviantart.com/asuray93/art/Michael-Jackson-s-MTG-card-117711892

Collectionne toi aussi les trading-cards !
Source : Deviantart 

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Des films de John Landis au Thriller de Michael Jackson, il n’y a qu’une tombe : celle de l’horreur des eighties que Tornado dissèque pour vous chez Bruce Lit : Hurluments, Wolfen, La compagnie des loups et ce putain de clip, à la une de Bruce Lit ! 

BO : Van Morrison : Moondance

Point de Michael Jackson dans la BO du jour, mais à la place, un petit joyau de l’histoire de la pop par Van Morrison, que vous pouvez entendre au hasard du film LE LOUP-GAROU DE LONDRES, et qui illustre fort bien le thème de notre article, autour de la danse au clair de (pleine) lune…

25 comments

  • Matt  

    Bon j’avoue humblement avoir survolé comme un gros malpoli la partie sur le clip de Jackson parce que j’en ai rien à carrer^^ (ouh le blasphème) Eh ! Oh ! C’est comme toi avec les jeux vidéos hein.
    Punaise en cliquant sur l’article en voyant Wolfen je me suis dit « ah cool » et en débutant l’article je me suis dit « oh merde un truc sur un clip musical »
    Mais heureusement il y avait des films^^

    Bon alors j’ai globalement le même avis que toi. Même si Wolfen date un peu dans mon esprit. J’avais eu un sentiment d’inachevé tout de même et j’avais regretté que le réalisateur n’ait pas pu faire son montage à lui.
    Hurlements est daté surtout dans sa première partie mollassonne et un peu chiante, mais la deuxoème partie et la fin sont toujours top.
    Le loup garou de Londres est surement le meilleur film de loups garous^^
    La compagnie des loups, je n’ai pas été transporté à la première vision. J’ai toujours une impression bizarre avec ces films inspirés de contes, comme si j’essayais de rationaliser des situations irréalistes (les personnages ont l’air de se foutre de ce qui leur arrive à eux ou leurs proches) mais au final c’est un très chouette film, oui.
    J’ai vu Bizantum récemment du même réal, et c’était très bien aussi.

    Tu devrais voir les Ginger Snaps aussi dans la catégorie des films de loups garous si tu ne connais pas. Je les préfère même à Hurlements.
    Au moins le premier. Le 2 est sympa aussi, le 3 se regarde mais ne vaut clairement pas le premier.

  • PierreN  

    J’ai toujours eu du mal à considérer le premier Evil Dead comme un véritable représentant du film de zombies (les deadites étant plus proches des possédés je trouve).

    • PierreN  

      La tenue vestimentaire de lycéen/étudiant du loup-Garou de Thriller (avec ces blousons caractéristiques de sportifs) n’est pas sans rappeler rétrospectivement la tenue du personnage principal dans Teen Wolf (avec Michael J. Fox). Faut-il y voir là une preuve que l’influence visuelle du clip (gorgé de l’ère du temps de cette période comme le démontre l’article) n’a pas tardé à infuser en retour certaines oeuvres de cette décennie ?

  • David Brehon  

    Le plus grand clip de l’histoire a failli ne pas voir le jour. Septième et dernier single de l’album Thriller, le morceau éponyme n’avait pas besoin d’un clip pour Epic, la maison de disques de Michael. En effet, pourquoi dépenser de l’argent alors que l’album avait déjà battu tous les records de vente. MJ n’était pas d’accord et mis en effet la main à la poche pour financer son court-métrage et monta un deal pour le commercialiser (un clip vendu en cassette vidéo ? Une première mondiale) afin de trouver le reste des fonds nécessaires. Bien lui en a pris car on estime que le clip fit à l’époque vendre 13 millions d’albums supplémentaires. Et marqua irrémédiablement l’histoire du vidéo clip et la carrière de la superstar. Michael Jackson et John Landis se retrouvèrent quelques années plus tard pour un autre clip spectaculaire, Black or White, qui intégrait une technologie révolutionnaire : le morphing. Le clip Thriller fut récemment retravaillé par John Landis pour une version 3D. Il ne fut diffusée qu’une fois en France lors d’une séance spéciale au Grand Rex. Outre une 3D bluffante qui donne l’impression que le film a été pensé dès le départ en relief, les spectateurs chanceux dont je fis partie purent admirer la qualité de l’image, bien meilleure que toutes les versions actuellement commercialisées. Cette version 3D exploite pleinement le potentiel de l’œuvre.
    Il existe une autre raison moins connue pour lequel ce clip a failli ne jamais voir le jour. La version initiale de Thriller avait pour titre Starlight. Un titre qui n’aurait jamais pu inspirer ce clip. https://m.youtube.com/watch?v=0_Eb7MYSPd4

  • Présence  

    Une belle rétrospective, à la fois édifiante et vivante.

