On ne choisit pas sa famille (The Vision)

La Vision par Tom King & Gabriel Hernandez Walta

Une vision de PRESENCE

1ère publication le 23/05/18 – MAJ le 17/01/21

VO : Marvel Comics

VF : Panini

Les couvertures exceptionnelles de Mike del Mundo

Les couvertures exceptionnelles de Mike del Mundo

Ce tome fait suite à La Vision T01 (épisodes 1 à 6) qu’il faut impérativement avoir lu avant, puisque les 2 tomes forment une histoire complète et relativement indépendante, sous réserve d’être familier de l’histoire de Vision.

Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2016, écrits par Tom King, dessinés et encrés par Gabriel Hernandez Walta, à l’exception de l’épisode 7 dessiné et encré par Michael Walsh. La mise en couleurs a été réalisée par Jordi Bellaire. Les couvertures toujours aussi délicieuses sont réalisées par Mike del Mundo.

Épisode 7 – Vision se souvient d’une nuit passée avec Wanda Maximoff dans leur lit marital. Il se souvient de sa déclaration d’amour à Wanda alors que les Avengers se battaient contre le conte Néfaria. Il se souvient du premier repas en famille avec Agatha Harkness, Simon Williams (Wonder Man), Robert Frank (Whizzer), Bova Ayrshire, et Pietro Maximoff (Quicksilver), et d’autres moments encore. Épisodes 8 à 12 – Au 616 Hickory Branch Lane, à Arlington en Virginie, tout est normal pour une maison comme une autre dans une banlieue dortoir. Vision joue à l’extérieur en lançant une balle à son chien. Vin (le fils) lit du Shakespeare à haute voix. Viv (la fille) se coiffe les cheveux. Victoria (la mère) joue du piano.

Le quotidien ordinaire d'une famille de banlieue

Le quotidien ordinaire d’une famille de banlieue

En cette belle journée d’hiver, avec un manteau de neige, la famille Vision accueille sous son toit Victor Mancha, le frère de Vision, le fils d’Ultron et de Marianella Mancha, membre de la première version des Runaways. Pour fêter cette rencontre, Victor insiste pour aller manger au restaurant avec la famille Vision. Il devient vite le confident des autres membres de la famille. Victoria lui explique ses difficultés à réussir à jouer correctement du piano. Vin lui parle de sa passion dévorante pour Shakespeare. Viv lui parle de son chagrin suite au décès de Chris Kinzky. Vision l’emmène voir une exposition de Pop Art au musée, en s’interrogeant sur le sens de tout ça. Mais les visions du futur d’Agatha Harkness demeurent, montrant Vision se livrant à des destructions de grande ampleur.

Le lecteur avait été intrigué par le premier tome, se demandant comment Vision avait pu construire les membres de sa famille, et montrant des robots dotés d’intelligence artificielle essayer de vivre une vie d’humains. Sachant qu’il s’agit d’une histoire complète en 2 tomes, le lecteur ne peut pas résister à la curiosité de savoir comment elle se termine. Il a le grand plaisir de retrouver les couvertures de Mike del Mundo, leur beauté plastique, leurs couleurs en nombre limité, entre aquarelle et peinture à l’huile (tirant partie des possibilités illimitées de l’infographie), leur humour jouant sur le décalage des Vision dans des situations quotidiennes de la vie de banlieue (le chien en train d’essayer d’attraper le bouclier de Captain America en plein vol, sur la pelouse devant le pavillon).

