Une tempête arrive. (American Gods 1)

 

American Gods 1: Shadows par Neil Gaiman, Philip Craig Russell, Scott Hampton

Un article de PRESENCE

VO : Dark Horse / Headline

VF : Urban Graphic

1ère publication le 21/11/18 – MAJ le 26/09/19

Les merveilleuses couvertures de David Mack  © Dark Horse / Headline

Les merveilleuses couvertures de David Mack
© Dark Horse / Headline

Ce tome est le premier de l’adaptation du roman de Neil Gaiman du même nom : American Gods (2001). Il comprend les 9 épisodes de la première saison, initialement parus en 2017, écrits et mis en page par Philip Craig Russell, dessinés et peints par Scott Hampton, avec des couvertures réalisées par Glenn Fabry, et des couvertures alternatives par David Mack.

Il comprend également une séquence dessinée par P. Craig Russell (4 pages), une par Walter Simonson (4 pages), une par Colleen Doran (8 pages) et une par Glenn Fabry (11 pages). Il contient un cahier de 27 pages de recherches graphiques, et les couvertures alternatives réalisées par Skottie Young, Becky Cloonan, Fábio Moon, Dave McKean, David Mack, Bill Sienkiewicz, Mark Buckingham, Scott Hampton.

Shadow Moon est un afro-américain qui arrive au bout de sa peine de prison de 3 ans. C’est un individu costaud dont la carrure lui a permis de ne pas se faire embêter. Il s’est tenu à carreau et a passé le temps en entretenant sa forme physique et en s’entraînant à des tours de magie à base de pièces de monnaie. Il s’est tenu à l’écart de toutes les embrouilles. Le soir, il imagine ce qu’il fera quand il sera libre : prendre un vrai bain, retrouver sa femme Laura McCabe, se tenir à l’écart de toute magouille. Un détenu lui a prêté son exemplaire d’Histoires d’Hérodote d’Halicarnasse (-480 à -425). Un mois avant sa sortie de prison, il voit un conseiller à qui il peut dire que quelqu’un l’attend à sa sortie (sa femme) et qu’il a même un boulot d’assuré. Deux jours avant sa sortie, un garde vient le chercher pour un entretien avec le responsable de la sécurité. Il lui indique qu’il va être libéré un peu en avance, pour lui permettre de se rendre à l’enterrement de sa femme, décédée dans un accident de voiture. Il lui présente ses condoléances.

Shadow Moon sort de prison, prend le bus, prend un premier avion, puis un second, puis un troisième après avoir couru pour attraper sa correspondance. Le passager assis à côté de lui indique qu’il est en retard. C’est un homme portant, chemise, cravate et veste, avec un œil gauche mort et une balafre en travers de l’arcade sourcilière gauche. Il lui indique qu’il a un boulot pour lui. Shadow Moon ne donne pas suite et laisse Mister Wednesday derrière lui, alors qui prend une voiture de location pour se rendre dans sa ville. De manière inexplicable, Wednesday est en train de se soulager aux urinoirs lorsqu’il s’y rend lui-même après avoir fait de la route. À Los Angeles, une femme prostituée (Bilquis Withaq) reçoit un client chez elle. Elle lui demande de l’adorer. Il se rend compte qu’il est en train de jouir de la meilleure partie de jambes en l’air qu’il n’a jamais connue.

Prestidigitation  © Dark Horse / Headline

Prestidigitation
© Dark Horse / Headline

Quand il se lance à la découverte de ce tome, le lecteur a forcément conscience qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman. Philip Craig Russell est un habitué des adaptations des romans de Neil Gaiman. Celle-ci a été mise en chantier pour coïncider avec l’adaptation télévisuelle du même roman. La présentation de l’ouvrage ne précise pas le degré d’implication de Neil Gaiman, si ce n’est qu’il est l’auteur de l’histoire et des mots, et que Russell est le responsable du script. Le lecteur reconnaît bien le processus de production des comics américain, mais avec un découpage un peu différent de d’habitude : un adaptateur qui se charge de la mise en page, un artiste qui assure la finition des esquisses et leur mise en couleurs.

