Risk (Star Wars chez Marvel)

 Star Wars /Vador par Jason Aaron et John Cassaday / Kieron Gillen et Salvador Larocca
AUTEUR : TORNADO

1ère publication le 16/12/15- MAJ le 15/12/19

Retrouvez les comics Star Wars chez Attilan Comics 

VO: Marvel

VF : Panini

 

Et hop ! Le comics le plus vendu de l’histoire…

Et hop ! Le comics le plus vendu de l’histoire…©Marvel Comics

Cet article portera sur les deux principales séries publiées chez Marvel depuis la mise en chantier de l’épisode 7, deux séries sobrement intitulées Star Wars et Dark Vador.

Nous tenterons de faire la lumière et le côté obscur du premier tome de chaque série, qui regroupe respectivement les six premiers épisodes, réalisés en 2015 par le scénariste Jason Aaron et le dessinateur John Cassaday (Star Wars), puis le scénariste Kieron Gillen et le dessinateur Salvador Larroca (Dark Vador).

Il s’agit des aventures vécues par les personnages de la trilogie cinématographique originelle, juste après la destruction de l’Etoile noire à la fin de Star Wars Épisode IV – Un Nouvel Espoir.
A noter que les six épisodes de chaque série déroulent des événements qui sont racontés concomitamment, les deux équipes artistiques mettant en lumière plusieurs éléments en commun, racontés sous deux points de vue distincts, chacun pouvant néanmoins être lu de manière auto-contenue.

Attention : Les paragraphes qui vont suivre comportent plusieurs spoilers !

Ce que veulent voir les fans…

Ce que veulent voir les fans…©Marvel Comics

Star Wars

Luke, Leïa, Han Solo, Chewbaca et leurs droïdes continuent, allez savoir pourquoi, de vivre leurs aventures seuls. Ils intègrent une base de l’Empire galactique afin de détruire son générateur principal. Il s’agit du plus grand arsenal de l’Empire, qu’ils sont donc censés détruire à eux-seuls (ils ne sont que quatre, avec deux droïdes)…
Se faisant passer pour des négociateurs au nom de Jabba le Hutt, ils ignorent qu’ils vont devoir négocier avec, devinez qui… et bien Dark Vador bien sûr !

D’une manière aussi évidente qu’agaçante, l’éditeur Panini Comics mise toute sa campagne publicitaire en insistant sur ce point : Leurs séries se déroulent dans la continuité OFFICIELLE des films, et donc de l’univers Star Wars.
Pour bien comprendre cette insistance, il faut revenir en arrière, au moment où, le 3 janvier 2013, tombe la nouvelle fatidique : Dark Horse Comics, alors détenteur de la licence Star Wars, perd cette dernière au profit de Marvel Comics (filiale de Disney). Tout ce qui a été publié jusqu’alors (que ce soit dans les comics mais aussi les romans et tous les autres médiums) est annulé, et rejoint alors le label « Legend », c’est-à-dire les histoires fausses, ou en tout cas « hors continuité officielle »…

Il faut vraiment être né de la dernière pluie pour avaler la couleuvre et ainsi cesser de lire les anciennes histoires ! De 1977 à 1983, Marvel Comics (déjà eux !) publiaient une série continue officielle (initialement parue en VF dans le magazine Titans, et superbement rééditée dans la collection Star Wars Classic chez Delcourt, détenteur des comics… Dark Horse !), censée se dérouler entre les films.
Quelques années après l’abandon de la série Marvel, un autre éditeur (Dark Horse, donc) repend le flambeau. Jusqu’en 2013, les multiples séries Dark Horse se déroulent dans la continuité officielle et certaines font exactement la même chose que cette nouvelle série Marvel écrite par Jason Aaron (voir par exemple la série Star Wars de Brian Wood ou encore des mini-séries comme Les Ombres de l’Empire).
Il n’y a donc aucune raison que cette nouvelle période Marvel demeure éternellement officielle et, quand bien même, elle ne doit pas occulter et faire oublier les créations précédentes lorsque ces dernières sont bonnes, ce qui est le cas de plusieurs d’entre elles, dont par exemple la superbe Dark Times

Jetez tout ! C’est obsolète !

