Traversée du désert (Bloody Sand)

It stains the blood red par  Colin Minihan

1ère publication le 26/02/18- MAJ le 20/08/18

Une belle affiche d’une classe absolue ©Mpi Home Video

Une ballade de BRUCE LIT

It stains the blood red est un film écrit et réalisé par Colin Minihan sorti  chez nous en octobre 2017.  Nous lui préférerons son titre alternatif (?) Bloody Sand plus court et plus accrocheur. Le film met en vedette Britanny Allen  également à l’affiche de Jigsaw.

Les spoilers sont moins dangereux que les zombies mais auront quand même du mordant dans cet article...

Le pitch : suite au début d’une attaque Zombie, un couple fuit dans le désert vers le nouveau Mexique.  Notre héroïne s’appelle Molly : c’est une stripteaseuse qui a confié son jeune enfant à sa soeur car elle ne se sentait pas digne de l’élever.

Molly boit, baise,  sniffe.  Elle porte des mèches rouges, un pantalon léopard et des plateformes boots en plein désert.  Un jeune Zombie qu’elle va surnommer Minus tue son compagnon. Molly va devoir traverser le désert en plein cagnard avec Minus aux trousses.

Une pimbêche  de bonne humeur et un zombie dandy ? On aura tout vu !  ©Mpi Home Video / Source : GBHBL

D’abord affolée, Molly s’adapte à la lenteur du Mort-Vivant et entame un voyage initiatique avec un Zombie qui n’arrive jamais à la rattraper mais qui au fil de l’histoire lui sert de compagnie, puis de confident.  Ensemble Molly et Minus vont affronter la faim, les tempêtes de sable et les psychopathes que la faim du monde ont mis sur la route.

Ces derniers temps j’ai enchaîné des films dont les femmes tiennent la vedette : Inside, un gentil thriller d’opérette où une femme enceinte est séquestrée chez elle par une psychopathe qui veut l’accoucher de force (sic).
48 Meters Down, un Shark-Movie très efficace où deux soeurs sont coincées dans une cage sous l’eau avec une heure d’oxygène et plein de requins blancs avoisinant.
Et ce Bloody Sand, donc, que j’ai vu trois fois en trois jours.  Ce sont 3 films différents sur la forme mais identiques sur le fond : des femmes avec un lourd handicap au début de l’histoire affrontent des monstres et en triomphent.

Bloddy Sand est déjà vendu comme le meilleur film Zombie depuis 28 jours plus tard et Shaun of the dead et force est de constater que pour une fois ces arguments promotionnels ne sont pas usurpés. Pourtant, à bien des égards, Bloody Sand pourrait être considéré comme un film sans assise; il y a du trash (Minus bouffe le tampon hygiénique de Molly !) mais 99 % de moins que dans n’importe quel épisode de Walking Dead. Il y a de l’humour noir mais on se bidonne moins que chez Edgar Wright. Il y a un volet road movie qui donne au film un charme fou mais abandonné à la fin du film.  C’est cet assemblage de petits films inaboutis, ce tout en un qui aurait pu lui être fatal et qui personnellement m’a touché droit au coeur.

Alors, va chercher !

Tu veux du sang, Minus ? ©Mpi Home Video / Source : Bloody Digusting

Tout d’abord, Bloody Sand est un film organique. Pas d’effets spéciaux, pas de débauche de zombies à la World War Z, Minus est maquillé à l’ancienne. Et n’importe quel cosplayer de la Zombie Walk peut désormais en faire autant.  L’histoire se passe avec de vrais personnages filmés en décors naturels avec une photo appliquée. La qualité de l’OST est également à louer avec des artistes comme Anna Calvi rarement entendus ailleurs.

