Pourquoi les super héros n’ont pas délivré Auschwitz ? 

 

Magic Claremont & Metal Dionnet

Magic Claremont & Metal Dionnet

Pourquoi les super héros n’ont pas délivré Auschwitz ?

Par :  PATRICK 6

1ère publication le 01/02/17 – MAJ le 25/01/20

Cet article portera sur la conférence donnée au mémorial de la Shoah à Paris le 22 janvier 2017 en marge de l’exposition Shoah et Bande DessinéeMon but n’est pas ici de traduire les deux heures qu’ont duré la conférence (la démarche serait un brin fastidieuse et d’autres blogs s’en sont déjà chargé) mais plutôt d’en faire un compte rendu partial et personnel.

Le thème pour le moins étonnant (et à priori absurde) était « Pourquoi les super héros n’ont pas délivré Auschwitz ? ». Je dis absurde car la réponse semble évidente à tous : ils ne l’ont pas fait car… ils n’existent pas ! C’t’bonne blague !
Mais nous sommes ici dans le domaine de la métaphore et la vraie question est bien plutôt : Pourquoi la Shoah est-elle si peu représentée dans le monde du comics ? On le verra cette absence est tout sauf anodine.

Une fois passé les mesures de sécurités (strictes) du mémorial de la Shoah, on accède à une salle en amphithéâtre où a lieu la conférence. L’organisation est impeccable puisque dès l’entrée des casques sont distribués nous permettant d’entendre une traduction simultanée. De plus la salle étant pleine à craquer, les organisateurs ont ouvert une deuxième pièce où les retardataires pouvaient suivre la conférence en direct sur un écran vidéo.

Pan dans la gueule....

Pan dans la gueule….

Quatre invités étaient conviés à participer à cette conférence avec chacun des rôles bien définis :

-Phillippe Guedj : Connu pour avoir écrit Comics : dans la peau des super héros et pour avoir réalisé le documentaire Marvel renaissance . Il était le maître de cérémonie de l’après-midi, son rôle consistait principalement à cadrer les invités (surtout ceux à sa droite) tant ils se sont révélés des bavards impénitents !
-Jean Pierre Dionnet : Journaliste, éditeur, scénariste de BD, cofondateur du magazine Metal hurlant… (J’en passe et des meilleurs, le CV du Monsieur est impressionnant). Connaissant le monde du comics de l’intérieur aussi bien que de l’extérieur, c’était sans doute le mieux placé pour faire le lien entre les fans et les créatifs. Avec ses anecdotes pertinentes et son humour provocateur, il a mis le public dans sa poche en deux coups de cuillère à pot.
-Tad Brutmann : historien de la Shoah ayant écrit notamment La logique des bourreaux et grand fan de comics de surcroît. S’il fut le plus discret des intervenants, chacune de ses interventions se révélera cependant extrêmement pertinente, apportant une caution historique et factuelle à la conférence.
-et bien sûr pour finir, la star de la journée, très applaudi dès son arrivée (en retard) : Monsieur Chris Claremont le légendaire scénariste des Uncanny X-Men !
Il se révélera extrêmement sympathique et débonnaire, faisant des blagues, n’hésitant pas à incarner plusieurs personnages pour illustrer ses propos… Le public (conquis d’avance il est vrai) sera ravi de son intervention !
Avec sa barbe impeccablement coupée et son costume trois pièces il fait office de patriarche de la soirée, le décalage de la traduction oblige (il porta un casque pendant toute la conférence) lui donnait l’air de prendre son temps avant de répondre, presque rêveur (comme au sortir d’un bon repas en somme). La pertinence de ses répliques prouva cependant qu’il n’avait rien d’endormi !
D’ailleurs disons le papy Claremont ressemble à ses comics : il est extrêmement bavard ! S’il est souvent trop verbeux dans ses histoires, son humour fait que son flot verbal passe beaucoup mieux à l’oral qu’à l’écrit !