    Pour le clip de Michael Jackson, il s’agissait d’une musique qui ne me parlait pas (encore maintenant concernant ce morceau) et donc je n’avais pas d’intérêt particulier pour le clip que je n’ai jamais du voir en entier.

    Contre toute attente, j’ai dû voir deux des films cités Wolfen et le Loup-garou de Londres, auxquels je n’ai pas réussi à m’intéresser car l’utilisation du mythe du loup-garou me semblait assez basique par rapport à ce que j’avais déjà pu lire soit en roman d’horreur, soit en comics.

    Encore une fois, je suis ravi par un tel article qui réussit à combiner une approche encyclopédique, avec une mise en perspective de l’évolution d’un genre, et une lecture vive et distrayante. Je me dis qu’il faut que je fasse l’effort de regarder le clip de Thriller car l’article fait apparaître avec clarté et évidence que les références doivent abonder dans la culture geek et que je passe chaque fois à côté.

  • Père Huck  

    « La compagnie des loups » est un film qui m’a vraiment marqué.
    Je l’ai vu à sa sortie au ciné , j’avais 12 ans.(Le film était interdit aux moins de 13 ans à l’époque. Accompagné par mon père , j’ai pu entrer sans problème).
    Ce film était d’un érotisme vraiment troublant pour le gamin de 12 ans que j’étais.Je lui dois quelques nuits pleine de rêves érotiques à l’époque.
    Je l’ai vu et revu au fil des années (Canal + , VHS et DVD).Aujourd’hui à 47 ans , j’aime toujours autant ce film.
    J’ai lu il y a peu de temps le recueil de nouvelles « La compagnie des loups » d’ Angela Carter.Recueil revisitant les contes Barbe bleue , Le petit chaperon rouge , Le chat botté ou La belle et la bête dans des versions assez érotiques de la part de l’auteure.
    Si vous avez aimer le film , je vous conseille ce livre.Le film s’inspire de plusieurs nouvelles de ce recueil.
    « Wolfen » et « Le loup-Garou de Londres » ont été aussi des films très marquants que je revisionne eux aussi régulièrement sans me lasser.
    Cet article m’a donné l’envie de les regarder une fois de plus.

  • Matt  

    Sinon concernant Fulci, Tornado, même si ses films de zombies ou films gores ont vieilli, tu as vu ses gialli (ou giallos ?) Le venin de la peur et la longue nuit de l’exorcisme ? Ils ont mieux vieilli je trouve, et sont sympas.

  • Bruce lit  

    Ce qui est rigolo, c’est que lorsque j’ai « commandé » cet article à Tornado, je lui avais juste demandé un défi : celui de chroniquer le fameux clip de Jackson….
    Au lieu de ça, c’est une véritable anthologie du film d’horreur eighties passionnante à découvrir. Je crois n’avoir vu aucun de ces films mais Wolfen et la Compagnie des loups font envie. C’est un chouette souvenir des années télé k7 que tu fais revivre. Des années vidéo club où dans des espaces confinés, ces jaquettes racontaient des films : La compagnie des Loups, Wolfen, La nuit des morts vivant…Tout ça est éveillé pour une période de mon existence que j’aime me rappeler. Merci.

    Jackson : A part ses hits les plus fameux, sa musique ne me passionne pas. Pour moi tout s’arrête à BAD que je préfère à THRILLER. D’ailleurs THRILLER sans BIllie Jean, Beat it et Thriller est un album mou et chiant.
    Pour le clip, il est formidable. Merci d’avoir évoqué Michel Drucker. C’est émouvant de penser que nous avons été reliés par ce médium au même moment. Pourquoi Drucker ? Parce que sans les Enfants du Rock diffusé tard dans la soirée, c’était le seul lieu en France avant Canal plus où il y avait de la musique. Tout simplement. Et de la musique anglosaxone en plus !
    Je ne savais pas que le clip avait failli ne pas se faire. Merci à David et toi de rappeler que l’industrie musicale se plante toujours et que la persévérance des artistes permet de passer outre.
    Ainsi…c’est en voyant un film de Landis que Jackson a eu le déclic…
    Hmmmm…
    Et le Welcome to my nightmare de Alice Cooper alors ?
    Quand j’ai revu le clip il y a quelques années avait une amie lesbienne, elle me disait que c’était une chanson adorée par la communauté LGBT notamment le passage où Jackson dit qu’il n’est pas comme les autres….

