THIS IS HALLOWEEN ! (La saga Halloween)

Encyclopegeek : Halloween

Un article de PATRICK 6

1ère publication le 31/10/20 – MAJ le 31/10/23

Cet article portera sur la longue et tumultueuse saga de Michael Myers, le tueur d’HALLOWEEN !

Il va sans dire que je ne ferai pas de quartier sur les spoilers qui seront à couper au couteau tout au long de cet article !hallow_01

Commençons  par dire ce qui est : je ne suis absolument pas un fan de la saga Halloween ! Pire encore je n’ai vu pour la première fois certains films de la franchise uniquement pour les besoins de cet article ! Bon ne vous méprenez pas, lorsque j’ai découvert Halloween j’ai été immédiatement impressionné par ce tueur aussi implacable qu’énigmatique. Mais, que voulez-vous, j’ai toujours préféré le côté trash de FREDDY  ou le côté bourrin régressif de JASON  ! Halloween, pour moi, c’est un peu ce qui se passe lors de la plupart des révolutions : les premiers arrivants sont ceux qui vont pousser le plus fort contre les grilles du système en place. Mais lorsque les barrières tombent finalement les premiers rangs tombent avec elles et se font allègrement piétiner par les suivants !

Bon alors vous allez me dire « Hey si Halloween c’est bof pour toi à quoi bon te fendre d’un article ? »  Et bien tout d’abord parce que j’aime bien m’infliger à moi-même des challenges idiots et d’autres part parce qu’Halloween est la dernière franchise horrifique 80’s qui n’a pas encore été à la Une de ce blog ! Le fait de ne pas être fan me confère au contraire la neutralité bienveillante du cinéphile averti…

Précisons avant de commencer qu’Halloween est sans doute l’une des séries de films ayant rencontré le plus de problèmes de budget ou de censure. Ainsi chaque film s’est vu remonter à moult reprises (y compris après sa sortie en salle) ! On ne compte plus les Director’s cut, les Versions longues et autres Versions alternatives… Quoi qu’il en soit par mesure de simplicité et de clarté je ne parlerai ici que des versions cinémas.

Bref n’épiloguons pas plus longtemps nous avons du pain sur la planche et de l’ado libidineux à étriper ! C’est parti pour 11 films dédiés à Michael Myers !

 

HALLOWEEN (La nuit des masques) de John Carpenter – 1978

L’histoire commence la nuit du 31 octobre (traduisez Halloween) 1963 dans la ville d’Haddonfield dans l’Illinois. Le jeune Michael Myers (Michel en VF bravo la traduction) âgé de 6 ans poignarde copieusement sa sœur ainée (Judith, 16 ans au compteur et torse poil au moment des faits). Les parents arrivent trop tard et découvrent horrifiés le crime inexplicable de l’enfant !

Le charmant bambin est alors interné à Smith’s grove sanatorium et confié au bon soin du psychiatre Samuel Loomis pour les 15 années à venir…
A l’âge de 21 ans alors qu’il doit être transféré pour être jugé, Michael parvient à s’enfuir ! Pour Loomis il n’y a pas de doute : le jeune homme va revenir dans sa ville natale et se livrer à un carnage ! Il faut dire que le psy a un jugement très tranché sur son patient : c’est le mal absolu ! (Loomis repousse plus loin les limites de psychanalyse moderne en créant un nouveau concept : celui de l’être foncièrement mauvais et nuisible). Il décide de se lancer à sa poursuite contre l’avis de ses chefs…

Pendant ce temps à Haddonfield Michael ne tarde pas à poser son dévolu sur la jeune Laurie Strode (Jamie Lee Curtis). Il entreprend de la suivre puis de transformer ses amis en chair à saucisse…

Kill or treat !

Kill or treat !

La saga d’Halloween commence lorsque deux producteurs de films indépendants, Irwin Yablans et Moustapha Akkad, contactent John Carpenter (qui n’a encore que deux films au succès limité à son actif) afin de réaliser un film consacré à un psychopathe tueur de nounous (si si) ! Carpenter et sa petite amie Debra Hill écrivent un scénario intitulé « The Babysitter Murders », avant d’en changer le titre pour coller avec sa date de sortie. Au final il ne reste pas grand-chose du tueur de gardiennes d’enfants, disparu au profit d’un assassin zigouillant allègrement ados en rut, garçons comme filles.

Niveau casting, les choses se compliquent. Tout d’abord pour le docteur Loomis, les deux acteurs contactés pour le rôle, Peter Cushing et Christopher Lee, (excusez du peu) ont refusé en raison du salaire dérisoire proposé. Au final Carpenter se rabat sur Donald Pleasence (qui a déjà interprété le « méchant » James Bondien dans ON NE VIT QUE DEUX FOIS ).
Ensuite pour le rôle de Laurie Strode, Carpenter pressent initialement Anne Lockhart (qui jouera plus tard dans la série GALACTICA). Après le refus de celle-ci, il se tourne vers la jeune Jamie Lee Curtis, fille de Tony Curtis et de Janet Leigh (cette dernière est célèbre pour son rôle de poignardée sous la douche dans PSYCHOSE).
Pour l’anecdote signalons au passage que Loomis est le nom du fiancé de Janet Leigh dans le film d’Hitchcock. Carpenter a parsemé son œuvre de clins d’œil au maître du suspense !

Une fois le casting finalisé il reste un élément important à déterminer : le masque de Michael Myers ! Initialement Tommy Lee Wallace (directeur artistique et futur réalisateur d’HALLOWEEN 3) préconise un masque de clown, mais très vite le résultat s’avère insatisfaisant. Sa deuxième proposition sera la bonne : il achète un masque de William Shatner (le Capitaine Kirk de STAR TREK ), le peint en blanc, lui retire les sourcils, lui teint les cheveux… et l’affaire est dans le sac ! En un tour de manche Wallace vient de créer le visage le plus inquiétant de l’histoire du cinéma !

Enfin il est impossible de parler de ce film sans en évoquer sa musique. Carpenter, musicien émérite (bien que ne connaissant pas le solfège) a l’habitude d’écrire la BO de ses propres films. Avec comme influence principale Bernard Hermann et Ennio Morricone, Carpenter compose sur son synthétiseur le thème angoissant du film. Coup de génie pour le réalisateur puisque sa BO accompagnera la plupart des films de sa franchise.

Que penser de ce film 41 ans plus tard ? Tout d’abord qu’indépendamment de la multitude de films qui se sont inspirés d’HALLOWEEN (SCREAM en tête) le chef d’œuvre de Carpenter fonctionne toujours et ceci avec un minimum d’effets. Passée la première scène il faudra en effet attendre plus de 50 minutes avant de voir le premier meurtre ! Quant au sang vous pouvez repasser, vous n’en verrez pas une goutte ! Pour le moins étonnant pour un film étiqueté Horreur ! Le réalisateur parvient à nous tenir en haleine par la seule force de suggestion.

Les plans du réalisateur sont extrêmement travaillés et fluides, créant une atmosphère oppressante même (et surtout) dans des cadres aussi familiers qu’une banlieue pavillonnaire ! Il parvient de même à transformer un psychopathe à la démarche de zombie en fantôme apparaissant et disparaissant à volonté ! Le réalisateur dote son personnage d’une aura impressionnante et sa simple apparition suffit à créer une tension maximale.