La participation de Walter Simonson, Colleen Doran et Glenn Fabry correspond à des retours en arrière expliquant comment des divinités ont pu s’installer en Amérique du Nord. Le lecteur prend plaisir à voir les pages de P. Craig Russell finalisées par lui-même. Les pages de Simonson sont sympathiques, mas sans avoir la puissance mythologique attendue. Celles de Doran sont beaucoup plus nuancées, parfaitement en phase avec l’époque décrite. Enfin celles de Fabry ont une texture charnelle apportant une force et une intensité incroyable à la séquence.

Walter Simonson, Colleen Doran, Glenn Fabry  © Dark Horse / Headline

Walter Simonson, Colleen Doran, Glenn Fabry
© Dark Horse / Headline

Si le lecteur connaît déjà le travail de P. Craig Russell, il retrouve sa manière de découper les planches et de dessiner. Il utilise essentiellement des cases rectangulaires, de taille variable, parfois très petites, comme pour insérer un détail minuscule, ou pour la présence d’un élément dans un espace trop réduit. Lorsque le récit s’oriente vers une dimension onirique ou spirituelle, il peut utiliser des cases de forme irrégulière, qui ne sont pas disposées en bande bien rectiligne. Russell est adepte du dessin épuré, avec une importance donnée aux contours pour les personnages, et aux lignes structurantes pour les décors. Il recherche une impression réaliste, mais avec le minimum de détails. Ainsi les pièces dans lesquelles se tiennent les personnages sont souvent réduites à un ou deux traits verticaux pour en figurer les angles et un ou deux traits pour délimiter la frontière entre les murs et le plafond. Pour une raison non explicite, Russell aime bien également les pièces avec une grande hauteur sous plafond, même si cela ne correspond pas au type de construction. De la même manière, les personnages peuvent se tenir dans une case dépourvue de tout arrière-plan pour mettre en avant leur discussion. Ces choix graphiques donnent parfois une impression de narration visuelle naïve et un peu détachée du point de vue émotionnel. D’un autre côté, elle permet de mieux faire passer les éléments magiques ou oniriques.

Les esquisses de P. Craig Russell sont donc complétées par les finitions de Scott Hampton. Ce dernier affectionne les traits de contour très fins, ce qui confère une impression un peu éthérée aux personnages et aux décors. Il respecte la volonté d’épure de Russell, tout en habillant un peu ses dessins avec la mise en couleurs, sans chercher à cacher les zones vides des dessins. Il ne lisse pas ses traits de contour, les légères irrégularités apportant une petite complexité aux éléments ainsi détourés. Il complète parfois les cases avec des photographies retouchées, ou avec des décors plus élaborés. Cette façon d’achever les esquisses présente l’avantage de rendre insensible le glissement de la réalité vers l’onirisme ou le spirituel, de donner une allure grimaçante ou surnaturelle au visage de certains personnages, de donner plus de consistance à un décor en le représentant avec plus de détails ce qui l’ancre plus fortement dans la réalité.

Le visuel très attendu du carrousel  © Dark Horse / Headline

Le visuel très attendu du carrousel
© Dark Horse / Headline

Le lecteur peut aussi considérer que le degré de détails ou celui de réalisme reflète le degré d’attention ou de concentration du personnage principal, ou son état d’esprit, sa façon d’appréhender la réalité ou de glisser vers un état de fugue. Les fluctuations d’un mode de représentation vers un autre provoquent également une sorte de flottement dans l’esprit du lecteur qui ne sait pas toujours comment ajuster son mode d’interprétation de ce qu’il lit.

Même s’il n’a pas fait attention au fait qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman, le lecteur se rend vite compte des spécificités du mode narratif. Les cellules de texte du narrateur omniscient sont présentes environ 8 pages sur 10, apportant des informations complémentaires sur l’état d’esprit d’un personnage, sur son histoire personnelle, sur ce qu’il est en train de faire. S’il a déjà lu un roman de Neil Gaiman, le lecteur identifie tout de suite sa voix d’auteur et comprend qu’il doit prendre au pied de la lettre le fait que les mots sont de Neil Gaiman, dans cette adaptation. Il remarque aussi qu’il arrive de temps en temps que ces cellules de texte disent pour partie ce que montrent déjà le dessin auxquelles elles sont accolées. L’intrigue s »avère assez linéaire, puisqu’elle suit Shadow Moon dans l’ordre chronologique des événements qui lui arrivent.