    Dis moi : tu es sûr que MTV était payante à l’époque ?

    • Bruce lit  

      Une autre chose pour relancer les discussions : j’adore les video clips. C’est un format qui a -aussi-longtemps été traîné dans la merde et qui a sa cohorte de bijous.

    • Matt  

      Vu aucun de ces films ? Pfiou. Je les ai tous vus. Il faut que tu combles ce manque^^
      Moi je vis choquer tout le monde mais je ne m’intéresse pas aux clip video et je ne suis même pas fan de Jackson^^ Du coup ça me passe un peu au dessus tout ça.

  • Tornado  

    Merci pour les retours. On voit tout de suite quand un sujet intéresse plus que la moyenne ! 🙂

    @Matt : Je n’ai pas vu les gialli de Fulci. Je n’ai vu que ses films de zombies. Ils ont mal vieilli, mais tout amateur de zombies se doit de les voir au moins une fois.

    @Bruce : Apparemment MTV était payante. C’est ce que j’ai lu en tout cas en faisant mes recherches pour la rédaction de l’article.
    J’adorais les clips à l’époque et j’enregistrais mes préférés sur une VHS entièrement dédiée à la chose. Mais avec le temps, j’ai fini par détester ça. La faute à mon frère et mon neveu, qui m’ont assommé de clips de merde parce qu’ils ne savaient regarder que ça, entendu qu’il y avait des gonzesses à moitié à poil dedans.
    Aujourd’hui, après overdose, je fais un rejet des clips. Mais oui, effectivement, certains valent le détour.

    • Matt  

      Et les GInger Snaps, tu les as vus ?^^ Le premier joue sur le parallèle entre lentrée dans l’age adulte et la transfrmation en loup pour une jeune fille qui au lieu de seulement découvrir qu’elle a ses règles, découvre qu’elle se change en loup à cause d’une morsure. On la suit elle et sa soeurs. Dis comme ça, on pourrait craindre le teen movie, mais pas de panique, c’est pas du twilight, c’est même pas mal gore.
      Le 2eme est un peu sordide. La 2eme soeur qui a aussi été « contaminé » prend une drogue qui ralentit sa transformation, mais elle se fait interner dans un centre psychiatrique. Elle essaie toujours de se procurer sa dose pour réprimer sa nature avec la complicité intéressée d’un aide soignant, elle va s’échapper, tout ça…pour un final dans les bois dans un chalet alors qu’elle est traquée par d’autres loups.
      Le 3eme est une sorte de « what if » qui reprend un peu la structure du premier mais transposé des siècles en arrière dans une forêt canadienne en hiver, avec 2 soeurs aussi (les mêmes actrices) qui vont devenir des loups garous. Il est moins réussi mais est sauvé par le cadre très sympa de la forêt canadienne dans un fort, etc.
      Ce sont des films canadiens pas bien connus mais tout de même sortis en DVD chez nous (ne surtout pas se fier aux jaquettes. La première donne l’impression d’un teen movie naze, et les 2 autres jouent sur une esthétique à la Underworld, mais ça n’a rien à voir avec les films^^)
      Préférer la VO aussi.

      Ils sont parmi mes films de loups garous préférés. Pas de CGI dégueux, une métaphore sur la découverte de la sexualité et la répression de ses instincts au moyen du mythe du loups garou, de l’originalité, etc.
      Le titre est bizarre certes « Ginger disjoncte » ? Mais ça vaut le coup de les voir.

  • Matthieu & Maticien  

    Quel plaisir de découvrir l’article sur thriller. C’est effectivement le clip de tous les superlatifs. En revanche je n’ai vu aucun des films mentionnés. Mais intéressant de voir la filiation entre ces films et ce clip historique.

  • JP Nguyen  

    Alors aujourd’hui, c’était Bruce Lit-canthrope ?
    Désolé, vous connaissez mon aversion pour tout ce qui donne les chocottes…
    Je n’ai jamais du regarder le clip Thriller en entier à l’époque… Et plus tard, la longueur m’en avait dissuadé, ça m’ennuyait…
    Mais les clips, j’en avais vu dans le Top 50, même s’ils étaient charcutés (et que, parmi les 5 premiers du classement, on avait droit qu’au numéro 1, pas toujours le plus chouette).
    C’est pourquoi j’en ai loupé plein. Suite à une conversation récente avec des collègues, j’ai découvert celui des A-ha pour la chanson « Take On Me », une histoire de rencontre entre une fille en chair et en os et un garçon sorti d’une BD, avec des « dessins animés » (littéralement) plutôt sympas et bien faits pour l’époque…