Coté scénario Big John joue le minimalisme absolu ! On ne saura rien des motivations de Myers pendant tout le film. Pourquoi est-il revenu dans sa ville natale ? Pourquoi s’acharne-t-il sur Laurie et ses amis ? Mystère ! (Il faudra attendre le 2ème film pour avoir un peu plus de détails sur la question). De même on ne saura pas pourquoi le tueur masqué peut résister aux balles ! D’ailleurs aucun des 10 autres films ne se donnera la peine d’éclaircir ce point !

La pauvre Jamie Lee Curtis peut pleurer ! Elle vient d’en prendre pour 40 ans d’Halloween !  © Compass International Pictures Source : LesInrocks https://www.lesinrocks.com/2017/12/news/en-sait-plus-sur-la-suite-dhalloween

La pauvre Jamie Lee Curtis peut pleurer ! Elle vient d’en prendre pour 40 ans d’Halloween !
© Compass International Pictures Source : LesInrocks 

Au final, LA NUIT DES MASQUES demeure une référence absolue en matière de film de genre. Loin de se contenter de Jump scares bon marché, Carpenter construit une mise en scène solide centrée sur la claustrophobie et sur un jeu du chat et de la souris. A mi-chemin entre le thriller et le film d’horreur, le réalisateur popularise (à défaut de le créer) un sous genre appelé à connaitre la gloire dans les années 80 : le Slasher !

Dernier détail : dans ce film pour la première et dernière fois on aperçoit le vrai visage de Michael Myers à l’âge adulte !

 

HALLOWEEN 2 de Rick Rosenthal – 1981

Le film commence directement à la fin du précédent et reprend logiquement les dernières minutes de LA NUIT DES MASQUES. Michael Myers, après être tombé (truffé de plombs) de la fenêtre de Laurie, se relève mystérieusement et trouve refuge dans la maison voisine. Il entreprend aussi sec de trucider le couple y résidant.

Une voiture de Police ayant renversé et tué un homme portant le fameux masque blanc, tous pensent que Michael est mort ! Voici donc le tueur au couteau libre d’agir à sa guise et de reprendre sa poursuite de l’infortunée Laurie Strode ! Cette dernière encore sous le choc des événements du film précédent est conduite à l’hôpital. Michael se met en tête de la retrouver et commence par trucider à coup de scalpels tout le personnel hospitalier qu’il croise sur sa route…

Pour que ça saigne il faut couper !

Pour que ça saigne il faut couper !

Le succès ayant été au rendez-vous pour LA NUIT DES MASQUES, une suite est donc tournée dans la foulée. John Carpenter bien qu’ayant écrit le scénario (accompagné de Debra Hill) refusa cependant d’en assurer la réalisation.

Si Tommy Lee Wallace est un temps pressenti pour réaliser cette suite, ce sera finalement le débutant Rick Rosenthal qui décrochera le job. Ce dernier tachera de marcher sur les traces de son illustre ainé en gardant le style du premier film. Manifestement le résultat ne fut pas du goût des producteurs qui considérèrent le film comme peu effrayant ! Au final John Carpenter en personne sera appelé à la rescousse pour retourner certaines scènes en y ajoutant plus d’éléments gores et plus de nudité ! Ces ajouts se firent au grand dam de Rosenthal, celui-ci considère en effet que Carpenter a dénaturé son film ! Au final il est difficile de savoir qui a fait quoi, mais on ne peut constater qu’une seule chose : cette suite n’a ni l’originalité ni la pertinence du premier épisode !

Le positif : lors du premier opus on ne comprenait tout simplement pas pourquoi Michael s’acharnait sur la pauvre Laurie. Elle semblait avoir été choisie au hasard. On apprend cette fois que la jeune fille est en réalité la demi-sœur de Michael ! Elle a été adoptée par des voisins à la mort de ses parents. Dès lors le petit Michel ayant pour habitude de trucider les membres de sa famille, on comprend mieux sa fixette sur Jamie Lee Curtis !

Autre point positif, doté d’un budget nettement plus conséquent, le film est plus spectaculaire, tout en respectant les codes instaurés par Carpenter. Le long métrage fait la part belle aux meurtres sanguinolents (rappelons que nous n’avons pas vu une seule goutte de sang dans le premier opus). Surfant sur la vague des Slashers le film se fait beaucoup plus démonstratif. Fini les nuances et la suggestion, place au grand spectacle ! Le réalisateur tourne la page du thriller pour faire entrer la saga de plein pied dans le film d’horreur ! Enfin au niveau mise en scène, si Rosenthal n’égale pas Big John, sa réalisation reste cependant parfaitement efficace. La théâtralité de chaque plan est manifeste et la mise en place des cadres toujours créative !

Cependant, la première partie du film est assez longue à se mettre en place. Entre le début du film et le moment où Michael retrouve Laurie il ne se passe pas grand-chose et le tueur se contente d’enchainer quelques meurtres inutiles pour se mettre en jambe (et pour éviter que le spectateur ne s’ennuie trop !). Par ailleurs autant Carpenter jouait avec la suggestion, distillant les apparitions de son tueur avec parcimonie, autant Rosenthal prend ici l’exact contrepied en mettant Michael à toutes les sauces ! Etant plus « présent » il perd par la même de son aura de mystère.
Concernant Laurie une love story artificielle avec l’infirmier a été ajoutée sans qu’on ne croit un seul instant à cette romance ! Pour couronner le tout la jeune femme sera étonnement absente du film ! Et pour cause : la moitié du temps elle est dans un semi coma (elle ne se réveillera que dans le dernier quart du film).

Au final même si certaines scènes sont carrément époustouflantes, l’originalité du premier opus a cependant totalement disparu. Tous les éléments sont désormais en place pour faire de Myers le prochain bourrin à la machette…

HALLOWEEN 3 : SEASON OF THE WITCH (Halloween 3 : Le sang du sorcier) de Tommy Lee Wallace – 1982

A quelques jours d’Halloween, un homme est poursuivi par de mystérieux agresseurs au visage sans expression. Bien qu’ayant trouvé refuge dans un hôpital , il est rattrapé et tué par l’un de ses poursuivants. Le meurtrier, sa besogne terminée, rentre dans sa voiture et s’immole par le feu ! Le médecin chef de l’hôpital, Dan Challis, a assisté à la scène. Choqué par ce crime il décide de mener son enquête aidé d’Ellie Grimbridge, la fille de la victime. Leurs investigations les conduisent dans le dernier endroit visité par le défunt : une usine fabriquant des masques d’Halloween.

Une fois rendu sur place une série de morts inexpliquées surviennent. Le couple, devenu amant, ne tarde pas à comprendre que le fabriquant de jouet, Conal Cochran, a un plan diabolique pour la nuit d’Halloween…

Une saison en enfer.

Une saison en enfer

S’il y a bien un film mal aimé dans la saga d’Halloween c’est bien celui-ci ! Et pour cause Michael Myers y brille par son absence ! Le moins que l’on puisse dire c’est que le film a été aussi mal reçu par les critiques que par le public (pour une fois parfaitement unanime) !