Des pages parfois dépouillées  © Dark Horse / Headline

Des pages parfois dépouillées
© Dark Horse / Headline

Dans le même temps, la narration donne l’impression au lecteur de cumuler de nombreux détails anecdotiques, sans grande signification par rapport à l’histoire générale. Parfois un détail acquiert de l’importance des dizaines de pages plus loin (la lecture des Histoires d’Hérodote), parfois le lecteur reste perplexe. Par exemple, quel sens donner au fait que Shadow Moon doive courir pour attraper une correspondance dans un aéroport ? Quelle importance qu’il passe devant un cimetière pour engins de chantier, avec un millier de bulldozers et de tracteurs ? Même en passant en mode poétique ou association libre d’idées, le lecteur ne perçoit pas de sens ou d’écho avec un autre élément du récit.

Le lecteur accompagne donc Shadow Moon dans son étrange boulot, de servir d’homme de main ou d’homme à tout faire pour un vieil homme un peu excentrique, avec un objectif clair dans sa tête, mais indiscernable pour les autres. Il repère des actes de magie, d’abord de prestidigitation, puis des manifestations surnaturelles. Il voit l’intrigue progresser lentement, tout en ayant conscience que l’évolution de Shadow Moon est tout aussi essentielle au récit que les événements plus importants. Il reconnaît bien la capacité de Neil Gaiman à concevoir des situations et des endroits décalés à la poésie séduisante, comme cet étrange manège.

La grâce et l'élégance des planches de P. Craig Russell © Dark Horse / Headline

La grâce et l’élégance des planches de P. Craig Russell © Dark Horse / Headline

D’un autre côté, le titre et les couvertures des épisodes ne laissent pas beaucoup de place au doute ou au suspense : il s’agit d’une histoire relative aux dieux existant sur le sol américain. Qu’il ait lu le livre auparavant ou non, le lecteur comprend vite la véritable nature de monsieur Wednesday (même s’il ne l’a pas forcément identifié jusqu’à pouvoir lui donner son vrai nom), ainsi que celle des personnes qu’il rencontre. Du coup, la dynamique du récit ne recèle pas de suspense, et n’en paraît que plus lente. En choisissant de rester évasif quant aux sens des épreuves de Shadow Moon, de laisser le lecteur interpréter ce qui reste implicite, il ajoute à l’étrangeté des situations (par exemple quand il travaille pour une entreprise de pompes funèbres dans la ville de Cairo), mais aussi il n’accroche pas toujours l’attention du lecteur si celui-ci est moins sensible à la métaphore d’une situation ou d’une autre, ou s’il n’y voit qu’une évidence, sans réelle résonance émotionnelle, spirituelle ou ésotérique. En cela, P. Craig Russell & Scott Hampton se montre d’une fidélité exemplaire à l’œuvre originale, en transcrivant parfaitement le ressenti de la lecture du roman.

Dès le premier épisode, le lecteur se rend compte de la qualité du travail d’adaptation réalisé, que ce soit dans la conception de la narration graphique qui réussit à marier les séquences les plus prosaïques avec les éléments plus oniriques et mystiques, ou dans l’interaction des mots et des images qui restituent à la perfection la tonalité et l’esprit de la prose de Neil Gaiman. Du coup, si le lecteur est sensible aux romans de Gaiman, il éprouve le plaisir ineffable de se (re)plonger dans ce récit, 5 étoiles. S’il n’est pas en phase avec la sensibilité de l’auteur, il s’attache aux pas de Shadow Moon sans déplaisir, mais en se demandant quel est l’enjeu d’un tel récit, et en finissant par trouver le temps long malgré la qualité de l’adaptation.