Jetez tout ! C’est obsolète !

Parlons à présent de la série écrite par Jason Aaron et dessinée par John Cassaday. Et bien il y a beaucoup à dire. Notamment sur les choix opérés par le scénariste en termes de développement.
Misant quasiment tout sur l’action et les moments « énormes » (comprenez « pour les fans »), le créateur de la série Scalped multiplie les séquences choc et les confrontations essentielles inédites au cinéma. Ainsi, Luke vit son premier combat avec Dark Vador bien avant celui de Star Wars Épisode V – L’Empire Contre-Attaque. Han Solo drague à mort la princesse Leïa qui lui envoie vent sur vent, et le chasseur de primes Bobba Fett affronte Luke avant de révéler à Vador que ce dernier est à la poursuite de son propre fils…
Ces choix sont pour moi extrêmement mauvais. De la pure « com » pour rameuter les fans, en leur assurant de vivre ici certains des éléments essentiels de la saga, et notamment de la saga dans ses premières heures.

Qu’est-ce à dire ? Que George Lucas s’est foutu de nous en nous enlevant la moitié des événements dans les films ? Alors on nous aurait menti ? Je trouve ce constat idiot et méprisable. Car il revient à suggérer que les films étaient incomplets, et que le meilleur était ailleurs. Du révisionnisme de mauvais aloi, qui s’abreuve à des œuvres plus anciennes, en les vidant de leur magie comme un vampire suce le sang de sa proie.
C’est bête mais c’est pourtant vrai. La preuve en un seul exemple : En confrontant une première fois Luke à Vador en toute rétro-continuité, le combat suivant (Episode V) en sera clairement amoindri, et nettement moins intense…

Le premier affrontement entre le père et le fils. Entre révisionnisme et rétro-continuité…©Marvel Comics

Qui plus est, Aaron a également misé l’essentiel de son récit sur les scènes d’action, noyant le lecteur « fan » sous des torrents de morceaux de bravoures iconiques convoquant tout le bestiaire et l’arsenal des films classiques. Ainsi, on peut admirer Vador entrain de détruire à lui-seul un quadripode impérial (comme le fera plus-tard son fils), on peut s’extasier en regardant Luke conduire un speeder bike comme dans Star Wars Épisode VI – Le Retour du Jedi, on peut trembler en suivant l’interrogatoire mené par Bobba Fett à la « cantina » de Mos Eisley, avant que le chasseur de prime affronte Luke dans la ferme du défunt Obi-Wan Kenobi…
Des scènes d’action hystériques, là aussi en totale concurrence avec celles des films, faisant fi de toute la magie de ces personnages et de cette créativité, ici simplement repompée, sans apport ni relecture.

J’aurais quant à moi préféré une exploration toute en retenue de ce qui n’était pas montré dans les films, avec une focalisation sur les personnages. Un développement moins basé sur l’action mais davantage sur les arcanes du système de l’Empire et de la Rébellion (voir l’excellente série Star Wars Rébellion parue chez Dark Horse). Une manière d’étoffer la mythologie, et non une répétition ahurie de ses scènes cultes…

Et BAM ! et BOUM, et TATATATA !©Marvel Comics

Ceci étant dit, je m’efforce toujours de ne jamais démolir une œuvre sur le seul fait qu’elle n’est pas comme j’aurais voulu qu’elle soit. Voyons donc, alors, où sont les qualités de cette série…