En guise de warm up Chris Claremont évoque son arrivée dans le monde du comics presque par accident (alors qu’il se destinait au départ à une carrière d’acteur) et sa succession inespérée de Len Wein en tant que scénariste des X-Men.
S’il n’a pas créé les personnages c’est bien lui, au cours de son run de 17 ans, qui leur a modelé une personnalité et conféré une âme.
L’auteur reste toutefois modeste en signalant que la série doit aussi son succès à ses dessinateurs. Si Claremont a créé par exemple le personnage de Legion (bientôt dérivé en série télévisée sur la chaine FX) il souligne également le travail incroyable de Bill Sienkiewicz qui a donné corps au personnage.

 

Pissed off Magneto !

Pissed off Magneto !

Une fois installé en tant que scénariste des X-Men une des premières décisions prise fut de ramener Magnéto ! A l’époque, à l’issue d’un épisode des Avengers, Erik Lehnsherr était revenu au stade du nourrisson. L’idée originale des scénaristes était de le faire grandir normalement puis de le faire intégrer les X-Men 20 ans plus tard… Mais en temps Marvel, 20 ans correspondent à deux ou trois siècles, il fallait donc que Claremont accélère le processus « Après tout Magneto était le seul ennemi décent que les X-Men avaient ! ».
Gardant conscience d’avoir été ravalé pour un temps au rang de bébé impuissant, Erik sera extrêmement « pissed off ! » De fait il se fera un plaisir de ridiculiser les X-Men à leur première rencontre (ainsi qu’à la 2éme du reste) !Claremont explique qu’en 1977 pour donner plus d’épaisseur au personnage, il s’était demandé ce qui avait pu faire de lui un homme cruel. Etait-il né mauvais ou quelque chose avait changé sa nature profonde ? Quel événement a pu affecter un européen d’une quarantaine d’année et faire de lui le défenseur radical d’une minorité oppressée ? La réponse de la Shoah s’imposa naturellement au scénariste !

De même la scène d’ouverture du premier film X-Men de Bryan Singer est selon Claremont directement inspiré de son idée. Ainsi il raconte que le réalisateur avait initialement en tête de faire un film de super héros classique « au sens Punisher ou de Superman du terme » (sic). Nouvellement promu directeur éditorial de Marvel, Claremont envoya un mémo à Singer expliquant en substance que « les X-Men ne sont pas des super héros et ne le seront jamais ! Ce sont des étudiants. Des jeunes gens qui tentent d’accepter leurs pouvoirs, dans un monde qui les craint. Ils représentent un peu une Amérique qui doit apprendre à vivre avec ses minorités. Comment se sent-on lorsque l’on est noir, Musulman, Juif, Gay… et que l’on vit dans une société majoritairement caucasienne ? »

Selon le scénariste, son intervention aurait eu un impact décisif sur le film et en particulier sur sa scène d’introduction (même si manifestement la suite du film ne semble pas du tout avoir l’approbation de Claremont).

La scène d’ouverture du film X-Men devrait tout à Claremont… Réalité ou mégalomanie ?

La scène d’ouverture du film X-Men devrait tout à Claremont… Réalité ou mégalomanie ?

La première moitié de la conférence a un côté assez formel, alternant questions et réponses assez longues de chaque intervenant, mais avec peu d’interaction entre eux. Chacun raconte son histoire sans que les autres participants ne réagissent.
Pour la première heure on a plus le sentiment d’assister à un cours magistral qu’à une discussion entre amateurs de comics.
La deuxième heure par contre sera beaucoup plus animée, Claremont n’hésitant pas à interrompre Dionnet par exemple…

La longue introduction passée il est temps d’entrer dans le cœur du sujet ! Ce sera chose faite avec la fameuse couverture de Captain America #1 en 1941. On y voit en effet Steve Rogers infliger une correction magistrale à Adolf Hitler !
A cette époque l’Amérique n’est pas entrée en guerre, bien au contraire elle entretient des relations ambiguës avec le 3éme Reich. Dionnet souligne que nous ne vivons pas dans un monde moral et que si Kirby et Simon ont une certaine liberté d’expression (ils expriment leur souhait de voir les Etats Unis déclarer la guerre à l’Allemagne) ils ne sont nullement le reflet de leur époque ! La majorité des Américains souhaitant que les Européens règlent leurs problèmes entre eux.
De fait Kirby et Simon seront très peu suivis par les auteurs de comics de l’époque. Même si la majorité d’entre eux étaient juifs, par ignorance ou par volonté de se fondre dans le rêve Américain, ils ne se prononcèrent tout simplement pas sur l’entrée en guerre des Etats Unis.

