Radio Dolto (L’onde Dolto)

L’onde Dolto par Séverine Vidal, Alicia Jaraba et Catherine Dolto

Une analyse de BRUCE LIT

VF : Delcourt

Une voix intergénérationnelle
© Delcourt

L’ONDE DOLTO est une BD complète en 2 volumes parus en 2019 et 2020 chez Delcourt. Séverine Vidal scénarise ces 280 pages avec aux illustrations et aux couleurs Alicia Jaraba. Ce travail est supervisé par la fille de Françoise Dolto, la psychothérapeute Catherine Dolto, également exécutrice testamentaire et détentrice du droit moral de l’oeuvre de sa mère.

Cet article ne parlera que de l’oeuvre de ces artistes en reléguant les polémiques dont Dolto fait l’objet depuis presque 40 ans, la dernière en date ayant été exhumée à la sortie de cet album faisant de la psychanalyste une « partisane » du viol. L’album et la postface de Catherine Dolto répond frontalement à cette dernière accusation.

N’étant ni psy ni spécialiste de Françoise Dolto capable de déceler comme Elizabeth Roudinesco dans son DICTIONNAIRE DE LA PSYCHANALYSE telle ou telle erreur dans les concepts, je ne me baserai que sur l’image simple et populaire que cette femme a laissé dans l’inconscient collectif.

Une présence dans les familles des 70’s
© Delcourt

Françoise Dolto a joué son rôle dans ma formation de travailleur social. J’étais alors jeune professionnel dans une association accueillant femmes et enfants victimes de violences conjugales. Et il y avait cette maman qui souhaitait dire à son fils qu’il avait été adopté et que je le fasse avec elle. Grosse panique, quoi, j’ai à peine 21 ans… Ma référente de stage me dit alors : fais comme Dolto : parle vrai !
Je file alors à la bibliothèque piocher ce que je trouve et dévore dans la nuit LE COMPLEXE DU HOMARD.

Comme j’aurais voulu alors avoir cette BD disponible pour accélérer ma lecture et en savoir autant sur la femme que ses idées. Tout au long de ma carrière j’ai appliqué sur ce que j’avais appris de Dolto : le petit d’homme est une personne, il comprend tout mais peine à se faire comprendre, tout est langage chez lui et il suffit de trouver sa fréquence pour établir un dialogue.
Et à chaque fois, bingo, ça a marché avec les enfants des autres, nettement moins avec les miens…

Dolto défend la féminité chez les garçons. Des propos qui choquèrent son époque.
© Delcourt

L’ONDE DOLTO revient sur les origines de ce phénomène dont les effets existent encore aujourd’hui. Cette émission, LORSQUE L’ENFANT PARAIT diffusée entre 1976 et 1978 sur France Inter co-animée avec Jacques Pradel provoque un séisme socio-culturel que l’on peut, effectivement assimiler à une onde de choc.

Tous les jours et pour la première fois depuis l’invention de la radio, cette mamie débonnaire mais au franc-parler qui séduit autant qu’il heurte, répond en direct aux parents en difficulté.
Que faire si mon enfant parle de se suicider, mon fils sera-t-il homosexuel s’il aime la danse classique, ai-je eu raison de déchirer ses magazines pornos cachés sous son lit, comment parler avec mon enfant trisomique, je divorce, que va ressentir notre enfant etc.

L’ONDE DOLTO aborde courageusement ces situations en les mettant en scène une à une avec les longues réponses de Dolto. C’est déjà un point à souligner : Sévérine Vidal ne tronque ou n’interprète jamais les propos de Dolto souvent restitués dans leur entièreté, elle dont la parole a souvent été déformée et mal interprétée.

Jacques Pradel et Catherine Dolto : un duo dynamique et de charme dans les coulisses de l’émission.
© Delcourt

Porté par la vitalité du dessin d’Alicia Jaraba, le scénario de Vidal nous permet de vivre cette émission avant, pendant et après sa diffusion, avec entre les deux des séquences montrant Dolto en privé avec son mari et son Carlos de fils.