Plutôt que de reproduire à l’infini les aventures du psychopathe maléfique Carpenter avait  à l’idée de créer une anthologie horrifique où chaque épisode annuel raconterait une histoire indépendante. Pour cette nouvelle mouture le cinéaste compte surtout rendre hommage aux films SF des années 50 (le scénariste chargé d’adapter son script est d’ailleurs Nigel Kneale a qui l’on doit la saga des QUATERMASS, vu chez la HAMMER notamment).

Le réalisateur du film est Tommy Lee Wallace (qui a déjà travaillé sur le premier opus et qui officiera plus tard sur le téléfilm IT adapté de Stephen King ). Si sa réalisation n’a rien de révolutionnaire,  elle reste efficace. Sans génie, Wallace fournit un travail simple, explicatif et appliqué.

Le film se déroule comme une enquête policière. Le sorcier/PDG Conal Cochran (Dan O’Herlihy le futur patron de ROBOCOP) est très crédible et parfaitement effrayant. Cependant on reste très loin de la métaphore sur les risques d’une vie sexuelle avant le mariage, ou de l’allégorie sur une entité maléfique invulnérable venue ruiner l’American dream à grands coups de couteau de boucher !
Non rien de tout ça, il sera ici surtout question du pouvoir de la télévision sur le bon peuple (et sur les enfants en particulier). Sur la même idée que VIDEODROME (mais 3 ou 4 crans en dessous quand même) le film stigmatise la télévision comme arme de manipulation massive. Dans la foulée le film dénonce également le consumérisme de notre société et la commercialisation à outrance d’un événement (en l’occurrence une fête païenne). Bref autant de thèmes forts qui ne sont habituellement pas traités dans les séries Z !

Les effets, réalisés à l’ancienne, sont assez kitchs et le film comporte des longueurs assez pesantes. Coté script c’est un peu la valse, puisque le scénariste, Kneale, déçu par le résultat final (le réalisateur a largement réécrit l’histoire originale) demandera que son nom soit retiré du générique ! Force est de constater que l’histoire en elle-même si elle n’est pas idiote, reste quand même assez convenue et prévisible.

Me concernant le pire aspect de ce film est sans doute sa musique ! Une surprise puisqu’elle est signée à nouveau par Carpenter et Alan Howarth. Mais cette fois-ci le nouveau thème est uniquement synthétique. Outre d’avoir très mal vieilli, il est également totalement répétitif et ennuyeux ! Du reste la musique de la publicité récurrente est, à elle seule, une très bonne raison pour commettre des homicides multiples tant elle est agaçante et crispante !

En conclusion sans être le navet décrié par les fans du tueur d’Haddonfield, il ne brille pas non plus par son originalité. Ce film se laisse regarder agréablement, un peu comme un épisode de la 4ème DIMENSION ou d’AU DELA DU REEL.
Son plus gros défaut n’aura été que de s’appeler Halloween !

 

HALLOWEEN 4 : THE RETURN OF MICHAEL MYERS (Halloween 4 : Le retour de Michael Myers) de Dwight H. Little – 1988

L’action se déroule le 30 octobre 1988 soit 10 ans après les événements du premier film. La dernière fois que nous avons vu Myers, il était aux prises avec Laurie Strode et le docteur Loomis. Ce dernier avait provoqué une explosion où seule la jeune fille était sortie vivante.
On apprend dans cet épisode que Michael Myers est plongé dans le coma depuis une décennie. C’est précisément le soir où il doit être transféré dans un nouvel hôpital psychiatrique fédéral qu’il choisit pour en sortir !

Le docteur Loomis (qui lui aussi n’est pas mort dans l’explosion, il est juste défiguré et partiellement estropié) reprend sa vieille Némésis et part à la recherche du psychopathe masqué. Son enquête le conduit directement à Haddonfield.
Sur place on apprend que Laurie est morte il y a un an dans un accident de la route, laissant derrière elle une petite fille orpheline âgée de 8 ans : Jamie Lloyd. L’obsession de Michael étant d’éliminer son arbre généalogique c’est donc en toute bonne logique qu’il va se fixer pour mission de tuer la petite fille !

He’s back and he’s not happy !

He’s back and he’s not happy !

Après le fiasco de l’épisode 3,  tout le monde pense la franchise enterrée. Le producteur Paul Freeman ne l’entend pas de cette oreille et parvient à convaincre Moustapha Akkad (producteur des 3 premiers opus et actuel détenteur des droits de la franchise) de se joindre à lui pour préparer le retour du croquemitaine au masque blanc ! John Carpenter est contacté dans la foulée pour écrire et réaliser cette nouvelle mouture. Manque de chance le scénario que propose le cinéaste ne convainc pas du tout Akkad qui le trouve trop cérébral. Ce refus a pour conséquence immédiate le retrait de Carpenter du projet !

Il sera finalement fait appel au réalisateur Dwight H.Little. Avec lui les choses sont claires : il compte faire de ce nouvel épisode un Slasher traditionnel à l’accent définitivement américain et résolument tourné vers l’action !
Manque de bol pour le réalisateur, l’actrice Jamie Lee Curtis refuse de reprendre son rôle. Cette dernière ne souhaitant plus tourner de films d’horreur, il est donc décidé de la faire mourir « hors champ » dans un accident de voiture.

Pour le reste les éléments habituels de la saga sont repris : Michael revêt sa plus belle tenue de garagiste et trouve un nouveau masque de William Shatner (à noter que cette fois le masque est légèrement différent et disons-le, moins impressionnant) et s’en va célébrer Halloween à Haddonfield !

Bien que reprenant tous les codes du genre, on ne peut cependant pas s’empêcher de ressentir un malaise en regardant ce film. Que reste-t-il de l’idée de départ ? Qu’est-ce qui différencie cet HALLOWEEN d’un VENDREDI 13 ? Et bien à vrai dire plus grand-chose ! Les deux tueurs se ressemblent de plus en plus (à part l’obsession de Myers d’exterminer sa famille – que l’on retrouvera ceci dit plus tard dans JASON VA EN ENFER). Mis à part le costume et le masque peu de choses différencient vraiment les deux franchises ! L’orientation amorcée dans HALLOWEEN 2 est définitivement validée et la franchise n’en déviera plus d’un pouce.

Au final, le film est un Slasher efficace mais très peu original desservi qui plus est par un casting fadasse à souhait. Un honnête spectacle horrifique qui, s’il ne révolutionne rien, fera au moins plaisir aux amateurs du genre. Réjouissant certes mais on aurait vraiment aimé voir le film prendre quelques risques!

HALLOWEEN 5 : THE REVENGE OF MICHAEL MYERS (Halloween 5 : La revanche de Michael Myers) de Dominique Othenin-Girard – 1989

Tout comme les épisodes 1 et 2 s’enchainaient (supposé ne faire qu’un seul et même film), le 4ème et le 5ème se suivent avec la même idée. Le film commence donc à la fin du précédent. Michael est truffé de plombs par la Police et le sol se dérobe sous ses pieds. Il se trouvait en effet au-dessus d’une ancienne mine. Il profite du dédale souterrain pour échapper à ses poursuivants qui le canardent copieusement d’explosifs. Sévèrement blessé Michael tombe dans la rivière voisine. Il est recueilli inconscient par un vieil ermite qui ignore tout de lui.