Dionnet citera à titre d’exemple l’écrivain Eric Ambler dont il avait autrefois publié son livre Je ne suis pas un héros de 1936 « Vous n’avez rien compris pauvre fou, c’est maintenant le capitalisme qui domine le monde, ce sera lui qui décidera de rentrer en guerre pour des raisons capitalistes pas pour des raisons morales ».

Le Muppet Show strikes back ?

Le Muppet Show strikes back ?

L’historien Tad Brutmann souligne la position plutôt isolationniste des Etats Unis avant Pear Harbor (qui va les contraindre à sauter le pas). Non sans ironie il explique « Lorsque l’on parle des camps l’immense malentendu qui commence pendant la guerre et qui perdure jusqu’à aujourd’hui, c’est de croire que les camps de concentration concernent les juifs alors que, dans les politiques nazies, ils n’ont jamais concerné les juifs. Treblinka, Sobibor, ce ne sont pas des camps. Ce sont des lieux où les juifs arrivent et où on les assassine pour la plupart immédiatement. Autrement dit la question initiale qui est le titre de cette journée, Pourquoi ils n’ont-ils pas libéré Auschwitz ?, tout simplement parce que libérer Auschwitz, cela ne change pas le sort des juifs. Il y a des prisonniers à Auschwitz, certains sont juifs, mais l’immense majorité est immédiatement assassinée ! »

 

Une BD pas comme les autres

Une BD pas comme les autres

La représentation de la Shoah à travers la bande dessinée mondiale est ensuite abordée. Selon les protagonistes il y a un consensus sur les quatre représentations majeures de ce génocide :

– La bête est morte en 1944 : Le dessinateur et scénariste Français Edmond François Calvo parle des camps de concentration mais, comme beaucoup, il ignorait qu’il s’agissait de camps de la mort. Ainsi les prisonniers sont représentés de manières « propres » habillés en costumes croisés… sur le modèle des camps Américains ou les Japonais de 1ére génération étaient enfermés… pendant que leurs enfants se battaient pour l’oncle Sam ! (Et si les super héros n’avaient pas libéré Auschwitz car parler des camps Allemands reviendraient à évoquer les camps Américains ?)
On sent un franc regret de la part de Dionnet de n’avoir jamais pu adapter cette BD en dessin animé (après avoir proposé le projet à Matthieu Kazovitz, puis à… Neil Gaiman !).
Cependant il n’en reste pas moins que pour le père de Metal Hurlant, La La bête est morte est une œuvre incroyable dans la France encore occupée et qui, bien des années plus tard, permettra la naissance de Mauss  d’Art Spiegelman !

-Master Race en 1955 de Bernie Krigstein publié dans Impact #1 chez EC Comics.
Bien que ne comptant que 8 pages cette histoire a beaucoup marqué chacun des participants de la conférence. Et pour cause, bien avant le film Marathon man avec Dustin Hauffmann, elle fait se rencontrer un ancien prisonnier des camps avec son ancien tortionnaire… dans le métro New Yorkais !
Graphiquement cette œuvre influencera notamment Steranko.

– Uncanny X-Men  : Claremont explique sa doctrine pendant cette période : « Nous devons regarder la réalité en face et accepter l’idée qu’il y a des gens qui sont différents de nous. Nous devons ensuite nous demander si c’est un problème ou non. Est-ce que nous acceptons ces personnes qui ne nous ressemblent pas ? Est-ce que nous acceptons de les regarder, de faire attention à elles ? Ou bien préférons-nous par méfiance, construire un mur ? La série X-Men était l’occasion d’aborder directement ce genre de questions. Et en y regardant bien, c’est l’une des questions sur lesquelles les Etats-Unis ont été construits. »

-Mauss en 1985 : Sans doute par manque de temps (et aussi car elle s’éloigne un peu du sujet de départ) cette œuvre ne sera que brièvement évoquée durant la conférence.