Les couvertures de Mike del Mundo

Les couvertures de Mike del Mundo

Tom King mène bel et bien son récit à son terme, reliant les différentes intrigues secondaires avec élégance. Même l’épisode 7 de rappels sur l’histoire personnelle de Vision, qui ne semble avoir été écrit que pour donner une respiration à Gabriel Hernandez Walta s’intègre parfaitement au reste prenant un sens inattendu à la fin du récit. Le scénariste en fait même peut-être un peu de trop avec les objets de décoration présentés en début du premier épisode (le vase d’eau volant de Zenn-la, un briquet de 1943 ayant appartenu à Captain America, une plante du Mont Wundagore) qui trouvent un usage bien commode au sein de l’intrigue. Le lecteur peut donc voir les artifices narratifs utilisés par Tom King pour ce qu’ils sont. Mais en même temps, le scénariste sait leur donner une place naturelle justifiée par le caractère des personnages. Par exemple, Vin continue de lire du Shakespeare, ce qui permet à l’auteur d’inclure des citations choisies parfaitement adaptées au récit, comme cette phrase extraite de Le marchand de Venise, qui donne son titre aux 2 recueils : When he is best he is a little worse than a man, and when he is worst he is little better than a beast. Mais ces lectures trouvent leur justification dans les questions que se pose Vin sur sa condition. C’est sa manière à lui d’apprendre à devenir l’équivalent d’un être humain. Ainsi sa lecture de Shakespeare ne se réduit pas à un dispositif pour se raccrocher à de la vraie littérature, mais émane aussi de la condition d’un personnage.

Tom King se montre très habile pour construire ce pont entre la condition robotique des membres de la famille Vision et la condition humaine. Le lecteur sourit encore un peu au concept de Vision s’installant dans un pavillon au sein d’une banlieue résidentielle. Mais il se prend d’affection pour ces 3 individus (le cas de Vision s’avérant plus complexe) faisant de leur mieux pour s’intégrer, pour acquérir des qualités humaines. Ils constituent finalement des modèles d’individus socialement inadaptés souhaitant progresser par une amélioration personnelle. Le lecteur éprouve de l’empathie pour eux, à la fois pour les efforts qu’ils font, à la fois pour leur statut de parias, de marginaux étrangers à l’humanité normale. Ce n’est pas un sentiment si éloigné que de ce que chacun d’entre nous peut ressentir en société.

Les cadeaux offerts dans le premier épisode

Les cadeaux offerts dans le premier épisode

L’intelligence d’écriture de Tom King est encore un peu plus élevée que ça, car il ne gomme pas la nature technologique des androïdes. En particulier, il joue avec le fait qu’ils sauvegardent leurs expériences et leurs souvenirs sur des serveurs dont ils peuvent autoriser l’accès à d’autres membres de la famille. Il ne choisit donc pas la facilité en en faisant des décalques d’humains, juste avec un corps robotique, mais il intègre leurs fonctionnalités en termes d’intelligence artificielle.

Le scénariste intègre également dans sa narration la riche histoire personnelle de Vision, et donc plusieurs points de continuité. Il prend soin de les rappeler en cours de route mais il est évident qu’ils seront plus intelligibles à des lecteurs familiers de l’univers Marvel. Il s’agit donc d’un dispositif narratif à double tranchant, d’un côté montrant une forme de compétence de l’auteur à savoir utiliser à bon escient cette continuité, de l’autre propre à faire fuir les lecteurs voulant des récits autocontenus. L’arrivée de Victor Mancha met la puce à l’oreille. Ce personnage arrive donc d’une autre série ayant connu un succès certain, étant passé par une série en 12 épisodes (plus le numéro Inhuman) : Avengers A.I., de Sam Humphries & Andre Araujo. Tom King l’intègre de manière organique apportant ainsi un regard neuf sur le personnage de Vision et sur sa famille. Le lecteur peut apprécier le récit sans rien connaître de ce personnage.

Tom King sait mettre à profit l’histoire personnelle de Vision pour lui conférer plus de personnalité et plus d’épaisseur. Il y a également quelques clins d’œil à destination de lecteur plus familier de cet univers partagé, à commencer par l’affiche d’un film dans lequel joue Simon Williams (acteur professionnel) qui a comme sujet Oméga l’inconnu, plutôt version Jonathan Lethem & Farel Dalrymple, que version Steve Gerber. Mais le scénariste ne se complaît pas dans les références, il aborde des thèmes plus délicats comme ce qui fait l’essence d’un être humain, la difficulté de paraître en société malgré ses différences, la relativité de la loyauté au profit de l’intérêt général, la valeur de l’émotion qui supplante la raison.