Michael reste dans le coma une année complète ( ! ) et se réveille le 30 octobre 1989. Pour fêter dignement la fin de son hibernation, Myers tue son bienfaiteur qui l’avait choyé pendant 12 mois. Sa seconde action sera bien évidemment de retourner à Haddonfield régler son compte à sa jeune nièce, Jamie. Celle-ci, devenue muette, est internée pour avoir tenté de tuer sa mère adoptive dans l’épisode précédent. L’inusable docteur Loomis considère que la fillette est sous le contrôle mental de son oncle démoniaque et il compte utiliser cette connexion pour piéger le tueur au masque !
Parallèlement un mystérieux homme habillé en noir et avec un tatouage au poignet semble suivre Myers et ourdie une sombre machination…

He’s back AGAIN and he’s VERY not happy !

He’s back AGAIN and he’s VERY not happy !

L’épisode précédent fut un franc succès au box-office Américain. Dépassant toutes les espérances du producteur Moustapha Akkad. C’est donc logiquement qu’il entend donner une suite aux aventures de Myers, avec cette fois le pari fou de sortir le film un an plus tard pour le prochain Halloween ! Le planning est extrêmement serré et oblige le réalisateur Suisse, Dominique Othenin-Girard, à commencer son tournage alors même que le scénario n’est pas encore finalisé !

Un flou s’installe donc au niveau du script : un premier scénariste veut faire de Jamie la nouvelle tueuse psychopathe (comme le laisse clairement penser la fin du film précédent) mais le producteur ne l’entend pas de cette oreille. Il considère que le public veut voir d’avantage Myers ! Pareillement une relation plus approfondie devait se nouer entre le vieil ermite qui recueille Michael et celui-ci. Il sera finalement décidé de supprimer ce pan de l’histoire. Mais trop tard pour retourner de nouvelles scènes. On ne comprend donc absolument pas pourquoi le vieil homme décide de s’occuper pendant un an d’un homme inconscient (ni comment il s’y prend pour le nourrir) et encore moins pourquoi il ne lui enlève pas son masque pendant tout ce temps ! Entre ordres et contre ordres le film navigue à vue et manque totalement de cohérence.

Comme si tout cela ne suffisait pas, les personnages du film se révéleront caricaturaux à souhait. La plupart d’entre eux sont de sombres crétins ne pensant qu’à faire des blagues douteuses et à s’envoyer en l’air dans la grange (la routine de FRIDAY 13th). Pour couronner le tout signalons une VF absolument épouvantable (probablement la pire de la série). La VO est impérative si on ne veut pas mourir de rire devant le doublage involontairement drôle.

Pourtant le réalisateur ne cachait initialement pas son intention de revenir aux sources et de laisser de côté l’aspect gore, au profit d’un suspense plus prononcé. Il atteint son but lors du dernier quart d’heure, assez stressant et intelligemment construit. Ce ne sera hélas pas le cas sur le reste du film où Myers se contente d’enchaîner platement les meurtres sans imagination. En dépit des déclarations d’intention du réalisateur le film ne satisfera ni les amateurs d’horreur ni les amateurs de thriller !

Ce nouvel opus fait certes la part belle à l’action (on n’a pas le temps de s’ennuyer tant le film comporte de multiples rebondissements). Cependant mener un rythme tambour battant est une chose, mais utiliser la rapidité pour cacher les invraisemblances du scénario en est une autre…

On s’étonne notamment que Myers plus empoté que jamais, ne se donne même plus la peine de se cacher. Il passe directement et en pleine lumière devant les Policiers chargés de le traquer ! Et comment expliquer qu’avec sa démarche de zombie grabataire l’homme au masque arrive toujours à rattraper ses victimes ? On ne le voit jamais courir mais il parcourt pourtant de longues distances en très peu de temps et arrive toujours au bon endroit avant ses proies ! En plus de son masque, Michael a également volé le téléporteur du capitaine Kirk ?

Et que dire de cette fin qui semble sortir de nulle part : après moult rebondissements Loomis parvient à terrasser Michael au prix de sa propre vie (le psy s’effondre semble-t-il victime d’une crise cardiaque). Alors que le tueur au masque est conduit inconscient au commissariat. L’homme habillé en noir (que l’on a à peine aperçu jusque-là) attaque le poste de Police et parvient inexplicablement à le libérer. Quelles sont ses motivations ? Personne ne le sait… et surtout pas le réalisateur ! On ressent clairement qu’il n’est là que pour créer un cliffhanger avec HALLOWEEN 6. Au scénariste du prochain épisode de trouver une raison à sa présence !

En conclusion ce film  n’est pas une franche réussite. Il comporte cependant quelques scènes assez marquantes (la partie de cache-cache entre la petite fille et Myers dans la maison en ruine notamment) mais laisse un méchant goût de déjà vu.
Les choses ne vont hélas pas s’arranger avec le film suivant…

HALLOWEEN 6 : THE CURSE OF MICHAEL MYERS (Halloween 6 : La malediction de Michael Myers) de Joe Chappelle – 1995

Résumer ce film va m’être très compliqué car… je n’ai rien compris !

Alors Jamie Loyd (la petite fille des deux films précédents) est détenue prisonnière depuis 6 ans par une étrange secte appelé « Thorn ». Elle a à présent 15 ou 16 ans (mais fait nettement plus). Elle accouche d’un petit garçon au fond de sa geôle. Le père ? On suppose qu’il s’agit de Michael Myers lui-même ! Avec la complicité d’une infirmière, elle parvient à s’enfuir. Durant sa cavale elle tente de contacter le docteur Loomis mais elle est malheureusement rattrapée et tuée par Michael (lancé à ses trousses par la secte). Seul le bébé échappe au massacre et atterri finalement entre les mains du docteur Loomis.

Pendant ce temps la famille Strode (si si vous savez les parents adoptifs de Laurie dans les 2 premiers films) n’ont rien trouvé de mieux que de venir s’installer dans l’ancienne maison des Myers ! (Quoi de plus naturel que de vivre dans la maison de celui qui a essayé d’assassiner votre fille !) Apartir de ce moment-là les choses deviennent totalement ésotériques mais en gros Michael serait en fait manipulé par la secte Thorn a des fins plus que floues… Au final tout ce petit monde se fait doubler par l’homme au masque qui, décidant de voler de ses propres ailes, étripe toute cette joyeuse bande de baltringues !

La malédiction c’est de regarder ce film !

La malédiction c’est de regarder ce film !

