Sorry Angel, Sorry So….

Focus: Gwen Stacy

AUTEUR:THIERRY ARAUD

C’est beau l’amour

C’est beau l’amour©Marvel Comics

Ce Focus se penchera sur la vie et la mort de Gwen Stacy, l’amour décédé de Peter Parker.

Pour les lecteurs de comics qui ont eu 10 ans au début des années 70, Gwen Stacy est un personnage à part. Déjà, parce qu’elle apparaît dans une série à part.

A 11 ou 12 ans, nous étions tous un peu Peter Parker, donc forcément on aimait bien le personnage de Gwen, sa petite amie. Normal aussi : nous avions à peu près le même âge, nos problèmes étaient à peu de choses près leurs problèmes, nos interrogations, nos peurs au seuil de notre vie étaient les mêmes aussi. Matt Murdock était avocat, Tony Stark industriel… Cela nous dépassait un peu. L’identification jouait moins. Alors que Peter (et Gwen), c’étaient nous.

Et puis, vint la fin de l’âge de l’innocence. Dans les comics. Et dans nos cœurs.  Nos êtres chers n’étaient pas immortels, fussent-ils faits de papier et d’encre et de belles couleurs. Toutes les chéries des héros de comics étaient là pour se faire enlever par le méchant du mois, afin que leurs petits amis puissent, en un acte de bravoure purement super-héroïque, les sauver, tout en réussissant à payer, à temps, leur taxe immobilière, le crédit de la navette spatiale et continuer le traitement de leur allergie au gluten.

Et dans ce numéro, tout sera dit)

Et dans ce numéro, tout sera dit©Marvel Comics

Les filles, elles n’étaient pas censées mourir. C’était inimaginable. Surtout Gwen Stacy, un personnage qui plaisait à tout le monde. Une nana gentille et tendre, un peu nunuche, il faut bien l’avouer, très fleur bleue. Pas parfaite, faible quelquefois (souvent).

Ces considération sentimentales posées, il convient de relativiser, de replacer dans le contexte de l’époque et de se poser la question suivante, qui vaut ce qu’elle vaut : « Pourquoi avoir tué Gwen Stacy ?»  Et pourquoi ne pas tuer Tante May ? C’est vrai quoi. Elle est vieille et malade depuis le début de la série. Elle a fait un nombre incalculable de malaises, crises cardiaques, elle est morte au moins deux fois et même un sniper n’en vient (presque) pas à bout.

Norman, ça va barder pour toi !©Marvel Comics

C’était pourtant la première idée : tuer Tante May. Seulement John Romita, qui n’aimait pas trop le personnage de Gwen la préféra en arguant que sa mort serait encore plus inconcevable. Ce qui lui permettait de replacer Mary Jane, qu’il voyait comme la petite amie « officielle » de Peter.

Tuer Gwen, c’était aussi relancer la série  Amazing Spiderman qui connaissait, certes, le succès mais dont les évolutions étaient devenues prévisibles. Donc place à l’imprévisible. Le message était clair : vous avez vu ce qu’on a osé faire ? Et bien à l’avenir vous savez que vous pouvez vous attendre à tout !

Increvable Aunt May !

Increvable Aunt May !©Marvel Comics

Petit historique : Peter est sur le point de rompre avec son premier amour, Betty Brant. Dans  Amazing SpiderMan  31 déboulent 2 personnages qui vont devenir emblématiques : Harry Osborn et… Gwen Stacy.
Dès la première apparition, deux choses frappent :
1/ Elle est très belle et elle porte un chemisier rouge (couleur de la passion).
2/ Dans les 2 premières cases, elle est représentée de face. Mais dès que Peter arrive, elle se retrouve de profil. Comme Harry et Flash. Superbe effet de mise en scène.

Introducing : Gwen Stacy

Introducing : Gwen Stacy©Marvel Comics

D’ailleurs Peter passera carrément à côté d’elle sans la remarquer. Pour le première fois. Mais pas la dernière. Par la suite, Gwen fera tout pour attirer l’attention de Peter sans jamais y parvenir. Et quand, enfin, Peter, se rendra compte de l’existence de cette superbe blonde, ce sera à son tour à elle, de lui exprimer son mépris.

A ce moment là, Peter est tellement inquiet pour sa tante qu’il ne voit rien du monde social dans lequel il vit. Sa double vie, son sens aigu des responsabilités rendent sa vie compliquée. A fortiori encore plus en ce qui concerne sa vie amoureuse.
Il n’ose pas s’engager. Ni auprès de Betty, son amoureuse platonique, ni auprès de Gwen. Jamais Peter ne lui déclarera sa flamme : c’est elle, Gwen qui lui sautera au cou (ASM 59) après une période d’amnésie de notre héros qui, en recouvrant la mémoire, découvre enfin le vrai amour. Et le premier bisou. Séquence qui sera ensuite explicitée, bien des années plus tard, dans « Spider Man Blue » qui situera leur première étreinte un soir de Saint Valentin.