Bienvenu Victor Mancha

Bienvenu Victor Mancha

L’épisode 7 est donc illustré par un artiste différent, Michael Walsh, ce qui se justifie d’un point de vue narratif puisqu’il s’agit de premier abord d’un épisode consacré à des souvenirs (King en donnant un autre point de vue déstabilisant par la suite). Les traits de contour présentent une apparence un peu plus lâche que ceux de Walta, mais la colorisation de Jordie Bellaire assure une continuité visuelle entre les deux. Cet épisode se focalise sur la relation entre Vision et Wanda Maximoff et Michael Walsh sait transcrire leurs émotions au travers des expressions de leur visage et de leur langage corporel. Le lecteur sent la distance qui sépare Vision et Wanda quand ils sont dans leur lit conjugal, tout en voyant qu’elle n’est pas de la même nature que celle qui sépare Vision et Victoria dans leur lit conjugal plusieurs années plus tard.

Le lecteur retrouve avec plaisir Gabriel Hernandez Walta, ne serait-ce parce que c’est le dessinateur attitré de la série qui lui a donné son identité visuelle, mais aussi parce qu’il a pris goût à la manière dont la mise en couleurs de Jordie Bellaire vient les compléter. Elle augmente discrètement le volume des surfaces, sans aller jusqu’à les sculpter. Elle apporte un côté tragique avec des touches un peu plus sombres, et des teintes plus foncées, soulignant la dimension dramatique du récit.

Comme Tom King, l’artiste évite de dessiner Vision et sa famille comme des êtres humains. Il continue de mettre en avant la couleur artificielle de leur peau synthétique, ainsi que les jointures entre les plaques de leur bras ou de leur tête. Il les affuble de tenues vestimentaires ordinaires et sans chichi, choisies en fonction de leur occupation. Il leur donne des morphologies normales, d’individus avec une musculature normale. Walta dessine donc des personnages normaux, mais avec une apparence synthétique et la capacité de se rendre intangible.

Repas de famille

Repas de famille

Gabriel Hernandez Walta sait faire passer des émotions encore plus nuancées que Michael Walsh, à commencer par le mal être existentiel de Victoria, le plaisir de vivre de Vin, la mélancolie de Viv, et le désarroi de Vision découvrant des situations qu’il ne maîtrise pas. Le lecteur se rend compte qu’il apprécie de voir le chien de la famille aller chercher la baballe, ou les 2 époux papoter dans le salon. L’artiste a su donner une personnalité à l’aménagement intérieur de ce pavillon de banlieue, avec des meubles reconnaissables, disposés de manière utilitaire. Ainsi l’épisode 12 qui est dépourvu de toute scène d’action n’en est pas moins passionnant grâce à la mise en scène et la justesse du jeu des acteurs. Finalement l’apparence un peu banale des dessins de Walta sert bien le propos du récit et ses thèmes.

Cette deuxième partie du récit le conclut en bonne et due forme, d’une manière à la fois attendue (en particulier l’usage des 3 cadeaux présentés au début du premier épisode, et du fait de la prémonition d’Agatha Harkness) à la fois de manière inattendue (en particulier avec le regard porté par Victor Mancha sur cette famille qui sort de l’ordinaire). Gabriel Hernandez Walta réalise une narration visuelle simple et facilement lisible, avec une personnalité graphique discrète mais bien réelle, rehaussée par l’approche artistique de la mise en couleurs.

Le rituel du coucher dans le couple

Le rituel du coucher dans le couple

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Loin du marasme réel ou supposé de Marvel (c’était vraiment mieux avant?), Présence vous fait l’éloge d’une série sortant du lot : The Vision. Découvrez pourquoi chez Bruce Lit.

La BO du jour :

39 comments

  • JP Nguyen  

    J’ai beaucoup aimé cette série, une de mes lectures préférées de ces derniers mois. La maîtrise Présencienne rend justice à l’oeuvre tout en évitant les spoilers… Bravo.

    • Présence  

      Comme le dit Bruce dans son accroche facebook, c’est une série qui se démarque de la production industrielle mensuelle, et qui est vraiment mieux qu’avant. Cela m’a incité à suivre Tom King chez DC. J’aime bien son Batman, je suis impatient de découvrir Miracle Man. Sheriff of Babylone était extraordinaire. Il n’y a finalement que Omega Men dont la narration m’a semblé trop heurtée.