Evidemment, le dessin de John Cassaday est excellent. L’artiste, co-créateur du mythique Planetary, n’a pas chômé et propose un découpage limpide, aux cadrages variés et audacieux, chaque personnage ressemblant de manière extrêmement réaliste aux acteurs des films de l’époque. Il ne s’est économisé sur rien et aligne les planches avec une belle constance, s’appliquant tout autant sur les décors et les engins, pour un résultat d’une qualité optimale.
L’ensemble est toutefois très aseptisé, et sert davantage un terrain commercial et consensuel qu’une véritable exploration artistique de la franchise…

Le style narratif de Jason Aaron est tout aussi efficace, avec un enchainement clair et linéaire, pleinement accessible pour le lecteur de passage. On notera un effort de chaque instant afin de coller à la « voix » des personnages, et de redonner aux fans leurs anciennes sensations en répétant à l’envie les formules, les tournures et les expressions en provenance directe du film de 1977…
Si j’ai été sévère un peu plus haut, je reconnais tout de même que certaines idées ne sont pas mauvaises, comme par exemple celle qui nous révèle que c’est Bobba Fett qui, après avoir mené une enquête redoutable (et extrêmement violente) sur Tatouine, annonce à Dark Vador que le jeune rebelle qu’il pourchasse se nomme Skywalker… Une idée qui a au moins le mérite de ne pas abuser de rétro-continuité.

Et CRASH, et BIM, et RATATATATATA…

Et CRASH, et BIM, et RATATATATATA…©Marvel Comics

D’autres idées sont plutôt saugrenues et agaçantes, comme celle de ce chasseur de primes collé aux basques de Han solo et dont on apprend, au détour d’une séquence pas très palpitante, qu’il s’agit de… son épouse ! On verra ce que fera Jason Aaron de ce postulat mais, pour le moment, voilà encore un acte de rétro-continuité au diapason d’une série décidément axée sur le révisionnisme associé au repompage. Etrange alchimie !

Au final, cette série, qui a battu tous les records de recette outre-Atlantique, est un gigantesque coup de pub magistralement orchestré (il faut l’avouer) par l’éditeur Marvel, qui a su de manière astucieuse convoquer des artistes prestigieux et populaires sur une impressionnante compilation de tout ce qui plait aux fans.
Le résultat est bourrin, opportuniste en diable, pour une lecture certes divertissante, mais quand même drôlement fumiste…
Le pari était-il risqué ? On pourrait penser que oui puisqu’un fan de la première heure comme votre serviteur ne s’est pas laissé avoir par de tels artifices. Mais d’un autre côté, nous sommes obligés de constater que le risque était bénin dans la mesure où le succès est plutôt démesuré…

Tant que tout cela n’empêche pas Jason Aaron de poursuivre sa série Southern Bastards, ce n’est encore pas trop grave. D’ici là, Marvel va commencer ses crossovers (le premier, entre les deux séries chroniquées ici, est déjà prévu) et l’on peut imaginer sans peine, à partir du moment où les auteurs prestigieux quitteront le navire, que le pire est encore à venir…

Une série dont le héros est… le plus grand méchant de tous les temps !

Une série dont le héros est… le plus grand méchant de tous les temps !©Marvel Comics

 Dark Vador

Au lendemain de l’explosion de l’Etoile noire, le seigneur Dark Vador doit assumer son échec et subir le courroux de son maitre, l’Empereur Palpatine. Ce dernier l’humilie immédiatement en le mettant sous les ordres du Général Tagge (l’officier que Vador avait failli étrangler au début de Star Wars – Episode IV : Un Nouvel Espoir), avant de l’envoyer négocier avec Jabba le Hutt. En secret, Dark Vador va mener sa propre enquête afin de retrouver le pilote qui a réussi à détruire l’Etoile noire, en même temps qu’il va espionner l’Empereur qui semble lui cacher bien des choses. Vador dissimule d’ailleurs lui-même tout ce qu’il a découvert à son maître (notamment le retour d’Obi-Wan Kenobi et sa rencontre avec Luke, qui détient son ancien sabre laser). Dans sa quête, il va s’adjoindre les services de deux redoutables chasseurs de primes. Un énorme Wookie nommé Krrsantan le noir, ainsi que l’inévitable Bobba Fett…