Allo ? Non mais allo quoi ! ©Marvel Comics

A partir de ce numéro (ASM 59), Gwen apparaîtra quasi systématiquement dans chaque épisode. Même si parfois, elle ne sera présente que dans deux ou trois cases.
L’idylle entre Peter et Gwen est loin, très loin, d’être un long fleuve tranquille. Les deux amoureux iront de non-dits en quiproquos (Peter « agressant » le Capitaine Stacy dans ASM 60), de séparations momentanées en retrouvailles larmoyantes.

Il y a, dans cette relation frappée par la malédiction de la Parker’s luck une souffrance auto infligée de la part des deux protagonistes. Mensonges de la part de Peter qui n’ose avouer (sauf sous l’effet d’une grosse fièvre dans ASM 87) son identité secrète et naïveté de la part de Gwen déchirée entre un besoin viscéral qui la pousse à croire tous les mensonges de Peter et son intuition féminine qui lui souffle que Peter lui cache des choses. C’est à se demander si leur amour ne prend pas racine dans cette souffrance même.

Les doutes de Peter tiennent aussi au fait que pendant longtemps, il ne se croira pas digne d’être aimé par Gwen. Leur amour prendra une direction dramatique à la mort du père de Gwen, le Capitaine Stacy, dommage collatéral, victime de son héroïsme et de la chute d’une cheminée lors d’un combat opposant Spidey et le Docteur Octopus.

Les derniers mots du Capitaine seront pour avouer à Spiderman qu’il sait et savait sans doute depuis longtemps le secret de sa double identité (ASM 90). Cette scène, fort joliment mise en scène, est une redite de la mort fondatrice d’Oncle Ben. A nouveau, Peter perd une image paternelle. Et dans les deux cas, il en est responsable.

Problème de normes de sécurité concernant les cheminées

Problème de normes de sécurité concernant les cheminées©Marvel Comics

Suite à ce décès tragique, Gwen apprend à Peter qu’elle a l’intention de partir pour Londres vivre chez un oncle et une tante. Peter sent bien que leur relation est en train de partir en sucette (sic-Ndlr), mais, une fois de plus, retenu par son identité secrète, il ne peut se résoudre à la demander en mariage. Et dans ASM 93, Peter assiste impuissant au décollage de l’avion de Gwen qui emmène son amour loin de lui. Mais la belle blonde ne restera pas longtemps en Angleterre. Elle sera de retour quelques mois plus tard dans ASM 98.

A partir de là, leur relation semble plus stable, pour tout dire plus crédible. Les tourtereaux parlent sérieusement de s’installer. Mais il faut de l’argent. Aussi Peter accepte-t-il une mission en Terre Sauvage pour le compte du Buggle et parvient même à convaincre Jameson que Gwen fasse partie du voyage. J’avoue avoir bien aimé ces deux épisodes : ASM 103 et 104. Gwen en bikini, ça valait le coup d’oeil, surtout dessinée par le Grand Gil Kane !

Dans les épisodes suivants, la seule chose remarquable est que une fois sur trois au moins, Gwen est représentée les larmes aux yeux… C’est un peu lassant à la longue et donne du personnage une idée très réductrice.
Calme plat pendant un peu moins d’un an et demi et puis arrive ce fameux numéro 121.

Tout le monde connait l’histoire : suite à la rechute de Harry Osborn dans ses problèmes de drogue, son père Norman recouvre la mémoire et redevient le Green Goblin.
Décidé à se débarrasser une fois pour toute de Peter Parker, il enlève Gwen Stacy et affronte son pire ennemi en haut d’un pont. Durant la bataille, le Goblin fait chuter Gwen. Spiderman tente de la retenir en l’entoilant aux chevilles mais l’arrêt trop brutal de sa chute brise les vertèbres de Gwen.

La fin de l’innocence

La fin de l’innocence©Marvel Comics

Il reste un doute quant à la vraie cause de la mort de Gwen. On sait, grâce à l’arc de Jean Michel Straczynski  Sins past , qu’Osborn avait de bonnes raisons de se débarrasser de Gwen : l’avait-il tuée avant la chute ?
Est-ce la chute elle-même qui a tué Gwen ? Le Goblin le dit lui-même : « Romantic idiot ! She was dead before your webbing reached her ! ». Et c’est la fin de la carrière de Gwen Stacy.

Enfin, c’est relatif. Stan Lee qui voyait cette mort d’un assez mauvais œil, lui qui s’était laissé convaincre par Romita, oblige Gerry Conway, très réticent, à ressusciter la belle blonde dans la première saga du clone. Brève apparition et la Gwen/clone part à la fin de la saga.

