Retour de l’enfant prodige Miller auprès de son chevalier noir ? (Dark Knight Returns : The Golden Child)

Dark Knight Returns : The Golden Child par Frank Miller, Rafael Grampà et Jordie Bellaire

Spécial Guest : SIEGFRIED WURTZ

VO : DC Comics

VF : Urban Comics

1ère publication le 06/05/20 – MAJ le 26/09/20

DARK KNIGHT RETURNS est une histoire de 80 pages publiée dans le Black Label de DC et scénarisée par Frank Miller et illustrée par Rafael Grampa. Il s’agit de la suite de DARK KNIGHT III.

Contrairement à beaucoup, je crois, j’avais beaucoup admiré THE DARK KNIGHT STRIKES AGAIN et ALL-STAR BATMAN & ROBIN, THE BOYS WONDER, et je pense sincèrement que les pages consacrées aux Batmen de Miller sont autrement plus intéressantes que toutes les autres de mon livre (ce qui ne veut pas dire qu’elles sont intéressantes dans l’absolu, vous l’aurez compris !).

On peut leur reprocher ce que l’on veut, leur laideur graphique ou morale souvent, elles sont fascinantes dans leur personnalité, dans l’impression que Frank Miller éprouve comme une nécessité de passer par Batman pour raconter les histoires qui lui tiennent à cœur ; qu’elles traduisent une synergie rare entre auteur et personnage.

C’est probablement pourquoi MASTER RACE m’avait à ce point laissé de marbre, géré par Azzarello bien plus que par Miller, plus consensuel donc que réellement « assagi » ; une œuvre toute faite pour réconcilier les fans avec un auteur bien-aimé et si mal-aimé. Apprendre qu’il souhaitait reprendre seul son héros fétiche parce qu’il avait encore tant à raconter par son biais m’apparaissait donc comme une excellente nouvelle, et j’attendais avec toute l’impatience possible son SUPERMAN : YEAR ONE et son GOLDEN CHILD, un prequel se situant juste après le mythique arc de BATMAN : YEAR ONE et un sequel à MASTER RACE.

Pour ces deux œuvres, Miller a eu l’habile idée de laisser le dessin à des artistes de confiance. Il ne manque pas d’énergie dans son trait, comme l’ont prouvé les tie-ins de MASTER RACE, mais il a toujours su donner une identité toute particulière à chacun de ses traitements du chevalier noir, y compris entre RETURNS et STRIKES AGAIN, et aurait peut-être peiné à accomplir le tour de force graphique attendu, alors qu’on l’a toujours vu si bien collaborer avec des dessinateurs de talent.
Pensez à ce que Mazzucchelli et Lee ont accompli avec lui, ainsi dans une moindre mesure que Romita Jr., plus sur LAST CRUSADE que SUPERMAN d’ailleurs. Pour ce GOLDEN CHILD, il fait appel au prodige brésilien Rafael Grampà, croisement improbable entre un Pope et un Robertson, ce qui avait de quoi réjouir tous ceux qui admiraient son trait et sa vigueur – lisez son MESMO DELIVERY, sa nouvelle « Into the Circle » pour BLACK AND WHITE !

La première planche est déjà très encourageante : le monstre macrocéphale à la AKIRA de la couverture est en fait le GOLDEN CHILD, Jonathan Kent, fils de Superman et Wonder Woman. Indifférent, condescendant, il voit sa sœur Supergirl et son père débattre près de lui de son immense et terrifiant potentiel, de l’éducation qu’il faudra lui donner pour s’assurer qu’il usera au mieux de ses aptitudes quand il les aura pleinement développées, mais n’attend que leur départ, les paroles des adultes ennuyant au plus haut point son cerveau bien trop évolué.

©DC Comics

©DC Comics

Des années plus tard, quand Lara tente de partager avec lui son mépris de la vermine humaine, il paraît plus proche de la vision humaniste de Superman, admirant au moins l’énergie que nous mettons à nous débattre, à donner du sens à notre vie, à nous entraider malgré notre condition misérable, toujours avec cette distance supérieure qui ne sait pas rassurer tout à fait le lecteur. Assistant à une manifestation qui dégénère entre anti-Trumpistes (le Potus est explicitement représenté, bien que pas nommé) et clowns, Lara commente sobrement que c’est « la démocratie en action », que nous ne sommes bons qu’à cela.

