Un diamant d’innocence ( Emma Frost)

Emma Frost par Karl Bollers & collectif

1ère publication le 21/06/17- Mise à jour le 27/12/17 puis le  20/08/20

Article de MATTIE-BOY

VO : Marvel

VF : Panini (kiosque)

Les couvertures (un peu coquines et trompeuses sur le contenu) de Greg Horn

Les couvertures (un peu coquines et trompeuses sur le contenu) de Greg Horn©Marvel Comics

Aujourd’hui l’article sera consacré à la série Emma Frost en 18 épisodes de Karl Bollers publiée en 2003. La VF est disponible dans les revues kiosque « x-men extra » 45, 46, 47, 49 et 51.

Emma Frost est un personnage qui a débuté sa carrière en tant qu’ennemie des X-men. Elle était en effet la reine blanche du club des damnés chez Chris Claremont aux côté de Sébastian Shaw et Jason Wyngarde alias Mastermind. Laissant de côté son rôle de super-vilaine dès les années 80, Emma est devenue directrice d’une école et s’est mise à enseigner aux Hellions, des jeunes qui entraient souvent en conflit avec les New mutants (faut dire que la morale de la miss restait douteuse). Mais lors d’une attaque de sentinelles menée par Trevor Fitzroy dans les épisodes X-men des années 90, ses élèves ont tous été assassinés. A partir de là, Emma a débuté une période de rédemption. Elle rejoindra le camp de Xavier en devenant professeur dans la série Generation X.

Et enfin depuis le run des New X-men de Grant Morrison, elle a fini par carrément intégrer l’équipe officielle des X-men et devenir la nouvelle chérie de Cyclope au grand désespoir de certains fans du couple Scott/Jean Grey (ahem….je me sens visé là -Ndr).

Mais la miss ayant un lourd passif de super vilaine, il n’allait pas se passer beaucoup de temps avant que Marvel décide de mettre en production une série dédiée à son passé afin de révéler que c’est suite à un concours de circonstances qu’Emma a fait de mauvais choix de vie qui l’ont conduite à suivre le côté obscur au service de l’empire…euh…du club des damnés.

Un pouvoir envahissant qui révèle des secrets

Un pouvoir envahissant qui révèle des secrets©Marvel Comics

Avant de commencer, je tiens à préciser que l’ambiguïté de ce personnage fait qu’elle a autant d’admirateurs que de détracteurs. Son côté froid et manipulateur n’est pas là pour plaire à tout le monde. Mais pour ma part, j’apprécie bien le personnage. Et pas à cause de sa plastique ! Je vous vois sourire, là au fond à vous faire des idées. Non ! Ce qui est intéressant, c’est tout simplement que c’est un personnage complexe et que ses travers et ses défauts participent à la rendre plus humaine et crédible.

On ne compte plus le nombre de personnages de super héros trop lisses ou trop parfaits. Il en faut bien sûr pour conserver une part de rêve et d’espoir. Ils représentent des valeurs, ce sont des symboles forts. Mais ce sont rarement les plus passionnants en tant qu’être humains. En faisant d’Emma Frost une héroïne, Marvel a eu la bonne idée d’affirmer qu’un personnage apparemment superficiel et orgueilleux n’est pas forcément quelqu’un de profondément mauvais. Ce personnage en est arrivé là pour une raison. Et même si on pourra toujours trouver que sa rédemption n’est pas à 100% crédible à cause de X évènements de la continuité, j’aimerais rappeler que la continuité de l’univers Marvel a perdu de sa crédibilité depuis longtemps, principalement à cause d’une trop longue durée et d’un trop grand nombre d’auteurs qui ont écrit et réécrits des événements de manière plus ou moins réussie. La continuité reste riche et intéressante lorsqu’elle est écrite pas les meilleurs auteurs, mais si on chipote sur le moindre détail, aucun choix scénaristique des dix dernières années ne tient la route à 100%. Donc autant se contenter de retenir les grandes lignes importantes.

Les trois sœurs Frost. De gauche à droite : Adrienne, Emma et Cordélia

Les trois sœurs Frost. De gauche à droite : Adrienne, Emma et Cordélia©Marvel Comics

Bref, ce pari de ramener Emma Frost du bon côté n’était pas gagné. Grant Morrison avait déjà préparé le terrain en montrant que sous sa carapace aussi froide que le suggère son nom se cache une femme terrifiée par l’échec et traumatisée par la mort de ses élèves. Son attitude manipulatrice et orgueilleuse était déjà perçue comme un système de défense contre les agressions extérieures, et un moyen pour elle de ne pas perdre la face. Cette attitude sera exploitée par Karl Bollers qui va révéler que tout cela vient de son parcours familial et d’un père tyrannique qui considéraient les apparences comme essentielles. Ce qui peut aussi expliquer la manière qu’elle a de se mettre en avant dans des costumes assez révélateurs.