      • Présence  

        Oups ! Pas Miracle Man, mais Mister Miracle, une création de Jack Kirby.

  • Eddy Vanleffe  

    J’aime vraiment le côté vieille SF fifties du dessin, on se croirait dans un mix Asimov/Ira Levin…
    une vraie bonne idée sur ce personnage à la limite des genre…

    • Présence  

      C’est vrai qu’on peut voir une forme d’invasion sournoise de la tranquillité de la banlieue pavillonnaire américaine immuable avec l’installation des Vision dans ce coin à l’écart des grands centres de population. A mes yeux, il n’y a pas que le thème qui a été bien choisi, la structure narrative est également très sophistiquée, tout étant élégante, une œuvre littéraire en quelque sorte.

  • Présence  

    C’est vrai que pour cet article j’ai eu la chance de trouver les pages qui m’intéressaient, auxquelles je me réfère.

    Les mots me manquent pour le ça. D’une part, il sera dit que je n’arriverai jamais à rendre un texte dépourvu de coquille, quelle que soit l’application que je mets dans mes relectures. D’autre part, j’aurais bien aimé mettre ça (le mot manquant) sur le compte d’une faute d’étourderie, mais l’analyse que tu en fais est trop belle et pénétrante pour que je puisse m’en tenir à l’étourderie.

    • Présence  

      Voilà une citation aussi rassurante que terrifiante ! D’un côté il est normal d’être différent ; de l’autre la responsabilité est écrasante d’assumer un autre diagnostic qui me renvoie à mes différences, à mes déviances par rapport à la potentielle normalité.

  • Tornado  

    Voilà une des rares séries Marvel relativement contemporaines qui me fait de l’oeil. C’est juste le côté « bondé de références » qui me retient. Cela-dit, je la connais assez bien l’histoire du personnage. Elle a déjà été détricotée dans plusieurs histoires des Avengers que j’ai lues (genre Avengers Forever), et je lisais aussi un peu la série « La Vision & la Sorcière Rouge » dans Titans quand j’étais gamin. Qui plus-est, mon fils a hérité des fascicules qui vont avec les figurines de la gamme Marvel. Et j’ai lu celui dédié à la Vision, qui résume toute son histoire. Ça devrait suffire… 🙂

    N’empêche : 12 épisodes. Avec la manie de Panini de tout rééditer en deluxe dès que ça a un peu de succès, ça pourrait peut-être se faire pour cette série là… Wait & see….

    • Présence  

      Pour le coup, tu as même peut-être une longueur d’avance sur moi, dans la mesure où tu situes mieux Victor Mancha. Sinon, wikipedia anglais permet de retrouver aisément les références manquantes.

  • JP Nguyen  

    Je crois que ce récit m’a aussi plu parce qu’il raconte du « Marvel de banlieue pavillonnaire », un sous-genre improbable qui me parle assez étant donné l’étape actuelle de ma vie. Je ne sais pas si cela m’aurait autant accroché il y a une dizaine d’années…
    Tom King a quand même réussi un truc très fort en racontant une histoire à la fois ancrée dans la continuité de Marvel tout en restant assez indépendante. Et que de trouvailles et de moments marquants : l’épisode P=NP, la blague du grille-pain, le running gag du « je peux ajuster le volume sonore si vous le voulez », les citations de Shakespeare…

    • Présence  

      Marvel de banlieue pavillonnaire : comme sous-genre improbable, ça se pose là ! 🙂 Je partage ton avis sur le fait qu’il s’agit d’un sous-sous-genre qui ne peut pas plaire à tout le monde, tellement improbable et inattendu qu’il fait péter le score de la diversité des genres publiés par Marvel, à lui tout seul.

      • Bruce lit  

        Bon visiblement je suis complémentent passé à côté de ma lecture. J’avais lu le premier tome vite fait mal fait, agacé que je fus de voir encore un héros sali, devenir une sorte de Dexter chez Marvel. Je vais devoir retenter le coup (si même Jp a aimé !)

        • Eddy Vanleffe  

          « sali »?

          je ne trouve pas je trouve au contraire que c’est un récit « rétro-moderne » qui trouve un angle d’attaque original tout en étant un récit assez « triste » confirmant le crédo du personnage robot qui veut devenir un humain et la fameuse phrase « even a synthesoid can cry »

          • Bruce lit  

            Dans mon -lointain- souvenir Vision et sa femme commettent des meurtres et manipulent les humains non ?