Des passages entre onirisme et mythologie  © Dark Horse / Headline

Des passages entre onirisme et mythologie
© Dark Horse / Headline

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Urban vient de publier la version comics de American Gods et quelle distribution : Neil Gaiman, P.Craig Russel, Scott Hampton, David Mack et Glenn Fabry. Pourtant, notre contributeur le plus indulgent, Présence a trouvé ça décevant ! Découvrez pourquoi chez Bruce Lit.

La BO du jour.
Dieu est américain.

22 comments

  • Eddy Vanleffe  

    J’ai le roman chez moi… Je ne suis jamais arrivé à le terminer.
    je n’arrive pas à rentrer dedans…peut-être un jour….
    Pourtant des dieux parmi nous, ça devrait me plaire…
    Mais bon Neil Gaiman, je ne suis pas hyper récéptif… je perçois un truc très poétique proche à la fois du théâtre, d’Alan Moore et de Tim Burton, mias je sens qu’il se bride, je ne saurais dire dans quoi…

    • Présence  

      C’est l’un des 2 romans de Neil Gaiman que j’ai lus, avec De bons présages, coécrit avec Terry Pratchett. Je n’avais pas réussi à finir Stardust, pourtant avec des illustrations magnifiques de Charles Vess.

      • Eddy Vanleffe  

        Je réfléchis à tous les thèmes qu’on a depuis quelques jours avec Ozy, Matt, et tout le monde et j’essaie de revoir un peu mon rapport aux oeuvres.
        Comme Bruce, j’ai besoin d’un truc immédiat, sans doute viscéral et l’un de mes moteurs en cela, c’est l’humour.
        Quand je m’ennuie et que j’ai vraiment pas envie de me cultiver d’avantage je vais regarder Friends, un manga ou une comédie romantique. je me poile et c’est très important pour moi. ça me recentre.
        En cela j’aime Warren Ellis. j’accroche à son humour aussi absurde qu’outrancier que canaille. Parfois à m’aide sur ses titres les moins accessibles pour moi.
        MAIS
        j’ai un autre problème: j’ai vraiment beaucoup de mal à rire en roman.
        Je ne parviens pas à voir où le bas blesse.
        je vois que c’est drôle, mais je ne ris pas.
        De bons présages (parce que c’est là que je voulais en venir). j’étais super réceptif et pourtant j’ai pas rigolé malgré le fait d’avoir découvert que la Terre était balance.
        En plus j’ai trouvé une étrange parenté avec le cycle sur le diable de Zelazny et Sheckley qui m’a troublé tout au long de ma lecture.
        Sur American Gods, je me suis ennuyé avec cette histoire de nouveaux dieux issus des cultes actuels du peuple… Je ne sais pas. il faut que je le relise mais là je me sens comme Tornado: putain! mes étagères sont blindées de trucs lire ou relire…

        • Présence  

          Cela fait plusieurs années que je ne lis plus de romans, mais je me souviens encore de quelques uns où j’étais en train de rire tout seul à haute voix comme Les annales du disque-monde (justement de Terry Pratchett), et les situations absurdes et énormes de Wilt (de Tom Sharpe)

          • Jyrille  

            Je valide Wilt ! Surtout les deux premiers tomes.

          • Nikolavitch  

            le test ultiume : Sans Nouvelles de Gurb, d’Eduardo Mendoza.

            si vous n’arrivez pas à rire à ce journal intime d’un extraterrestre demeuré paumé dans Barcelone à la recherche de son supérieur hiérarchique, effectivement, c’est mort pour vous. (c’est sans doute le roman qui m’a fait le plus rire de ma vie)

          • Présence  

            Je ne connais pas du tout ce roman, ni cet auteur, merci de la recommandation.