Cela dit, je tiens à minimiser l’importance de sa représentation hyper sexualisée avant d’entrer dans le vif du sujet. Car nous ne sommes pas dupes. Les super héroïnes sont dessinées par des hommes, et la plupart d’entre elles sont vêtues de bikini, de maillots de bains ou de tenues moulantes qui n’ont rien à envier à celles de certaines tapineuses. Et ça ne date pas d’hier. Rien que le costume classique de Tornade en cuir avec cuissardes nous rappelle un peu certaines tenues fétichistes SM. Que ce soit une mauvaise chose de représenter systématiquement les femmes ainsi n’est pas le sujet de l’article, mais je le mentionne pour éviter toute ambiguïté sur le personnage ayant un rapport avec sa tenue. On sait bien que c’est toujours over the top les costumes d’héroïnes et il n’y a pas de raison qu’Emma Frost ait à répondre de ses goûts vestimentaires plus que les autres.

Winston Frost, patriarche froid et impitoyable dont l’austérité n’a d’égale que celle du cadre de sa maison

Winston Frost, patriarche froid et impitoyable dont l’austérité n’a d’égale que celle du cadre de sa maison©Marvel Comics

La série nous propose donc de plonger dans les années scolaires d’Emma Frost (lycée puis fac). Comme vous le savez si vous avez lu le run de Morisson, Emma n’a pas toujours été une blonde à forte poitrine. A l’époque, sans être une mocheté pour autant, c’était la fille qui passe un peu inaperçue. Celle qui ne sait pas se mettre en valeur. Ainsi on nous présente une Emma Frost aux cheveux châtains et peu gâtée par la nature au niveau du tour de poitrine. Elle étudie dans un lycée privé pour filles réputé et très cher grâce à la fortune de son père, mais n’a pas non plus de notes formidables. On ne tombe pas dans la caricature de la mal-aimée, pauvre, moche et en échec scolaire. Son profil est plutôt celle de la fille « moyenne » en tout, jalousée par ses camarades à cause de sa fortune et pressurée par son tyran de père qui considère qu’une Frost ne doit avoir que des A sur son bulletin.

Même si une camarade de classe la persécute injustement, Emma n’est pas mise à l’écart sans raison pour autant. Tout est organisé pour qu’elle mange aux meilleurs endroits (pas pour son bien, mais pour les apparences encore), qu’elle ne reste pas à l’internat mais dispose d’un chauffeur qui l’emmène et la ramène matin et soir, et par conséquent elle ne s’intègre pas parmi les autres. Il est concevable que certaines la perçoivent comme une snob hautaine. L’ennui, c’est qu’elle n’a pas le choix. Il s’agit encore des décisions de son père.

Un petit air de Carrie qui va s’énerver ?

Un petit air de Carrie qui va s’énerver ?©Marvel Comics

Les premiers épisodes tournent autour de la famille Frost étouffante et carrément dysfonctionnelle. Les enfants se dénoncent entre eux à leur père pour s’attirer ses faveurs même s’ils le détestent tous afin de s’assurer un héritage, et chacun d’eux a des secrets qu’il essaie de dissimuler. Le frère d’Emma, Christian, est gay, ses sœurs Adrienne et Cordélia sont respectivement une pimbêche allumeuse qui pose pour des magazines et une gothique qui se drogue. Et tout ça n’est pas au goût de Winston, le père, sans arrêt sur le dos d’Emma et qui lui refuse le moindre compliment même quand sa moyenne remonte en flèche.

Oui, car pendant ce temps, Emma commence à développer son pouvoir mutant et entend les pensées des autres, bien malgré elle. Elle fait des crises avec des migraines et des saignements de nez qui attirent encore trop l’attention sur elle et ne l’aidera pas à être populaire. Surtout quand le prof mignon prend sur lui de vouloir l’aider.

Naissance d’un pouvoir mutant qui ne passera pas inaperçu

Naissance d’un pouvoir mutant qui ne passera pas inaperçu©Marvel Comics

Emma va se mettre à entendre les réponses aux questions des examens grâce à son pouvoir. Cela va la gêner au début, mais elle a tant besoin d’impressionner sa famille que la tentation sera trop grande. Elle découvrira malheureusement que même sans tricher, son père l’empêchera de mesurer son propre potentiel en forçant l’école à lui donner de bonnes notes grâce à ses relations, tout ça pour sauver la réputation des Frost.
Emma finira tout de même par s’améliorer sans avoir besoin de tricher et participera à des cours de soutien en tant qu’enseignante. Ceci déclenchera chez elle une envie de faire carrière dans l’enseignement. Bien évidemment, ça ne plaira pas à son père. Et à force de vouloir le défier (la miss prenant tout de même de plus en plus d’assurance), va débuter un véritable combat contre son père. Celui-ci gagnera la première manche en faisant renvoyer le seul prof qui la soutenait (et qui lui plaisait).