Ce film est le pire de la série ! Maladroit, bâclé, incompréhensible… Les raisons de ce désastre ? Tout d’abord la société de production Miramax Films a acquis les droits de la saga HALLOWEEN (en même temps que celle de HELLRAISER). La société compte bien redynamiser ses deux franchises sur le déclin. Pour ce faire ils décident de redéfinir les origines du personnage et d’éclaircir toutes les zones d’ombres qui entourent Myers ! Pas une mauvaise idée ça, cela fait déjà 4 films que les spectateurs se tapent un type en bleu de travail étripant de l’ado en chaleur sans rien comprendre de ses motivations (ni de son invulnérabilité) ! Un bon point pour Miramax donc, mais ne dit-on pas que les routes de l’enfer sont pavées de bonnes intentions ?

En 1994 un script intitulé « Halloween 666 » écrit par Daniel Farrands (un fan de la saga) est pressenti pour le prochain épisode d’Halloween. Il offrait l’avantage de donner une cohérence rétrospective à l’histoire de la série en reliant les films entre eux (Une sorte d’AVENGERS FOREVER version horrifique).
Cependant des contraintes budgétaires obligent le scénariste à revoir sa copie à de multiples reprises.

De plus des désaccords entre le réalisateur et le producteur Paul Freeman aboutissent à des changements désastreux de dernières minutes. Du reste, témoin du chaos rencontré par cette production, il existe sur le marché pas moins de 5 versions différentes de ce film (toutes plus mauvaises les unes que les autres) !

Autre « problème » majeur intervenu durant la post-production : l’acteur Donald Pleasance (le docteur Loomis – sur lequel reposait largement la première version du film) décède ! Interdisant donc par là même de retourner la moindre séquence avec lui ! Qu’à cela ne tienne le film sera remonté/modifié/réécrit jusqu’à réduire le rôle du psychiatre à une peau de chagrin (anéantissant au passage la cohérence du film).

En visionnant le film on a réellement l’impression que certaines scènes sont manquantes car les actions et motivations des protagonistes n’ont souvent aucun sens ! « L’homme en noir », aperçu dans le précédent film, supposé être le grand manitou de l’affaire, se retrouve incompréhensiblement rétrogradé à un rôle subalterne. Comme un scénario aux abonnés absents n’est pas suffisant  on peut également déplorer la platitude de la réalisation. Les cadrages sont d’une banalité confondante. Les images quant à elles sont assez laides et la mise en scène sans imagination. Résultat des courses ce pauvre Michael n’est même plus effrayant !

Ce film illustre tout à fait les dangers d’écrire un film APRES qu’il ait été tourné !
Toutefois en dépit de son naufrage narratif et créatif cette séquelle sera un succès commercial au Box-office Américain (réalisant un meilleur score que le précédent opus). Comme quoi tout arrive !

HALLOWEEN H20 : TWENTY YEARS LATER (Halloween, 20 ans après) de Steve Miner – 1998

Après la mort de l’acteur Donald Pleasance (qui avait joué dans tous les HALLOWEEN depuis le début) et après un épisode 6 décevant, on ne peut que constater l’impasse dans laquelle se trouve la série. Pour sauver la franchise il fut décidé de faire table rase des derniers épisodes ! L’objectif étant de revenir aux sources, la production fait machine arrière-toute et opère une rétro-continuité ! Désormais les épisodes 3 à 6 n’ont jamais existé ! Le présent film offre une suite directe au 2ème épisode. Traduisez le Docteur Loomis est mort dans l’explosion de l’hôpital, emportant Michael Myers avec lui. Laurie Strode quant à elle (qui n’a jamais eu de fille) est encore vivante.

Vingt après les meurtres intervenus à Haddonfield, Laurie vit sous une fausse identité en Californie. Pour le reste du monde elle est morte dans un accident de voiture. Elle est en réalité directrice d’un lycée privé huppé. Elle est divorcée et à un fils de 17 ans, John. Traumatisée par son passé elle a sombré dans l’alcool. Elle est obsédée par sa sécurité et celle de son fils, au point de refuser que celui-ci ne parte en camp de vacances le jour d’Halloween.

John restera donc, avec 3 autres élèves, dans un campus désert avec la ferme intention de célébrer Halloween à leur manière ! C’est bien entendu le moment que choisit Michael Myers pour refaire surface…

Bienvenue à la maison Jamie !

Bienvenue à la maison Jamie !

On est de prime abord un peu déçu par cette première remise à zéro des compteurs. Il faut dire que le rouleau compresseur SCREAM est passé par là, modifiant totalement la donne pour les films d’horreur (et donc reléguant les vieilles franchises telles qu’HALLOWEEN au statut de dinosaure !). Force est de constater que si le ton est plus « moderne » que les précédents opus, cet épisode reste cependant dans la droite lignée du reste de la saga ! On comprend que ce reboot (partiel) a plutôt comme motivation de réintroduire Laurie Strode dans la franchise plutôt que de coller à l’air du temps !

C’est le réalisateur Steve Miner qui est aux commandes de cette suite. Le bonhomme est tout sauf un inconnu puisqu’il a déjà réalisé deux épisodes de FRIDAY 13th ! On reconnait sa patte : simple mais efficace. Il sait distiller l’angoisse même dans les situations du quotidien. Du bel ouvrage assurément.
De plus la première partie du film prend le temps d’installer ses personnages, qui de ce fait ont une réelle épaisseur. La part belle est bien sûr donnée à Jamie Lee Curis qui dans un premier temps révèle de vraies failles psychologiques. Le réalisateur parvient à entretenir des doutes sur sa santé mentale en l’affublant de visions cauchemardesques et oniriques, avant de la transformer en une sorte d’Helen Ripley version hantée et alcoolique avec l’arrivée de Michael !

Pour le casting des ados, c’est déjà moins réussi tant la plupart d’entre eux manquent cruellement de charisme. Seul Josh Hartnett (que l’on reverra dans FACULTY) sort honorablement son épingle du jeu. Le nouvel « acteur » chargé d’interpréter l’homme au masque (le cascadeur Christopher Allen) n’est pas très convainquant ! Il a beau pencher la tête de côté (expression typique de Michael) il a bien du mal à incarner « le mal personnifié ». Il y a tout d’abord sa stature : bien que grand Allen est assez mince ce qui ne colle pas très bien avec le côté machine indestructible du personnage. Sa démarche est plus maladroite qu’implacable et lors des combats il n’est pas toujours crédible (il se fait rétamer par sa sœur, épaisse comme une allumette). C’est sans doute le moins bon Michael de toute la série !

Les scènes de meurtres sont assez peu nombreuses et sont étonnement « propres ». Le gore n’a manifestement pas droit de cité dans ce film et le gros des assassinats a lieu hors champs. Les amateurs d’hémoglobines sont déçus mais les autres respirent.

Le clou du film restera indéniablement son final et l’affrontement entre Laurie et son frère. La scène, menée avec maestria sur un rythme trépident, nous laisse fascinés et à bout de souffle. D’autant plus que le réalisateur joue intelligence avec l’immortalité du personnage. Sept films plus loin on a bien compris que même inanimé et truffé de plomb Michael se relèvera invariablement. Laurie doit donc le tuer à répétition ! Simple mais brillant.

Au final si ce film n’est pas un chef d’œuvre, il est cependant sauvé par son final époustouflant où action et suspense s’entremêlent pour notre plus grand plaisir !
Un très honnête Slasher qui fait le job à défaut d’être vraiment génial.