Le dessin de Jaraba est parfaitement adapté : tout en énergie, il donne aux nombreux protagonistes du récit une identité basique mais distincte. Il sait traduire la fantaisie juvénile, l’innocence et toutes les émotions de l’enfant positives ou négatives. C’est moins nuancé sur les représentations de Dolto toujours souriante et ouverte et laisse entrevoir la limite de ce projet.

Cette histoire que l’on devine supervisée de près par Catherine Dolto semble souvent manquer de distance. Pas un moment il n’est montré les doutes, les colères ou la fatigue de Dolto. Si le lecteur comprend que cette femme était une force de la nature, qu’il s’agit de redorer le blason d’une pédagogue extraordinaire, l’on aurait aimé la voir humanisée aussi dans ses travers et ses contradictions. Une approche très contrôlée qui plombe parfois le récit de Vidal: pendant ces 240 pages, le ton est toujours élogieux et très répétitif.

Des scènes de vie privée à la fois éclairantes et frustrantes.
©Delcourt

L’ONDE DOLTO restitue à merveille l’énergie de ses protagonistes : l’excitation de Dolto à diffuser une émission de vulgarisation, le charme fou de Catherine Dolto, une jeune femme enjouée et efficace dans la préparation de l’émission de sa mère et l’intérêt réel de Jacques Pradel pour l’émission qu’il anime.

Le lecteur assiste en direct à un moment historique où tout ce petit monde rivalise de projets, d’optimisme et qui aboutira à la création des Maisons Vertes un projet soutenu par Simone Veil, fort de la notoriété de l’émission.
Difficile de ne pas admirer l’aisance et l’intelligence de cette femme, une véritable bête radiophonique, qui trouve instinctivement les mots justes, de belles métaphores (l’arbre foudroyé qui se pousse autrement pour imager le handicap) et n’abandonne jamais ses auditeurs face à leurs tourments.

Des cas concrets expliqués avec humour et pédagogie
©Delcourt

En cela, le lecteur comprend parfaitement le pouvoir de séduction de Dolto : c’est une star pop dont le succès va parler aux masses laborieuses d’avantage du fait de ses intuitions souvent géniales mais qui va irriter les professionnels de la profession qui lui reprocheront son manque d’assise théorique. La science de Dolto, intrinsèquement liée à sa personnalité irritera tant que beaucoup n’auront pas assez d’une vie pour la démolir.

En gros, Dolto, c’est Chuck Berry qui roule sur Beethoven et fait danser la planète entière sans savoir lire une partition. Alors que le Punk déferle en Angleterre, en France, c’est la Doltomania ! Elle aura milité pour la dépénalisation de l’avortement, encouragé à ce que les homosexuels ne soient pas vus comme des erreurs de la nature et bien entendu défendu de tout son être le droit des enfants à s’exprimer.

A aucun moment il n’est question de fabriquer des enfants rois. Une accusation particulièrement dégueulasse quand on y pense : à quel moment vouloir établir un dialogue pour éviter la violence fait de vous un esclave ? Dolto ne préconise jamais de s’aplatir mais de comprendre que rien chez l’enfant n’est irrationnel, ce qui établit quand même un océan de nuances.

Un album aussi joyeux qu’une chanson de Carlos
©Delcourt

On pourra quand même s’étonner du peu de place consacré à la défense de ces accusations que Dolto aura connu de son vivant : à peine plus d’une page sur les 280 dont Séverine Vidal dispose pour réhabiliter un personnage dont des magazines, souvent de gauche (!) ont voulu mener au bucher.

Dolto était très pieuse, elle a même écrit deux essais passionnants sur L’EVANGILE AU RISQUE DE LA PSYCHANALYSE. Pourquoi ne pas avoir exploré cet aspect christique auquel Dolto ne peut pas ne pas avoir songé lorsqu’elle portait la bonne parole à la radio ou tout du moins le Jean-Paul II de l’éducation et son N’ayez-pas peur.
Sur la fin, on peut quand même trouver que la mère Dolto est vaguement opportuniste en continuant une émission après l’éviction inexpliquée de Pradel pour Gérard Holtz (!) sans lui manifester une grande solidarité.