La série se découpe en 3 grandes parties. La première se penche donc sur ses années de lycée et les relations entre les membres de la famille Frost. Trahisons, malentendus et jalousie sont au programme. La deuxième se concentre sur son émancipation lorsqu’Emma quitte sa famille et le monde scolaire pour tenter de vivre par elle-même sans la fortune de son père qui la prive de tout contrôle sur sa vie. Sans le sou, elle fréquentera un petit escroc, se fera de l‘argent au casino grâce à ses pouvoirs et tombera dans un monde de délinquance. Et enfin, la dernière partie est consacrée à son retour à la fac. C’est à partir de là qu’elle arborera un nouveau look pour commencer une nouvelle vie.

La folie des grandeurs couplée à l’innocence d’une jeune fille qui découvre le monde

La folie des grandeurs couplée à l’innocence d’une jeune fille qui découvre le monde©Marvel Comics

Au fil de ces pages, Emma va vivre différentes situations allant des drames familiaux (son frère tentera de se suicider) à un kidnapping par un petit caïd dont elle devra se sortir seule avec ses pouvoirs puisque son père bouffi d’orgueil refusera de céder au chantage des ravisseurs. Tout ceci va contribuer à ancrer en elle la certitude que seuls les plus forts s’en sortent et que pour devenir fort, il faut écraser les autres. Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé de régler ses problèmes autrement. Mais même lorsqu’elle rencontrera une autre mutante aux pouvoirs similaires aux siens, celle-ci tentera de se servir d’elle et la trahira.

La série n’oublie pas la métaphore raciale souvent présente chez les X-men. A la fac, les médias noient les jeunes sous les discours réactionnaires qui font naitre même chez ceux qui n’en ont jamais vu une crainte des mutants. Les manifs anti-mutants pour leur interdire d’entrer dans les écoles des gens « normaux » seront légion. Et quand Emma se confiera à son ancien prof, celui-ci sera bien trop prompt à la rejeter comme une aberration de la nature. L’ironie, c’est qu’elle n’est pas innocente dans l’histoire. C’est finalement en cessant de se faire marcher dessus et en usant trop de ses pouvoirs de manière immorale qu’elle donnera de l’eau au moulin des anti-mutants. Mais quel était le bon choix finalement, alors qu’elle n’a jamais voulu de ces pouvoirs ?

Mais un monde parfois dangereux

Mais un monde parfois dangereux©Marvel Comics

L’histoire se termine avant qu’elle se lance dans sa carrière de super vilaine. On s’arrête au moment où sa vision du monde a changé au terme de ses études. Sa plus grosse erreur dont nous sommes témoins sur la dernière planche de la BD est de considérer que le monde entier est à l’image de ceux qui l’ont trahie, se sont servi d’elle, lui ont menti. Brisée, son regard sur le monde devient désenchanté et pessimiste.

La série est très plaisante à lire et le sujet est vraiment traité avec justesse. L’évolution d’Emma est très crédible. Ses actes restent toujours compréhensibles. Pas toujours pardonnables, mais compréhensibles. J’entends par là que ce qu’elle fait relève vraiment parfois de fantasmes qu’on a tous eu lors d’un moment de colère vis-à-vis d’un type qui nous a pourri la vie ou face à d’autres difficultés de la vie. Avec de tels pouvoirs à notre disposition, aurions-nous vraiment pu résister à la tentation ? Entre les situations qu’elle traverse et l’absence d’un mentor bienveillant (car le seul qu’elle aura est une déséquilibrée), on la sent surtout très mal guidée dans la vie.

Astrid, un mentor ou une manipulatrice déséquilibrée ?

Astrid, un mentor ou une manipulatrice déséquilibrée ?©Marvel Comics

Je l’ai déjà dit, mais pour moi les X-men sont de vrais enfants de chœur. Peut-être ai-je le même regard désabusé qu’Emma sur le monde, mais je suis persuadé qu’avec de tels pouvoirs, peu de gens résisteraient à enfreindre les lois et faire des choses immorales. Le récit d’Emma est en fait très crédible et rationnel et montre bien ce que peut devenir une mutante privée de l’enseignement et du soutien d’un mentor comme Charles Xavier par exemple.