 Le retour !

Le retour !©Marvel Comics

Il y aura encore bien des clones de Gwen (au point d’en perdre le compte) lors de la seconde saga du clone. Gwen revient aussi, et là encore brièvement, dans la mini-série House of M. Il s’agit là d’un rêve. Il est offert à Peter de vivre la vie qu’il aurait vraiment souhaiter : Oncle Ben est vivant, Gwen aussi. Il l’a épousé et en a eu un fils. Mais il ne s’agit ici que d’une Gwen fantasmée, une chimère.

L’arc de Straczynski, cité au-dessus, nous révèle que pour aider Harry Osborn, Gwen a du se résoudre à avoir un rapport sexuel avec Norman Osborn et qu’elle a accouché de jumeaux. Sa fille étant son portrait exact. Je ne m’étendrai pas sur cet arc qui représente la seule chose que je déteste dans toute l’œuvre arachnéenne de Straczynski.
Il y a aussi et surtout, SpiderMan Blue , qui est une ode à l’amour de Peter et Gwen et le retrace d’une manière particulièrement romantique et profonde.

La mort de Gwen a traumatisé les lecteurs de l’époque, au point que les auteurs ont reçu des menaces de mort, pratique courante aujourd’hui mais à l’époque, en 1973, sans doute moins répandue. Elle reste un moment fondateur de l’histoire des comics, un acte révolutionnaire. Mais surtout une superbe histoire parfaitement contée et chaque relecture permet de se rendre compte de sa formidable charge dramatique. Quant à Gwen elle-même, tout comme Peter, nous, jeunes lecteurs de l’époque, ne l’oublierons jamais. Elle restera une image de nos lectures d’enfance.

Gwen’s blues

Gwen’s blues©Marvel Comics

29 comments

  • JP Nguyen  

    Très belle rétrospective sur un personnage important de l’histoire du Spider-verse voire du Marvel Universe.
    Mais j’étais trop jeune pour vivre en direct la mort de Gwen Stacy et les anciens numéros que j’ai récupérés plus tard au démarrage de ma collection ne remontait pas aussi loin. Aussi, pour moi (à l’instar de John Romita comme le mentionne l’article), la petite amie de Peter c’était Mary Jane Watson. De l’importance des lectures de découverte…
    Ceci dit, la mort de Gwen était assez souvent évoquée dans les épisodes de Spider-Man et faisait quasiment partie d’une trilogie de deuils que le personnage évoquait en cas de coups durs (son oncle Ben, le capitaine Stacy et Gwen). Au fil des années, la liste du supporting cast ne fera que s’allonger (Jean Dewolf, Ned Leeds…) sans que jamais, hélas, Tante May ne puisse s’y ajouter durablement. Quand l’inspiration et le respect du lecteur furent aussi portés disparus avec One More Day, j’ai fini par choisir, en tant que lecteur, de me retirer également du supporting cast de Spider-Man.

    • Thierry Araud  

      Bonsoir,
      Merci de ta réaction. Je me souviens très bien la période de la mort de Gwen dans Strange. Numéro 104. Les éditions Lug avaient même annoncé la nouvelle de cette disparition 2 numéros avant afin de « préparer » les lecteurs. Et donc, l’histoire avait été spoilée de main de maître.
      Comme toute série de plus de 50 ans, Spiderman a connu des hauts et des bas. OMD m’a aussi profondément choqué. Mais SpiderMan restera toujours un peu à part pour moi. Voir ce que le relaunch de Slott va donner !
      Bonne soirée
      Thierry

  • Présence  

    Merci pour cette rétrospective sur un personnage qui le mérite bien. Voilà une jeune dame qui n’est jamais revenu à la vie (pas de manière pérenne), et dont l’influence continue de se faire sentir dans les comics de Spider-Man. C’est d’autant plus remarquable que finalement bien peu de lecteurs ont lu les épisodes que tu évoques, et encore moins à l’époque de leur parution. Finalement, en 2014/2015, Marvel a trouvé une manière adroite de la ramener sous les feux de la rampe : Spider-Gwen. Jason Latour a su trouver un point d’équilibre pour se servir de son aura, sans donner l’impression d’un manque d’inspiration.

    • Thierry Araud  

      Bonsoir Présence,

      Merci de ton commentaire. J’ai volontairement omis de citer SpiderGwen car il me semble que la série mériterait un article à elle seule. Je partage complètement ton analyse du travail de Jason Latour sur le personnage. Je ne sais pas si Bruce a des projets concernant cette série.
      Bonne soirée
      Thierry

  • Patrick 6  

    @ Présence : Spider-Gwen ??? :)) Euh c’est une blague non ? (Marvel en est-il vraiment arrivé là ?)