Rien que ce résumé démontre clairement à quel point cette seconde série est meilleure que la précédente.
Tous les reproches et les regrets que j’ai pu adresser à la série écrite par Jason Aaron sont ici inversés. Les choix opérés par Kieron Gillen se révèlent ainsi, en tout cas en ce qui me concerne, les bons.
Plus intimiste, plus inspirée, la série Dark Vador explore tout un pan de la mythologie qui ne nous avait encore jamais été exposé et l’expérience est purement addictive.
Le lecteur se sent ainsi privilégié à l’idée d’explorer de l’intérieur les arcanes du côté obscur, et profite de toute l’ambiguïté du personnage, capable de tous les actes les plus impitoyables, tout en restant désespérément… humain.

Chez les siths, tout le monde soupçonne tout le monde…

Chez les siths, tout le monde soupçonne tout le monde…©Marvel Comics

C’est le côté humain du personnage, évidemment, qui offre sa dignité à la série. Et le scénariste l’a bien compris.
Les meilleurs moments de ces six premiers épisodes sont ainsi dévolus aux scènes de confrontation psychologique, lorsque les personnages tentent de percevoir leurs motivations respectives, notamment lors des scènes opposant Vador à l’Empereur. Cette différence avec la série de Jason Aaron & John Cassaday, qui elle est entièrement axée sur l’action et le fan-service, en dit long sur la valeur ajoutée de la série Dark Vador.

Il est donc assez fascinant de percevoir à quel point chacune de ces deux séries est le miroir de l’autre. Ainsi, là où l’une mise tout sur l’action, l’autre privilégie l’aspect psychologique. Là où la première aligne les combats et les explosions jusqu’à la nausée, la seconde privilégie les dialogues et le contemplatif. Enfin, et c’est évident, là où l’une met en scène les gentils sans développer leur caractérisation, trainant ainsi des personnages affreusement creux (Han Solo ne prend rien au sérieux et fait des blagues en plein combat, Luke est encore plus stupide qu’il ne l’était au commencement, Leïa est aimable comme une porte de prison, Chewbaca bastonne…), l’autre étoffe considérablement la personnalité des méchants, creusant un peu plus le fossé qui sépare l’Empereur de son apprenti, le premier étant versé si profondément dans le côté obscur qu’il n’est plus que le mal incarné, là ou le second possède encore le terrain d’une éventuelle rédemption…
Ce postulat offre ainsi la matière aux tous meilleurs moments de ce premier arc narratif, lorsque, au détour d’une phrase, le scénariste intègre subtilement le terreau de la future trahison d’Anakin Skywalker face à son maitre…

Des alliés peu commodes pour le seigneur sith…

Des alliés peu commodes pour le seigneur sith…©Marvel Comics

Le doute n’est donc plus permis : Si la série Star Wars n’apporte rien à la mythologie de l’univers consacré, affadissant au contraire son intégrité, Dark Vador permet à l’inverse de l’étoffer de belle manière.
En choisissant la voix de l’intériorité et de la retenue au dépend de l’action, le scénariste Kieron Gillen a ainsi pris un vrai risque. La récompense est effective, car il y a de grandes chances qu’à terme les fans gardent cette série dans leur cœur, quand bien même elle deviendra obsolète…

Ce sont par ailleurs les scènes d’action qui sont les moins réussies, et j’avoue qu’elles m’ont ennuyé, me forçant à patienter jusqu’au retour à quelque chose de plus substantiel.
Peut-être que de ce côté, d’ailleurs, Gillen n’est pas spécialement à son aise, tandis qu’il fait des merveilles avec la caractérisation du personnage principal.