Sans désirer faire du mal aux autres, Emma devient une sociopathe qui évite les gens ordinaires et méprise les anti-mutants. Sa rédemption future qu’elle entamera avec la possibilité d’accéder à sa vocation d’enseigner la poussera à espérer un monde meilleur dans lequel personne n’aura à subir ce qui lui est arrivé. Mais elle reste trop désabusée pour voir le rêve de Xavier autrement que comme une utopie. C’est là toute son ambiguïté. Elle rêve de quelque chose de meilleur mais ne croit pas que cela puisse arriver en faisant de beaux discours la bouche en cœur. D’où son obsession pour le contrôle et la manipulation qui lui garantissent à ses yeux de plus faibles probabilités d’échec ou de dérapage. Mais c’est évidemment moralement discutable.

La manipulation mentale comme échappatoire

La manipulation mentale comme échappatoire©Marvel Comics

S’il fallait trouver des reproches à faire à la série, ce serait finalement un cheminement malgré tout assez prévisible et utilisant certains poncifs du parcours de la descente aux enfers, ainsi qu’une fin qui manque d’éclat. En fait, j’ai un peu de mal à mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans cette série mais il manque un petit quelque chose. On n’est pas pris aux tripes, cela reste gentillet. Peut être la faute au dessin très classique. Mais d’un autre côté, un style très sombre et sordide aurait surement donné l’impression de forcer le trait et tomber dans le mélodrame.

C’est donc peut être un bon choix d’avoir opté pour un style assez « mainstream ». Cela dit, il reste assez impersonnelle et fait la part belle aux personnages aux physiques de mannequins. C’est Randy Green et Carlo Pagulayan qui se relaient sur la série. Le premier a un style expressif mais assez lisse rappelant les Marc Silverstri ou Michael Turner avec leurs filles sexy de chez Top Cow. En moins « poumonées » tout de même. Quant au deuxième, il a un style plus réaliste, fouillé et séduisant, offrant davantage de détails dans les décors mais également assez passe-partout.

« Mais pourquoi détestent-ils tous les mutants ? Je ne suis pas si différente d’eux. »

« Mais pourquoi détestent-ils tous les mutants ? Je ne suis pas si différente d’eux. »©Marvel Comics

Attention quand même à la VF dans les magazines que je mentionnais plus haut. C’est l’inénarrable Geneviève Coulomb à la traduction. Si vous lisez la VO, vous savez quoi faire. Sans être insupportable comme certains de ses autres travaux (la preuve, je n’ai pas brûlé les magazines pour m’acheter la VO), sa traduction nous offre tout de même des phrases mal formulées qui ne flirtent même plus avec la faute de français mais la demandent en mariage et une insupportable tendance à faire parler tout le monde de la même façon (tous les personnages traduits par Coulomb utilisent l’expression « des clous ! »). On dirait même parfois qu’elle adapte ses mots pour qu’ils rentrent dans les bulles, quitte à écrire « j’ignore » au lieu de « je l’ignore ». Je ne sais pas comment fonctionne le processus de traduction et de retouche des images, mais je peux affirmer que ce n’est pas la meilleure solution de mise en forme.

Au final, si la série ne brille pas par un concept très novateur, son thème est suffisamment bien traité et agréablement mis en image pour que le tout se lise sans ennui et avec plaisir.

Changement de look radical

Changement de look radical©Marvel Comics

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La BO tardive du jour :
Emma, un diamant humain n’hésite pas à se salir les mains :

31 comments

  • Tornado  

    Ah, et bien là je partage complètement ton appréciation ! Si tu as lu mon commentaire Amazon (qui date de 2011 !), tu dois déjà le savoir.
    Je trouve cette maxi-série joliment équilibrée, entre la sitcom lycéenne, la saga familiale un peu trash (à l’époque, je trouvais que ça lorgnait un peu sur la série TV « Dirty Sexy Money ») et la métaphore raciale propre aux X-men.
    Voilà du divertissement fun que je peux aimer, avec suffisamment de parti-pris dans la structure narrative pour m’accrocher.
    Si le dessin de Randy Green est très lisse et impersonnel, je trouve celui de Carlos Pagulayan vraiment très bon ; dans le ton, on va dire. Mais très élégant. J’adore aussi les couvertures. Elles sont aguicheuses, c’est vrai, mais aussi très poétiques !
    En bref, une série que j’ai envie de garder, contrairement à celle dédiée à « Mystique ».

    • Matt  

      Ouaip j’avais lu ton avis. Et j’en avais pensé la même chose. J’ai du coup essayé de ne pas te piquer tes phrases et d’exprimer autrement mon ressenti, même s’il est similaire^^
      Je ne connais pas Dirty Sexy Money.
      Le style de Randy Green reste heureusement expressif et pas figé comme d’autres artistes de chez Top Cow qui donnent l’impression que les personnages font du « posing ».