Des propos rappelant fortement la charge remarquée de Miller contre le mouvement Occupy Wall Street, et qu’il paraît placer dans la bouche de Supergirl afin de s’en distancier. Qu’un clown crie dans la vignette suivante « Buy American ! Be American ! » a également des relents réactionnaires qui auraient correspondu à un ancien Miller, cherchant aujourd’hui très clairement à se racheter une sainteté.
Un peu trop sans doute : dévoiler que derrière Trump se cachent en fait le Joker… et Darkseid (qui aurait ressuscité le précédent), impliqué dans une étrange manœuvre électorale pour semer le chaos, tient davantage du cartoon, de la caricature de presse, que d’un comics sérieux… ce qui peine d’autant plus à faire sens que les deux super-vilains sont vite démasqués pour que l’intrigue s’éloigne dramatiquement de ce complot politique. Du moins y a-t-il quelque chose d’un peu fin dans ces excès à voir des enfants-Joker multiplier les fake news sur internet pour orchestrer le chaos social favorable à leur « Trump », avec l’aide d’une violence urbaine moins spontanée qu’il y paraît et de médias bien complaisants avec l’establishment.

©DC Comics

©DC Comics

Par ailleurs, quand l’histoire prend, dans un second temps, des proportions bien plus mythiques, Darkseid tente de rallier les citoyens à sa cause en se présentant comme l’équation anti-vie, la négation de leur liberté et de leur personnalité au profit d’une soumission plus simple que tous les choix impossibles du quotidien, ce qui n’est pas la plus mauvaise métaphore de la pente autoritaire des démocraties, de la séduction exercée par une force charismatique, que l’on puisse lire.
On déplorera surtout que Miller en reste à la déclaration d’intentions : Lara, qui aurait dû être sensible à ce discours vu les propos qu’elle tenait en début de comics, se révolte d’emblée (y compris en insistant sur sa féminité), sans doute pour ne pas répéter son arc de MASTER RACE, mais ne connaissant donc pas la bataille intérieure promise, tandis que l’aventure va jusqu’à énoncer directement sa morale : les citoyens pensant par eux-mêmes et luttant pour leur liberté triompheront toujours, Batgirl en tête, suivie… de Greta Thunberg.
Il n’y manquerait que Sanders ! On frôle la récupération politique, ou plutôt l’assimilation un peu facile à un « camp du Bien »… Heureusement que cette dimension collective était déjà mise en avant dans la conclusion de THE DARK KNIGHT RETURNS, et ne permet donc pas de condamner un retournement de veste, seulement de constater un nettoyage trop voyant pour ne pas être un peu vulgaire, en même temps que trop radical pour ne pas être un peu appréciable.

Ce qui renforce l’impression d’un comics plus pamphlétaire que réellement dramatique, c’est l’inconsistance du point de vue. Comme vous l’avez sans doute perçu aux lignes précédentes, je commence en parlant de Jonathan, soudain il n’est question que de Lara, puis Batgirl intervient… C’est que l’aventure est ainsi faite qu’elle nous laisse croire que l’un sera le protagoniste principal, et qu’au moment où il semble amené à le devenir, passe soudain à un autre, et ainsi de suite, ne permettant à aucun le développement qui aurait si simplement rendu un héros intrigant fascinant. Mais ils sont tous trois intrigants, porteurs de grandes promesses, de sorte que si le titre est mal choisi (à la rigueur il eut mieux valu parler de GOLDEN CHILDREN), il met en place des personnages que l’on a bien envie de revoir.
Miller construit tout de même la deuxième génération des héros de THE DARK KNIGHT RETURNS. Sans doute pas de la manière la plus habile, sans le brio narratif de ses grandes histoires, et en réduisant trop les enjeux qui les auraient vraiment mis en valeur à une prise de position personnelle, mais l’idée seule est assez puissante pour susciter la curiosité. D’autant que pour le peu qu’on en voit, le trio paraît authentique, bien pensé dans sa jeunesse et son rapport au Père – l’enfant surdoué, deux adolescentes, l’une rebelle, remettant en cause les idéaux de Superman, l’autre tentant de faire mieux pour le mériter, effrayante à parler comme lui et à critiquer sa trop grande indulgence avec les criminels.