Mais il y a surtout la composition de Britanny Allen qui insuffle au personnage de Molly une formidable crédibilité et transforme une pimbêche en femme beaucoup plus fine qu’elle en a l’air.  Il n’y a aucune métaphore du consumérisme ici, mais plutôt un vrai regard sur une femme qui s’est construite et soumise au regard des hommes.  Alors que l’histoire progresse, Molly trouve en Minus l’homme parfait : celui qui « écoute » et « l’apprécie » sans prêter attention à son cul ou ses nichons. A bien des égards, Minus pourrait être un chien de compagnie totalement dévoué à la solitude de sa maîtresse.

S'il te plait, apprivoise moi

S’il te plait, apprivoise moi   ©Mpi Home Video / Source : Variety

Et le film ne parle que de ça : de cette femme qui a fait tous les mauvais choix jusqu’à s’en oublier elle-même et à qui l’apocalypse permet une rédemption inattendue. Poursuivie par la mort,  Molly entame une traversée du désert au sens littéral.  Les apparats tombent : son maquillage vulgaire disparaît pour laisser place à son humanité réprouvée sous forme de plaque et de boutons.  Molly est une fille super en fait, maline comme pas deux, qui refuse d’abandonner, de se faire dévorer par cet homme mort-vivant et qui se défend avec ce qu’elle est.

Au premier abord, la dévoration d’un tampon hygiénique n’est pas ragoutante.  Il y a pourtant quelque chose d’assez puissant dans le symbole : ceci est mon corps, ceci est mon sang… Molly donne tout ce qu’elle a pour rester vivante, la seule chose capable de l’éloigner d’un zombie vorace : son sang menstruel. Sa féminité dévorée par un homme.  Il n’existe désormais plus aucun secret entre Minus et elle,  et la belle va progressivement réussir à dompter la bête. Entre Molly et Minus, l’affrontement va se transformer en « toi et moi, jusqu’à la fin du monde » (le leitmotiv de Preacher -encore et toujours- le comic-book bien entendu, pas l’arnaque de AMC).

Molly réalise progressivement que ce décor désertique lui convient et le spectateur sent que plus elle atteint la civilisation, moins elle a envie de la regagner. Là est sans doute le message le plus pessimiste du film : en dehors du désert et d’un homme muet, point d’avenir pour la femme ? Molly gagne ses galons d’héroïne : elle  reste en vie et part au secours de l’enfant qu’elle n’a pas osé élever du fait quand-dira-t’on.

Molly en mode berserk

Molly en mode berserk ©Mpi Home Video / Source : Amazon

Sur ce point les esprits chagrins ont critiqué le film : s’occuper de son enfant et le sauver de la fin du monde serait selon eux un acte de normalité et non pas d’héroïsme. Ils n’ont rien compris au film !  Bloody Sand traite de ce voyage intérieur qu’accomplit l’héroïne. Le courage c’est d’affronter ses erreurs, les reconnaître et les réparer. C’est risquer sa vie pour son enfant une fois que l’héroïne se reconnait enfin comme sujet capable et non plus comme objet.   Comme l’intégralité des films zombies la fin reste ouverte mais le regard résolu de notre amie dissipe toute inquiétude à avoir à son sujet.

Au final Bloody Sand est un film assez complet et plus profond que l’on aurait pu le supposer après les 10 premières minutes et offre une alternative inespérée au Zombie- Movie. Comme le trop méconnu Fido qui relatait les aventures d’un zombie domestiqué par une famille dans les années 50, le film de Colin Minihan s’apparente plus à une comédie intimiste sur une femme qui se redécouvre elle-même qu’au blockbuster apocalyptique dont beaucoup commencent à se lasser.

Original, bancal sur la fin et attachant comme pas deux, ce Bloody Sand laissera pour ceux qui voudront s’y’ intéresser une trace indélébile dans leur filmographie zombie. Les autres ? On s’en tamponne !

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Une femme perdue dans le désert poursuivie par un zombie : va t’elle se faire croquer ou parvenir à l’apprivoiser ?  Bloody Sand amène enfin un peu de nouveauté dans le zombie movie : A découvrir chez Bruce Lit.