Tad Brutmann explique ensuite que le procès d’Adolf Eichmann a changé la perception de la Shoah au début des années 60. Claremont rebondit en déclarant « La plus grande des obscénités c’est que personne n’est venu déclarer de façon péremptoire : Nous allons commettre un génocide ! Non, ils se sont contentés de dire : On va effacer des chiffres et des noms. Si vous regardez le procès Eichmann, c’est le contraire d’un super-vilain. C’est un petit bonhomme anodin qui dit : Je n’étais juste qu’un bureaucrate, je faisais juste mon travail »

Cette horreur banale, à l’opposé de la grandiloquence des Super-Slips, est quasi impossible à retranscrire dans le cadre comics classique… Un autre élément de réponse à la question de départ est donc avancée.

« Ben si j’y étais ! »

« Ben si j’y étais ! »

Le procès Eichmann étant contemporain de la création de Marvel, Philippe Guedj pose la question si Stan Lee aurait été influencé par la Shoah pour la création des X-Men.
Dionnet reste perplexe sur ce point, selon lui Lee voulait surtout coller aux événements, il voulait parler de la drogue, car tout le monde parlait des jeunes qui en prenaient, mais tout en restant en surface.
De fait selon le célébré moustachu les X-Men étaient une métaphore sur les droits civiques, l’incarnation de Malcom X et Martin Luther King. Pour autant Lee était-il franc du collier ? Prisonnier de son rôle de VRP de luxe, peut-il avouer une vérité non-consensuelle ?
Claremont précisera son ressenti personnel « Lee ne s’intéressait qu’à ses 3 règles : 1/ soyez dans les temps 2/ faites de bons comics 3/ Ne me faites pas chier ! (Don’t be a pain in the ass. Ndt). Si vous avez deux sur les trois vous êtes embauché ! » (rire).

Les Geeks sont des crétins

Les Geeks sont des crétins

Pour Dionnet l’arrivée de Claremont a changé la donne, même s’il nuance son propos : « Ce qu’on doit dire absolument sur Chris, qui est à la fois un compliment et qui n’est pas un compliment : c’est qu’il écrit des comic-books ! (rire dans la salle) Une partie de son public sont des geeks, des crétins absolus, des gens qui se demandent : Oui pourquoi on a changé la taille de la chaussure de tel personnage ?! » (double rire) Pour Dionnet c’est Claremont qui a éveillé les Geek en question sur la question des camps de la mort ! Les Super hérons n’ont donc pas libéré les camps mais ils ont au moins remplis leur devoir de mémoire !

La conférence se termine par une séance de dédicace improvisée. Où Claremont malgré un planning très serré prendra la peine de signer chacun des comics qu’on lui présentait !
La gentillesse et la générosité du personnage auront manifestement marqué chacun des participants de cette conférence !

Chris signant mon exemplaire des Nouveaux Mutants !

Chris signant mon exemplaire des Nouveaux Mutants !

Petite anecdote amusante pour conclure : Chris dans sa jeunesse souhaitait renouer avec ses origines juives tout en se confrontant à des gens ayant vraiment connu la Shoah. Il décida de se porter volontaire pour aller travailler dans un Kibboutz en Israël. Cependant l’association chargée d’organiser le voyage se trouva fort embarrassée par sa candidature et lui expliqua « qu’il n’y avait que très peu de place pour les non-juifs dans cette initiative ». Chris lui répondit que bien que s’appelant Claremont il n’en est pas moins Juif par sa mère ! Mazeltov ! Le personnel de l’association immédiatement soulagé accepte sa candidature.

Et Chris de conclure « La discrimination dépend surtout de quel côté du bureau on se trouve ! »
A méditer.