      Tiens j’ai relu le gant de l’infini hier du coup, à cause de Coulomb. Je devais savoir^^ Bon…c’est acceptable. Un peu comme sa trad sur Emma Frost. Un ou des « des clous », 2 « m’amour » dont un seul prononcé par Thanos (l’autre c’est la pouf que se crée Thanos qui le prononce, donc ça fait moins débile). ça parle de façon moyenâgeuse mais pour la dimension mythologique c’est tolérable. M’enfin elle est pénible cette foutue traductrice quand même…

  • Présence  

    Ainsi donc, après ton article sur Mystique, tu passes à Emma Frost, une autre supercriminelle emblématique des mutants. Il s’agit d’une série que je n’ai pas lue, car je ne connais pas ce scénariste, et les dessins (que tu décris très bien) ne m’ont pas attiré. Difficile de s’enthousiasmer pour du sous-Silvestri, mâtiné de sous-Turner (c’est exactement à eux que les images présentes dans l’article me font penser).

    Tes remarques (un cheminement malgré tout assez prévisible et il manque un petit quelque chose) me confortent dans l’idée de privilégier d’autres lectures, d’autant que ta présentation très complète permet de s’en tenir là.

    • Matt  

      Je ne dirais pas « sous-Turner » tout de même. Parce que je trouve le trait de Randy Green moins vulgaire que celui de Turner qui habille tout le monde avec des vêtements trop courts pour que les pec et les boobs soient saillants aux travers^^ Randy Green reste plus agréable à l’œil. Même si très classique.

      ça reste très sympa même si ce n’est pas une lecture très surprenante Bienveillant comme tu es et par rapport aux lectures que tu apprécies, je ne pense pas que tu sois déçu en la lisant. Après je viens de te priver du plaisir de la découverte en te racontant la série, je le reconnais^^

  • Matt  

    Le costume ça dépend trop des auteurs en fait pour que je retienne vraiment cet aspect comme révélateur de sa psychologie. Chez Whedon c’est correct. Chez Morrison on dirait une pute. Et Morrison habille tout le monde en combi de cuir avec des chaines comme s’il fantasmait sur des trucs bizarres^^ Donc il faut se fier à quoi ?
    Pour le terme médical…faut que je fasse gaffe avec toi, hein !^^

    Emma n’est pas non plus mon perso féminin Marvel favori. Mais je l’apprécie bien. Et avec le boss qui ne l’aime pas, ça me donnait envie de la défendre un peu^^ Hum…il n’est pas là. Il a sans doute voulu éviter le débat de 3 pages avec moi^^
    C’est un des meilleurs éléments du run de Whedon d’ailleurs qui s’enlise dans sa dernière histoire un peu ridicule. Au début j’avais pensé ne garder que le premier deluxe qui s’achève sur l’histoire de la salle des dangers, mais j’aime bien aussi « Torn » avec le retour de Cassandra Nova et l’implication de Frost dedans, la suspicion qu’elle inspire aux autres X-men. On ne sait pas à quel jeu elle joue et je ne pouvais pas en rester là. Même certains passages sur je sais plus quelle planète de la dernière saga un peu naze, j’apprécie encore son évolution quand elle ne se sent pas digne d’être aimée par Scott. Faute d’avoir fait un run parfait, Whedon a su écrire Emma je trouve.

  • JP Nguyen  

    Je ne suis pas un fanatique des décors mais les planches de Randy Green font vraiment light sur cet aspect.
    Concernant la mini-rétro en début d’article :
    « Laissant de côté son rôle de super-vilaine dès les années 80, Emma est devenue directrice d’une école et s’est mise à enseigner aux Hellions, »
    Je n’ai pas tout suivi pendant cette période mais il m’avait semblé qu’Emma n’était passée du côté des « gentils » que suite au massacre des Hellions, après le départ de Claremont.
    Par exemple, il me semblait qu’elle avait eu une confrontation avec les New Warriors au début des années 90… Désolé, même si je ne suis plus accro à la continuité, j’ai encore des moments de faiblesse…

    Merci pour l’article, qui fait bien le topo sur ces épisodes. Vu que ce n’est dispo que en mag VF, je ne pense pas lire cela un jour (je n’irai pas les rechercher exprès cez un bouquiniste…).

    • Matt  

      Euh oui j’avoue que c’est possible. Je n’ai pas tout suivi les New warriors non plus (moi pas vraiment fan de cette équipe). C’est surtout qu’elle est directrice et lance moins d’attaques frontales contre les X-men. Elle fait surtout sa cuisine dans son coin, mais j’imagine qu’il est possible qu’elle fasse encore quelques trucs pas cool.