    @ Thierry : Excellent article, véritable madeleine de Proust qui me rappelle bien des souvenirs !
    Cet épisode bien avant la mort de Phénix aura traumatisé l’enfant que j’étais (tout un lui donnant un goût prononcé pour le dramatique)
    Un des meilleurs épisodes de l’Araignée de tous les temps ! Ni plus ni moins.
    Finalement ce qui m’avait le plus marqué à l’époque c’est que Peter laisse partir le premier clone de Gwen sans essayer de la retenir ! Après tout clone ou pas elle était malgré tout l’incarnation de son amour… Ce petit coquin de Peter s’est vite consolé !

    • Thierry Araud  

      Bonsoir Patrick,
      Merci de ta réaction. Le clone a décidé de partir (de mémoire, je n’ai pas relu ces épisodes pour la chronique) car, créée à partir d’une Gwen plus jeune qui ne possède pas le souvenir de l’amour qui l’a lié à Peter. Bon, ok, la ficelle est grosse mais le fait demeure que Conway ne souhaitait pas cette résurrection demandée par Lee. Il a fait le boulot au pied de la lettre : Gwen revient mais ne reste pas parmi les personnages proches de Peter dans la série.
      D’où ce départ hâtif, l’explication alambiquée et un Peter amorphe… Mais oui, c’est sûr qu’il s’est assez vite consolé 😉

      Bonne soirée
      Thierry

  • Tornado  

    La mort de Gwen : L’un des seuls épisodes old-school que je peux encore relire. Merci pour la madeleine. Et c’est vrai qu’il s’agit d’un épisode fondateur car il place l’une des premières pierres vers l’avènement d’une ère de comics pouvant être lus par les adultes. Une marque de l’évolution d’un medium au départ strictement réservé aux enfants.
    Quant à moi, quand j’étais gosse, c’est tout de même bien la première saga du clone qui m’avait emporté (j’étais aussi trop jeune pour avoir lu la mort de Gwen au moment voulu). Et je la relis encore de temps en temps dans mes vieux Strange.
    Effectivement, Jeff Loeb a bien ravivé la flamme dans Spiderman : Bleu.
    Quant à Sins Past, moi ça ne m’a pas déplu. J’aime quand un auteur malmène la continuité Marvel et qu’il se passe quelque chose de nouveau, d’étonnant, un truc qui redistribue les cartes. Et il faut dire aussi que je la déteste (la continuité). Elle est trop partie en vrille, et depuis bien trop longtemps…
    Et puis, quoiqu’il en soit, j’ai trouvé que Sins Past avait aussi un goût de Madeleine.

    • Thierry Araud  

      Bonsoir,

      C’est un point de vue. Mais dommage que les personnages des enfants de Gwen n’aient jamais plus été utilisés. A part Sarah, c’est vrai. Mettre à mal la continuité, certes mais en s’assurant que la modification puisse être pérenne, non ? Je veux dire, sinon, à quoi bon ?

      Bonne soirée.

      Thierry

  • JP Nguyen  

    Certains éléments de cet article m’ont fait réfléchir. Sur ma manière d’aborder les comics en général et le Spider-verse en particulier. Comme dit dans mon premier commentaire, je suis un fan de la période Peter-MJ. Mais Joe Quesada n’aimait pas le mariage et l’a fait annuler. Je lui en ai longtemps voulu mais maintenant, en remettant les choses en perspective, il n’a rien fait de plus répréhensible que ses prédécesseurs. Mais le moyen employé et le buzz de l’époque ont amplifié ma désapprobation. Et à présent, même si les auteurs de Spider-Man peuvent pondre des trucs potables sur le personnage et son univers, je ne me sens plus capable de m’y intéresser. Autant certains retours au statu-quo m’ont dérangé tout en étant « acceptables » (la chute du Caïd et son retour aux affaires, celle de DD et son retour au barreau de New York, les morts du professeur X, les changements d’allégeance de Magnéto) autant One More Day m’a paru une trop grosse couleuvre. Comme un gros « fuck you » au vieux fan que j’étais. Genre : « on a fini de prendre vos sous et on a de nouveaux lecteurs à attirer, alors oubliez vos persos et vos vieilles histoires, on va repartir de zéro et tout ce que vous avez lu n’aura plus aucune importance ». Ca n’aurait pas du me choquer, quelque part ce principe sous-tend tous les reboots en comics… Mais la façon dont Joe Q a détruit le mariage de Peter et MJ, je n’ai pas pu laisser passer ça.
    Pourquoi parler de cela ici ? L’article de Thierry me fait songer que pour certains lecteurs, l’égérie de Peter, ce devait être Gwen et, du coup, ils devaient quelque part ne pas être si touchés par cette annulation…
    Mais pour moi, si l’intention peut se comprendre, la manière fut un trop grand foutage de gueule…