Mais c’est quoi ce truc ??

Mais c’est quoi ce truc ??

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La BO du jour : Pourquoi les héros n’ont pas délivré Auschwitz ? Tout simplement parce que il n’y en a plus !

26 comments

  • Bruce lit  

    Merci, merci, merci du fond du coeur pour avoir assisté à cette conférence et ce compte rendu limpide, habité et chaleureux. J’aurais tué pour y être ! Dionnet et Claremont ! Le sujet de la Shoah me tient à coeur, nous continueront d’en parler cette semaine.
    Pourquoi les Super Héros n’ont pas libéré Auschwitz ? Tout simplement parce que ce n’est leur boulot….:) . je m’explique. Tout d’abord, les soldats qui ont libéré les camps étaient des individus ordinaires. Ce qui s’est passer à Treblinka ou Dachau dépasse l’entendement. On a observé une volonté plus politique depuis le 11 septembre que les héros n’ont pas su éviter. Les héros les vrais, c’était les flics, les pompiers, l’homme de la rue. Le super héros n’y a pas sa place. Depuis cette période, ils deviennent plus sombres, plus violents comme en écho à cette impuissance.

    Pour ma part je n’ai aucune envie de lire du Captain America à Dachau. ou en Syrie actuellement. La manière que CLaremont avait d’évoquer ce cauchemar dans DAys of Future PAst dans un récit d’anticipation me convient parfaitement.Tout comme la dénonciation de l’Appartheid dans X-Tinction Agenda. A force de vouloir ancrer les SUper Héros dans le réel, ils ont perdu toute la part de rêve qui faisaient leur charme à mes yeux. Quant à la représentation des camps dans l’art populaire c’est une question insurmontable dont nous reparlerons toute la semaine.

  • Présence  

    Merci pour ce compte-rendu fluide et léger, car je n’ai pas pu assister à cette conférence étant au travail.

    C’est passionnant de voir ainsi se confronter et se compléter des sachants issus d’horizon très différents, de voir émerger plusieurs facettes complémentaires sur l’histoire des comics.

    Évidemment le lecteur acharné que je suis se doit de dire que Magneto avait été retourné à l’éat de bébé dans les épisodes 15 & 16 des Defenders. C’était en total décalage avec ce que le personnage est devenu par la suite. En ayant fait sa connaissance dans les X-Men de Claremont, l’histoire des Defenders apparaissait anecdotique et irrespectueuse de la stature de Magneto.

    La remarque sur la bureaucratie mise en place évoque le concept de la banalité du mal développée par Hannah Arendt. C’est une question terrible que de se demander si notre travail au quotidien ne participe pas d’une grande machine qui broie des individus que l’on ne voit jamais.

  • Matt  

    Alors ça c’est intéressant. Je n’aurais pas dit non pour assister à cette conférence.
    L’article est presque trop court en fait, on sent bien qu’il s’est dit plein d’autres trucs passionnants. Mais c’est le jeu, il ne s’agit pas d’une transcription de tous les échanges.
    Ah, la réplique de Dionnet sur les geeks qui s’offusquent d’un changement de chaussure irrespectueux de la continuité va plaire à Tornado je sens.^^

  • Tornado  

    It’s Claremont’s return en ce moment !
    C’est amusant, en lisant l’article, j’ai eu l’impression que la personnalité de Claremont et de Dionnet avaient complètement éclipsé les deux autres !
    Ils en ont de la chance ces parisiens…

  • Patrick 6  

    @ Bruce : Et bien merci à toi de m’avoir donné l’info 😉
    Peut-être que les super héros sont plus ancrés dans le réel de nos jours, ou alors c’est juste nous qui avons grandi ! Notre innocence est morte en même temps que celle des Super slips.