L’ONDE DOLTO en tant que BD remplit parfaitement sa tache pour qui découvrirait le personnage : une abondance de situations qui parleront aussi bien aux professionnels de l’enfance qu’aux jeunes parents.
Les autres pourront reprocher à Séverine Vidal le surplace du scénario et l’idolâtrie encombrante qui finalement entretiendront le statu quo d’aimer ou de détester Françoise Dolto.

La relève assurée par Catherine Dolto
©Gallimard

La radio a fait de Dolto une star, la vidéo les a tuées. Avec du Collaro dans le clip…

17 comments

  • Bob Marone  

    Ne connaissant que très superficiellement Dolto, j’ignorais l’ampleur des polémiques la concernant. Mais je ne suis pas sur que cette bd soit pour moi le vecteur idéal pour mieux connaître le personnage et son œuvre. Le dessin ne me parle pas du tout. Il me paraît manquer totalement de caractère. Et les quelques planches que tu proposes ont l’air très (trop ?) hagiographiques.

  • Tornado  

    Chouette ! Je ne vais pas manquer une occasion de placer ici l’une de mes blagues préférées :
    « J’ai lu tout Dolto (le fils) ! » 😁

    Ainsi tu n’as pas manqué de sauter sur un de tes sujets de prédilection. Ton enthousiasme est communicatif et tu n’as pas peur de placer une telle BD dans un blog majoritairement dédié aux super-héros testostéronnés. C’est bien.
    Je reviendrai éventuellement pour a BO.

  • Présence  

    Celui-là s’il est chez toi, je solliciterai la permission de te l’emprunter.

    Ça a marché avec les enfants des autres, nettement moins avec les miens… – Pour autant, je suis sûr que tu les considère comme des personnes.

    Je me souviens que peu de temps avant la naissance de mon premier, j’avais lu le livre Françoise Dolto expliquée aux parents (un ouvrage de vulgarisation, car ce n’est pas mon métier) et que ça m’avait ouvert les yeux sur le fait que le bébé est une personne (pour reprendre l’expression consacrée), ce qui ne m’a pas empêché de m’emporter régulièrement.

    Je n’aurais jamais imaginé que Jacques Pradel ait pu coanimer une telle émission.

    Je me demande si tu as eu a curiosité d’écouter une des émissions radio de Dolto pour savoir comment c’était ?

  • Bruce lit  

    @Présence : bien entendu, les deux livres sont empruntables à l’endroit habituel…
    Pradel est montré comme un journaliste curieux et investi dans l’album. Bien loin de l’image de l’animateur du show pleurnichard qu’il présentera par la suite.
    Je n’ai jamais grâce à Dolto douté que le bébé était une personne et que le langage était la clé. Le parler vrai m’a bcp marqué que ce soit dans le milieu professionnel ou personnel.
    Ma grande difficulté restera non pas de considérer ou de comprendre mes enfants, mais d’éviter des conflits en semblant répéter 10 fois la même chose avant de péter une durite. C’est cette absurdité qui m’échappe quand bien même je suis sensible au rythme de l’enfant. Si Dolto était vivante, c’est la question que je lui poserai : mais pourquoi une injonction simple et bienveillante se transforme en conflit armé ???
    Un livre est sorti récemment : il s’appelle LES PARENT SONT AUSSI DES PERSONNES. Je ne l’ai pas lu.
    @Bob : je trouve les dessins vivifiants, à l’image de cette mamie qui déménage.
    Sur les polémiques l’entourant, la ligne de défense du vivant de Dolto aura été de laisser dire puisque elle disait ne rien avoir à répondre à la calomnie et que ses actes parlaient pour elle. Je n’irai pas plus loin, si ce n’est que je n’aime pas les procès post-mortem.
    @Tornado : fidèle à moi même. Je cherche du mythe et des figures partout où je peux les trouver.