  • Thierry Araud  

    Mince, tu as raison.
    Je suis de ceux qui pense que l’âme soeur de Peter devrait être Gwen, de tout temps. Et pourtant, la fin du mariage méphistomerdique, m’a moi aussi gêné… Hum, je me dois de réfléchir là-dessus…

  • yuandazhukun  

    Belle article Thierry bravo ! Je n’ai lu ces épisodes que dans les années 90 en achetant de vieux strange (dont le 104 !) et pour moi c’est très curieux car j’ai connu MJ en premier lisant les strange de mon époque (80’s) et donc attaché au couple Parker/MJ…et quand je me suis créé ma collec de vieux strange (cube cosmique, Iron Fist) j’ai découvert et adoré Gwen Stacy ! Du coup des années après, sa mort m’a bouleversé et cet événement fait que à mes yeux, de ce destin tragique le perso de Gwen est plus intense et véritable amour de Parker (même si la ligue des féministes trouvera ce perso caricaturale par rapport à la femme plus moderne (vraiment?) qu’est MJ)

  • Tornado  

    Sans vouloir monopoliser le débat, sans vouloir provoquer qui que ce soit, je trouve (depuis le début) un peu fort de café la réaction extrême des lecteurs envers OMD.
    Bien sûr que le fait d’annuler le mariage par un pacte avec le diable plutôt qu’un simple divorce (pour les américains c’est paaas bieng !), c’est débile. Bien sûr que préférer le statuquo plutôt que de faire enfin mourir la vieille alors que Gwen et l’oncle Ben sont définitivement morts depuis des lustres, c’est débile.

    Maismaismais !!! P………………………tain ! C’est tout le temps comme ça dans la continuitéééééééé ! (j’ai crié un peu fort mais c’était fait exprès 😉 ). Récemment, les personnages crèvent et ressuscitent quelques mois voire quelques heures plus tard uniquement pour faire du buz et là les éditeurs se foutent de la gueule de leur lectorat exactement de la même manière ! Pire encore, il n’expliquent plus rien ! (exemple : Colossus qui ressuscite en ne sachant même pas comment dans le run de Whedon !). Au moins, à l’instar de Planète X (Grant Morrison), OMD avait le mérite d’être beau et de faire office de fin véritable avant reboot.
    C’est comme ça que je l’ai pris : « Fin de l’ancienne période. On peut passer à la nouvelle sans se soucier si ça va annuler ce qu’a dit tel personnage dans l’épisode X de l’année Y, ou ce qu’a fait tel autre dans l’épisode W de l’année WYZ ».

    Pensez-vous encore, les copains, que cette continuité a de la valeur ? Z’avez vu comment meurent et ressuscitent les personnages des sagas cosmiques dans l’épisode suivant ? (Je sais pas moi, Thanos par exemple)
    Oui, OMD est idiot dans le fond. Mais franchement, il est limite moins idiot que la moyenne…

    Bon. Tout ça ce n’était pas pour vous embêter. Même si j’ai été un peu fougueux. C’était parce que je ne comprends pas les réactions des fans qui ont tendance pour moi, à tous s’engouffrer dans la même direction, où tout le monde tape sur le même récit (OMD) et reste sans réaction devant les mêmes autres. Comprends pas…

    • JP Nguyen  

      @Tornado : j’ai indiqué à plusieurs reprises dans mon commentaire ma compréhension de la nécessité des reboots en comics. C’est juste que pour OMD, j’ai trouvé ça trop dur à avaler dans la manière. Sur plusieurs années, Peter Parker était passé de l’ado à l’homme. En renonçant à son mariage pour sauver sa tante (figure maternelle, en fait), c’est une régression trop importante.
      Daredevil a fait des trucs totalement cons dans Shadowland mais c’était facile de le dédouaner, il était possédé. Là, Peter fait son choix en connaissance de cause…

      « Pensez-vous encore, les copains, que cette continuité a de la valeur ? »
      Une valeur relative mais surtout une certaine saveur. Pour raconter ce qu’ils veulent, je considère que les auteurs ont les mini-séries et les univers parallèles. Dans les séries « régulières », je considère la continuité comme une richesse, un élément d’immersion dans un univers partagé cohérent à la structure feuilletonesque et cyclique. Si le perso X est, à un instant t, méchant, je ne peux pas avaler qu’il soit « gentil » dans une autre série qui parait au même moment. Je considère alors que les scénaristes et les editors n’ont pas fait leur boulot. Parce qu’à partir du moment où les auteurs partagent les mêmes personnages-jouets dans les bacs à sable de la continuité Marvel ou DC, je considère qu’ils doivent suivre les mêmes règles. Et pour des approches différentes, je l’ai dit, il y a toujours les mini et les elseworlds.