      Sinon en VF ce n’est dispo qu’en mag mais il y a un TPB VO « Emma frost ultimate collection » qui compile toute la série. Je n’ai juste pas l’habitude de citer les parutions VO^^

  • Jyrille  

    Merci Mattie de m’expliquer ce personnage, je ne savais même pas quel était son pouvoir. Pourtant j’ai lu les X-Men avec le Club des damnés, la saga du Phénix. Le dessin me rappelle Gen 13, c’est de Turner non ?

    Sinon je ne lirai jamais cela, je n’aime pas du tout le dessin, et cela sent une histoire un peu culcul, ce que tu dis toi-même. Cela n’a pas l’air très passionnant. Mais je trouve que se pencher sur un personnage différent comme Emma Frost est toujours intéressant.

    Eh ben, il n’y a pas de BO du jour encore ? 😀

    • Matt  

      Eh ! Je n’ai pas dit que c’était culcul ! J’ai dit que ce n’était pas très surprenant dans le traitement. Mais traité avec justesse.

      • Jyrille  

        Je sais que tu ne l’as pas dit, c’est moi qui tire cette conclusion tout seul…

        • Matt  

          Mais tu as dit que je l’avais dit^^
          Je sais que tu sais ce que je sais, alors ne dis pas que j’ai dit ce que tu penses que j’ai dit…alors que je ne l’ai pas dit.
          Et en plus tu te trompes, voilà^^

          Non plus sérieusement l’enrobage « dessin mainstream classique » cache quand même un sujet sérieux.
          ça m’a un peu fait penser, même si le thème est différent, à la mini série de Kevin Smith « the evil that men do » avec Spider-man. Bon…je préfère le dessin de Terry Dodson à celui de Randy Green mais cela reste un style mignonnet mainstream, et pourtant le thème est plutôt sombre avec des histoires d’abus sexuels sur les femmes (et les hommes aussi d’ailleurs, le « méchant » étant un type abusé sexuellement par son frère)

          • Jyrille  

            C’est vrai que ma phrase porte à confusion, mais ce n’était pas mon intention 😉

        • Matt  

          D’ailleurs j’ai un rapport schyzophrénique (Omac est par là ? Non ? Bon…je peux utiliser un terme médical n’importe comment^^) avec la manière d’illustrer certains thèmes.

          Des fois je trouve que ça colle très bien d’utiliser des dessins sombres, poisseux pour parler de choses sombres et déprimantes. Question d’adéquation entre le fond et la forme.
          Et des fois, comme je le dit vite fait dans l’article, j’aime que ça contraste. Parce que j’ai le sentiment qu’un style graphique sombre forcerait trop le trait, au point de tomber dans la propagande ou le mélodrame, en gros l’exagération pour montrer à quel point on est sérieux et on parle de trucs graves. J’imagine que cela dépend aussi du scénario. Si celui-ci effleure trop le sujet, le style graphique glauque devient un cache misère ou de la poudre aux yeux pour noyer le poisson.

          • Matt  

            Mais ne réponds pas sérieusement comme ça ! Je rigolais.

            Sinon, le truc pour les termes médicaux c’est qu’il y a les significations « populaires » répandues par les films qui simplifient les concepts qui peuvent induire en erreur.
            Un schizophrène n’est pas, il me semble, un mec qui a « juste » un dédoublement de personnalité comme on peut nous le raconter dans certains films.

          • Matt  

            Eh ! Si je relevais tous les termes informatiques utilisés de manière complètement incongrues…
            Là aussi les films sont forts pour raconter n’importe quoi^^ Mais vraiment n’importe quoi !
            Le néophyte n’y voit que du feu évidemment. On ne peut pas tous être calés dans tous les domaines^^

  • Bruce lit  

    Alors, on discutera pas des goûts vestimentaires ni de la personnalité d’Emma, promis (Emma, c’est quand même la nana qui utilise les pouvoirs du Phénix, pour que ses étudiants se prosternent devant elle…non…non..je dirais rien, on va dire qu’elle était mal écrite, ce qui est le cas, car seul Morrison lui a donné ce petit plus je trouve).
    J’ai investi dans cette série suite à ton article. J’ai trouvé la première partie un peu chiante, avec ce père sans aucune nuance et une Emma un peu pleurnicharde (à juste titre).
    La seconde est nettement plus intéressante avec le casino et le rapt.
    C’est une histoire agréable, divertissante, bien menée. Le seul aspect ne m’ayant pas convaincu est qu’après tous ces épisodes, je ne reconnais toujours pas Emma Frost.
    Il me manque le dernier chaînon l’ayant transformé telle qu’on la connait. J’ai lu cette histoire sans jamais y trouver un point commun avec celle qu’elle est devenue.