©DC Comics

©DC Comics

Et d’autant que Miller trouve assurément en Grampa son meilleur successeur à ce jour : un dessinateur qui reprend même quelques-uns des procédés graphico-narratifs du maître pour des résultats tout à fait satisfaisants (gaufrier à 16 vignettes, noir et blanc, planche très découpée suivie par une splash page divinisante…), reproduisant à sa manière une semblable bizarrerie et brutalité, un même baroquisme torturé exprimé dans un style distinct, et qui sait y ajouter des touches personnelles, rehaussées par les couleurs de la talentueuse Jordie Bellaire…
En somme, DARK KNIGHT RETURNS : THE GOLDEN CHILD a surtout le défaut de sa concision, ce qui est très loin de dédouaner Miller : on imagine bien que dans une collection comme le Black Label, et compte tenu de sa notoriété, il aurait pu négocier bien plus de pages, et ne l’a pas pu/pas souhaité, et mieux traiter celles dont il disposait, les réduisant à un pamphlet avec de jolis moments quand il devait initier ce qui ressemble à une nouvelle continuité.

Il est ainsi trop direct pour élaborer une bonne trame – on se souvient à quel point RETURNS, puis dans une moindre mesure STRIKES AGAIN et ALL-STAR essayaient de raconter une confluence d’histoires en une. Pourtant c’est bien assez prometteur dans sa fraîcheur pour que j’attende avec la dernière impatience toute suite qu’il pourrait vouloir y apporter, surtout si Miller se sent lavé de ses fautes et peut se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux et dont on retrouve tout de même des traces ici.

©DC Comics

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La Bo du jour : vive la révolution de nos enfants !

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15 comments

  • Bruce lit  

    Sacré Miller.
    Toujours là où on ne l’attend pas. Lui qui a longtemps été traité de néofacho par Alan Moore himself écrit désormais un comics où le vilain s’appelle Trump.
    Ceci dit quand on se rappelle les politicards de DD, ELEKTRA ASSASSIN, RONIN et bien entendu DKR, il est tout à fait cohérent avec lui-même.
    La surprise est de voir y apparaître Greta Thunberg. Mais là encore, Greta T ne serait-elle pas la clé à molette comme Carrie Kelley d’une époque complètement dingue ?
    Bon là, tu m’emmerdes Siegfried… J’ai lu XERXERS en octobre dernier, et ce fut affreux, même pas digne d’un Bullshit Detector. Je me suis juré de ne plus ouvrir de Miller mais là les dessins (pas de lui) sont superbes. Quelle ambiance dans ces planches !
    On verra si je trouve ça en VF et d’occaz si un jour on se déconfine la tronche.

    Quant au passage sur Miller dans ton bouquin, personne ne niera que c’est une thèse sur Miller déguisée mais que l’apéritif, le dessert et le digestif sont succulents ! Et puis, un déglingueur de Morrison et ici de Azzarello est forcément mon ami !
    C’est toujours un plaisir de t’accueillir en tout cas. Come Back anytime.

  • JP Nguyen  

    Je l’ai lu en ligne il y a quelques semaines. J’en suis sorti mitigé. Il y a une chouette ambiance graphique mais l’histoire et les personnages ne m’ont pas emporté.
    Petite erreur dans l’article, il s’agit de Darkseid et non de Doomsday !

  • Nikolavitch  

    Franchement, j’ai jamais trop aimé Strike Again (même si je lui trouve des qualités) mais je me suis rarement autant emmerdé en lisant du Batman qu’avec The Master Race. je serais même incapable de citer une péripétie du truc.

    ça me donne pas forcément envie de tenter The Golden Child…

    mais s’il y a Darkseid…

    • Siegfried Würtz  

      @Nikolavitch Tout pareil, j’ai trouvé Master Race d’une fadeur incomparable, parfaitement indigne de Miller qui sait quand même souvent être féroce à défaut d’être tout à fait audible politiquement. De son propre aveu, il s’agit cependant bien plus du comics d’Azzarello que du sien, c’est aussi pour ça que je me réjouissais de le voir se réapproprier seul son univers… et ça marche, c’est très inabouti, enfin on sent qu’il a encore des choses à dire sur et à travers son Dark Knight (ce dont on pouvait légitimement douter après Master Race), donc j’aurais tendance à recommander, y compris en apéritif laissant attendre la vraie suite !

  • Surfer  

    Le one shot n’a pas été censuré par Trump !? 🙂

    Boutade mise à part, Miller qui utilise la ligne du black label DC pour passer un pamphlet politique,
    je suis curieux de voir ça.
    La politisation d’une œuvre n’est pas un exercice évident. Il est souvent à double tranchant et casse gueule. Miller lui même en a déjà fait l’expérience avec son « HolyTerror » qui l’a complètement desservi !

    En tout cas les dessins paraissent réussis. Un mélange de Frank Quitely et de Miller.
    La colorisation est juste parfaite.