 

HALLOWEEN : RESURRECTION de Rick Rosenthal – 2002

Trois ans après les événements du film précèdent Laurie est enfermée dans un hôpital psychiatrique. Elle ne se pardonne pas d’avoir tué un innocent dans le film précédent. En effet à l’issue d’H20 elle pensait avoir décapité son frère. On apprend ici qu’il s’agissait en réalité seulement d’un garde affublé du masque de Michael… Elle semble attendre perpétuellement son retour. Son attente ne sera pas longue car à peine le film commencé que celui-ci débarque pour semer la terreur dans l’hôpital. The Shade parvient à tuer sa sœur et à faire porter le chapeau à un autre malade… Après 15 minutes de films c’est la fin de Laurie Strode !

L’histoire continue avec 7 étudiants d’Haddonfield University sélectionnés pour participer à un jeu de téléréalité via internet : le but du jeu passer une nuit dans la maison de Michael Myers ! Mickey débite en tranche les étudiants devant les caméras réparties dans la maison, pendant que les internautes rigolent comme des baleines pensant qu’il s’agit d’une blague…

Loft story strikes back !

Loft story strikes back !

Les choses commençaient plutôt bien avec le retour aux manettes de Rick Rosenthal, responsable du volume 2. Autre bonne nouvelle, afin de renouveler le genre, le réalisateur décide de croiser le Slasher avec le Found footage ! Il faut dire que ce genre a le vent en poupe depuis la sortie de THE BLAIRWITCH PROJECT en 1999. De plus la Téléréalité a fait son apparition depuis peu (LOFT STORY est arrivé en France en 2001), Rosenthal entreprend donc de fusionner ces genres en mêlant les séances tournées en caméra vérité aux séquences filmées classiquement.
On comprend bien que le souci principal de Rosenthal est de moderniser la franchise en surfant sur les nouveaux concepts du moment. En guise de coup de génie il s’agit surtout d’une vraie fausse bonne idée car on obtient au final un film hybride convaincant dans aucun des domaines abordés.

De plus on a beaucoup de mal à faire le lien entre les deux parties du film. Il n’y a tout simplement aucun rapport entre la première partie, où Laurie est tuée, et la suivante avec les 7 étudiants ! On a un peu l’impression de voir deux films distincts (le 2ème étant encore plus raté que le premier).

Le film n’est plus à un paradoxe près, mais si l’on reste sur l’idée que l’obsession de Michael est de génocider son arbre généalogique, il devrait donc logiquement se tourner vers le fils de Laurie (vu dans l’épisode précédent) le dernier survivant de sa famille ! Manifestement Michael a changé d’avis et trouve plus rigolo de tuer de l’imbécile made in Téléréalité (sur ce coup on ne peut pas lui donner tort).

La réalisation est poussive, les acteurs sont au rabais (au grand concours de qui jouera le plus mal accordons une mention spéciale au Rappeur Busta Rhymes !). Les scènes sont redondantes et menées sans imagination. Bref on s’ennuie ferme dans ce film intégralement à la ramasse.

En conclusion citons l’une des dernières paroles adressées à The Shade par sa sœur Laurie : « Tu as échoué Michael ! Tu veux savoir pourquoi ? Parce que pas une fois je n’ai eu la trouille ». La parfaite épitaphe pour ce film calamiteux !

 

HALLOWEEN de Rob Zombie – 2007

Le jeune Michael, âgé de 10 ans, est issu d’une famille dysfonctionnelle : mère stripteaseuse, beau père alcoolique, un bébé en bas âge et une sœur ainée vaguement nympho… Il a des problèmes relationnels avec les autres élèves de sa classe. Martyrisé par l’un d’eux, il décide de se venger et le tue avec une bûche en portant un masque de clown.

Le soir d’halloween alors que sa mère travaille et que sa sœur s’envoie en l’air avec son petit ami, Michael égorge son beau-père. Il éclate ensuite la tête du copain de sa sœur avec une batte de baseball, puis va poignarder son ainée en portant le masque amené par son copain… Seul le bébé (une petite fille nommée Angel) survit.

Onze mois plus tard le jeune garçon est incarcéré dans la clinique psychiatrique de Smith’s grove. Le docteur Samuel Loomis est chargé de son suivi psychiatrique.
L’état psychologique du garçon se détériore hélas. Il a besoin de porter un masque en permanence et se mure dans le silence. Un jour il tue une infirmière avec une fourchette. La mère folle de chagrin se suicide…

15 ans plus tard… Michael est toujours enfermé dans un asile et passe son temps à confectionner des masques en restant totalement muet. Il est devenu un véritable colosse à la force inouï. Profitant d’un transfert il s’enfuit en tuant tous les gardes.
Il retourne dans son ancienne maison où il avait caché sous le plancher son couteau et son ancien masque. Les meurtres sanglants vont alors s’enchainer…

Tabula rasa sanglante !

Tabula rasa sanglante !

Plusieurs projets sont initialement prévus pour donner suite aux aventures de Michael Myers. Il est d’abord question d’un Halloween 3D puis d’un Halloween Returns. Aucun de ses projets ne verra le jour et la franchise semble être sur le point d’être enterrée. Néanmoins le producteur Bob Weinstein (le frère d’Harvey) ne veut pas abandonner le projet et contacte Rob Zombie (le Metalleux a le vent en poupe depuis ses films THE DEVIL’S REJECTS et LA MAISON DES 1000 MORTS). Le réalisateur étant un fan de l’original il ne souhaite pas en faire un remake, il préfère produire une nouvelle interprétation en présentant le film sous un nouveau point de vue, plus centré sur Michael (Un reboot quoi). L’origine du personnage est présentée de manière ultra réaliste et ressemble presque à une reconstitution de fait divers. Le portrait de la famille Myers (sorte de famille Adams pas drôle du tout) est très crédible. La middle class crasseuse (alias White trash) est très bien retranscrite.

Le réalisateur s’attachera à montrer comment un enfant dérangé mentalement peut se transformer petit à petit en psychopathe homicidaire. Alors certes certains plans rendent clairement hommage au film de Carpenter mais on comprend cependant très rapidement qu’il s’agit avant tout d’une œuvre personnelle. Rob Zombie livre sa vision du film de Carpenter en évitant résolument la copie carbone.

L’acteur qui interprète le jeune Michael (Daeg Faerch), bien qu’âgé d’une douzaine d’années au moment du film, est très convainquant et l’on sent bien les émotions le quitter peu à peu alors qu’il glisse progressivement dans la folie.
Pour interpréter Michael à l’âge adulte il sera fait appel à Tyler Mane, l’ancienne gloire du Catch reconvertie dans le cinéma (c’est lui notamment qui incarne Dents de sabre chez les X-MEN). La stature très imposante du catcheur crée immédiatement la différence le rendant physiquement effrayant. Il est également plus rapide et violent que ses prédécesseurs.