      Pour parler d’autre chose, concernant Spider-Man, j’ai toujours trouvé bizarre qu’il ait échangé de copine avec son pseudo meilleur ami Harry Osborn. Je trouve d’ailleurs cette amitié bancale car reposant davantage sur la concurrence que sur des sentiments valables et des fondations solides.

  • Jyrille  

    Très bel article, très touchant et très bien documenté ! Ne connaissant pas du tout ces histoires, je me suis régalé à découvrir ce personnage (j’ai tout oublié de mes lectures de jeunesse) et son histoire. Merci pour ma culture !

  • Bruce lit  

    Le Teaser de Présence « La belle et la bête » 1/2
    Avant Spider-Gwen, il y a eu une vraie Gwen Stacy dans l’univers 616, un amour marquant dans la vie de Peter Parker. Thierry Araud vous présente cette jeune femme si séduisante au destin tragique.

    Bravo Thierry ! Tu as passé le cap du toujours difficile second article !
    C’est marrant, parce que vous avez précédé ce que je voulais dire à propos de la continuité. J’entends les arguments de Tornado de ne pas être dépendant d’événements lourds de 50 ans….
    En même temps, je trouve que la continuité est formidable. C’est comme un concept aplbum: plus qu’un assemblage de simples histoires. C’est d’ailleurs le maillon faible non ? de l’histoire de Spider Man: hormis ces éléments clés, il n’existe pas d’arcs mémorables comme ceux de DD ou des Xmen jusque dans les années 80.
    Plus j’y pense, plus je trouve que la continuité est un faux problème. On est chez Marvel non ? La plupart des gamins qui ont découvert Civil War avaient 30 ans de retard et ont tout compris !
    Lorsque Gwen est morte, je ne savais pas lire….Et alors ? j’ai rattrapé mon retard !
    La génération Strange a découvert les héros MArvel dans des conditions assez laborieuses : traduction, censure, albums charcutés, rythme trimestriel, des années de retards, des séries avortées sans préavis. Et bien malgré ça, la continuité, on l’a maîtrisait ! Je ne vois vraiment pas ce qu’elle a de si terrible !
    C’est un peu comme le rock: si je veux me donner la peine de découvrir Dylan, ou Pink Floyd, je ne vais pas écouter l’album de l’an dernier, mais ceux d’il y a 50 ans.
    Découvrir un univers artistiques, c’est toujours un effort.
    Les gamins d’aujourd’hui, connaissent leurs Star Wars sur le bout des doigts, mieux que nous à leur âge….
    Enfin, la continuité, c’est aussi comme un ami ou une femme: j’ai passé 27 ans de ma vie sans mon épouse. Ben, je m’adapte ! Je raccroche les wagons ! et je fais un bout de chemin avec elle ! Tout ça , c’est la même recette ! L’amour ! Et la boucle est bouclée puisque l’on en revient à Gwen !!!

    @Thierry: je ne crois pas avoir jamais vu un seul héros payer sa taxe immobilière…..
    //Spider Gwen: Kezako, moi largué, moi pas suivre présente continuité, moi vieux con qui s’en fout….mais qui veut bien y remédier si quelqu’un veut se lancer….

    • Thierry Araud  

      Et oui. Il semblerait que le second article soit un peu le second album d’un groupe rock.
      Il y a plusieurs choses qui m’agacent quant à la continuité. Dans ce que j’ai pu en lire ici, il me semble que ceux qui ne l’aiment pas aimeraient bien l’aimer et ceux qui l’aiment adorent la détester. Faux débat, il me semble. En 50 ou même 75 ans de temps les choses évoluent, même les personnages de fiction. Que serait Captain America aujourd’hui s’il combattait encore des nazis?. Des mises à jour sont inévitables.
      Par contre, Ok, elles se doivent d’être à la hauteur.
      OMD, la seconde saga du clone, The Other… Pour ne parler que de Spider Man sont de arcs débattus et, à juste titre ou pas , cause de divorces.
      Perso, j’ai, malgré tous ces iatus, continué à lire les comics SpiderMan. Et plein d’autres : Thor, X-Men, Nova, Daredevil…
      La continuité Marvel; je sais ce qu’elle vaut. Mais bon, c’est parce que je suis un vieux c.. heu Fan !
      Je sais qu’elle est sacrifiable au nombre de ventes. L’aspect artistique ? Quel aspect artistique ?
      C’est étonnant quand même : En Europe, en 2015, lire un album de Spirou, un mec déguisé en groom ne gêne personne. Mais le changement de costume d’un super héros, alors là, non….