  • Eddy Vanleffe  

    Quand j’étais ado, j’allais en vacances chez mon Oncle souvent féru communiste et éducateur spé, disciple modèle de Françoise Dolto…. ils ont vaguement essayé de me reprendre en main, moi le fils de la seule femme de droite de la famille… si leurs discours me faisaient royalement chier, j’avais cette sensation agréable de me dire que même si je cramais toute la baraque après avoir éviscéré leurs animaux, il m’auraient quand même trouvé une excuse….
    Mon oncle avait aussi la plus grande collection de A SUIVRE que j’ai jamais vu et je me levais très tôt avant tout le monde pour tout dévorer (HP et GUISEPPE BERGMAN, LES COMPAGNONS DU CREPUSCULE, du Tardi, Du Pratt, Du Comès…) en attendant que la maisonnée se lève vers midi…
    J’ai un gros problème, je suis trop trop moqueur… et je n’arrive jamais à prendre ces discours sur ci et ça au sérieux…
    j’ai fait un peu de shiatsu avec ma femme mais au bout d’un quart d »heure de mise à l’écoute de moi intérieur etc… je me foutais déjà de sa gueule…. Je ne crois en rien, c’est mon drame ou ma liberté c’est selon…
    du coup je ne savais même pas que Dolto faisait polémique en dehors de ceux qui veulent coller des beignes à leurs moutards….
    C’est le genre de bd que je lis en bibli pour me cultiver et aborder des sujets dont je ne sais rien…

  • Kaori  

    Ca c’est un truc qui pourrait clairement m’intéresser, en effet !!

    Ta phrase sur les enfants des autres m’a bien fait rire. Pareil ici… Après, y a toute la théorie qui dit qu’un enfant qui se sent aimé inconditionnellement n’a pas peur de désobéir, avec ses parents, c’est l’endroit où il peut être lui-même, sans crainte… C’est le revers de la médaille, quoi…
    Après, y a des billes. Moi je me suis beaucoup aidé des livres « J’ai tout essayé » (pour les 0-5 ans), les « Il me cherche » (6-12 ans) (Isabelle Filiozat) et le « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » (Faber et Mazlich). Ca m’a énormément apporté. Je m’étais faite des fiches pour chaque situation. Parce que le premier, ça a été quelque chose. La deuxième est pas mal non plus, mais j’ai les « codes », maintenant. Et beaucoup de recul, de « c’est pas grave, tant que c’est fait ». Pour les ordres, tu peux donner un temps, genre, je te fais confiance, je veux que ce soit fait avant telle heure etc.
    Pour le rangement, j’ai compris qu’à part un accompagnement, rien ne marchait… Enfin avec le grand. La petite tient à sa classification à elle, donc je la laisse gérer…

    Dolto, je pense qu’elle a ouvert la voie à cette éducation qu’on appelle non-violente, et c’est très bien.
    J’ignorais totalement que son nom était porteur de polémiques, je n’en ai pas entendu parler…

    Eddy, tu m’as fait rire !! Au moins, tu as essayé 😉 . Mon conjoint est tellement cartésien que je n’ai pas insisté, j’avais trop peur de ses réactions ! Il ne croit pas en l’haptonomie donc j’ai fait chant prénatal, yoga et shiatsu toute seule. Et c’était de chouettes expériences et une bonne préparation pour la suite…

    • Présence  

      Merci pour ce mot de vocabulaire que je ne connaissais pas : haptonomie.

  • Bruce lit  

    @Eddy : j’ai tout tenté, Hypnose, Thai Chi, Yoga, Qang ji, Shiatsu, le shamanisme…
    J’ai même passé une heure dans un caisson d’eau salée en apesanteur (!) : rien à faire, je ne serai jamais quelqu’un de serein et de cool. Le stress et la révolte sont mes moteurs… Chier…
    @Kaori : je me note ces références.