    • Siegfried Würtz  

      Merci pour ton retour, effectivement, on sent qu’il a perdu l’habitude de faire de la politique, de sorte qu’il préfère se plonger dans le pamphlet assumé que de livrer quelque chose de plus fin. Du coup c’est complètement baroque… et assez fun à partir du moment où l’on a accepté de ne pas le prendre trop au sérieux, de ne pas y voir l’héritier des précédents opus quand même plus fins (y compris TDKSA). Et tout à fait pour le style Miller/Quitely (un peu Romita Jr. aussi) de Grampà, en grand admirateur des trois artistes, cela a énormément participé à me séduire et à voir en Grampà l’héritier le plus direct de Miller lui-même, plus qu’à espérer qu’il continuera de dessiner cet univers !

  • Tornado  

    Et dire que je n’ai jamais lu STRIKES AGAIN ni ALL STAR BATMAN & ROBIN !
    Je sais d’ailleurs très bien qu’il s’agit de séries mal aimées (Présence a néanmoins défendu la première). Quant à MASTER RACE, la chose a tellement été unanimement démontée que je ne vais pas me risquer à perdre du temps avec.

    Ici les dessins sont effectivement impressionnants. La seule chose qui aurait tendance à me refroidir c’est ce petit quelque chose « enfantin » qui habite manifestement la bouille des personnages. J’ai horreur de cet élément infantile dans les comics de super-héros. Mais bon, là on parle de héros ados. Alors peut-être que ça peut passer, comme dans GOTHAM ACADEMY qui était une chouette série

    A force de mettre des pics politiques dans ses comics, Miller a fini par s’y laisser enfermer. La preuve ici où l’on ne fait que scruter cette dimension alors que dans d’autres séries on n’en parlerait même pas !
    L’élément politique dans ce medium serait donc un piège, qui se referme tôt ou tard sur ses auteurs si ces derniers ont traité la chose avec trop de vacuité (comment ça Mark Millar ?).

    Je ne pense pas investir dans ce GOLDEN CHILD. Les avis de spécialistes sont beaucoup trop tièdes. Dommage. Le Black Label est une collection idéale pour moi, et puis Miller…

    • Siegfried Würtz  

      N’investis surtout pas dans Golden Child sans avoir lu TDKSA et All-Star, déjà parce qu’ils sont bien plus intéressants, et qu’ils contribuent à créer cette ambiance millérienne si particulière dont on est content de retrouver des bribes dans Golden Child, tout de même moins puissant sans cela. Mais lis-les, n’hésite pas aussi à parcourir les 50 pages que je consacre à Miller (et donc longuement à analyser ces deux comics-là) dans mon Qui est le chevalier noir ?, et tu verras si tu as envie de continuer d’en savourer la férocité (en sautant à pieds joints au-dessus du fade Master Race). En tout cas, tu lui trouveras assurément plus d’âme que dans bien des comics. Ce n’est pas pour rien que l’on ne cherche même plus vraiment la politique chez Millar alors qu’on la scrute si attentivement chez Miller, soit le premier ne l’exprime même plus soit il s’est totalement fondu dans l’apologie du libéralisme, quand le deuxième a encore quelque chose de sa personnalité des années 80, qui empêche de ne pas lire politiquement ses comics (et manifestement il en joue pas mal).

      Désolé cependant d’avoir donné l’impression de ne traiter que cette dimension-là dans ce comics, alors que j’espérais également aborder la construction de l’intrigue et des personnages, et le dessin. Il faut dire que sa concision et sa nature pamphlétaire rendent évidemment cette lecture incontournable et résument une grande partie de ce que l’on peut (et doit) en dire, mais il va de soi qu’on ne lit pas la politique sans l’intrigue, les personnages et le dessin qui en construisent le sens et aiguillent l’interprétation du lecteur, de sorte qu’analyser la première sans les autres est absurde, et si c’est ce que je fais, je le regrette !

      • Tornado  

        Non, non, je te rassure, tu n’as pas fait que parler du volet politique. Mais il est très présent dans ton article comme il est présent maintenant systématiquement dès que quiconque aborde le cas de cet auteur. C’est manifestement de sa faute. Il a ouvert une brèche, et il semble ne plus arriver à la refermer ! 😀

        Pour le reste merci pour ta réponse. Je pense que je suivrai tes conseils. 🙂

  • Eddy Vanleffe  

    Je ne savais même pas que ça existait…
    pour moi l’oeuvre originale se suffit à elle même…
    THE MASTER RACE a réussi la gageure de transformer une oeuvre novatrice, personnelle et vitriolée en truc lambda sans aucune saveur, tellement lissé jusqu’aux couleurs par informatique qu’on peut trouver un peu partout…
    bon ici le dessin est très beau, il faut l’avouer mais bon…
    Merci pour l’analyse en tout cas.