Le Docteur Loomis quant à lui est incarné par Michael McDowell (l’immortel acteur d’ORANGE MECANIQUE et de HEROES). Son personnage est bien plus fouillé que précédemment. Autant Carpenter nous l’avait décrit comme étant dévoué corps et âme à sa quête, autant on découvre ici un docteur bien plus cynique qui n’hésite pas à utiliser ses patients pour sa propre gloire. Paradoxalement on le sent en même temps plus fragile, déclarant même à Michael : « C’est un peu toi mon meilleur ami, c’est dire si j’ai une vie de merde ». Édifiant.

Laurie Strode par contre est la seule à vraiment souffrir de ce reboot ! En effet son personnage est bien plus tarte que dans l’original. Elle passera toute la dernière partie du film à crier ! Mince elle a dû se péter les cordes vocales à hurler comme ça sans arrêt ! Hey Michael tu ne veux pas la faire taire ??

Au niveau réalisation Rob Zombie se surpasse ! Il joue avec les effets de profondeurs (flous et nets), avec les clairs obscurs. Mais surtout il choisit de diversifier son style de narration selon la progression de l’histoire. Lors de la première partie, pour souligner le chaos qui règne dans la famille Myers, il filme caméra sur l’épaule dans un style presque documentaire. Lors de la seconde partie, qui se déroule dans l’hôpital psychiatrique, les cadres sont plus statiques et presque figés, pour signaler le coté oppressant du lieu.

Le reproche principal que l’on peut adresser à ce film est celui de démystifier le personnage de Michael ! En lui donnant une histoire précise, en expliquant son enfance, le personnage perd un peu son aura surnaturelle ! Tout l’aspect mystique voulu par Carpenter disparaît ici. Cette approche en vaut bien une autre mais on comprend dès lors d’autant moins que Michael soit à l’épreuve des balles ! De même puisque Loomis fait des adieux émouvants à Michael lorsqu’il démissionne de son poste à l’hôpital, on ne comprend pas très bien pourquoi il le traite de « mal absolu » par la suite ! Au contraire la première moitié du film orienterait plutôt l’histoire vers un « simple » détraqué devenu tueur en série !

Mais ne chipotons pas les fans qui souhaitent voir un tueur mystique ont déjà eu 8 films pour se faire plaisir ! Un peu de nouveauté est le bienvenu même, si avouons-le, le concept est un peu bancal.

HALLOWEEN 2 de Rob Zombie – 2009

Le film commence directement à la fin du précèdent. Laurie déambule dans la rue après avoir tiré sur son frère. Elle est conduite en état de choc à l’hôpital.
De son côté l’ambulance qui emporte le corps de Michael percute une vache (!) et fait un tonneau. Comme il se doit Michael en profite pour se réveiller et s’enfuir (non sans avoir décapité l’infirmier survivant).

Il entreprend aussitôt de retrouver Laurie à l’hôpital où elle est soignée, il se livre au passage à un carnage auprès du personnel hospitalier. Il s’apprête découper en tranche Laurie et alors…… elle se réveille en sursaut ! Elle a fait un cauchemar ! Nous sommes en réalité un an plus tard le 29 octobre. Laurie habite désormais avec le Sheriff de la ville et sa fille (survivante du 1er opus).

Le docteur Loomis lui aussi a survécu et a écrit un livre sur Michael Myers. Il donne une série de conférences pour promouvoir son livre à travers le pays. Selon lui, même si l’on n’a jamais retrouvé son corps, Michael est décédé. Il se montre particulièrement cynique exploitant sans vergogne son passé de psy officiel de Michael.

The Shape, qui est évidemment bien vivant, est devenu une sorte de SDF errant à travers champs. Il a des visions de sa mère décédée lui demandant de réunir la famille Myers pour Halloween. Guidé par ces apparitions il se met donc en tête de retrouver sa sœur…

 "Famille je vous hais "

« Famille je vous hais « 

Que dire de ce film ? Qu’il contient autant de bonnes idées que de mauvaises !

Le film commence comme un remake d’Halloween 2 de Rick Rosenthal mais après 20 minutes de film Rob Zombie semble prendre un malin plaisir à ridiculiser cette introduction en nous expliquant que « c’était un rêve » ! Un peu comme s’il voulait signifier qu’il tournait délibérément le dos aux attentes des spectateurs pour réaliser SON film ! (Ou bien alors que cette franchise commençait à les lui briser menu menu – il avait refusé initialement de tourner une suite à son reboot – et qu’il entendait bien s’écarter définitivement des règles du genre). Pourquoi pas après tout, seul problème c’est que la suite du film n’est pas réellement convaincante.

Le film s’oriente peu à peu vers un trip mystique mal géré. The shape est guidé par des apparitions fantomatiques et il obéit à leurs commandements. Ces scènes oniriques sont de toute beauté (tournées dans un très beau noir et blanc) et ont un côté gothique et clipesque à souhait ! Ces passages tranchent nettement avec le reste du film, aux images nettement plus crades. Le problème c’est qu’hélas on ne comprend absolument pas d’où sortent ces visions ! Passons que Michael voit sa mère, mais comment peut-il se voir lui-même enfant ?? On voit bien que Rob Zombie souhaite donner un rôle clé à l’actrice Sheri Moon Zombie (alias sa femme) cependant sa présence fantomatique supposée guider Michael sort un peu de nulle part et tombe comme un cheveu sur la soupe. Le film n’a absolument pas besoin de ces scènes pour fonctionner ! Bien que d’une splendide beauté formelle elles plombent le film en l’orientant vers un délire mystique parfaitement inutile !

Au niveau images toujours, le réalisateur a tourné le dos à la photographie propre et léchée de l’opus précédent en utilisant des images au grain plus gros et plus bavant. Changement de format également, il choisit le 1.85 :1 (au détriment du 2.35 :1 du précédent opus) avec pour résultat une image moins fouillée et moins de profondeur de champ. Visuellement sombre, le film baigne dans une ambiance glauque et poisseuse.

Au niveau casting on reprend la même équipe que précédemment. Scout Taylor-Compton, l’actrice qui joue Laurie, en fait toujours des caisses (mais elle crie un peu moins cette fois). Malcom McDowell a désormais un rôle très caricatural, à la limite du comique. Ce qui est bien dommage car son personnage, le docteur Loomis, perd en profondeur. Le côté ambivalent du premier film (mi- cynique, mi-loser magnifique) a désormais totalement disparu au profit d’une baudruche ridicule imbue d’elle-même ! Seul l’excellent Brad Dourif (alias CHUCKY ) tire son épingle du jeu et offre un sheriff désespéré parfaitement crédible.

Le film ne prend plus la peine de présenter les personnages et entre directement dans le cœur des choses. L’action est bien plus mise en avant que dans le précédent et fait la part belle aux effets gores ! C’est de loin l’épisode le plus violent de toute la saga ! Michael poignarde ses victimes dans une violence crue et bestiale. Fini le meurtrier silencieux, désormais il pousse des cris de bêtes en même temps qu’il étripe ses victimes !

Cet opus prend le contrepied total de la série (qui a toujours pris soin de présenter Michael comme un tueur mystérieux apparaissant et disparaissant à volonté). Dans cet épisode nous voyons Michael devenir SDF, habillé en loque, errant dans les champs hagard et sans but (et s’amusant à étriper des chiens).
Moins glamour tu meurs !

