Pour le meilleur et pour le pire

Cet article compilera les reviews de Xmen, Wolverine, Punisher, Daredevil et Iron Man Noir. Il contient des spoilers. Il n’est pas besoin de connaître sa continuité sur le bout des doigts pour apprécier Marvel Noir.

Ce sont des récits auto-contenus avec un début et une fin, ayant pour principe de mettre en scène les héros Marvel dans des récits orientés Pulp à l’époque de la grande récession américaine.

X-men Noir : Qui a tué Jean Grey par Fred Van Lente et Denis Calero

Xmen noir : il n’y a plus d’espoir… ©Marvel Comics

Dès le départ, le Marvel Noir commence très mal avec les héros les plus populaires du monde : les Xmen.

Fred Van Lente  met en scène un curieux concept : une équipe de 4 X-Men sans pouvoirs , ni mutation. Les Xmen ne sont donc plus des mutants mais des sociopathes ayant décidé d’arnaquer la société sous la houlette d’un Charles Xavier emprisonné. Face à eux, le chef de la police de New York corrompue…Magneto.

Non ! Vous ne rêvez pas , c’est effectivement aussi débile que cela a en l’air. Un comic ayant pour thème la mutation sans mutants, c’est à peu près aussi logique que de mettre en scène le Punisher dans une communauté Hippie.

Cyclope a donc un oeil de verre, Wolverine des couteaux qu’il accroche à ses gants, Jean Grey est une chaudasse qui allume tout ce qui bouge et Iceberg …ben, il insiste pour qu’on l’appelle Iceberg sans que personne ne comprenne pourquoi. On ne comprend ni le motif de ce qui réunit cette équipe, ni ce qu’ils font ensemble, ni l’enjeu des bastons avec Magnus …

Maniacop !

Maniacop ! ©Marvel Comics

La métaphore raciale occultée, l’intrigue façon roman noir est pathétique. Les Xmen font des caméos bizarres où ils récitent une réplique de trois lignes et disparaissent ensuite complètement d’une narration soporifique auquelle on ne comprend rien. Les dialogues sont mauvais, la tension dramatique est à peu prés aussi élevée que le PIB du Rwanda et la personnalité des héros semble vue du ciel via satellite.

Côté dessin  Calero se donne beaucoup de mal à donner un look moustache Clark Gabble, cheveux gominés et borsalino aux Xmen. Le hic, c’est que les héros ont tellement peu de carrure qu’on est incapable de les reconnaître dès qu’ils apparaissent. Et comme la plupart du temps, ils sont totalement plongés dans le noir …

Coco bel oeil...

Coco bel oeil… ©Marvel Comics

L’ambition artistique de Marvel m’échappe complètement sur ce coup là. Le scénario de Fred Van Lente est tellement mauvais que Chuck Austen ressemble à Alan Moore en comparaison … Que s’est il passé ?  Marvel s’est retrouvé avec un surplus de papier à écouler ? Poisson d’avril de l’éditeur ? Bizutage d’un scénariste ? En tout cas Xmen Noir peut concourir haut la main dans le top 5 des pires histoires des Xmen jamais racontées juste derrière celles de Chuck Austen justement … Fuyez !!!!

 

Wolverine Noir par Stuart Moore et CP Smith

Im only happy when it rains...

Im only happy when it rains… ©Marvel Comics

Le Wolverine de cette histoire n’est pas le même que celui du Xmen Noir.

Jim Logan de l’agence de détectives privés Logan & Logan est le meilleur dans sa partie. Et Mariko Yashida le sait bien. En ville pour affaires, la jeune femme demande à Logan de la protéger, mais le héros découvre vite que tout l’argent du monde ne suffit pas à éviter le pire quand on s’interpose entre Mariko et son ennemi, Victor Creed !

Wolverine noir est très bien dessiné , façon Tim Bradstreet. Mais le scénario, encore une fois, pêche …. Déjà, il met en scène les personnages du médiocre Wolverine Origines. Ensuite cette histoire de vengeance grotesque tient sur un kleenex. Entre temps  Logan collectionne les ecchymoses et tombe amoureux de deux japonaises qu’il croise cinq minutes. Çà lui suffit pour risquer sa peau et sortir des griffes en métal de son manteau …..

Im a loser babe, so why dont you kill me ?

Im a loser babe, so why dont you kill me ? ©Marvel Comics

Stuart Moore, scénariste, éditeur et romancier a beau multiplier les efforts pour rendre cette histoire intéressante, il ne fait que clouer le cercueil du Canadien : des parallèles à la religion au marteau piqueur, de la psychologie au burin, une truelle d’auto apitoiement et un camion de bastons absurdes, ce n’est toujours pas avec ça que le Canadien redorera son blason.

A croire que les mutants sont les maudits de cette série noire de bonne facture qui propose d’excellentes histoires pour les autres titres !