    • Matt  

      Les pouvoirs du phénix ont aussi poussé Cyclope a buter Xavier non ? Ce n’est en effet pas le meilleur passage pour parler de son caractère. Je ne saisis toujours pas pourquoi les évènements de AvX sont gardés par beaucoup comme représentatifs des caractères odieux des personnages. Ils sont controlés mentalement, non ?

      Pour le début, oui c’est pas le plus passionnant. Pour le côté pleurnicharde de Emma, comme tu le dis c’est peut être justifié aussi. Pas évident de s’émanciper de sa famille.
      La fin est un peu abrupte peut être oui. Elle n’est pas encore devenue très méchante.
      Cela dit quand tu parles de l’opposition avec  » ce qu’elle est devenue » je ne vois pas trop le souci. Ou alors peut être en effet qu’il manque un passage dans le club des damnés qui pourrait montrer qu’elle se fait emmerder par Shaw et devient pire encore (d’ailleurs c’est dans quel comics que j’ai vu Shaw lui en coller une pour avoir osé farfouiller dans sa tête ?)
      Mais après puisque je te trouve dur avec elle, je ne peux m’empêcher de me demander si tu n’as pas envie de voir en elle que le mal^^ Qu’elle ne soit pas agréable, prétentieuse et manipulatrice ne la rend pas forcément mauvaise dans le fond. Cette série explique assez bien comment la manipulation peut venir de la peur de perdre le contrôle/l’obsession du contrôle et pas d’un délire mégalomane. Et comme elle a pu devenir asociale et regarder les gens de haut. Après je t’avoue que la période Claremont durant laquelle elle torture Tornade, je ne l’ai pas lue…
      En effet peut être que tout n’est pas cohérent à 100% mais ça c’est le souci avec la continuité.

      ça ne va peut être pas jouer en ma faveur mais c’est une attitude que je comprends en tous cas, cette attitude de « les autres c’est des connards, je les emmerde, je vaux mieux qu’eux ». C’est une réaction extrême qui je pense peut venir comme un moyen de défense quand on se sent au contraire comme une merde, différent et pas normal. On alterne entre des moments où on sent qu’on ne vaut rien et des moments ou on emmerde le monde et on considère que c’est eux le problème.

      Sinon je sais que tu n’aimes pas les X-men de Whedon mais je trouve que lui aussi a bien écrit Emma. On voit bien cette alternance entre des moments ou elle veut montrer qu’elle est mieux que les autres, plus maligne mais ou elle se sent superficielle et indigne d’être aimée.
      D’autres en ont fait un perso générique qui balance juste une vanne de temps en temps, ce qui peut la rendre chiante c’est vrai.

  • Matt  

    Mais sinon tant mieux si tu as pu apprécier tout de même ce comics^^

    • Bruce lit  

      Oh, je suis nettement moins difficile que ce que l’on dit en tant que lecteur.
      Je ne vois pas une once de manipulation, de sadisme, d’égoïsme ou de vénalité chez Emma de ce récit. Même à l’état latent. Là c’est juste une brave gamine qui se bagarre pour exister.
      Concernant sa personnalité, je n’aime pas bcp les garces ou les allumeuses ni dans mes lectures ni dans la vie. Mais, je ne la juge pas, c’est juste que si le personnage disparaissait, il ne me manquerait pas.
      Elle ne m’a jamais intéressé plus que ça. Je lui suis tout de même reconnaissant d’avoir révélé à Iceberg son potentiel. Il existe même un What If où ils sont mari et femme 🙂

      • Matt  

        Justement cela renforce le côté flou entre ce qu’on appelle le « bien et le « mal ». Elle utilise au début ses pouvoirs pour s’en sortir, mais va quand même jusqu’à contrôler quelqu’un contre son gré à la fin. La fin justifie-t-elle les moyens ? Cela ouvre une porte vers des possibilités pas bien morales. Et par rapport aux mœurs des comics des années 70, c’est déjà « vilain ».
        Après j’avoue volontiers que je n’ai jamais bien été fan de la saga du phénix ou des épisodes qui nous montrent une Emma plus sadique comme tu dis, du coup je ne peux pas trop faire le lien. Mais ça fonctionne bien je trouve pour montrer son évolution en ce qu’elle est depuis Morrison. C’est une sorte d’origin story qui ne remplit pas tous les manques non plus. Cela ouvre surtout des portes vers un changement de mentalité.