  • Surfer  

    En ce qui me concerne, je vais faire l’impasse même si le sujet est intéressant. J’ai décidé de réduire mon budget BD pour le rediriger vers la musique et notamment les vinyles. Du coup je suis devenu hyper sélectif.

    J’ai bien aimé ta comparaison avec Chuck Berry. Cela en dit beaucoup sur cette femme.

    Pour ma part, je suis un papa comblé 👍 j’ai eu beaucoup de bol avec mes 2 enfants. Je n’ai eu besoin d’aucun guide ou autre bouquin pour parfaire leur éducation. Ils sont grands maintenant et on a franchit le cap de la crise d’adolescence sans encombre.

    La BO : Heureusement que tu nous as pas imposé une chanson du fils de Françoise Dolto. J’ai eu peur à un moment. Inversement à sa mère Carlos n’a rien de Chuck Berry.
    Sinon, le titre que tu nous proposes est un tube imparable. Ce qui est amusant avec cette chanson c’est que son clip est le premier à être diffusé sur la chaîne MTV au début des années 80.
    VIDÉO KILLED THE RADIO STAR tout est dit : la vidéo qui a tué la radio.

  • Bruce lit  

    J’aime beaucoup le BIG BISOU de Carlos, probablement parce que l’on y reconnait la patte chaleureuse de Joe Dassin.
    Je n’ai jamais partagé le point de vue des Buggles, les radios universitaires etats-unienes ont formidablement oeuvré par le rock indie. Et le clip est un medium formidable.

  • Jyrille  

    Je connais peu Dolto et moi non plus je ne connaissais pas toutes ces polémiques à son encontre, ni même cette histoire d’émission et de Pradel. J’aime beaucoup ton article, il se pose sur ton expérience et tes connaissances professionnelles, un domaine que je connais très peu et sur lequel je n’ais eu aucune formation. Je me suis demandé à un moment si tu n’avais pas rencontré cette Françoise en vrai.

    J’aime bien le dessin, tout a l’air accueillant, et cela pourrait fortement me plaire, pas pour le sujet ou en tant qu’objet, mais comme vecteur de culture et de vulgarisation. A l’occase quand je passerai chez toi…

    Comme Surfer, je n’ai rien lu lorsque mes enfants sont nés, même les bouquins offerts par les potes dont la plupart n’en avaient pas encore. Encore maintenant, rien n’est simple, mais je suis malgré tout très fier de ma progéniture (et pourtant, j’ai encore levé la voix et été hors de moi y a pas une heure) et de notre réussite relative. Je suis parti sur mes idées, et ça a pas mal fonctionné. Même si évidemment ce n’est pas parfait. Je pense que nos enfants savent en effet comme le dit Kaori qu’ils peuvent tout se permettre, puisqu’on les aime plus que tout. Pour le rangement, je devrai accompagner aussi, mais je ne veux pas.

    La BO : je suis fan. La reprise des Presidents of the USA était nulle à côté. Tu as bien raison de dire que le propos n’est pas très pertinent mais on s’en fout en fait, la chanson est top.

  • JP Nguyen  

    Bon, le côté hagiographique de la chose va plutôt me faire me tenir à l’écart de ce bouquin.

    Pourtant, l’éducation des enfants est primordiale. Aujourd’hui, j’ai échappé de peu à un tabassage en règle par 4 ados pour avoir osé répondre à une provocation en allant jeter des bouteilles dans un container à verre…
    Pffff…. l’aventure est au coin de la rue mais parfois, je préfèrerais m’en passer…

    • Kaori  

      Ouah, quelle terrible anecdote… 🙁 . Heureusement que ça n’est pas allée plus loin, surtout avec tout ce qu’on entend en ce moment, ce n’est pas rassurant….

  • Présence  

    Merci beaucoup Bruce, de m’avoir prêté ces deux tomes : une superbe lecture enrichissante et constructive.