 

Punisher Noir par Frank Tieri et Paul Azaceta

Frankie la terreur ! ©Marvel Comics

Pour le coup Castle est avantagé par rapport à Logan : il n’a pas de pouvoirs, le milieu de la contrebande post prohibition et l’imminence de la première guerre mondiale lui vont très bien.

C’est donc un Frank Castle enfant qui occupe la moitié du récit : il est chapeauté par son père, survivant de la première guerre mondiale qui l’entraîne au maniement des armes.

A bien des égard, on a l’impression d’être parfois chez Daredevil. Le père Casteglione est un veuf  un peu bourru prêt à mourir pour l’honneur et l’intégrité. Celui-ci est un mari éploré d’avoir survécu à la grande saignée pour découvrir son épouse morte d’un cancer.

Lorsqu’il refuse de se soumettre au racket de la mafia, il succombe à l’attaque de trois tueurs : Baracuda, Jigsaw et le Russe. 10 ans plus tard, Frank Castle est prêt à venger son père et mettre la mafia à genoux.

priv’ét tovarisch ruskof !

Priv’ét tovarisch ruskof ! ©Marvel Comics

Frank Tieri mène plutôt bien le récit et confirme l’idée que, loin des guignols costumés, Castle doit affronter des adversaires vicieux, malins, mortels. Tieri parsème son récit de clins d’oeils et d’hommage au run de Garth Ennis en parsemant le récit des personnages marquants ayant jalonné la vie de Castle .

Son New York post  1929 est très crédible, il injecte des petites touches d’antisémitisme des américains ordinaire à la veille de la guerre contre les nazis et il prend son temps pour installer une intrigue plausible et creuser le personnage du père du Punisher.

Le problème c’est que celui-ci finit par lui voler la vedette et que, comble de l’inimaginable, ce jeune Punisher manque de présence et de personnalité.

L’autre point noir du récit est qu’un épisode de plus n’eut pas été de refus. Lors de la vengeance tant attendue, Castle enchaîne les réglements de compte avec des ennemis normalement retors en quelques pages en donnant l’impression de les enchaîner sans transpirer. Dommage car ce Punisher saisit par moment le désespoir urbain de son modèle sans se maintenir à flot !

 

Daredevil Noir par Alexander Irvine et Tomm Coker

Vé ! Mattez le beau gosse !

Vé ! Mattez le beau gosse ! ©Marvel Comics

Pas trop dur de mettre en scène DD noir ! Le héros aveugle nous a habitué a ses ruminations tout en voix off dans sa lutte contre la pègre. Comme chez Spider Man Noir, les origines revisitées de Matt Murdock ne sont pas évoquées ! C’est un gain de temps pour une histoire en 4 épisodes qui a beaucoup à raconter notamment la misère de Hell’s Kitchen, la main mise de la Mafia et le désespoir du peuple Américain.

Matt Murdock n’a aucun humour, est à la limite de la psychose, ses hyper sens le rendent fou, imbu de lui même, orgueilleux et plutôt antipathique. L’idée de génie est d’introduire Bullseye sous les traits d’une femme magnifique dont Murdock tombe amoureux.

Matt en Marcel....

Matt en Marcel…. ©Marvel Comics

L’ambiance y est oppressante, très axée sur la psyché fracturée de Murdock et renforcée par les beaux dessins de Cokker qui rappellent le travail de Maleev même si le design du héros en t-shirt fait peur. Et la fin ouverte est profondément frustrante.

Iron-Man Noir par Scott Snyder et Manuel Garcia

Ça plane pour moi Im the king of the divan)

Ça plane pour moi (Im the king of the divan)©Marvel Comics

Fort de sa popularité cinématographique récente , Tony Stark a droit à ses quatre épisodes durant les années 30. Scott Snyder  fait un vrai effort d’imagination et met en scène un Stark aventurier façon Indiana Jones flanqué d’un journaliste  suivant ses faits et gestes pour les retranscrire ensuite sous forme de Comics pour Marvel Hommes, une publication pour jeunes adolescents en mal de rocambolesque !

En quatre épisodes, Stark fait preuve d’humour blasé et de galanterie mêlé à une certaine forme d’égoïsme. Il fait de la spéléo, découvre l’Atlantide , poursuit des Nazis, affronte son père devenu fou et part à l’assaut d’un château pour délivrer Pepper Potts.

Pour ce faire, il prend le temps de concevoir une armure qui fera de lui un chevalier au grand cour. Aussi grosse soit l’intrigue, c’est trépidant , bien écrit , exotique , astucieuse synthèse d’histoires à la Indiana Jones et de Jules Verne.

Indiana Stark !

Indiana Stark ! ©Marvel Comics

L’armure plutôt moche, relève plus des Transformers que de l’armure ergonomique de Stark mais c’est finalement très secondaire. Les dessins de Manuel Garcia restent très agréables et rappellent Yu et  Dodson. Surprenant et bien fichu un beau récit de héros invincible plein de suspense et de rebondissements. Bien loin du naufrage de Xmen Noir.

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