          • Présence  

            Wouah !!! Une citation de Roy Thomas pour Avengers 58 paru en 1968. Respect.

          • Eddy Vanleffe  

            Vision lui même?
            j’ai pas enregistré ça mais il faut dire que j’ai bouffé plein de trucs en même temps à cette époque et que je peux avoir des trous…

          • Eddy Vanleffe  

            @presence

            je suis un mec vintage
            et Roy Thomas est un de mes scénarsites clés pour Marvel, il fait parti des bâtisseurs, c’est le mentor de Claremont après tout…
            j’aime aussi Bill Mantlo qui a été pas mal malmené par Shooter (qui évitait de lui donner des séries de premier plan)

          • Présence  

            @Bruce – Il est possible que les images que tu évoques correspondent aux visions (c’est le cas de le dire) qu’Agatha Harkness a du futur.

  • Jyrille  

    Encore un très bel article Présence, où une fois encore tes dons d’analyse m’abasourdissent (le traitement de Shakespeare par exemple). Lorsque j’avais vu le premier tome en librairie, j’avais presque été tenté de me le prendre, car le dessin est attirant et le personnage peu développé commercialement, en tout cas je ne sais pas si il a une série régulière.

    Mais comme tu le dis toi-même, il faut sans doute être un habitué de l’univers partagé Marvel pour bien tout apprécier, et je suis loin d’en être capable. Les références que tu cites sont totalement inconnues pour ma part.

    La BO : un tube d’un groupe que je n’aime pas trop. La chanson est cool cependant.

    • Jyrille  

      Ah et j’adore les couvertures.

      • Présence  

        J’adore aussi les couvertures, au point d’avoir acheté quelques recueils uniquement parce qu’ils étaient illustrés par Mike del Mundo. Ses épisodes d’Elektra était de toute beauté.

        • Jyrille  

          Raah ne me tente pas… J’ai déjà craqué pour Final Crisis, et il y a une tonne de bds en ce moment…

    • PierreN  

      « en tout cas je ne sais pas si il a une série régulière. »

      C’est rare en effet, mais sachant qu’il forme le coeur des Avengers pré-Bendis (à l’instar de Wonder Man, Hank Pym et quelques autres), il n’a pas forcément besoin d’avoir fréquemment son propre titre, à moins qu’une approche originale ne nécessite un traitement à part (comme c’est le cas ici).
      Sans crier au génie, j’ai tout de même bien aimé ce titre, et j’apprécie de plus en plus le style de Walta.

      • Présence  

        C’est aussi avec cette série que j’ai pu entrer en phase avec la sensibilité de Walta, pas très à mon goût jusqu’alors.

    • Patrick 6  

      @ Jyrille : ce morceau des Sisters est sur leur 3ème et moins bon album. Tu peux te risquer au 1er album, le bien nommé « First & last & always » qui est un p***** de chef d’œuvre 😉

      • Jyrille  

        Des Sisters je ne connais que leur compile de 80 à 83 je crois, rien ne m’a vraiment attiré là-dedans, mais je devrai retenter un jour. Enfin, malgré ce qu’en dit Simon Pegg dans Le dernier pub avant la fin du monde, ce groupe ne vaudra jamais à mes yeux Joy Division, Cure, The Sound et plein d’autres…

        J’ai oublié de dire qu’ici, Vision ressemble beaucoup au Dr Manhattan je trouve.

  • Patrick 6  

    Pas sur que ce comics me parle vraiment… Un super héros tout rouge vivant en banlieue et qui promène son chien (vert) en apesanteur… Bon ok c’est vrai qu’on a vu des choses encore moins crédibles que cela chez Marvel mais bon…
    Ceci dit je dois avouer que le dernier scan est tordant : Vision qui se dessape et qui plie soigneusement ses vêtements ^^ Le truc anti sexy qui prend le contrepied absolu du comics de super héros habituel ! Une démarche courageuse en somme.
    Hum je rêve où il y a du John Romita Jr dans le style du dessinateur ?