  • Bruce lit  

    @Tornado : tu t’es trompé de review je crois
    @Presence : chouette pour une fois on est d’accord. J’ai adoré ta partie de l’article sur Hérodote et l’aéroport. Je l’ai lu la semaine dernière et bordel qu’est ce que c’est chiant….mais chiant….mais beau…..mais chiant…
    Depuis j’essaie d’analyser mon rapport à Gaiman. Car il peut être passionnant et génial : SANDMAN? LAST TEMPTATION, CORALINE, NOBODY OWENS et verbeux et…chiant et plat : ce AMERICAN GODS, Son STUDY IN EMMERALD et le truc des Filles en soirées….
    Oui je sais , c’est des adaptations. Il n’empêche que c’est la langue de Gaiman, ses mots, sa narration.
    Et je retrouve ici ce que j’ai adoré dans SANDMAN mais en moins bien : des dieux oubliés qui n’existent qu’en étant vénérés, un road movie avec des personnages étranges qui vont vous venir disserter sur les hot dogs, les couleurs des feuilles en automne ou la migration des canards en hiver avec des mots et des attitudes étranges.
    Et bien, avec moi, une fois sur deux GAiman se plante car ces anecdotes n’ont rien de particulièrement intéressantes, elles alourdissent le récit et ici on nous parle d’Hérodote, des ancêtres des Dieux Américains, de tours de magie alors que c’est mortellement plat, sans intensité, sans grandes scènes mémorables.

    Le héros SHADOW est effectivement une ombre capable de tout encaisser sans un brin d’émotion. Il traverse son histoire comme un fantôme extérieur à lui même, une histoire qui se cherche un point central et n’en trouve jamais…
    Déception 2018 sans suer….

    • Présence  

      Ouf, ça me rassure, j’ai crains un moment d’avoir eu un jugement plus sévère que le tien. 🙂 🙂 🙂

      Mon jugement de valeur est bien sûr faussé car j’ai lu le roman avant (ça doit quand même remonter à plus de 10 ans). Du coup, dans mon esprit, il subsistait des scènes mémorables que j’ai anticipées comme la thanatopraxie ou le carrousel. Autant je trouve le carrousel décevant, autant j’aime bien la page de découpage de cadavre, et j’aime beaucoup celle avec Anansi (la dernière de l’article).

      Dans mon lointain souvenir, Shadow Moon n’était pas beaucoup plus attachant dans le roman, mais ce n’est que mon ressenti personnel.

  • Tornado  

    Mon réflexe premier est de me ruer sur ce tome, car j’ai adoré les précédentes adaptations de P.C. Russell d’après Neil Gaiman.
    Autant dire que cet article me refroidit.
    Maintenant, je sais que l’ami Présence n’est pas fan plus que ça des romans de Gaiman et qu’il n’a pas été emballé par les précédentes adaptations de Russel qui pour moi ont constitué certaines de mes meilleures lectures des deux années précédentes. Alors chais pas. Faut voir…

    Les fois précédentes, j’avais lu les comics avant l’article de Présence. Cette fois c’est l’inverse. Et c’est certain que ses arguments ne font pas envie. Que faire, sinon essayer quand même !
    (je m’étais effectivement gouré de chronique… 🙁 )

    • Présence  

      A contrario, j’aime beaucoup les adaptation qu’a fait P. Craig Russel des contes d’Oscar Wilde.

  • Jyrille  

    Alors là ! Présence qui met moins de quatre étoiles, c’est à marquer d’une page blanche ! Pourtant, la liste des dessinateurs fait envie : Glenn Fabry, David Mack, Fábio Moon, Dave McKean, Bill Sienkiewicz, Mark Buckingham… Je ne suis pas du tout habitué au travail de P. Craig Russel et je dois avouer que son trait ne m’attire pas. Plusieurs fois je suis tombé sur des bds dont vous avez parlé ici-même, que ce soit sur Alice Cooper ou en adaptation de Gaiman (Nobody Owens), à chaque fois je les ai reposées…

    J’ai bien aimé la série télé, j’ai même eu beaucoup de mal à reconnaître les dieux, mais c’est du Gaiman pur jus, les passages qui semblent déconnectés auront bien une signification à un moment ou un autre. De ses romans, je n’ai lu que NEVERWHERE (bof, trois étoiles aussi), DE BONS PRESAGES (très sympa mais sans doute parcce que Pratchett fait partie de l’aventure) et CORALINE (une réussite totale ! Surtout que j’ai une édition VF illustrée par Dave McKean).