        Je te rassure que je n’aime pas les allumeuses et les garces dans la vraie vie. Mais je trouve que dans le contexte d’une histoire de X-men qui impliquent morts, combats, meta-humains, super pouvoirs, reprocher à un perso d’être un peu allumeuse comme si c’était super grave c’est un peu confondre un film de guerre avec un épisode d’amour, gloire et beauté. Je veux dire…on a des persos comme Wolverine qui tuent plein de gens, d’autres qui volent des souvenirs, qui menacent le monde entier mais ont droit à une seconde chance. C’est peut être un chouilla plus grave non que de vouloir séduire un mec marié non ?^^ Surtout qu’on parle de personnanges qui peuvent être corrompus ou tentés parleurs pouvoirs. Comme Peter dans Harbinger qui fait un truc pas terrible avec de la manipulation mentale non ? A côté de ça Emma est subtile…

        • Bruce lit  

          Ahaha, Matt, Touché ! Je m’incline 😉

          La saga Vulcain/Brubaker/Deadly Genesis paraîtra en septembre. Article écrit au bord de la piscine pendant mes vacances.

  • PierreN  

    « Je ne saisis toujours pas pourquoi les évènements de AvX sont gardés par beaucoup comme représentatifs des caractères odieux des personnages. Ils sont controlés mentalement, non ? »

    Peut-être parce que l’on peut éventuellement théoriser que le Phénix fait ressortir les désirs enfouis dans leur subconscient. En tuant Xavier, Scott va au bout de son Oedipe d’une certaine façon, il tire définitivement un trait sur cet ancien leader qu’il trouvait encombrant bien avant les événements de ce crossover. Puisque Corsaire (son véritable père) était déjà mort lors du run de Brubaker (afin d’être ramené par Bendis sans que celui prenne la peine de justifier sa résurrection), Scott a du logiquement se reporter sur l’autre figure paternelle majeure qu’il a connu, celui qui a justement chuté de son piédestal durant ces dernières décennies.

    • Matt  

      Ouais mais justement, c’est presque plus intéressant que naze cette idée. Oui, j’ose ! Parce qu’on a tous un mauvais côté en nous. Mais entre la pensée/fantasme et l’acte, il y a un fossé. Qui n’a jamais eu des pensées dangereuses ?
      Le phénix pourrait faire ressortir et concrétiser ces désirs. Emma par exemple pourrait devenir l’ultime dominatrice qui contrôle tout, que tout le monde adore. Une partie d’elle même qu’elle évite en général de faire complètement ressortir parce qu’elle sait que c’est mal.

      En tous cas c’est un peu facile de dire que c’est tout de la faute des personnages.

    • Matt  

      On peut imaginer des gens qui ont des boulots difficiles à s’occuper de personnes âgées ou déficients mentaux se retrouver à tous les assassiner pour avoir la paix après avoir été possédé par la force Phénix. Parce que c’est peut être quelque chose qui leur a traversé l’esprit les pires jours. Et cela même s’ils aiment certains de ces gens. Parce que ça les épuise, parce que les déficients mentaux peuvent être insupportables. Personne n’est à l’abri de ce genre de pensées. Concrétiser la chose, c’est différent.

      C’est même peut être un des rares trucs intéressants dans AvX de montrer comment des personnages qui veulent initialement bien faire peuvent devenir dangereux s’ils sont radicalisés et propulsés bien au-dessus du commun des mortels par un quelconque pouvoir.

  • Tornado  

    Mais au fait, la saga du Phénix, c’est de la merde, non ? 😉
    (Rewave, sors de ce corps !!!)

  • Tornado  

    A tel point que lorsque j’ai vu qu’il avait de nouveau déposé un troll, hier, je l’avais complètement oublié ! 😀

  • Matt  

    Pour en revenir aux raisons pour lesquelles Emma a ses détracteurs, je me suis questionné sur le principe de distanciation. On en arrive à trouver passionnants des personnages comme Magneto ou Wolverine qui sont des meurtriers parce qu’ils évoluent dans un monde de surhumains aux enjeux éloignés de notre réalité, ou qu’ils peuvent évoquer des sujets qui ne nous touchent pas de près, avec une bonne dimension de divertissement. Mais quand ça touche aux histoires de cœur, de coucheries, je pense qu’on est une bonne partie à juger ça en fonction de notre vécu et à trouver donc qu’un mec ou une fille qui couche à droite et à gauche, brise des couples, c’est pas cool du tout. Parce que d’un coup on s’identifie, ça fait écho à un vécu. Mais au final c’est pourtant sans doute ce que ces personnages ont fait de moins grave^^ vu que 2 pages avant, ils ont peut être assassiné quelqu’un.

    Je repense à ça parce que je suis tombé sur des critiques un brin puritaines sur un site U.S de gens qui s’offusquent de la présence de désirs sexuels ou de suicide dans certains comics alors que les bastons à coups de laser et de super pouvoirs dans l’espace avec des meurtres à la pelle…c’est normal^^ Faut croire que dès qu’on cause de problèmes plus humains qui nous interpellent, la distanciation ne marche pas.

      • Jyrille  

        Plussebruce.

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