    @ Présence : Bigre ! Merci de ta précision, il faudrait que je réécoute mon enregistrement de la conférence mais il me semble bien que Claremont a commis la même erreur que moi concernant les épisodes des Défenseurs !
    Quoi qu’il en soit merci à toi de rétablir la réalité 😉

    Le thème de la bureaucratie aveugle nous amenant à participer indirectement aux pires horreurs sans en avoir pleinement conscience a souvent été exploité au cinéma, je pense notamment à l’excellent film « Cube » (le premier) où chaque personne ayant participé sans le savoir à la conception d’une effroyable machine à tuer se retrouvent finalement emprisonnés de la dite machine ! Ils n’ont pas posé de question et ont juste fait leur travail… ça pour le coup ce n’est plus de la SF c’est aujourd’hui et c’est tous les jours !

    @ Matt : Dionnet n’a pas tort à trop se focaliser sur la forme (la couleur des pompes) on en oublie le fond…

    @ Tornado : c’est un peu ça, Phillippe Guedj avait surtout un rôle d’animateur, c’est lui qui annonçait les grandes parties et recadrait les dérapages des participants. Il est finalement peu intervenu dans la conférence en elle-même, quant à Tad Brutmann il était plus en retrait par rapport à Claremont et Dionnet (qui assument pleinement leur rôle de showmen) par contre comme je le disais dans l’article il était plus attaché à la réalité historique et dans les faits, alors que les autres étaient plus dans l’ellipse et la métaphore.

  • Nicolas Giard  

    Les Acolytes de Magneto adoraient leur idole, mais en son nom ils on commit des atrocités dignes de Daech, pervertissant son idéal.

    Et maintenant avec Trump l’anti-Musulman, on peut y voir le Président anti-mutants de Days of Future Past.

    • Bruce lit  

      Au fait Patrick, la photo de CApatin America entrant dans Dachau elle vient de quel numéro ? Quelle histoire ?

      • Patrick 6  

        Le dessin vient de What If…Captain America Had Led An Army Of Super Soldiers In World War II (What If…?, Vol. 2, No. 28, aout 1991).

    • Matt  

      ça va paraître curieux à dire, mais je suis presque content que ce soit devenu de la merde. Au moins ça me donne une excuse pour arrêter.
      Parce qu’en fait, que ce soit bien ou pas bien, il arrive un moment où je n’ai plus envie de continuer à acheter des tonnes et des tonnes de trucs Marvel. J’ai toujours du mal à acheter une série complète de BD du genre Thorgal, Spirou, etc parce que enough is enough. Actuellement j’ai déjà un paquet de trucs Marvel et comme d’autres séries, je me rends compte que je n’ai pas envie de continuer à en acheter à vie. Du coup si ça continuait à être génial, j’aurais l’impression de rater plein de trucs. Mais pas là^^ Et il y a encore des trucs à redécouvrir entre les années 80 et 2016.
      Comment ça c’est égoïste ?

  • JP Nguyen  

    A nouveau, ce qui fait bien plaisir, c’est de constater que le père Claremont est très sympa comme auteur et sait se rendre disponible pour ses fans. C’eut été un crève coeur que de s’apercevoir qu’il était devenu imbuvable…
    Merci Patrick pour ce compte rendu… Tu nous feras une visite du clan Yoshida quand tu seras au Japon ?

  • Jyrille  

    Merci beaucoup Patrick pour le compte-rendu, cela avait l’air très bien. Comme hier, comment as-tu fait pour tes notes, tu as enregistré, filmé ? Je trouve sincèrement la question pertinente et le débat devait vraiment être passionnant. Mais tu as eu raison de le prendre par ton sentiment, c’est très vivant. Mais trop court !

    Le commentaire de Omac éclaire pas mal de choses. Sur quel site peut-on avoir un commentaire plus exhaustif ?

    Je suis tout de même étonné de la présence de Dionnet : est-il à l’origine de ce débat ? Est-ce que ce genre de représentation arrive souvent ? Je ne serai jamais parisien, je n’ai vraiment pas l’habitude… Ici, on en est encore à être content d’avoir des concerts et des expos, et encore, dans d’autres régions, il n’y a vraiment rien.