    Je ne me jetterai donc pas là-dessus malgré les dessinateurs qui m’attirent. Et puis, après Happy!, il est tout à fait possible qu’une série tlélé soit plus réussie que son materiau de base.

    La BO : un bon petit Bowie / Trent Reznor sur un album très moyen.

    • Présence  

      J’ai dû me faire violence pour proposer un article autre que 5 étoiles à Bruce, et je ne suis pas entièrement convaincu d’avoir bien fait. Une fois n’est pas coutume.

      Je me suis fait la même réflexion que toi pour De bons présages : l’humour de Terry Pratchett a dû apporter des saveurs me rendant l’écriture de Neil Gaiman plus intéressante.

      • Jyrille  

        En tout cas, on sent bien que cela te perturbe, cette déception. Tu arrives presque toujours à trouver une vision positive et sur ce coup-là, tu as un arrière-goût amer. Sans doute cela tient-il au fait que la bd est sortie opportunément en même temps que la série et que finalement les auteurs ne se sont pas donnés à fond ?

        • Présence  

          C’est sûr que Dark Horse a visé une synergie transmédia, pour parler comme l’air du temps. Je n’ai pas l’impression d’avoir eu en main un produit bâclé, Craig Russell s’étant réellement investi pour retranscrire les sensations du livre, sans trahir l’auteur, tout en adaptant son texte aux mécanismes d’une bande dessinée.

          Je ne pense pas non plus que les responsables de Dark Horse aient pu être tentés de faire accélérer la cadence. Récemment, cette maison d’édition a perdu la licence Star Wars, et en fin d’année celle de Conan (également de retour chez Marvel). Du coup, ils développent d’autres licences, et les adaptations de Neil Gaiman semblent bien en constituer une (de licence). En outre, ils font en sorte d’affecter des dessinateurs de bon niveau (des valeurs sûres) sur ces projets.

          Du coup, le regret que j’éprouve est de ne pas avoir réussi à m’adapter à cette narration pour bénéficier de ses qualités.

          • PierreN  

            « Récemment, cette maison d’édition a perdu la licence Star Wars, et en fin d’année celle de Conan (également de retour chez Marvel) »

            Et Buffy aussi, non (ou alors je confond avec Firefly) ? Ça commence à faire beaucoup…

          • Tornado  

            Le truc, c’est que ce que fait Marvel ensuite après, c’est moins bon que Dark Horse. Sur Star Wars, c’est vraiment dommage quand on voit les magnifiques séries qui ont été stoppées chez Dark Horse au profit des productions miteuses de Marvel (en dehors du Vador de Kieron Gillen).

          • Matt  

            C’est le super pouvoir de Disney : tout racheter. Ils en ont prêté un peu à leur filiale Marvel.
            Alors oui Marvel est plus ou moins indépendant pour décider de sa ligne éditoriale, mais c’est quand même bizarre que Marvel récupère les droits de Star Wars en comics après que Disney ait chopé les droits des films non ?^^

  • Matt  

    C’est marrant parce que Présence met tellement souvent 5 étoiles, même à des crossovers comme Secret Wars, qu’on se dit qu’il est super bon public et que s’il n’aime pas un truc, c’est que ça doit vraiment être atrocement à chier ! Alors que…en fait…c’est pas si simple, et sieur Présence a aussi des préférences et une sensibilité qui n’est pas universelle^^

    • Présence  

      Oui, j’espère que mon article fait bien apparaître que ce n’est pas si simple. J’ai essayé de faire ressortir les qualités de l’ouvrage car elles sont nombreuses, puis de bien faire la distinction entre les qualités des auteurs, et mon ressenti par rapport à l’œuvre.

  • JP Nguyen  

    Trois étoiles données par Présence ?
    « Ah mais comme ça doit trop être de la m… » – Ah, on me dit dans mon oreillette que c’est plus nuancé…

    J’ai pas lu le bouquin, pas regardé la série et…
    Chai pas, si par hasard je tombe dessus, je lirais ptet le comicbook… Y’a de jolies images, au moins !

    • Présence  

      Je partage cette opinion : la partie graphique est ce qu’il y a de plus réussi. 🙂

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