Du point de vue du fan-service, là aussi, les choix opérés par le scénariste sont tout à son honneur. Privilégiant le langage séquentiel (aucun texte, ou presque), il intègre de manière chronique mais avec parcimonie, quelques flashbacks savamment distillés, où Vador confronte ses souvenirs à ses décisions. Toutes ces séquences sont épatantes car elles justifient les choix du personnage, tout en faisant profiter le lecteur d’une plongée dans les films. Et là encore, on perçoit que Gillen a su utiliser le fan-service afin de nourrir son scénario, et non l’inverse…
Par exemple, lorsque l’Empereur demande à Vador s’il a des choses à lui apprendre sur les événements récents, ce dernier repasse en boucle les événements en question dans son esprit (soit les séquences clés de l’épisode IV), avant de prendre la décision de lui répondre par la négative, démontrant ainsi la teneur de sa relation tendue et calculée avec son maitre…

L’art du flashback !

L’art du flashback !©Marvel Comics

Le côté obscur serait-il le plus fort ? Permettrait-il aux auteurs s’essayant à l’adaptation de l’univers Star Wars de franchir les écueils et de minimiser les risques ?
Le pari de Kieron Gillen s’avère en tout cas réussi.
Le dessin de Salvador Larroca est tout aussi élégant et aseptisé que celui de John Cassaday. Evidemment, qui dit Larroca dit « association avec un coloriste », tant le trait du dessinateur est épuré, laissant une large place aux nuances de couleurs afin de créer les volumes. Après avoir été associé à Frank D’Armata sur la série Iron man, il s’adjoint désormais les services d’Edgar Delgado. Le résultat est moins froid et techno que dans le Iron man de Matt Fraction, pour un résultat somme toute très consensuel. La preuve, une fois encore, que l’orientation de Marvel en termes de charte graphique sur la franchise, privilégie avant tout l’attrait des films. Et les comics, quoiqu’il en soit, doivent y être inféodés…

Ça s’appelle une démonstration de force…

Ça s’appelle une démonstration de force…©Marvel Comics

Au final, Kieron Gillen parvient à tirer son épingle du jeu et livre une série d’épisodes qui, tout en flattant les fans par une approche consensuelle, apportent leur pierre à l’édifice d’une mythologie presque monolithique, tant il est difficile d’imaginer des récits entre les films (ou entre les lignes !) sans les contredire ou en gâcher la saveur initiale.
Nous sommes donc à l’aube d’une nouvelle continuité « officielle » pour les comics Star Wars. A un mois quasiment jour pour jour (à l’heure où j’écris ces lignes) de la sortie de Star Wars : Le Réveil de la Force, il faut tout de même regarder la réalité en face : Ces histoires de papier resteront officielles tant qu’elles ne seront pas contredites par les films. Et sachant que nous allons dorénavant profiter d’un film Star Wars par an (avec des spin-off intercalés entre les épisodes VII, VIII et IX), il se pourrait que cette nouvelle continuité ne fasse pas la mariole bien longtemps…

starwars_13Luke avait ses droïdes. Vador a ses dark-droïdes !

Luke avait ses droïdes. Vador a ses dark-droïdes !©Marvel Comics

13 comments

  • Matt & Maticien  

    Hé hé. En plein dans l’actualité ! Quelle surprise de voir le Monde et Bruce Lit faire leur une sur le nouvel opus de Star Wars. Bien joué pour cette ligne éditoriale. L’article donne envie de lire pour aller ensuite comparer avec le film.

  • Présence  

    – Pour Star Wars 1 – Magnifique photographie des couvertures de Titans dédiées à Star Wars (grosse remontée de nostalgie dans mon esprit).