    Il m’a semblé que le tome 2 répond directement aux accusations principales faites à la psychiatre, point par point, à commencer par les contresens.

    J’ai trouvé les dessins très adaptés, correspondant parfaitement à la douceur compréhensive de Françoise Dolto elle-même, sans jugement.

    • Bruce lit  

      J’ai lu tes reviews sur ton blog.
      Sur les accusations, je reste sur ma faim sur la réponse à de telles diffamations.

      • Présence  

        Je suis allé voir la liste des controverses répertoriées sur son article wikipedia. La BD indique qu’il s’agit essentiellement d’incompréhensions, de mésinterprétations, et de points de vue très orientés de la part de ses accusateurs.

        En repartant de l’article wikipedia et de celui proposé par Barbüz :

        https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Françoise_Dolto/116797

        Dolto se voua à une méthode de psychanalyse infantile. – Il me semble qu’il y a là le premier angle d’attaque contre elle : ça me rappelle le battage médiatique qui avait accompagné la parution de l’ouvrage Le livre noir de la psychanalyse, en 2005. La question de la scientificité de la psychanalyse reste d’actualité, et les différentes familles de psychothérapies sont parfois contradictoires entre elles. Mais ce n’est pas spécifique à Dolto.

        Quelle est la réalité de la castration œdipienne ? Je n’en ai aucune idée, je pense même que je ne suis pas capable de comprendre ce concept. Est-ce débile ? Est-ce prouvé scientifiquement ? Ce sont des questions qui portent en elles leurs réponses, et ça renvoie à l’opposition entre sciences dures et sciences molles. J’ai l’impression que pour ce domaine de savoir, les bonnes questions seraient plutôt : Est-ce que ça sert à quelque chose ? Est-ce que ça améliore la situation ? Pour avoir dans mon entourage des personnes ayant recours aux consultations avec des psychiatres ou des psychologues, ce que j’ai pu observer, c’est que ça améliore la situation, sans être une baguette magique.

        Pour revenir aux points abordés dans le paragraphe sur les controverses dans l’article wikipedia

        Certaines de ces idées de l’époque ne sont plus applicables et ne représentent plus la réalité de la société actuelle. – Voilà qui semble du bon sens, sans pourtant impliquer qu’il faille repartir des idées datant d’avant celles de Dolto.

        La télépathie : ça ne fait pas sens pour moi si on la considère comme un superpouvoir. En revanche, s’il s’agit d’une sensibilité des jeunes enfants et de certains adultes, ça fait sens pour moi : une forme d’empathie et de sensibilité plus aigüe pour des signaux non-verbaux reçus avec une empathie plus développée.

        Sa foi religieuse (tu évoques d’ailleurs ses deux essais dans la fin de ton article) : un autre angle de critique facile. Est-ce que ses écrits et ses théories sont rédigées à la gloire de Dieu ? Il ne me semble pas. Du coup, de ce point de vue, quelle est la nature de la critique ? Un positionnement baignant dans la morale judéo-chrétienne : elle n’est pas la seule thérapeute influencée par ce système de valeur. Un manque de rigueur parce qu’elle a des croyances : c’est également le cas de scientifiques (matheux ou physiciens, etc.) brillants et reconnus.

        Je reste incompétent pour me prononcer sur les questions psychanalytiques et même psychologiques. Je ne peux fonder mon avis que mon expérience personnelle, à la fois les grandes idées de Dolto (elles m’ont beaucoup apporté en tant que parent), à la fois sur la formulation des critiques et les biais qu’elles contiennent (Les phrases des contradicteurs semblent manquer d’objectivité et de nuances, mais elles sont, elles aussi, sorties de leur contexte).

        • Bruce lit  

          Bel effort de recherche Présence.
          Pour ma part, c’est encore plus simple : je prends le meilleur de ce que les personnes bonnes ou mauvaises peuvent offrir.
          Elvis disait que juger une personne sur un seul aspect équivalait à résumer l’océan en une seule vague.
          J’aime bien Elvis…

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