    • Eddy Vanleffe  

      Ouais un peu dans l’encrage…il y a du JRJR….

      Je trouve Walta à sa place je dois dire sur cette série, il est le mec de la situation.

      • Patrick 6  

        @ Bruce : euh oui c’est ça il y avait déjà du JR JR dans La forêt des suicides ^^ Ahah mince je n’avais pas tilté tant son style a bien changé depuis la bd sur Aokigahara ! ça change la donne forcément 😉
        Par contre sur Magneto je dois dire que les scans ne me parlent carrément pas !

    • Présence  

      C’est l’une des réussites de cette série que de montrer les Vision en train de singer les gestes d’humains normaux ; cela fait ressortir avec force les habitudes et les conventions de la vie quotidienne, ce qu’elles peuvent avoir de convenu.

  • Olivier Guay aka 3B  

    J’hésitais sur cette série.
    Pour faire très court, vous m’avez convaincu.
    Merci pour cet article très pertinent et étayé.

    • Bruce lit  

      @Olivier : Présence sera content de l’apprendre à son retour de congés. Je lui transmets.

    • Présence  

      Un client satisfait de plus 🙂

      Je suis en train de lire le Batman du même scénariste : c’est un peu décompressé, et excellent, avec des artistes tous pris dans le haut du panier.

  • Jyrille  

    J’ai acheté l’intégrale… je repasserai une fois lue !

  • Thierry  

    Oui, une série comme je les aime, avec des super-héros en situation mondaine, relativement loin des préoccupations slipesques habituelles… à la nuance qu’ici ce qui menace de détruire le monde n’est pas un villain, mais le héros lui-même!

  • Jyrille  

    Oh mais cet article ne parle que de la seconde partie de cette bd ! Je viens de la terminer et j’ai beaucoup aimé. Je ne m’attendais pas à quelque chose de si noir, à ce ton si déprimant. Je suis complètement d’accord sur les couvertures de Mike Del Mundo.

    « Ce n’est pas un sentiment si éloigné que de ce que chacun d’entre nous peut ressentir en société. » Oui, c’est tout le propos au final. J’ai également été assez étonné de la part prépondérante du texte, pourtant pas aussi pregnant que dans d’autres bds, mais qui a un niveau littéraire assez élevé, qui me rappelle celui de MISTER MIRACLE : très tourné vers la philosophie, la réflexion sociale et les sciences humaines en général.

    « Le lecteur peut apprécier le récit sans rien connaître de ce personnage. » Ca a été mon cas. Je confirme donc.

    Tu as raison : il s’agit d’un drame, d’une tragédie, et les citations de Shakespeare ne sont pas seulement là pour caractériser un personnage, mais également pour donner un indice sur la tonalité de la série. Personnellement, en commençant à la lire, je m’attendais à quelque chose de plus léger, de légèrement décalé, mais dès le premier épisode le ton est donné. Cela tourne par moments au polar, et Tom King a posé une tension tout du long de ses épisodes, y compris celui des souvenirs de Vision avec Wanda.

    Prochaine lecture : Superman identité secrète. C’est tellement plus facile de se lancer dans la lecture de comics que dans les bds plus conceptuelles, poétiques, politiques ou autres qui m’attendent…

    Comme toujours, bravo Présence pour cette belle analyse que j’embrasse totalement.

    La BO : toujours pas mon truc même si c’est tout de même très sympa.

    • Présence  

      Très tourné vers la philosophie, la réflexion sociale et les sciences humaines en général : oui, je trouve que Tom King est un véritable auteur, avec ses thèmes de prédilection, le syndrome de stress post traumatique en tête de liste. Que ce soit avec Sheriff of Babylon ou avec Mister Miracle, il développe un point de vue et des convictions intéressantes. Même dans un format très exigeant comme la série bimensuelle de Batman, i a fait quelque chose d’original et d’intègre.

      Superman identité secrète : une bande dessinée également introspective, mais avec une sensibilité différente.

      Les comics sont plus faciles à lire : je le pense aussi et je pense que cela tient aux techniques d’écriture orientées vers le divertissement, plus performantes, mais que certains auteurs parviennent à mettre au service de leur personnalité.

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