La BO du jour : une autre blonde apocalyptique toute droit sortie de l’ost :

26 comments

  • Présence  

    Même si les films d’horreur ne m’attirent toujours pas du fait de ma chochotterie, je dois dire que l’histoire et son principe (associer une femme faisant commerce de son image, à un zombie, ennemi de l’humanité, et de renverser la tendance, le mâle humain étant plus nocif que le zombie) me plaît bien et que j’y vois une belle utilisation du monstre (zombie) pour faire ressortir l’inhumanité du comportement de certains individus, ou classe d’individus.

  • Matt  

    « la fin reste ouverte mais le regard résolu de notre amie dissipe toute inquiétude à avoir à son sujet. »

    Nan, moi je dis qu’elle est dans la merde à la fin. C’est pas une super héroïne.
    Ou alors je dis juste ça pour t’embêter^^.

    Bon puisque c’est un film que tu m’as poussé à regarder, il est normal que je dise ce que j’en pense. Globalement je suis d’accord avec l’article. J’ai juste trouvé le passage ou Molly veut protéger son zombie de 2 militaires assez irréaliste. Elle le supporte, elle s’habitue à lui…mais de là à risquer sa vie pour un zombie, ça m’a paru WTF. Et les 2 militaires qui décident de ne pas tuer le zombie aussi. C’est comme laisser passer un type armé à l’aéroport parce que sa compagne à demandé gentiment aux contrôleurs.

    Certes c’est pour chipoter mais quand même, ça fait bizarre. Pour le reste le film est bon, original pour un film de zombie. Pas de quoi me pousser à l’acheter non plus, mais ça se regarde bien.

  • Bruce lit  

    @Présence : le film ne fait pas peur et hormis la séquence tampon, n’est pas trash.
    @Matt : la fin reste ouverte effectivement. Je ne suis pas sûr qu’il y’ait un numéro 2. Ce qui est certain c’est que Molly a les nerfs et ce n’est pas une dizaine de zombies qui vont l’arrêter. Plus globalement, le genre en soi, reste quand même sujet à des fins toujours frustrantes, une apocalypse étant rarement éradiquée. Deux schémas : le héros meurt / le héros vit mais reste dans la merde. On est donc bien dans le ton..
    Les deux militaires, dans mon souvenir n’ont pas envie de se faire chier à gâcher une balle et gérer une civile énervée.
    Comme dit dans l’article, le film peut parfois être bancal, notamment sur la fin. Mais la somme de ses qualités l’emporte sur ses défauts.

    • Matt  

      Mais ils gâchent une balle : ils explosent la jambe du zombie^^ Donc ils le ralentissent mais ne le tuent pas. On ne connait pas l’ampleur de l’invasion avant la fin du film donc on peut se dire en effet qu’ils s’en foutent d’un zombie isolé. Mais à la fin on voit que c’est bien une apocalypse. Est-ce judicieux de se dire « bon allez, on laisse vivre ce zombie là, c’est pas comme s’il pouvait mordre des gens et répandre encore plus l’invasion » ?
      En gros ils sont super cons ces militaires. Et pas vraiment paniqués par la fin du monde. Mais bon…ça ne gâche pas le film. C’est surtout que cette scène ne sert à rien et n’a aucun sens. Ils auraient pu la virer complètement. Si le but c’était juste de blesser la jambe du zombie, il aurait pu juste se casser la gueule dans un trou.^^

  • Matt  

    Sinon moi je n’ai pas vraiment entendu de bonnes choses sur 47 meters down. Apparemment les personnages sont antipathiques, on se fout de ce qui leur arrive et c’est plein de jump scare avec le requin qui sort de l’ombre.
    Bon…face à la quantité de films de requins à chier, je veux bien croire que c’est pas le pire mais ça ne me fait pas envie. Je crois que rien n’arrive à la cheville de Jaws et Open Water.