    Un commentaire d’une remarquable honnêteté intellectuelle, et d’une grande pédagogie (en particulier en explicitant les attendus). En le lisant j’ai pu comprendre ce qui a enthousiasmé les lecteurs (construction de moments destinés aux fans), le hiatus avec la continuité. Je partage ta projection sur ce point. En effet, ces comics ne peuvent être en continuité que tant que les films à venir ne viendront pas contredire tel ou tel détail. C’était déjà le cas pour les comics initiaux de Marvel, ce fut le cas pour ceux de Dark Horse, et c’est encore le cas pour cette version. Entre les comics et les films, il n’y a aucun doute possible sur la version qui s’imposera à l’autre.

    Tu m’as entièrement convaincu avec cette analyse des scènes de comics qui viennent amoindrir les films, comme s’ils ne se suffisaient pas à eux-mêmes. Finalement cette histoire montre les limites d’une adaptation trop fidèle au matériau d’origine, comme tu l’écris faisant fi de toute créativité.

    A partir du moment où les auteurs prestigieux quitteront le navire – Ton commentaire met en lumière toute la démarche de construction opérée par les responsables éditoriaux et le scénariste : livrer un produit conforme aux attentes du public lambda, et mobiliser des créateurs de premier plan. Est-ce que ça tiendra dans la durée ? Sûrement si être sur cette série reste un travail de prestige avec une rémunération à l’avenant.


    – Dark Vador – Depuis le temps que je dis que Kieron Gillen est un bon scénariste…

  • Bruce lit  

    « En toute franchise » 3/4
    Bruce Lit se met à la page pour cette journée mondiale Star Wars. Nouveau film donc mais aussi nouvelle continuité pour la famille Skywalker. La force est avec Tornado : il nous cause des reboots des comics Marvel signés Jason Aaron et Kieron Gillen. De quoi patienter dans les files d’attentes….

    La BO du jour: Aujourd’hui, c’est le jour J. La sortie du tant attendu Episode VII. Et le monde entier, fébrile, attend d’écouter quelque chose comme ça : https://www.youtube.com/watch?v=qYPIf8UE0wc

    • Présence  

      @Bruce – J’en profite pour te féliciter pour l’expression « En toute franchise » que je trouve particulièrement perspicace et rigolote.

  • Bruce lit  

    Merci Présence ! Mine de rien, l’exercice du teaser est bien plus épuisant que d’écrire mes articles !

  • Serge F  

    SUper, merci Tornado pour cette belle Revue. ça tombe pile Poil car je me demandais justement ce que valait ces deux séries, les ayant vu à la FNAC…
    En tout cas ça ton article me donne envie de lire Dark Vador… et ce soir… Star Wars 7 pour moi…. à 17h et en VO Sous-titré (jamais je vais voir de VO… mais là comme je sais que je vais y retourner Avec un ami et ses filles je me dis que c’est l’occasion…)

  • comics-et-merveilles.fr  

    Merci Tornado pour cet article, finalement je suis assez d’accord avec toi sur l’impression générale dégagée par les deux séries. Je suis un peu plus sévère que toi sur Dark Vador qui a beaucoup décliné en intérêt lors des épisodes 4, 5 et 6, avec une succession de personnalités introduites qui ne m’a pas convaincue voire déçue. En conséquence, j’ai trouvé que Dark Vador lui-même s’est effacé devant elles. Comble de l’ironie, je voulais en apprendre davantage sur lui.
    Bref, sinon, je suis aussi honoré que tu aies repris ma photo des titans, la voir sur votre blog que je vénère, j’en suis très fier!
    Par contre, je ne les jetterai pas 😉
    A bientôt

    • Présence  

      Et moi qui pensais qu’il s’agissait de la collection de Tornado… J’aurais dû identifier la méticulosité de Comics et merveilles (mais la définition de l’image telle qu’intégrée au site est assez faible et je n’avais pas vu que chaque exemplaire a été couvert avec soin pour une protection optimale).