La métaphore du cheval blanc qui parcours une bonne partie du film est un peu bancale et assez confuse. A moins qu’à l’instar de David Lynch avant lui dans son TWIN PEAKS, Rob Zombie fasse une référence littérale à la drogue : White horse est l’autre nom de l’héroïne !

La fin du film, qui évoque furieusement PSYCHOSE, semble indiquer que Laurie est passée du côté obscur et qu’elle deviendra à son tour une tueuse en série !
Bref ce film est très maladroit et le réalisateur semble jouer avec des concepts qu’il ne maîtrise pas réellement. Heureusement certaines scènes sauvent le film de la débâcle et offre des explosions de violences fulgurantes parfaitement jubilatoires. En révélant un nouvel aspect de Michal Myers, Rob Zombie a le mérite d’amener la franchise vers de nouveaux territoires jamais explorés. Une belle tentative de sortir le film de l’ornière des Slashers. On déplore cependant que l’essai ne soit pas complètement transformé.

 

HALLOWEEN de David Gordon Green – 2018

Un couple de journaliste se rend à l’hôpital psychiatrique dans lequel est enfermé Michael Myers depuis 40 ans suite au massacre commis à Haddonfield la nuit d’Halloween 1978. Les journalistes ayant échoué à obtenir une réaction de Michael, ils vont ensuite interviewer Laurie Strode qui vit désormais recluse dans une maison isolée. Elle a divorcée deux fois et a une relation compliquée avec sa fille et sa petite fille.

La vie déjà perturbée de Laurie va connaitre un tournant dramatique puisque, profitant d’un transfert, Michael parvient à s’échapper ! Bien évidemment sa première préoccupation est de se venger de l’infortunée Laurie. Il va cependant avoir une surprise de taille car celle-ci se prépare à son retour depuis 40 ans et lui réserve un comité d’accueil musclé…

 Time to die…

Time to die…

La saga HALLOWEEN comprend 4 chronologies différentes (si l’on écarte le 3ème opus où Michael n’apparait pas) :

-La première continuité s’étale du 1er film jusqu’au 6ème : The Shape s’acharne sur Laurie Strode puis, après son décès, sur sa fille, Jamie.
-La deuxième chronologie s’étale du 7ème au 8ème film et annule les films 3 à 6 : L’action se passe 20 ans après le 2éme épisode. Laurie a un fils. Elle est tuée à l’issue du dernier film.
-La troisième chronologie commence avec les remakes de Rob Zombie : L’histoire repart à zéro avec une nouvelle Laurie.
-Enfin en 2018 à la surprise générale un nouvel Halloween sort reprenant l’histoire (grosso-modo) après le 1er film.
Après tout ce chambard on peut légitimement se poser la question : était-il bien utile de revenir à zéro une nouvelle fois ?? Les producteurs ont manifestement répondu Oui à cette question ! Si le film se présente clairement comme une suite, on a cependant l’impression d’assister à un remake. Produit par Carpenter en personne, l’influence du maitre est partout présente. Un peu trop peut-être, tant l’impression de déjà-vu est manifeste autant dans l’esprit que dans la forme ! Certaines scènes sont littéralement reprises en l’état des films précédents.

Ainsi donc le réalisateur David Gordon Green en élève studieux et appliqué livre ici une copie (conforme) de l’œuvre du maitre. Influence soulignée d’avantage encore par le retour de la musique écrite par Carpenter. Autant Rob Zombie dans son dernier film s’autorisait une relecture complète du mythe (hélas de manière un peu maladroite) autant David Gordon Green lui opte pour un conformisme forcené.

Cependant force est de constater que son style est efficace (on trésaille à de nombreuses reprises dans le film et sa conclusion apocalyptique et tout simplement époustouflante). Sa réalisation est efficace et l’histoire tient parfaitement la route.

On retrouve ceci dit avec plaisir Jamie Lee Curtis (elle effectue ici un N-ième retour sur la franchise) campant ici une grand-mère obsédée par le retour de Michael. On apprend d’ailleurs ici que The Shapene serait pas son frère (cette révélation était intervenue dans l’épisode 2, balayé par cette relecture). Cependant si les liens familiaux ont disparus entre le bourreau et sa victime, le thème principal du film reste malgré tout celui de la filiation. Laurie transmet en effet ses névroses obsessionnelles à ses enfants. Mère, fille et petite-fille sont toutes trois unies par un danger en quelque sorte héréditaire.

Le jeu de Jamie Lee Curtis est époustouflant, elle campe un personnage émotionnellement brisé (encore plus que dans H20). Traumatisée par son agression intervenue 40 années plus tôt. Le retour inexorable de l’homme au masque semble justifier les 4 décennies qu’elle a passé à vivre dans la peur ! Un véritable hymne à la paranoïa.

Au final ne boudons pas notre plaisir, le film fonctionne, les acteurs sont excellents et on est immédiatement saisi par un suspense à couper au couteau (si je puis dire) !
Voir ce film est un réel plaisir et on en ressort ravi d’avoir vraiment eu peur tout au long de l’histoire. Malheureusement le mieux est l’ennemi du bien et, prisonnier de sa propre révérence à l’œuvre du maitre, le film manque cruellement d’audace !

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Un slasher inoubliable de John Carpenter et la légendaire Jamie Lee Curtis ! 11 films ! De la rétrocontinuité à gogo,  des reboots et Rob Zombie ! Des  réalisateurs virés et des films dont le tournage commencent sans le scénario ! Patrick Faivre vous raconte film par film, meurtre par meurtre la passionnante saga HALLOWEEN

50 comments

  • Nicolas  

    Les slashers c’est de famille :

    Janet Leigh : Psychose
    Jamie Lee Curtis : Halloween
    Tony Curtis : un autre serial killer dans Regrets Eternels, épisode culte de Amicalement Votre.

    • JB  

      Pour Tony Curtis, je pense plus au film L’Etrangleur de Boston où il interprète le rôle-titre ^^

      • Nicolas  

        En fait je parlais du fait que leurs personnages font face à trois serial killers.
        Mais merci pour cette référence.

  • Jyrille  

    Je viens de voir Halloween Ends, le film qui boucle la trilogie commencée en 2018 par Dadi Gordon Green. C’est n’importe quoi, une grosse purge. Le précédent (Haloween Kills) était encore sympa et dans le ton, là ils ont voulu faire un truc différent mais rien ne marche, sérieux, c’est un film comique en fait (putin la fin de cinglé, il faut arrêter de prendre de la coke les gars).

    Bon il faudrait que je voie le premier de 2018 du coup, c’est le seul que je n’ai pas vu de cette trilogie.

    • Jyrille  

      J’ai enfin vu le Halloween de 2018 et en fait j’ai trouvé ça complètement con (même si bien fait). J’ai juste aimé un peu la fin dans le genre Chiens de paille.

      Par contre je me suis fait DETOUR MORTEL (WRONG TURN) de 2003, un film dans le style Massacre à la tronçonneuse / La colline a des yeux / Wolf Creek, bref un truc avec des rednecks dégénérés, et ma foi c’était bien sympathique et en plus y a Eliza Dushku.

      • Bruce lit  

        Très bon film DETOUR MORTEL

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