      • Jyrille  

        C’est marrant que tu parles de Spirou car c’est un vrai débat pour les fans purs et durs. Le costume de Spirou a disparu depuis Tome et Janry même s’il le portait parfois, mais par la suite, il ne l’avait pas toujours. Les derniers auteurs en date ont décidé de lui remettre, mais en modernisant le propos : les personnages savent que c’est anachronique, mais il y a toujours une raison plus ou moins humoristique pour qu’il le porte. Il y a une vraie évolution.

        Il y avait eu un changement profond avec l’album Machine qui rêve (album réaliste ressemblant à un polar de SF) mais le tollé des lecteurs fut tel que Tome et Janry quittèrent le navire pour ne plus se concentrer que sur le Petit Spirou. Pour les longues séries, américaines ou franco-belges (et peut-être dans d’autres formats, en mangas aussi ?), il y a donc toujours des débats sur la continuité…

    • Présence  

      @Bruce – Le contexte est celui du crossover Spider-verse, dans lequel Dan Slott a ramené toutes les versions de Spider-Man ayant existé dans une même histoire, en a inventé une poignée de nouvelles pour faire bonne mesure, et d’autres créateurs ont pu introduire des nouvelles versions supplémentaires. Parmi elles, Spider-Gwen a connu un tel succès qu’elle a bénéficié de sa propre série. Sur la Terre 65, c’est Gwendolyne Stacy qui a été piquée par une araignée radioactive (elle a pris le nom de Spider-Woman), et Peter Parker s’est injecté un sérum qui l’a transformé en CENSURÉ.

  • Tornado  

    Si la continuité Marvel était encore cohérente, pure et noble, je la trouverais très importante. Mais dans l’état qu’elle est, je la trouve tellement méprisable qu’il y a longtemps qu’elle ne fait plus du tout partie de mes critères d’évaluation.

    • Thierry Araud  

      Le débat est passionné et passionnant. Et c’est un excellent point.
      Bien.
      En tant qu’homme de théâtre, je propose un entracte et la première entrée d’un dictionnaire des comics à l’usage des profanes :
      Mort d’un personnage : Vie réelle : R.I.P. Monde du comics : R.T.T.
      C’est bon on plaisante ! Haha !

      • Bruce lit  

        Ouais, c’est presque ça ! Il n’y a que Tante May qui a ressuscité en tant que civile dans le Marvelverse. C’est justement après avoir appris que May était pas morte pendant la clone saga, que c’était une actrice payée par Osborn, que je n’ai plus jamais ouvert un Spidey dans la continuité jusqu’à Superior SM. Soit un break de 20 ans ! Et qui est reparti aussitôt après Superior SM d’ailleurs.

        • Thierry Araud  

          Ouais, mais en même temps, vu son âge, R.T.T. ça s’applique pas…

  • PierreN  

    « En même temps, je trouve que la continuité est formidable. C’est comme un concept aplbum: plus qu’un assemblage de simples histoires. C’est d’ailleurs le maillon faible non ? de l’histoire de Spider Man: hormis ces éléments clés, il n’existe pas d’arcs mémorables comme ceux de DD ou des Xmen jusque dans les années 80. »

    La série repose moins sur le changement de statu quo par rapport à d’autres, du coup c’est plus difficile d’identifier les arcs mémorables, néanmoins avant les années 80 il y en a tout de même:
    -la master planner sage de Ditko
    -l’arc de la tablette de Silvermane par Romita Sr
    -l’annual avec le second Crâne Rouge où Peter découvre la vérité sur ses parents
    -tous les épisodes illustrés par Gil Kane
    -la première saga du clone

    Je ne partage pas non plus ces réserves sur la continuité, car après tout ce n’est qu’un outil narratif et il suffit de savoir l’utiliser (Aaron, PaD, Waid et d’autres le font très bien actuellement) ce qui n’est pas le cas de tous les scénaristes, ce qui occasionne des arcs moins inspirés.
    Mais ce n’est pas bien grave au fond, en tant que lecteur on peut faire le tri, à moins d’être un complétiste voulant acquérir l’intégralité d’une série.

    • comics-et-merveilles.fr  

      t’oublie le run de Bendis là!
      bon ok, je sors 😉 —–>

  • Tornado  

    Je ne suis pas certain d’avoir été compris. Je n’émets aucune réserve sur la continuité. Au contraire, je m’en fiche et je ne la trouve pas importante (moi aussi je fais ma sélection comme tout le monde). Et au contraire, j’essaie de tempérer certains fans en leur disant qu’elle n’est pas importante au point d’en faire un critère d’évaluation exclusif.
    Tenir la continuité Marvel ou DC comme quelque chose de primordial pour ses appréciations de lecture, cela revient quand même à ignorer un arc pour ses qualités intrinsèques.