  • Jyrille  

    Concernant l’impossibilité de retranscrire l’horreur de la Shoah, je crois que Kubrick travaillait sur un film se passant à cette période. Comme c’était un perfectionniste, il se documentait énormément, et s’est retrouvé lui-même incapable de trouver un moyen de le scénariser sans trahir la réalité.

    • Bruce lit  

      Oh…
      C’est très étrange. Ce que je viens de voir me déplaît profondément. Je verrais le film à coup sûr pour me conforter ou pas dans mon opinion.
      Merci d’avoir attiré mon attention là-dessus.

      • Matt  

        Ha !
        Faut pas plaisanter avec ce sujet c’est ça ?
        T’es le premier à aimer provoquer pourtant^^

        • Bruce lit  

          Oui tout à fait. Je ne suis pas contre l’humour, mais depuis quelques temps (je pense notamment aux films de Tarrantino), on est dans un truc étrange : rendre la période la plus tragique de l’histoire de l’humanité fantasque et rigolote. Une démarche que je peux comprendre, je suis contre la censure, tout le monde le sait.
          Le problème, c’est qu’il n’y a plus assez de films historiques sur le sujet pour contrebalancer la fantaisie. Et ça, je trouve ça malsain, c’est une forme de négationnisme insidieux.
          Mais j’attends de voir le film pour me prononcer.

        • Matt  

          Plus assez ? T’es sérieux ? Y’en a plein.
          Tiens récemment encore j’ai vu Coeurs ennemis sur le côté allemand avec une famille anglaise qui élit domicile chez des allemands après la victoire. Le mari est un mec bien, il ne veut pas foutre les allemands dehors, ils les relogent dans une partie de la maison. La femme a beaucoup de mal à cohabiter au début.
          Le père de famille allemand a perdu sa femme dans un bombardement anglais.
          La femme anglaise a perdu son fils dans un bombardement allemand.
          On voit les anglais se marrer sur les cadavres d’allemands.
          Bon il y a aussi une love story mais bon…déjà c’était un film sérieux sur le côté allemand, ça change.
          Le labyrinthe du silence était un bon film aussi.

          Et il y a eu des comédies burlesques du temps du Splendid ; papy fait de la résistance, la grande vadrouille, tout ça. C’est pas nouveau en fait.

        • Matt  

          T’es sensible sur le sujet j’ai l’impression. C’est surtout ça.
          Et puis avec un ton burlesque tu peux parler de trucs sérieux.
          Là il semble que dans le film un gamin endoctriné va apprendre que les juifs ne sont les monstres décrits par le parti.
          ça renvoie l’idée que beaucoup de gens croient et suivent des chefs sans les remettre en question ou se faire leur propre idée.

        • Matt  

          Il y a encore eu 1917 récemment.
          Oui ok c’est pas la seconde guerre. Mais c’est des films qui montrent l’horreur de ces guerres.
          Les heures sombres aussi.
          En fait…trouve moi des films parodiques ou comiques sur cette époque. Il y en aura 10 fois moins^^

        • Matt  

          Le inglorious bastards de Tarantino, non seulement c’est pas un bon film je trouve, mais il a déjà 10 ans le film.
          Une parodie tous les 10 ans…c’est pas la mort.
          Ces dernières années en films sérieux (réussis ou non, mais ça ne compte pas ça^^) on a eu :
          -Dunkerque
          -1917
          – les heures sombres
          -Coeurs ennemis
          -Imitation games
          -Official secrets
          -Une grande fille
          -Fury
          -Tu ne tueras point

          Et j’en oublie surement

        • Matt  

          Faut pas regarder le paysage cinématographique à travers un trou de serrure en se focalisant uniquement sur les blockbusters ou les réalisateurs super connus
          Depuis quand les films les plus « voyants » sont les meilleurs ?^^
          On le sait que les films commerciaux sont ceux dont on voit le plus de pubs. Mais je pense que vous êtes conscients qu’il n’y a pas que ceux-là qui comptent non ?