  • Matt  

    Tiens d’ailleurs tu as prophétisé la sortie de la suite en te trompant dans le titre « 48 meters down ». C’est 47. Et 48 sera la suite. Youhou une franchise de films de requins. ça me refroidit encore plus.

  • Tornado  

    Très belle analyse, comme souvent. Ton passage irrité « ils n’ont rien compris au film » m’a paru totalement convainquant de l’extérieur. Et toujours cette bienpensance pénible qui domine… 🙁

    Bon ben ça a l’air très bien. Je note ! 🙂

  • Tornado  

    Tiens, je note que la typographie du titre imite celle de Walking Dead, ce qui semble indiquer (euphémisme) que la dite affiche racole à fond à destination d’un public certain, et que la dite typographie est désormais établie tel un standard absolu…

  • Jyrille  

    Trois fois en trois jours ? Il doit vraiment être bien… En tout cas tu le vends comme tel et tu me donnes fortement envie d’essayer. Je ne connais pas non plus les autres films que tu cites. Merci pour la découverte et pour ta vision des choses, Bruce. Je n’ai pas vu Fido non plus.

    La BO est géniale. J’ai les deux albums de la dame, ils sont tous deux terribles. Selon moi, la majeure partie de la critique rock les trouve passables.

    • Jyrille  

      D’ailleurs ce titre est sur son premier album.

      • Bruce lit  

        @Cyrille : attention ! ce n’est pas parce que je mets Calvi en BO que j’aime !
        Je ne pourrais pas dire ce qui me déplaît chez elle d’ailleurs. Je trouve ça un peu mollasson. Mais quelle femme sublime !

        @Tornado : je n’avais pas fait attention à la typo. On avait eu ça avec la BD Fragile qui exploitait pour la couverture les codes graphiques de WD. La preuve que désormais c’est à cette aune qu’il faudra mesurer du produit Zombie. Pas mal.

        @Matt : Open Water est chouette mais à mes yeux est moins un film de requin qu’un reality-catastrophe.
        47 Meters Down : je suis finalement meilleur public au ciné qu’en BD ;). Sans doute parce que moins cinéphile faute de temps. J’avais trouvé amusantes ces soeurs qui règlent leurs conflits sous l’eau et la fin est très réussie, convaincante et efficace.

        • Matt  

          Je n’ai pas vu 47 meters down donc je ne peux pas en dire plus, mais d’après ce qu’on m’en a dit, ça a l’air très très cliché. Mais après j’imagine aussi que si on est moins cinéphile et qu’on n’a pas vu ces clichés 3000 fois dans plein d’autres films, ça peut plaire^^
          Le truc aussi c’est que dans ce genre de film avec des animaux tueurs, j’aime bien l’économie d’effets et les comportements animaux pas trop abusés. Comme dans Open Water ou Black Water que je t’ai montré d’ailleurs (avec un vrai crocodile). Quand ça devient un monstre à la con qui se comporte comme n’importe quel méchant de slasher qui attaque tout et n’importe quoi, ça me gonfle. Même les T-rex dans le King Kong de Jackson je ne supporte pas. ça a beau être des animaux qu’on ne connaît pas, on se doute que rien ni personne n’essaierait de bouffer un truc de la taille d’une cacahuète quand il est sur le point de tomber d’une falaise et de mourir. C’est juste trop débile^^

          • Bruce lit  

            Le comportement des requins de 47 meters est scientifiquement impeccable. La première partie du film les voit calmes et placides. Les deux héroïnes en sécurité dans leurs cages les admirent pour leur beauté. A partir du moment où prisonnières et blessées elles saignent et paniquent, elle se transforment en proies. Le film se déroule en temps réél soit environ 1h00 du reste d’oxygène des nanas. Ce n’est donc pas un animal qui attend patiemment des jours et des nuits des proies hors de portée. C’est sans doute le film qui respecte le plus la nature de prédateur de l’animal.

          • Matt  

            Bon ok. Faut voir la façon dont c’est filmé alors. On m’a dit que ça faisait clichés de film d’horreur avec un requin. Mais je peux aussi me faire mon avis.