  • Lone Sloane  

    Quoi de plus logique qu’un devoir d’allégeance tornadesque au sombre seigneur Vador en cette journée de sortie étoilée. Bien d’accord avec toi pour le Gillen et Larocca qui est une lecture surprenante de Dorva le sith.
    Enfin, bravo pour l’hommage au célèbre jeu crée par Albert Lamorisse dans une France pas si lointaine. Et si la Latvérie originelle de Vador n’était autre que le Kamtchatka?

  • Jyrille  

    Je découvre Star Wars en fait. J’avais occulté que l’univers étendu pouvait évidemment expliquer ce qui se passait après l’épisode VI, mais en tant que fan de niveau Jedi, tu avais le devoir de remettre les pendules à l’heure ! C’est pour ça que ton article est fantastique : n’ayant rien lu, en comics ou en roman, qui soit de cette franchise, je ne connais pas du tout l’univers, et je serai bien incapable de savoir quoi lire si j’en avais soudainement envie !

    De plus, j’apprends le mot « fan-service », qui colle parfaitement au numéro VII, mais aussi au dernier James Bond. Tu m’apprends donc que je ne tenterai sans doute jamais ces bds, mais je suis content d’être un peu moins inculte, un peu moins Jar-Jar !

    Bon, encore douze articles à lire et à commenter…

  • Matt  

    Bon et sinon, il y a un BON comics qui raconte la première trilogie ?^^
    Vu que je ne regarderai plus les films tant que les versions non-massacrées ne seront pas dispo.

  • Jyrille  

    Pour la première fois de ma vie (et très probablement la dernière), j’ai lu un comics Star Wars. Le Dark Vador : Vador par Kieron Gillen et Salvador Larocca dans cette collection à petits prix :

    comicsblog.fr/45612-Panini_Comics_annonce_une_nouvelle_collection_e_petit_prix_des_comics_Star_Wars_pour_mai_2023

    J’ai trouvé ça sympa, j’ai même un peu reconnu l’écriture de Gillen (dont je n’ai lu que DIE) et je trouve que pour du Star Wars c’est un peu différent, original. Bon dans les faits, Gillen est un petit malin mais ça se voit beaucoup : il refait le coup de la Suicide Squad en entourant Vador des mêmes personnages stéréotypés que ceux qui entourent Luke. Il refait le gang quoi, un Wookie, un mercenaire, deux droïdes (de même format). Gag récurrent que j’ai vu dans SHAUN OF THE DEAD et SILICON VALLEY par exemple. Et c’est marrant, mais en très peu de cases, j’ai tout de suite adoré le personnage de Aphra.

    Par contre je n’ai pas aimé le dessin. C’est typique du genre de dessin qui s’attache au détail (comme faire des personnages ressemblants aux acteurs des films, et il y en a pas mal, même Natalie Portman), à la finesse du trait et des effets plutôt qu’à l’ensemble. Je n’ai pas trouvé ça dynamique ni même toujours bien découpé, par moments des perspectives m’ont gêné et on manque de décors. Par contre c’est marrant de raccrocher les wagons avec du comics de super-héros mainstream sur certaines cases et planches ou splash pages (mais si ça se trouve, c’est comme ça dans tous les comics Star Wars, je ne sais pas).

    Je n’ai donc lu que les épisodes 1 à 6 mais je n’ai pas spécialement envie de continuer. Alors que en y repensant, je me prendrai bien le Hawkeye de Aja et Fraction en entier.

    Après avoir relu la partie de ton article, je suis d’accord sur ton analyse de l’humanité de Vador et de le voir dans un contexte différent, de son propre point de vue. Tu as raison pour les flashbacks, toujours bien gérés.

    • Tornado  

      « Pour la première fois de ma vie (et très probablement la dernière), j’ai lu un comics Star Wars. »
      Je te conseillerais quand même quelques anciennes séries Dark Horse, notamment DARK TIMES qui est géniale.
      Le HAWKEYE de Aja et Fraction : De l’excrément. Du vide intersidéral de A à Z.

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