          C’est comme quand Eddy me dit qu’il trouve qu’il n’y a rien au cinéma en ralant sur les films du MCU. Et que du coup il regarde des séries TV.
          Sauf que quand je sors une liste de films des 2 ou 3 dernières années, vous n’en connaissez pas les 2/3 ^^
          Après chacun ses centres d’intérêt hein. Mais en aucun cas l’argument du « y’a pas assez de films sérieux sur ce sujet » ne sera recevable si vous ne vous donnez pas la peine de regarder mieux^^

          • Eddy Vanleffe  

            qu’est-ce que je viens foutre dans la conversation?
            Ok je souhaite en tant qu’amateur de films de genre d’y trouver un peu plus de fond et notamment dans le MCU, parce que structurellement, les comics (les meilleurs du genre bien entendu) savent très bien mettre du fond dans l’action etc..
            La question est donc à remettre dans ce contexte bien précis,
            J’ai jamais dit que le cinéma actuel en général était vide…

            les trucs sur la guerre, je fuis ça comme la peste pour plein de raisons…
            la shoah en particulier est pour moi un sujet très bizarre, traité à part comme un point culminant de tout ce qui a pu avoir d’horrible depuis l’aube de l’humanité…
            au moindre atome de relativisation, on tombe net dans la case Dieudonné et Alain Soral.
            En France en particulier où l’antiracisme « à la française » vient de pêter à la gueule de la politique, de la presse et on se retrouve orphelins de combat, et aujourd’hui on ne sait plus comment se comporter…
            difficile d’aborder la shoah sans verser dans la politique et on s’est mis d’accord pour ne pas trop pourrir les commentaires avec ça.
            je dirais un seul ressenti alors, je crains que l’hystérie du devoir de mémoire, ne nous force pas trop à regarder en arrière plutôt que ce qui se passe aujourd’hui…

          • Matt  

            Bah…si, tu m’avais dit je sais plus où que tu regardais les séries TV parce que tu trouvais rien de bon au ciné. Tu m’as demandé une liste de films que j’avais vus en me disant que tu serasi preneur si j’avais des conseils.
            C’est pas pour me moquer que je te mêle à la conversation. Juste que j’ai l’impression que vous ne fouillez pas trop parmi ce qui sort.
            Et c’est pas un reproche non plus. Chacun ses centres d’intérêt comme je dis.
            Mais je suis bien obligé de balancer une petite pique quand Bruce me dit qu’il n’y a plus assez de films de guerre sérieux et juste des parodies burlesques.
            Euh…ouais, il y en a eu 2 ou 3 en 10 ans.
            Et plein de films de guerre sérieux.
            Alors non^^

            Je ne défends pas ce film qui n’est pas encore sorti, je défends le droit de faire des comédies satiriques.
            Surtout que je n’ai pas l’impression que le film déforme la réalité ou prétende que des choses horribles n’ont pas existé. C’est juste vu au travers des yeux d’un gosse, en mode burlesque.

            Inglorious bastars en revanche, non seulement c’était limite du Bendis (une succession de scènes autour d’une table avec des persos chiants qui discutent) sans lien entre elles, mais en plus on ne voyait jamais la totalité des bastars à l’écran, certains mourraient dans des ellipses, et puis ça finissait en mode « les américains c’est les plus forts, ils ont buté un Hitler ridicule »
            Pas un très bon film structurellement, pas très drôle non plus, et avec une certaine dose de mauvais goût dans la comédie grotesque.

          • Présence  

            En fouinant dans les rayonnages d’une librairie, mon regard a été attiré par une BD (désolé, je ne suis pas film) sur le sujet qui semble faire l’unanimité : tout public sans rien édulcorer, intelligente et historiquement précise. Les enfants de la résistance, de Benoît Ers & Vincent Dugomier.

  • Alchimistedu94@gmail.com  

    Franchement chapeau, je ne m’attendais à une analyse aussi profonde.
    Entre la fiction, les faits historiques et les hommages rendus… Le Comics a vraiment une place importante dans notre société.
    Merci pour le partage.

    • Bruce lit  

      J’aime quand les rediffs sont réinvesties.
      Merci.

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