  • Nico  

    Très bon article Bruce. A la base, je suis amateur de films et séries de zombies mais depuis quelques temps j ai un peu de mal. J essaie de suivre les derniers walking dead et bon dieu que ça devient pénible…. Ce film a l air de revisiter le thème de façon bien originale. Je vais le chercher, le trouver et le regarder (esprit de Liam Neeson sort de ce corps!) 🙂

  • Matt  

    Oh pitié dîtes moi que ce n’est pas une semaine zombie !

    • Bruce lit  

      @Matt : hélas si, une semaine survival.
      @Nico : les WD feront la une pendant deux jours. Dont celle de demain assez surprenante….

      • Matt  

        Snif…
        Il n’y a que ce foutu zombie insupportablement populaire qui peut avoir des thématiques rien qu’à lui. Tu mériterais une semaine spéciale Deadpool^^ Mais comme t’es le boss, tu choisis ce qui t’arrange…zut !

  • JP Nguyen  

    Bon ben… comment dire… ah si !
    Pour faire écho à Nico : « Je ne vais pas le chercher, pas le trouver, et pas le regarder » (esprit Liam Ni-ni-son)
    Désolé, Boss, malgré ton enthousiasme, je ne me vois pas franchir le pas pour ce film…

  • Bruce lit  

    bon….
    sinon qui a vu Jigsaw ? L’actrice joue dedans.

    • Matt  

      Jigsaw c’est Saw 8. J’ai pas dépassé le 3. Et seulement le premier était bon pour moi. Après c’était de la surenchère gore qui m’a gonflé.

      • Patrick 6  

        Et déjà le premier même s’il part d’une très bonne idée, s’essouffle rapidement pour finir sur une queue de poisson inévitable pour la continuation de la franchise…

  • Patrick 6  

    Un certain Bruce m’a fait une copie de ce film (honte à lui) mais je ne l’ai toujours pas regardé (honte à moi) !
    En tous cas ton article m’a donné envie de le regarder asap ! Mon retour d’ici peu. A suivre…

  • Eddy Vanleffe  

    J’ai envie de voir ce film
    je suis faible

    • Bruce lit  

      C’est surtout que ma prose miraculeuse a fait une nouvelle victime.

  • Matt  

    Et kikavu « le retour des morts vivants » de Dan O’bannon ?^^
    C’est un film de zombies que j’aime bien, une sorte de pastiche avec un feeling très années 80 (ben…le filme date de 1985) avec des punks (dont une rouquine qui fait un strip tease dans un cimetière et revient en zombie queen), de la musique rock pendant les attaques de zombies, un bruit de pomme croquée à chaque fois qu’un zombie croque une tête d’humain (oui, c’est dans ce film qu’ils gueulent le « cerveeaauu » que tout le monde connait) C’est bien fun et en même temps c’est un des films les plus désespérés puisque les zombies ne peuvent pas être tués. On peut les couper en morceaux et les morceaux continuent de vivre comme dans Reanimator. Et les bruler génère de la fumée qui réveille d’autres morts comme un gaz toxique. Les zombies sont intelligents (enfin…pas trop cons), ils peuvent courir, parler (ils bouffent le cerveau pour apaiser leur douleur)
    C’est marrant et horrible en même temps.

    La liste des musiques :

    Francis Haines, « The Trioxin Theme » (Main title)
    The Cramps, « Surfin’ Dead »
    45 Grave, « Partytime (Zombie Version) »
    T.S.O.L., « Nothing For You »
    The Flesh Eaters, « Eyes Without A Face »
    Roky Erickson, « Burn The Flames »
    The Damned, « Dead Beat Dance »
    Tall Boys, « Take A Walk », 2:28
    The Jet Black Berries, « Love Under Will »
    SSQ, « Tonight (We’ll Make Love Until We Die) »
    SSQ, « Trash’s Theme »

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