  • Jyrille  

    Je vais commencer par la BO : c’est très chouette mais je ne la connaissais pas celle-là. Il faut dire que je ne possède que Astral Week auquel je n’ai jamais accroché, mais également l’intégrale du monsieur avec Them, soient une cinquantaine de titres. Et là c’est souvent très très bon…

    Personnellement, alors que je ne l’avais pas entendue depuis très longtemps, j’ai réécoutée Moon over Bourbon Street par Sting ce week-end. J’aurai sans hésiter pris ce titre pour illustrer l’article.

    https://www.youtube.com/watch?v=5i_0PkOqLKA

  • Jyrille  

    Bravo pour l’article Tornado ! Tu m’apprends vraiment beaucoup de choses, puisque je n’ai pas vu la plupart des films que tu cites (à part Zombie, Evil Dead, Le jour des morts-vivants et c’est tout je crois…). Comme je te le disais sur un article précédent, je dois voir ces films de loups-garous depuis très longtemps ! Je me souviens bien de cette période. J’ai regardé la scène de transformation du Loup-garou de Londres c’est effectivement assez terrifiant et réussi encore maintenant. En fait ton article est une vraie madeleine de Proust puisque j’avais oublié les titres de ces films ! Enfin, à part Wolfen dont je n’avais jamais entendu parler.

    J’adore toutes les anecdotes sur Thriller. Ce clip, quelle claque à l’époque. J’étais comme tout le monde à fond dans l’album de MJ, j’avais un t-shirt… j’étais fan. C’est bien la seule fois que cela m’est arrivé. J’ai eu peur (j’avais 10 ans) devant le clip mais comme tu le dis si bien, je ne pouvais pas m’empêcher d’avoir envie de le revoir. Il y a plus de 15 ans maintenant, je me souviens que MTV avait fait un TOP 100 clips. Tout à fait logiquement, Thriller en était le numéro 1.

    D’ailleurs, tout comme toi et Bruce, j’adore les clips. J’avais des dizaines de VHS uniquement remplies de clips, que j’enregistrais moi-même sur MCM ou MTV. J’ai passé mon enfance devant RTL qui passait des clips toute l’après-midi. J’adorai l’émission Carte Blanche sur MCM ou un groupe ou un artiste passait et parlait, pendant trois heures, de ses clips favoris. Les Cartes Blanches à Placebo et Vincent Cassel étaient géniaux : ils passaient du Radiohead, du Public Enemy, du Cibo Matto… des clips de Björk… J’ai d’ailleurs en DVD les clips de Björk, qui sont terribles pour la plupart. Ceux de Gondry pour les Chemical Brothers, pour les White Stripes sont des claissiques. Tout comme ceux de Spike Jonze. Bref c’est une forme d’art que je chéris vraiment. Mais depuis quinze ans je n’en ais pas vu beaucoup et aucun ne m’a marqué à part celui de Orelsan pour Suicide Social et celui de Basique. Je n’en regarde pas assez…

    Merci donc pour ces parallèles érudits, c’est typiquement le genre d’article sur lequel je reviendrai une fois qu’enfin j’aurai vu plusieurs de ces films.

  • Tornado  

    Bjork est l’épouse de Mathew Barney, l’un des artistes contemporains les plus importants. Mais je ne sais s’il a été impliqué dans ses clips.
    Je recommande chaudement le visionnage des films de loup-garous. Même s’ils ont vieilli, ils sont chouettes et tous réalisés par d’excellentes réalisateurs.

    • Jyrille  

      J’ai oublié de dire que la métaphore sexuelle est également très présente dans tout Buffy (mais surtout les deux premières saisons). Je vais tâcher de voir ces films Tornado !

  • Eddy Vanleffe....  

    excellent article qui me donne envie de tout revoir en boucle…

  • Jyrille  

    J’ai oublié de dire que les clips de The Cure sont aussi excellents et indémodables.

  • Matt  

    Tiens Tornado, en plus des Ginger Snaps, tu peux aussi tester l’enfer des loups.
    Bon…c’est pas the best movie ever hein, c’est une petite production espagnole de Yuzna réalisée par Paco Plaza qui traite indirectement de loup garou en teintant de fantastique l’histoire de Romasanta, premier tueur en série espagnol qui prétendait se changer en loup et qui fabriquait du savon avec la graisse de ses victimes.

    Alors c’est un peu fauché, et il y a des soucis de rythme due à la structure narrative du film, mais bon je t’en informe puisque tu aimes bien regarder (comme moi) des petits films pas forcément extraordinaires mais sympas, différentes, et horrifiques^^

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