  • comics-et-merveilles.fr  

    Au delà de mes maudits anciens réflexes de collectionneurs qui aiment bien compléter une collection, ce sont bien les conséquences, les références ou le traumatisme de Peter Parker souvent évoqués dans les épisodes de Spider-man qui m’ont donné la motivation d’aller chercher, à l’époque, les « anciens » Strange. Mon obsession était de « posséder » et comprendre cet épisode. Une fois acquis et lu, il a fallu que j’en sache davantage sur l’historique de leur relation. Et je suis remonté encore plus loin…
    Bref, aucun doute le drame le plus marquant de la vie de notre « araignée » préférée et finalement, par rapport à cette collection, le mien…
    Merci pour cet article que j’ai lu avec beaucoup de nostalgie!

  • Matt  

    Je vous vois tous parler de la continuité Marvel.
    Mais pourquoi pas la continuité Spider-man seulement ?
    Non parce que le truc c’est que…ok la continuité est malmenée et incohérente. Mais pas dans toutes les séries.
    Et pour le coup Spider-man est un héros solitaire, comme DD. Même si parfois il fait équipe avec d’autres persos, ce sont généralement des histoires qui n’ont aucune répercussion sur sa continuité à lui.

    C’est à ce niveau que c’est pénible.
    Dans les récits cosmiques, ou chez les X-men, il y a tellement de personnages quasi divins, de technologies et de magie etc…qu’à force oui, on se dit « who cares ? » si un perso meurt et revient un peu plus tard. En tous cas, en ce qui me concerne, ça me choque moins. Parce que les univers de ces séries sont plus « SF » ou « magique » ou « cosmique » ou même mythologiques. Donc tout peut être plus grand et plus abusé sans que ça choque. Thanos est acoquiné avec la personnification de la mort…donc en quoi ça choque qu’il ressuscite ? Ils sont « potes » (oui bon c’est plus compliqué que ça mais vous voyez où je veux en venir)

    Dans le cas de Spider-man, malgré qu’il ait aussi des ennemis équipés de bras métalliques ou d’une queue de scorpion, ben il ne passe pas sa vie dans l’espace, dans des univers alternatifs, ou dans les lymbes. Et les thèmes abordés sont plus proches de la vie réelle (manque d’argent, de travail, amis/familles etc)
    Donc déjà là, quand au milieu de ça se pointe Méphisto qui veut supprimer un mariage, en + d’être une idée à la con, ben moi ça me choque davantage que quand on voit Mephisto dans la saga du gant de l’infini.

    Ensuite, sans accorder de l’importance à la continuité sur 60 ans, on peut tout de même accorder de l’importance à certaines choses que les persos ont vécu durant les quelques années précédant le gros retcon moisi. Parce que si on aile un perso, c’est aussi parce qu’on apprend à le connaître, qu’on lui crée une personnalité au fil des aventures. Et même si je conçois très bien qu’il ne faut pas s’attacher au moindre élément de la continuité, il est difficile de conserver son intérêt pour un personnage si tout ce qu’il a vécu pendant des années est sauvagement annulé.

    Encore une fois, il y a de la rétro continuité subtile, qui ne fausse aucune histoire, qui se contente de révéler un secret. Et il y a OMD.
    Je veux dire…quitte à faire un truc comme OMD, pourquoi ne pas dire simplement que le mariage était une illusion collective ? Perpétrée par un télépathe illusionniste comme Mastermind par exemple. Ils l’ont fait pour Sentry, en disant qu’il a toujours existé mais que tout le monde l’a oublié. Du coup tout le monde est persuadé que le mariage a eu lieu, les papiers ont été signés etc…mais en fait non, ils ne sont pas mariés. N’allez pas me dire que c’est plus con que Méphisto, et au moins, on en arrive au même résultat sans que la moindre chose que les personnages ont vécus soit fausse dans les histoires précédentes. Sans que le moindre mot « mari » et « épouse » ne devienne obsolète parce qu’ils PENSAIENT être mariés.

    Ok ça vole pas bien haut comme idée…mais Mephisto c’est mieux ?

    • Matt  

      Bon après je dis ça mais je me suis mis à lire du Spidey post OMD
      Big time
      Spider Island
      Et je vais me lancer dans Superior Spider-man (j’ai trouvé les épisodes qui précèdent et qui mettent en place Otto dans le corps de Spidey dans le kiosque Spider-man 12, merci la facilité d’accès !)
      Je crains un peu moins de détester Superior. J’ose. On va voir. Je ne peux pas rester à me dire que je ne vais pas aimer sans essayer après tant de bons retours.

      Mais OMD reste pour moi aussi le récit Marvel le plus difficile à digérer parmi tout ce que j’ai lu. Après c’est un ressenti personnel, je comprends que certains s’en foutent.

      • Bruce lit  

        Amen to all that Brother. C’est sûr que les héros urbain se marient mal avec les sorciers et les démons ! Hein DD ?

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