    • Siegfried Würtz  

      Ça vient de sortir, et effectivement, si ça a eu sa petite médiatisation outre-Atlantique, on était très loin du séisme qu’est supposé provoquer l’annonce d’un nouveau Dark Knight, sans doute parce qu’après la traversée des enfers de Miller et la fadeur de ses derniers travaux, on n’y croit plus.

      Ce qui est beau avec les suites, c’est que l’oeuvre originale continue de se suffire à elle-même (d’autant qu’elle n’était pas du tout écrite avec des suites à l’esprit) mais qu’on peut espérer en trouver la saveur renouvelée 🙂 Et Strikes Again, voire dans une certaine mesure All-Star, retrouvent quand même quelque chose de la force de TDKR (évidemment sans en avoir la beauté ou la finesse, même Miller s’est un peu reposé sur ses acquis).

      Et comme j’aime le signaler, Master Race est avant tout le comics d’Azzarello. Que Miller se débarrasse de ce co-scénariste très encombrant pour reprendre seul les rênes de son univers devrait quand même paraître très enthousiasmant !

  • Siegfried Würtz  

    Merci à toi pour ce retour et ces mots très aimables et très appréciés ! Effectivement, Trump paraît dans la suite logique des saillies anti-reaganiennes notamment manifestes dans TDKSA (raison de plus pour le lire !), mais on croyait Miller tellement perdu dans la fange réactionnaire que le voir à nouveau jeter le vitriol à la face d’un POTUS fascisant est rassurant pour lui et un peu jubilatoire pour le lecteur !
    Cet arc se lit à vrai dire même sans ce qui précède, d’autant que l’ellipse impose même aux lecteurs invétérés de Miller de redécouvrir les nouvelles règles de son univers. On n’avait jamais vu Jonathan que bébé, il n’avait jamais été question de Darkseid, le Joker était mort et enterré… Bref rien n’empêche de se laisser simplement porter par cette nouvelle histoire et ces dessins, ce qui est peut-être même mieux qu’en s’étant infligé préalablement Master Race ! Mais avant toute chose, comme je le disais déjà plus haut, si tu as tant aimé TDKR, TDKSA devrait avoir de quoi te plaire. Il a été extrêmement critiqué pour sa laideur et sa simplicité, dont il ne faut pas en attendre réellement un TDKR II, mais il comporte assez de jolies choses pour qu’un fan de TDKR y trouve son plaisir. Et justement, TDKSA cède un peu au cosmique, et pouvait donc préparer un peu cette saillie-là (même si, pour être franc, on ne s’y attendait même pas en lisant le début du comics) !

    • Jyrille  

      Merci beaucoup pour tes précisions et ton retour. Présence aime bien STRIKES AGAIN, tu es le second à en parler de façon positive, je crois que je vais me laisser tenter quand je serai déconfiné… En tout cas, je ne rejette pas cette idée en bloc !

  • Présence  

    Je fais mon coming-out : j’aime et Dark Knight Strikes again, et All Star Batman & Robin. J’ai lu Master Race, un bon comics de superhéros, mais ne jouant pas dans la même cour que DKR ou DKSA, comme tu le développes si bien.

    J’avais vu passer Golden Child, et ça ne m’avait pas assez attiré pour que j’essaye de le lire. Du coup, cette critique et son analyse détaillée et fournie tombent à pic. Je comprends que Miller a écrit quelque chose de plus personnel que Master Race, et que Rafael Grampà parvient à rendre hommage à Miller, sans être servile ou simple copieur (belle réussite). Je crois saisir également que c’est à la fois la suite de l’histoire au long cours de la dynastie Bruce Wayne, et un pamphlet politique. Comme Tornado, ça ne me surprend pas que Trump apparaisse, puisque je me souviens viens de Reagan jouant le rôle de président comme un acteur dans DKR. Du coup… du coup… je pourrais succomber à la tentation de lire cette courte histoire.

    • Siegfried Würtz  

      Ha ha décidément il me faudra ton avis sur les pages consacrées à Miller dans mon Qui est le chevalier noir ?, nous semblons être parfaitement en phase sur l’auteur, de sorte que j’espère sincèrement que ce The Golden Child saura te séduire, avec toutes ses limites, comme il m’a réjoui en tant qu’amorce du retour tant attendu du scénariste sur son Dark Knight, frustrante dans un bon sens du terme ! Bonne lecture, j’attends ton retour avec curiosité !

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